A l’heure ou la classe politique suisse recommence à débattre de ses relations avec l’Union Européenne, de plus en plus de chefs d’entreprise suisses s’alarment de la position adoptée par le principal parti du pays, l’UDC, qui non seulement demande que la Suisse retire purement et simplement sa demande d’adhésion à l’Union Européenne mais plus qu’elle dénonce également les accords bilatéraux signés avec elle et notamment celui sur la libre circulation des personnes et l’accord Schengen-Dublin.
Si la grande majorité de la classe politique suisse s’aligne sur l’opinion publique dominante pour se féliciter d’avoir refusé en son temps l’adhésion de la Suisse à l’Espace Economique Européen et négocié en lieu et place depuis plus de 130 accords bilatéraux avec l’Union Européenne dont la gestion pose pourtant de plus en plus de problèmes, en revanche les milieux économiques et les partis Libéral et Radical qui les représentent croient devoir s’inquiéter d’une acceptation par le peuple suisse du non renouvellement desdits accords bilatéraux dont beaucoup pensent qu’ils sont un des facteurs de la réussite économique de leur pays au cours des dernières années de crise dans la mesure ou ils ont permis à la Suisse de bénéficier de l’accès du marché européen qui absorbe prés d’un tiers de ses exportations sans subir les inconvénients de l’adhésion à l’Union.
Au-delà de l’application de la clause dite « guillotine » qui, dans l’hypothèse ou le peuple suisse viendrait à refuser ainsi le renouvellement desdits accords pourrait étre appliquée par l’Union Européenne, consistant par la sanction de la suppression par l’Union de l’ensemble des avantages consentis jusqu’alors à la Suisse, clause qui ne semble pas émouvoir beaucoup le peuple suisse qui doit penser que l’Union Européenne ne l’appliquerait pas, les milieux économiques suisses font entendre que la Suisse, ne pouvant se permettre de voir se fermer économiquement totalement leur principal marché , se trouverait alors en définitive contrainte de demander purement et simplement son adhésion à l’Union Européenne ce que pourtant la majorité croissante du peuple suisse ne veut pas.
En fait, non adhésion à l’Espace Economique Européen ou pas, non renouvellement des accords bilatéraux ou pas, adhésion à l’Union ou pas , ou indépendance totale, on n’est un peu étonné de voir que n’est pas avancé actuellement par les milieux économiques suisses et la Banque Nationale Suisse l’argument de la perte de contrôle possible de l’évolution du cours du Franc suisse par rapport à l’Euro et au Dollar.
Or c'est pourtant en partie la possession d'une monnaie nationale indépendante qui a permis à la Suisse de traverser la crise mieux que les autres pays membres de l'Union.
En effet si l’on peut comprendre que les milieux économiques suisses et les banques suisses souhaiteraient voir la Grèce, l’Irlande, le Portugal voire l’Espagne, l’Italie et même la France abandonner l' Euro ce qui permettrait de le voir remonter par rapport au Franc et réglerait d’un coup le problème de son ascension incontrôlée et de plus en plus incontrôlable, on est en droit raisonnablement de penser qu’ils prennent leur désir pour des réalités dans la mesure ou il n’est de l’intérêt d’aucun des pays utilisant l’Euro y compris l’Allemagne de voir celui-ci se renchérir par rapport au dollar dont la tendance à la baisse est désormais durablement installée et risque fort de s’accélérer. Or comme déjà expliqué, si compte tenu de la masse des dollars et des euros qui pourraient étre vendus et de la masse beaucoup plus faible des francs suisses qui pourraient étre achetés alors qu’on ne voit pas quelle autre monnaie forte pourrait étre achetée, la hausse vertigineuse du Franc Suisse ne pourrait guère étre stoppée autrement que par l’adoption pure et simple d’un cours fixe Euro-Franc suisse à un niveau qui pourrait rapidement atteindre pourquoi pas la parité. L’adoption d’un tel cours fixe préparant l’adhésion cette fois contrainte de la Suisse à l’Euro et par voie de conséquence son adhésion à l’Union dans les plus mauvaises conditions.
Si la Suisse a pu en effet faire « bande à part » en négociant avec l’Union plus de 130 accords bilatéraux, on ne conçoit pas en effet qu’elle puisse faire partie un jour de la zone euro sans adhérer à l’Union.
Aussi étrange que cela puisse paraitre à beaucoup de citoyens suisses, ils se trouveraient alors dans la situation paradoxale de devoir demander l’aide de l’Union Européenne.
Farfelu ?
L’histoire montre que souvent le petit même sérieux se trouve entrainé dans la chute du gros irresponsable!