Pendant très longtemps (principalement du milieu du XIV° à la fin du XV°), les rois de France et les empereurs du Saint empire romain germanique notamment ont eu un large recours à des mercenaires issus essentiellement des pays germaniques ou de la Suisse.
Les rois de France ont été protégés par des régiments suisses jusqu’à la révolution puis après la révolution et l’empire pratiquement jusqu’à la création de la Légion étrangère. Pour les protéger de qui : de leurs sujets ! Certes en 1792, les Suisses se sont faits massacrer et n’ont semble-t-il guère tué de Français. Leurs unités ont été définitivement supprimées le 11 août 1830.
En 1832, des vétérans des régiments suisses dissous forment un autre régiment, la légion de Hohenlohe de la Légion étrangère pour le service en Algérie.
Le royaume d’Espagne a crée lui la légion étrangère espagnole en 1920 qui s’est également illustrée en Afrique du Nord.
Certes l’Espagne et la France n’auraient du, en principe, toujours utilisé leur légion étrangère qu’à l’extérieur de leur territoire mais ce qui n’a pas vraiment été le cas en ce qui concerne la République Française puisque sa Légion étrangère a continué à être utilisée en Algérie même après qu’elle ait été considérée comme partie intégrante du territoire national contre la rébellion algérienne et encore moins la Légion étrangère espagnole qui elle est intervenue également sur le territoire national espagnol en 1934 pour étouffer le soulèvement des Asturies puis pendant la guerre civile de 1936-1939 contre les républicains.
Le Colonel-Guide a crée lui aussi sa propre légion : la Légion islamique.
Enfin, sans créer de légions étrangères officielles, les anglo-saxons et surtout les Etats Unis recourent de plus en plus à des armées privées à l’exemple de la célèbre « Black Water » en Irak .
En fait les Occidentaux utilisent désormais effectivement leurs légions étrangères ou armées privées pour leurs opérations extérieures alors que le Colonel-Guide serait soupçonné d’utiliser sa légion islamique pour des opérations intérieures. Rien ne dit que demain s’il n’est pas renversé il n’utilisera pas sa légion dans des opérations extérieures dans des pays riverains tel le Soudan , le Tchad ou la Tunisie ?
Bien au-delà de la question du recours accru de mercenaires au coté des armées de métier, c’est la professionnalisation généralisée publique ou privée des armées qui pose d’une certain façon problème.
Aucune intervention extérieure importante et durable occidentale n’est désormais envisageable avec une armée de milice (conscription) . Or le fait que les citoyens de l’Occident préfèrent payer des militaires de métier ou des mercenaires pour assurer leur défense facilite grandement les interventions militaires extérieures ordonnées par leur gouvernement tout en affaiblissant considérablement la défense de leur territoire.
L’option de la professionnalisation et de la privatisation intégrale de la défense des pays occidentaux doit être reconsidérée. S’il est indispensable d’avoir une armée de métier unifiée pour les interventions extérieures regroupant marine, armée de l’air et de terre, nécessitées par la protection des citoyens de l’Union Européenne et de ses intérêts économiques vitaux (approvisionnement en énergie et matières premières indispensables), ces armées doivent rester publiques et n’être dimensionnées et équipées que pour remplir ces seules missions.
A coté, pour la défense du territoire européen, une milice essentiellement d’infanterie sur le modèle suisse encadrée par la gendarmerie doté de moyens d’artillerie anti-aérienne puissants doit être recrée par la réintroduction de la conscription pour faire face aux menaces intérieures.
Les citoyens européens feraient en effet bien de se rappeler comment a pris fin la République Romaine :
« A partir du IIième siècle avant J.C, la dégénérescence des vieilles vertus républicaines et l’enrichissement rapide né de la conquête allaient ouvrir la voie aux militaires qui s’appuient sur des armées de plus en plus coupées de la Cité ; Marius n’a pas à inventer l’armée de métier : elle existe déjà de fait . Les grandes familles qui jusque là avaient fourni les cadres militaires sont épuisées . Il s’en trouvait bien peu qui voulussent labourer la terre avec leurs propres mains et souper petitement ni qui se contentassent d’une robe simple ou d’un logis modeste » ( Caton l’Ancien)
En 52 avant J.C, Cicéron quitte Rome désabusé ; il vient d’achever son « De Republica » dans lequel il appelle de ses vœux le meilleur des citoyens qui rétablira la prospérité et l’ordre .
Sa conviction est faite, ses illusions sont envolées , la République est morte. En 45 avant J.C,
Jules César fait de Caius Octavus son héritier et l’adopte, ayant pu juger de sa valeur lors de la campagne menée en Espagne contre le fils de Pompée . Il veille de près à l’éducation du jeune homme.
En 27 avant J.C, le Sénat de Rome réunit entre ses mains les différents « imperium ».Ce sera le premier Empereur romain !