Au début de l’intervention pour l’application de la résolution adoptée par 10 voix pour et 5 abstentions ( Allemagne, Brésil, Chine, Inde, Russie) par le Conseil de Sécurité de l’ONU contre le gouvernement libyen , le bilan se présente comme suit :
. Union Européenne : après l’abstention de l’Allemagne sur l’adoption de la résolution, refus de participer à son application de certains Etats membres ( Portugal, Malte), apparemment grande retenue des membres riverains de la Méditerranée ( Espagne, Italie, Grèce) et de Chypre, participation symbolique de la Belgique et du Danemark ( le Secrétaire général de l’Otan est danois) ; la France se trouve contrainte de conserver la direction des opérations avec pour l’essentiel l’aide de la Grand Bretagne ; en définitive, sur 27 Etats membres, moins de la moitié apparemment participe même symboliquement à l’application de la résolution.
. Etats Unis : soutiennent la France et la Grande Bretagne mais n’entendent pas assurer de manière prédominante la mise en œuvre de la résolution ;
. Ligue Arabe : opposition de l’Algérie, de la Syrie et du Yémen ; impossibilité pour la Tunisie et l’Egypte de s’impliquer ; le Maroc, la Jordanie, le Qatar et les Emirats Arabes Unis s’en tiennent à un soutien moral alors que le Maroc au moins aurait pourtant les moyens de s’impliquer militairement ; soutien moral de l’Arabie Saoudite et des Etats du Golf plus que contradictoire puisque dans le même temps ils interviennent militairement pour mater la révolte à Bahreïn alors que la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis devraient pour le moins les critiquer.
. Organisation de l’Unité Africaine ( qui aurait déjà du décider d’une intervention en Cote d’Ivoire) : aux abonnés absents !
En conclusion une résolution à l’initiative de la France, soutenue activement seulement par ses deux alliés la Grande Bretagne et les Etats Unis , acceptée par 7 autres membres seulement du Conseil de Sécurité dont aucun n’a la volonté ou les moyens de s’impliquer dans sa mise en œuvre de sorte qu’au final, malgré tous les habillages, l’opération apparait comme essentiellement une intervention des trois principaux alliés occidentaux de l’OTAN :
Etats Unis, France, Grande Bretagne,
et de 4 autres de ses membres :Belgique, Canada, Danemark et Norvège sans un de ses membres riverains très importants de la Méditerranée, la Turquie qu’on comprend étre réservé à l’égard de l’action engagée par la France.