N. COMTE DE DEUX-PONTS / GRAFSCHAFT ZWEIBRUCKEN
Le comté de Deux-Ponts est créé en 1182 par démembrement du comté de Sarrebruck, vassal de l'évêque de Metz (Deux-Ponts est aujourdhui une ville allemande et un district, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat). Le cœur du comté de Deux-Pont comprenait les territoires entre Sarre et Blies, le monastère de Hornbach, la seigneurie du Mont-Tonnerre, les neuf villages rhénans compris entre Frankenthal et Worms et onze lieux-dits autour de Bad Bergzabern, y compris la moitié de la châtellénie de Landeck.
.Henri Ier, comte de Deux-Ponts de 1182 à 1237
Fils cadet de Simon Ier de Sarrebruck. Henri adopte comme résidence la seule place fortifiée de son domaine, le château-fort de Deux-Ponts, érigé vers 1150
.Henri II, comte de Deux-Ponts de 1237 à 1282
.Walram Ier, comte de Deux-Ponts de 1282 à 1309
.Simon II, comte de Deux-Ponts de 1309 à 1311
.Walram II, comte de Deux-Ponts de 1311 à 1366
Dans les années 1295-1333 le comté est partagé en deux entre les deux fils du comte Henri :
.la moitié occidentale de l'ancien comté, comprenant le noyau historique autour de Deux-Ponts et les bailliages palatins, échoit à Eberhard II. Ce dernier sera le dernier comte de la lignée des Walramides : sans héritier et en rupture de ban avec sa famille, il légue ses terres aux comtes palatins du Rhin (issus de la lignée des Wittelsbach). Ces derniers héritèrent ainsi de ses fiefs en 1394, étendant pour la première fois leurs possessions jusqu’au Palatinat occidental et donnant naissance au comté puis duché de Palatinat-Deux-Ponts.
.la moitié orientale du comté de Deux-Pont, le bailliage de Lemberg (Palatinat), échoit à Eberhard Ier, qui le fusionne en 1302 avec la seigneurie de Bitche qu'il a échangée avec le Duché de Lorraine, pour former le comté de Deux-Ponts-Bitche.
M. Comté de Deux-Ponts Bitche / Grafschaft Zweibrucken Bitsch terre d’empire de 962 à 1766
La moitié orientale du comté de Deux-Ponts comprend le bailliage de Lemberg, les bailliages lorrains de Marimont-lès-Bénestroff, de Lindre-Basse et de Sarreguemines située au confluent de la Sarre et de la Blies ainsi que des prérogatives sur les châteaux de Landeck et Lindelbronn (près de Klingenmünster). L’administration des fiefs du Mont-Tonnerre et de Bad Bergzabern.
.Eberhard Ier, comte de Deux-Ponts Bitche de 1297 à 1321
Neveu du comte Henri Ier de Sarrebruck et de sa femme Edwige de Lorraine (fille de Frédéric de Bitche).
En 1302, par union personnelle, il réunit la moitié orientale du comté de Deux-Ponts à la seigneurie de Bitche, qu'il a obtenue par échange territorial avec le duché de Lorraine et fonde le comté de Deux-Ponts Bitche. Le comté comprend ainsi le bailliage de Lemberg, les bailliages lorrains de Marimont-lès-Bénestroff, de Lindre-Basse et de Sarreguemines ainsi que des prérogatives sur les châteaux de Landeck et Lindelbronn (près de Klingenmünster).
.Simon Ier comte de Deux-Pont Bitche de 1321 à 1355
.Jean (Hanemann) Ier, comte de Deux-Ponts Bitche de 1355 à 1400
.Jean (Hanemann) II, comte de Deux-Ponts Bitche de 1400 à 1418
Il règne les premières années conjointement avec son frère Simon III Wecker décédé en 1407.
.Frédéric, comte de Deux-Ponts Bitche de 1418 à 1474
Son frère Henri Ier épouse Cunégonde d’Ochsenstein et fonde la branche cadette des Deux-Ponts-Bitche-Ochsenstein.
.Simon IV Wecker, comte de Deux-Ponts Bitche de 1474 à 1499
.Renaud, comte de Deux-Ponts Bitche de 1499 à 1532
.Simon V Wecker, comte de Deux-Ponts Bitche de 1532 à 1540
Il ne laisse qu'une fille ; la succession passe donc à son frère Jacques.
.Jacques, comte de Deux-Ponts Bitche de 1540 à 1570
Frère du précédent.
Il parvient une dernière fois à constituer en Alsace septentrionale et dans le sud du Palatinat un carrefour marchand actif, ayant hérité en 1559 de la seigneurie d'Ochsenstein, suite à l'extinction depuis 1485 de la branche cadette de Deux-Ponts-Bitche-Ochsenstein. Mais il ne laisse comme son frère Simon qu’une fille pour héritière. A sa mort, une querelle s’élève entre les maris des deux cousines : le comte Philippe Ier de Linange-Westerburg et le comte Philippe V de Hanau-Licthenberg. Philippe V de Hanau-Licthenberg peut s’imposer sans problème à son rival Philippe Ier mais en se faisant protestant, il perd l’appui du duc de Lorraine catholique. En juillet 1572, les troupes lorraines envahissent le comté. Comme Philippe V ne peut rien contre la puissance militaire des Guise, il opte pour l’action juridique. Au terme des conclusions du procès devant la Chambre impériale, la maison de Lorraine peut revendiquer non seulement les terres issues du partage territorial de 1302, mais aussi prétendre à l'héritage des fiefs que les comtes de Linange avaient rachetés en 1573.
En 1604, un accord vient régler le partage entre la maison d'Hanau-Lichtenberg et le duché de Lorraine : le bailliage de Lemberg va aux Lichtenberg, les autres territoires étant rattachés à la Lorraine.
D’autres points de discorde avec la France demeurent tout au long du XVIIIe siècle, notamment la question de la limite de l’Alsace avec le duché de Deux-Ponts et le Palatinat, autrement dit celle des « bailliages contestés » en deçà de la Queich.
En 1787, le duc de Deux-Ponts, un des princes possessionnés en Alsace finit par reconnaître la souveraineté du roi de France sur son bailliage de Cleebourg).