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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 07:56

 

Par le traité de Verdun de 843 qui partage l'empire de Charlemagne entre ses trois petit-fils, Charles le Chauve reçoit la Francie Occidentale (future France) , Louis le Germanique re4oit la Francie Orientale (future Germanie) et l'ainé Lothaire Ier  qui devient l'empereur la Francie Médiane dont l’évêché de Viviers fait partie du royaume de Francie Médiane . Ce royaume de Francie médiane est éphémère, puisque peu avant sa mort en 855, Lothaire Ier partage son empire entre ses trois fils (Traité de Prüm) :

.l'aîné Louis II, hérite de la couronne impériale et du Royaume d'Italie (constitué par le Nord de la péninsule) ;

.le cadet Lothaire II (835-869) reçoit la partie nord de l'empire, située entre la Frise et les Vosges, qui prend le nom de Royaume de Lotharingie ;

.le benjamin Charles (845-863), est roi de Provence et de Bourgogne cisjurane (territoires situés en la Vallée du Rhône et les Alpes jusqu'au lac Léman) comprenant le Lyonnais, le Viennois, le Dauphiné et la Savoie ainsi que les comtés d'Uzès et de Viviers avec Lyon pour capitale.

En 859, un traité est conclu entre Charles et son frère Lothaire II de Lotharingie, selon les termes duquel Charles reconnaît ce dernier comme son héritier. À la mort de Charles le 25 janvier 863, son royaume est ébranlé par des troubles, et Lothaire II, contrairement à l'accord de 859, ne peut imposer son autorité sur la totalité du royaume de Charles. Seuls les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais, avec l'aide de Girart de Vienne, lui reviennent car son frère Louis II le Jeune , empereur d'Occident et roi d'Italie récupère la Provence avec les provinces ecclésiastiques d'Arles, d'Aix et d'Embrun et une partie de la Bourgogne (seuls les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais lui échappent).

Lothaire II confirme les actes antérieurs de son père et de son frère, prend la défense des évêques et place sous sa sauvegarde la ville de Tournon, son château, ses églises, son territoire avec les fermes et les esclaves et tout ce que le siège illustre de Lyon possède en Vivarais. En février 865, ses oncles se rencontrent à Tusey près de Vaucouleurs et s'accordent sur la partage de ses états, estimant que les fils de Lothaire II ne sont pas légitimes pour lui succéder. A sa mort en 868, c'est donc l'empereur Louis II qui va régner sur le Vivarais. Lorsque Louis II décède à son tour en 875, s'éteint la maison de Lothaire Ier qui a régné sur le Vivarais pendant plus de 40 ans. Charles II le Chauve son oncle, s'empare alors des deux royaumes d'Italie et de Provence (le Vivarais en fait partie) et du titre d'empereur. Après avoir horriblement dévasté tout le pays environnant, il obtient la reddition de Vienne, ce qui entraîne la soumission du Dauphiné et du Vivarais dont le roi confie le gouvernement à Boson, son beau-frère. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. L'évêque de Viviers se voit confirmer en août 877, par le nouvel empereur, dans la possession des biens et privilèges de son église (y ajoutant aux précédents biens, territoire et port de Bourg-Saint-Andéol, les églises de Saint-Just, de Saint-Marcel et de Saint-Remèze). Le 6 octobre 877, Charles le Chauve est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée et il meurt. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie occidentale. Deux années plus tard, en 879, Louis le Bègue à la santé fragile meurt à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée. Mais Boson, beau-frère de Charles le Chauve, avait manœuvré habilement. En effet, celui-ci déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, avait reçu des mains de Charles le Chauve, la Provence, lui donnant ainsi le contrôle de toute la vallée du Rhône ou presque. De plus, en 878, le pape Jean VIII était menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui a assuré sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Boson, se fait proclamer roi de Provence et de la Bourgogne Cisjurane en 879 à Mantailles (Drome). En 888 cette fois à Saint Maurice (en Valais) Rodolphe III, comte d'Auxerre, se fait proclamer roi de Bourgogne Transjurane. Et en 934, ces deux royaumes sont réunis pour constituer le Royaume de Bourgogne-Provence ou Royaume d’Arles. Le Vivarais, comme le Valentinois, reste partie intégrante du duché du Lyonnais, quoique son évêque continue à dépendre, en droit, de l'archevêque d'Arles.

.Thomas II, prince-évêque de Viviers vers 950

C'est pendant le règne du roi de Bourgogne-Provence Conrad III qu’il se signale en entreprenant de transcrire les antiques documents de la bibliothèque de l'évêché. Dans le diocèse de Viviers, un vieux seigneur fait don des terres, bois, prairies, pâturages et cours d'eau pour y fonder sur la montagne de Rompon un monastère de l'ordre de Cluny, à l'origine du prieuré conventuel de Saint-Pierre de Rompon. A Viviers, la charte de fondation du prieuré conventuel de Rompon est datée de la "quarantième année du règne de Conrad Le Pacifique" (977), roi de Bourgogne.

.Othon Ier (912-973)duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973

En 962, Otton Ier, roi de Francie Orientale restaure l'empire sous le nom d'empire romain germanique.

.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier

Pendant les dernières années du Royaume de Bourgogne-Provence, la féodalité se développe en Vivarais. Avec la terreur de l'an 1000, le besoin de sécurité dégénérant en ambition et cupidité, engage fonctionnaires de l'empire, prélats et grands propriétaires fonciers à construire des châteaux forts. Le Vivarais se couvre de châteaux. Leurs propriétaires, les seigneurs, établissent leur autorité sur des villes, des parties de ville, des étendues de terre plus ou moins grandes. Ainsi Joyeuse a trois co-seigneurs, Les Bermon d'Anduze, les Châteauneuf-Randon et les Montauban-Montdragon.

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III.

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne-Provence de  1032 à 1039

Fils d’Henri II.

.Arman II, évêque de Viviers de 1014 à 1041

En 1032, le Royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l'empire romain germanique et le comté du Vivarais devient terre d'empire.

.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale de 1028 à 1056, roi de Bourgogne de 1039 à 1056, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056

Fils de Conrad II.

.Gérard, évêque de Viviers de 1042 à 1070

Le onzième et plus encore le douzième siècle voit se former les grandes seigneuries ecclésiastiques et laïques du Vivarais. Quelques lignages émergent, bien implantés en Vivarais. C'est le cas de la famille de Poitiers, comte de Valentinois, ou encore la famille Montlaur, des comtes de Viennois et de la puissante famille des comtes de Toulouse

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne-Provence  de 1056 à 1106, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils d’Henri III.

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

 

.Jean II, évêque de Viviers de 1073 à 1095

.Leodegarius, évêque de Viviers de 1096 à 1119

.Henri V (1086 –1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1125, empereur de 1111 à 1125

Fils d’Henri IV.

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

 

Gélase II meurt en exil à Cluny en janvier 1119. Les prélats germaniques, las du conflit, espèrent une solution qui satisfera les deux partis. Le nouveau pape Caliste II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur, qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes germaniques, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire » Une année de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence. Un accord est trouvé en 1122. Il est connu sous le nom de concordat de Worms. L'empereur renonce à l'investiture par la crosse et l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre canonial de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions germaniques de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques de Bourgogne-Provence et en Italie.

.Atton, évêque de Viviers de 1118 à 1124

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137 , empereur romain germanique de 1133 à 1137

.Pierre II, évêque de Viviers de 1125 à 1131

En 1125, la Provence est partagée entre le comte de Barcelone Raimond Bérenger, et le comte de Toulouse Alphonse-Jourdain :

- le premier reçoit le comté entre Rhône, Durance, Alpes et la mer

- le second le marquisat au Nord de la Durance

La période de 1125 à 1173 marque la formation sous la suzeraineté du Saint-Empire, des seigneuries temporelles des archevêques de Lyon et de Vienne, des évêques de Valence et de Viviers.

.Josserand de Montaigu, évêque de Viviers de 1133 à 1146 

.Guillaume Ier de Franconie, évêque de Viviers de 1147 à 1155

Cousin de l’empereur Conrad de Franconie qui lui confirme ses droits sur le Vivarais.En 1155, l'empereur Frédéric Ier dit Barberousse qui veut réaffirmer son autorité sur son  royaume de Bourgogne-Provence le convoque dans sa résidence  d'Haguenau en Alsace ace le comte de Provence   et le comte de Valentinois

.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190 , roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190 , empereur romain germanique de 1155 à 1190

.Raymond d’Uzès, évêque de Viviers de 1157 à 1170

L'évêque de Viviers, étend sa domination temporelle sur des terres que convoite le comte de Toulouse. Vers 1169, Hugues d'Ucel lui donne une partie des mines de Largentière, de Chassiers et de Tauriers. Les seigneurs d'Ucel criblés de dettes cherchent un protecteur. Le comte de Toulouse s'offre et en 1170 le même Hugues d'Ucel fait hommage à Raimond V, comte de Toulouse pour ses châteaux d'Ucel, de Saint-Laurent et de Rochecolombe. C'est ainsi que le comte de Toulouse s'installe dans le Vivarais. En laissant le comte de Toulouse prendre pied au centre même de son diocèse, l'évêque Raimond commet une faute irréparable. Au-dessus de tous ces comtes et prélats, les agents des rois de France font sentir de plus en plus leur action centralisatrice. Raymond VI de Toulouse, soupçonné d'une coupable indulgence vis-à-vis de l'hérésie cathare, est excommunié par le pape Innocent III. Forts de l'appui des évêques du Puy et de Mende, comme aussi de la fidélité immuable de leurs puissants vassaux, les Montlaur, les Bermond d'Anduze, les Tournon, etc… les rois Capétiens introduisent leur autorité dans les différentes zones du Vivarais. Dès 1188 ce mouvement commence par l'hommage du sire Odon de Tournon - d'une famille encore modeste - à Philippe Auguste, et se poursuit tout au long du XIIIe siècle avec l'intervention de plus en plus fréquente des rois de France en terre vivaroise.

.Robert de La Tour du Pin, évêque de Viviers de 1171 à 1173

.Nicolas, évêque de Viviers de 1174 à 1206, prince-évêque à partir de 1177

L’évêque de Viviers est lui aussi fait prince d’empire par l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen par un diplôme du 16 mars 1177. A cette occasion, il obtient de l’empereur la confirmation des droits donnés aux évêques de Viviers par l’empereur Conrad dont le droit de battre monnaie. En 1198, Adhémar de Poitiers et Bermond d'Anduze, ligués avec le comte de Toulouse, obtiennent par la force, de l'évêque Nicolas, d'entrer en partage des mines de Ségalières, de Chanier et de Taurier. D'après ces conventions nouvelles, les comtes de Toulouse en obtiennent la moitié, Adhémar et Bermond chacun un tiers de l'autre moitié, et l'évêque de Viviers l'autre tiers de cette moitié, c'est-à-dire le sixième.

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,roi de Sicile de 1194 à 1197, roi de Bourgogne-Provence de 1191 à 1198

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208, roi de Bourgogne-Provence de 1198 à 1208

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.-Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214, roi de Bourgogne-Provence de 1209 à 1214

.Bernon de Brabant, prince-évêque de Viviers de 1206 à 1220

Frère de l’évêque de Die, Didier.

Bernon de Brabant, profite de la guerre des Albigeois pour revenir sur le partage de 1198 des mines de Ségalièrese. Simon de Montfort reçoit en fief la moitié de tous les droits et revenus attachés au château de Fanjau et à la terre de Largentière; Bernon s'en réserve l'autre moitié. Après la mort du vainqueur des Albigeois et de son fils Amaury, l'évêque redevient entièrement propriétaire de la baronnie de Largentière. En 1214, son frère Didier, évêque de Valence, présent à Bâle, obtient de l’empereur Frédéric II Didier la confirmation des privilèges de son siège. En 1215, le concile de Latran déchoit le comte de Toulouse Raymond VI de ses droits sur son comté au profit de Simon de Montfort, mais le pape Innocent III préserve le marquisat de Provence (dans lequel figure le Vivarais) au profit de son fils, le futur Raymond VII. Raymond VI de Toulouse, voit ses biens du pays de Largentière, avec ses riches mines confisquées au profit de l’évêque de Viviers Bernon de Brabant. Le Vivarais devient une terre d’empire soumise à plusieurs autorités d’importance variable dans le temps. Les Archevêques de Vienne et évêques de Valence perdent vite toute influence réelle tandis que l’archevêché de Viviers reste la puissance dominante des deux-tiers méridionaux du territoire. Emergent aussi des seigneuries laïques (sires de Tournon, d’Annonay, comtes de Valentinois) qui vont se ranger se rangent petit à petit sous la bannière des rois de France.

.Guillaume II, prince-évêque de Viviers de 1220 à 1222

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

 

.Bermond d’Anduze, prince- évêque de Viviers de 1222 à 1244.

Dès son avènement en 1222, le jeune Raymond VII veut récupérer les fiefs de son père ; les comtes de Toulouse prétendent s’appuyer sur des chartes dont ils sont les auteurs dans lesquelles ils se qualifient de seigneurs et comtes de Viviers. Ils citent même un acte de donation de Bertrand de Toulouse à son épouse Hélène, dans lequel Bertrand lui donne Viviers et ses dépendances comme cadeau de noces. Les évêques de Viviers s'appuient sur une charte de donation de la suzeraineté du Vivarais, faite par l'empereur Conrad à son cousin Guillaume de Franconie, évêque de Franconie, charte confirmée, on l’a déjà dit en 1177 par l’empereur Frédéric Barberousse, accordant à l'évêque de Viviers le droit de battre monnaie. Après un échec fin 1222, Raymond VII revient en forces en juillet suivant et s’empare de la ville. Bermond en appelle au pape Honorius III qui invite le comte de Toulouse à restituer les biens de l’Église de Viviers ; s’il refuse d’obéir, il court le risque de ne jamais obtenir l’absolution qu’il sollicite. Raymond VII maintient ses troupes et le 26 février 1225, un ultimatum du pape demeure sans effet. C’est alors que, sur la demande d’Honorius III, le roi Louis VIII de France se met en marche vers le Languedoc avec une armée de 100 000 hommes en 1226 et récupère Largentière. Signé le 12 avril 1229, le traité de de Meaux (dit également premier traité de Paris) met fin à la croisade des albigeois contre les cathares. Il est imposé à Raymond VII comte de Toulouse, par la régente Blanche de Castille ; aux termes de ce traité, il cède les anciennes vicomtés Trencavel au roi de France et accorde Jeanne, sa fille et unique héritière, à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, son gendre devient comte de Toulouse. À la suite de ce traité, le sénéchal de Beaucaire somme immédiatement l’évêque de Viviers de se reconnaître vassal du roi Louis IX. Bermond proteste et le sénéchal saisit le temporel de son diocèse et ses biens propres. Bermond d’Anduze se plaint à l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen mais n’en reçoit pas d’aide. En 1230, Bernard d'Anduze doit se résoudre à rendre hommage à Louis IX pour 21 localités dont Joyeuse. Mais en 1235, il se met donc en route pour l’Allemagne, rejoint l’empereur Frédéric II à Haguenau et obtient de lui, en janvier 1236, une bulle confirmant tous les biens et tous les privilèges de son église.

.Arnaud de Vogüé, prince-évêque de Viviers de 1244 à 1254

En 1244, l’empereur Frédéric II, qui a quelques bonnes raisons d’en vouloir au clergé, révoque tous les péages que les empereurs avaient jadis accordés à l’évêché de Viviers. .Aimon de Genève, prince-évêque de Viviers de 1255 à 1263 Fils du comte Guillaume II de Genève et d'Alice de La Tour du Pin. Trois de ses frères deviennent évêques : Guigue à Langres, Amédée à Die et Robert à Genève. Par sa tante paternelle Béatrix, il est cousin des comtes de Savoie, Pierre et Philippe

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

 

.Hugues de La Tour du Pin, prince-évêque de Viviers de 1263 à 1291

Sous son règne, bien qu’il ne soit pas contesté que Viviers soit une terre d’empire, sans respect pour les anciens diplômes, les fonctionnaires de l’administration royale française la traitent comme si elle eût été française. Ainsi le pape Clément IV croit-il nécessaire d’écrire le 9 novembre 1265 au roi de France Louis IX : « Quoique, suivant leurs prétentions, ils ne soient soumis qu’à l’Empire, les habitants de Viviers et du diocèse sont cités par vos officiers... S’ils se refusent à comparaître devant eux, ils sont frappés d’amendes et leurs biens sont saisis ; on prononce des sentences contre eux en matière civile et criminelle. » Or Clément IV, en sa qualité d’ancien enquêteur de saint Louis, connaît bien l’état du royaume ; il est allé jadis à Viviers, et il a examiné les privilèges contenus dans les archives de l’évêque et du chapitre : tous émanent des empereurs ; on n’en trouve pas un qui vienne du roi de France ; bien plus, il y a vu les étendards impériaux dont les évêques de Viviers se sont servis jadis. Les réclamations du pape sont entendues, et, au moins pendant les dernières années du règne de saint Louis, les officiers royaux s’abstiennent de toutes nouvelles entreprises. Cet incident permet néanmoins d’évaluer le discrédit dans lequel est tombé le pouvoir impérial pendant le Grand Intérègne. Aucun des prétendants à l’Empire n’a souci de protester contre les agissements de l’administration royale française ; il faut qu’un pape, lui-même ancien membre de cette administration, prenne la défense de l’Église de Viviers contre ses collègues d’autrefois. Dès 1271, à la mort d’Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, la partie du Vivarais propriété des comtes de Toulouse, bien que terre d’empire comme tout le territoire de l’évêché, se trouve rattachée de fait à la couronne de France. Un pas décisif est franchi en 1284. Les moines de Mazan, seigneurs du château de Berg, avec l'aide du roi de France, fondent la bastide de Villeneuve-de-Berg, pour en faire le siège de leur juridiction ce qui implante solidement le roi en Bas-Vivarais. A la même époque, le sénéchal de Beaucaire, représentant du roi de France en Languedoc, est en conflit avec le chapitre de Viviers; des usurpations incessantes sont commises. Le temporel de l’évêque est saisi ; ses vassaux sont obligés de rendre hommage au roi. En 1284, l’empereur Rodolphe peut écrire en ces termes à Philippe le Bel : « Les plaintes presque unanimes des grands du royaume d’Arles nous sont parvenues et nous ont appris les persécutions diverses dont est broyée, sans doute à votre insu, par le fait de vos agents et de vos serviteurs, l’insigne Église de Viviers, noble membre de notre Empire, sous la domination duquel elle repose en paix depuis un temps immémorial. Comme sous l’inspiration de la miséricorde divine, nous nous sommes imposés cette loi salutaire de ne point ambitionner le domaine d’autrui et de nous contenter de nos frontières ; ... nous prions de tout cœur votre sérénité de détourner, à l’exemple de votre illustre père Louis, de vénérée mémoire, vos officiers et agents de troubler et de persécuter la dite Église de Viviers. Car, cela est connu de tous dans l’Empire et vous ne l’ignorez pas, nos très saints pères Grégoire et Clément ont jadis représenté à votre père l’état de cette Église ; sur leurs instances, ce roi pacifique et ami de la justice, a reconnu les liens de sujétion qui rattachent ladite Église à l’Empire, et a empêché ses serviteurs de lui porter préjudice». Mais Philippe le Hardi, surpris par la mort en 1285 ne peut lui-même régler cette affaire. Son fils Philippe le Bel lui succède. Le 7 novembre 1291, Gérenton, seigneur de St Romain Valmordane, fait hommage à Philippe le Bel de son château de St Romain moyennant le montant d'une année de revenus de tous ses biens compris dans cet hommage. Par ce même contrat pour la construction d'une ville qui sera le siège d'une Cour Royale de Justice (balliage) pour tout le Haut Vivarais. Les moines de Mazan, avec l'aide du roi de France, fondent Boucieu-le-Roi, en Haut-Vivarais. En 1294 Philippe le Bel octroie à la «villa nova de Boceio» une charte de franchise par laquelle ses habitants sont exempts de tous les impôts d'alors (péage-taille) sauf la gabelle (impôt sur le sel) milice etc... Ensuite Philippe IV le Bel intègre le Bas-Vivarais au domaine royal. .Guillaume III de Falguières, prince-évêque de Viviers de 1292 à 1296 Dès le début de son règne, Philippe le Bel répond à la réclamation faite à son père par l’empereur Rodolphe par un fait plus éloquent que toutes les lettres. Grâce aux mesures de rigueur qu’il maintient en dépit des excommunications, il contraint le nouvel évêque de Viviers, Guillaume, à se soumettre et à prendre l’engagement « d’ester à droit devant le Roi sur les articles auxquels il était tenu de droit et de coutume. » Les officiers du roi ne s’en contentent pas, « ils le poursuivirent sans relâche et en obtiennent une complète reconnaissance de la suzeraineté de la France».

.Adolphe de Nassau, (avant 1250-1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale (Germanie)  de 1298 à 1308, roi de Bourgogne-Provence de 1298 à 1308,  empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

.Aldebert de Peyre, prince-évêque de Viviers de 1297 à 1306

Peu à peu, les multiples pouvoirs locaux sont rongés par la monarchie capétienne. Puis lorsqu’ en 1304, Guidon II de Tournon, d’une vieille famille du Haut Vivarais adhère à l’appel de Philippe le Bel, pourtant excommunié par le pape Boniface VIII, c’est une page de l’histoire de Tournon et du Vivarais qui se tourne. Un an plus tard, Aldebert de Peyre reconnaît en 1305, la suzeraineté du roi de France Philippe le Bel sur son diocèse c'est-à-dire le sud du Vivarais entérinant définitivement le lent glissement des terres vivaroises de l'Empire au royaume de France. Cet accord confirmé par Philippe le Bel le 2 janvier 1306.

.Louis de Poitiers (?-1327), prince-évêque de Viviers de 1306 à 1318.

Fils de Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, et d’Hippolyte de Bourgogne.

Sous son épiscopat, à partir de 1308, le semis de fleurs de lys de Philippe Le Bel (1268-1285-1314) remplace l'aigle germanique.

.Guillaume de Flavacourt ( ? -1359), prince-évêque de Viviers de 1319 à 1322

Sous son règne, vers 1320 apparaît le baillage royal du Vivarais avec à sa tête Villeneuve-de-Berg et Boucieu-le-Roi. Finalement, sous le règne du roi Charles V, de 1364 à 1380, tout le pays est administré par un Bailly Royal du Vivarais et du Valentinois. Les États ou assemblées du Vivarais, qui votent entre autres attributions les impôts dus au roi, sont alors formés pour la noblesse de douze barons: ceux de Crussol, de Montlaur, de la Voulte, de Tournon, de Largentière, de Boulogne, de Joyeuse, de Chalençon, de la Tourette, de Saint-Remèze, d'Annonay, de Voguë et d’Aubenas. Ils siègent ensuite après le XIV° aux Etats du Languedoc. Les évêques prennent dès le XV°, le titre de comte de Viviers, princes de Donzère et de Châteauneuf mais au lieu du titre impérial de prince d’empire, ils doivent se résigner à n’être plus que prince de Donzère, un humble bourg qu’ils possèdent de l’autre côté du Rhône dans le Bas-Dauphiné.

 

 

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 07:56

 

 

Par le traité de Verdun de 843 qui partage l'empire de Charlemagne entre ses trois petit-fils, Charles le Chauve reçoit la Francie Occidentale (future France) , Louis le Germanique re4oit la Francie Orientale (future Germanie) et l'ainé Lothaire Ier  qui devient l'empereur la Francie Médiane dont l’évêché de Viviers fait partie du royaume de Francie Médiane . Ce royaume de Francie médiane est éphémère, puisque peu avant sa mort en 855, Lothaire Ier partage son empire entre ses trois fils (Traité de Prüm) :

.l'aîné Louis II, hérite de la couronne impériale et du Royaume d'Italie (constitué par le Nord de la péninsule) ;

.le cadet Lothaire II (835-869) reçoit la partie nord de l'empire, située entre la Frise et les Vosges, qui prend le nom de Royaume de Lotharingie ;

.le benjamin Charles (845-863), est roi de Provence et de Bourgogne cisjurane (territoires situés en la Vallée du Rhône et les Alpes jusqu'au lac Léman) comprenant le Lyonnais, le Viennois, le Dauphiné et la Savoie ainsi que les comtés d'Uzès et de Viviers avec Lyon pour capitale.

En 859, un traité est conclu entre Charles et son frère Lothaire II de Lotharingie, selon les termes duquel Charles reconnaît ce dernier comme son héritier. À la mort de Charles le 25 janvier 863, son royaume est ébranlé par des troubles, et Lothaire II, contrairement à l'accord de 859, ne peut imposer son autorité sur la totalité du royaume de Charles. Seuls les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais, avec l'aide de Girart de Vienne, lui reviennent car son frère Louis II le Jeune , empereur d'Occident et roi d'Italie récupère la Provence avec les provinces ecclésiastiques d'Arles, d'Aix et d'Embrun et une partie de la Bourgogne (seuls les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais lui échappent).

Lothaire II confirme les actes antérieurs de son père et de son frère, prend la défense des évêques et place sous sa sauvegarde la ville de Tournon, son château, ses églises, son territoire avec les fermes et les esclaves et tout ce que le siège illustre de Lyon possède en Vivarais. En février 865, ses oncles se rencontrent à Tusey près de Vaucouleurs et s'accordent sur la partage de ses états, estimant que les fils de Lothaire II ne sont pas légitimes pour lui succéder. A sa mort en 868, c'est donc l'empereur Louis II qui va régner sur le Vivarais. Lorsque Louis II décède à son tour en 875, s'éteint la maison de Lothaire Ier qui a régné sur le Vivarais pendant plus de 40 ans. Charles II le Chauve son oncle, s'empare alors des deux royaumes d'Italie et de Provence (le Vivarais en fait partie) et du titre d'empereur. Après avoir horriblement dévasté tout le pays environnant, il obtient la reddition de Vienne, ce qui entraîne la soumission du Dauphiné et du Vivarais dont le roi confie le gouvernement à Boson, son beau-frère. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. L'évêque de Viviers se voit confirmer en août 877, par le nouvel empereur, dans la possession des biens et privilèges de son église (y ajoutant aux précédents biens, territoire et port de Bourg-Saint-Andéol, les églises de Saint-Just, de Saint-Marcel et de Saint-Remèze). Le 6 octobre 877, Charles le Chauve est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée et il meurt. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie occidentale. Deux années plus tard, en 879, Louis le Bègue à la santé fragile meurt à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée. Mais Boson, beau-frère de Charles le Chauve, avait manœuvré habilement. En effet, celui-ci déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, avait reçu des mains de Charles le Chauve, la Provence, lui donnant ainsi le contrôle de toute la vallée du Rhône ou presque. De plus, en 878, le pape Jean VIII était menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui a assuré sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Boson, se fait proclamer roi de Provence et de la Bourgogne Cisjurane en 879 à Mantailles (Drome). En 888 cette fois à Saint Maurice (en Valais) Rodolphe III, comte d'Auxerre, se fait proclamer roi de Bourgogne Transjurane. Et en 934, ces deux royaumes sont réunis pour constituer le Royaume de Bourgogne-Provence ou Royaume d’Arles. Le Vivarais, comme le Valentinois, reste partie intégrante du duché du Lyonnais, quoique son évêque continue à dépendre, en droit, de l'archevêque d'Arles.

.Thomas II, prince-évêque de Viviers vers 950

C'est pendant le règne du roi de Bourgogne-Provence Conrad III qu’il se signale en entreprenant de transcrire les antiques documents de la bibliothèque de l'évêché. Dans le diocèse de Viviers, un vieux seigneur fait don des terres, bois, prairies, pâturages et cours d'eau pour y fonder sur la montagne de Rompon un monastère de l'ordre de Cluny, à l'origine du prieuré conventuel de Saint-Pierre de Rompon. A Viviers, la charte de fondation du prieuré conventuel de Rompon est datée de la "quarantième année du règne de Conrad Le Pacifique" (977), roi de Bourgogne.

.Othon Ier (912-973)duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973

En 962, Otton Ier, roi de Francie Orientale restaure l'empire sous le nom d'empire romain germanique.

.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier

Pendant les dernières années du Royaume de Bourgogne-Provence, la féodalité se développe en Vivarais. Avec la terreur de l'an 1000, le besoin de sécurité dégénérant en ambition et cupidité, engage fonctionnaires de l'empire, prélats et grands propriétaires fonciers à construire des châteaux forts. Le Vivarais se couvre de châteaux. Leurs propriétaires, les seigneurs, établissent leur autorité sur des villes, des parties de ville, des étendues de terre plus ou moins grandes. Ainsi Joyeuse a trois co-seigneurs, Les Bermon d'Anduze, les Châteauneuf-Randon et les Montauban-Montdragon.

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III.

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne-Provence de  1032 à 1039

Fils d’Henri II.

.Arman II, évêque de Viviers de 1014 à 1041

En 1032, le Royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l'empire romain germanique et le comté du Vivarais devient terre d'empire.

.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale de 1028 à 1056, roi de Bourgogne de 1039 à 1056, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056

Fils de Conrad II.

.Gérard, évêque de Viviers de 1042 à 1070

Le onzième et plus encore le douzième siècle voit se former les grandes seigneuries ecclésiastiques et laïques du Vivarais. Quelques lignages émergent, bien implantés en Vivarais. C'est le cas de la famille de Poitiers, comte de Valentinois, ou encore la famille Montlaur, des comtes de Viennois et de la puissante famille des comtes de Toulouse

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne-Provence  de 1056 à 1106, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils d’Henri III.

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

 

.Jean II, évêque de Viviers de 1073 à 1095

.Leodegarius, évêque de Viviers de 1096 à 1119

.Henri V (1086 –1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1125, empereur de 1111 à 1125

Fils d’Henri IV.

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

Gélase II meurt en exil à Cluny en janvier 1119. Les prélats germaniques, las du conflit, espèrent une solution qui satisfera les deux partis. Le nouveau pape Caliste II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur, qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes germaniques, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire » Une année de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence. Un accord est trouvé en 1122. Il est connu sous le nom de concordat de Worms. L'empereur renonce à l'investiture par la crosse et l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre canonial de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions germaniques de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques de Bourgogne-Provence et en Italie.

.Atton, évêque de Viviers de 1118 à 1124

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137 , empereur romain germanique de 1133 à 1137

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi des Romains (empereur non couronné) de 1138 à 1152

.Pierre II, évêque de Viviers de 1125 à 1131

En 1125, la Provence est partagée entre le comte de Barcelone Raimond Bérenger, et le comte de Toulouse Alphonse-Jourdain :

- le premier reçoit le comté entre Rhône, Durance, Alpes et la mer

- le second le marquisat au Nord de la Durance

La période de 1125 à 1173 marque la formation sous la suzeraineté du Saint-Empire, des seigneuries temporelles des archevêques de Lyon et de Vienne, des évêques de Valence et de Viviers.

.Josserand de Montaigu, évêque de Viviers de 1133 à 1146 

.Guillaume Ier de Franconie, évêque de Viviers de 1147 à 1155

Cousin de l’empereur Conrad de Franconie qui lui confirme ses droits sur le Vivarais.En 1155, l'empereur Frédéric Ier dit Barberousse qui veut réaffirmer son autorité sur son  royaume de Bourgogne-Provence le convoque dans sa résidence  d'Haguenau en Alsace ace le comte de Provence   et le comte de Valentinois

.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190 , roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190 , empereur romain germanique de 1155 à 1190

.Raymond d’Uzès, évêque de Viviers de 1157 à 1170

L'évêque de Viviers, étend sa domination temporelle sur des terres que convoite le comte de Toulouse. Vers 1169, Hugues d'Ucel lui donne une partie des mines de Largentière, de Chassiers et de Tauriers. Les seigneurs d'Ucel criblés de dettes cherchent un protecteur. Le comte de Toulouse s'offre et en 1170 le même Hugues d'Ucel fait hommage à Raimond V, comte de Toulouse pour ses châteaux d'Ucel, de Saint-Laurent et de Rochecolombe. C'est ainsi que le comte de Toulouse s'installe dans le Vivarais. En laissant le comte de Toulouse prendre pied au centre même de son diocèse, l'évêque Raimond commet une faute irréparable. Au-dessus de tous ces comtes et prélats, les agents des rois de France font sentir de plus en plus leur action centralisatrice. Raymond VI de Toulouse, soupçonné d'une coupable indulgence vis-à-vis de l'hérésie cathare, est excommunié par le pape Innocent III. Forts de l'appui des évêques du Puy et de Mende, comme aussi de la fidélité immuable de leurs puissants vassaux, les Montlaur, les Bermond d'Anduze, les Tournon, etc… les rois Capétiens introduisent leur autorité dans les différentes zones du Vivarais. Dès 1188 ce mouvement commence par l'hommage du sire Odon de Tournon - d'une famille encore modeste - à Philippe Auguste, et se poursuit tout au long du XIIIe siècle avec l'intervention de plus en plus fréquente des rois de France en terre vivaroise.

.Robert de La Tour du Pin, évêque de Viviers de 1171 à 1173

.Nicolas, évêque de Viviers de 1174 à 1206, prince-évêque à partir de 1177

L’évêque de Viviers est lui aussi fait prince d’empire par l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen par un diplôme du 16 mars 1177. A cette occasion, il obtient de l’empereur la confirmation des droits donnés aux évêques de Viviers par l’empereur Conrad dont le droit de battre monnaie. En 1198, Adhémar de Poitiers et Bermond d'Anduze, ligués avec le comte de Toulouse, obtiennent par la force, de l'évêque Nicolas, d'entrer en partage des mines de Ségalières, de Chanier et de Taurier. D'après ces conventions nouvelles, les comtes de Toulouse en obtiennent la moitié, Adhémar et Bermond chacun un tiers de l'autre moitié, et l'évêque de Viviers l'autre tiers de cette moitié, c'est-à-dire le sixième.

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,roi de Sicile de 1194 à 1197, roi de Bourgogne-Provence de 1191 à 1198

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208, roi de Bourgogne-Provence de 1198 à 1208

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.-Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214, roi de Bourgogne-Provence de 1209 à 1214

.Bernon de Brabant, prince-évêque de Viviers de 1206 à 1220

Frère de l’évêque de Die, Didier.

Bernon de Brabant, profite de la guerre des Albigeois pour revenir sur le partage de 1198 des mines de Ségalièrese. Simon de Montfort reçoit en fief la moitié de tous les droits et revenus attachés au château de Fanjau et à la terre de Largentière; Bernon s'en réserve l'autre moitié. Après la mort du vainqueur des Albigeois et de son fils Amaury, l'évêque redevient entièrement propriétaire de la baronnie de Largentière. En 1214, son frère Didier, évêque de Valence, présent à Bâle, obtient de l’empereur Frédéric II Didier la confirmation des privilèges de son siège. En 1215, le concile de Latran déchoit le comte de Toulouse Raymond VI de ses droits sur son comté au profit de Simon de Montfort, mais le pape Innocent III préserve le marquisat de Provence (dans lequel figure le Vivarais) au profit de son fils, le futur Raymond VII. Raymond VI de Toulouse, voit ses biens du pays de Largentière, avec ses riches mines confisquées au profit de l’évêque de Viviers Bernon de Brabant. Le Vivarais devient une terre d’empire soumise à plusieurs autorités d’importance variable dans le temps. Les Archevêques de Vienne et évêques de Valence perdent vite toute influence réelle tandis que l’archevêché de Viviers reste la puissance dominante des deux-tiers méridionaux du territoire. Emergent aussi des seigneuries laïques (sires de Tournon, d’Annonay, comtes de Valentinois) qui vont se ranger se rangent petit à petit sous la bannière des rois de France.

.Guillaume II, prince-évêque de Viviers de 1220 à 1222

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

 

.Bermond d’Anduze, prince- évêque de Viviers de 1222 à 1244.

Dès son avènement en 1222, le jeune Raymond VII veut récupérer les fiefs de son père ; les comtes de Toulouse prétendent s’appuyer sur des chartes dont ils sont les auteurs dans lesquelles ils se qualifient de seigneurs et comtes de Viviers. Ils citent même un acte de donation de Bertrand de Toulouse à son épouse Hélène, dans lequel Bertrand lui donne Viviers et ses dépendances comme cadeau de noces. Les évêques de Viviers s'appuient sur une charte de donation de la suzeraineté du Vivarais, faite par l'empereur Conrad à son cousin Guillaume de Franconie, évêque de Franconie, charte confirmée, on l’a déjà dit en 1177 par l’empereur Frédéric Barberousse, accordant à l'évêque de Viviers le droit de battre monnaie. Après un échec fin 1222, Raymond VII revient en forces en juillet suivant et s’empare de la ville. Bermond en appelle au pape Honorius III qui invite le comte de Toulouse à restituer les biens de l’Église de Viviers ; s’il refuse d’obéir, il court le risque de ne jamais obtenir l’absolution qu’il sollicite. Raymond VII maintient ses troupes et le 26 février 1225, un ultimatum du pape demeure sans effet. C’est alors que, sur la demande d’Honorius III, le roi Louis VIII de France se met en marche vers le Languedoc avec une armée de 100 000 hommes en 1226 et récupère Largentière. Signé le 12 avril 1229, le traité de de Meaux (dit également premier traité de Paris) met fin à la croisade des albigeois contre les cathares. Il est imposé à Raymond VII comte de Toulouse, par la régente Blanche de Castille ; aux termes de ce traité, il cède les anciennes vicomtés Trencavel au roi de France et accorde Jeanne, sa fille et unique héritière, à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, son gendre devient comte de Toulouse. À la suite de ce traité, le sénéchal de Beaucaire somme immédiatement l’évêque de Viviers de se reconnaître vassal du roi Louis IX. Bermond proteste et le sénéchal saisit le temporel de son diocèse et ses biens propres. Bermond d’Anduze se plaint à l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen mais n’en reçoit pas d’aide. En 1230, Bernard d'Anduze doit se résoudre à rendre hommage à Louis IX pour 21 localités dont Joyeuse. Mais en 1235, il se met donc en route pour l’Allemagne, rejoint l’empereur Frédéric II à Haguenau et obtient de lui, en janvier 1236, une bulle confirmant tous les biens et tous les privilèges de son église.

.Arnaud de Vogüé, prince-évêque de Viviers de 1244 à 1254

En 1244, l’empereur Frédéric II, qui a quelques bonnes raisons d’en vouloir au clergé, révoque tous les péages que les empereurs avaient jadis accordés à l’évêché de Viviers. .Aimon de Genève, prince-évêque de Viviers de 1255 à 1263 Fils du comte Guillaume II de Genève et d'Alice de La Tour du Pin. Trois de ses frères deviennent évêques : Guigue à Langres, Amédée à Die et Robert à Genève. Par sa tante paternelle Béatrix, il est cousin des comtes de Savoie, Pierre et Philippe

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

 

.Hugues de La Tour du Pin, prince-évêque de Viviers de 1263 à 1291

Sous son règne, bien qu’il ne soit pas contesté que Viviers soit une terre d’empire, sans respect pour les anciens diplômes, les fonctionnaires de l’administration royale française la traitent comme si elle eût été française. Ainsi le pape Clément IV croit-il nécessaire d’écrire le 9 novembre 1265 au roi de France Louis IX : « Quoique, suivant leurs prétentions, ils ne soient soumis qu’à l’Empire, les habitants de Viviers et du diocèse sont cités par vos officiers... S’ils se refusent à comparaître devant eux, ils sont frappés d’amendes et leurs biens sont saisis ; on prononce des sentences contre eux en matière civile et criminelle. » Or Clément IV, en sa qualité d’ancien enquêteur de saint Louis, connaît bien l’état du royaume ; il est allé jadis à Viviers, et il a examiné les privilèges contenus dans les archives de l’évêque et du chapitre : tous émanent des empereurs ; on n’en trouve pas un qui vienne du roi de France ; bien plus, il y a vu les étendards impériaux dont les évêques de Viviers se sont servis jadis. Les réclamations du pape sont entendues, et, au moins pendant les dernières années du règne de saint Louis, les officiers royaux s’abstiennent de toutes nouvelles entreprises. Cet incident permet néanmoins d’évaluer le discrédit dans lequel est tombé le pouvoir impérial pendant le Grand Intérègne. Aucun des prétendants à l’Empire n’a souci de protester contre les agissements de l’administration royale française ; il faut qu’un pape, lui-même ancien membre de cette administration, prenne la défense de l’Église de Viviers contre ses collègues d’autrefois. Dès 1271, à la mort d’Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, la partie du Vivarais propriété des comtes de Toulouse, bien que terre d’empire comme tout le territoire de l’évêché, se trouve rattachée de fait à la couronne de France. Un pas décisif est franchi en 1284. Les moines de Mazan, seigneurs du château de Berg, avec l'aide du roi de France, fondent la bastide de Villeneuve-de-Berg, pour en faire le siège de leur juridiction ce qui implante solidement le roi en Bas-Vivarais. A la même époque, le sénéchal de Beaucaire, représentant du roi de France en Languedoc, est en conflit avec le chapitre de Viviers; des usurpations incessantes sont commises. Le temporel de l’évêque est saisi ; ses vassaux sont obligés de rendre hommage au roi. En 1284, l’empereur Rodolphe peut écrire en ces termes à Philippe le Bel : « Les plaintes presque unanimes des grands du royaume d’Arles nous sont parvenues et nous ont appris les persécutions diverses dont est broyée, sans doute à votre insu, par le fait de vos agents et de vos serviteurs, l’insigne Église de Viviers, noble membre de notre Empire, sous la domination duquel elle repose en paix depuis un temps immémorial. Comme sous l’inspiration de la miséricorde divine, nous nous sommes imposés cette loi salutaire de ne point ambitionner le domaine d’autrui et de nous contenter de nos frontières ; ... nous prions de tout cœur votre sérénité de détourner, à l’exemple de votre illustre père Louis, de vénérée mémoire, vos officiers et agents de troubler et de persécuter la dite Église de Viviers. Car, cela est connu de tous dans l’Empire et vous ne l’ignorez pas, nos très saints pères Grégoire et Clément ont jadis représenté à votre père l’état de cette Église ; sur leurs instances, ce roi pacifique et ami de la justice, a reconnu les liens de sujétion qui rattachent ladite Église à l’Empire, et a empêché ses serviteurs de lui porter préjudice». Mais Philippe le Hardi, surpris par la mort en 1285 ne peut lui-même régler cette affaire. Son fils Philippe le Bel lui succède. Le 7 novembre 1291, Gérenton, seigneur de St Romain Valmordane, fait hommage à Philippe le Bel de son château de St Romain moyennant le montant d'une année de revenus de tous ses biens compris dans cet hommage. Par ce même contrat pour la construction d'une ville qui sera le siège d'une Cour Royale de Justice (balliage) pour tout le Haut Vivarais. Les moines de Mazan, avec l'aide du roi de France, fondent Boucieu-le-Roi, en Haut-Vivarais. En 1294 Philippe le Bel octroie à la «villa nova de Boceio» une charte de franchise par laquelle ses habitants sont exempts de tous les impôts d'alors (péage-taille) sauf la gabelle (impôt sur le sel) milice etc... Ensuite Philippe IV le Bel intègre le Bas-Vivarais au domaine royal. .Guillaume III de Falguières, prince-évêque de Viviers de 1292 à 1296 Dès le début de son règne, Philippe le Bel répond à la réclamation faite à son père par l’empereur Rodolphe par un fait plus éloquent que toutes les lettres. Grâce aux mesures de rigueur qu’il maintient en dépit des excommunications, il contraint le nouvel évêque de Viviers, Guillaume, à se soumettre et à prendre l’engagement « d’ester à droit devant le Roi sur les articles auxquels il était tenu de droit et de coutume. » Les officiers du roi ne s’en contentent pas, « ils le poursuivirent sans relâche et en obtiennent une complète reconnaissance de la suzeraineté de la France».

.Adolphe de Nassau, (avant 1250-1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale (Germanie)  de 1298 à 1308, roi de Bourgogne-Provence de 1298 à 1308,  empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

.Aldebert de Peyre, prince-évêque de Viviers de 1297 à 1306

Peu à peu, les multiples pouvoirs locaux sont rongés par la monarchie capétienne. Puis lorsqu’ en 1304, Guidon II de Tournon, d’une vieille famille du Haut Vivarais adhère à l’appel de Philippe le Bel, pourtant excommunié par le pape Boniface VIII, c’est une page de l’histoire de Tournon et du Vivarais qui se tourne. Un an plus tard, Aldebert de Peyre reconnaît en 1305, la suzeraineté du roi de France Philippe le Bel sur son diocèse c'est-à-dire le sud du Vivarais entérinant définitivement le lent glissement des terres vivaroises de l'Empire au royaume de France. Cet accord confirmé par Philippe le Bel le 2 janvier 1306.

.Louis de Poitiers (?-1327), prince-évêque de Viviers de 1306 à 1318.

Fils de Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, et d’Hippolyte de Bourgogne.

Sous son épiscopat, à partir de 1308, le semis de fleurs de lys de Philippe Le Bel (1268-1285-1314) remplace l'aigle germanique.

.Guillaume de Flavacourt ( ? -1359), prince-évêque de Viviers de 1319 à 1322

Sous son règne, vers 1320 apparaît le baillage royal du Vivarais avec à sa tête Villeneuve-de-Berg et Boucieu-le-Roi. Finalement, sous le règne du roi Charles V, de 1364 à 1380, tout le pays est administré par un Bailly Royal du Vivarais et du Valentinois. Les États ou assemblées du Vivarais, qui votent entre autres attributions les impôts dus au roi, sont alors formés pour la noblesse de douze barons: ceux de Crussol, de Montlaur, de la Voulte, de Tournon, de Largentière, de Boulogne, de Joyeuse, de Chalençon, de la Tourette, de Saint-Remèze, d'Annonay, de Voguë et d’Aubenas. Ils siègent ensuite après le XIV° aux Etats du Languedoc. Les évêques prennent dès le XV°, le titre de comte de Viviers, princes de Donzère et de Châteauneuf mais au lieu du titre impérial de prince d’empire, ils doivent se résigner à n’être plus que prince de Donzère, un humble bourg qu’ils possèdent de l’autre côté du Rhône dans le Bas-Dauphiné.

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3 avril 2015 5 03 /04 /avril /2015 13:25

 

L'archevêché de Vienne en Dauphiné est le premier évêché vers 160. En 450, le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles. Un siècle plus tard, en 551, la province ecclésiastique arlésienne s'agrandit de l'évêché d'Uzès qui passe sous la métropole d'Arles. En 794, au concile de Francfort, les limites entre les provinces ecclésiastiques d'Arles et de Vienne sont à nouveau débattues. La province ecclésiastique de Vienne perd l’évêché de Moutiers Tarentaise élevé au rang d’archevêché tandis que la province ecclésiastique d'Arles perd les évêchés d'Aix et d'Embrun, qui sont eux-aussi élevés au rang d’archevêchés. La province de Vienne conserve pour suffragants les évêchés de Genève, de Die, de Grenoble, de Moutiers. La province ecclésiastique d'Arles conserve huit suffragants : Marseille, Toulon, Orange, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Avignon, Vaison, Cavaillon et Carpentras. L'évêché de Moûtiers-Tarentaise fait aussi partie des suffragants de Vienne jusqu'à son érection en archevêché entre 794 et 800.

Lors du démembrement de l’empire de Charlemagne en 843, l’ancien Royaume Burgonde est scindé en Duché de Bourgogne rattachée au Royaume de Francie Occidentale, et Bourgogne Transjurane et  Cisjurane (dont Provence) rattachée à la Francie Médiane de l’empereur Lothaire. En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique,roi de Francie Orientale (Germanie) Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson, déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. A son retour en France, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée. Charles meurt le 6 octobre 877. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie Occidentale. En 878, le pape Jean VIII est menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui assure sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Louis le Bègue de santé fragile meurt en 879 à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée.

.Boson (844-887), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.

Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie)  se rencontrent à Ribemont.  En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros  est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs. Boson meurt le 10 janvier 885. À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence.

Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson.

En 888, En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald).

.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie en 900 et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'Occident, Louis II le Jeune.

En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane.

En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.

En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon.

A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople, fille de l'empereur romain d’orient Léon VI.

En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier  à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. À partir de 911, il laisse la gestion du royaume à son cousin Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne qui quitte Vienne et s'installe à Arles.

.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.

Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,

Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.

À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne-Provence.

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi de Bourgogne Rodolphe Ier.

.Conrad Ier dit le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993 

Fils de Rodolphe II.

En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) Othon Ier restaure l’empire disparu depuis la mort du dernier carolingien en 928. Dans ce qui s'appellera le Saint Empire Romain Germanique il va installer le système de la Reichkirche c'est à dire de l'Eglise d'Empire avec lequel le pouvoir comtal est attribué non seulement à des vassaux civils mais aux archevêques, évêques  ou abbés à la tête d'abbayes importantes.

 Charles Constantin, comte de Vienne de 947 à 963

Fils de Louis l’Aveugle

Son fils Patton a une fille Etiennette de Vienne qui épouse  Guillaume le Grand comte de Bourgogne auquel elle apporte le comté en dot. Le comté de Vienne se limite à la seule ville de Vienne dans lequel le pouvoir temporel est exercé au nom de l’archevêque sous l’autorité des comtes de Macon issus de la maison des comtes de Bourgogne.

.Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils de Conrad Ier.

En 1011, le douaire d’Ermengarde, épouse du roi de Bourgogne, Rodolphe III, est constitué du Viennois.

.Burchard, archevêque de Vienne, comte du Viennois  v.1010-v.1030

Trois ans avant la mort du roi de Bourgogne-Provence, Rodolphe III, l'archevêque Bouchard dispose entre 1029 et 1030 du comté de Viennois, que l'église de Vienne a reçu en don de la reine Hermengarde, épouse de Rodolphe. Il le partage entre son beau-frère, le comte de Savoie Humbert-aux-blanches-mains, et son neveu le sire de Vion, Guigues Ier le Vieux, déjà largement positionné en Viennois méridional. Humbert de Maurienne reçoit le Nord, future Savoie, et Guigues 1er, dit "Le Vieux", sire de Vion et comte d'Albon, reçoit le Sud, futur Dauphiné dont, au moins en théorie, Briançon, le val de Suze et Chisone (Chizone). Une incertitude règne sur la façon dont les sires de Vion ont acquis le titre de comte. Il semble que Guigues Ier le Vieux l'ait obtenu par la concession de l'archevêque Bouchard dans cet acte de donation de 1029.

L'intégration du royaume de Bourgogne-Provence au Saint-Empire en 1030 renforce l'autonomie de l'évêque-comte de Vienne[. Mais l'importance de Vienne diminue graduellement avec les progrès de sa rivale, Lyon. Les anciennes prétentions de Vienne subsistent dans les prérogatives de ses évêques, qui gardent le titre archiépiscopal, ainsi que celui de « primat des Gaules », qu'ils partagent avec les archevêques de Lyon. L’archevêque de Vienne est suffragant des Évêché de Die, de Grenoble, de Valence et de Viviers.

Ce qui deviendra le Dauphiné compte alors quatre baronnies importantes : Clermont, Sassenage, Maubec (appartenant aux seigneurs du même nom puis aux Bocsozel) et Montmaur.

Ces baronnies, avant d'être des "baronnies d'état", sont indépendantes des puissants seigneurs (Dauphin, duc de Savoie, évêché de Grenoble, archevêché de Vienne) qui les entourent. Mais sans doute pour des raisons politiques, stratégiques ou de survie elles finissent  toutes par prêter hommages à ces seigneurs. Malgré cette inféodation en faveur des comtes de Savoie et d'Albon, l'archevêque Bouchard conserve la cité de Vienne avec ses tours et le château de Pipet. Le comté de Vienne est le reste du comté du Viennois limité à la seule ville de Vienne sur laquelle règne l’archevêque.

.Guigues Ier dit le Vieux, seigneur d’Annonay, Ier comte d’Albon de 1029 à  vers 1075

Vers 1029-1030, l’archevêque de Lyon Brochard lui inféode le nord du comté  de Vienne qu’il a reçu de la reine de Bourgogne-Provence et il acquiert le Grésivaudan et l’Oisans. Puis entre 1039 et 1043, Guigues Ier reçoit de l’empereur Henri III l’investiture du Briançonnais qui a été détaché en 1033 du diocèse de Maurienne par Conrad le Salique pour être rattaché à l’évêché  d’Embrun.  Il embrasse la vie religieuse à Cluny vers l’an 1063.

La formation du Dauphiné est alors l’œuvre des comtes d’Albon, plus tard Dauphins de Viennois, qui ont l’habileté de réunir peu à peu sous leur autorité toutes les seigneuries voisines de leurs domaines. Mais  ils doivent partager le pouvoir, en particulier la justice, avec les évêques de Vienne, Embrun, Grenoble et Gap.

.Mallen, évêque-comte de Grenoble de 1030 et 1037,

.Léger, archevêque de Vienne de 1030 à 1070.

C’est sous son règne que le Royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l’empire. La mort du dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III, en 1032, marque une date importante de l'histoire de la région.

.Conrad II le Salique (vers 990-1039), empereur du Saint Empire de 1024 à 1039, roi de Francie Orientale (Germanie) , roi d'Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1032 à 1039

Lorsque, après la mort de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, les évêques et les comtes, profitant de la faiblesse et de l'éloignement des empereurs appelés à recueillir la succession de ce prince, s'emparent, les uns des villes de leurs sièges, les autres des terres de leurs gouvernements, une foule de petits souverains  apparait sur le territoire du Dauphiné. Les guerres que doivent  soutenir l'empereur Conrad et ses successeurs, en Allemagne et en Italie, ont permis à raffermir ces seigneurs dans leur usurpation .L’un d'eux est le baron de la Tour, qui, à l'exemple des prélats et des autres grands du pays, se rendra maître de la partie actuelle du département de l'Isère entre le Rhône et la Bourbre, jusqu'à Charpieu, près de Lyon, et dont la capitale était la Tour-du-Pin.  La baronnie de la Tour comprenait la terre de ce nom, celles de Quirieu, de Bourgoin, de Maubec, de Faverges, de Falavier, de Saint-Jean-de-Bournay, de Châtonnay, de Mézieu, de Puisignan, des Eparres, de Virieu, de Dolomieu, d'Anthon et de l'île de Crémieu ; elle s'étendait, au-delà du Rhône, dans la Bresse et dans le Bugey. Elle s'accrut, plus tard, des seigneuries de Revermont et de Coligny, dans la première de ces deux provinces, par le mariage d'Albert III avec l'héritière de ces deux dernières terres. Une étendue de territoire aussi considérable, des traités et des alliances que firent les barons de la Tour avec ceux de leurs voisins les plus puissants, les placèrent de bonne heure à côté des Dauphins ; ils recherchèrent surtout la faveur et l'amitié de ces princes, jusqu'à ce qu'enfin l'un d'eux, ayant obtenu la main de l'héritière de leurs états, ils leur succédèrent dans leur puissance et dans leur principauté.

.Henri III dit le Noir (1017-1056) , roi des Romains en 1039, roi de Francie Orientale (Germanie) , roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056, empereur de 1046 à 1056, roi d'Italie.

Fils de l'empereur Conrad le Salique et de Gisèle de  Souabe.

Peu après le partage du comté du Viennois entre les deux maisons de Savoie et d'Albon, celles-ci s'étendent simultanément plus à l'Est. Entre 1039 et 1043, Guigues Ier le Vieux reçoit de l'empereur Henri III l'investiture du Briançonnais, qui a été détaché en 1033 du diocèse de Maurienne par Conrad le salique pour être rattaché à la métropole d'Embrun. Cette terre, Guigues la tient en fief impérial, alors qu'en Viennois il n'est vassal que de l'archevêque de Vienne.     De son côté, Humbert-aux-blanches-main, comte de Savoie est investi, au nord du Briançonnais, de la Maurienne, terre qu'il tient lui aussi en fief d'Henri III.

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire de 1084 à 1106, roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

 

.Armand, archevêque de Vienne de  1070 à 1076.

En 1076, l'empereur germanique Henri IV du Saint-Empire s'oppose aux pouvoirs du pape Grégoire VII au sujet de l’investiture des évêques.

.Warmond, archevêque de Vienne  de 1077 à 1081.

.Guigues II dit "Le Gras", comte d’Albon et de Grenoble de 1075 à 1080

Fils du précédent. Marié en première noce avec Pétronille de Royans, puis en seconde noces avec Inès de Barcelone.

.Guigues III, comte d’Albon et de Grenoble de 1080 à 1120

Fils de Guigues II.

Son règne est marqué par la lutte continuelle qu'il livre au nouvel évêque de Grenoble, Hugues de Châteauneuf, pour la suzeraineté des biens d'église qu'il détient, notamment en Grésivaudan. Ce dernier soutient que les possessions des comtes d'Albon ont été usurpées à l'Église, avec l'aide de l'évêque Mallen. Finalement, un accord entre l'évêque et le comte est signé en 1099. Guigues restitue les églises et dîmes qu'il s'était approprié mais Hugues reconnait le partage des pouvoirs laïques et religieux sur Grenoble et sa région. Guigues III épouse Mathilde en 1095, qui est soit la fille d'Edgar Atheling soit la fille du comte Roger Ier de Sicile avec laquelle il a  cinq enfants :

-Guigues IV, comte d'Albon                                                                                                          

-Humbert, archevêque de Vienne

-Gersende, mariée à Guillaume III d'Urgel, comte de Forcalquier.

-Mathilde d'Albon, mariée vers 1135 à Amédée III, comte de Savoie.

-Béatrice d'Albon,  mariée à Josserand de Die.

Le 13 janvier 1115, Rodolphe de La Salle contre-signe l'acte de concession des mines d'argent de La Rame (maintenant l'Argentière) par l’empereur Frédéric Barberousse au comte d'Albon.

.Hugues (1053-1132), évêque-comte de Grenoble de 1080 à 1132

Né à Châteauneuf sur Isère dans la famille des seigneurs du lieu.

Elu au concile d'Avignon de 1080  bien qu'il n'eût pas été encore ordonné. Conduit à Rome par un légat du pape, il est ordonné par Grégoire VII lui-même. Dès son retour, il se consacre à la tâche de réformer les abus dans son nouveau diocèse et d'y introduire la réforme grégorienne. Son épiscopat est marqué par le conflit avec Guigues III d'Albon sur la possession de territoires ecclésiastiques dans le Grésivaudan. Hugues soutient que le comte d'Albon a usurpé les terrains de l'évêché de Grenoble avec l'aide de l'évêque Mallen.

Un accord n’est finalement trouvé entre Hugues et Guigues qu'en 1099.  Guigues accepte de céder les territoires en litige pendant qu’Hugues admet l'autorité temporelle du comte dans les alentours de Grenoble. Par un acte du 5 septembre 1116, est confirmé  l'abandon de tous les biens ecclésiastiques détenus par le comte.

En 1130, âgé de 77 ans, il trouve la force d'aller à la rencontre du pape Innocent II qui fuie l'Italie et de l'accompagner jusqu'au Puy où devait se réunir un important concile visant à faire reconnaître Innocent II par les souverains d'Europe et à prononcer l'excommunication contre l'usurpateur Anaclet II.

Il est canonisé le 22 avril 1134 par le pape Innocent II deux ans seulement après sa mort.

.Gontard, archevêque de Vienne de 1082 à 1084.

.Guy de Bourgogne (1050-1124) archevêque de Vienne de 1084 à 1119, pape Calixte II de 1119 à 1124

Fils du comte Guillaume Ier de Bourgogne, frère d’Hugues III de Bourgogne qui devient archevêque de Besançon ; il devient administrateur du diocèse de son frère. De 1085 à 1239, les comtes de Vienne sont également comtes de Mâcon :

 Étienne Ier de Bourgogne (1085-1102)  comte de Vienne et comte de Macon

.Henri V (1086-1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1106 à 1125, empereur de 1111 à 1125

Fils de l’empereur Henri IV.

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

 

.Pierre I, archevêque de Vienne de  1121 à 1125

.Guigues IV, comte d’Albon et de Grenoble de 1120 à 1142

Fils du précédent. Il est le premier à porter le titre de Dauphin dans un acte passé vers l’an 1140 entre lui et Hugues, l’évêque de Grenoble. Il épouse Marguerite, fille d’Etienne, Comte palatin ou plutôt, Administrateur du comté de Bourgogne, nièce du pape Calixte II avec laquelle il a pour enfants :

.Guigues futur Guigues V.                                                                              .                                

.Béatrice, mariée à Aymar Ier de Poitiers, comte de Valentinois.

.Marquise, mariée à Guillaume VII d'Auvergne, comte d'Auvergne.

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125, empereur du Saint Empire en 1133, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d'Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi des Romains (empereur non couronné) de 1138 à 1152 

.Étienne I, archevêque de Vienne v.1125 à v.1145

.Humbert d`Albon, archevêque de Vienne de 1146 à 1147

Fils de Guigues III d’Albon ; frère de Guigues IV, dauphin du Viennois.

.Guillaume III de Mâcon (1148-1157) comte de Vienne et de Macon

.Renaud III de Bourgogne (1102-1148) comte de Vienne et de Macon

.Hugues I, archevêque de Vienne v.1148 à 1155

 Noel, évêque-comte de Grenoble en 1150

.Othmar de Sassenage, évêque-comte de Grenoble de 1150 à 1151

La famille de Sassenage serait issue des comtes de Forez : Girard, comte de Forez, fils et successeur d'Arthaud, comte de Lyon et de Forez, serait venu, vers 950, au secours de l'évêque Isarn, et aurait été récompensé de ses services par le don des terres de Sassenage et de Royans.

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, comte palatin de Bourgogne,empereur du Saint Empire en 1155, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178)

.Guigues V, comte d’Albon et de Grenoble de 1142 à  1162

Fils du précédent.

À la mort de son père, Guigues V est trop jeune pour gouverner, c'est pourquoi sa mère Marguerite assure la régence jusqu'en 1153. À peine en âge de porter les armes, Guigues décide de venger son père en allant ravager les terres du comte de Savoie. Comme onze ans plus tôt, il met le siège devant Montmélian mais est mis en déroute par l'armée de secours du comte Humbert III de Savoie. L'évêque de Grenoble, Hugues II, intervient et une paix honorable pour les deux adversaires est conclue.

La première expédition de Frédéric Ier en Italie affirme la puissance de son jeune empereur. Le 13 janvier 1155, Guigues V  choisit, pour faire acte de soumission se rendant au camp impérial à Rivoli, non loin de Turin, pour rendre l’hommage à son suzerain l’empereur. En échange, il obtient de Frédéric la confirmation de tous les droits et privilèges que lui et ses prédécesseurs tenaient de l’Empire ; Frédéric y ajoute  la concession d’une mine d’argent à Ramas et le droit de battre monnaie à Sézanne. Lors de la cérémonie, à côté de l’empereur se tient, Berthold de Zaehringen, vicaire impérial pour le royaume de Bourgogne-Provence qui céde à Guigues tous les droits qui pouvaient lui appartenir sur la ville de Vienne, et lui promet son concours pour écarter les prétentions du comte Guillaume de Mâcon sur cette ville. Cette concession servira plus tard de fondement aux droits que réclameront les dauphins dans leur longue lutte contre les archevêques de Vienne.  En vertu de cette investiture, Il est le premier de sa maison à prendre le titre de Comte de Viennois.

Extrait du diplôme de l'empereur officialisant cette reconnaissance des possessions de Guigues : « Au nom de la sainte et indivisible Trinité, Frédéric, par la clémence bienveillante de Dieu, roi des Romains,(…) nous faisons savoir à tous ceux qui sont fidèles au Christ et à notre règne, que nous concédons à notre fidèle Guigues dauphin, comte de Grenoble, tous les bénéfices héréditaires qu'il avait jusqu'alors possédés justement, librement et tranquillement (…) De plus, sur le conseil des princes, nous y ajoutons en bénéfice une mine d'argent qui est en notre possession à Rama[], avec tout le profit qui peut en provenir (…).En outre, il a obtenu de notre majesté, le pouvoir (…) de fabriquer de la nouvelle monnaie, dans le village de Cesana, au pied du Mont-Joux, parce qu'aucune monnaie n'y était fabriquée auparavant (…).

Guigues se montre brillant à la cour de l’empereur. Il meurt au château de Vizille en 1162, laissant encore à sa mère la régence du Dauphiné.

.Étienne II, archevêque de Vienne v.1155 à 1163, archichancelier du Royaume de Bourgogne-Provence en 1157

En 1153, l’empereur Frédéric Ier Barberousse lui reconnait les droits régaliens  et la haute et la basse justice dans Vienne  accordés  précédemment par le roi             Rodolphe de Bourgogne et en 1157, il les lui confirme solennellement et le nomme archichancelier du Royaume de Bourgogne-Provence. Il a non seulement pour vassaux les comtes d'Albon et de Savoie mais également  presque toutes les puissantes familles du Dauphiné. Il est également abbé de Saint-Barnard de Romans et exerce sa suzeraineté au XIIIe siècle sur vingt-deux châteaux et une trentaine de fiefs dépourvus de châtellenies.

Ardent partisan de la cause impériale au vu du diplôme que lui confère Frédéric Ier Barberousse. Déposé par le pape Alexandre III et remplacé par Jean de Sassenage, il se maintient sur son siège grâce à la protection du gouvernement delphinal. En 1161, Il se fait confirmer par diplômes impériaux les biens restitués et concéder les droits régaliens, entre autres l'exploitation des mines d'or et d'argent et le droit de battre monnaie.

 Géraud Ier de Mâcon (1157-1184), comte de Vienne et de Macon  

.Geoffroi, évêque-comte de Grenoble de 1151 à 1164

.Béatrice, dauphine du Viennois, comtesse d'Albon, de Grenoble, d'Oisans et de Briançon de 1162 à 1228,

Fille unique de Guigues V, lui succède sous la tutelle de Marguerite son aïeule. Elle épouse :

1) Albéric Taillefer, fils de Raymond V, comte de Toulouse pendant la jeunesse duquel Alphonse son oncle administra le Dauphiné.

2) Albéric étant mort sans lignée en 1180, Beatrix se remarie l’an 1184 à Hugues III, duc de Bourgogne qui meurt en 1192.

3) elle épouse alors en troisièmes noces, Hugues de Coligny, sire de Revermont.

Beatrix meurt en 1228 laissant de son deuxième mariage André qui suit, avec une fille nommée Mahaut et du troisième Marguerite, femme d’Amédée III, comte de Savoie. A sa mort en 1162, Marguerite reprend la régence et transmet le pouvoir au neveu de Guigues V, Guigues VI dit André.

.Guillaume de Clermont, archevêque de Vienne de  1163 à 1166 ?

De la famille des Clermont-Tonnerre, originaire  du petit village de Clermont siège de la baronnie de Clermont l’une des quatre baronnies du Dauphiné ; qui deviendra vassale de l’archevêque de Vienne en 1203 et sera incorporée en 1340 au domaine des Dauphins du Viennois.

.Robert de La Tour du Pin, archevêque de Vienne  v.1170 à 1195

.Guillaume IV de Mâcon (1184-1224) comte de Vienne et de Macon

.Henri VI dit « le Sévère (1165-1197)  roi de Francie Orientale (Germanie), empereur du Saint Empire en 1191,roi de Sicile de 1194 à sa mort.

Fils de Frédéric Ier Barberousse

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214. 

.Aynard de Moirans, archevêque de Vienne de  1195 à v.1205

De la famille des Barons de Moirans dépendant des Abbés de Saint Claude  dans le Comté de Bourgogne.

.Frédéric II de Hohenstaufen  ( 1194-1250) roi des Romains en  empereur du Saint-Empire en 1220, roi de Francie Orientale (Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile, roi de Provence-Bourgogne-Provence de 1212 à 1250

.Humbert II, archevêque de Vienne de 1206 à 1215, archichancelier du Royaume de Bourgogne-Provence à partir de 1214

A l’archevêque Humbert de Vienne, l’empereur Frédéric II reconnaît la qualité d’archichancelier du royaume de Bourgogne et le premier rang à sa cour.

L’archevêque exerce désormais, sous la suzeraineté impériale, les droits régaliens et la justice ; lorsqu’il est appelé à rendre à l’Empereur les services d’ost ou de cour, il peut demander des subsides aux bourgeois de Vienne et de Romans. En outre, Frédéric confère à l’archevêque et au chapitre un droit de péage sur toutes les marchandises qui passeront à Vienne par les routes de terre et d’eau. Il défend aux comtes, nobles et châtelains de la province de Vienne de lever de tels droits sans avoir obtenu le consentement du souverain; les transgresseurs de cette défense doivent être poursuivis et punis par l’archevêque de Vienne, chancelier du royaume de Bourgogne.

S’adressant à Adémar de Poitiers qui, au mépris des droits des évêques, continue dans le Diois les usurpations de ses prédécesseurs, l’empereur s’exprime en ces termes : « Nous vous enjoignons de vous abstenir des extorsions illicites que vous pratiquez sous prétexte de péages ; nous vous interdisons d’élever des fortifications sur la voie publique ; nous vous ordonnons de fournir satisfaction à l’évêque pour les droits que vous avez injustement perçus, et de vous conduire de telle façon que nous n’ayons pas lieu de vous écrire une seconde fois ».

Bournon, prince-archevêque de Vienne de 1216 à 1218

Au mois de juin 1218, à la suite de la sourde lutte qu’il livre aux seigneurs de son royaume de Bourgogne-Provence, notamment à Adhémar de Poitiers, l’empereur Frédéric II renouvelle à tous les seigneurs de la province de Vienne la défense d’aggraver les péages existants et d’en créer de nouveaux sans son autorisation. En février 1219, il reconnait à Adhémar  un doit de péage sur le chemin public de Valence à Monteil et le maintient en possession de tous les droits qui avaient été accordés à ses prédécesseurs par les empereurs.

.Géraud II de Mâcon (1224), comte de Vienne et de Macon                                   .Alix de Mâcon (1224-1260).  Comtesse de Vienne et de Macon

En 1239, à la mort de son époux, Jean de Dreux, Alix vend le comté de Vienne et le comté de Mâcon à la Couronne de France.

.Jean de Sassenage, évêque-comte de Grenoble de 1164 à 1220

De l’importante famille de Sassenage.

En 1178, il se fait confirmer par l’empereur son pouvoir temporel obtenant comme le comte Guiges le droit de battre monnaie.

.Guillaume Ier, évêque-comte de Grenoble en 1220

.Pierre Ier, évêque-comte de Grenoble de  1221 à 1223

.Soffroy, évêque-comte de Grenoble de 1223 à v.1237

.Pierre II, évêque-comte de Grenoble de 1237 à 1250

En mai 1238, il fait partie des vassaux convoqués à Vérone avec leurs troupes par l’empereur Frédéric II. L’archevêque d’Arles, Jean Baussan  et l’évêque de Marseille, Benoît d’Alignan, sont à Vérone dès le mois de juin. Les contingents de Grenoble, d’Embrun, du Valentinois et du Diois y rencontrent sous les drapeaux de l’Empire les troupes du comté de Savoie et aussi celles des comtés de Provence et de Toulouse, conduites par Guillaume de Savoie, l’évêque élu de Valence. Tous deux figurent comme témoins dans un acte où l’Empereur promet sa protection à la ville d’Embrun et lui assure le maintien de ses libertés et coutumes.  

.André-Guigues VI (1184 -1237), dauphin de Viennois, comte d'Albon, de Grenoble, d'Oisans et de Briançon de 1228 à 1237

Fils de Beatrix et de Hugues III, duc de Bourgogne, il succède à sa mère. C’est lui qui prend le titre de dauphin en 1192. André-Guigues épouse :

1) Semnoresse, fille de Aymar de Valentinois dont il n’a pas d’enfant.

2) en 1202, Beatrix de Sabran de Castellar, dite de Claustral, petite fille de Guillaume V, comte de Forcalquier, d’Avignon d’Embrun et de Gap qu’il répudie en 1210 sous prétexte de parenté quoiqu’il ait une fille nommée Béatrix. Il acquiert nèammoins par ce mariage l’Embrunais et le Gapençais.

3)  Béatrix de Montferrat dont il a Guigues, le futur Guigues VII. Béatrix, sa fille, étant veuve de ses deux maris lui fait cession de tout ce qui lui appartient.

En 1225, il acquiert de Guillaume Ier, Dauphin d’Auvergne par acte du 9 octobre, les terres de Voreppe et de Varacieu. Guigues-André meurt le 5 mars 1237.

.Jean de Bernin, prince-archevêque de Vienne de 1218 à 1266, légat du pape

De la famille des seigneurs de Bernin. Né au château de la Veyrie à Bernin dans le Dauphiné.

Nommé légat du pape  en 1233, à une époque où les tensions augmentent en Provence en particulier dans la ville d’Arles.

La papauté, sans désavouer l'archevêque d'Arles Jean Baussan, redoute que dans l'agitation du mouvement communal, les tribunaux inquisitoriaux puissent servir les intérêts politiques de l'épiscopat local. Ainsi, le pape enlève la juridiction de l'inquisition à l’archevêque d’Arles et la confie à Jean de Bernin qui en 1235 nomme des juges issus de l'ordre des Prêcheurs pour la Provence. En juin 1235, le légat Jean de Bernin, archevêque de Vienne adresse une consultation aux juristes avignonnais au sujet des vaudois d'Arles.

L’archevêque Jean de Bernin ne reconnait qu’un seul suzerain l’empereur Frédéric II auprès duquel il se rend en avril 1238 à Turin, accompagné de son frère Aymar de Bernin, archevêque d’Embrun et des évêques de Grenoble et de Gap pour lui renouveler serment de fidélité et faire l’hommage de leur temporel. A la suite de quoi il reçoit de l’empereur  un diplôme l’investissant par le sceptre des droits régaliens que l’archevêché tient de l’empire. Lui-même est le suzerain des Dauphins du Viennois et d’une grande quantité de seigneurs du Dauphiné. Ainsi le 18 avril 1243, le jeune dauphin Guigues âgé de 14 ans lui rend hommage pour le comté de Vienne dans la grande salle de l’archevêché.  Jean de Bernin s’accommode comme ses prédécesseurs de la présence d’un second comte de Vienne et de Macon à la juridiction purement nominale lequel possède un palais au monastère de Saint Pierre dans la ville mais finit par lui racheter en 1262 conduisant à l’extinction du titre.

C’est Jean de Bernin qui fait également édifier le château de la Bâtie qui accueillera le trésor pontifical lors du Concile de Vienne de 1311 où sera arrêtée la dissolution de l’ordre du Temple.

.Guigues VII (1225-1269), Dauphin du Viennois, comte d’Albon, de Grenoble, d’Oisans, de Briançon, de Gap et d’Embrun de 1237 à 1269

Fils et héritier du dauphin Guigues-André ; il épouse Béatrix, fils du comte de Savoie Pierre II et d'Agnès de Faucigny. Béatrice lui apporte en dot le Faucigny.

En mars 1238, arrivent à Turin les représentants du jeune Dauphin Guigues VII, et avec eux les deux frères Jean et Aymon de Bernin, archevêques de Vienne et d’Embrun, les évêques de Grenoble et de Gap. 

Tout d’abord, deux diplômes y sont rendus au profit du Dauphin Guigues VII, encore placé sous la tutelle de sa mère Béatrice de Montferrat : l’un confirme à Béatrice et à son fils un péage en Viennois ; l’autre reproduit les privilèges des Dauphins, jadis reconnus par Frédéric Ier Barberousse, et déclare que ces seigneurs relèvent immédiatement de l’Empereur et de ses légats en Bourgogne.

Guigues VII  prend les titres de Dauphin de Viennois, de Comte d’Albon, de Gap et d’Embrun. L’an 1243, il rend hommage pour ses comtés de Vienne et l’an 1245, il reçoit de l’empereur Frédéric II, comme roi de Bourgogne-Provence, l’investiture des comtés de Gap et d’Embrun.

L’empereur  qui souhaite regagner à sa cause Guigues VII dans sa lutte contre le pape Innovent VI lui confirme par un acte daté de juin 1247  toutes ses acquisitions dans les comtés de Gap et d’Embrun et, de plus, lui concède les alleux situés dans ces deux comtés, ainsi que dans les comtés de Vienne, d’Albon et de Grenoble, sauf  l’hommage et la fidélité que le Dauphin en doit à l’Empire. L’avantage est d’importance, si l’on considère que le Dauphin se trouve  ainsi placé dans la hiérarchie féodale, au-dessus de tous les propriétaires d’alleux, qui cessent d’être ses pairs pour devenir ses inférieurs. 

L’empereur se rend à Verceil à l’été 1248. Son vassal Guigues VII est présent comme le comte de Savoie Amédée IV. Frédéric  accorde à cette occaasion au dauphin  une pension annuelle de trois cents onces d’or, payables par le Trésor impérial.

Plus tard Guigues VII  se heurte aux  prétentions de Charles d’Anjou, sur les deux comtés, qui constituaient la dot de Béatrice de Sabran-Forcalquier, première épouse de Guigues VI. Guigues VI avait répudié sa première femme et avait conservé les comtés, qu'il avait transmis à son fils, issu d'un second mariage.

Evidemment, Charles d'Anjou, héritier des comtes de Forcalquier, lui demande le retour des comtés. Charles est sur le point d’en venir à une guerre ouverte avec le Dauphin. Mais même dans sa famille, Charles d’Anjou  rencontre de graves difficultés ; longtemps il doit lutter contre sa belle-mère, Béatrice de Savoie, veuve de Raymond Bérenger, qui l’accuse d’avoir lésé ses droits lors du règlement de la succession de Provence. Le roi Louis IX, gendre de Béatrice et frère de Charles, est tout naturellement désigné pour concilier ce différend : de concert avec les légats du pape Alexandre IV, il y travaille activement et réussit à y mettre fin par une sentence arbitrale que lui-même et les légats rendent à la fin de l’année 1256. La sentence, qui est ratifiée par  le roi d’Angleterre Henri III, autre gendre de Béatrice, détermine l’étendue des droits qui doivent être attribués à titre de douaire à la veuve de Raymond Bérenger.   Ce document contient une allusion à une autre querelle qui, sans la sage intervention du pape et du roi de France, risque de mettre en feu la Provence et le Dauphiné. Presque depuis le commencement du siècle les dauphins de Viennois prétendent avoir acquis le Gapençais des comtes de Forcalquier. Depuis lors, le comté de Forcalquier a été réuni à celui de Provence, et Charles d’Anjou se trouve être le représentant des anciens seigneurs du Gapençais ; à ce titre il conteste la prétention du dauphin Guigues VII. 

A la fin de l’année 1256, le conflit en arrive à une phase  aiguë ; Charles d’Anjou menace, pour se faire justice, d’attaquer les domaines du Dauphin.   Il faut tout le poids de l’autorité du pape et du roi pour l’arrêter. Alexandre IV va même jusqu’à ordonner aux archevêques d’Embrun, de Vienne et d’Aix, et aux évêques de Grenoble et de Gap, de prêter assistance à Guigues contre toute agression.

Enfin les deux parties consentent à accepter un compromis : l’affaire est remise à la décision de Barral de Baux, arbitre choisi par le comte de Provence, et de Jean de Bernin, archevêque de Vienne. Le 17 juillet 1257 les arbitres rendent leur jugement qui maintient le Gapençais au Dauphin à charge d’en faire hommage au comte de Provence, Guigues conservant la suzeraineté sur Embrun. Mais cette sentence fait naître un nouveau différent soulevé par l’Archevêque d’Embrun, qui prétend qu’il porte atteinte à ses droits. Le pape se déclare en faveur du prélat et l’affaire n’est pas réglée avant le décès de Guigues VII  fin 1269.

.Falcon, évêque-comte  de Grenoble  de v.1250 à 1266

.Guillaume II de Sassenage, évêque de Grenoble de 1266 à 1281

.Grand Interégne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Guy d'Auvergne de Clermont, prince-archevêque de Vienne  v.1268 à 1278

.Jean  I, Dauphin du Viennois, Comte d’Albon, de Grenoble de Grésivaudan, de Gapençais, d’Oisans, de Briançon et d'Embrun, baron de Faucigny de 1269 à 1281

Fils de Guigues VII; il lui succède sous la tutelle de sa mère Béatrix de Savoie.

En 1269, il rend hommage pour ses possessions à Charles Ier, comte de Provence et roi de Sicile. Jean meurt en 1281.

.Anne, dauphine  du Viennois, comtesse d’Albon, de Grenoble et de Gap  de 1281 à 1306

Fille du dauphin Guigues VII, sœur aînée du dauphin Jean, elle se met en possession du Dauphiné après la mort de son frère.

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie), roi des Romains (empereur) de 1273 à 1291  roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

Humbert, baron de La Tour du Pin (? - 1306)

Frère du baron de la Tour du Pin Albert IV, sénéchal du royaume de Bourgogne-Provence. 

Le nom  de celui qui, le premier, gouvernera la baronnie de la Tour n'est plus connu de même que de ses successeurs, jusqu'à un dénommé Berlion ou Berillon, mentionné dans un acte du prieuré d'Innimont, en 1107. Son fils Giraud ou Geraud, lui succède puis son fils Albert Ier, baron de la Tour du Pin à sa mort, la terre de la Tour est partagée entre ses fils, Albert et Berlion : le château reste en entier au pouvoir du premier, qui était l'aîné. Albert II, baron de la Tour du Pin épouse Marie, fille de Robert V, comte d'Auvergne ; il vit en 1190 et en 1202. Albert III, baron de la Tour du Pin, fils d'Albert II, et de Béatrix de Coligny. Albert IV, baron de la Tour du Pin, fils d’Albert III lui succède  et ne survit que cinq ans; il obtient de l’empereur Frédéric II, par des lettres-patentes, datées de Parme, du mois de septembre 1245, la confirmation d'un droit de péage dans la terre de la Tour, accordé autrefois par les empereurs à ses prédécesseurs ; lettres  qui prouve que  cette terre relève  immédiatement de l'empire.

C'est son frère Albert IV qu'Alphonse, roi de Léon et de Castille, nommé roi des Romains  en 1257, nomme comme sénéchal des royaumes de Bourgogne-Provence, avec pouvoir d'en exercer les fonctions lorsqu'il se rend à sa cour. Ce baron meurt en 1264.

Le jour même de la mort en 1281 du jeune Dauphin Jean, sa mère Béatrice, dame de Faucigny, investit de ses possessions dans cette province son petit-fils Jean, fils d’Anne et Humbert de la Tour du Pin, si l’héritage du Dauphiné n’échappe point à la maison de la Tour. Cette libéralité assure pour l’avenir la réunion dans les mêmes mains du Dauphiné et du Faucigny ce qui  évidemment ne peut plaire aux  comtes de Savoie, peu désireux de voir ainsi s’accroître la puissance de leurs rivaux. Béatrice le prévoit, et pour mieux assurer l’effet de sa libéralité, elle s’adresse au représentant du pouvoir impérial. 

Le 24 septembre 1282, Hermann de Baldeck, qui porte le titre de bailli général de l’Empire pour le Royaume de Bourgogne-Provence , assiste à la cérémonie de l’investiture du Faucigny, que Béatrice donne à son petit-fils par le procédé traditionnel de la festuca ; il prend  l’enfant sur ses genoux, pendant que Béatrice lui adresse  ces paroles : « Beau-fils Jean, je te place sous la garde et la protection du sérénissime seigneur Rodolphe, roi des Romains, qui te maintiendra et te défendra dans la possession de tous ces biens ».

Humbert prend le titre de Dauphin mais ce titre lui est contesté par Robert II, Duc de Bourgogne, qui prétend succéder au Dauphin Jean, comme plus proche héritier de la ligne masculine. Cette prétention occasionne divers combats assez sanglants et plusieurs sièges. L’empereur Rodolphe de Habsbourg éprouve quelque embarras dans cette affaire. Ses sympathies  vont à  Humbert de la Tour du Pin; de plus, il est en quelque façon engagé à le protéger, lui et les siens, pour leur avoir donné sa protection par l’entremise de son bailli Hermann de Baldeck.

Cela paraît d’autant plus probable que l’année suivante, en 1283, Rodolphe parvient, à faire une campagne décisive contre le comte Philippe de Savoie. Les hostilités se terminent par un traité du 10 décembre 1283, totalement désavantageux à la maison de Savoie. Le comte de Savoie doit restituer à l’empereur Rodolphe de Habsbourg, Morat, Gümminen et ses droits sur Porrentruy. Les Habsbourg triomphent dans la Suisse occidentale qui fait partie alors du Royaume de Bourgogne-Provence; Rodolphe cependant  ne semble pas pressé de consommer sa victoire en élevant la famille de la Tour du Pin  pour l’opposer la maison de Savoie. En effet d’abord Béatrice de Faucigny,  veut revenir sur sa donation et  remplit, devant le tribunal de deux abbés délégués par Rodolphe, les formalités nécessaires pour arriver à la révocation de sa libéralité. De plus, un événement imprévu  rapproche Rodolphe le roi des ennemis du Dauphin.

En effet, sans doute en vue de resserrer les liens qui l’attachent à la dynastie Capétienne et d’affermir sa propre influence dans l’est de la France, Rodolphe, alors âgé de soixante-six ans, a demandé et obtenu la main de la jeune Isabelle de Bourgogne, sœur du duc Robert, qui devient ainsi le beau-frère de l’Empereur, et le dernier représentant mâle de l’ancienne race des Dauphins, partant le rival d’Humbert de la Tour ; or, au moment de la célébration de son mariage, c’est-à-dire en février 1284, Rodolphe de Habsbourg, sans s’inquiéter de ses anciennes relations avec la famille de la Tour,  accorde à Robert de Bourgogne l’investiture du Dauphiné. Aussi la guerre fait rage entre le duc de Bourgogne aidé du comte de Savoie et le Dauphin appuyé par son auxiliaire le comte de Valentinois. Cependant Rodolphe n’est pas sans regretter cette lutte entre des seigneurs qui de part et d’autre lui tiennent de près ; le 17 mars 1284 par une lettre adressée à Humbert de la Tour, auquel il donne le titre contesté de Dauphin, comte de Vienne et d’Albon, il l’invite à venir à sa cour afin de chercher les moyens de rétablir la paix ; à l’aller et au retour, il lut assure le libre passage sur toutes les terres autres que celles du comte de Savoie. L’intervention demeure sans effet ; la lutte continue jusqu’à ce que la médiation puissante du roi de France Philippe le Bel qui  engage les parties à conclure à Paris le 25 janvier 1285 un accommodement par lequel Humbert demeure possesseur du Dauphiné au moyen de la cession qu’il fait à Robert des terres de Coligny et de Revermont. Humbert garde le Dauphiné en abandonnant à son adversaire diverses possessions dont les plus importantes sont les seigneuries de sa famille au-delà de l’Ain ; il s’oblige en outre à payer au duc de Bourgogne une indemnité de vingt mille livres tournois. Cette dette est une lourde charge pour Humbert : il lui faut, pour s’en acquitter, recourir à la bourse de son fidèle allié le comte Aymar de Valentinois.

D’ailleurs le roi Philippe le Bel ne perd pas de vue le traité de paix dont il a obtenu la conclusion pendant les années qui suivent, les officiers royaux s’occupent d’en assurer l’exécution. Maintenant le roi de France, dont l’influence déjà puissante sur les comtes de Valentinois vient de s’affermir en Dauphiné, ne néglige aucun moyen de faire respecter son autorité ; dès 1287, il a établi sur les frontières du royaume, pour protéger ses droits et sans doute aussi pour saisir tous les prétextes de les étendre, un représentant qui porte le titre de bailli royal dans les diocèses du Puy, de Vienne, de Valence et de Viviers : c’est peut-être une imitation du bailli impérial que Rodolphe de Habsbourg a chargé de le représenter en Bourgogne. En tous cas cet agent fait sentir aux seigneurs voisins, même aux plus puissants, tout le poids de la main de son maître ; il traite le Dauphin et le comte de Valentinois comme des sujets, les cite devant sa juridiction et leur inflige, des amendes quand il  constate sur leurs domaines des infractions aux ordonnances royales, par exemple des duels où le port d’armes prohibées. 

En toutes ces affaires, la politique de l’empereur Rodolphe n’a pas été heureuse ; grâce à son alliance, avec le duc de Bourgogne, il a jeté dans les bras de Philippe le Bel le Dauphin et le comte de Valentinois. S’il ne réussit pas à conserver ses alliés naturels, encore moins parvenait-il à rallier à sa cause des ennemis invétérés tels que les Savoyards. Cependant il essaye d’exploiter à son profit la discorde jetée dans la maison de Savoie par l’ouverture de la succession du comte Philippe mort le 17 aout 1285.

Philippe a pris le parti de s’en rapporter au jugement d’un tiers et par son testament il déclare remettre l’affaire aux mains, non pas du roi des Romains Rodolphe, mais d’Edouard Ier, roi d’Angleterre et de sa mère Éléonore.

Depuis longtemps Louis de Savoie bénéficie des bonnes grâces de Rodolphe ; déjà un diplôme de 1284 témoigne en quelle faveur le tient le roi des Romains. Sans doute sous l’influence des exécuteurs testamentaires, des arbitres furent nommés pour décider entre les prétentions rivales d’Amédée et de Louis l’inclination personnelle du roi des Romains fut pour peu de chose dans leur décision.  Amédée est désigné pour succéder au comte de Savoie, et Louis doit se contenter de possessions importantes, situées notamment dans le pays de Vaud ; il est obligé d’en rendre hommage à son frère aîné. Encore une fois la Savoie retrouve  un souverain peu sympathique à la maison de Habsbourg.

Amédée V, comte de Savoie qui a pris le parti du Duc de Bourgogne, est en conflit par ailleurs  avec le Dauphin Humbert au sujet de  la Baronnie de la Tour du Pin et d’autres terres qu’il prétend relever de lui.

En 1291, Humbert et plusieurs prélats du Royaume de Bourgogne-Provence viennent trouver l’empereur Rodolphe à Morat pour lui rendre leur hommage ; Humbert remporte de ce voyage l’avouerie de l’Abbaye de St Claude que Rodolphe lui confère pour la tenir comme Sénéchal du Royaume de Bourgogne ainsi que ses successeurs.

Le comte Amédée IV attire dans son parti Louis, baron de Vaud, son frère, seigneur de Gex, et l’Abbé d’Ambournai avec lesquels il forme une ligue contre le Dauphin Humbert. Celui-ci, de son côté bénéficie de l’alliance de l’Archevêque et du chapitre de Vienne, de l’evêque de Valence, de Jean Chalon, baron d’Arlay et du comte de Valentinois.

Le 9 décembre 1289, Anne et son époux Humbert voulant assurer leur succession à leur fils Jean,  lui font donation,  de leurs états en se réservant l’usufruit des revenus.

Le comte de Savoie et le dauphin Humbert, après avoir fait divers compromis qui suspendent les hostilités sans les terminer, s’accordent enfin, au mois de juin 1293 par un traité. Les querelles et les hostilités s’étant renouvelées entre le comte de Savoie et le dauphin, ils conviennent après s’être fait réciproquement beaucoup de mal, de prendre pour arbitre Charles de Valois, frère du Roi de France, lorsqu’il passe dans leurs Etats, pour aller au secours du Roi de Naples son cousin. L’acte du compromis signé près de Montmeillan est de juillet 1301. Charles de Valois ordonne préalablement la cessation de toute hostilité ; mais il est mal obéit, comme on le voit par ses lettres datées de Tournus, à son retour, le 22 janvier 1302.

Le Dauphin Humbert  décide en Septembre 1306, de se retirer à la Chartreuse de Val Sainte-Marie au diocèse de Valence. Il y  meurt le 12 avril de l’année suivante.

.Guillaume III de Royn, évêque-comte de Grenoble de 1281 à 1302

Profitant des divisions entre l’évêque et le Dauphin, les Grenoblois parviennent à faire adopter une charte de coutume leur garantissant un certain nombre de droits. En 1281, avec l'autorisation seigneuriale, les premiers consuls de la ville, au nombre de quatre, font leur apparition.

.Guillaume de Livron (ou de Valence), prince-archevêque de Vienne de 1283 à v.1305

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308, roi de Bourgogne-Provence de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

.Guillaume IV de Royn, évêque-comte de Grenoble de 1302 à 1337

En 1309, l’évêque Guillaume IV de Royn tente de passer outre les privilèges accordés aux Grenoblois mais une sédition éclate contre lui, les mécontents enfoncent les portes de l'évêché et maltraitent quelques-uns de ses officiers l'obligeant à s'enfuir quelques jours. Le dauphin Jean II absent de la ville au moment des faits, annule les poursuites judiciaires que l'évêque avait entamées.

.Briand de Lavieu (Lagnieu), prince-archevêque de Vienne de  1306 à1317

Issu d'une famille illustre du Forez, où la maison de Lavieu possède plusieurs terres sous le titre de vicomté.

Briand de Lavieu est chanoine de l'église de Lyon, quand il est élu archevêque de Vienne en 1306. Comme il est parent d'Amédée, comte de Savoie, Briand devient suspect aux Viennois. Dans la crainte qu'ils ne forment quelque tentative contre lui, il se retire pour quelque temps au château de la Bâtie, appelé aussi château de Saint-Sévère, parce qu'il se trouve situé au-dessus de l'église de ce nom.

Briand de Lagnieu est de retour de la Bâtie, après la mort d'Humbert Ier, lorsque Jean, son fils et successeur, fait hommage à l'église de Vienne, entre les mains de l'archevêque, pour le comté de Vienne et d'Albon.

En 1305 Bertrand de Got est couronné pape Clément V et en 1308 il convoque un concile œcuménique à Vienne pour l'année 1311. 

L'archevêque de Vienne a ses officiers, et le chapitre les siens également. Souvent il y a des contestations entre les officiers de l'archevêque et ceux du chapitre. Ces différends font sentir la nécessité de partager la juridiction, de même qu'on avait partagé les biens. Le partage est fait en 1309. À mesure que la date du concile se rapproche, ceux qui persécutent l'église de Vienne dans ses biens, craignant qu'elle n'en porte plainte au concile, cherchent à se raccommoder avec elle. Le dauphin jean II de Vienne Jean contracte avec l'archevêque et son église, un traité d'alliance et s'oblige à secourir de toutes ses forces et en toute occasion l'archevêque et son église et à leur entretenir à ses frais cent bons soldats bien armés. .

.Jean II de la Tour du Pin, dauphin du Viennois, comte d’Albon  et de Gap de 1306  à  1319

Fils d’Humbert et de Béatrix.

Il reçoit, le 18 Avril 1307 après l’inhumation de son père, l’hommage des seigneurs du Dauphiné qui assistent à cette cérémonie. Il ajoute à ses possessions celle du Comté de Genève  dont le Comte Guillaume lui fait hommage lige le 16 juin 1316. Jean s’étant rendu à la Cour d’Avignon, meurt à son retour, le 5 mars 1319  à l’âge de 38 ans.

.Henri VII (1275-1313)  roi des Romains en 1308, empereur du Saint Empire en 1312, roi de Bourgogne-Provence de 1308 à 1313

.Louis IV de Bavière  (1282-1347) roi des Romains en 1314, empereur de  1328 à 1347 , roi de Bourgogne-Provence de 1314 à 1347

Guigues VIII de la Tour du Pin, dauphin du Viennois, comte d’Albon et de Gap de 1319 à 1333

Fils aîné de Jean II.

Il lui succède à l’âge de neuf ans, sous la tutelle et régence d’Henri de la Tour, son oncle, élu évêque de Metz. L’an 1323, il épouse le 17 Mai, Isabelle fille du roi Philippe le Long à laquelle il a été fiancé dès le 16 juin 1316.

En 1325, Guigues se déclare pour Hugues de Genève, seigneur d’Authon, son vassal contre Edouard, comte de Savoie qui lui fait la guerre. Edouard les bat deux fois ; mais la même année, ils remportent sur lui une victoire considérable, le 9 Août, dans la plaine de Saint Jean le Vieux, devant le château de Varei dont il faisait le siège. A la suite de cette victoire des arbitres choisis de part et d’autre parviennent à établir une paix solide entre elles par un traité qu’elles concluent  le 7 Mai. Entre les prisonniers que fait le Dauphin, les plus importants sont Jean de Chalon, comte d’Auxerre, Robert de Bourgogne, comte de Tonnerre  et Guichard, sire de Beaujeux qu’il ne relâche que longtemps après et moyennant de fortes rançons. 

En 1328, après une trêve conclue avec Edouard, par ordre du roi Philippe de Valois, Guigues, accompagné de Henri, son oncle, suit le roi de France  en Flandres et combat à la bataille de Montcassel, le 28 Août de cette année.

Aymon de S avoie, successeur d’Edouard, ayant recommencé  la guerre contre le Dauphin, Guigues va assiéger le château de la Perrière. Il y reçoit une blessure dont il meurt  le lendemain, 28 juillet 1333.

.Simon d'Archiac, prince-archevêque de Vienne de  1319  à 1320, cardinal.

.Guillaume de Laudun, prince-archevêque de Vienne de 1321 à 1327.

Fils de Guillaume II, seigneur de Laudun.

.Bertrand de La Chapelle, prince-archevêque de Vienne de 1327 à 1352

Il a beaucoup de démêlés avec le dauphin Humbert.

En 1333, Philippe de Valois qui aspire à se rendre maître de Ste-Colombe, renouvelle à l'archevêque et au chapitre métropolitain ses prétentions sur le faubourg de Ste-Colombe. Le chapitre soutient ses droits avec la plus grande énergie; mais Bertrand de la Chapelle accorde au roi de France tout ce qu'il lui demande, ce qui le rend odieux au clergé et au peuple de Vienne. Pour se mettre à couvert, il quitte la ville et la médiation du pape devient nécessaire pour que les Viennois le reconnaissent de nouveau comme véritable et légitime pasteur.

Une bulle de Jean XXII de février 1334, ordonne que les partis lui envoient des députés porteurs des pièces justificatives de leurs droits, pour qu'il puisse juger en connaissance de cause de la validité des oppositions. Mais Philippe VI ne s'amuse point à suivre cette procédure; sans attendre davantage, il s'empare de Ste-Colombe. Il unit ce faubourg de Vienne à son royaume, le fortifie et fait construire à l'entrée du pont une tour carrée.

 .Humbert II de la Tour du Pin (1312- 1335), baron de Faucigny de 1328  à 1335, dauphin du Viennois de 1333  à 1335

Fils de Jean II et de Béatrice de Hongrie ; frère  de Guigues VIII.

Il est depuis 1328, en Hongrie ou il est allé pour recueillir la succession de Clémence de Hongrie, veuve de Louis le Hutin, roi de France, sa tante, qui l’a institué son héritier universel. De là, étant passé à Naples, il y a épousé en 1332, Marie de Baux.

Pendant son absence, Béatrix de Viennois, sa tante, exerce la Régence du Dauphiné avec les principaux seigneurs du pays.

Le 20 juin 1337, il nomme Agoult des Baux, oncle de son épouse, administrateur de ses finances privées.

Après la perte de son fils unique André, il abandonne vite l'espoir d'avoir une descendance et projette dès 1337 de céder son héritage.

Humbert III ambitionne de devenir roi de Bourgogne-Provence ;  une lettre d’Edouard III, roi d’Angleterre, à l’empereur Louis de Bavière,  du 3 mars 1338,  le supplie d’accorder au Dauphin ce titre de Roi de Bourgogne-Provence. Louis de Bavière est d’autant plus prêt à accéder  à cette demande qu’il obtient par là un nouveau partisan dont il a grand besoin dans les conjonctures critiques où il se trouve.

Mais, Humbert, faisant ensuite réflexion qu’en acceptant cette faveur, il va se compromettre avec la Cour Pontificale, siégeant alors à Avignon, et ennemie déclarée de Louis de Bavière qu’elle refuse de reconnaître pour empereur, ne juge pas à propos d’en faire usage.

Le rôle d’Agoult des Baux s’amplifie lors des négociations de paix entre le Dauphin et Vienne, en juillet 1338, à la suite de la révolte des Viennois. Au cours de l’été, Humbert doit emprunter 30 000 florins au pape pour solder ses troupes et donner en gage  ses terres. Le roi de France Philippe VI et  son conseiller l’archevêque de Rouen, Pierre Roger sentent qu’il y  a l’opportunité  d’acheter ; le roi de France  soutient alors l’accession de son  conseiller à la pourpre cardinalice ; le pape Benoît XII  nomme celui-ci cardinal par lettre bullée, en date du 12 décembre 1338. Les difficultés financières s'accumulant, Humbert fait procéder à l'inventaire de ses biens en 1339 dans le but de les vendre au pape Benoît XII. Celui-ci lui en offre d’abord 150 000 florins tout en décidant d’enquêter sur les revenus domaniaux du Dauphin. L’archevêque de Rouen arrive à Avignon le 5 mai 1339 et reçoit, le 12, le chapeau de cardinal. Entretemps de  janvier à  juillet 1339, Jean de Cojordan, évêque d'Avignon, trésorier pontifical, et Jean d’Arpadelle, chapelain du pape, parcoururent le Viennois et le Briançonnais. Ils estiment les revenus annuels du Dauphin à 27 970 florins, ce qui donne une valeur théorique de vente pour le Dauphiné de 559 400 florins. La transaction avec le pape échoue.

Humbert vivant au-dessus de ses revenus, est obligé de recourir aux emprunts. En 1340, il est redevable depuis plusieurs années envers la Chambre Apostolique de 16 mille florins dont il diffère le remboursement. En octobre 1340, il demande un délai de paiement. Mais il n’entend pas pour autant négliger d’exercer l’autorité qu’il s’est fait accorder dans Vienne par le chapitre et les habitants de la ville.

Philippe VI  engage  alors à son service  Agoult des Baux qu’il nomme le 30 octobre 1340 sénéchal de Beaucaire.

De son côté,  l’archevêque  de Vienne s’étant pourvu devant la cour d’Avignon, obtient de Benoit XII une Bulle en date du 12  décembre 1340, qui déclare nulle la cession que le chapitre avait faite au Dauphin sur les droits de la ville.

En août 1341, Humbert est toujours débiteur de 16 200 florins. Le cardinal Pierre Roger intervient auprès de Benoît XII qu’il persuade d’excommunier le mauvais payeur. Affolé le pieux Humbert offre alors au pape de couvrir sa dette en donnant au Saint-Siège quelques-uns de ses fiefs. Toujours conseillé par Pierre Roger, Benoît XII fait une réponse négative à l’ambassade delphinale. Sans héritier, endetté jusqu’au cou, rejeté de l’Église, Humbert II devient une proie facile pour le royaume de France. Le roi de France Philippe gagne ses officiers, et les engage à le persuader de faire cession de ses états à la France, sous la promesse d’en recevoir une compensation qui le mettrait en état de passer heureusement le reste de ses jours. La négociation réussit. L’an 1343, par un traité qui est ratifié à Vincennes le 23 Avril. Humbert fait donation de tous ses états à Philippe, duc d’Orléans, fils puîné du roi, lui substituant, faute d’héritiers, l’un des fils de Jean de France, duc de Normandie, tel qu’il plairait au roi de nommer. Mais, l’année suivante, on fait, en présence du Pape, le 9 Juin à Avignon, un autre traité par lequel Humbert fait donation entre vifs, pure et irrévocable, de tous ses états en faveur de Jean, duc de Normandie ou de l’un de ses enfants, sous la condition que son successeur aux dits Etats conserverait aux Dauphinois leurs privilèges ; ce qui est confirmé par deux bulles du Pape Clément VI données le 9 Juillet et le 11 Septembre suivant (Il est remarquable que le Pape donne ces bulles par l’autorité tant impériale que pontificale, regardant la première de ces deux autorités comme dévolues au Saint Siège par l’excommunication de Louis de Bavière qui rendait, selon lui, l’Empire vacant).Cent vingt mille florins d’or et dix mille livres de pension viagère sont le prix de la libéralité du Dauphin envers la France.

Le Pape ayant ordonné une Croisade contre les Turcs, Humbert demande et obtient d’en être nommé le chef. Revêtu de ce titre; il s’embarque le 2 septembre à Marseille. Ayant abordé à Nègrepont, il entre de là en Asie. Après quelques avantages remportés l’année suivante sur les infidèles, il reçoit un ordre du Pape de faire une trêve avec eux. Alors, il remet à la voile pour son retour, et perd à Rhodes, dans le mois de mars ou d'avril 1347 son épouse, qui l’avait accompagnée. Il envisage  de se remarier ; et comme les traités qu’il a faits avec la France n’offrent qu’une succession éventuelle, ce projet de remariage inquiète le roi de France.

Une nouvelle négociation s’engage qui aboutit au traité signé le 30 mars 1349 à Romans.

 Jean de Chissé, évêque-comte de Grenoble de 1337 à 1354

La seigneurie de Chissé est située en Savoie dans le haut Faucigny, près de Sallanches. La souche de ses premiers possesseurs se partage en deux branches, dont l'une, après l'annexion du Faucigny au Dauphiné, va s'établir à Grenoble.

Jean de Chissé, évêque de cette ville en 1337 est le conseiller intime d’Humbert II, dernier dauphin de Viennois qui sous son épiscopat cède le Dauphiné au roi de France. En théorie, le Dauphiné dont l’évêché de Grenoble et le comté de Grenoble restent des fiefs de l’empire.

.Rodolphe de Chissé, évêque-comte de Grenoble de  1350 à 1380,  archevêque de Tarentaise de 1380 à 1385

Frère du précèdent.  Assassiné dans son château en 1385

.Charles Ier, dauphin du Viennois de 1349 à 1364, vicaire impérial, roi de de France en 1364 à 1380.

Fils ainé du roi de France Jean II le Bon et neveu de l’empereur Charles IV de Luxembourg.

Le 16 juillet 1349, à Lyon, en présence de Jean, duc de Normandie, fils aîné du roi de France et futur roi Jean II dit le Bon, Humbert abdique de tous ses états en faveur de Charles de France, fils aîné de Jean et de Bonne de Luxembourg, elle-même sœur ainée de l’empereur Charles IV de Luxembourg qu’il investit sur le champ en lui donnant l’ancienne épée du Dauphiné et la bannière de St Georges.

Le même jour, le nouveau Dauphin, par un acte particulier, fait entre les mains de l’évêque de Grenoble, représentant le corps de l’Etat, le serment de conserver les libertés, coutumes et privilèges du Dauphiné. Le 13 du même mois, Charles rend hommage à la cathédrale de Lyon à l’archevêque Henri de Villars et à son chapitre,  pour différentes parties du Dauphiné qui relèvent de cette église. Le 2 août de la même année, il rend  hommage à l’église de Vienne ; et, dans le mois de décembre suivant, il fait à Grenoble son entrée en présence  d’Humbert.

Humbert abdique officiellement le 1er février 1350 en présence des principaux seigneurs du pays assemblés dans le couvent des Dominicains de Grenoble auxquels il déclare  par un discours également ferme et touchant " qu’à l’avenir ils eussent à reconnaître Charles de France pour leur légitime Souverain. "

La même année, Humbert s’étant rendu à Avignon pour être promu aux Ordres Sacrés, il les reçoit tous, dans l’intervalle des trois messes de Noël, de la main du Pape. Cette précipitation dont le prétexte était d’honorer davantage le Dauphin alors que  le vrai motif  est de l’empêcher de rentrer dans le monde, comme le bruit court qu’il en a l’intention, est suggéré par la Cour de France avec laquelle Clément VI agit toujours de concert dans cette affaire. Pour la tranquilliser parfaitement sur le compte d’Humbert, huit jours après il le sacre Patriarche-Latin d’Alexandrie. Le roi le fait pourvoir, en 1352 de l’administration de l’Archevêché de Reims et le nomme le 25 janvier 1354, évêque de Paris. Mais Humbert se démet du soin de l’église de Reims, le 22 février suivant, entre les mains du Pape, renonce à l’évêché de Paris et se retire à Clermont en Auvergne, dans le couvent de son ordre où il meurt le 22 mai 1355. Le Dauphiné n’étant pas incorporé au domaine royal français, Charles doit  rendre hommage à Metz pour le Dauphiné et en reçoit l’investiture par l’empereur Charles IV de Luxembourg. Par  lettres du 1er Janvier 1357 adressée au dauphin Charles, fils du roi Charles V, il lui accorde la confirmation de tous les droits et privilèges que les Dauphins de Viennois tenaient de ses prédécesseurs.

.Pierre Bertrand, prince-archevêque de Vienne de  1352 à 1362.

.Charles IV de Luxembourg (1316-1378) empereur  de 1355  à 1378, roi de Bohême, roi de Bourgogne-Provence  de 1352 à 1378 (couronné à Saint Trophime d’Arles en 1365)

L’empereur Charles IV est couronné en 1365, roi de Bourgogne-Provence dans la cathédrale Saint Trophime d’Arles

En 1378, par lettres données à Paris le 7 Janvier, il nomme Vicaire à titre viager pour le dans le Viennois et dans les provinces du royaume d'Arles, avec la révocation de la juridiction dont l'archevêque de Vienne et son chapitre jouissent dans la ville de Vienne. le dauphin Charles (futur roi Charles VI), fils de son neveu le roi de France Charles V et le 23 du même mois ce dernier donne commission au Gouverneur du Dauphiné, Charles de Bouville d’exécuter les lettres de l’empereur. Ce nouveau pouvoir va permettre à Bouville de se mêler des affaires du comte de Valentinois et Diois, Louis de Poitiers. Les habitants, alarmés de la perte de leur liberté, veulent résister, mais quelques maisons brûlées et la vie qu'il en coûte à plusieurs citoyens intimident le reste et Bouville demeure le maître. On lui rend le château de Pipet.

.Louis de Villars 1363-1377, prince-archevêque de Vienne de 1363 à 1377

Fils d'Humbert, seigneur de Thoire et de Villars, et d'Éléonore de Beaujeu ; frère d’Henri de Villars, archevêque de Lyon et un neveu de Louis de Villars, archevêque de Lyon.

.Humbert de Montchal, prince-archevêque de Vienne de  1377 à 1395

Famille illustre de Montchal dans le Forez.

En 1389 encore le dauphin Charles, futur roi Charles VI arbore l’emblème du Dauphiné comportant le dauphin dans deux quarts et les aigles impériales dans les deux autres ; ce n’est que postérieurement  sous l’ordre du roi François Ier que les aigles seront remplacées par les lys de France. En 1426, le roi Charles VI cède le Dauphiné au Dauphin Louis, son fils, qui n’a que trois ans ; cession qu’il confirme l’an 1440. Mais jusqu’en 1457, année où Charles  VII l’intègre au Royaume, le Dauphiné demeure une principauté séparée de la France.

.Thibaud de Rougemont, prince-archevêque de Vienne de 1395 à 1405, devenu ensuite archevêque de Besançon (1405)

Famille illustre dans le comté de Bourgogne.

En 1400, un arrêt du roi-dauphin rétablit l'archevêque et son chapitre dans leurs prérogatives temporelles sur Vienne.

En 1402 les archevêques de Vienne deviennent abbés perpétuels de l’ordre de Saint-Chef et seigneurs du bourg et de ses dépendances, le château de Saint-Chef est pris et ruiné dans la guerre acharnée que se font Thibaud de Rougemont et les frères Guy et Jean de Torchefelon, ceux-ci ayant refusé de faire hommage à l’archevêque de leur château de Montcarra. Le fougueux prélat attaque brusquement ce château et le brûle. Les Torchefelon prennent et incendient celui de Saint-Chef, en font autant de celui de Seysseul et ravagent tous les environs. Lorsque le gouverneur du Dauphiné intervient pour chercher à arrêter ces désordres scandaleux, Thibaud excommunie les officiers du roi.

L’année suivante, les Torchefelon brûlent le château de Mantaille. Les troupes de l'archevêque incendient à leur tour le château de Torchefelon. Le pape Benoît XIII saisit avec empressement l'occasion de transférer de Rougemont à Besançon.

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 09:47

Érigé au IIème siécle  le diocèse de Lyon est élevé au rang d’archidiocèse dès le IIIème siècle.

Lors du partage de l’empire de Charlemagne par le traité de Verdun en 843 entre ses trois petits-fils, Lothaire Ier, l’ainé, est empereur et se voit attribuer le royaume de Francie Médiane entre celui de Francie Occidentale (future France) attribué à son frère Charles le Chauve et celui de Francie Orientale (future Germanie) attribué à son autre frère Louis le Germanique.

L’ancien Royaume Burgonde se trouve scindé en duché de Bourgogne rattachée au royaume de Francie Occidentale, et Bourgogne Transjurane et  Cisjurane (dont Provence) rattachée à la Francie Médiane de l’empereur Lothaire Ier.

Le duché de Lyon composé du comté de Lyon et Forez  et de celui de Vienne est attribué au royaume de Francie Médiane et est attribué par l’empereur Lothaire Ier à Gérard de Roussillon , régent de son fils mineur Charles de Provence.

Peu avant sa mort, par le traité de Prum de 855, Lothaire Ier partage son royaume de Francie Médiane, entre ses trois fils Louis avec le royaume d’Italie, Lothaire II avec celui de Lotharingie et Charles avec celui de Provence.

À la mort de Charles de Provence en 863, Gérard prend le parti de Lothaire II fils de l’empereur Lothaire contre Charles le Chauve et parvient à lui conserver l'ancien duché de Lyon dans son royaume de Lotharingie ( royaume de Francie médiane amputé de la Bourgogne cisjurane et de la Provence qui avait été attribuée à Charles de Provence.

Lothaire II meurt à son tour en 869. Son frère Louis, qui aurait dû hériter de son royaume, est occupé à combattre les musulmans et ne peut recueillir son héritage. Ses deux oncles en profitent donc pour s'approprier le royaume de Lotharingie et signent en 870 un traité à Meerssen pour ce faire. Charles le Chauve acquiert la région jusqu’à la Meuse ainsi que les régions le long du Rhône et de la Saône Il annexe Besançon (le reste du Varais passe à Louis), le Lyonnais, le Viennois, le Sermorens , le Vivarais, l’Uzége c’est-à-dire la portion de la succession de Charles de Provence qui était échue à Lothaire II en 863

En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique, roi de Francie Orientale (Germanie) Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson, déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. A son retour en France, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée. Charles meurt le 6 octobre 877. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie Occidentale. En 878, le pape Jean VIII est menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui assure sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Louis le Bègue de santé fragile meurt en 879 à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée.

.Boson (844-887), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.

Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie)  se rencontrent à Ribemont.  En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de Francie occidentale lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros  est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence.

En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de Francie occidentale. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs. Boson meurt le 10 janvier 885. À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence.

Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson.

En 888, En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald).

.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie en 900 et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'Occident, Louis II le Jeune.

En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane.

En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.

Guillaume d’Aquitaine, marquis de Gothie, duc d’Aquitaine, comte d’Auvergne, de Bourges et de Mâcon qui avait épousé avant 866, Engelberge, fille de Boson et d’Ermengarde, est investi du duché de Lyon en 901

.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.

Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,

Dès la mort de Guillaume d’Aquitaine en 918, Hugues d’Arles, gouverneur du royaume de Provence, s’empare de Lyon et y installe le dénommé Guillaume, premier comte de Lyon.

.Guillaume Ier de Lyon, comte de Lyon vers 902 à 926

Au début du Xe siècle, les comtes de Lyon sont les seigneurs suzerains de la ville de Lyon.  Guillaume Ier est alors vassal d’Hugues d’Arles puis d’Hugues le noir

La suzeraineté sur le comté de Lyon passe d’Hugues d’Arles à Hugues le Noir  en 926

.Guillaume II de Lyon, comte de Lyon vers 926 à 945

Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues d’Arles revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.

À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Bourgogne Cisjuarne et Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne-Provence.

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi de Bourgogne Rodolphe Ier.

.Artaud Ier de Lyon, comte de Lyon de 945 à 960

Frère du comte Guillaume II.

.Conrad Ier  dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993

Fils de Rodolphe II.

 .Géraud Ier, comte de Lyon de 960 à 990

Fils du comte Artaud Ier.

En 962, Othon le Grand roi de Francie Orientale (Germanie) restaure l’empire sous le nom d’Empire romain germanique.

.Burchard II ( ?- 1031), comte-archevêque de Lyon  de 978 à 1033, Archichancelier du royaume  de Bourgogne-Provence.

Fils bâtard de Conrad le Pacifique et d’Aldiud. Demi-frère de Rodolphe III de Bourgogne. Neveu de Burchard Ier, archevêque de Lyon, auquel il succède après le décès d'Amblard.

Son archidiocèse a pour suffragants  deux autres diocèses situés dans le royaume de Bourgogne, ceux de Chalon et de Macon qui comme lui sont à partir de l’intégration du  Royaume de Bourgogne à l’empire à cheval sur la frontière entre ce dernier et celui de Francie Occidentale (future France). La plupart de leurs évêques sont issus de maisons nobles bourguignonnes devenues vassales de l’empire.

Vers l’an 1000, l’archevêque Burchard, frère du roi de Bourgogne-Provence Rodolphe III repousse les limites de son comté du Lyonnais vers Feurs et Roanne.

.Artaud II de Lyon, comte de Lyon de 990 à 1011

Fils de Géraud Ier

.Artaud II de Lyon, comte de Lyon de 1011 à 1014

Fils du précédent.

.Artaud  III, comte de Lyon de 1014 à 1017

Fils du précédent.

.Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils de Conrad Ier.

En 1032, meurt le roi de Bourgogne-Provence Rodolphe III ; comme promis à l’empereur Henri II, il lègue son royaume à son beau-frère Conrad le Salique, empereur romain germanique de sorte que les comtés de Lyonnais et de Forez intègrent l’ Empire mais une de ses sœurs épouse du capétien Robert II le Pieux a eu de son premier mariage avec le comte de Blois, un fils Eudes qui s’estime l’héritier du comté du Lyonnais ; en 1035, il échoue contre les troupes impériales mais deux ans plus tard, il réussit à s’emparer de Lyon. Mais peu de temps après, il est tué en Lorraine. Le roi de France et l’empereur finissent par  s’entendre. Dès lors, Lyon est tiraillée par les luttes entre le comte de Forez, et l'archevêque, vassal du Saint Empire. Néanmoins « l'Eglise de Lyon » (archevêque et chapitre cathédral des chanoines de Saint Jean) se trouve, au XIe siècle, en état de revendiquer l'autorité sur le comté de Lyon, que lui disputait le comte de Forez.

.Conrad II le Salique (vers 990-1039) roi des Romains en 1024, empereur du Saint Empire de 1024 à 1039, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1032 à 1039

.Gérard II de Lyon, comte de Lyon de 1017 à 1050

Frère du comte Artaud II ou III

.Burchard III, comte-archevêque de Lyon de 1033 à 1034

.Henri III dit le Noir (1017-1056), roi des Romains en 1039, roi de Francie Orientale (Germanie) roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056, empereur couronné de 1046 à 1056, roi d’Italie de 1046 à 1056

 Fils de l'empereur  Conrad le Salique et de Gisèle de Souabe

.Odolric, comte-archevêque de Lyon de 1041 à 1046

.Halinard, comte-archevêque de Lyon de 1046 à 1052.

 .Humbert I, comte-archevêque de Lyon de 1052 à 1056

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084, roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059 de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur.

.Artaud IV (1030-1078)  comte de Lyon et comte de Forez (Artaud III) de 1050 à 1078 

Fils du comte Géraud II et d’Alédaide..  

C’est lui qui réunit sous son autorité le comté de Forez et le Lyonnais. Il entre en armes dans Lyon et en chasse l'archevêque avant de conclure avec lui un traité lui reconnaissant quelques droits sur la capitale des Gaules en échanges de terres épiscopales sises dans le comté de Forez. En 1062, il doit céder Lyon. En 1064 il épouse Ide..  

Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

Dans ce contexte de la lutte du sacerdoce et de l’Empire le comte et l'archevêque se rallient respectivement au roi de France et à l’empereur

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique, reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes.

Artaud  est excommunié par le pape Grégoire VII en 1076.

16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

Le comte Artaud  meurt en 1078.  

.Ide-Raymonde de Forez (1065-1110), comtesse de Lyon et du Forez de  1078 à 1107 

Fille du précèdent, comte de Lyon et de Forez et d’Ide

Elle épouse Guigues Raymond d'Albon, fils de Guigues II d'Albon, comte en Grésivaudan et en Briançonnais de 1070 à 1079 et d’Inès de Barcelone, fille de Raymond-Bérenger Ier, comte de Barcelone.

.Geoffroy de Vergy, comte-archevêque de Lyon en 1063

Il appartient à la seconde maison de Vergy, importante maison noble de Bourgogne issue d'Eudes et Henri, fils naturels d'Eudes-Henri Ier, duc de Bourgogne

.Humbert II, comte-archevêque de Lyon  de 1070 à 1076

En 1073,  Humbert veut établir son pouvoir temporel sur l’ensemble de son diocèse ce que n’apprécie pas Artaud III comte de Forez et de Lyon, allié d’Humbert II sire de Beaujeu. Cette rivalité se termine par la déposition de l’archevêque accusé de Simonie

.Gébuin (dit Jubin, saint), comte-archevêque de Lyon de 1077 à 1082, premier primat des Gaules.

En 1079, il reçoit du Pape Grégoire VII, le titre de Primat des Gaules ce qui renforce son autorité.

 À la mort du pape Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes. 

 .Hugues de Bourgogne ou de Romans, (vers 1040- 1106)  évêque de Die puis, de 1083 à 1106, comte-archevêque de Lyon, primat des Gaules

Pressenti pour devenir pape après la mort de Grégoire VII, il s'oppose à Didier, abbé du Mont-Cassin, qui est finalement élu sous le nom de Victor III.  Au concile de Bénévent en août 1087, ce dernier l'excommunie. Mais le pape Urbain II (1088-1099) le réhabilite et il retrouve ses pouvoirs de légat. Il va en particulier traiter de la question de l'adultère royal de Philippe Ier qui a enlevé Bertrade de Montfort.  En octobre 1094, c'est sous sa présidence que le concile d'Autun, réuni à sa demande, excommunie le roi de France, excommunication confirmée par le pape lui-même au concile de Clermont en 1095 ; l'interdit est jeté sur le royaume de 1096 à 1104. A partir de son règne, le titre de comte de Lyon et le pouvoir comtal appartient au Chapitre de la cathédrale Saint Jean dont les chanoines sont chanoines-comtes.

.Guillaume III de Lyon l'Ancien, comte dc Lyon de 1079 à 1097

Fils d’Artaud V.

À la suite de la réforme grégorienne, la famille comtale lyonnaise exerçe l'autorité comtale depuis ses terres en Forez. Bien qu'anciennement représentante de l'autorité civile à Vienne et à Lyon, il reprend l'intitulation de comte de Forez dans la décennie 1070.

.Guillaume IV de Lyon,dit le Jeune comte de Lyon de 1097 à 1107

Fils du précédent.

.Josserand, dit Gaucerand, comte-archevêque de Lyon de 1107 à 1118, primat des Gaules

.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur en 1111 roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125

Fils d’Henri IV.

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . 

.Humbaud, comte-archevêque de 1118 à 1125, primat des Gaules

Le pape Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII. 

Gélase II meurt en exil à Cluny en janvier 1119. Les prélats germaniques, las du conflit, espèrent une solution qui satisfera les deux partis. Le nouveau pape Caliste II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur, qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes germaniques, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire » Une année de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence. Un accord est trouvé en 1122. Il est connu sous le nom de concordat de Worms. L'empereur renonce à l'investiture par la crosse et l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre canonial de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions germaniques de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques de Bourgogne-Provence et en Italie. 

Eustache (?-1220), comte de Forez et de Lyon de       à 1120

En 1120, meurt Eustache, comte de Forez et de Lyon ; il a pour successeur Gui d’Albon de la famille qui domine le Dauphiné qui lui se heurte à Guichard de Beaujeu lequel dispose de nombreux vassaux au nord du comté de Forez et qui entame la conquête du comté du Lyonnais jusqu’à Chamelet. Guy qui ne reçoit pas de son suzerain l’empereur le soutien qu’il attend de lui se rapproche du roi de France Louis VII qui freine l’ardeur de son vassal Guichard. Mais Lyon devient une proie potentielle pour le royaume de France.

 

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125, empereur du Saint Empire en 1133, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

.Guigues Ier (               ) comte de Lyon et de Forez de 1107 à 1138

Fils de Raymond de Forez (fils de Guigues II d'Albon) et de Ide-Raymonde  (fille d'Artaud, dernier comte de Lyon). Cousin du précédent. Marié à Marie, comtesse de Beaujeu, fille de Guichard III, seigneur de Beaujeu.  

.Renaud de Semur, comte-archevêque de Lyon de 1125 à 1129, primat des Gaules

De la famille noble bourguignonne de Semur. Fils de Dalmace, seigneur de Semur et d’Aremberge de Vergy.

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152), roi de Bourgogne-Provence de 1138 à 1152, roi des Romains (empereur) de 1138  à  1152

.Pierre I, évêque de Viviers puis comte-archevêque de Lyon de 1131 à 1139, primat des Gaules

.Foulque, comte-archevêque de Lyon de 1139 à 1141, primat des Gaules

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, comte palatin de Bourgogne, empereur du Saint Empire en 1155, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178) 

.Guigues II ( ?-6 décembre 1206), comte de Lyon et de Forez de 1138 à 1173, comte de Forez jusqu’en 1198

Fils du précédent.

Il est confié par son père au roi Louis VII qui le prend sous sa protection et le fait élever à la cour. C'est avec lui que naissent les litiges entre le comte de Forez et le Sire de Beaujeu au sujet de leurs terres respectives.

En effet à Arbois en 1157, l'empereur Frédéric Barberousse accorde à l'archevêque Héracle de Montboissier une bulle d'or lui accordant la souveraineté totale sur Lyon et la partie du Lyonnais situé à l’est de la Saônede la Saône, dont il prive Guigues excluant  toute ingérence de celui-ci  par la formule : « Que nul comte ou juge ne s'avise de faire la loi sur ces terres, sinon l'archevêque et primat de Lyon ».Dépossédé donc de ses droits sur Lyon par l’empereur, Guigues  entre en conflit avec l'archevêque Héracle de Montboissier.

Avec le soutien du roi  Louis VII, du pape Alexandre III et l'élection comme archevêque de Guichard de Pontigny, il récupère ses droits par un premier accord en 1167 mais en  1173, un deuxième accord  connu sous le nom de permutatio est signé par lequel Guigues  renonce à la majeure partie de ses droits sur le Lyonnais qui relève dès lors de la juridiction temporelle de l'archevêque et un échange de terres afin de créer des domaines plus homogènes est effectué. Ainsi, l'Église de Lyon abandonne ses possessions temporelles dans la vallée de la Loire alors que le comte de Forez renonce à ses possessions dans le Lyonnais.

Marié à Ermengarde, il a trois enfants :

.Guigues III, à qui il abandonne le comté de Forez peu de temps avant de mourir.                         .Renaud, futur archevêque de Lyon.                                                                                   .Humbert, futur chanoine de Lyon. 

.Héraclius de Montboissier, prince- archevêque de Lyon de 1153 à 1163, primat des Gaules

Fils du comte Maurice de la maison de Monboissier et d’Auvergne.

Comme écrit précédemment, à Arbois, le 19 octobre 1157,  l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse confère à Héraclius de Montboissier,  archevêque de Lyon l’investiture temporelle sur le comté et la ville de Lyon, la vice-royauté du royaume de Bourgogne-Provence et le titre de prince d’empire. Cette bulle retire tout pouvoir temporel sur le comté de Lyon au chapitre de St Jean et au comte Guigues II.

Héraclius entend bien exercer son pouvoir et, allié avec Gérard, comte de Macon, Humbert III,  sire de Beaujeu, met le siège devant Izeron.  Mais ils sont surpris et battus par une coalition menée par le comte Guigues II de Forez et comprenant le dauphin du Viennois, les sires de Bourbon, de Bagé (Bresse)  et de Coligny ; malgré tout, l’archevêque  obtient une partie de la seigneurie d’Izeron ; en 1162, Guy II qui n’a pas accepté la mainmise de l’archevêque sur le comté de Lyon, s’empare de Lyon qu’il saccage.

Heraclius meurt en 1163.

 .Guichard de Pontigny ( ?-1181), prince-archevêque de Lyon de 1165 à 1181, primat des Gaules

Le roi de France Louis VII et le pape Alexandre III l'impose comme archevêque de Lyon en 1165 contre Dreux de Beauvoir après deux années de lutte.

Par un traité en 1167, le pouvoir temporel est partagé entre Guigues II de Forez et de Lyon et l'archevêque de Lyon Guichard de Pontigny. Les péages, qu’ils soient terrestres ou fluviaux sont levés en commun. Mais très vite ce mode de gouvernance s'avère difficile à maintenir.

Par la suite, les papes accroissent leur pouvoir par rapport aux empereurs et c’est le pape qui en 1173 résout autoritairement le conflit au profit de son archevêque qui obtient définitivement le comté de Lyon, le Jarez, les Terres au-delà du Rhône et de la Saône ainsi qu’une partie du Roannais. 

.Jean Bellesmains (vers 1120-1204 ?), prince-archevêque de Lyon de 1181 à 1193, primat des Gaules

Elu archevêque de Lyon, et confirmé par le pape Lucius III. Rapidement, pour se garantir contre les opposants à son pouvoir, il se rend auprès de l’empereur  Frédéric Barberousse pour qu'il lui confirme ses droits. L'empereur lui octroie cette confirmation dans la "bulle d'Or" de 1184 en tous points identique à celle de 1157. Cela réveille l'opposition entre lui et la dynastie des comtes de Forez. Pour se protéger, il édifie une enceinte autour du cloître de la cathédrale Saint-Jean.

 Henri VI, dit « le Sévère (1165-1197)  roi de Francie Orientale (Germanie), empereur du Saint Empire en 1191,roi de Sicile de 1194 à sa mort.

Fils de Frédéric Ier Barberousse

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

 

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.

.Guigues III, comte  de Forez de 1198 à 1203

Fils de Guigues II. Il laisse  cinq enfants :

.Guigues IV, qui lui succède                                                                                                   .Marquise de Forez, mariée à Guy VI, vicomte de Thiern                                                    .Guigonne de Forez, comtesse de Vienne en Dauphiné et mariée à Géraud II de Mâcon, comte de Mâcon et de Vienne; elle cède ses droits sur le Forez en 1230 à son neveu Guigues                  .Eléonore de Forez, mariée à Guillaume VIII d'Auvergne                                                      .Renaud de Forez, chanoine de l'église de Lyon.

À la mort de Guigues III en 1203, c’est son frère Renaud, alors archevêque de Lyon qui assure la tutelle du futur Guigues IV de Forez. Après lui, le titre de comte de Lyon appartient au chapitre de la cathédrale  St Jean de Lyon, les membres sont chanoines-comtes de Lyon.

.Renaud de Forez ( ?-1226), prince-archevêque de Lyon de 1193 à 1226, primat des Gaules

Fils de Guigues II, comte de Lyon et du Forez, frère de Guigues III. Il est le premier archevêque issu d'une grande famille féodale.

Renaud de Forez  conserve des liens très forts avec celle-ci, n'hésitant pas à lui porter assistance militaire et soutien financier. Vers 1193, il décide pour des raisons administratives de partager le comté en trente deux menses réparties entre les membres du chapitre cathédral, déjà titrés chanoines-comtes depuis 1184 ce qui entraine ipso facto que la justice archiépiscopale est doublée désormais par une justice capitulaire.

Dès 1195, apparaissent les premiers conflits entre lui et les bourgeois de Lyon qui entreprennent la construction d’une enceinte  pour isoler la presqu’ile et ils bloquent le pont sur le Rhône. Le Prince-Archevêque  rétablit brutalement la situation mais le pape Innocent III le lui reproche et les bourgeois obtiennent de larges franchises communales. Ces tensions avec les bourgeois de Lyon s'accroissent, notamment pour des raisons fiscales, et éclatent en 1208 en conflit armé. Ce dernier n'est résolu que grâce à la médiation d'Eudes III de Bourgogne, qui restaure les droits de l'archevêque. Échaudé, Renaud II fait construire le château de Pierre Scize, et s'y installe. Agissant en seigneur féodal, il entreprend de construire tout autour de Lyon des points fortifiés, à Irigny, Dardilly, Francheville, Condrieu, Anse. Par ailleurs, en lien avec un conflit entre dynastie du Forez et des Beaujeu, il prend possession des fiefs que ces derniers possédaient en terre lyonnaise.

Renaud  est également le tuteur de son neveu Guigues IV de Forez de 1203 à 1218 suite à la mort de son frère Guigues III de Forez, comte de Forez.

Durant le XIIIe siècle, le pouvoir temporel de l'Eglise de Lyon s'exerce sur tout le Lyonnais. Les seigneuries ecclésiastiques établies notamment dans les chapitres Saint-Jean, Saint-Just et Saint-Paul, possèdent des territoires dans la Dombes, le Bas-Dauphiné et le Forez, ainsi que d'importants revenus issus de prélèvements et taxes. Les chanoines prennent leurs rôles très au sérieux et circulent dans tout le pays lyonnais.

.Frédéric II de Hohenstaufen  ( 1194-1250) roi des Romains, empereur du Saint-Empire de 1220 à 1250, roi de Francie Orientale (Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile, roi de Bourgogne-Povence de 1212 à 1250

.Robert d'Auvergne, prince-archevêque de Lyon de 1227 à 1232, primat des Gaules

Fils de Robert IV ou V, comte d’Auvergne et de Mathilde de Bourgogne.

Le dauphin du Viennois lui fait hommage en 1230 pour les fiefs d’Annonay et d’Argental.

.Raoul I de La Roche-Aymon, prince-archevêque de Lyon de 1235 à 1236, primat des Gaules

Fils d’Eustorge de la Roche-Aymon.

.Aimery, ou Aimeric "de Rives", prince-archevêque de Lyon de 1236 à 1245, primat des Gaules

En 1240, la rébellion de la bourgeoisie instaure la première municipalité, placée sous la protection du roi de France.

En 1245, Aimericl ouvre dans l’église Saint Jean de Lyon, le concile de Lyon en présence du pape Innocent IV, de cardinaux et de 140  archevêques et évêques d’Italie, d’Espagne, de France et des Iles Britanniques, abbés, de Bérenger, comte de Provence, de Raymond, comte de Toulouse, et des légats de l’empereur Frédéric II qui aboutit à l’excommunication de ce dernier.

.Philippe Ier de Savoie (1207-1285),  évêque de Valence de 1241 à 1267, prince-archevêque de Lyon de 1246 à 1267, primat des Gaules, puis comte de Bourgogne de 1267 à 1279 et 13e comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1268 à 1285.

8e fils de Thomas Ier, comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne, et Marguerite (ou Béatrice) de Genève.

Destiné de par son rang à l'état ecclésiastique, sans avoir été ordonné prêtre, Philippe renonce à ses charges religieuses et se dépouille de tous ses titres en 1267, à l'approche de la fin de son frère Pierre II de Savoie, pour pouvoir lui succéder comme comte de Savoie.

Il épouse le 11 juillet 1267, la comtesse Alix de Bourgogne (1208-1277, ou Adélaïde), fille du comte Othon II de Bourgogne et de Béatrice II de Bourgogne.

Sans enfant, Philippe Ier, choisit lui-même son successeur parmi ses nombreux neveux et obtint ultérieurement de l'empereur Henri VII, un décret (« fief oblat ») par lequel l’empereur  investit de la souveraineté sur la Savoie, Amédée, fils de Thomas II de Piémont, comte de Flandre.

 

.Grand Interégne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

 

.Guy II de la Tour,  prince-archevêque de Lyon de 1267 à 1268, primat des Gaules

Dès 1267, les bourgeois se rebellent contre l'autorité ecclésiastique et parviennent même, pour un temps, à mettre en place un conseil politique constitué de cinquante magistrats.    

Lors d’une vacance archiépiscopale en 1269, se déclenche une révolte contre le chapitre et en mai les milices bourgeoises alliées du Vieux-Bourg et du Bourg-Neuf montent à l’assaut de la cité : les chanoines-comtes  doivent se réfugier au cloitre fortifié de Saint Just.  Le Conseil de la Commune bourgeoise insurrectionnelle s’adresse au roi Louis IX qui envoie un délégué de même que le légat du pape Rodolphe en désigne un ; leur sentence rendue en février 1270 rétablit le calme.

Au printemps de 1271, Philippe le Hardi  passe à Lyon, ramenant avec lui les  restes de son père mort à la croisade, les bourgeois, toujours en lutte avec le chapitre primatial, se déclarent ouvertement soumis à la juridiction du roi de France et le sollicitent de les prendre sous sa garde spéciale. Philippe accueille cette demande par un acte du 1er mai 1271 ; en échange de sa protection et de sa suzeraineté, les Lyonnais s’obligent à lui payer annuellement un impôt qui, levé par eux, devait être versé entre les mains du bailli de Macon. En vain les partisans du chapitre protestent ; l’amende qu’un arrêt du Parlement inflige, le 8 novembre 1271, à ceux d’entre eux qui ont osé maltraiter les sergents royaux, apprend  à tous combien il en coûte d’insulter le pouvoir nouveau.    

.Pierre II de Tarentaise, prince-archevêque de Lyon de 1272 à 1273, primat des Gaules, pape Innocent V en 1276

Le roi de France Philippe le Hardi ne pousse pas jusqu’au bout ces premiers avantages : quand, en 1272, après une longue vacance, Pierre de Tarentaise est élu archevêque, une certaine détente s’instaure entre l’Eglise de Lyon et les bourgeois, Mais un résultat important est acquis ; pour la première fois la royauté française a pris en main la cause des bourgeois de Lyon : Philippe le Hardi, en faisant cette démarche, devant laquelle son père avait toujours reculé, prépare l’annexion  du roi Philippe le Bel. Le 21 janvier 1276, après la mort de Grégoire X, il est élu pape et prend le nom d'Innocent V. Il meurt cinq mois plus tard. Pendant son court pontificat, il a eu le temps d'apaiser la querelle entre guelfes et gibelins en Italie. Il adopte une politique de fermeté à l'égard de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, qui ne tient pas ses promesses faites à Grégoire X de partir en croisade et de ne pas s'approprier les possessions de l'Eglise romaine en Italie. Innocent V exige le respect de ses engagements avant tout couronnement impérial à Rome.

 .Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273, roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

.Adhémar ou Aymar de Roussillon, prince-archevêque de Lyon de 1273 à 1283, primat des Gaules

Fils d’Artaud IV, seigneur de Roussillon et parent des comtes de Savoie.

A Lyon, sous le règne de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, l’action de la royauté française ne cesse point de se faire sentir bien que confrontée à de nombreux obstacles : tout en témoignant parfois une certaine bienveillance à l’Église, les agents du roi de France saisissent toutes les occasions d’exercer la juridiction au nom de leur maître.  Dès le dernier tiers du XIIIe siècle, le roi est maître, de fait, du Lyonnais. Il règle à sa fantaisie tout ce qui concerne ce pays, sans s’inquiéter, pour ainsi dire, de ses maîtres légitimes.

.Raoul de la Tourette ou  Rodoplhe, ( ?-1288), prince-archevêque de Lyon de 1283 à 1289, primat des Gaules

Raoul de la Tourette est à l’origine de la signature d’un nouveau traité sur sa juridiction et sa souveraineté,  contre le gré des bourgeois de Lyon. Il tient un concile à Mâcon pour la réformation des mœurs.

De 1288 à 1289, si complet est l’assujettissement des Lyonnais à la royauté française que le chapitre de la primatiale, se résigne à recevoir dans son sein les candidats qui lui sont recommandés par le roi de France.

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298 

.Béraud de Goth, prince-archevêque de Lyon de 1289 à 1294, primat des Gaules

Fils de Béraud, seigneur de Villandrault ; frère de Bertrand, pape sous le nom de Clément V.

Forts de la protection du roi de France Philippe le Bel, les bourgeois  se soulèvent à nouveau en 1292 ; le roi s’empresse alors de prononcer la mise sous garde royale de la ville.  Encouragés, les bourgeois de Lyon exagèrent à tel point que l’archevêque Béraud de Goth lance l’interdit sur Lyon en 1293. L’année suivante, les deux premiers conseillers de la Commune sont nommés gardiateurs des libertés de la ville ainsi que des intérêts royaux du roi Philippe IV le Bel.

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, roi de  Bourgogne-Provence de 1298 à 1308,empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

.Henri Ier de Villars, prince-archevêque de Lyon de 1296  à 1301, primat des Gaules

Fils d’Étienne II, sire de Thoire et de Villars-en-Bresse, et de Béatrix de Faucigny.

Sous son règne, le roi Philippe IV le Bel, sur la demande des habitants de Lyon, ordonne à son bailly de Mâcon de protéger les bourgeois de Lyon.

Le bailli de Mâcon établit alors les officiers du roi au palais de Roanne. L’église de Lyon voit alors décroître son autorité. Elle doit lutter non-seulement contre les habitants de Lyon, mais encore contre ses puissants voisins, le comte de Forez, le sire de Beaujeu et le comte de Savoie, qui empiètent chaque jour sur ses domaines.

Henri de Villars se montre encore plus intolérant que ses prédécesseurs ; prenant parti pour le pape Boniface VIII contre Philippe-le-Bel, il défend aux Lyonnais les appels au baillage de Macon, et sur leur refus d’obéir, jette un interdit sur la ville; mais ne se croyant pas en sûreté à Lyon, il se retire à Rome auprès du pape, où il meurt en 1301.

.Louis de Villars, prince-archevêque de Lyon de 1301 à 1308, primat des Gaules

Fils de Humbert IV, sire de Thoire et de Villars, et de Béatrix de Bourgogne.

Louis de Villars succède à son grand-oncle Henri Ier de Villars comme prince-évêque de Lyon en 1301. Il obtient du roi Philippe IV  le Bel, la confirmation du comté de Lyon aux archevêques et au chapitre.

Dévoué à Boniface VIII, il se fait l'approbateur de la fameuse bulle du pontife, Ausculta fili, adressée à Philippe le Bel. Ce dernier fait élire alors comme pape le frère de l'archevêque Bérard de Got, Bertrand, qui est couronné Clément V à Lyon en 1305.Alors que l'église de Lyon  se reconnaissait vassale de l'empereur pour le comté de Lyon, Clément V intervient pour amener le roi de France  et l'archevêque de Lyon à un traité, qui a lieu en 1307.

Philippe le Bel donne ses deux édits connus sous le nom de Philippines. Par le premier, il érige en comté-baronnie toutes les terres que possèdent l'archevêque et le chapitre. Il abandonne toute prétention temporelle sur ledit comté-baronnie.

Par le second édit, le roi se réserve le droit d'appel en justice, celui de suzeraineté, ainsi que la faculté d'établir ses officiers de justice à Lyon. Ce second édit laisse subsister un grief contre lequel les citoyens de Lyon s'élèvent depuis longtemps et qu'ils doivent à l'archevêque Renaud II de Forez. Celui-ci avait établi deux justices différentes, l'une pour le chapitre, l'autre pour l'archevêque. Ils réclament donc contre l'édit de Philippe le Bel. Ce traité comporte surtout  une clause bien masquée qui reconnait la suzeraineté du roi au lieu et place de l’empereur (alors que les bourgeois ne veulent plus aucune souveraineté).

 .Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313

.Pierre de Savoie, prince-archevêque de Lyon de 1308 à 1332, primat des Gaules

Fils de Thomas III de Piémont, neveu du comte Amédée V de Savoie,

Il se considère comme toute la famille de Savoie comme un vassal de l’empereur Henri VII de Luxembourg et entre en conflit avec le chapitre et les bourgeois de Lyon, qui bénéficient du soutien du roi Philippe IV le Bel lequel envoie son fils Louis le Hutin avec une armée à Lyon. La guerre se termine grâce à l’intervention de son oncle le comte Amédée V de Savoie. Un traité est signé le 10 avril 1312 aux termes duquel Pierre perd la justice de Lyon au profit de la justice royale et doit consentir le rattachement de Lyon au royaume de France. Le roi Philippe le Bel fait chasser l’archevêque de Saint Just car celui-ci refuse de lui prêter serment ; il fait détruire les forteresses épiscopales et emprisonner l’archevêque. L’archevêque est finalement contraint d’admettre l’intégration du Lyonnais au domaine royal par un acte signé à Vienne le 10 avril 1312. Le roi, en absorbant Lyon et le comté dans le royaume,  reconnait à l'Eglise de Lyon, et notamment aux chanoines, le titre de comte. En 1320, Philippe le Bel revient en force en reprenant la complète autorité sur la ville.

Cependant, à la demande de Pierre de Savoie et devant le mécontentement des Lyonnais, un traité définitif avec le nouveau roi Philippe le Long du 4 avril 1320 redonne à l'archevêque la juridiction de la ville. Néanmoins par une charte du 21 juin 1320, signée par l’archevêque et les chanoines, ceux-ci reconnaissent  les droits des Bourgeois placés sous la protection du roi de France. Les habitants de Lyon reçoivent plusieurs franchises, comme le droit d'établir de taxes pour le service de la ville.

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 09:35

Lors du traité de Verdun en 843 entre les trois petits fils de Charlemagne le Lyonnais et le Forez, ne font pas partie du royaume de Charles le Chauve (la Francie occidentale). En effet  les archevêques de Lyon se rangent aux côtés de l’empereur Lothaire.

Après Lothaire , le Lyonnais passe aux mains de son fils Charles, roi de Provence puis de Lothaire II, roi de Lotharingie. En 870, Charles le Chauve, toujours, chasse Gérard (ou Girard) de Roussillon à qui Lothaire Ier avait confié l'administration du territoire et nomme à sa place le comte Boson. Ce dernier, deux ans après la mort de Charles le Chauve, en 879,  se fait sacrer roi.

Maison des Boson

.Boson (844-887), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.

Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie)  se rencontrent à Ribemont.  En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros  est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs.

Boson meurt le 10 janvier 885.

À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence.Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson. L'empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l'héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection. Privé d'héritier légitime, Charles III le Gros comble les espérances de la reine. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère.

En 888, En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald). Sa sœur Adélaide épouse la même année  Richard de Bourgogne dit le Justicier auquel elle apporte en dot le comté d’Auxerre. De leur union naissent :

-Raoul ou Rodolphe (v.890-936), duc de Bourgogne, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens (921-923), puis roi de Francie Occidentale  (923-936);

-Hugues (891-952), duc de Bourgogne, comte d'Outre Saône (923-952) et de Mâcon (927-952), et marquis de Provence (936-952);

-Boson (895-935), abbé laïc de Saint-Pierre de Moyenmoutier et du Saint-Mont de Remiremont;

-Ermengarde, duchesse de Bourgogne, mariée à Gilbert de Vergy, comte de Dijon, de Beaune et de Chalon, puis duc de Bourgogne.

-Alix, mariée à Reinier (?-931), comte de Hainaut.

.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur  Louis II le Jeune.

En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane.

En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.

En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon.

A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople, fille de l'empereur romain d’orient Léon VI.

En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier  à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. À partir de 911, il laisse la gestion du royaume à son cousin Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne qui quitte Vienne et s'installe à Arles.

.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.

Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,

Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.

À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne Cisjurane-Provence. En échange, selon l'accord de 926, Rodolphe II lui abandonne ses prétentions en Italie. Hugues continue toutefois de porter le titre de marquis de Provence où il est toujours richement possessionné.

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi Rodolphe Ier de Bourgogne

.Conrad Ier dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993

Fils de Rodolphe II.

À la mort de son père, Conrad Ier est trop jeune pour régner.Hugues d’Arles tente de s'emparer alors de son royaume en forçant sa mère Berthe de Souabe à l'épouser. Mais ce projet d'alliance est mis en échec par l'intervention du roi de Francie Orientale (Germanie)  Otton Ier qui ne peut accepter l'unification des deux royaumes De Bourgogne-Provenc et d’Italie. En  938 Otton Ier se rend en Bourgogne et oblige Hugues d'Arles à retourner dans son royaume d’Italie. Otton Ier a des ambitions sur la Bourgogne, il veut un appui solide dans cette région. Otton installe alors le jeune Conrad à la cour de.Germanie Il le fait couronner roi de Bourgogne,

En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) et d’Italie Otton Ier  restaure l’empire disparu en 928 avec le dernier de la dynastie de Charlemagnes . Il  fait épouser  Conrad à Mathilde de France, fille de sa sœur Gerberge de Saxe épouse de Louis IV d’Outremer. Otton, lui, épouse Adélaide, la sœur de Conrad, laquelle lui apporte des droits sur l’Italie puisqu'elle elle est veuve de Lothaire le fils d'Hugues d’Arles. Conrad Ier participe à des expéditions d'Otton en Francie Occidentale et en Italie. Otton protège Conrad afin d'avoir un appui dans le sud de l'empire et sécuriser l'Italie. En échange, il le protège des ambitions du roi Louis IV d’Outremer, son beau-père, sur le royaume de Bourgogne. Conrad devient roi de Provence sans pour autant avoir la force de s'y imposer. Sa suprématie sur Hugues d'Arles est toutefois reconnue. Conrad assure son influence sur les sièges épiscopaux, notamment ceux des archevêchés de Vienne, Lyon, et d’Arles. Conrad installe sa capitale à Vienne,

A la fin du Xème siècle, le Forez se trouve d'abord dans le giron lyonnais (comitatus Lugdunensis) puis d'une manière plus autonome. Deux personnages en effet gouvernent le Lyonnais et le Forez au profit des rois de Bourgogne-Provence. Il s'agit de l'archevêque de Lyon, qui durant près d'un siècle sera issu d'une même famille, celle des Burchards, et du comte de Lyon et de Forez, un officier nommé et révocable. L'un d'entre eux parvient à obtenir  l'hérédité de sa charge. C'est la naissance de la première maison des comtes de Forez qui sont encore comtes de Lyon et de Forez. C'est le début de la très longue lutte qui va opposer les comtes de Forez aux archevêques de Lyon. Les comtes de Lyon et de Forez en effet souhaitent se placer sous l'autorité des rois de France. L'autre aspect du conflit vient du fait que le comte de Forez possède des domaines à Lyon et vice-versa.

 

Première maison de Forez 

.Artaud II, comte de Forez de 990 à 1007

Fils de Géraud Ier et de Grimberge.

. Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils du roi Conrad Ier.

. Conrad II le Salique (vers 990-1039)  roi des Romains en 1024, empereur de 1024, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence  de 1032 à 1039

Fils de l'empereur Henri II ,dit le Saint, petit-fils d'Henri le Querelleur, duc de Bavière et de Gisèle de Bourgogne, fille du roi Conrad Ier de Bourgogne-Provence

.Géraud II (995-1049), comte de Forez de 1007 à 1049  

En 1032, le royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l’empire romain germanique de l'empereur  Conrad III le Salique auquel l'archevêque de Lyon prête hommage. Dès lors, le Forez passe sous la suzeraineté de l'Empire.

. Henri III dit le Noir,(1017-1056) roi des Romains en 1039, empereur du Saint Empire en 1046, roi de Francie Orientale(Germanie) roi d'Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056  

Fils de l'empereur Conrad le Salique et de Gisèle de Souabe. 

.Artaud III ou  IV (1030-1078)  comte de Forez de 1049 à 1078 

Fils e Géraud II..  

C’est lui qui réunit sous son autorité le comté de Forez et le Lyonnais. Il entre en armes dans Lyon et en chasse l'archevêque avant de conclure avec lui un traité lui reconnaissant quelques droits sur la capitale des Gaules en échanges de terres épiscopales sises dans le comté de Forez. En 1062, il doit céder Lyon. En 1064 il épouse Ide. Il meurt en 1078.

 

Maison d’Albon

.Ide-Raymonde de Forez (1065-1110), comtesse de Lyon et du Forez de  1078  à 1107 

Fille d’Artaud III, comte de Forez et d’Ide

Elle épouse Guigues  Raymond d'Albon, fils de Guigues II d'Albon, comte en Grésivaudan et en Briançonnais de 1070 à 1079 et d’Inès de Barcelone, fille de Raymond-Bérenger Ier, comte de Barcelone.  

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084, roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

.Guigues Ier (1100 -1138), comte de Lyon et du Forez  de 1107 à 1138.

Fils de Guigues-Raymond d'Albon et de Ide-Raymonde de Lyon et du Forez.  Il succède  à son cousin Guillaume en 1107. Marié à une fille (prénommée Alix ou Marie) de Guichard III, sire de Beaujeu.

.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur en 1111 roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125,empereur en 1133.roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, empereur du Saint Empire de 1155 à 1190, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178)

.Guigues II (1126 -1206), comte de  Lyon et de Forez de  1138  à 1198

Fils de Guigues Ier, comte de Lyon et de Forez et de Marie de Beaujeu.

Un conflit éclate vers 1150 pour la possession du comté de Lyon entre le comte de Forez Guigues II et l’archevêque de Lyon Heraclius de Montboissier. Guigues entre dans Lyon, l’archevêque  fait appel à son suzerain l’empereur Frédéric Ier Barberousse qui en 1157 concède le comté de Lyon à l’Archevêque ; Guigues est chassé et voit ses terres du Forez envahies à leur tour.

II sollicite alors l’intervention du roi de France Louis VII et lui prête hommage en 1167 pour ses châteaux de Montbrison, Monsupt, Montarchet, la Tour-en-Jarez  et Chamousset. En 1173 est conclue la « permutatio » traité qui met fin aux guerres et qui est ratifié par le roi de France et le pape aux termes duquel, le comte de Forez renonce à toutes ses prétentions sur toute la rive gauche de la Saône donc au comté de Lyon.

Il a trois enfants :

-Guigues III, à qui il abandonne le comté de Forez peu de temps avant de mourir.                        -Renaud, archevêque de Lyon (1193-1226).                                                                                   -Humbert, chanoine de Lyon.

 

 .Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur du Saint Empire de 1209 à 1215

.Guigues III, comte de Lyon et de Forez (1198-1202).

Fils du précédent, il lui succède bien avant sa mort et meurt avant lui en terre sainte.

 Il a cinq enfants:

-Guigues IV.                                                                                                                                     -Guigonne de Forez, comtesse de Vienne, mariée à Géraud II de Mâcon, comte de Mâcon et de Vienne.                                                                                                                                                                -Eléonore de Forez, mariée à Guillaume VIII d'Auvergne.                                                            -Renaud de Forez, chanoine de l'église de Lyon.

.Guigues IV (1190-1241), comte de Forez de 1203   à 1241 

Fils du précédent.  

.Frédéric II de Hohenstaufen  ( 1194-1250) roi des Romains, empereur  de 1220 à 1250 , roi de Francie Orientale (Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile, roi de Provence-Bourgogne-Provence de 1212 à 1250

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

 

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

 

.Guigues V ( ? 1259), comte de Forez  de 1241 à 1259.

Fils du précédent.

.Renaud de Forez 1226 - 1270), comte de Forez de 1259 à 1270, seigneur de Beaujeu  de 1265  à 1270

Frère du précédent ; son grand-oncle archevêque de Lyon  fut le tuteur de son père. Il épouse en 1247 Isabelle de Beaujeu, fille d'Humbert V de Beaujeu.

Renaud devient seigneur de Beaujeu en 1265 suite au décès de Guichard V de Beaujeu, fils d'Humbert et se rend la même année  auprès du roi de France, Louis XI pour prêter foi et hommage pour sa terre de Beaujeu.

Il fait alliance avec les chanoines-comtes de Lyon pendant la guerre qui sévit dans le comté lyonnais et se porte caution pour eux lors d'une trêve signée en 1269 par les différentes parties et pour laquelle Saint-Louis était un des médiateurs.

De son union avec Isabelle de Beaujeu sont nés:

-Guigues VI de Forez, comte de Forez,                                                                                          -Louis I de Beaujeu, seigneur de Beaujeu et Dombes et époux en 1270  d’Eléonore de Savoie, fille de Thomas II de Savoie, comte de Piémont.                                                                           -Guichard de Forez, filleul de Guichard V de Beaujeu.                                                                  -Eléonore de Forez.

.Guigues VI de Forez (1247-1278) comte de Forez de 1270  à 1278

Fils de Renaud Ier comte de Forez et d’Isabelle de Beaujeu ; Il revendique la seigneurie de Beaujeu mais la cède à son frère.

 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273,  roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

.Jean Ier de Forez (1275-1333) comte de Forez de 1278 à 1333

Fils du précédent.

.Guigues VII (1299-1358)  comte de Forez de 1333  à 1358

Fils de Jean de Forez  et d’Alix de la Tour du Pin, dame de Viennois ; il épouse en 1318  Jeanne de Bourbon, fille de Louis Ier de Bourbon.

Maison de Bourbon

Robert de Clermont, fils du roi Louis IX épouse Béatrice, fille unique d’Agnès de Bourbon et de Jean de Bourgogne, seigneur de Charolais ; par ce mariage, il devient seigneur de Bourbon. La seigneurie est érigée en duché en 1327 pour Louis Ier de Bourbon. A cette époque, les ducs de Bourbon sont vassaux du roi de France pour leur duché du Bourbonnais mais de l’empereur pour leur principauté des Dombes. Pendant la  guerre de Cent Ans, la maison se divise en trois branches : la branche ducale, celle des aînés, à la tête des duchés de Bourbon, les comtes de Clermont-en Beauvaisis, la branche de  Vendôme qui possède le comté de Vendôme. 

.Jeanne de Forez (1337 -1373), comtesse de Forez de 1358  à 1373

Fille de Guigues VII, comte de Forez, et de Jeanne  de Bourbon.

Elle se marie en juin 1371 à Béraud II, comte de Clermont et dauphin d'Auvergne.

 Jeanne apporte à son mari le comté de Forez.

.Anne de Forez (1358 - 1417), comtesse de Forez de 1373  à 1417

Fille de la précédente ; elle épouse de Louis II de Bourbon (v. 1336 - 1410), duc de Bourbon auquel en  1400, son neveu Édouard II de Beaujeu  lègue le Beaujolais que convoite aussi Philippe de Bourgogne. Ils ont  pour enfants :

-Catherine.                                                                                                                                       -Jean Ier, duc de Bourbon.                                                                                                                -Isabelle.                                                                                                                                          -Louis, seigneur de Beaujeu.

Le Forez passe donc sous la coupe des Ducs de Bourbon dont la capitale est Moulins. Anne décède  en 1417.

.Jean Ier de Bourbon (1381-1434), comte de Forez, prince des Dombes, duc de Bourbon  de 1417 à 1434

Fils de la précédente.

.Charles Ier de Bourbon (1401-1456), , comte de Forez, prince des Dombes duc de Bourbon de 1434 à 1456

Fils du précédent.

C’est lui qui retire le titre de capitale du comté  à la ville de Feurs, le 6 mai 1441,  et l’accorde à la ville de Montbrison.

.Jean II de Bourbon (1427-1488), comte de Forez, prince des Dombes, duc de Bourbon  de 1456-1488

Fils du précédent.

.Charles II de Bourbon (1433-1488), comte de Forez en 1488 et archevêque de Lyon de 1444 à 1488, duc de Bourbon

Frère du précédent.

.Pierre II de Bourbon (1438-1503),  comte de Forez de 1488 à 1503, duc de Bourbon

Frère du précédent.

.Charles III de Bourbon (1490-1527), duc de Bourbon par son mariage avec Suzanne de Bourbon, fille de Pierre II de Bourbon, comte de Forez  de 1505 à 1521

Après la défection du connétable Charles III de Bourbon en  1523, le Forez est confisqué. En 1531, le Forez est réuni à la couronne de France à la mort de Louise de Savoie, mère de François Ier.  François Ier meurt en 1547.

Parmi les descendants de la branche aînée des Bourbon, Antoine (1518-1562), épouse en 1548 Jeanne d'Albret, reine de Navarre, mère du roi Henri IV fondateur de la Maison capétienne de Bourbon.

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 09:35

Lors du traité de Verdun en 843 entre les trois petits fils de Charlemagne le Lyonnais et le Forez, ne font pas partie du royaume de Charles le Chauve (la Francie occidentale). En effet  les archevêques de Lyon se rangent aux côtés de l’empereur Lothaire.

Après Lothaire , le Lyonnais passe aux mains de son fils Charles, roi de Provence puis de Lothaire II, roi de Lotharingie. En 870, Charles le Chauve, toujours, chasse Gérard (ou Girard) de Roussillon à qui Lothaire Ier avait confié l'administration du territoire et nomme à sa place le comte Boson. Ce dernier, deux ans après la mort de Charles le Chauve, en 879,  se fait sacrer roi. 

Maison des Boson

.Boson (844-887), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.

Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie)  se rencontrent à Ribemont.  En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros  est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs.

Boson meurt le 10 janvier 885.

À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence.Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson. L'empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l'héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection. Privé d'héritier légitime, Charles III le Gros comble les espérances de la reine. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère.

En 888, En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald). Sa sœur Adélaide épouse la même année  Richard de Bourgogne dit le Justicier auquel elle apporte en dot le comté d’Auxerre. De leur union naissent :

-Raoul ou Rodolphe (v.890-936), duc de Bourgogne, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens (921-923), puis roi de Francie Occidentale  (923-936);

-Hugues (891-952), duc de Bourgogne, comte d'Outre Saône (923-952) et de Mâcon (927-952), et marquis de Provence (936-952);

-Boson (895-935), abbé laïc de Saint-Pierre de Moyenmoutier et du Saint-Mont de Remiremont;

-Ermengarde, duchesse de Bourgogne, mariée à Gilbert de Vergy, comte de Dijon, de Beaune et de Chalon, puis duc de Bourgogne.

-Alix, mariée à Reinier (?-931), comte de Hainaut.

.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur  Louis II le Jeune.

En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane.

En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.

En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon.

A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople, fille de l'empereur romain d’orient Léon VI.

En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier  à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. À partir de 911, il laisse la gestion du royaume à son cousin Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne qui quitte Vienne et s'installe à Arles.

.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.

Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,

Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.

À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne Cisjurane-Provence. En échange, selon l'accord de 926, Rodolphe II lui abandonne ses prétentions en Italie. Hugues continue toutefois de porter le titre de marquis de Provence où il est toujours richement possessionné.

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi Rodolphe Ier de Bourgogne

.Conrad Ier dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993

Fils de Rodolphe II.

À la mort de son père, Conrad Ier est trop jeune pour régner.Hugues d’Arles tente de s'emparer alors de son royaume en forçant sa mère Berthe de Souabe à l'épouser. Mais ce projet d'alliance est mis en échec par l'intervention du roi de Francie Orientale (Germanie)  Otton Ier qui ne peut accepter l'unification des deux royaumes De Bourgogne-Provenc et d’Italie. En  938 Otton Ier se rend en Bourgogne et oblige Hugues d'Arles à retourner dans son royaume d’Italie. Otton Ier a des ambitions sur la Bourgogne, il veut un appui solide dans cette région. Otton installe alors le jeune Conrad à la cour de.Germanie Il le fait couronner roi de Bourgogne, 

En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) et d’Italie Otton Ier  restaure l’empire disparu en 928 avec le dernier de la dynastie de Charlemagnes . Il  fait épouser  Conrad à Mathilde de France, fille de sa sœur Gerberge de Saxe épouse de Louis IV d’Outremer. Otton, lui, épouse Adélaide, la sœur de Conrad, laquelle lui apporte des droits sur l’Italie puisqu'elle elle est veuve de Lothaire le fils d'Hugues d’Arles. Conrad Ier participe à des expéditions d'Otton en Francie Occidentale et en Italie. Otton protège Conrad afin d'avoir un appui dans le sud de l'empire et sécuriser l'Italie. En échange, il le protège des ambitions du roi Louis IV d’Outremer, son beau-père, sur le royaume de Bourgogne. Conrad devient roi de Provence sans pour autant avoir la force de s'y imposer. Sa suprématie sur Hugues d'Arles est toutefois reconnue. Conrad assure son influence sur les sièges épiscopaux, notamment ceux des archevêchés de Vienne, Lyon, et d’Arles. Conrad installe sa capitale à Vienne,

A la fin du Xème siècle, le Forez se trouve d'abord dans le giron lyonnais (comitatus Lugdunensis) puis d'une manière plus autonome. Deux personnages en effet gouvernent le Lyonnais et le Forez au profit des rois de Bourgogne-Provence. Il s'agit de l'archevêque de Lyon, qui durant près d'un siècle sera issu d'une même famille, celle des Burchards, et du comte de Lyon et de Forez, un officier nommé et révocable. L'un d'entre eux parvient à obtenir  l'hérédité de sa charge. C'est la naissance de la première maison des comtes de Forez qui sont encore comtes de Lyon et de Forez. C'est le début de la très longue lutte qui va opposer les comtes de Forez aux archevêques de Lyon. Les comtes de Lyon et de Forez en effet souhaitent se placer sous l'autorité des rois de France. L'autre aspect du conflit vient du fait que le comte de Forez possède des domaines à Lyon et vice-versa.  

Première maison de Forez

.Artaud II, comte de Forez de 990 à 1007

Fils de Géraud Ier et de Grimberge.

. Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils du roi Conrad Ier.

. Conrad II le Salique (vers 990-1039)  roi des Romains en 1024, empereur de 1024, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence  de 1032 à 1039

Fils de l'empereur Henri II ,dit le Saint, petit-fils d'Henri le Querelleur, duc de Bavière et de Gisèle de Bourgogne, fille du roi Conrad Ier de Bourgogne-Provence

.Géraud II (995-1049), comte de Forez de 1007 à 1049 

En 1032, le royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l’empire romain germanique de l'empereur  Conrad III le Salique auquel l'archevêque de Lyon prête hommage. Dès lors, le Forez passe sous la suzeraineté de l'Empire. 

. Henri III dit le Noir,(1017-1056) roi des Romains en 1039, empereur du Saint Empire en 1046, roi de Francie Orientale(Germanie) roi d'Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056 

Fils de l'empereur Conrad le Salique et de Gisèle de Souabe.

.Artaud III ou  IV (1030-1078)  comte de Forez de 1049 à 1078

Fils du précédent. 

C’est lui qui réunit sous son autorité le comté de Forez et le Lyonnais. Il entre en armes dans Lyon et en chasse l'archevêque avant de conclure avec lui un traité lui reconnaissant quelques droits sur la capitale des Gaules en échanges de terres épiscopales sises dans le comté de Forez. En 1062, il doit céder Lyon. En 1064 il épouse Ide. Il meurt en 1078. 

Maison d’Albon

.Ide-Raymonde de Forez (1065-1110), comtesse de Lyon et du Forez de  1078  à 1107

Fille d’Artaud III, comte de Forez et d’Ide

Elle épouse Guigues  Raymond d'Albon, fils de Guigues II d'Albon, comte en Grésivaudan et en Briançonnais de 1070 à 1079 et d’Inès de Barcelone, fille de Raymond-Bérenger Ier, comte de Barcelone. 

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084, roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

.Guigues Ier (1100 -1138), comte de Lyon et du Forez  de 1107 à 1138.

Fils de Guigues-Raymond d'Albon et de Ide-Raymonde de Lyon et du Forez.          Il succède  à son cousin Guillaume en 1107. Marié à une fille (prénommée Alix ou Marie) de Guichard III, sire de Beaujeu.

.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur en 1111 roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125,empereur en 1133.roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, empereur du Saint Empire de 1155 à 1190, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178)

.Guigues II (1126 -1206), comte de  Lyon et de Forez de  1138  à 1198

Fils de Guigues Ier, comte de Lyon et de Forez et de Marie de Beaujeu.

Un conflit éclate vers 1150 pour la possession du comté de Lyon entre le comte de Forez Guigues II et l’archevêque de Lyon Heraclius de Montboissier. Guigues entre dans Lyon, l’archevêque  fait appel à son suzerain l’empereur Frédéric Ier Barberousse qui en 1157 concède le comté de Lyon à l’Archevêque ; Guigues est chassé et voit ses terres du Forez envahies à leur tour.

II sollicite alors l’intervention du roi de France Louis VII et lui prête hommage en 1167 pour ses châteaux de Montbrison, Monsupt, Montarchet, la Tour-en-Jarez  et Chamousset. En 1173 est conclue la « permutatio » traité qui met fin aux guerres et qui est ratifié par le roi de France et le pape aux termes duquel, le comte de Forez renonce à toutes ses prétentions sur toute la rive gauche de la Saône donc au comté de Lyon.

Il a trois enfants :

-Guigues III, à qui il abandonne le comté de Forez peu de temps avant de mourir.                                                                                                                                       -Renaud, archevêque de Lyon (1193-1226).                                                                                           

-Humbert, chanoine de Lyon.

 

 .Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur du Saint Empire de 1209 à 1215

.Guigues III, comte de Lyon et de Forez (1198-1202).

Fils du précédent, il lui succède bien avant sa mort et meurt avant lui en terre sainte.

 Il a cinq enfants:

-Guigues IV.                                                                                                                

-Guigonne de Forez, comtesse de Vienne, mariée à Géraud II de Mâcon, comte de Mâcon et de Vienne.                                                                                                    

-Eléonore de Forez, mariée à Guillaume VIII d'Auvergne.                                                               

-Renaud de Forez, chanoine de l'église de Lyon.

.Guigues IV (1190-1241), comte de Forez de 1203   à 1241 

Fils du précédent.  

.Frédéric II de Hohenstaufen  ( 1194-1250) roi des Romains, empereur  de 1220 à 1250 , roi de Francie Orientale (Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile, roi de Provence-Bourgogne-Provence de 1212 à 1250

 Conrad IV (1228-1254) roi de Francie Orientale de 1237 à 1254, roi de Sicile de 1250 à 1254 

.Grand Interégne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Guigues V ( ? 1259), comte de Forez  de 1241 à 1259.

Fils du précédent.

.Renaud de Forez 1226 - 1270), comte de Forez de 1259 à 1270, seigneur de Beaujeu  de 1265  à 1270

Frère du précédent ; son grand-oncle archevêque de Lyon  fut le tuteur de son père. Il épouse en 1247 Isabelle de Beaujeu, fille d'Humbert V de Beaujeu.

Renaud devient seigneur de Beaujeu en 1265 suite au décès de Guichard V de Beaujeu, fils d'Humbert et se rend la même année  auprès du roi de France, Louis XI pour prêter foi et hommage pour sa terre de Beaujeu.

Il fait alliance avec les chanoines-comtes de Lyon pendant la guerre qui sévit dans le comté lyonnais et se porte caution pour eux lors d'une trêve signée en 1269 par les différentes parties et pour laquelle Saint-Louis était un des médiateurs.

De son union avec Isabelle de Beaujeu sont nés:

-Guigues VI de Forez, comte de Forez,

-Louis I de Beaujeu, seigneur de Beaujeu et Dombes et époux en 1270  d’Eléonore de Savoie, fille de Thomas II de Savoie, comte de Piémont.                              

-Guichard de Forez, filleul de Guichard V de Beaujeu.                                              

-Eléonore de Forez.

.Guigues VI de Forez (1247-1278) comte de Forez de 1270  à 1278

Fils de Renaud Ier comte de Forez et d’Isabelle de Beaujeu ; Il revendique la seigneurie de Beaujeu mais la cède à son frère. 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273,  roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

.Jean Ier de Forez (1275-1333) comte de Forez de 1278 à 1333

Fils du précédent.

.Guigues VII (1299-1358)  comte de Forez de 1333  à 1358

Fils de Jean de Forez  et d’Alix de la Tour du Pin, dame de Viennois ; il épouse en 1318  Jeanne de Bourbon, fille de Louis Ier de Bourbon.

Maison de Bourbon

Robert de Clermont, fils du roi Louis IX épouse Béatrice, fille unique d’Agnès de Bourbon et de Jean de Bourgogne, seigneur de Charolais ; par ce mariage, il devient seigneur de Bourbon. La seigneurie est érigée en duché en 1327 pour Louis Ier de Bourbon. A cette époque, les ducs de Bourbon sont vassaux du roi de France pour leur duché du Bourbonnais mais de l’empereur pour leur principauté des Dombes. Pendant la  guerre de Cent Ans, la maison se divise en trois branches : la branche ducale, celle des aînés, à la tête des duchés de Bourbon, les comtes de Clermont-en Beauvaisis, la branche de  Vendôme qui possède le comté de Vendôme. 

.Jeanne de Forez (1337 -1373), comtesse de Forez de 1358  à 1373

Fille de Guigues VII, comte de Forez, et de Jeanne  de Bourbon.

Elle se marie en juin 1371 à Béraud II, comte de Clermont et dauphin d'Auvergne.

 Jeanne apporte à son mari le comté de Forez.

.Anne de Forez (1358 - 1417), comtesse de Forez de 1373  à 1417

Fille de la précédente ; elle épouse de Louis II de Bourbon (v. 1336 - 1410), duc de Bourbon auquel en  1400, son neveu Édouard II de Beaujeu  lègue le Beaujolais que convoite aussi Philippe de Bourgogne. Ils ont  pour enfants :

-Catherine.                                                                                                                    -Jean Ier, duc de Bourbon.                                                                                          

-Isabelle.                                                                                                                    

-Louis, seigneur de Beaujeu.

Le Forez passe donc sous la coupe des Ducs de Bourbon dont la capitale est Moulins. Anne décède  en 1417.

.Jean Ier de Bourbon (1381-1434), comte de Forez, prince des Dombes, duc de Bourbon  de 1417 à 1434

Fils de la précédente.

.Charles Ier de Bourbon (1401-1456), , comte de Forez, prince des Dombes duc de Bourbon de 1434 à 1456

Fils du précédent.

C’est lui qui retire le titre de capitale du comté  à la ville de Feurs, le 6 mai 1441,  et l’accorde à la ville de Montbrison.

.Jean II de Bourbon (1427-1488), comte de Forez, prince des Dombes, duc de Bourbon  de 1456-1488

Fils du précédent.

.Charles II de Bourbon (1433-1488), comte de Forez en 1488 et archevêque de Lyon de 1444 à 1488, duc de Bourbon

Frère du précédent.

.Pierre II de Bourbon (1438-1503),  comte de Forez de 1488 à 1503, duc de Bourbon

Frère du précédent.

.Charles III de Bourbon (1490-1527), duc de Bourbon par son mariage avec Suzanne de Bourbon, fille de Pierre II de Bourbon, comte de Forez  de 1505 à 1521

Après la défection du connétable Charles III de Bourbon en  1523, le Forez est confisqué. En 1531, le Forez est réuni à la couronne de France à la mort de Louise de Savoie, mère de François Ier.  François Ier meurt en 1547.

Parmi les descendants de la branche aînée des Bourbon, Antoine (1518-1562), épouse en 1548 Jeanne d'Albret, reine de Navarre, mère du roi Henri IV fondateur de la Maison capétienne de Bourbon.

 

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 17:06

Simple châtellenie possession en 1237 de  Jean, comte de Chalon, qui la cède  à Hugues IV, duc de Bourgogne. Elle passe ensuite à Jean de Bourgogne, second fils du duc, puis à Béatrix, qui en 1272 épouse  Robert de France, fils de Saint Louis. Le Charolais est alors érigé en comté, divisé en quatre baronnies, Mont-Saint-Vincent, Lugny, Digoine et Joncy, puis en cinq châtellenies, Artus, le Sauvement, Sanvigne, Mont-Saint-Vincent, Dondin et Charolles comptant 83 paroisses.

En 1327, le comté de Charolais passe par mariage dans la maison d'Armagnac Philippe le Hardi. Philippe le Hardi achète le comté de Charolais pour 60 000 écus d’or à Bernard VII d'Armagnac, avec l’argent de la dot de sa bru Marguerite de Bavière, l’expansion bourguignonne continue. C’est le retour, dans la Maison de Bourgogne, de ces terres qui faisaient parties du comté de Chalon-sur-Saône depuis le Xème siècle, mais avaient été intégrées dans le duché au XIIIème siècle.

.Philippe le Hardi ( 1342-1404) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1390 à 1404

.Jean sans Peur (1371-1419) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1404 à 1410

Fils du précédent

.Philippe le Bon (1396-1467) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1410 à 1467

Fils du précédent

Entre 1419 et 1423, Margueite de Bavière, veuve de Jean sans Peur  possède la jouissance du comté.

À partir de Philippe le Bon, les fils aînés des ducs de Bourgogne reçoivent le comté de Charolais du vivant de leur père, afin de s'exercer à l'exercice du pouvoir

En 1435, au congrès d'Arras, le duc de Bourgogne Philippe le Bon fait la paix avec le roi de France Charles VII, il obtient les comtés de Mâcon, d'Auxerre et les villes de la Somme, mais également l’exemption de toute vassalité sa vie durant avec dispense de lui prêter hommage pour le duché de Bourgogne se rendant donc totalement indépendant du roi de France. Philippe III se fait alors appeler grand-duc d’Occident.  

Les prémisses des ambitions royales des ducs de Bourgogne apparaissent au milieu du règne de Philippe le Bon à l'initiative de l’empereur Frèdèric III de Habsbourg En 1447  le chancelier impérial Gaspar Schlik fut délégué auprès de Philippe pour lui proposer d'ériger au choix deux de ses seigneuries en royaume : la Frise  qui eut dans un passé lointain ses propres rois ou le Brabant. Ériger l'une de ses possessions en royaume ne satisfaisait guère le duc de Bourgogne : son souhait était qu'on rassemblât sous une même couronne l'ensemble de ses pays de par-deçà situé dans la mouvance du Saint-Empir, afin de convertir la pluralité de pouvoirs locaux qu'il exerçait en une monarchie unifiée. Philippe déclina donc l'offre.  En 1460  Philippe délégua un de ses fidèles, Antoine Haneron, auprès de l'empereur pour lui rappeler qu'il exista jadis, entre le Rhin et le royaume de France, un royaume nommé Lotharingie, qui incluait les évêchés de Mayence, Trèves, Cologne, Metz, Toul, Verdun, Cambrai, Liège et Utrecht Ni la Franche-Comté, terre relevant du Saint Empire mais trop éloignée, ni les terres relevant alors du ressort de la couronne de France (Flandre, Artois, Bourgogne ducale) n'étaient concernées par ce projet. Cependant, le projet n'aboutit pas.

.Charles dit le Téméraire (1433-1477) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1465 à 1477

Fils de Philippe le Bon. 

Face à l'Empereur Frédéric III,, Charles rompit avec la politique de son père qui avait toujours ignoré la suzeraineté impériale. L'empereur était en effet le seul à pouvoir lui offrir l'indépendance à travers une couronne royale. Le duc s'impliqua beaucoup dans les affaires impériales : il participa aux diètes, porta la guerre contre Neuss, tenta diverses alliances avec l'empereur, etc. 

Charles reprit donc à son compte le projet de son père qui avait rêvé de reconstituer le royaume de Lotharingie Charles se référa davantage aux différents royaumes de Bourgogne : du premier royaume des  Burgondes d’abord puis puis du royaume de Bourgogne-Provence intégré au Saint Empire en 1032  mais pratiquement réduit à rien avec la perte du comté de Vivarais , du Lyonnais , du Forez, du Dauphiné lors du couronnement à Arles en 1365 de l’empereur Charles IV de Luxembourg. Mais le souvenir des différents royaumes de Bourgogne était encore présent et il avait l'avantage de rappeler par son nom le titre principal des détenteurs des États bourguignons.

Aussi, en 1473 lors de la conférence de Tréves entre le 30 septembre et le 25 novembre, l'empereur Frédéric III, qui avait refusé d'aider Charles le Téméraire à se faire élire roi des Romains (élection préalable à la candidature à l’Empire) pour en faire son successeur, accepta d'ériger ses possessions mouvantes de l'Empire en un royaume de Bourgogne. Le nouveau roi aurait été nominalement vassal de l'empereur, à la manière de celui de Bohême. Frederic III avait accepté également d'inféoder à ce royaume de Bourgogne le duché de Lorraine, celui de Savoie  (qui incluait alors la  Bresse, le Bugey et le Valromey. l'ouest de l'actuelle Suisse avec Genève et Lausanne), le  duché de Cléves, , les évêchés d'Utrecht, Liège, Toul et Verdun. Les ducs de Savoie, de Lorraine, de Clèves et les quatre évêques seraient devenus les vassaux du roi de Bourgogne. Charles exigea également la souveraineté de la Bourgogne sur les cnatons suisses Cependant, l'empereur rompit les pourparlers la veille même du couronnement et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, devait épouser Marie de Bourgogne.

.Marie de Bourgogne (1457 -1482)  comtesse de Charolais de 1477 à 1482

Fille unique de Charles le Téméraire en hérite en 1477, année où elle épouse Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche.

Mais en 1477, le roi Louis XI décide de  conserver  le comté de Charolais et de le réunir comme le duché de Bourgogne à la couronne de France. Marie de Bourgogne meurt en 1482.

Faute d'avoir pu intenter un procès posthume au Téméraire pour lèse-majesté, et ainsi pouvoir recouvrer l'ensemble de ses fiefs mouvants de la couronne par voie juridique, Louis XI voit dans la mort de Marie de Bourgogne l'occasion de réaliser cet objectif par la force et la ruse. S'appuyant sur les trois membres du comté de Flandre, il maintient une forte pression sur l'archiduc Maximilien tandis qu'il lance ses troupes à la conquête de l'Artois et de la Franche-Comté. Les opérations militaires piétinant des deux côtés, Louis XI et Maximilien doivent se résoudre à traiter. Par le traité d’Arras de 1482, Louis XI, en position de force, légalise son occupation en imposant le mariage de l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec son propre fils, le dauphin Charles. La fiancée, en bas-âge, sera livrée à la France avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par la France. Les comtés d'Artois, d'Auxerre de Bourgogne, de Charolais, de Mâcon, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les seigneuries de Château-Chinon, de Chaussin, de Laperrière, de Noyers et de Salins sont donc appelés à rejoindre le domaine royal à l'avènement de Charles VIII. Le duché de Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) ne sont pas évoqués par le traité.  Le reste des Flandres, duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Hollande et de Zélande, sont garantis au fils de Maximilien et de Marie de Bourgogne, l'archiduc Philippe le Beau, à condition toutefois que ce dernier fasse hommage au roi de France pour le comté de Flandre, mouvant de la couronne.

Le roi rappelle enfin son droit à racheter la Flandre gallicane (villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies, ainsi que le Tournaisis). Si toutefois le mariage devait être annulé par la France avant la majorité des époux, ou si le couple devait rester sans enfants, il est prévu que la dot de Marguerite ferait retour à son frère Philippe le Beau ou à ses descendants, sous réserve, encore une fois, de l'hommage au roi de France pour les terres mouvantes de la couronne. En 1483, Marguerite quitte donc les Flandres pour être livrée au roi de France mais ces fiançailles seront finalement annulées, Charles VIII ayant préféré la main de la duchesse héritière de Bretagne. Le Traité de Senlis de 1493 restitue le comté de Charolais à l’archiduc Philippe le Beau  de Habsbourg.  Ensuite le comté de Charolais a une histoire commune avec la Franche-Comté.

.Maximilien 1459-1519), comte de Charolais de 1493 à 1499, empereur du Saint Empire de 1499 à 1519

.Philippe le Beau (1478- 1506), comte de Charolais de 1499 à 1506,  roi de Castille et de Léon  par mariage

Fils de Maximilien qui lui donne le comté en 1499 lorsqu’il devient empereur.

.Marguerite d'Autriche (1480-1530), comtesse de Charolais de 1506 à 1530, comtesse d'Artois, d'Auxerre, de Bourgogne, de Mâcon,  seigneur de Salins gouverneur  des Pays-Bas de 1507 à 1530

Sœur de Philippe le Beau, elle devient comtesse de Charolais à sa mort. Sous son règne, le roi de France lui confisque le comté de 1507 à 1509 puis de 1521 à 1526.

.Charles Quint (1500-1558), comte de Charolais de 1530 à1558, empereur du Saint Empire de 1519 à 1557, roi d’Espagne, roi de Sicile, roi de Bourgogne-Provence en 1536, roi d’Italie

Il est le neveu de Marguerite. Par le traité de Madrid de 1526, Il obtient la restitution du comté de sa tante. François Ier lui prend son comté en 1536 qu’il récupère à la paix de Crespy en Laonnois  en 1544 ; il perd à nouveau son comté en 1551.

Après avoir abdiqué en 1555, Charles Quint partage ses possessions entre son fils Philippe II roi d’Espagne et son frère cadet Ferdinand Ier. Philippe obtient les Pays-Bas bourguignons dont le comté de Charolais et le comté de Bourgogne (Franche-Comté) qui continuent nèammoins à faire partir de l’empire romain germanique à la tête duquel se trouve Ferdinand Ier qui régne également comme empereur sur l’Alsace, la Lorraine.

Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564)  archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564,empereur de 1556 à 1564  

Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille et d'Aragon et frère cadet de Charles Quint t.

.Philippe II de Habsbourg d'Espagne (1527-1598), comte de Charolais, de 1559 à 1598, roi d’Espagne et du Portugal,

Fils de Charles Quint. Il récupère son comté à la suite de la bataille de Cambrai gagné par le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, général des armées impériales et du traité de Cateau-Cambrésis signé les 2 et 3 avril 1559.

 

.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains  le 30 novembre 1562. roi de Bohême de 1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612)  archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612,, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612

Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.

 

.Philippe III de Habsbourg d’Espagne (1578-1621), comte de Charolais de 1598 à 1599, roi d’Espagne, du Portugal, des Pays-Bas,

Fils du précédent.

.Isabelle d’Espagne (1566-1633), comtesse de Charolais de 1599 à 1633,  comtesse de Bourgogne, gouverneur des Pays-Bas

Sœur du précédent.

 

.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autricheroi de Germanie de 1612 à 1619,empereur de 1612 à 1619 ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619

Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II

.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche,roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 ,empereur de 1619 à 1637.

 

.Philippe IV de Habsbourg d'Espagne (1605 -1665), comte de Charolais de 1633 à 1665, roi d’Espagne, du Portugal, des Deux-Siciles et des Pays-Bas,

Fils de Philippe III d'Espagne. En fait son comté lui est confisqué par  le roi Louis XIII dès 1635.

 

.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie et de Bohême ,empereur de 1637 à 1657

.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à1705, roi de Hongrie et de Bohême, empereur de 1658 à 1705

.Charles II de Habsbourg d'Espagne (1661-1700), comte de Charolais de 1665 à 1684, roi d'Espagne  et  des Deux-Siciles,

Fils du précédent.

Il récupère son comté de Charolais au traité des Pyrénées en 1659 mais le reperd  en 1674 jusqu’en 1679  ou il le récupère par les traité Nimègue de 1679 mettant fin à la guerre de Trente Ans  signé entre Louis XIV et l’empereur  Léopold Ier; mais à sa mort en 1684, pour des dettes contractées par Philippe IV d'Espagne envers le Grand Condé, le parlement de Paris prononce la saisie du comté au profit de ce dernier. Il devient au XVIIIe siècle l'apanage de Charles de Bourbon-Charolais, comte de Charolais.

En 1761, Louis XV annexe le comté de Charolais à la couronne, par un échange contre la terre de Palaiseau avec Louise-Anne nièce de  Charles de Bourbon-Charolais.

 

 

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 12:17

 

 

Toute l’histoire de la Savoie comme celle d’autres territoires de l’Europe est déterminée par  son ancienne appartenance à l’empire romain comme partie des Provinces des Alpes Grées et des Alpes Pennines. La Savoie est habitée sous l’empire romain par diverses tribus celtes dont la principale était celle des Allobroges, voisine de celle des Helvètes située plus au nord sur le territoire de  l’Helvétie. Après que les tribus  germaniques (Francs, Burgondes, Vandales, Wisigoths   …Alamans) aient franchi les frontières du Rhin à la fin de 406 après Jésus Christ, les territoires de ce qui deviendra la Savoie comme la Suisse occidentale voient s’installer  les Burgondes qui fonderont un premier Royaume en 443 dont les capitales seront Genève et Lyon. En 443, la Savoie est une partie du Royaume Burgonde qui est  absorbé en 534 par le Royaume des Francs de Clovis. Quand Charlemagne restaure l’empire d’Occident en l’an 800, la Savoie n’existe encore pas comme comté mais son territoire se trouve incorporé dans un grand comté de Bourgogne, souvenir  de l’ancien royaume Burgonde. Sous les Carolingiens, la Savoie prend forme. 

Charlemagne divise la Savoie en comtés dont les noms et les contours correspondent toujours aux provinces traditionnelles du Genevois, de la Savoie Propre, de la Maurienne, de la Tarentaise, du Chablais, du Faucigny, de l’Albanais et du Bugey. Lors de la préparation de l'héritage, en 811, Louis II de Germanie reçoit en lot cette Sabaudia, qui devient Saboia, la Maurienne, la Tarentaise, le Mont-Cenis et le val de Suse. Avec le traité de Verdun de 843 qui partage l’empire entre les trois petit-fils de Charlemagne Lothaire Ier est l’empereur avec la Francie Médiane, Charles le Chauve a la Francie Occidentale (future France) et Louis le Germanique a la Francie Orientale (Germanie) : Les territoires de ce qui deviendra le comté puis le duché de Savoie font partie de la Francie Médiane puis du royaume de Lothaire II, fils de Lothaire Ier dit royaume de Lotharingie après un partage de la Francie Médiane en 855 entre ses trois fils, Louis II le Jeune, Lothaire  et Charles.

 

.Rodolphe Ier (859-911) roi de Bourgogne de 888 à 911

En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald).

Les territoires qui constitueront la Savoie relévent de ce royaume de Bourgogne dite transjurane :

.Rodolphe II (vers 880-937) roi de Bourgogne-Provence de 912 à 937 roi d’Italie de 922 à 925

Fils de Rodolphe Ier.

En 934, Hugues d’Arles céde lui céde le royaume de Provence.

Rodolphe II meurt en 937 laissant 4 enfants mineurs. Conrad n’a que douze ans.

.Conrad III (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 937 à 993

Fils de Rodolphe II

En 944, Conrad peut enfin réunir son premier plaid royal dans le Viennois en présence des ecclésiastiques : Guy, archevêque de Lyon, Sobon, archevêque de Vienne, Aymon , évêque de Genève, Béraud, évêque de Lausanne et des grands nobles, Hugues, archi comte de Haute Bourgogne, Charles-Constantin, comte de Vienne, Boson, comte d’Arles, Guillaume, comte d’Avignon, frère de Boson, Liétaud, comte de Macon, et Humbert, sire de Salins, frère de Liétaud.  

.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie)  de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973

Fils du roi de Francie Orientale Henri Ier dit l’Oiseleur

Othon Ier, roi de Francie Orientale restaure l’Empire en 962 disparu depuis 928 avec la mort du dernier des Carolingiens

.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale (Germanie) de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II

 

.Rodolphe III (vers 965-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils de Conrad III.

 

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024,  roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III.

Il se fait promettre par le roi Rodolphe d’être son héritier.

A la mort de Rodolphe III, en 1032, c’est l’empereur Conrad II le Salique qui hérite du Royaume de Bourgogne-Provence (encore appelée Royaume d’Arles car c’est cette ville qui en est la capitale) qui devient un des quatre royaumes de l’empire.

 

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne-Provence de 1032 à 1039

Fils d’Henri II. F

 

Maison de Savoie

 

.Humbert Ier, (970/975-1047) comte de Maurienne, comte de Savoie de 1027 à 1047

En 1011, vingt et un ans avant sa mort, Rodolphe III avait légué le comté de Viennois à Brochard, archevêque de Vienne. Trop âgé, celui-ci le partage vers 1029  entre ses deux neveux, Humbert de Maurienne qui reçoit le Nord, future Savoie, et Guigues 1er, dit "Le Vieux", sire de Vion et comte d'Albon, qui reçoit le Sud, futur Dauphiné

A la suite de l’incorporation du royaume de Bourgogne-Provence en 1032, seul l'évêque de Maurienne refuse de rendre hommage à Conrad II le Salique.  Investi par lui en 1033 de la marche de Maurienne, Humbert aux Blanches Mains, se voit chargé de prendre la ville de Saint Jean de Maurienne d'assaut  et après un long siège, il  l'incendie afin de soumettre l'évêque rebelle.

Plus tard Humbert est fait également comte de la Tarentaise, comte du Val d'Aoste, comte de Bugey, comte de Chablais et comte de Sermorens en 1038.

En ce début du XIème siècle ce qui deviendra le comté puis duché de Savoie compte une trentaine de feudataires : au premier rang les évêques puis archevêques de Moutiers en Tarentaise, les évêques de Genève, les comtes de Genevois, les évêques de Saint Jean de Maurienne, les barons de Faucigny, les évêques de Belley et au second rang les sires de La Chambre, de Viry, de Chevron, de Miolans, de Montmayeur, de Briançon, de Chambéry, de Menthon, de la Rochette, de Compey, de Sales, de Sallenove, de Beaufort, de Lucinges et d’Allinges.

 Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale de 1028 à 1056, roi de Bourgogne de 1038 à 1056, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056

Fils de Conrad II.

 

.Amédée Ier (vers 1016-1051) comte de Maurienne et de Savoie de 1047 à 1051

 Fils d'Humbert Ier.

Il est présent à Vérone lors d’une Diète convoquée par son roi et empereur Henri III qui a succédé à son père Conrad II le Salique en 1039 et assiste à son couronnement à Rome à Noel 1046 par le pape Clément II. Il obtient de l’empereur la ville d’Asti.

 

.Odon  Ier (1023- 1060),  comte de  Maurienne et de Savoie 1051 à 1060

Frère du précédent, Il aurait épousé en premières noces Richilde, fille de l'empereur Othon Ier le Grand.

En 1045, il épouse Adélaïde de Suse, marquise (margrave) de Suse et comtesse de Turin qui lui apporte de vastes possessions en Italie du nord, avec Suze, clef du passage du Mont-Cenis, Ivrée et Pignerol et lui donne cinq enfants :

-Pierre Ier de Savoie : futur 4e comte de Savoie.

-Amédée II de Savoie : futur 5e comte de Savoie

 -Othon ou Odon, évêque d’Asti.

-Berthe qui épouse en 1066 Henri de Franconie, futur empereur Henri IV 

-Adélaïde, qui épouse Guigues IV d'Albon, puis en 1067 Rodolphe de Rheinfeld-Souabe, duc de Souabe.

 

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne de 1056 à 1106 , roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils d’Henri III.

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

.Pierre Ier (1048-1078), comte de Savoie de 1060 à 1078

Fils d'Odon. Il obtient de l’empereur  Henri IV l’investiture du Bugey et du marquisat d'Ivrée.

.Amédée II (1050-1080), comte de Savoie de 1078 à 1080

Frère du précédent. Beau-frère de l’empereur Henri IV qui a épousé sa sœur Berthe. Il épouse  en 1065  Jeanne, la fille de Gérold II comte de Genève.  

L’empereur  Henri IV fait part devant la Diète de Worms de 1069  de sa volonté de répudier  sa sœur Berthe mais la Diète refuse de même que le pape refuse de le couronner d’autant qu’il engage avec lui la « querelle des investitures »  née du fait que les empereurs estiment qu’ils leur appartient et non au pape de choisir les évêques pour les investir du pouvoir temporel de comte  mais aussi par voie de conséquence de leur  pouvoir spirituel d’évêque.

Mais le pape Grégoire VII  finit par excommunier l’empereur Henri IV qui, malgré ses velléités de divorce d’avec Berthe est accueilli à Vevey par sa belle-mère Adélaïde et son  beau-frère Amédée II  puis dans leur château d’Evian à  Noël 1076, puis à Chignin, en 1077. Amédée II reçoit le Chablais en échange du droit pour Henri de passer  par le Mont-Cenis, pour se rendre  à Canossa...

Adélaïde et Amédée II servent de médiateurs entre l’empereur et le pape. Ils aident efficacement l'empereur qui les récompense en donnant le Bugey à Amédée II et en reconnaissant les droits et l'inféodation du marquisat d'Ivrée à Adélaïde de Suse.

L'apport politique essentiel du comte Amédée II, réside dans le début de la prise de conscience par les princes de la maison de Savoie, de l'importance de leur position géographique, au carrefour du Saint-Empire, des États pontificaux, de Venise, du royaume de France, mais surtout en tant que gardiens des passages alpins.

.Humbert II (v.1065 -1103) comte de Savoie, comte de Maurienne de 1080 à 1103, vicaire imperial

Fils d’Amédée II et de Jeanne de Genève, il épouse Gisèle de Bourgogne, fille  de Guillaume le Grand, comte de Bourgogne et de Macon

Il réussit aussi à marier sa fille Adèle avec le roi Louis VI le Gros engageant ainsi la maison de Savoie dans un début d’équilibre diplomatique entre le Royaume de France et l’Empire.

À son avènement, les terres d’Humbert II sont seulement constituées de la majeure partie de la vallée de la Maurienne, de la vallée de la Tarentaise (aux mains de l'archevêque), du duché de Turin, du Val d'Aoste, du marquisat de Suze.

Deux prélats, sont plus riches et plus puissants que lui, l'évêque de Maurienne, dont l'évêché a été refondé en 1061, et Héraclius, archevêque de la Tarentaise ; par ailleurs il doit se battre contre des petits barons, des grandes vallées alpines, relevant directement de l'empereur, avec à leur tête le baron Émeric de Briançon et de grands seigneurs, comme Aimon de Chambéry  et Aimon Ier de Genève. Héraclius veut asservir, toutes les populations et même les petits barons de son immense diocèse. Le peuple de Moûtiers se révolte, et se range avec une grande partie des petits barons sous le commandement   d’Emeric de Briançon qui bat les troupes de l'archevêque. Ce dernier fait appel à Humbert II qui vient pacifier la vallée de la Tarentaise, mais en profite pour faire valoir ses nouveaux droits de vicaire de l’empire qu'il vient d'obtenir de son oncle l'empereur Henri IV. Le peuple de Moutier  se rallie à lui. La puissance de l'archevêque est finalement réduite à ses seuls pouvoirs spirituels et à la seule propriété de ses domaines ecclésiastiques et des serfs y vivant.

En 1085, son oncle l’empereur Henri IV le confirme dans la possession du Bugey, l’investit du Marquisat d’Ivrée et lui reconnait la possession du Vieux Chablais ; il récupère également la plus grande partie du  pouvoir temporel de l’archevêque de Moutiers et de l’évêque de Saint Jean de Maurienne et obtient l’immédiateté impériale.

 

 .Henri V (1086–1125),roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1106 à 1125, empereur de 1111 à 1125.

Fils d’Henri IV.Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII. 

.Amédée III (v.1095- 1149) comte de Maurienne  de 1103  à 1148, vice-roi de Bourgogne en 1111, vicaire de l’empire

Fils d'Humbert II; il épouse d’abord la fille du comte de Genève.

En 1123, il se remarie avec Mahaut d’Albon, la fille du Dauphin du Dauphiné.

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie de Francie Orientale (Germanie ), roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137, empereur de 1125 à 1137

Amédée III doit lutter contre la tutelle de sa mère et de Louis le Gros. En 1128, il agrandit son domaine en ajoutant à son gouvernement – ce qu'on appelait le «  Vieux Chablais  » – la région s'étendant de l'Arve jusqu'à la Dranse d'Abondance, formant ainsi le «  Nouveau Chablais ». Il favorise la renaissance de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, dont il est l'abbé laïc et  fonde l'abbaye de Saint-Sulpice en Bugey, l'abbaye de Tamié, l'abbaye d'Hautecombe. 

Il combat les troupes du dauphin Guigues IV d’Albon lors du siège de Montmélian en 1142. Mais l'autorité impériale renaissante assure une paix durable.

C’est Amédée III qui en 1143 remplace son titre de comte de Maurienne pour celui de Savoie et modifie ses armoiries en introduisant la croix blanche correspondant au drapeau de guerre de l’empire déjà utilisé par l’Ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem crée en 1080.

Il participe en 1947 à la deuxième croisade au côté de son neveu le roi de France Louis VI et meurt à Nicosie en 1148.

 

.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190, roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190, empereur romain germanique de 1155 à 1190

 

.Humbert III (1136-1189)   comte de Savoie de 1149 à 1189

Comme son père Amédée III, il doit lutter contre le dauphin Guigues V d’Albon encore à Montmélian en 1153 et participe à la troisième croisade.

Il soutient le pape Alexandre III contre son empereur Frédéric Barberousse qu’il laisse cependant passer par le Mont Cenis en 1168 quand celui-ci est chassé par les Ligues Lombardes. 

Humbert croit pouvoir profiter de l’absence de son empereur  pour s’émanciper ; mal lui en prend car en 1174, Frédéric le met au ban de l’empire, fait bruler Suze et déclare vassaux immédiats les évêques de Moutiers (origine des armoiries de Moutiers pratiquement identiques à celles de Genève) et de Belley avant d’aller se rendre à Arles en 1176 pour se faire couronner roi de Bourgogne-Provence en présence de ses principaux vassaux du Royaume. 

En 1184, Frédéric Ier convoque une Diète très importante à Mayence en présence de plus de 40 000 seigneurs de tout l’empire au cours de laquelle il adoube ses fils Henri et Frédéric  les futurs Henri VI et Frédéric II. 

Le conflit ouvert entre le comte de Savoie et l’empereur Frédéric se poursuit sous le règne de l’empereur Henri VI et aboutit à la mise au ban de l’empire du comte de Savoie en 1187.

Sous le règne des Hohenstaufen, le lien de vassalité entre l’empereur et ses vassaux s’applique dans toute sa rigueur de sorte que les comtes comme le comte de Savoie n’exercent un semblant de souveraineté qu’en raison du seul éloignement géographique de leur empereur qui peut les traduire devant sa cour de justice, leur confisquer leur fief (son comté) et les mettre au ban s’il ne remplissent pas leurs obligations à son égard.

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 .Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédèric Ier

 

.Thomas Ier (1178 -1233) comte de Savoie de  1189  à 1233, vicaire en Lombardie

Fils d'Humbert III ; il commence à régner sous le règne de l’empereur Henri VI de Hohenstaufen et réussit à rentrer en grâce auprès de l’empereur grâce à l’intervention de son tuteur le marquis de Montferrat qui avait soutenu l’empereur contre son père. Il récupère le Piémont et est nommé par l’empereur vicaire en Lombardie.

 

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ), roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

Fils d Frédéric Ier

A la mort d’Henri VI  en 1197, ce n’est pas son fils Frédéric seulement âgé de 3 ans qui lui succède  mais en 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214

Otton est excommunié en 1211 par le pape ; soutenu par le roi de France Philippe Auguste, Frédéric de Hohenstaufen est élu comme nouveau roi des Romains en 1212.

Thomas soutient lui aussi Fréderic et fait le bon choix car Othon est battu à Bouvines en 1214 par Philippe Auguste  et c’est Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile qui devient empereur en 1211 en même temps donc que roi de Germanie, d’Italie (du Nord : ancien Royaume des Lombards) et roi de Bourgogne-Provence dont font partie les terres dont se trouvent investie la Maison de Savoie.

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

L’empereur organise le royaume d’Italie en huit vicariats et celui de Bourgogne-Provence en un  qu’il confie au Duc de Zärhingen, famille de Souabe ce qui place celui-ci au-dessus des comtes de Savoie, de Dauphiné, de Provence  et des princes-évêques.  En effet, le vicaire a la faculté de juger les causes en première instance, d’exercer le droit de grâce, de prescrire des règles de droit  supplantant les statuts communaux, d’imposer des taxes nouvelles. Le vicaire a également le droit de paix et de guerre. Il peut ajouter l’Aigle Imperial sur ses armoiries. 

Le 15 mars 1232, Thomas Ier achète au seigneur de Berlion la ville de Chambéry.

.Amédée IV (1197-1253) comte de Savoie de 1233 à 1253, vicaire général  de l’empereur pour le royaume d’Italie en 1248

Fils du précédent.

En juillet 1245, il va présenter ses hommages à Turin à l’empereur Frédéric II et se fait promettre par l’empereur la restitution de Rivoli.

Pendant les années suivantes, les liens qui unissent le comte à l’empereur ne cessent de se resserrer ; il obtient de l’empereur les titres de comte d’Aoste et du Chablais. 

En 1247, Amédée étant devenu un chaud partisan de l’empereur, il est convenu que Manfred, le fils de Frédéric et de Bianca Lancia, épousera Béatrice, fille du comte de Savoie : Manfred recevra immédiatement de l’empereur toute la terre qui s’étend de Pavie aux Alpes. Ce mariage est célébré l’année suivante.

Par voie de conquête, Amédée IV  augmente ses possessions dans le Viennois, le Lyonnais, en Piémont, en Ligurie et dans le Pays de Vaud avec le château de Moudon.

Amédée et son frère, Thomas de Savoie, comte de Flandre se trouve à la tête d’une assemblée de vassaux  qui rencontre à l’été 1248 à Verceil leur empereur Frédéric II.

Tomas est alors nommé vicaire général de l’empire pour l’Italie du Nord, depuis Pavie jusqu’aux Alpes, et reçoit en outre de nombreux fiefs, parmi lesquels les villes d’Ivrée et de Turin, ainsi que plusieurs châteaux ; en outre, Thomas et Amédée sont mandatés par  Frédéric pou entamer une nouvelle négociation avec le Pape. Thomas obtient le marquisat d’Ivrée en 1248 mais ne réussit pas à prendre Turin. Malgré néanmoins ses convictions gibelines, Amédée IV permet au pape Innocent IV en fuite de traverser ses terres.

L’empereur Fréderic II meurt en 1250 et sa mort  marque  la fin d’une certaine idée impériale qui avec l’affaiblissement progressif du lien vassalique va permettre aux ducs, comtes, princes-évêques, républiques  constituant  l’empire d’augmenter progressivement leur pouvoir et d’acquérir un début de souveraineté.

 

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

 

.Boniface  (1244- 1263) comte de Savoie de 1253 à 1263

Fils d’Amédée IV et de Cécile des Baux, il règne sous la tutelle de sa mère et de son oncle Thomas II, seigneur de Piémont, comte de Maurienne et comte de Flandres, qui meurt en 1259.

En 1258, sa grand-mère, Marguerite de Genève, comtesse de Flandres, en grande détresse par les divisions de ses fils, Pierre et Philippe de Savoie, demande du secours au roi Louis IX  qui envoie en Flandres, une armée sous le commandement de son frère, le comte Charles Ier d'Anjou (1227-1285).

Le comte Thomas II de Piémont et le jeune comte Boniface de Savoie se joignent à lui à Compiègne avec un corps de troupes savoyardes. La comtesse est rétablie sur son trône.

En 1263, Boniface de Savoie se décide de venger son oncle Thomas II de Piémont, tué par le parti des Guelfes triomphant à Turin. Vassal de l'Empereur, Boniface à la tête d'une armée savoyarde et de ses vassaux, dont le marquis de Saluces et Jean de Bourgogne, bat au Piémont les troupes  de Charles Ier d'Anjou à la bataille de Rivoli et met en place le siège de Turin. Mais, après quelques jours, arrivent au secours des assiégés, les troupes des Montferrains et des Astésans. Le combat est désespéré et Boniface est blessé et fait prisonnier, avec le marquis de Saluces. Il meurt cette même année en captivité, sans descendance.

.Pierre (1203-1268) seigneur de Vaud de 1233 à 1268, comte de Savoie,  d’Aoste et de Maurienne de 1263 à 1268

Initialement chanoine de la cathédrale de Valence et prévôt de la cathédrale d'Aoste, mais ne se sentant aucune vocation pour cet état, il demande un apanage à son frère Amédée IV et reçoit les terres, châteaux et mandements de Lompnes et de Saint-Rambert-en-Bugey, puis le château de Seyllon, celui de Coutey et toutes les terres que la maison de Savoie possède en Chablais, et dans le Pays de Vaud.

Son séjour en Angleterre auprès du roi Henri III lui permet de s’enrichir considérablement. Le 2 décembre 1241, il épouse  Agnès de Faucigny, qui lui apporte en dot, les baronnies de Faucigny, de Beaufort et plusieurs autres terres. Enfin il hérite en 1242,  de son frère Aymon, comte de Chablais. En 1250, il  oblige le comte de Genève à lui livrer tous ses châteaux depuis le Fort l'Écluse jusqu'à l’Aar. Il  oblige aussi l'évêque de Lausanne à lui remettre d'importantes seigneuries du Pays de Vaud. En 1253, Pierre II marie sa fille Béatrix (ou Béatrice) au Dauphin Guigues VII et lui offre le Faucigny en dot. Bien que Boniface ait des sœurs, que Thomas, son frère aîné déjà décédé ait des fils, la coutume savoyarde le fait hériter en tant que plus proche parent, la loi de primogéniture au second degré n'étant pas encore établie, il devient alors en 1263 le douzième comte de Savoie.

.Philippe Ier (1207-1285) , évêque de Valence de 1241 à 1267, prince-archevêque de Lyon de 1246 à 1267, puis comte de Bourgogne de 1267 à 1279 et 13e comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1268 à 1285.

Philippe épouse le 11 juillet 1267, la comtesse Alix de Bourgogne  ou Adélaïde, fille du comte Othon II de Bourgogne et de Béatrice II de Bourgogne. Par ce mariage sans enfants, il devient comte de Bourgogne, mais à la mort d'Alix, c’est Othon IV de Bourgogne (ou Othelin), né d'un premier mariage d'Adélaïde avec le comte Hugues de Bourgogne qui prend possession de la Bourgogne.

Devenu, comte de Savoie, à la mort de son frère Pierre II, il reçoit l'hommage  de Berne, de Nyon et de Morat. En revanche, malgré le traité que la ville de Genève avait conclu avec le comte Thomas Ier, le chapitre de la ville et l'évêque décident de s'allier secrètement au comte de Genevois.

Philippe Ier veut récupérer le Faucigny qui est devenu une enclave dans ses états. C'est l'origine du conflit entre le Dauphiné et la Savoie qui va durer cent ans.

 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

Après un Interrègne de 17 ans, les grands nobles se décident à élire plutôt qu’un duc puissant de Lorraine, de Souabe, de Franconie, de Saxe, de Bavière voire le roi de Bohème, un petit comte  moins puissant en pensant ainsi ne pas à devoir subir trop fortement l’autorité impériale comme sous les Hohenstaufen.

C’est ainsi qu’ils élisent en 1273, Rodolphe  Ier de Habsbourg,  né en 1218 dans le château de Habsbourg  (dans l’actuel canton d’Argovie en Suisse) et dont l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen  est le  parrain.

Et le 24 octobre  à Aix la Chapelle, Rodolphe est couronné roi des Romains conformément à la tradition qui veut depuis Charlemagne que le futur empereur soit roi des Romains et se voit remettre par l’archevêque de Cologne les emblèmes impériaux. Philippe Ier s’oppose à l’empereur Rodolphe, en Suisse et au Piémont, et parvient à conquérir Turin.

Depuis 1282, le comté de Savoie est en guerre contre une coalition regroupant Rodolphe Ier de Habsbourg roi des Romains, le dauphin de Viennois  et le comte de Genève, Amédée II. Lors de son avènement, Amédée V organise une trêve au mois d'août avec le Dauphin et le comte de Genève afin de régler sa succession.Un mois plus tard, le comte de Genève s'allie avec la Grande Dauphine

 

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298 

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

 

Sans enfant, le comte Philippe Ier choisit lui-même son successeur parmi ses nombreux neveux Amédée le futur Amédée V, fils de Thomas II de Piémont, comte de Flandre.

.Amédée V (1249-1323)    comte de Savoie , princed’empire de 1282 à 1323 

Fils de Thomas II de Piémont. Epoux en seconde noce de Marie de Brabant

En 1305  le comte Amédée V,  s’était  rendu à Avignon demander au pape Clément V de reconnaitre son beau-père Henri de Luxembourg, époux de Marguerite de Brabant, parents de sa seconde épouse Marie comme roi des Romains  et  lui proposer de faire élire son neveu Louis II de Savoie, sire de Vaud comme sénateur  de  Rome (en souvenir des deux consuls de l’ancienne Rome on élisait deux sénateurs mais depuis 1192 on n’en élisait plus qu’un, lequel nommé pour 6 mois à 5 ans, avait pouvoir d’administrer Rome, de battre monnaie ; il habitait au capitole et s’il était reconnu intègre avait le droit d’ajouter à ses armoiries le sigle du Senat Romain S.P.Q.R) ; souverain de Rome, il était sous suzeraineté commune du pape et de l’empereur et venait immédiatement après eux en rang et  dignité).  

Henri est donc élu roi des Romains en 1308 et de  retour d’un pèlerinage en 1309 à Saint Maurice d’Agaune sur la tombe de son ancêtre  Sigismond, il est accueilli au

château d’Evian par son vassal le comte Amédée V de Savoie.

 

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313,  empereur de 1311 à 1313

Louis II est  élu sénateur en 1310. Grâce à lui, Henri VII  peut le 23  juin, accompagné par son frère l’archevêque de Trèves, son beau-frère  Amédée V et Louis II de Vaud,  être couronné  empereur par le pape dans la basilique Saint Pierre.

Après la mort d’Henri VII, le pouvoir impérial se défait en Italie et à l’exception de celle que les empereurs continuent d’exercer sur leurs vassaux, le comte de Savoie, pour les terres dont il est investi dans le royaume d’Italie (du Nord) et le duc de Milan, les empereurs auront de plus en plus de difficultés à y exercer leur autorité.

En 1320, lassé de la  guerre d'usure entre la Maison de Savoie et celle du Dauphiné à propos de la Baronnie du Faucigny, Amédée V de Savoie veut frapper un grand coup pendant la minorité de Guigues VIII. Les années suivantes les échauffourées se multiplient. Mais  Amédée V meurt en 1323.

.Édouard de Savoie (1284- 1329comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne 1323 à 1329.

Fils aîné d’Amédée V et de Sibylle de Baugé. Epoux  de Blanche de Bourgogne (1288-1348), elle-même fille de Robert II, duc de Bourgogne

Reprenant la politique d’Amédée V, Édouard, allié à Guichard le Grand, sire de Beaujeu, décide le 7 aout 1325 d'investir le château de Varey, propriété du comte de Genève Amédée III, allié du Dauphin Guigues VIII.

Au côté de Guigues  se trouvent notamment :

.Hugues de La Tour, seigneur de Faucigny, oncle du jeune Guigues, mais aussi beau-frère d'Édouard de Savoie par son mariage avec Marie de Savoie.  

.Amédée III de Genève, héritier des comtes de Genève et aussi neveu d'Édouard.                     

.Hugues de Genève, capitaine belliqueux de la ligue anti-savoyarde.                             

.Hugues de Joinville, seigneur de Gex.                                                                          .

.ymar de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois                                                       

Raymond IV de Baux, prince d'Orange, cousin par alliance de Guigues.                                   

.Jean II de Chalon-Arlay, époux en seconde noces de Marie de Genève, fille d’Amédée III de Genève.

Du côté d’Edouard, se trouvent :

.Guichard IV le Grand, sire de Beaujeu, allié de longue date de la maison de   Savoie, et intéressé au premier chef par la prise du château de Varey.                                   

.Jean II de Châlon, comte d'Auxerre, dont la mère est une sœur d’Édouard.                  

.Robert de Bourgogne, comte de Tonnerre, frère du duc régnant Eudes IV de Bourgogne.                                                                                                                        

 .des vassaux suisses.

Edouard perd la bataille mais parvient à s’échapper tandis que Robert de Bourgogne, Jean de Châlon  et Guichard de Beaujeu sont faits prisonniers et devront payer de fortes rançons.

Trois ans plus tard, Edouard se  distingue dans l'armée de Philippe VI de Valois à la bataille de Cassel, en 1328.

Sans fils, c’est son frère Aymon qui lui succède.

.Louis IV de Bavière (1282-1347), roi de Francie Orientale de 1314 à 1347, roi de Bourgogne-Provence de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314   puis empereur de1328 à 1347  roi d’Italie de 1328 à 1347

.Aymon de Savoie (1291- 1343),  comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1329 à 1343.

Fils cadet d'Amédée V, Il épouse le 1er mai 1330, Yolande de Montferrat, fille de Théodore Ier Paléologue, marquis de Montferrat.

Aymon passe les premières années de son règne à combattre le dauphin Guigues VIII.  À la mort de ce dernier, il conclut avec le nouveau dauphin Humbert II, le traité de Chapareillan signé en 1334 dans lequel il reconnait le Rhône comme frontière entre la Savoie et le Dauphiné septentrional.

Aymon désigne Louis II de Savoie comme tuteur du jeune Amédée VI et c’est Louis II qui administre la Savoie de 1343 à 1348.

Un an avant sa mort en 1347, Charles IV de  Luxembourg, roi de Bohême, est élu empereur.

 

.Charles IV de.Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1347 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378

Dans cette première moitié du XIV° siècle, les tensions entre les vassaux des comtes de Savoie et les archevêques se multiplient. La ville de Moûtiers est prise en octobre-novembre 1335 et les fortifications sont démantelées[].

Durant la guerre de Cent Ans, il aide Philippe VI de Valois, roi de France, à combattre Édouard III, roi d'Angleterre et participe notamment à la guerre des Flandres.

.Amédée VI dit le comte vert (1334-1383), comte de Savoie, de Maurienne et d’Aoste de 1343 à 1383,  vicaire impérial pour le Royaume de Bourgogne-Provence de 1365 à 1367 

Fils du précédent. Il épouse en 1355, Bonne de Bourbon, fille de Pierre Ier, duc de Bourbon et d'Isabelle de Valois. 

La cession du Dauphiné, terre impériale en 1349 au fils du roi de France par le dernier dauphin, lui apparait dangereuse pour la Savoie car l’empereur Charles IV de Luxembourg  était susceptible de céder le vicariat sur le Dauphiné voire sur le Royaume de Bourgogne-Provence. Prince  avisé, Amédée VI préfère la suzeraineté impériale éloignée à celle proche du roi de France sous laquelle à l’évidence le Dauphiné va passer, après le Vivarais, le Lyonnais et le Forez  40 ans plus tot. Pour lui, ce lien avec l’empire est une précieuse garantie d’indépendance vis-à-vis du royaume de France centralisateur ou le roi tend à devenir le souverain de tous  ses sujets et plus seulement comme l’empereur celui de ses vassaux directs. 

Sous son règne, les Etats de Savoie représentent une dizaine de Baillages :

. la Savoie propre ou Savoie ducale avec dix sept châtellenies.

. le Chablais avec le château de Chillon et ses treize châtellenies

. le Val de Suze avec Avigliana et ses trois châtellenies

. le Val d’Aoste avec Chatel-Argent-Villeneuve et ses cinq châtellenies

. le Bugey-Valromey avec Château de Rossillon-Saint Germain et ses sept châtellenies.

 .la Novalaise avec Voiron partagée en huit châtellenies.

 .la Bresse avec Bourg, les Dombes  comprenant dix châtellenies.

. la Baronnie de Gex, la Valbonne

. le Faucigny avec Chatillon/Cluses avec onze châtellenies

Et ce, sans compter les Etats de Vaud.

En 1361, fait historique peu connu et dont les conséquences sont difficiles à analyser, Amédée envoie un représentant auprès de l’empereur Charles IV de Luxembourg pour obtenir que ses possessions ne fassent plus partie du Royaume de Bourgogne- Provence (dont une bonne partie déjà du territoire a été annexé de fait par le royaume de France) mais soit rattachées directement à l’empire ce que l’empereur fait par un diplôme du 17 mai 1361. Pourtant Charles IV de Luxembourg, quatre ans plus tard, entend bien marquer qu’il est toujours en droit roi de Bourgognes-Provence et décide comme l’avait fait avant lui Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse de se faire couronner à Arles dans la cathédrale Saint Trophime de la couronne de Bourgogne-Provence. Amédée VI doit venir l’accueillir à Morat aux portes de ses Etats de Vaud le 4 mai 1365 ; ils sont à Chambéry le 11 mai et le 13 mai, l’empereur confère le vicariat d’empire sur le Royaume de Bourgogne-Provence à Amédée VI ; désormais, c’est lui qui recevra à la place de l’empereur l’hommage des évêques de Sion, de Tarentaise, de Maurienne, de Genève, Lausanne, Belley, Macon, Lyon, Grenoble, Ivrée, Aoste et Turin pour leur pouvoir temporel de comte. Puis Amédée VI accompagne son suzerain  jusqu’à Arles ou celui-ci se fait couronner le 4 juin.  A leur retour par Genève, ils entendent les vives protestations de l’évêque Alamand de Saint Jeoire qui proteste contre le vicariat  d’Amédée qui lui enlève son immédiateté impériale. Là comme l’avait fait avant lui son ancêtre l’empereur Henri VII, Charles IV demande à Amédée de l’accompagner à Saint Maurice sur la tombe de son ancêtre Saint Sigismond (roi des Burgondes) ou ils arrivent le 21 juin. Enfin Charles et Amédée se rendent au château de Romont ou ils se quittent. Dès son arrivée à Berne, Charles adresse une série de lettres patentes aux évêques et seigneurs qui dépendaient désormais de son nouveau vicaire ne tenant aucun compte des récriminations de certains.

Mais en 1367, tenant compte de la véritable révolte que cette nomination suscite, l’empereur finit par révoquer le vicariat sur les princes ecclésiastiques ce qui n’entraine, à quelques exceptions près, guère de changement car entretemps beaucoup s’était trouvé devant le fait accompli qui, comme chacun sait, prime le droit

Quelque temps avant sa mort en 1378, Charles IV, comme l’avait sans doute appréhendé dès 1361 Amédée VI,  constitue son neveu le dauphin Charles (futur roi de France Charles VI) pour son vicaire et lieutenant dans le royaume de

de Bourgogne-Provence.

 

.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400,

Fils de l’empereur Charles IV.

 

.Amédée VII de Savoie, dit le comte Rouge, (1360-1391), comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1383 à 1391.

Fils d'Amédée VI ; il épouse Bonne de Berry, fille de Jean de France, duc de Berry et duc d'Auvergne, et de Jeanne d'Armagnac qui était petite-fille du roi de France Jean II le Bon.

 

 .Robert Ier de Bavière ouRuprecht III de Palatinat (1352-1410); comte palatin du Rhin  de 1398 à 1410 , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1398 à 1410    , empereur de 1401 à 1410

 

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437)  ,roi de Hongrie  de 1387, roi de Francie Orientale( Germanie) à partir de 1411, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur de 1433.à 1437

 

.Amédée VIII ( 1391-1439) , comte de Savoie (1391-1416) duc de Savoie( 1416-1439)  comte de Genève ( 1424- 1439)  pape sous le nom de Félix V ( 1439-1449)  évêque de Genève (1449-1451)

Fils d'Amédée VII ; il épouse Marguerite de Bourgogne, fille du duc de Bourgogne Philippe le Hardi.

Il n’a que huit ans quand il devient comte  et a pour tutrice  sa mére  Bonne de Berry. Une lutte pour la régence intervient entre celle-ci et sa grand-mère Bonne de Bourbon. Les Bourbons l'emportent et la grand-mère d'Amédée reste régente jusqu'en 1393. La régence du comté de Savoie passe alors au duc Philippe II de Bourgogne, qui fiance immédiatement sa fille Marie au jeune Amédée.  Ce n'est qu'en 1398 que cette période de régence prend fin. Mais même après avoir quitté la régence, sa grand-mère et son beau-père conservent une influence importante sur lui. Longtemps après la mort de Philippe II, quand Philippe III devient duc de Bourgogne, Amédée fait passer huit cent de ses soldats (sous le commandement du sire de Salenove) au service de la Bourgogne, et il saisit toutes les occasions de réconcilier le duc de Bourgogne avec le roi de France.

En 1402, l'enclave du Genevois (avec Genève, puis Annecy) tombe sous sa souveraineté, suite à la mort du dernier comte.

En 1410, il envisage un pèlerinage à Jérusalem mais y renonce finalement.  En effet, des émeutes agitent alors Paris, suite à l'opposition entre les partis ennemis, Armagnacs (auquel appartient le duc de Berry, oncle maternel d'Amédée) et Bourguignons (dirigés par le duc de Bourgogne, beau-frère d'Amédée).

Le comte de Savoie préfère se rendre avec ses soldats dans son hôtel de Gentilly, au sud de Paris, et participe à la signature du traité de Bicêtre, qui ramène temporairement le calme dans la ville et en France.

Ses armées contrôlent le val d'Ossola, en 1411, permettant le contrôle du Simplon (perte du territoire en 1417). Et en 1413, Il obtient l'apanage définitif du marquisat de Saluces.

C’est l’empereur,  Sigismond  de Luxembourg  qui élève à Chambéry en 1416  Amédée VIII  à la couronne ducale ce qui  consacre le développement de la puissance des comtes de Savoie et l’accroissement de leur souveraineté.

En 1435, alors que le duc Philippe III de Bourgogne cherche à prendre ses distances avec ses alliés anglais, Amédée, son oncle, sert de médiateur entre Français, Anglais et Bourguignons, dans une conférence à laquelle participent quasiment tous les royaumes concernés par la guerre de cent ans (France et Angleterre, mais aussi Aragon, Castille, Portugal, Écosse, et même des pays d'Europe centrale et orientale, comme le saint empire romain germanique et la Pologne). Le Traité d'Arras est signé suite à cette conférence.

.Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439(Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439,roi des Romains  (empereur) de 1438  à 1439, roi de Bohême de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439,

.Louis Ier de Savoie (1413- 1465),  duc de Savoie, de Chablais et d'Aoste, de Piémont, d'Achaye et de la Morée, comte de Genève, de Nice, de Vintimille, de Bagé, de Romont, de Valentinois et comte de Diois, baron de Faucigny, de Vaud et de Gex, seigneur de Bugey, de Beaufort, Verceil et Fribourg, marquis de Suze, prince et vicaire du Saint-Empire de 1439 à 1465

Fils d'Amédée VIII et de Marie de Bourgogne. Il épouse en 1433, Anne de Lusignan, (1419 -1462), fille de Janus, roi de Chypre et roi titulaire de Jérusalem, et de Charlotte de Bourbon. Le mariage est célébré par l'archevêque de Tarentaise et les réjouissances se déroulent au château de Chambéry. Parmi les invités présents, ses meilleurs amis et proches parents, le duc Philippe III de Bourgogne, le duc René Ier de Bar, le comte de Nevers et le comte de Clèves, son père le duc Amédée VIII, sa sœur, Marguerite de Savoie, le prince d'Orange, l'ambassadeur du roi de France, Christophe d'Harcourt.

 Les douze provinces, possessions de la maison de Savoie sont représentées ainsi que le royaume de Chypre par des délégations, ainsi que les Ordres chevaleresques de la Toison d'or pour la Savoie, la Bourgogne et l'Autriche.

Après son veuvage, son père a abandonné ses fonctions ducales pour se tourner vers la religion. Dès 1434, Amédée IX administre les États de son père sous le titre de prince de Piémont. Il doit subir les intrigues de l’entourage chypriote de son épouse mais aussi les ambitions de ses voisins français et milanais. Il doit ainsi renoncer au Valentinois et ne peut s'emparer du duché de Milan à la mort du dernier Visconti.

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493

Son père Amédée VIII est élu (anti)pape en 1439 et  abdique alors du duché en sa faveur.  Une de ses filles Bonne de Savoie épousera deviendra duchesse de Milan en épousant le duc Galèas Marie Sforza le 24 avril 1467.

.Amédée IX de Savoie (1435-1472), duc de Savoie, prince de Piémont, comte d'Aoste et de Maurienne de 1465 à 1472.

Fils de Louis Ier et d'Anne de Lusignan. Epoux de Yolande de France, fille du roi Charles VII et donc sœur du  roi Louis XI.

 

 

Après l’échec de la tentative du grand-père  de Marguerite, Charles le Téméraire,  cette alliance entre  Habsbourg-Bourgogne et Savoie aurait peut-être pu permettre si Philibert n’était pas mort dès 1504  d’obtenir  la couronne du Royaume de Bourgogne-Provence qui comprenait encore le comté de Bourgogne (Franche-Comté) le Pays de Vaud savoyard, le  Pays de Gex, le  Chablais, le Genevois, le Faucigny, la Bresse, le Bugey, le Valromey, la Savoie propre, la Maurienne et Genevois, le Faucigny, la Bresse, le Bugey, le Valromey, la Savoie propre, la Maurienne et de la Tarentaise.

Après sa mort, la Maison de Savoie prend vraisemblablement conscience qu’elle n’obtiendra jamais cette couronne royale de Bourgogne- Provence et reporte son ambition légitime vers l’Italie ou  à partir de ses possessions dans le Royaume d’Italie (du Nord)  elle dispose  de plus de chances de succès.

 

. Charles III dit le Bon (1504- 1553), duc de Savoie de 1504 à 1553  

Il succède à son frère Philibert comme  duc de Savoie. Il doit commencer son règne par s'imposer face aux exigences, de sa demi-sœur Louise de Savoie  qui veut hériter le duché, de son frère bâtard René qui demande des fiefs, et de son frère Philippe qui soutient Louise et René.

Lorsque son neveu  François Ier, fils de Louise de Savoie, devient roi de France en 1515, il hésite à prendre partie entre lui et son empereur Maximilien et ne cherche pas comme les Confédérés suisses à s’opposer  au passage des troupes de François  Ier  vers l’Italie ou celui-ci veut s’emparer du Duché de Milan qu’il estime avoir hérité.  François Ier gagne la bataille de Marignan en 1515 contre les armées de l’empereur  Maximilien de Habsbourg et celles du pape.  Mais en 1519, c’est Charles de Habsbourg  qui est élu empereur sous le nom de Charles Quint et non François.

 .Charles de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500 -1558) roi de Germanie de 1519 à 1556, roi d’Espagne de 1516 à 1556, roi d’Italie de 1530 à 1556, roi de Sicile de 1516 à 1556, couronné roi de Bourgogne-Provence en 1536, empereur de 1519 à 1558

Sans armée et sans grands moyens, le duc  Charles III  change  régulièrement d'alliance, entre  François Ier et Charles Quint.

En 1525  Charles Quint  bat avec ses armées impériales François Ier à Pavie  et l’emmène prisonnier à Madrid ou ils signent en 1526 le traité de Madrid : pour sa libération François Ier doit payer une colossale rançon réunie par sa mère Louise de Savoie, renonce au Duché de Milan et accepte que Charles Quint reçoivent le Duché de Bourgogne.

Mais rentré en France, François renie sa signature et  en 1536, Il engage la 9 iéme guerre d’Italie pour reconquérir le duché de Milan et décide avec ses alliés de fait, Berne, Fribourg et Valais, l’occupation des territoires savoyards sans rencontrer aucune résistance,  (cantons qui se  considèrent toujours pourtant en droit comme sujets de l’empereur).

Dans le pays de Vaud et le Genevois, l'autorité du duc est mise à mal. La cité de Genève se révolte et Charles III lui impose un blocus; pour s'en dégager, la cité fait appel aux Bernois, qui après quelques tergiversations passent à l'attaque, et conquièrent le Pays de Vaud. Charles III, incapable de réagir, brandit la menace de faire intervenir  Charles-Quint dont il est le vassal, mais ce dernier est bloqué à Naples. Profitant de la situation,  François Ier  réclame l'héritage de sa mère, Louise de Savoie, sur la Bresse et le Faucigny. Il franchit la frontière ouest et ses troupes prennent les capitales, Chambéry, puis Turin.

Charles III se trouve privé  de la plupart de ses États, ne conservant que le comté de Nice et la Vallée d'Aoste et finit par se réfugier à Verceil/Vercelli.

Pendant  cette occupation de la Savoie, le roi François Ier, par un édit royal du 6 janvier 1539, crée un Parlement de Savoie ce qui constitue un acte de souveraineté dans la mesure ou il devient la juridiction de dernier recours dans les possessions de la  Maison de Savoie  ( ce qui ne signifie pas pour autant que les ducs de Savoie dans leur litige avec d’autres maisons possessionnées de l’empire  ou vis-à-vis de l’empire ne continuent pas de relever eux de la justice impériale à la différence des litiges par exemple entre les 13 cantons de la Confédération suisse).

Charles Quint, trop occupé en Italie,  n’a pu aider militairement Charles III mais a néanmoins, à la Diète de Spire de 1545,  enjoint sans succès aux Bernois, aux Fribourgeois confédérés, qui restent ses sujets, de même qu’à l’évêque de Sion, de lui restituer ses territoires.

Charles III reste réfugié à Vercelli jusqu’à sa mort en 1553.

.Emmanuel-Philibert (1528- 1580), duc de Savoie de 1553 à 1580, gouverneur des Pays-Bas de 1555 à 1580

A dix-sept ans, en mai 1545, il part rejoindre l'empereur qui s'apprête à combattre la ligue de Smalkalde. C'est le début d'une longue aventure militaire. Charles Quint lui donne sa chance et, à la bataille de Muhlberg, le 13 avril 1547, Emmanuel-Philibert commande l'arrière-garde de l'armée impériale. En 1553, Charles Quint le nomme, à vingt-cinq ans, capitaine général de l'armée des Pays-Bas. Après la mort de son père, survenue le 16 septembre 1553, il est officiellement investi du duché de Savoie par Charles Quint le 15 juillet 1554. Le 27 octobre 1555, Philippe II le nomme gouverneur des Pays-Bas.

 Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564)  archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564, empereur de  n1556 à 1564. 

Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille puis d'Aragon, et frère cadet de Charles Quint.

Ferdinand Ier de Habsbourg, ainé de Charles Quint lui succède après l’abdication de ce dernier en 1556. Charles Quint partage alors ses possessions entre son frère Ferdinand et son fils Philippe II qui devient roi d’Espagne mais reçoit également l’héritage bourguignon qui continue de relever de l’empire.

L’année suivante le 10 aout 1557,le duc  Emmanuel-Philibert de Savoie, Général des armées impériales au service du neveu de l’empereur Ferdinand, le roi d’Espagne Philippe  II, bat à Saint Quentin les troupes du roi de France Henri II qui a succédé à  François Ier. 

Par le Traité de Cateau-Cambrésis de 1559, la France doit évacuer la partie des territoires savoyards qu’elle occupe depuis 1536. Par le Traité de Lausanne de 1564 avec les Bernois, ceux-ci  restituent  Pays de Gex, partie du Genevois et du Chablais qu’ils occupent depuis 1536 mais conservent les Etats de Vaud que, sans doute pour les raisons sus-exposées ou par crainte de  la puissante grandissante de Berne alliée à Genève passée à la Réforme, Emmanuel-Philibert ne se bat  pas pour conserver alors pourtant qu’ils avaient servi de base de développement depuis trois siècles à la Maison de Savoie  (depuis le château de Chillon).

Enfin cinq ans plus tard, par le Traité de Thonon  de 1569, la Savoie  récupère le reste du Chablais sauf la partie qui deviendra Bernoise puis Vaudoise  (au nord du Rhône de Chillon à Saint Maurice) et celle qui sera conservée par le Valais (au sud du Rhône de Saint  Gingolph – Chatel à Saint-Maurice).

Profondément attaché à l’appartenance de la Savoie à l’Empire romain germanique, mais ne croyant plus à la pérennité de son Royaume de Bourgogne-Provence (dont l’empereur Charles Quint avait pourtant tenu à se faire couronner à Aix en Provence en 1536)  qui subit ces nouvelles amputations au profit des Confédérés,  Emmanuel- Philibert décide de transférer  sa capitale de Chambéry à Turin. Sous son règne on assiste au début de la centralisation sur cette ville de l’administration des Etats savoyards.

 

 .Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612

Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.

 

.Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1580- 1630), duc de Savoie de 1580 à 1630

Fils d’Emmanuel-Philibert.

Un peu étrangement par rapport à ce qui vient d’être dit, Il conserve le vieux rêve de reconstituer à son profit le Royaume de Bourgogne-Provence ; mais son espoir s’avère vain.

Allié à l'Espagne par son mariage, il profite des guerres de religion pour s'emparer  en 1588 du marquisat de Saluces  et reçoit en 1590 des Ligueurs le titre de comte de Provence. Il envahit de nombreuses fois le Dauphiné et pousse même jusqu’à Fréjus en 1590, s’emparant de Draguignan et d’Aix[], mais il est battu le 17 septembre 1591 à Pontcharra par Lesdiguières.   Il attaque à nouveau les possessions françaises, et prend le fort d'Exilles en 1593.

Mais le roi de France Henri IV, après avoir envahi la Savoie et le Piémont (deuxième occupation) se fait céder le Bugey, le Valromey et le pays de Gex par le traité de Lyon en 1601 mais en échange, le marquisat de Saluces devient définitivement une possession de la Maison de Savoie.

Suit la tentative de décembre 1602 de reprendre Genève qui aboutit au Traité de Saint Julien de 1603 par lequel la Savoie renonce définitivement à cette ville; deux traités qui ne font qu’accentuer le glissement de la destinée vers l’Italie de la Maison de Savoie.

Charles Emmanuel  est ensuite le jouet entre les politiques de Richelieu et  d’Olivares, ministres des rois des Habsbourg d’Espagne qui sont possessionnés dans le nord de l’Italie.

 

.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autricheroi de Germanie de 1612 à 1619, ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619

Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II

.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche,roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 ,empereur de 1619 à 1637.

 

Alors qu’il a des prétentions sur le marquisat de Montferrat à la mort du marquis en 1627, le duc de Savoie Charles-Emmanuel se rend compte que Richelieu soutient les droits de Gonzague de Nevers, instrument du roi de France contre les Habsbourg. Il se tourne alors vers eux et  déclare la guerre au roi Louis XIII ;  l’empereur Ferdinand II occupe le marquisat  mais  les armées royales fondent sur Suze en mars 1629 obligeant le duc à signer un armistice, la Paix de Suze. L’année suivante Charles Emmanuel rompt l’armistice soutenu par l’empire mais Louis XIII occupe toute la Savoie  (c’est la troisième occupation par la France) et s’emparent en Piémont de Pignerol, Suze, Saluces, Briguéras….

Charles Emmanuel meurt cette année 1630. 

.Victor-Amédée Ier de Savoie (1587- 1637), duc de Savoie de 1630 à 1637

Fils du précédent, 

Victor-Amédée doit signer le Traité de Cherasco le 6 avril 1631; au bout de 9 années, le roi de France Louis XIII rend la Savoie à son souverain sans la forteresse de Pignerol. 

Bien qu’aimant la paix  Victor-Amédée est entrainé  par Louis XIII et la Hollande dans la guerre de Trente Ans commencée en 1618 dans laquelle  Louis XIII, époux d’Anne d’ Autriche (de Habsbourg) s’est trouvé lui-même entrainé à partir de 1635 contre l’empire (Habsbourg d’Autriche) et contre l’Espagne (Habsbourg d’Espagne) ; c’est en marchant sur Milan qu’il meurt en 1637.

 

.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie et de Bohême,  empereur de 1637 à 1657

 

.François-Yacinthe de Savoie  (1632 -1638), duc de Savoie de 1637 à 1638

Fils du précédent, Il ne règne que quelques mois.

.Charles-Emmanuel II de Savoie (1634-1675) duc de Savoie de 1638 à 1675

Il succède à l'âge de quatre ans à son frère François-Hyacinthe et sous  la régence de sa mère Christine de France, fille d’Henri IV,  et donc sœur de Louis XIII, qui exerce la régence dans la même situation qu’avait connue avant elle Yolande de Savoie, sœur de Louis XI. 

Mettant fin à la guerre dite de Trente Ans, les traités de Westphalie  signés en 1648 amènent  l’Empire à la création de l’Electeur de Hanovre  comme Huitième  Electeur et accordent l’indépendance de l’empire aux Pays Bas (future Belgique, Luxembourg et  Pays Bas) et à la Confédération Suisse  mais  pas à la  Savoie que le duc Charles Emmanuel II ne demande d’ailleurs pas. Peut être parce que l’article VIII de l’un des deux  traités place désormais sur un pied d’égalité à l’intérieur de l’empire, les princes, les villes libres et l’Empereur.

Preuve du maintien de la Savoie dans le Saint Empire, Charles est présent  au côté notamment des évêques de Worms, de Spire, Strasbourg et de Bâle, du prince de Salm et de la ville libre de Francfort dans le matricule impériale de 1654 pour l’investiture par l’empereur Ferdinand III de Habsbourg de son duché, du Piémont et de quelques autres fiefs du Montferrat même s’il ne reconnait plus l’autorité de la Chambre impériale et ne paye plus le Mois Romain.

.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à1705,roi de Hongrie et de Bohême  ,empereur de 1658 à 1705

.Victor-Amédée II de Savoie (1666-1732) duc de Savoie et prince de Piémont de 1675 à 1732, roi de Sicile de 1713 à 1720, puis roi de Sardaigne de 1720 à 1730.

Fils de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Marie Jeanne Baptiste de Savoie, duchesse de Genève et d'Aumale.

Victor-Amédée II, devenu majeur en 1684, c’est lui qui règne en Savoie ; la même année, il épouse sa cousine Anne d’Orléans  fille de Philippe d’Orléans (frère de Louis XIV) et d’Henriette d’Angleterre (nièce de Christine de France).

Il se montre tout d’abord très docile à la politique française puis décide d’entrer dans la ligue d’Augsbourg qui oppose Louis XIV  (allié aux turcs comme l’avait fait avant lui François Ier) à l’empire (Habsbourg d’Autriche), à l’Espagne (Habsbourg d’Espagne) à l’Angleterre et à la Hollande.

En 1690, il déclare la guerre à la France ce qui vaut à la Savoie une nouvelle occupation  (la quatrième) par la France ; ses troupes et celles de son cousin le Prince Eugène de Savoie-Carignan,  attaquent en 1692  le Dauphiné mais elles sont battues le 4 octobre 1693 à La Marsaille, année ou le Prince-Eugène est nommé par l’empereur à la tête des armées impériales.

Victor-Amédée passe sans complexe dans le camp de la France sans attendre la fin de cette guerre.

Le traité de Turin de 1696 met fin aux opérations et à l’occupation de la Savoie et permet à la Savoie de récupérer la forteresse de Pignerol. Cette guerre dite de neuf ans  ou de la Ligue d’Augsbourg se termine  par le traité de Ryswick de septembre-octobre 1697 par lequel Louis XIV annexe définitivement Strasbourg et toute la Basse-Alsace (les 4/5 de l'Alsace). Louis XIV accepte de mettre fin à l'occupation militaire du duché de Lorraine, mais Sarrelouis est définitivement cédée à la France.

Les violences des armées françaises dans le Palatinat qui se  retrouve totalement dévasté et ses populations décimées font néanmoins perdre à Louis XIV  tous les espoirs formés par Mazarin quarante plus tôt d’une élection à la dignité impériale.

Le 1er novembre 1700, le roi d’Espagne Charles II de Habsbourg meurt sans successeur. Les deux principales familles régnantes d'Europe, celle de France  et celle d'Autriche, toutes deux très apparentées à Charles II, revendiquent alors le trône.

Charles II a légué sa couronne par testament à Philippe, duc d'Anjou, petit-fils du roi de France Louis XIV (Bourbon  mais également Habsbourg  par sa mère Anne d'Autriche, petit-fils du roi Philippe III d'Espagne, donc cousin germain de Charles II). Philippe, âgé de 17 ans, va à Madrid où il est couronné sous le nom de Philippe V.

Toute l'Europe se sent menacée par l'alliance dynastique de la France et de l'Espagne, d’autant plus forte que, par lettres patentes du 1er février 1701, Louis XIV reconnaît le droit de Philippe V à succéder à la couronne de France. C’est la cause d’une nouvelle guerre dite de Succession d’Espagne. Victor-Amédée II la commence au côté de Louis XIV mais celui-ci qui connait sa facilité à changer de camp,  prend la précaution en septembre 1702 de faire  désarmer ses troupes. Victor-Amédée revient alors dans le camp de l’empire et obtient en 1703 le  marquisat de Montferrat.  Mais  Louis XIV fait occuper une nouvelle fois (la cinquième) la Savoie et s’empare les unes après les autres de ses places fortes ; ce n’est que grâce à l’intervention du Prince Eugène que le 7 aout 1707  Turin assiégé est sauvé.

 

.Joseph Ier de Habsbourg (1678-1711), archiduc d’Autriche en 1705, roi de Germanie de 1690 à 1711,roi des Romains  le 24 janvier 1690, empereur de 1705 à 1711, roi de Hongrie et de Bohême  , roi de Croatie

Fils de l’empereur Léopold Ier

 

Charles VI de Habsbourg (1685- 1740) empereur de 1711 à 1740

Au congrès d'Utrecht, qui réunit les belligérants depuis janvier 1712, chacun essaie de trouver une sortie honorable. Philippe V conserve le trône d'Espagne, toutefois il doit renoncer, pour lui et pour sa descendance, au trône de France même dans le cas où les autres princes de sang français disparaîtraient. De la même manière, la France conserve toutes les conquêtes de Louis XIV (Flandre française, Roussillon, Lille, Artois, Franche-Comté, Alsace). Les combats cessent définitivement en 1713, après une campagne militaire en Allemagne victorieuse pour Louis XIV.

L’électeur de Brandebourg reçoit la couronne de Prusse tandis que le Duc de Savoie Victor-Amédé II, avec le soutien du Prince Eugène de Savoie-Carignan gagne, les provinces italiennes  d'Alexandria  et de Valesia, non pas la couronne du Royaume des Lombards (Italie du Nord) mais celle  de Sicile  et  se fait couronner dans la cathédrale de Palerme ou s’était fait couronner l’empereur  Frédéric II de Hohenstaufen  (qui y a son tombeau).

Le 6 mars 1714 est signé le Traité de Rastatt  qui  marque pour les Habsbourg d’Autriche un agrandissement de leurs États héréditaires mais au détriment de la puissance impériale.

Cinq ans après le  traité d’Utrecht de 1713, le  traité de Londres de 1718 prévoit qu’en 1720, Victor Amédée II  roi de Sicile doit échanger sa couronne de Sicile  contre celle de Sardaigne avec l’empereur Charles VI de Habsbourg : la Sardaigne, le Piémont  et la Savoie constituent  alors ce qu’on appelle les Etats Sardes et non pas l’Etat Sarde. Chacun de ces Etats sardes a  un statut international différent dans la mesure ou le duché de Savoie continue d’appartenir au Saint Empire Romain Germanique  et le roi, comme duc, participe toujours aux Diètes Impériales  de Ratisbonne     (ou se tiennent toutes les Diètes d’empire après 1648) comme ancien territoire ayant appartenu au Royaume de Bourgogne-Provence.

En revanche, le Piémont donné en apanage par l’empereur Sigismond de Luxembourg en 1416 à Amédée VIII lors de son élévation à la couronne ducale,  relève lui du Royaume d’Italie (du Nord) dont l’existence  réelle sinon nominale comme celui de Bourgogne-Provence  a pratiquement cessé et dont plus aucun territoire n’est représenté aux Diètes impériales depuis la dernière Diète impériale de Lindau  de 1496  ( pour ce Piémont, les membres de la maison de Savoie portent le titre de Prince) enfin le Royaume de Sardaigne devenu propriété des Habsbourg depuis Charles Quint  ne faisait pas partie de l’empire.

En  fait il s’agit de trois Etats ayant un souverain en commun comme cela s’était déjà produit souvent dans le passé  et comme cela  le cas par exemple de Georges Ier, Electeur de Hanovre et roi d’Angleterre à la même époque (une même personne se retrouvant souverain de plusieurs Etats distincts).

Le roi Victor Amédée II  a le souci d’établir son pouvoir souverain à l’intérieur de ses Etats. Sous son règne, triomphe l’absolutisme qui a peu ou prou pour modèle celui du roi Louis XIV.

En 1730, il décide d’abdiquer au profit de son fils Charles-Emmanuel  III.

.Charles-Emmanuel  III de Savoie (1701-1773), duc de Savoie, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem de 1730 à 1773.

Fils de Victor Amédée II, duc de Savoie,

Celui-ci voit son règne marqué par deux conflits 

.celui de la guerre de succession de Pologne ou en 1733, il  est dans le camp de  l’Espagne et de la France contre l’empire  allant jusqu’à promettre à Louis XV de lui céder la Savoie si les conquêtes sur les Habsbourg s’avèrent suffisantes pour lui accorder des compensations en Italie.Il fait la conquête du Milanais,  prend Pavie, bat les troupes impériales à Guastalla mais n’obtient par la paix de Vienne en 1738 que les pays de Tortone et de Novare et quelques fiefs d’empire. Entretemps néanmoins il épouse Élisabeth-Thérèse de Lorraine, belle-sœur de Marie-Thérèse, fille et héritière de l'empereur Charles VI  laquelle avait épousé le duc de Lorraine et de Bar  François III   deux ans auparavant ; duché de Lorraine, terre d’empire  que les rois de France comptaient depuis longue date pouvoir annexer comme ils s’étaient déjà rendus suzerains pour le duché de Bar. 

Louis XV ne peut donc pas accepter que, comme cela avait été le cas de la Franche Comté de 1477 à 1678, ces duchés  Lorraine et de Bar  puissent être des possessions directes de la famille impériale des Habsbourg.

.celui de la guerre de succession d’Autriche qui commence à la mort de l’empereur  Charles VI en 1740 en raison de sa décision de léguer à sa fille Marie-Thérèse les Etats Héréditaires de la Maison des Habsbourg avec le risque comme cela vient d’être dit que son époux depuis 1736 le duc de Lorraine  François III ne devienne empereur ce qui était intolérable pour le roi de France.

Un accord est donc conclu entre  l'empereur Charles VI  et le roi Louis XV  par lequel le duc François III abandonne la Lorraine à la France pour devenir grand-duc de Toscane ; en compensation, la France accepte la Pragmatique Sanction de l'Empereur qui fait de Marie-Thérèse son héritière (conjointement avec son futur époux, François).

Mais Charles-Albert, l’Electeur de Bavière ou Frédéric-Auguste II, l’Electeur de Saxe et Roi de Pologne aspirent à l’élection impériale.

Frédéric II, tout nouveau roi de Prusse, sans déclaration de guerre préalable, engage contre l’empire les hostilités et  fait envahir la Silésie dès décembre 1740.

.Charles Albert de Bavière (1697-1745)  empereur de 1742 à 1745, Electeur de Bavière de 1726 à 1745

Louis XV soutient les prétentions de l'Électeur de Bavière. Le 11 décembre 1740, il envoie le maréchal Belle-Isle, assister comme son ambassadeur à l'élection du Bavarois à Francfort. Le 5 juin 1741, Frédéric II signe  avec le maréchal de Belle-Isle un traité d’alliance avec la France. Par ce traité, la France s'engage à soutenir militairement l'Électeur de Bavière, et à reconnaître les conquêtes prussiennes en Silésie. En contrepartie, Frédéric ne consent que des promesses. Ses autres alliés sont l'Espagne et la Bavière.

Marie-Thérèse est soutenue elle par Georges de Hanovre, Electeur de Hanovre et Roi de Grande-Bretagne et par les Provinces-Unies, traditionnels opposants à l'hégémonie de la France, ainsi que par la Saxe et le roi de Piémont-Sardaigne qui,  à la mort du père de Marie-Thérèse lui a fait valoir ses prétentions sur le Milanais qu’il n’a pu obtenir par le traité de Vienne deux ans plus tôt. Faute de l’obtenir, il s’est satisfait des promesses de celle-ci d’une augmentation de ses territoires en Italie contre son retour dans le camp de l’empire ; mais Il perd 5 000 hommes contre la France à Coni en 1744. 

Finalement, en 1745, Marie-Thérèse fait élire son époux le duc François Lorraine sur le trône impérial et devient  alors impératrice consort des Romains.

 

.François Ier de Lorraine(1708-1765) duc de Lorraine, de Bar de 17291737        ( François III) duc de Teschen de 1729à1765, grand-duc de Toscane de1737à 1765 ( François II). vice-roi de Hongrie de 1732 à 1765 , roi de Germanie de 1745 à 1765, empereur de 1745 à 1765

Epoux en 1736, de l'archiduchesse Marie-Thérèse, héritière de la maison d'Autriche.

 

Le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III signe en 1746, à Turin, la paix avec la France mais c’est le traité d’Aix la Chapelle de 1748 qui  met fin à la guerre de succession. Par ce traité, Louis XV restitue à l'Autriche les territoires conquis aux Pays-Bas ainsi que la Savoie et le comté de Nice et reconnaît au mari de Marie-Thérèse de Habsbourg le droit à la couronne impériale.

Charles-Emmanuel III  recherche alors, à toutes fins utiles, une alliance dans l’autre camp et fait épouser à son fils en 1750 une infante d'Espagne de la Maison de Bourbon, belle-sœur du Dauphin Louis-Ferdinand.

Il meurt en 1773.

.Victor-Amédée III de Savoie (1726-1796) duc de Savoie, prince de Piémont, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem de 1773 à 1796.

Fils du précédent.

En 1789,  Il est très vite hostile à la révolution et accueille à Turin des princes émigrés. De leur côté, en octobre 1792, un certain nombre de roturiers prennent l’initiative de constituer une Assemblée nationale des Allobroges, réunion de délégués de toutes les communes du duché qui siège à Chambéry sur le modèle de l’Assemblée nationale française ; en huit jours, elle met à bas tout l’édifice politique, administratif et social de l’ancien régime en Savoie ; la déchéance du roi est prononcée.Le principal artisan de cette révolution est un prêtre. Philibert Simond, originaire de Rumilly, député du Bas-Rhin. Puis cette assemblée nationale fait une demande d’annexion à la France. D’abord hésitante (plusieurs membres de la Convention étant favorable à la création d’une république sœur qui aurait regroupé Genève et la Savoie) l’Assemblée nationale française vote le 27 novembre 1792 l’incorporation du duché à la République Française et sa transformation en un seul département du Mont Blanc avec 6 députés pour le représenter à l’Assemblée Nationale Française.

L’empire romain germanique proteste contre l’abolition par la Constituante des droits seigneuriaux des princes allemands possessionnés en Alsace. La République française se garde de son côté de déclarer la guerre au Saint Empire  se limitant à la déclarer à son chef en sa seule qualité de roi de Bohême et de Hongrie mais après l’invasion par les armées révolutionnaires des Pays-Bas et de la Rhénanie, l’empire est contraint le 23 mars 1793 de déclarer la guerre à la République.

C’est désormais l’armée des Cercles de l’Empire dont la Savoie fait partie du Cercle du Haut Rhin qui combat  les armées de la révolution.

Profitant du développement dans le duché des mouvements contre-révolutionnaires, les armées impériales et du royaume de Piémont-Sardaigne parviennent à y pénétrer jusqu’à Annecy ou le drapeau du royaume flotte le 21 aout 1793 mais une riposte de Kellermann les oblige à repasser les Alpes.

Le 5  avril 1795 par  la paix de Bâle entre la Prusse et la France, cette dernière acquière la rive gauche du Rhin objectif des rois de France notamment depuis  Louis XIV.

.Charles-Emmanuel IV de Savoie (1751-1819), duc de Savoie, prince de Piémont et roi de Sardaigne de 1796 à 1802.

Après la défaite de Montenotte lors de la campagne d'Italie de Bonaparte en 1796, Charles-Emmanuel IV de Savoie, qui a succédé à son père Victor-Amédée III, signe l'armistice de Cherasco qui reconnait la perte de Nice et de la Savoie et doit se réfugier en Sardaigne.

Le Piémont est alors découpé en six départements et les quatre Electorats rhénans deviennent quatre départements français, la Prusse obtenant elle en compensation la sécularisation d’un certain nombre de principautés ecclésiastiques.

Le département du Mont-Blanc est amputé lui une première fois par la loi du 25 août 1798 de sa partie nord (Thonon-les-Bains, Bonneville, Cluses) pour créer le département du Léman avec le district de Carouge et le Pays de Gex dont Genève qui vient d’être annexée devient la préfecture et une deuxième fois le 17 février 1800,  par le détachement des cantons de Chamonix, de Saint-Gervais, de Megève, de Flumet et de Sallanches et leur rattachement au département du Léman qui est alors divisé en trois arrondissements, celui de Genève qui reste la préfecture et ceux de Bonneville et Thonon qui deviennent  sous-préfectures.

Enfin en 1801, le traité de Lunéville confirme définitivement le rattachement de la Rive gauche du Rhin à la République française et précise que c’est par le biais de sécularisation et de médiatisation que les princes allemands lésés seront indemnisés. C’est à la Diète d’Empire qu’il incombe de les indemniser. Ainsi en juillet 1802 l’empereur François II est conduit à convoquer  une députation d’empire (Reichsdeputation) à laquelle est soumis un projet de Bonaparte qui a reçu l’assentiment du tsar sur la base duquel est élaboré un recès.

Cette même année, Charles-Emmanuel IV abdique laissant le peu de pouvoir qu’il conserve à son frère Victor-Emmanuel Ier.

Le 2 décembre  1804,  Bonaparte se  fait couronner empereur selon la tradition romaine d’origine en marquant bien la suprématie de l’empereur sur le pape      (il se met la couronne lui-même que lui remet le pape) et puis il transforme la République cisalpine en royaume d'Italie, se nommant roi d'Italie le 17 mars 1805. Le couronnement a lieu le 26 mai 1805 dans le Dôme de Milan. Ce Royaume d'Italie est un État pré-unitaire italien qui comprend l'Italie centre orientale et une bonne partie du nord avec pour capitale Milan.   

Un an plus tard, jour pour jour, le 2 décembre 1805, Napoléon remporte la bataille d’Austerlitz contre l’empereur romain germanique François II et celui de Russie Alexandre Ier. Puis début 1806, Napoléon fait pression pour que  des ducs Bavière et de Wurtemberg se voient accéder à la couronne royale ayant obtenu de lui en récompense de leur soutien militaire le rattachement de  plusieurs territoires à leurs duchés. Ces couronnements accentuent la désintégration de l’empire romain germanique même si l’empereur François II obtient la confirmation de l’appartenance de leurs royaumes au Saint Empire. Le coup de grâce est donné le 12 juillet 1806 quand seize des princes d’empire, dont ces deux nouveaux rois de Bavière et de Wurtemberg,  constituent une confédération sous protectorat de l’empire napoléonien. En effet la constitution de cette Confédération du Rhin indique dans son article 1 que la Confédération fait sécession de l’empire. Le lien entre la Savoie et l’Empire est définitivement rompu.

La Savoie retrouvera sa totale indépendance hors de l’Empire Romain Germanique pour 45 ans seulement de 1815, date de la fin du Premier Empire Napoléonien français jusqu’ à 1860 date de sa nouvelle annexion par le Deuxième Empire Napoléonien français.

 

 

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 13:29

 

Avec le démembrement de l’empire de Charlemagne au traité de Verdun de 843 entre ses trois petit-fils en 3 parties :.la  Francie occidentale  à l’Ouest du Rhone, de la Saône et de la Meuse  est attribuée à Charles le Chauve, la Francie Orientale à l’est  de la Meuse et du Rhin à Louis le Germanique et entre les deux la Francie Médiane  à l’ainé l’empereur Lothaire dont  la Bresse, le Bugey, ,le Valromey et le Pays de Gex font partie

À la mort de l’empereur Lothaire Ier en 855, son fils Lothaire II (855-869) récupère le nord du royaume de Lotharingie avec la Bourgogne Transjurane et fixe sa capitale à Metz. Bresse, Bugey, Valromey et Pays de Gex appartiennent à cette Bourgogne Transjurane.

En 879, le couronnement de Boson est à l'origine du royaume de Provence. S'il reçoit le titre royal, Boson ne prend toutefois pas la qualité de roi de Bourgogne. Son « royaume de Provence », appelé aussi « royaume d’Arles » s’étend, au nord, des rives du Doubs jusqu’aux rives de la Méditerranée au sud, il déborde sur l’Helvétie et l’Italie. Sous sa couronne se trouvent réunis une partie de la Bourgogne, le Bugey, la Bresse, le Dauphiné, la Tarentaise, la Provence et une partie du Languedoc. Boson prend Vienne pour capitale. Boson meurt en 885.

 

.Rodolphe Ier (859-911)  roi de Bourgogne de 888 à 911

En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald). Sa sœur Adélaide épouse la même année  Richard de Bourgogne dit le Justicier auquel elle apporte en dot le comté d’Auxerre. De leur union naissent :

-Raoul ou Rodolphe (v.890-936), duc de Bourgogne, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens (921-923), puis roi de Francie Occidentale  (923-936);

-Hugues (891-952), duc de Bourgogne, comte d'Outre Saône (923-952) et de Mâcon (927-952), et marquis de Provence (936-952);

-Boson (895-935), abbé laïc de Saint-Pierre de Moyenmoutier et du Saint-Mont de Remiremont;

-Ermengarde, duchesse de Bourgogne, mariée à Gilbert de Vergy, comte de Dijon, de Beaune et de Chalon, puis duc de Bourgogne.

-Alix, mariée à Reinier (?-931), comte de Hainaut.

 

Maison de Bourgogne

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi Rodolphe Ier.

.Conrad Ier  dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993

Fils de Rodolphe II.

À la mort de son père, Conrad Ier est trop jeune pour régner.Hugues d’Arles tente de s'emparer alors de son royaume en forçant sa mère Berthe de Souabe à l'épouser. Mais ce projet d'alliance est mis en échec par l'intervention du roi de Francie Orientale (Germanie)  Otton Ier qui ne peut accepter l'unification des deux royaumes. En  938 Otton Ier se rend en Bourgogne et oblige Hugues d'Arles à retourner dans son royaume d’Italie. Otton Ier a des ambitions sur la Bourgogne, il veut un appui solide dans cette région. Otton installe alors le jeune Conrad à la cour de.Germanie Il le fait couronner roi de Bourgogne et lui fait épouser Mathilde de France, fille de sa sœur Gerberge de Saxe épouse de Louis IV d’Outremer. Otton, lui, épouse Adélaide, la sœur de Conrad, laquelle lui apporte des droits sur l’Italie puisqu'elle elle est veuve de Lothaire le fils d'Hugues d’Arles. Conrad Ier participe à des expéditions d'Otton en Francie Occidentale et en Italie.

En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) et d’Italie Otton Ier  restaure l’empire.

Otton protège Conrad afin d'avoir un appui dans le sud de l'empire et sécuriser l'Italie. En échange, il le protège des ambitions du roi Louis IV d’Outremer, son beau-père, sur le royaume de Bourgogne.

. Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils de Conrad Ier.

A sa mort, en 1032, le Royaume de Bourgogne-Provence est incorporé au Saint Empire Romain Germanique dont Bresse, Bugey, Belley Valromey, Pays de Gex

 

1. Seigneurie de Bagé et de Bresse, de Thoire et Villars, de Coligny /Comté de Bresse

a. Seigneurie de Bagé et de Bresse 

Maisons de Bagé 

Sous  Louis le Débonnaire, quatre seigneuries  importantes dominent le territoire actuel de la Bresse dont celle de Bagé qui est la ville principale. La souche des Sires de Bâgé proviendrait d'un certain Hugues Ier  qui reçoit en 830 l'abbaye de St Laurent et la seigneurie de Bâgé des mains de Louis le Débonnaire. 

.Rodolphe ( ?-1023)   seigneur de Bagé et de Bresse de 1015 à 1023

Il succède à Hugues IV en 1015  et est le premier à porter le titre de seigneur de Bagé et de Bresse, dominant aussi sur une partie de la Dombes.

.Renaud  Ier ou Raynald ( ?-1072 seigneur de Bagé et de Bresse de 1023  à 1072

Fils du Précédent.

Il envoie 2000 hommes au comte de Savoie et de Maurienne  pour l’aider dans sa lutte contre les Sarrasins en Provence. Il en rapporte un important butin et fait le vœu de le consacrer à la construction d’une église.

 

. Henri III dit le Noir (1017-1056) roi des Romains en 1039 et couronné empereur des Romains en 1046. roi de Bourgogne-Provence de 1039  à 1056

Fils de l'empereur Conrad II le Salique et de Gisèle de Souabe

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084,roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

  

.Ulrich Ier ( ?- 1075) seigneur de Bagé et de Bresse de 1072 à 1075

Fils de Renaud Ier.

Il concrétise  le vœu de son père Renaud Ier en construisant l'Eglise de St André de Bâgé. 

.Josserand ( ?-1110) seigneur de Bagé et de Bresse de 1075  à 1110

Fils du précédent.

Il est un seigneur puissant dans la région.

 

.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur de 1111 à 1125 roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125

 

.Ulrich II ( ?-  1125) seigneur de Bagé et de Bresse de 1110 à 1125

Fils du précédent.

 

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125,empereur du.Saint Empire en 1133, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

 

.Renaud II ( ?-1153) seigneur de Bagé et de Bresse de 1125 à 1153.

Fils du précédent.

La seigneurie de Bagé et de Bresse  étend sa domination pratiquement sur toute la Bresse jusqu’à Bourg.

 

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, empereur du Saint Empire en 1155, roi de Francie Orientale (Germanie) , roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178)

 

.Renaud III ( ?-1180)  seigneur de Bagé et de Bresse de 1153 à 1180

Fils de Renaud II .

 

 Henri VI, dit « le Sévère (1165-1197)  roi de Francie Orientale (Germanie), empereur du Saint Empire en 1191, roi de Sicile de 1194 à sa mort.

Fils de Frédéric Ier Barberousse. 

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 , roi de Francie Orientale (Germanie)  de 1198 à 1208.

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208  

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.

 

.Ulrich III ( ?-1220)  seigneur de Bagé et de Bresse de 1180 à 1220 

Fils de Renaud III.

Son fils Guy part à la croisade mais n’en revient pas ; sa fille Marguerite  épouse Humbert V de Beaujeu.

D’un second mariage, il a deux autres fils Renaud et Hugues.                                                                                                                

.Renaud IV ( ?-1250) seigneur de Bagé et de Bresse de 1220 à 1250

Fils du précédent. Il épouse en 1229  Sybille de Beaujeu, sœur d’Humbert V de Beaujeu, qui lui apporte en dot Chatillon les Dombes.

Le domaine de la maison de Bagé est alors à son apogée et s’étend sur une centaine de communes de ce qui deviendra le département de l’Ain soit à peu près le quart du territoire.

 

. Frédéric II de Hohenstaufen  ( 1194-1250) roi des Romains PUIS  empereur du Saint-Empire de 1220 à 1250, roi de Francie Orientale (Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile, roi de Bourgogne-Povence de 1212 à 1250

.Guy ( ?-1255)  seigneur de Bagé et de Bresse de 1250 à 1255

Fils du précèdent. Mineur quand son père meurt à la croisade, Il a pour tuteur Philippe de Savoie, futur comte de Savoie.

C’est lui  qui en 1250 accorde les chartes de franchise à  Bagé, Bourg  et Pont de Vaux.

Ses frères meurent avant lui sans postérité ; Il meurt jeune laissant une fille Sybille qui hérite de la seigneurie.

.Sybille ( ?-1294)   seigneur de Bagé et de Bresse de 1255 à 1294

Elle a également pour tuteur Philippe de Savoie qui lui fait épouser en 1272 son neveu Amédée V de Savoie.

Par la suite la Maison de Savoie conserve les possessions de la maison de Bagé.

 

.Grand Interégne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale Germanie), roi des Romains (empereur) en 1273 ,roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

 

b.Seigneurie de Coligny

Coligny était situé partie en Bresse, partie en Franche-Comté. La partie dépendant du comté de Bourgogne était appelée Coligny-le-Vieil pour la distinguer de l'autre qu'on nommait Coligny-le-Neuf.

.Hugues de Coligny ( ?- 1205), seigneur de Coligny

Frère d‘Amédée, il épouse, en 1193, Béatrice d'Albon (1162-1228), déjà deux fois veuve qui est la fille de Béatrice de Montferrat et de Guigues V d'Albon, Dauphin du Viennois. De leur union naissent deux filles, Béatrice et Marie.

.Béatrice de Coligny, seigneur de Coligny 

Elle épouse en 1255 Albert III de La-Tour-du-Pin et lui apporte en dot une grande partie du domaine des Coligny (y compris Sainte-Julie) dont elle est l'héritière.

En 1259, à la mort d'Albert, son frère Humbert de La-Tour-du-Pin hérite de ses titres.

.Humbert, seigneur de Coligny de 1259 à 1285

Le 31 aout 1273, il épouse Anne de Bourgogne, sœur du Dauphin Jean Ier de Viennois. Suite au décès de Jean de Viennois, le 4 septembre 1282, Anne hérite des domaines de son frère, et transmet le titre de Dauphin à son époux, qui devient Humbert Ier de Viennois.

.Robert II de Bourgogne, duc de Bourgogne, seigneur de Coligny de 1285 à 1289

Profitant de la mort du dauphin Jean, le duc de Bourgogne Robert II, souhaitant accroître son territoire, entre en guerre avec Humbert de la Tour du Pin. Finalement un accord est passé en 1285.

Le duc laisse à Humbert le titre de dauphin, mais en échange celui-ci lui cède la région du Revermont. Le comte de Savoie se considérant lésé par ces arrangements, se met d'accord avec le duc pour faire un échange de possessions en 1289.

 

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313

 

.Amédée V (1253 -1323)  seigneur de Bagé et de Bresse de 1272 à 1323             comte de Savoie de  1285 à  1323,  seigneur de Coligny de 1289 à  1323

Amédée V, comte de Savoie épouse en 1272 Sybille de Bagé.

En 1310, la transaction de 1289 est validée : Amédée V est investi de la seigneurie de Coligny par son empereur Henri VII  de Luxembourg devenant ainsi souverain de pratiquement toute la Bresse.

c.Seigneurie de Thoire et Villars

Villars-les-Dombes, s’appelait autrefois Villars en Bresse ce qui montrait  son appartenance à la Bresse.

Maison de Thoire-Villars

La seigneurie de Villars est attestée en archives dès 940 ; près de Matafelon, sur un rocher, un seigneur bâtit un château-fort vers 1050 ; ses descendants, les sires de Thoire deviennent ensuite de puissants seigneurs dans l’est du  Haut-Bugey ; à la même époque apparaissent les seigneurs de Villars qui possèdent la Dombes avec une partie du Lyonnais ; par mariage en 1186, ces deux familles s’unissent et fondent  la  seigneurie de Thoire et Villars.

.Humbert VI ( ?  ), seigneur de Thoire et Villars de   ? à 1394

A la mort de son neveu Humbert VII, il hérite des terres du Haut Bugey ainsi que le comté de Genève  qu’il cède le 5 aout 1401 au comte de Savoie Amédée VIII pour 45 000 florins d’or et au duc de Bourgogne Louis II de Bourbon moyennant 30 000 francs or, les seigneuries en Dombes, de Trévoux, Ambérieu et du Châtelard.  

.Humbert VII ( ?- 1400), seigneur de Thoire et Villars de 1394  à 1400
Fils du précédent. Il épouse Marie de Genève, fille du comte Amédée III de Genève, petite-fille du comte de Savoie Amédée V. Il succède à son beau-père comme comte de Genève en 1394.
.Odon (1354-1414) seigneur de Thoire et Villars, comte de Genève de 1400 à 1401

Fils de Jean de Thoire-Villars, frère d’Humbert VI. Il épouse Alix des Baux. Damoiseau du comte de Savoie Amédée VI dit le comte vert, puis capitaine du pape Clément VII (Robert de Genève), frère de Marie de Genève, puis au service d’Amédée VIII de Savoie.  

2. Seigneurie du Valromey 

Pour le Valromey, l’homme fort au milieu du XI° siècle est  le comte de Genève Gérold qui compte parmi les domaines dont il a été investi par l’empereur Henri IV  avec le Val, le Colombier et la Michaille. 

Le Valromey et la Michaille constituent la dot de Jeanne de Genève en  1077 lors de son mariage avec Amédée II comte de Maurienne et de Belley, petit-fils  d’Humbert Ier aux Blanche Mains fondateur de la Maison de Savoie,  cession qui ne peut être que confirmer par l’empereur Henri IV qui a épousé Berthe la sœur d’Amédée.

 Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne en 1056, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils de l’empereur Henri III.

.Henri V (1086 –1125),roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1125, empereur de 1111 à 1125

Fils d’Henri IV.

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137), roi de Francie Orientale (Germanie) roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137,empereur romain germanique de 1133 à 1137

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi de Francie Orientale (Germanie) roi de Bourgogne-Provence de 1138 à 1152 roi des Romains (empereur) de 1138 à 1152

Maison de Beaujeu

.Humbert III "le Vieux" ( ?-1194), seigneur de Beaujeu

Fils de Guichard III ; beau-frère de Guigues Ier, comte de Forez.

Vers les années 1140, Humbert III de Beaujeu dit « le Vieux » épouse Alise de Savoie, fille du comte de Savoie Amédée III. Humbert est vassal du roi de France alors qu’Amédée III est vassal de l’empereur  Conrad III de Hohenstaufen, il ne reçoit le Valromey qu’en propriété-jouissance, Amédée conservant la suzeraineté sur ce fief.

.Louis Ier de Forez ( ?-1295), prince des Dombes, comte de Forez, seigneur de Beaujeu, seigneur de Bugey et de Valromey  de  1272  à 1295

Fils de Renaud Ier, comte de Forez  et d’Isabelle de Beaujeu ; frère de Guigues VI.

En 1272,sous le Grand Intérègne (absence d’empereur de 1256 à 1273),  il est seigneur  du Valromey 

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

Mais par un traité de 1285, il échange ses possessions lointaines du Bugey-Valromey avec son beau-frère Louis de Savoie, baron de Vaud, frère cadet  du comte  Amédée V contre deux seigneuries de Champléon en Forez et Lai en Beaujolais. Désormais les Beaujeu ne possèdent plus rien en Valromey devenu  possession  de la branche cadette de la maison de Savoie.

 

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298

 

Maison de Savoie-Vaud

.Louis Ier de Vaud-Savoie, seigneur de Valromey de 1295  à 1303, seigneur de Vaud de 1285 à 1303

Fils de Thomas, ancien comte de Flandre, et de Béatrice Fieschi, nièce du pape Innocent IV. Petit-fils de Thomas Ier, neveu de Pierre II.

Il se prépare dès 1282 à la succession de son oncle Philippe Ier, recueillant de nombreux hommages vassaliques en Pays de Vaud et s'assurant de l'appui de l’empereur Rodolphe Ier de Habsbourg, pourtant ennemi des Savoie.

En 1283, il épouse Jeanne de Montfort, veuve de Guigues VI, comte de Forez, seigneur de Bugey et de Valromey qui lui amène en dot ces deux dernières seigneuries. Il consolide la présence savoyarde dans l'ouest lémanique en fondant Morges en 1286, en écrasant les Cossonay-Prangins et en confisquant leurs châtellenies de Prangins et de Nyon. La rivalité qui éclate avec son frère le comte Amédée V  de Savoie  nécessite de nombreux arbitrages, qui lui accordent  le Pays de Vaud, le Bugey et le Valromey, il mène une politique personnelle en direction de la Franche-Comté et de l'Alémanie, se faisant prêter de nombreux hommages vassaliques et étant reçu bourgeois de Berne en 1297. Aspirant à une dignité princière, il porte à plusieurs reprises le titre de comte et frappe monnaie, en dépit des protestations des évêques de Genève et de Lausanne.

 .Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, ,roi de Bourgogne-Provence de 1298 à 1308 empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

 

.Louis II de Savoie, seigneur de Valromey de 1303 à 1350

Fils du précédent.

 

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1308 à 1313,  empereur de 1311 à 1313

 

.Catherine de Savoie-Vaud, seigneur de Valromey de 1350 à 1359

Fille de Louis II de Savoie et sa seule héritière.

En 1350  elle vend par un acte signé à Morges le 30 janvier 1359 et ratifié par un acte passé le 9 juillet 1359 chez l’évêque de Belley, Guillaume de Martel  le Valromey au Comte de Savoie Amédée VI le comte vert.

 

.Charles IV de.Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378

 

Maison de Savoie 

.Amédée VI dit le comte vert, seigneur de Valromey en 1359, comte de Savoie, de Maurienne

Tous les vassaux du Valromey  reçoivent notification de leur nouveau suzerain direct qui entreprend une grande chevauchée dans ses nouvelles terres pour recevoir l’hommage qui se fait à Belley du 8 au 10 juillet 1369. A partir de cette date ce sont les comtes de Savoie puis ducs de Savoie qui possèdent la seigneurie du Valromey.

.Amédée VII dit le comte rouge, seigneur du Valromey en 1383, comte de Savoie

 

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437)) , roi de  Hongrie  de 1387, roi de Francie Orientale(Germanie) ), duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437,empereur des Romains  de 1433.à 1437

En 1416 à Chambéry, l’empereur Sigismond de Luxembourg fait duc le comte de Savoie Amédée VIII.

.Amédée VIII de Savoie (1383-1451), comte puis duc de Savoie en 1416

Au début du XV° siècle, la maison de Savoie possède donc la quasi-totalité de l’Ain actuel sauf une partie de la Dombes qui appartient au seigneur de Beaujeu. Elle le reste jusqu’en 1601.

Les terres de l'abbaye de Nantua et de l'évêque de Belley ne font alors pas partie juridiquement des États de Savoie mais en dépendent.

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493

.Louis de Savoie (1413-1465) duc de Savoie de 1440 à 1465

Fils du précédent.  

.Philippe II de Savoie, dit Sans Terre, appelé aussi Philippe de Bresse, (1438-1497) comte de Bresse en 1460, puis duc de Savoie, prince de Piémont, comte d'Aoste et de Maurienne de 1496 à 1497.

Fils de Louis Ier, duc de Savoie, prince de Piémont, comte d'Aoste et de Maurienne, et d'Anne de Lusignan.

La seigneurie de Bagé est élevée au rang de comté en 1460.  Bourg  est  alors choisi par les ducs de Savoie comme capitale de la Bresse

Philippe commence par se révolter contre son père, mais est vaincu et Louis XI, sur la demande de son père, le retient prisonnier au château de Loches de 1464 à 1466. Libéré, il prend le parti du duc de Bourgogne Charles le Téméraire contre Louis XI. Il est un des principaux opposant aux ducs de Savoie et aux régentes. Il finit par devenir duc, à la mort de son petit-neveu Charles II, et meurt l'année suivante.

Il épouse Marguerite de Bourbon (1438 -1483), fille de Charles Ier, duc de Bourbon et d'Agnès de Bourgogne avec laquelle il  a :

-Louise (1476 -1531), marié en 1488 à Charles d’Orléans, comte d'Angoulême  dont le fils est le futur roi de France François Ier

-Jérôme.                                                                                                                        -Philibert, futur duc de Savoie Philibert II.

Veuf, il se remarie  en 1485 avec Claudine de Brosse avec laquelle il a  6 enfants dont :

-Charles futur duc de Savoie  Charles III.                                                                   

-Philippe, futur comte de Genève, baron de Faucigny, duc de Nemours.

Le château de Pont-D'ain, restauré par le comte de Savoie Amédée V le Grand devient l'une des résidences favorites des princes : Louise de Savoie, mère de François Ier, y naît.  

.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519) archiduc d’Autriche, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, duc de Bourgogne de 1477 à 1482, empereur de 1505 à 1519

Fils de l’empereur Frédéric III.

 

.Philibert II le Beau (1480 -1504), comte de Bresse, duc de Savoie de 1496 à 1504

Fils de Philippe II. Marié en 1496 à Yolande de Savoie (1483-1499) puis en 1501 à Marguerite d'Autriche  (Habsbourg) (1480-1530).

Marguerite d’Autriche  (sœur de l’empereur Maximilien de Habsbourg et donc fille de Marie de Bourgogne, petite-fille de Charles le Téméraire et donc la tante de l’empereur Charles Quint) réside avec lui au château de Pont d’Ain. En 1504, à la mort de Philibert, elle reçoit les pays de l'Ain en douaire.

Si les liens entre la maison de Savoie et celle de Luxembourg ont été profitables à la première en la faisant accéder à la couronne ducale, cette union entre la maison de Savoie et celle de Habsbourg aurait peut-être pu permettre à la maison de Savoie d’obtenir la couronne du royaume de  Bourgogne revendiquée sans succès par Charles le Téméraire si la mort subite de Philibert n’était pas intervenue.

A partir de 1506 en son souvenir de son cher époux, Marguerite fait édifier l’abbatiale de Brou  ou elle repose à ses côtés. (Un des vitraux de l’église abbatiale  représente  à gauche de l’écu de Marguerite l’aigle bicéphale du Saint Empire).                                                     

3. Evêché de Belley / Seigneurie du Bugey

Humbert Ier de Savoie apparait, en 1003, pour une concession faite par son parent l'évêque de Belley. Il semble que l'on se serve de cet événement pour donner le titre de comte du Bugey à la Maison de Savoie, confirmé (?) lors de la signature du concile d'Anse en 1025. En 1077, le comte Amédée II de Savoie reçoit de l'empereur Henri IV du Saint-Empire la confirmation de ses droits sur la seigneurie du Bugey.

Vers 1086 apparaissent sur les bords de l’Ain, les seigneurs de Thoire qui étendent leurs fiefs sur une grande partie du Haut Bugey en s’opposant violemment aux prieurs de l’Abbaye de Nantua fondée au VII°. 

L’évêché de Belley dépend alors de l’archevêché de Besançon (comme ceux  de Lausanne et de Bâle). Dans le Bas Bugey, les évêques de Belley possèdent maints territoires et villages. Au XIIe siècle, le peuplement du Bugey s'accélère et la densité de population devient forte. Constitué autour de l'évêché de Belley, le Bugey s'étend au fur et à mesure des conquêtes de la Maison de Savoie, à tous les pays situés entre le Rhône et l'Ain, y compris le Valromey, la Michaille.
Au 13e siècle les évêques de Belley et les abbés du voisinage possèdent la majeure partie du Bugey. Mais ils sont peu à peu contraints de passer sous la mouvance des comtes de Savoie.

 

.Aimon, comte-évêque de Belley vers 1034 à 1044

 Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1106) , roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1106,

Fils d’Henri III.

.Gauceran, comte-évêque de Belley vers 1070

En 1077, Amédée II de Savoie est investi de la seigneurie du Bugey par l’empereur Henri IV.

.Ponce I, comte-évêque de Belley de 1091 à 1116

.Amicon, comte-évêque de Belley de vers 1118 à 1121

.Ponce de Balmey, comte-évêque de Belley de vers 1124 à 1129

De la famille des seigneurs du Balmey dans le Bugey ; fils de Notthbold du Balmey.

.Berlion de la Tour, comte-évêque de Belley vers 1134

De la famille de la Tour du Pin en Dauphiné.

.Bernard de Portes, comte-évêque de Belley de 1134 à 1140

.Guillaume I, comte-évêque de Belley de 1141 à 1160

.Ponce de Thoire, comte-évêque de Belley vers 1162

De la famille de Thoire.

 

.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190, roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190, empereur romain germanique de 1155 à 1190

 

.Anthelme, comte-évêque de Belley, de 1163 à 1178, prince-évêque à partir de 1175

Né en 1107 au château de Chignin en Savoie.

Nommé évêque, il attend un ordre du pape Alexandre III contre lequel l’empereur a désigné comme anti-pape Victor IV pour accepter sa nomination.

Il doit défendre ses terres du Bugey  contre les prétentions du  comte de Savoie Humbert III. Mécontent de l’attitude de son vassal  le comte de Savoie Humbert III qui lui a refusé le passage par le col du Mont Cenis à son retour d’Italie et malgré le fait qu’Anthelme soutienne le pape Alexandre III, l’empereur  Frédéric Ier de Hohenstaufen le fait prince du Saint Empire en l’investissant de tous les pouvoirs temporels sur la ville et ses dépendances.

Il meurt en 1178.

.Renaud, prince-évêque de Belley de 1178 à 1184

.Arthaud, prince-évêque de Belley de 1188 à 1190

.Eudes II, prince-évêque de Belley en 1190

.Bernard II, prince-évêque de Belley de 1198 à 1207

Au 13e siècle les évêques de Belley et les abbés du voisinage possèdent la majeure partie du Bugey. Mais ils sont peu à peu contraints d'associer les comtes de Savoie.

.Benoit de Langres, prince-évêque de Belley vers 1208

.Bernard de Thoire-Villars, prince-évêque de Belley de 1211 à 1212

.Boniface de Thoire-Villars, prince-évêque de Belley vers 1213

.Jean de Rotoire, prince-évêque de Belley

.Pierre de Saint-Cassin, prince-évêque de Belley

.Boniface de Savoie ( ? -1270), prince-évêque de Belley de 1232 à 1240, archevêque de Canterbury et primat d’Angleterre en 1241, évêque de Durham,

Fils du comte de Savoie Thomas Ier.

.Bernard IV, prince-évêque de Belley en 1244

.Pierre II, prince-évêque de Belley de 1244 à 1248

.Thomas de Thorimbert, prince-évêque de Belley en 1250

.Jean de Plaisance, prince-évêque de Belley de 1255 à 1269

.Bernard V, prince-évêque de Belley vers 1272

.Berlion d'Amisin, prince-évêque de Belley  de vers 1280 à 1282

.Guillaume, prince-évêque de Belley de 1282 à 1287

.Pierre de La Baume, prince-évêque de Belley de 1287 à 1298

Il ne reste plus aucune trace aujourd’hui du château que l’on appelait de la Baume en Bugey. La Maison de Baume, seigneur de Ratte est originaire du Bugey et compte parmi les plus anciennes familles nobles de la province de Bresse.

.Jean de La Baume, prince-évêque de Belley

En 1300, le Bas-Bugey est le théâtre d’une guerre entre le Dauphin et le comte de Savoie ; le château d’Ambérieu est pris par le dauphin.

.Thomas II, prince-évêque de Belley en 1309

.Jacques de Saint-André, prince-évêque de Belley en 1325

.Amédée, prince-évêque de Belley en 1345

.Guillaume de Martel, prince-évêque de Belley de 1356 à 1368

. Edouard de Savoie-Achaïe, prince-évêque de Belley de 1370 à 1373 puis évêque de Sion avant de devenir archevêque de Tarentaise 1386 - 1395.

Fils du comte de Piémont Philippe Ier de Savoie.

.Nicolas de Bignes, prince-évêque de Belley de 1374 à 1394

.Rodolphe de Bonet, prince-évêque de Belley vers 1401 à 1413    

Le 29 janvier 1401, l'évêque de Belley, Rodolphe de Bonet, accepte de signer un acte d'alliance  avec le comte de Savoie (le pape sanctionne  en 1408 par une bulle la validité de cet accord).

.Guillaume Didier, prince-évêque de Belley de 1430 à 1437

.Perceval de La Baume, prince-évêque de Belley

.Aimeric Segaud, prince-évêque de Belley

.Pierre de Bolomier, prince-évêque de Belley vers 1458

De la famille des Fabius de Rome  ayant pris le nom de Bolomier avec le fils de Gérard, Guillaume de Bolomier, ambassadeur à Rome  du Duc de Savoie près du pape Martin V.

.Guillaume de Varax, prince-évêque de Belley vers 1461 à 1467

La seigneurie de Varax est dans la première moitié du XIIIe siècle, sous la suzeraineté des comtes de Savoie. Cette seigneurie passe ensuite à une famille qui en porte le nom et dont le représentant connu le plus ancien est Ulrich de Varax, chevalier et seigneur de Romans, vivant dans les années 1250-1272. Georges de Varax est conseiller et Chambellan du duc Louis Ier de Savoie (1461-1465)

.Jean de Varax, prince-évêque de Belley de 1467 à 1505

.Claude d’Estavayer, prince-évêque de Belley en 1507

.Philippe de la Chambre prince-évêque de Belley vers 1530

Il appartient à la Maison de la Chambre, importante famille de la Maurienne en Savoie.

.Antoine de La Chambre, prince-évêque de Belley de 1536 à 1575

 

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612 roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612

Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.

 

.Jean-Godefroi Ginod, prince-évêque de Belley de 1576 à 1604

Sous son règne par le traité de Lyon signé en 1601 entre le duc de Savoie  Charles-Emmanuel Ier et le roi Henri IV les terres de l’évêché comme celles du Bugey appartenant à la maison de Savoie sont rattachées au Royaume de France.

4. Seigneurie / Baronnie de Gex,

Le Pays de Gex appelé pagus equestris dépend alors de l'archevêché de Besançon. La seigneurie de Gex s'étend elle  du pont de Bargen sur l'Aar (canton de Berne) à Chatillon en Michaille. Elle comprend une dizaine de châteaux : Gex, Divonne, La Bâtie, Horimont (Gex), Flies, Pouilly, St Jean de Gonville, Pougny, Ecorans, Pierre, la Cluse de Gex (Collonges), répartis sur la frontière et sur le chemin du pied du Jura. Le Comte de Genève devient maître de la baronnie de Gex entre 1124 et 1137.

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

Maison de  Genève

.Amédée Ier (décédé en 1211) seigneur de Gex de ?   à  1211

Fils du comte de Genève Amédée Ier. Il est l’époux de Poncia, fille d’Humbert de Thoire-Villars ; lui succède son fils Etienne, seigneur de Gex de 1211 à 1235.

.Etienne ( ?- 1235) seigneur de Gex de 1211 à 1235 

Fils du précédent.

.Amédée II ( ?-1247), seigneur de Gex de 1235 à 1247

Frère du précédent ; deuxième fils d’Amédée Ier. Il épouse Béatrice fille d’Ulrich IV  de Bagé.

.Léonète ( ?-1302), baronne  de Gex de 1247 à  1302

A la mort d'Amédée II de Gex, sa fille aînée Léonète hérite de la baronnie et  épouse Simon II de Joinville, fils de Simon de Joinville et de Béatrice ou Béatrix d’Auxonne, dame de Marnay.

Simon II est le beau-frère de Pierre de Savoie. A la mort de celui-ci dont la fille Béatrice de Faucigny a épousé Guigue Dauphin de Viennois, les Joinville se trouvent dans un inextricable jeu d'alliances

 

Maison de Joinville

.Guillaume de Joinville (? - 1310), baron de Gex de 1302 à 1310

Fils des précédents ; marié à Jeanne, fille de Louis Ier de Savoie baron de Vaud et fils de Thomas II de Piémont, de qui il a :

.Hugues de Joinville (? - mai 1347/48), baron de Gex de 1310 à 1347/1348

Marié à Jeanne fille d'Henri de Montfaucon ; n'ayant pas eu d'enfant, sa succession revient à sa sœur Éléonore, mariée à Hugues de Genève.

.Hugues de Genève, dernier baron de Gex de 1347/1348 à 1353

Fils d'Amédée II de Genève, marié à Éléonore de Joinville (? - 1360), par qui lui échoit le titre de baron.

Maison de Savoie

En 1353 la ville de Gex est prise par les Savoyards, et le pays de Gex est incorporé pendant près de deux siècles aux Etats de Savoie ; cette annexion est entérinée par le traité de Paris de 1355.

En 1535, Bourg en Bresse est pris par les Français et repris par le duc Philibert  Emmanuel de Savoie qui la transforme en place forte. A la mort du duc de Milan, duché sur lequel François Ier maintient ses prétentions, celui-ci commence la Huitième guerre d’Italie ( 1536-1538) et au début janvier 1536 avant de se rendre combattre en Italie occupe avec 40 000 Hommes la Bresse, le Bugey, le Valromey , le Faucigny ,une partie du Genevois, la Savoie propre, la Tarentaise et la Maurienne tandis que ses alliés de fait les Bernois envahissent les Etats de Vaud, le Pays de Gex, la partie du Genevois autour de Saint Julien en Genevois et le Chablais de Genève à la  Dranse de Thonon  tandis que les  Valaisans occupent le Chablais de la Dranse jusqu’à Saint Maurice avec les vallées d’Abondance et d’Aulps. Le 30 janvier 1536, les armées bernoises investissent  Divonne et Gex. Au printemps Berne est maîtresse du pays de Gex. Son administration est confiée à un bailli nommé pour six années et responsable devant le Grand Conseil de Berne. Six baillis se succédèrent de 1536 à 1567, tous appartiennent à de grandes familles bernoises. Ils conservent les structures judiciaires et administratives, confirmant dans leurs droits les seigneurs locaux ; seule la seigneurie de Fernex, bien ecclésiastique, est vendue à Hugues bâtard de Gingins.                                                                                                                                                                                                          

La onzième et dernière guerre d’Italie de 1556 à 1559  se termine à la suite de la victoire de Saint Quentin par le duc de Savoie Emmanuel Philibert, général des armées impériales de l’empereur et de Philippe II roi d’Espagne qui contraint le roi de France Henri II de signer le traité de Cateau-Cambrésis par lequel il doit restituer au duc de Savoie les territoires occupés par la France dont la Bresse et le Bugey. En 1560, François II rend leurs possessions aux ducs de Bourbon qui récupérèrent également leurs possessions de Dombes. L'empereur n'ayant pas eu l'ambition de contrer le roi de France lorsqu'il avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa juridiction, les ducs de Bourbon érigent la Dombes en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devint, suite logique à l'ampleur prise par la ville à la fin du Moyen Âge, la capitale.

Le duc de Savoie engage les hostilités contre Genève dans l'été de 1585.

 

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612)  archiduc d’Autriche,  roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612

Fils de Maximilien II  et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.

.Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1580- 1630)

Fils d’ Emmanuel-Philibert, il conserve le vieux rêve de reconstituer à son profit le Royaume de Bourgogne-Provence ; mais son espoir s’avère vain.

Henri IV  envahit le pays, détruit un grand nombre de Châteaux ; Bourg en Bresse tombe mais sa citadelle une des plus imprenables résistent six mois.  Henri IV occupe la Savoie en 1600 (deuxième occupation par la France).  Pris, repris, le Pays de Gex est systématiquement pillé par les troupes ducales et genevoises. Celles-ci, avec l'appui d’Henri IV occupent finalement le pays. Charles Emmanuel Ier doit signer le 17 janvier 1601 le Traité de Lyon  par lequel il cède au royaume de France la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex qui sont rattachées alors au duché de Bourgogne. Le comté de Bresse ne fait plus partie de facto du Saint Empire romain germanique.

Seul le  «  Chemin des Espagnols » (Vallée de la Valserine) reste au Duché de Savoie (par ce chemin  commençant à Gênes, et  passant par la commune de Clarafond, le pont de Grésin, la vallée de la Valserine et la Franche-Comté, les troupes espagnoles peuvent aller, grâce à l’alliance avec les Ducs de Savoie et les Ducs de Lorraine, de la Méditerranée au Pays-Bas sans toucher les territoires français

 

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 17:12

 

 

En 843 au traité de Verdun, Lothaire, ainé des fils de l’empereur Louis le Pieux reçoit à l’issue de la guerre l’opposant à ses frères Charles le Chauve et Louis le Germanique, outre le titre d’empereur, la Francia media, vaste territoire allant de la mer du Nord à l’Italie séparé du royaume de Francia occidentalis attribué à Charles par l’Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhin et du royaume de Francia orientalis attribué à Louis par le Rhin, l’Aar et les Alpes. Avant de se retirer à l’abbaye de Prüm, l’empereur Lothaire partage son royaume avec ses fils : l’ainé, Louis II reçoit le titre d’empereur et l’Italie, Lothaire II reçoit au nord un ensemble de territoire comprenant la Frise, les Pays Bas (correspondant à la Belgique et aux Pays Bas actuels), le futur comté puis duché de Bar, le duché de Lorraine stricto sensu et l’Alsace. Enfin Charles reçoit entre les deux le Lyonnais et la Provence. A la mort sans héritier de Lothaire II en 869, les droits de son frère Louis II sont contestés par son oncle le roi de Francie occidentale Charles le Chauve qui vient à Metz se faire couronner empereur ce qui suscite l’intervention de l’autre oncle le roi de Francie orientale Louis le Germanique qui impose un nouveau partage par le traité de Meerssen de 870. Louis le Germanique s’attribue les pagi de Trêves, de la Nied, de la Sarre et la Blies avec Aix la Chapelle, Metz et la Frise tandis que Charles le Chauve s’attribue ceux de Toul, Verdun, Saint Mihiel, le Saintois et le Chaumontois. En 882, l’unité du Royaume des Francs est rétabli momentanément par l’empereur Charles III le Gros, troisième fils du roi Louis le Germanique. Mais dès 887 celui-ci est déposé par la diète de Tribur et remplacé par un bâtard de son frère Arnulf de Carinthie qui récupère l’Alsace et la Lorraine qu’avait occupée Charles le Gros en 882 en violation du Traité de Meerssen. En 888, Arnulf de Carinthie, fils bâtard de Carloman de Bavière, est proclamé roi en Francie Orientale (Germanie), Lotharingie et Italie et devient empereur. En mai 895, Arnulf intronise son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Les frontières de ce royaume coïncidaient sans doute en grande partie avec celles du royaume de Lothaire II, mais elles ne comprenaient probablement plus la Frise. Les historiens ne sont pas d'accord sur le point de savoir dans quelle mesure le fils d'Arnulf demeurait subordonné à l'autorité impériale ; tout indique qu'il jouissait dans son gouvernement d'une large indépendance. L'expérience ne fut d'ailleurs pas de longue durée. Zwentibold se heurte aux résistances des grands qui voyaient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Il se brouille avec Régnier et l'oblige à s'expatrier en 898. Zwentibold est tué le 13 ou le 30 août 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse, contre les comtes Gérard Ier de Metz, Matfried Ier et Étienne de Pouilly, ses vassaux révoltés. Louis IV l’Enfant, fils légitime d’Arnulf de Carinthie qui lui succède comme roi de Francie Orientale et empereur est reconnu comme leur souverain par les seigneurs lorrains réunis à Thionville.

.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie) de 936 à 961, roi d’Italie en 951, empereur romain germanique de 962 à 973

En 959, Otton Ier, roi de Francie Orientale et son frère Brunon, archevêque de Cologne décident de diviser la Lotharingie en deux et le nomment d’abord vice-duc de Lotharingie puis en 977 duc de Lotharingie.la Lotharingie proprement  est scindée en deux parties: le duché de Lorraine qui s'étend de la mer du Nord au Luxembourg, et le duché de Haute Lorraine qui correspond à peu près au territoire de la future Lorraine, y compris le pays de Trêves. Les villes des Trois-Evêchés - Metz, Toul et Verdun - sont exclues du partage. Le Comté de Bar est constitué et il est donné au duc de Haute Lorraine. Il fait partie en 962 de l’empire restauré par le roi de Germanie Orientale Othon après disparition du dernier empereur carolingien en 928.

.Othon II (955-983), roi de Francie Orientale  (Germanie) de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier.

 

Comtes puis ducs de Bar : 

Maison d’Ardenne

.Frédéric Ier ou Ferry (v.912-978), comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie de 959 à 978

Fils de Wigéric, comte de Bigdau, puis comte palatin de Lotharingie, et de Cunégonde et frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il épouse en 954, Béatrice, fille d’Hugues le Grand, duc de France et d’Hedwige de Saxe, fille de l’empereur Henri Ier avec laquelle il a 4 enfants :

-Henri mort entre 972 et 978.

-Adalbéron II (958-1005) évêque de Verdun et de Metz

-Ida mariée à Radbot d’Altenbourg qui construit le château de Habsbourg dans ce qui deviendra le canton d’Argovie en Suisse.

-Thierry Il fait construire une forteresse à Fains sur la frontière entre le royaume de Francie Occidentale et le royaume de Francie Orientale et échange des fiefs avec l’évêque de Toul constituant progressivement ce qui devient le comté de Bar.

.Thierry Ier (versd 965 -1027), comte de Bar de 978 à 1024

Fils de Frédéric Ier. 

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale (Germanie) de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III. 

.Frédéric II (v.995-1026) comte de Bar de 1024 à 1033

Fils de Thierry Ier ; marié vers 1012 à Mathilde, fille du duc de Souabe Hermann II ; associé à son père ; il meurt une année avant lui.

Il a deux filles Sophie et Béatrix, mariée à Boniface, Marquis de Montferrat, mère de Mathilde, comtesse de Toscane, « la grande comtesse Mathilde ».

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne-Provence  de 1032 à 1039

Fils d'Henri II. 

.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1028 à 1056, roi de Bourgogne de 1039 à 1056, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056

Fils de Conrad II.

.Sophie (v 1020-1095) comtesse de Bar de 1033 à 1095 et de Mousson épouse de Louis Ier, comte de Montbéliard, d’Altkirch et de Ferrette

Sœur du précédent. A la mort de son frère Frédéric II, sa tante Gisèle de Souabe, mariée à l'empereur Conrad II, la recueille ainsi que sa sœur Béatrice. Sophie hérite des comtés de Bar et de Mousson ; en 1033, elle hérite de la seigneurie de Saint Mihiel ; elle épouse en 1038 Louis de Montbéliard-Mousson, investi des comtés de Montbéliard, d’Altkirch et de Ferrette par l’empereur Henri III. En 1090, Sophie fait édifier un château fort à Saint Mihiel

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1106 , roi d'Italie de 1080 à 1106, empereur de 1084 à 1105

Fils d'Henri III. 

 

Maison de Montbéliard

.Thierry Ier de Montbéliard (vers 1045 -1105), comte de Bar de 1095 à 1105, comte de Montbéliard sous le nom de Thierry II, d'Altkirch et de Ferrette (Thierry Ier) de 1073 à 1105, seigneur de Mousson (Thierry II) de 1093 à 1105, comte de Verdun de 1100 à 1105.

Fils de Sophie.

A la mort de son père, il revendique la succession du duché de Lorraine, que son père avait déjà revendiqué. Il est débouté par l'empereur Henri IV. En représailles, il ravage l'évêché de Metz, mais est vaincu par Adalbéron III, évêque de Metz, et le duc de Lorraine Thierry II. En 1100, l'évêque de Verdun lui donne le comté à titre viager, mais les rapports entre les pouvoirs temporel et spirituel sont mouvementés.

.Henri V (1086-1125) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099  à 1125, roi d'Italie de 1098 à 1125, roi de Bourgogne-Provence de 1106 à 1125 , empereur romain germanique de 1111 à 1125

Fils d'Henri IV. 

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137, empereur romain germanique de 1133 à 1137 

.Renaut Ier dit le Borgne (vers 1080-1149), comte de Bar de 1105 à 1149 et seigneur de Mousson de 1105 à 1149, comte de Verdun de 1105 à 1134, comte de Briey et de Stenay de vers 1130 à 1149

Fils de Thierry, comte de Montbéliard, d’Altkirch, de Ferrette et de Bar, et d’Ermentrude de Bourgogne.

À la mort de son père, il obtient le comté de Bar et Mousson en partage. L’évêque de Verdun lui confie également la même année le comté de Verdun. Pendant la querelle des Investitures, il est partisan du pape et combat l’évêque de Verdun, partisan de l’empereur. En 1113, l’empereur Henri V intervient dans la lutte, prend d’assaut le château de Bar et fait prisonnier Renaud. Il n’est libéré qu’après avoir juré fidélité et prêté hommage. Il combat pour agrandir son domaine meusien en cherchant à récupérer l’héritage meusien de Godefroy le Bossu. Il obtient Stenay et Mouzay de l’évêque de Verdun en 1100, puis Briey vers 1130. En 1134, en abandonnant ses droits sur le comté de Verdun, il reçoit Clermont-en-Argonne. Godefroy de Bouillon avait cédé Bouillon à l’évêque de Liège en précisant que s’il revenait de Terre Sainte, il pourrait racheter la seigneurie, et autorisant cette faculté à ses héritiers. Renaud, se posant en héritier, réclame la ville et, devant le refus de l’évêque, la prend d’assaut en 1134.Trop souvent en conflit avec l’évêque, étant trop puissant pour être le vassal de ce dernier, il est plusieurs fois déposé du comté de Verdun et y renonce définitivement en 1134. D’une première épouse inconnue, il a un fils né en 1113 et mort avant 1120. Il se remarie en 1120 avec Gisèle de Vaudémont, veuve de Renard III, comte de Toul, fille de Gérard Ier, comte de Vaudémont, et d’Hedwige de Dagsbourg, et a:

-Hugues (v.1120- 1141).

-Agnès, mariée vers 1140 à Albert Ier, comte de Chiny

-Clémence

-Renaud II (1115-1170), comte de Bar

-Thierry (- 1171), 54e évêque de Metz

-Mathilde, mariée à Conrad Ier, comte de Kyrbourg

-Stéphanie, dame de Commercy, mariée à Hugues III, sire de Broyes

.Renaud II (1125-1170), comte de Bar de 1150 à 1170

Fils du précédent ; il épouse en 1155 Agnès la fille du comte Thibaud II de Champagne ; or en 1160, il devient le beau-frère par alliance du roi de France Louis VII lorsque celui-ci épouse Alix, la sœur d’Agnès. A partir de cette époque, alors que les ducs de Lorraine épousent des princesses de l’empire, les comtes de Bar épousent eux des princesses du royaume de France.

.Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) duc de Souabe et d'Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190 , roi d'Italie de 1155 à 1190, roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190, empereur romain germanique de 1155 à 1190 

.Henri Ier (vers 1158-1190), comte de Bar de 1170 à 1190

Fils de Renaud II.

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur romain germanique de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédéric Ier,

.Thibaut Ier (1158-1214) comte de Bar de 1190 à 1214, comte de Luxembourg, comte de Vaudémont, seigneur de Marville

Frère d’Henri Ier ; marié en troisièmes noces en 1197 à Ermesinde Ire, comtesse de Luxembourg, fille d’Henri IV, comte de Luxembourg et de Namur, et d’Agnès de Gueldre. En 1202, pour obtenir son soutien, le duc de Lorraine lui cède la suzeraineté sur le comté de Vaudémont. Il épouse la comtesse Ermesinde de Luxembourg, fille de Henri l’Aveugle, comte de Luxembourg. En 1214, à sa mort, la Comtesse Ermesinde hérite du château et du territoire de Marville.

En 1198, deux rois des Romains sont élus : Philippe Ier de Hohenstaufen et Othon de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti du welf Othon mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208) roi des Romains en 1198, roi de Francie Orientale de 1198 à 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175-1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214  

.Henri II (1190-1239) comte de Bar de 1214 à 1239

Fils de Thibaud Ier.

Le comté de Bar, dans la première partie du XIIIème siècle est constitué de quatre baillages : les baillages de Bassigny, de Clermond en Argonne à l'ouest de la Meuse et de Saint-Mihiel à l'est qui entourent l'évêché-comté de Verdun. Les villes principales sont Bar le Duc, Clermont en Argonne à l'ouest de la Meuse et de Longwy, Pont à Mousson et Stenay à l'est de la Meuse. Le comté de Bar relevant du Saint Empire romain germanique, l'empereur est le suzerain du comte. Mais le comté de Bar se trouve, par sa frontière occidentale, limitrophe du comté de Champagne avec lequel il  est souvent en lutte.

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

.Conrad IV (1228-1254) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1237 à 1254 , roi de Sicile de 1250 à 1254  

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie) , roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

.Thibaut II (vers 1221- 1291), comte de Bar de 1239 à 1291, coseigneur de Marville de 1270 à 1291,

Fils d'Henri II..

Par une charte d'affranchissement datée du 20 avril 1261, il crée la ville de Pont à Mousson qui relève du Saint-Empire romain germanique. À sa tête se trouvent un maître-échevin, sept jurés et dix-huit conseillers de justice. La cité comprend quatre paroisses : Sainte-Croix, Saint-Laurent et Saint-Jean sur la rive gauche, (diocèse de Toul) et Saint-Martin sur la rive droite (diocèse de Metz). Puis en 1270, il achète en indivision avec le comte Henri V de Luxembourg à Waleran III de Montjoie-Faulquemont, le petit-fils d’Ermesinde, la seigneurie de Marville. Pour contrer les empiétements du roi Philippe le Bel dans le Barrois, l’empereur Rodolphe de Habsbourg, élu en 1273, fait enquêter dans les Pays de la Meuse ; mais ses commissaires ont beau constater en 1288 que « li evesque de Verdun ont toujours repris toute leur temporalitei dou rot d’Allemengne ou de l’empereur », le grignotage français continue.

.Adolphe de Nassau (avant 1250-1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, roi de Bourgogne-Provence de 1292 à 1298, roi d'Italie de 1292 à 1298,  empereur de 1292 à 129

.Henri III (1259-1302), comte de Bar de 1291 à 1302

Fils de Thibaud II ; marié en 1293 à Aliénor d’Angleterre (1269-1297), fille d’Édouard Ier, roi d’Angleterre, et d’Aliénor de Castille.

Le voisinage du comté de Bar avec celui de Champagne devient redoutable pour lui, lorsque la Champagne, par suite du mariage de Jeanne, héritière de ce fief, avec le roi Philippe IV le Bel, est réunie au royaume de France. Dès lors, le comté de Bar ne cesse plus d’être l’objet des convoitises françaises, et c’est précisément Philippe le Bel qui fait sur lui le premier acte sérieux de mainmise. Alors qu’Edouard Ier, roi d’Angleterre, est en guerre avec Philippe le Bel, Henri prend le parti de son beau-père, envahit la Champagne. Philippe le Bel envoie contre lui une armée et le fait prisonnier et le détient à Bruges. A la même époque, Albert de Habsbourg, duc d’Autriche, dispute la couronne impériale à Adolphe de Nassau, le tue dans une bataille et se fait élire empereur à sa place. Mais, comme la couronne lui est contestée, et qu’en particulier le pape ne veut pas le reconnaître, Albert de Habsbourg sollicite l’alliance de Philippe le Bel, avec lequel il a des entrevues, dont la plus connue est celle de Vaucouleurs. Par le traité de Bruges, à l'été 1299, Albert aurait abandonné, selon l’interprétation française toutes prétentions du Saint-Empire romain germanique sur la partie du Barrois que l’on appellera « mouvant » c'est-à-dire toujours théoriquement dans l’empire mais dans la mouvance du royaume de France situés à l’ouest de la Meuse. Or Philippe le Bel s’exprime ainsi dans le traité de Bruges : « ledit Comte nous a fait hommage lige, pour nous et pour notre hoir (héritier), roi de France, de Bar et de la Châtellenie de Bar et de toutes les choses qu’il tenait en franc-alleu par deçà la Meuse vers le royaume de France, si comme elles sont nommées, expressées, et devisées en ses lettres baillées à nous sur ce, et de tout ce entièrement qu’il tenait en franco-alleu, en quelque lieu que ce soit, et quelconque chose que ce soit, par deçà de la Meuse vers le royaume de France ». Peu de temps après, en 1301, Philippe le Bel impose au comte Henri III, prisonnier à Bruges, comme condition de sa mise en liberté, la reconnaissance de la suzeraineté du roi de France pour cette même partie, qui devient à tout jamais ce qu’on appelle le Barrois mouvant, c’est-à-dire la partie du Barrois pour laquelle le comte de Bar, auparavant vassal de l’empereur, était devenu celui du roi, tandis que l’autre partie du comté, celle qui était située sur la rive droite de la Meuse, restait sous la suzeraineté de l’Empire, et s’appelait le Barrois non-mouvant. Ce traité du Bruges et cette mouvance du Barrois qu’il entraîne, deviennent la cause d’interminables débats entre le Barrois et la France, les souverains de l’un et de l’autre s’efforçant d’en restreindre ou d’en étendre l’effet suivant leur intérêt propre. Comme en réalité, il ne stipule à la charge du souverain barrois que l’hommage-lige à l’égard du souverain français, on doit, pour bien l’entendre, déterminer en quoi consistait l’hommage-lige. L’hommage-lige, ou ligence, oblige le vassal envers le suzerain dont il est l’homme à trois services : -d’abord, et principalement, le service militaire, de sa personne et de la force armée dont il disposait, quand il en était ; -ensuite l’obligation d’assister le suzerain dans sa cour de justice et de prendre part au jugement des contestations portées devant lui ; . - enfin l’obligation de reconnaître la cour de justice du suzerain en cas de procès entre vassaux de la même mouvance. Mais elle ne transforme nullement l’homme-lige en sujet de sorte qu’en droit féodal, la mouvance ne consiste nullement en une annexion au royaume à telle enseigne que quarante-neuf ans après le traité de Bruges, le roi Jean le Bon, dans une ordonnance, qualifie le comté de Bar de « lieu voisin de son royaume», par conséquent de pays étranger. En 1301, le Barrois mouvant ne devient donc pas à proprement juridiquement parler une terre française. Néanmoins le tiers du duché de Bar environ, groupés essentiellement autour de Bar-le-Duc, constituent dès lors le Barrois mouvant (relevant du roi de France) divisé en deux bailliages : celui de Bar-le-Duc et celui de Bassigny : le bailliage de Bar-le-Duc subdivisé en deux prévôtés : celle de Bar et celle de Souilly et le bailliage de Bassigny.

.Albert Ier de Habsbourg (1225-1308) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1298 à 1308, , roi de Bourgogne-Provence de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier. 

.Édouard Ier (v.1295-1336), comte de Bar de 1302 à 1336

Fils d`Henri III; marié en 1310 à Marie de Bourgogne, fille de Robert II, duc de Bourgogne, et d’Agnès de France.

.Henri VII de Luxembourg (vers1275-1313) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313, roi d'Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313, empereur de 1311 à 1313

.Louis IV de Bavière (1282-1347) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314, empereur de 1328 à 1347 , roi d'Italie de 1328 à 1347 

.Henri IV (v.1323-1344), comte de Bar de 1336 à 1344

Fils d'Henri III.

.Édouard II (1339-1352), comte de Bar de 1344 à 1352

Fils du précédent.

.Charles IV de Luxembourg (1316-1378) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378, comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378, roi d'Italie de 1355 à 1378, roi de Bourgogne-Provence de 1355 à 1378, empereur de 1355 à 1378 

.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1378 à 1400, empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400 

Fils de l’empereur Charles IV.

.Robert Ier de Bavière (1352-1410) comte palatin du Rhin (Rupert III de Palatinat) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1401 à 1410, empereur de 1401 à 1410 

.Robert Ier de Bar (1344-1411), comte de Bar de 1352 à 1354, marquis de Pont à Mousson de 1353 à 1411 puis duc de Bar de 1354 à 1411

Frère d 'Edouard II.

En 1353, son oncle l’empereur Charles IV de Luxembourg érige la ville de Pont à Mousson en marquisat à son profit et le fait accéder ainsi au rang de prince d'Empire siégeant à la Diète. Puis l’année suivante en 1354, son oncle l’empereur érige le comté de Bar en duché. Le duché comprend outre le territoire du comté de Clermond en Argonne, les comtés de Briey et de Stenay, les seigneuries de Marville et Amancy, le comté de Longwy et le marquisat de Pont à Mousson. Mais dès la fin de son règne, le lien de vassalité pour la partie du Barrois dit Mouvant permet à l’autorité française de s’immiscer dans les affaires de cette partie: des agents royaux s’arrogent le droit d’intervenir dans ce Barrois mouvant ; parallèlement ses habitants font de plus en plus appel devant les juridictions françaises dont les décisions leurs sont plus favorables que celles des officiers ducaux. Sous son règne une bande de terre sise au milieu de la partie dite du Barrois mouvant comprenant la seigneurie de Vaucouleurs est achetée en 1355 à Jean de Joinville par Philippe de Valois, seigneurie que par ordonnance de 1365, le roi Charles V rattache directement au comté de Champagne partie intégrante du Royaume.

.Édouard III de Bar (v.1377-1415), marquis de Pont à Mousson, duc de Bar de 1411 à 1415

Second fils du précédent.

Après Azincourt où Edouard III est tué, le duché est gouverné son frère par le cardinal Louis de Bar.

.Louis Ier, (1370/1375-1430), cardinal en 1397, évêque administrateur de Verdun de 1419 à 1423 et de 1424 à 1430, duc de Bar de 1415 à 1430

Frère du précédent.

Il désigne pour lui succéder son petit-neveu René d’Anjou.

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) roi de Hongrie de 1387 à 1437,  roi de Francie Orientale (Germanie) de 1411 à 1437, duc de Luxembourg, roi de Bohême  de 1419 à 1437, empereur de 1433 à 1437 

.Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439 (Albert V), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439. roi des Romains (empereur) de 1438 à 1439  

 

Maison d’Anjou

.René Ier d’Anjou (1409-1480) duc de Bar de 1430 à 1480, duc de Lorraine  de 1431 à 1453, duc d'Anjou (1434-1480), comte de Provence et de Forcalquier (1434-1480), roi de Naples (1435-1442)

Au décès du cardinal-duc, Louis de Bar le 23 juin 1430, c’est son fils adoptif René Ier d’Anjou époux d’Isabelle de Lorraine qui devient duc de Bar ; sept mois plus, Isabelle succède elle-même comme duchesse de Lorraine à la mort de son père Charles II le 25 janvier 1431 ; la Lorraine et le Barrois ont désormais une histoire liée.

En 1483, le duché de Bar est amputé des seigneuries de Chatel-sur-Moselle et Bainville au profit du domaine royal. La mouvance, de notion purement féodale (acte de foi et hommage), devient au XVIème siècle, judiciaire (appel obligatoire devant des tribunaux français) puis législative et même religieuse (nomination par le roi de France aux abbayes du Barrois mouvant.

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486,  roi des Romains en 1440, empereur de 1452 à 1493 , roi d'Italie de 1452 à 1493 

.Jean II (1425-1470), duc de Lorraine et de Bar de 1453 à 1470

Fils de la duchesse Isabelle et de René d’Anjou.

Il n’a qu’une seule idée en tête celle de reconquérir la couronne de son père. Il tente sa chance à la mort d’Alphonse d’Aragon mais échoue ; un temps il espère recevoir l’appui du roi de France Louis XI qui a succédé à son père Charles VII mais qui, retors comme l’histoire l’a montré le berce d’illusions tout en continuant de soutenir Ferdinand le fils d’Alphonse ; Jean II s’en étant rendu compte, adhère alors à la Ligue du Bien Public crée par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Après une deuxième tentative de reconquête du royaume de Naples en 1462, il se décide à revenir en Lorraine ou Louis XI soutient ses ennemis  tout en cherchant à se le concilier par des compensations territoriales. 

Mais en octobre 1466, il quitte le duché pour aller militairement accompagné de Ferri de Vaudémont prendre possession de la Catalogne dont la couronne a été offerte à son père René par les catalans révoltés contre Ferdinand d’Aragon. Il meurt à Barcelone le 16 décembre 1470.

.Nicolas Ier (1448-1473), duc de Lorraine et de Bar de 1471 à 1473

Fils de Jean II ; comme son père, il prête serment le 7 aout 1471  puis part à Paris ; mais là il apprend que le roi Louis XI a choisi un autre parti pour sa fille et rentre à Nancy ou il reçoit en revanche la proposition du duc de Bourgogne Charles le Téméraire de lui donner sa fille unique Marie.

 L’offre est acceptée  et le 22 mai 1472, Nicolas signe à Arras avec son futur beau-père un traité d’alliance dirigé contre le roi Louis XI. Un an plus tard, à vingt-cinq ans Nicolas meurt sans descendance.

 

Maison d’Anjou- Vaudémont

.René II (1451-1508), duc de Lorraine, de 1473 à 1508, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson et duc de Bar de 1480 à 1508

Il nait le 2 mars 1451, il est le fils du comte Ferri VI de Vaudémont et de son épouse Yolande d’Anjou et devient duc de Lorraine à la mort de son cousin le duc Nicolas le 22 juillet 1473.

Par sa mère, c’est un prince français ; celle-ci qui aurait pu régner renonce aussitôt à se droits au profit de son fils. A partir de lui et pour un siècle et demi, les ducs de Lorraine, souvent élevés à la Cour de France, se rapprocheront du royaume de France sans pour autant chercher à rompre avec l’empire, recherchant entre les deux une certaine forme de neutralité. Avec lui, le comté de Vaudémont, terre d’empire devient partie intégrante du duché de Lorraine. René II commence son règne sous celui du roi de France Louis XI, de l’empereur Frédéric III de Habsbourg et du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Il ne manque plus à ce dernier, pour réunir  ses possessions du sud à celle du Nord, que de faire passer sous son contrôle les duchés de Bar et de Lorraine.  Il est donc un ennemi potentiel. 

René II a partie de son duché de Bar dans la mouvance du royaume de France (bien que juridiquement en droit « international » de l’époque son duché de Bar relève toujours de l’empire).  

Charles le Téméraire n’hésite pas à occuper ce Barrois « mouvant » et lors de son séjour à Trêves d’octobre-novembre 1473  conclut dès le 14 octobre avec René II un traité leur interdisant de conclure avec Louis XI un traité pouvant nuire à l’autre partie et autorisant les deux ducs à faire transiter leurs troupes au travers des territoires de l’autre. Mais les incidents se multipliant  entre garnisons bourguignonnes et lorraines, en mai 1475,  René II défie Charles  qui profite de l’occasion pour envahir la Lorraine ; René II qui espère le soutien militaire du roi Louis XI est bien déçu car celui-ci renouvelle une nouvelle fois les trêves qu’il a signées depuis le 15 octobre 1473 avec Charles le Téméraire. Le 30 novembre toute la Lorraine est occupée. La population de Nancy compte alors environ 5 000 habitants, auxquels il faut ajouter 3 500 soldats d’origine alsacienne, envoyés par le duc d’Autriche, Sigismond de  Habsbourg ainsi que 500 soldats engagés au service du duc de Lorraine.   Charles le Téméraire, quant à lui, ne dispose que d’un armement limité et c’est la famine qui amène la chute de la ville, après un mois de combats. Charles fait son entrée triomphale à Nancy et s’autoproclame duc de Lorraine.

Mais les ambitions de Charles le Téméraire l’isole et le roi Louis X, tout en évitant d’engager des troupes directement contre lui,  parvient à pousser contre lui les Confédérés suisses, les villes d’Alsace, l’empereur Frédéric III de Habsbourg lesquels constituent début 1476 la Ligue de Constance dirigée contre le duc de Bourgogne..

Les Confédérés suisses ayant remporté  la bataille de Morat contre les troupes de Charles le 22 juin 1476, la résistance s’organise en Lorraine. René II sait profiter de ce renversement de situation : grâce à une aide fournie par la ville de Strasbourg et par les Suisses, il regagne une partie des places perdues. Après quelques semaines de siège, les troupes bourguignonnes de Nancy capitulent le 6 octobre.

Mais au même moment, Charles pénètre en Lorraine, atteint Neufchâteau, tandis que des renforts lui arrivent du Luxembourg. Il est à Toul le 11 octobre, et  à Nancy le 20. René II confie la défense de la ville à 2000 soldats gascons, lorrains et alsaciens, avant de partir pour la Suisse pour y chercher du secours. Le 22 octobre, Nancy est de nouveau assiégée. Charles est, cette fois ci, dans une situation plus précaire que la première fois, étant en terrain ennemi, et coupé de ses arrières. A la tête d’une armée de volontaires suisses, d’Alsaciens et de Bâlois composant une armée de 14000 hommes environ, René II franchit les Vosges et atteint Lunéville le 3 janvier, et Saint-Nicolas-de-Port le 4. Le dimanche 5 janvier a lieu la bataille au cours de laquelle  Charles trouve la mort. René II qui espère comme prix  de sa victoire une partie des possessions bourguignonnes se heurte au refus de Louis XI.   Bien plus celui-ci ne lui laisse comme héritage de son grand-père René Ier d’Anjou décédé le 17 juillet 1480 que le seul duché de Bar alors que Renée II espère recevoir le duché d’Anjou, le comté du Maine et le comté de Provence que certes René Ier avait légué par testament à son neveu Charles mort le 10 décembre 1481 en les léguant à Louis XI. Il n’obtient pas davantage de son alliance matrimoniale avec les Beaujeu qui règnent après le  décès de Louis XI le 30 aout 1483.En effet ceux-ci fort du remariage de René II avec Philippa de Gueldre, fille du duc de Gueldre et nièce de Pierre de Beaujeu, en profitent pour détacher le comté de Provence de l’empire et l’incorporer au royaume de France le 27 juillet 1486 avec le duché d’Anjou. Avec l’argent reçu d’Anne de Beaujeu, René lève alors une armée en 1488 pour tenter d’aller reconquérir le royaume de Naples qui s’est soulevé contre Ferdinand d’Aragon mais là encore, arrivé avec ses troupes à Lyon, il reçoit une lettre du roi Charles VIII devenu majeur lui rappelant que les droits sur ce royaume appartiennent désormais au roi de France par héritage de la maison d’Anjou. 

Malgré ses liens avec la France, René II reste conscient que ses possessions relèvent de l’empire même si l’époque de son règne est celle de la fin du Moyen Age et de l’application du contrat vassalique qui régissait les rapports de la noblesse depuis six cents ans environ. Après la mort de l’empereur Frédéric III, il entretient d’excellents rapports avec son fils l’empereur Maximilien et participe à la Diète de Worms de 1495  et accepte que le corps de  Charles le Téméraire, beau-père de Maximilien, reposant alors à Nancy dans la chapelle des Cordeliers,  soit restitué à sa famille.

Le 25 mars 1506, il établit son testament qui pose le principe de l’union perpétuelle indissociable des duchés de Lorraine, de Bar, du comté de Vaudémont et du marquisat de Pont à Mousson. Il meurt prés de Bar le Duc le 10 décembre 1508.

.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519) archiduc d’Autriche, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, duc de Bourgogne de 1477 à 1482, empereur de 1505 à 1519

Fils de l’empereur Frédéric III.

En 1512, Maximilien divise définitivement l'empire en dix Cercles/Kreis et les duché de Bar et de Lorraine comme les évêchés de Toul, Metz et Verdun  relèvent du Cercle du Haut-Rhin.

.Charles V de Habsbourg dit Charles Quint (1500-1558)  roi de Germanie de 1519 à 1556, roi d'Espagne de 1516 à 1556, roi d'Italie de 1530 à 1556, roi de Sicile de 1516 à 1556, couronné roi de Bourgogne-Provence en 1536, empereur de 1519 à 1556 

. Ferdinand Ier de Habsbourg  (1503-1564 ) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564, empereur de 1556 à 1564  

Fils de Philippe le Beau et d Jeanne la Folle , reine de Castille et d'Aragon.

.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains le 30 novembre 1562 roi de Bohême  1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576

Fils aîné de  Ferdinand Ier de Habsbourg

.Charles III (1543-1608) duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont et marquis de Pont à Mousson  de 1545 à 1608

Fils de François Ier, filleul du roi de France homonyme, et de Christine de Danemark, nièce de l'Empereur Charles Quint.

Il succède à son père le 12 juin 1545, d'abord sous la régence de sa mère et de son oncle, puis en 1552 sous celle de son seul oncle, Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et futur duc de Mercoeur. Sa mère Christine se rend à Augsbourg fin 1547 début 1548 pour assister à la  Diète d’empire. Elle a quelques bonnes raisons de craindre l’alliance des rois de France avec les princes protestants et fait procéder à l’édification de fortifications à La Mothe en Bassigny, aux confins de la Champagne, de la Bourgogne et de la Lorraine entrainant la réaction vive du roi Henri II qui lui demande d’arrêter les travaux ce qu’elle s’engage à faire tout en les poursuivant. Elle se rend à nouveau à Augsbourg en 1550 pour assister à une nouvelle diète d’empire, année qui marque la  reprise du conflit entre l’empereur Charles Quint et cette fois le roi Henri II qui s’est vu promettre, par le traité de Chambord du 15 janvier 1552 par les princes protestants allemands, en contrepartie de son alliance, les comtés de Montbéliard et de Ferrette ainsi que les trois évêchés de Toul, Metz et Verdun en qualité de vicaire de l’empire.

À partir de 1552, le roi de France Henri II, à l’occasion de son "voyage d'Allemagne" qui lui permet d'imposer sa tutelle aux cités épiscopales de Verdun, Metz et Toul, fait un passage à Nancy. Il écarte de la régence la duchesse douairière, Christine de Danemark, nièce fidèle de l'empereur Charles Quint et confie la totalité du pouvoir au prince Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et futur duc de Mercoeur qui lui est francophile. Dès avril 1552, les armées du roi Henri II envahissent la Lorraine faiblement défendue et le 15 avril 1552, le roi destitue Christine qui doit s’exiler, obtient le serment d’allégeance des Etats Lorrains et remmène à Paris le duc Charles en qui a 9 ans, pour le faire élever à la cour de France en garantie de la neutralité de la Lorraine ou des garnisons françaises sont installées  notamment à Metz, ville impériale. Dès la mi- octobre 1552, l’armée de Charles Quint se présente devant Metz mais n’arrive pas à la reprendre et se retire en janvier 1553.

Charles Quint abdique en 1556 partageant ses possessions entre son fils Philippe et son frère Ferdinand qui lui succède comme empereur.

Mais en 1557, l’armée du roi Henri II est battue à Saint Quentin par le duc de Savoie Emmanuel Philibert, général des armées impériales à la tête des troupes espagnoles du roi Philippe II, le fils de Charles Quint.

A Paris ou il est élevé, le duc Charles est marié à Notre Dame de Paris  avec Claude de France le 22 janvier 1559. Année 1559 où il doit signer avec celui-ci le traité  de Cateau-Cambrésis. Ce n’est qu’en octobre 1559, qu’avec son épouse il fait sa première entrée à Nancy mais laisse le gouvernement de la Lorraine à sa mère Christine revenu d’exil. Enfin ce n’est que le 18 mai 1562, qu’il prête serment devant les Etats de Lorraine et en devient véritablement duc.

Ses relations avec les rois de France François II et Charles IX  sont bonnes. En revanche, le duc Charles III, bon catholique, ne peut accepter, comme ses cousins les Guise la signature le 6 mai 1576 entre le roi de France Henri III et les Huguenots français ; il rejoint la Ligue catholique crée par le duc Henri de Guise à la demande de Don Juan d’Espagne, le fils bâtard de Charles Quint et  accueille leur assemblée générale  à Nancy en février 1580.

En outre Henri III n’a pas d’enfant et son frère François d’Alençon décède le 10 juin 1584 de sorte que c’est Henri le roi de Navarre, chef du parti protestant, qui devient l’héritier de la couronne de France. 

Une deuxième assemblée de la Ligue se tient alors près de Nancy qui aboutit au traité d’alliance de Joinville du 31 décembre 1584 par lequel le roi d’Espagne Philippe II apporte son soutien à la Ligue pour lutter contre le protestantisme tant dans le royaume de France que dans les terres d’empire possédées par le roi d’Espagne, Franche Comté, Luxembourg, Pays-Bas. Le duc de Guise prend l’initiative et s’empare en juin 1585 de Toul et Verdun occupées par des garnisons françaises depuis 1552, puis les possessions du duc de Bouillon, un des chefs du parti protestant qui doit se réfugier en Alsace et  recrute là près de 35 000  mercenaires recrutés sur place ou dans le duché de Wurtemberg qui  se présentent le 30 aout 1587 aux frontières du duché de Lorraine et l’envahissent mais sont battus.

Le duc Charles III  pour venger leurs exactions dévaste alors le comté de Montbéliard, propriété du duc de Wurtemberg. Mais ce n’est véritablement qu’après l’assassinat du roi Henri III le 2 aout 1589 et l’accession d’Henri de Navarre comme roi de France sous le nom d’Henri IV qu’il s’engage véritablement contre la France. Aussitôt il reprend Toul et Verdun mais ne parvient pas à reprendre Metz et se range au côté de la Ligue qui se réunit une nouvelle fois en assemblée à Chaumont en Bassigny en septembre 1589.

Le duc de Lorraine doit alors disperser au sud les mercenaires allemands réfugiés en Alsace puis se retourner au nord de son duché pour faire face aux troupes du général d’Henri IV, Henri de Turenne, qui vient de surcroit d’épouser la duchesse  de Bouillon, héritière du duché.

Les troupes de Charles III sont défaites en 1592. La conversion d’Henri IV au catholicisme lui permet alors plus facilement  de négocier ; par le traité de Saint Germain en Laye du 16 novembre 1594,Toul et Verdun obtiennent le statut de villes protégées par le roi de France mais leur gouvernement est laissé au troisième fils de Charles III, François de Vaudémont et la France s’engage à indemniser partie des frais engagés par le duc de Lorraine pour la défense de son duché ; en outre le fils ainé du duc doit épouser Catherine, la fille d’Henri IV, mariage célébré le 31 janvier 1599 marquant le resserrement des liens avec le royaume de France même si Catherine meurt dès 1604.

Charles III meurt le 14 mai 1608.

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612, empereur de 1576  à 1612, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612 

Fils de Maximilien II. 

.Matthias Ier de Habsbourg (1557-1619)  archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1612 à 1619, roi de Bohême de 1611 à 1619, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619 , empereur de 1612 à 1619 .

Cinquième  enfant de l'empereur Maximilien II.

.Henri II (1563-1624), duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson  de 1608  à  1624, marquis de Nomeny de 1612 à 1624

Fils de Charles III.

A la différence de son père, de son grand-père François  et de son arrière-grand-père Antoine, il n’a pas passé une partie de sa jeunesse à la Cour de France. Après le décès de son épouse Catherine, il se remarie avec Marguerite de Gonzague qui  lui donne deux filles, Nicole née en 1608 et Claude née en 1612, mais pas d’héritier mâle de sorte que c’est son cousin Charles de Vaudémont, compagnon de jeu du roi Louis XIII, qui peut prétendre à sa succession en déniant les droits de sa cousine Nicole en vertu de la loi salique dont l’application est contestable en Lorraine.

L’année de la naissance de Nicole, les princes protestants se constituent en Ligue. En réaction Maximilien, duc de Bavière, époux d’Elisabeth de Lorraine, fille du duc Charles III crée une Ligue (catholique) pour la défense de la religion à laquelle Charles III est tenté d’adhérer.

S’il se ménage ses relations avec le roi de France en acceptant de lui prêter hommage pour le Barrois mouvant, il en fait de même avec l’empereur Ferdinand et le roi d’Espagne ainsi qu’avec leurs gouverneurs de Franche-Comté et des Pays Bas, les archiducs Isabelle d’Espagne et Albert d’Autriche.

.Ferdinand II de Habsbourg (1578-1637) archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1619 à 1637, roi de Bohême de 1617 à 1637 et de Hongrie de 1618 à 1626, empereur de 1619 à 1637 

.Charles IV ( 1604 -1675), duc de Lorraine et de Bar par son épouse Nicole, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson de 1624 à 1634, seigneur de Saarwerden et Bouquenon de 1629 à 1634

Fils du comte François de Vaudémont, il commence à régner l’année de l’accession au pouvoir du cardinal de Richelieu comme ministre du roi Louis XIII et alors que depuis 6 ans, l’empereur Ferdinand II est engagé dans la guerre de Trente Ans qui l’opposent aux Protestants. Les Pays Bas, possessions des Habsbourg d’Espagne qui relèvent de l’empire, se sont alliés à la France et sont en guerre depuis déjà trois ans contre l’Espagne et l’Empire.

Richelieu se met à soutenir en sous-main ces derniers pour contrer l’empereur.

Charles IV, catholique convaincu, très lié au duc Maximilien de Bavière, allié très fidèle de l’empereur, penche pour ce dernier. La politique de Louis XIII et de Richelieu est de repousser la frontière du royaume sur le Rhin, ce qui implique l'annexion du duché de Bar, du duché de Lorraine, états souverains, de la Franche-Comté, possession espagnole, de l'Alsace,  toutes possessions de l'Empire romain germanique. 

Le roi Louis XIII, qui n’est pas encore engagé dans la guerre, renforce néanmoins ses garnisons de Metz et de Verdun. Charles IV en fait de même en augmentant les effectifs de Nancy, Bitche, Marsal, La Mothe, Clermont, Stenay et Jametz ainsi que celles du duché de Bar. Dès 1627, Charles IV crée une armée permanente. 

Sa sympathie pour l’empereur Ferdinand II  ne fait qu’augmenter quand en 1629 la Chambre impériale de Spire attribue à son père les seigneuries de Saarwerden et de Bouquenon disputées par la maison de Nassau-

L’armée lorraine atteint en 1630 un effectif de 9 000 hommes pour l’infanterie  et 1000 pour la cavalerie quand le roi Gustave-Adolphe de Suède entre en guerre au côté des princes protestants soutenus financièrement par Richelieu. Les troupes de ce dernier écrasent celles de l’armée impériale commandée par le général Tilly en septembre 1631. Depuis le printemps 1631, Charles IV a augmenté les effectifs de son armée qui compte  désormais près de 18 000 fantassins et 5000 cavaliers. Celle-ci part en Alsace ou il installe à la demande de l’empereur des garnisons à Saverne et à Haguenau puis en Allemagne du Sud au secours  de l’armée impériale mais sans grand succès.     

Pendant son absence, Louis XIII a mis son armée en situation d’envahir les duchés de Bar et de Lorraine et ses troupes stationnées à Verdun et à Metz convergent vers Vic et Moyen Vic défendues elles par des troupes impériales ; Vic capitule dès le 11 décembre. Charles rentré à Nancy le 16 décembre cherche à négocier avec le roi Louis XIII qu’il rencontre à Metz le 26 décembre. Moyenvic ayant capitulé elle le 27 décembre, Charles IV doit signer le 6 janvier 1632 le traité de Vic par lequel il s’engage à n’accorder aucune aide aux Habsbourg qu’ils fussent d’Espagne ou d’Autriche. Au printemps, ces derniers lui redemandent son aide mais pressentant que Charles va y répondre positivement, Louis XIII  engage dès le mois de mai la deuxième guerre de Lorraine. Dès le 19 juin Bar le Duc est occupé puis l’armée du roi de France fonce sur Nancy. Malgré les renforts envoyés depuis le Luxembourg par les Habsbourg d’Espagne, le 25 juin, les Français sont aux portes de Nancy. Charles IV dont une partie des troupes est restée se battre en Allemagne du Sud  doit dès le lendemain se soumettre et signer le traité de Liverdun beaucoup plus dur que celui de Vic. Il doit livrer pour trois ans la place forte de Marsal, pour quatre ans celles de Dun sur Meuse, de Jametz  et Stenay, vendre le comté de Clermont en Argonne, prêter hommage au roi de France pour le Barrois mouvant dans le délai d’1 an et laisser transiter les troupes françaises sur ses terres le tout garanti par la remise en otage de son frère le cardinal Nicolas-François de Lorraine. Charles bien évidemment reste fidèle à l’empereur au service duquel  nombre de ses officiers continuent de se battre (Allamon, Bannerot, Bassompierre, Briey, Chauvirey, Cliquot, Custine, des Fours, du Hautoy, Fournier, Haraucourt, Hennin, Hunolstein, Ligniville, Mercy, Mitry, Montrichier, Mus, Nettancourt, Raignecourt, Salm, Serainchamps, Stainville, Yvard) ;  empereur qui lui confie d’ailleurs la défense de ses possessions en Basse-Alsace.

En réaction, Louis XIII intervient une troisième fois en Lorraine et fait prononcer par le Parlement de Paris la saisie du Barrois mouvant pour lequel Charles ne lui a pas prêté hommage. Dès le 24 aout 1633, les troupes de Louis XIII occupent à nouveau Bar le Duc, puis Pont à Mousson, s’emparent de Saint Nicolas de Port et encerclent Nancy ; Charles IV doit se réfugier à Lunéville ; Nancy capitule après trois semaines le 20 septembre et le même jour Charles est contraint de signer le traité de Charmes par lequel la France occupe Nancy pour quatre ans, interdit au duc de Lorraine toutes alliances contraires à l’intérêt de la France et l’oblige à licencier son armée.

Charles IV préfère finalement abdiquer le 19 janvier 1634 en faveur de son frère Nicolas-François et retourner en Allemagne prendre un commandement dans l’armée impériale.  

.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie, de Bohême, empereur de 1637 à 1657 

.Nicolas-François (1609 - 1675), duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson de 1634 à 1675 

Frère de Charles IV,  il s’enfuit de Nancy le Ier avril 1634 par la Franche-Comté et trouve asile à Vienne ou il assure la continuité de la dynastie. Ses duchés de  Bar et de Lorraine sont occupés par la France  mais la résistance des Lorrains est vive et l’armée ducale fait régulièrement des incursions notamment depuis la Franche-Comté ou Charles IV, après être passé avec ses troupes impériales de Besançon en Bavière ou elles participent à la prise de Ratisbonne sur les Suédois puis à la tête des troupes de la Ligne catholique à celle de Nordlingen le 6 septembre 1634, revient sur l’Alsace d’où en février 1635, il attaque une première fois en direction de Saint Diè puis revenu en Franche Comté, il engage depuis là une deuxième offensive en direction de la Lorraine en Avril sans prendre l’avantage, se retire à Breisach d’où il organise pour ses troupes et l’armée impériales plusieurs opérations pour tenter de reconquérir le duché. 

Le Colonel lorrain Gaillard, aux ordres du général des armées impériales Thomas de Savoie, s’empare de la petite ville de Sierck tandis que l’armée de Maillard, un autre lorrain s’emparent de Boulay  dans le pays messin et que des officiers lorrains libèrent Saint Mihiel pendant que Charles IV reconquiert Darney, Gondrecourt, Remiremont, Raon-l’Etape et Saint Diè puis s’avance rejoindre les impériaux du général Gallas installés au nord du duché. Les Français ne tiennent plus pratiquement  que les grandes villes notamment Bar et Nancy. Louis XIII se trouve obligé de réagir et fin juin part pour la Lorraine ou il arrive à Saint Dizier le 20 septembre 1635  et fait assiéger Saint Mihiel qui capitule le 2  octobre. Dans les jours suivants, ses troupes reprennent le contrôle de tout le duché de Bar. Durant l’Automne 1635, l’armée impériale commandée par Gallas avec les troupes lorraines commandées par Charles IV font face aux troupes franco-weimarienne bien supérieures en nombre ; Gallas se refuse à les affronter tandis que Charles déçu se replie sur la Franche-Comté de sorte qu’à la fin de l’année 1635, toutes les troupes impériales et lorraines ont abandonné la Lorraine.En Franche-Comté, en revanche, Charles IV bat les troupes françaises à Poligny le 19 juin 1638  ce qui lui permet d’attaquer à nouveau en Lorraine mais ses campagnes de 1638 à 1640 ne  sont pas décisives de sorte  que Charles IV doit se résigner à signer un nouveau traité avec la France, le traité de Saint Germain en Laye du 2 avril 1641 par lequel il s’engage à soutenir partout et en tous temps les intérêts de la France et à renoncer à toute « intelligence » avec la maison de Habsbourg, à abandonner à la France le comté de Clermont en Argonne situé dans le Barrois non mouvant ainsi que les places fortes de Jametz, Stenay et Dun sur Meuse, à laisser détruire les fortifications de Marsal, à laisser le libre passage des troupes françaises à travers ses duchés, à accepter l’incorporation de l’armée lorraine à l’armée française. Fin avril 1641, il peut alors rentrer à Nancy.

Mais le traité de Saint Germain en Laye ne suffit pas à Richelieu qui décide de s’emparer de Charles IV lequel avisé se réfugie à Sedan ou il va retrouver les troupes espagnoles des Habsbourg d’Espagne ; les victoires du duc d’Enghien  sur celles-ci à Rocroi et à Lens et celle de Turenne sur les troupes impériales à Zusmarshausen  ne sont pas de nature à lui redonner espoir même si lui-même et ses généraux  Gaspard et François de Mercy ainsi que Jean de Werth au service de l’empereur remportent la bataille de Tuttlingen en 1643 et celle de Marienthal en 1645.

En fait les négociations  pour  terminer la guerre de Trente Ans ont commencé et finissent par aboutir aux Traités de Westhphalie qui ne règlent pas  le sort de la Lorraine. Charles IV continue donc à se battre aux côtés des troupes espagnoles des Habsbourg d’Espagne et participe au siège de Cambrai en mai-juin 1649 puis  durant les années 1650-1651, ses troupes commandées par Fauge et Ligneville, parviennent à reconquérir une partie de la Lorraine tandis qu’Haroué parvient même à reprendre momentanément Bar le Duc et Ligny en Barrois mais sont obligées de se  replier devant l’arrivée de renforts.

Néanmoins il se trouve en  possession plus favorable pour négocier avec la France dont le gouvernement est assuré par Mazarin, successeur de Richelieu ; malheureusement Charles IV est meilleur militaire que diplomate et se livre à un double jeu entre la France et ses alliés Habsbourg d’Espagne ; alors qu’il se trouve à Bruxelles, ceux-ci le font arrêter le 25 février 1654 puis emmener à Tolède malgré les protestations de l’empereur Ferdinand III (Habsbourg d’Autriche).

Son frère Nicolas-François, rentré d’exil de Vienne  se trouve bien obligé alors de prendre le commandement des troupes lorraines ; il cherche à obtenir la libération de Charles IV mais sans succès ; il renonce alors à l’alliance avec les Habsbourg d’Espagne pour rallier les armées françaises ; ainsi il est à la tête de ses troupes au côté de la France à la bataille des Dunes du juin 1658.

C’est alors Mazarin qui va obtenir  lors de la négociation de la paix des Pyrénées la libération le 15 octobre 1659 de Charles IV ; mais le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 n’est pas pour autant favorable à la Lorraine ; en effet  la France conserve le duché de Bar, les places de Dun sur Meuse, Stenay, Jametz, Moyenvic et Marsal ainsi que tous les villages situées le long d’une route stratégique reliant  Verdun à l’Alsace;  le traité de Vincennes du 8 février 1661 restitue toutefois le duché de Bar  au duc de Lorraine mais lui retire le comté de Saarwerden restitué à la maison de Nassau.

Le 23 mars 1661 Charles se résigne à prêter hommage au roi de France pour le Barrois mouvant puis étrangement même accepte de signer un traité à Montmartre le 6 février 1662 par lequel il s’engage à céder à sa mort ses Etats à la France en contrepartie de l’obtention du titre de Prince du sang pour les descendants de la Maison de Lorraine ; son frère  Nicolas-François et son fils Charles protestent ; Charles IV se rendant compte de son erreur, adresse alors une délégation à la diète de Ratisbonne le 3 mai 1663 pour qu’elle déclare illégal le traité signé s’agissant de terres impériales dont le duc ne peut disposer sans son accord. Le roi Louis XIV s’en tient au traité de Vincennes et lorsqu’il s’apprête à engager la guerre de « Dévolution » lui réclame des troupes, puis après le traité d’Aix la Chapelle du 2 mai 1668 lui demande de les licencier. Charles IV ne l’ayant pas fait totalement, Louis XIV fait prendre des dispositions à l’été 1670 pour s’emparer de lui ; prévenu Charles IV parvient à s’échapper et s’enfuit par la Suisse pour rejoindre le territoire de l’Empire. La Lorraine est à nouveau entièrement occupée par la France malgré la protestation de la Diète d’Augsbourg du 13 octobre 1670 et la demande adressée à Louis XIV par l’empereur Léopold de Habsbourg. 

En revanche, la déclaration de guerre de Louis XIV le 6 avril 1672 aux Provinces Unies (indépendantes de l’empire depuis 1648)  suscite une coalition contre lui réunissant l’empereur Léopold de Habsbourg, l’Electeur de Brandebourg et le roi d’Espagne (Habsbourg d’Espagne) et permet à Charles IV de lever à nouveau des troupes qui parviennent à réoccuper Epinal, Saint Diè et Remiremont. Au cours de la campagne 1675, ces troupes de Charles IV et les troupes impériales  marchent sur Trêves assiégée par les troupes françaises du Maréchal de Créqui ; celui-ci est sévèrement battu le 11 aout 1675. 

Peu de temps après, Charles IV âgé de 72 ans tombe malade et décède à Allenbach dans le Palatinat le 18 septembre 1675.

.Charles V (1643-1690), duc de Lorraine et de Bar en titre de 1675 à 1690

Fils de Nicolas-François, né à Vienne il vit d’abord à la Cour de France, puis se met au service de son empereur  Léopold Ier ; en 1665 il s'oppose ouvertement au traité de Montmartre, par lequel son oncle Charles IV, contraint et forcé par les armes, cède la Lorraine et le Barrois à la France.

En septembre 1675, il est nommé généralissime des armées impériales; il prend aussi le titre de duc de Lorraine et de Bar, son oncle Charles IV étant mort le même mois. Tous les États européens le reconnaissent comme tel, à l'exception de la France, qui occupait ses duchés et qui crée à Metz une chambre de réunion pour annexer sur la base d’arguments juridiques plus ou moins spécieux les seigneuries lorraines qui dans le passé avaient plus ou moins dépendus des Trois-Evêchés.

En 1678, il épouse Eléonore la sœur de l’empereur qui lui confie le gouvernement du Tyrol.

A la tête des armées impériales au côté du roi de Pologne  Jean III Sobieski, il est  vainqueur  des Turcs qui assiégeaient Vienne depuis deux mois. 

Il mène ensuite plusieurs expéditions dans la partie de la Hongrie occupée par les Ottomans, est victorieux au siège de Buda (1686) dont il s'empare, reconquiert la Hongrie, puis la Slavonie et la Transylvanie en 1687.

Tombé une première fois malade, il abandonne son commandement en mai 1688 à Maximilien Emmanuel, électeur de Bavière. Rétabli, il reçoit un commandement sur le Rhin lors de la Guerre de la ligue d'Augsbourg, mais tombe malade de nouveau; il meurt à Wels le 18 avril 1690 et est enterré à Innsbruck. Dix ans plus tard, son corps est ramené à la Chapelle des Cordeliers à Nancy. 

.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1657 à 1705, roi de Hongrie et de Bohême, empereur de 1658 à 1705  

.Joseph Ier de Habsbourg (1678-1711) archiduc d'Autriche en 1705, roi de Germanie de 1690 à 1711, roi des Romains le 24 janvier 1690, empereur  de 1705 à 1711, roi de Hongrie, roi de Bohême, roi de Croatie 

Fils de l' empereur Léopold Ier.

.Léopold-Joseph (1679-1729),  duc de Lorraine et de Bar en titre de 1690 à  en fait de  1697 à 1729

Né à Innsbruck, Il  a 10 ans à la mort de son père Charles V et reçoit le titre de duc de Lorraine et de Bar, mais ses duchés restent occupés par la France. Sa mère Éléonore devient la régente en titre des duchés lorrains.

A douze ans sa mère l’envoie à Vienne pour recevoir une éducation militaire auprès de son oncle l'Empereur. Il y est élevé avec ses deux cousins, Joseph, héritier du trône d'un an son aîné, et Charles qui, bien qu'étant son cadet de six ans, sera plus proche de lui. Les deux jeunes archiducs ceindront successivement la couronne impériale en devenant les Empereurs romains Joseph Ier et Charles VI. Léopold se sentira toujours proche de ses cousins, tant sur le plan personnel que politique et religieux. Il est fait chevalier de la Toison d'or en 1690.

Comme son père il s'engage dans l'armée impériale et prend une part active au siège de Temesvár en 1694. Il reçoit un commandement dans l'armée du Rhin en 1697. La guerre de la ligue d'Augsbourg touche à sa fin et les négociations commencent à Ryswick ; Louis XIV qui veut assurer la couronne d'Espagne pour son petit-fils Philippe, duc d'Anjou  accepte - entre autres - de restaurer la suzeraineté impériale sur les duchés de Lorraine et de Bar sous réserve de l’hommage pour ce dernier duché. Le traité de Ryswick du 30 octobre 1697 et ratifié le 13 décembre, lui  rend ses duchés. Mais ce n’est que le 17 aout 1698 qu’il se rend à Nancy ou il reçoit un accueil enthousiaste. 

Sur l’instigation de sa mère, il épouse Eléonore la nièce de Louis XIV ce qui n’a pas pour effet pour autant d’améliorer ses  relations avec la France à tel point qu’il refuse de prêter hommage au roi pour le Barrois mouvant. Pour tenter de régler le conflit, la France lui propose d’échanger le duché de Milan qui serait prélevé sur l’héritage des Habsbourg d’Espagne contre la renonciation à ses duchés ; mais bien qu’accepté par Léopold, malgré le mécontentement de ses sujets, l’accord devient caduc.

Une fois tournée cette regrettable page, il se met à se consacrer à l’administration de se duchés complétement détruits par les guerres et considérablement dépeuplés. Il encourage l’émigration à condition qu’elle soit catholique par une ordonnance du 10 octobre 1698 qui permet aux étrangers de s’installer sur les terres en déshérence. Ceux-ci affluent en nombre soit d’Allemagne, soit des cantons suisses, de la Bourgogne, de la Franche-Comté ou de la Savoie. Il fait procéder par ailleurs à une remise en état des infrastructures.

Il agrandit le château de Lunéville ou il tient une Cour brillante et réorganise l’Université de Pont à Mousson qui connait un nouveau rayonnement.

En dépit de la neutralité proclamée du duché de Lorraine, les troupes françaises occupent la plupart de ses places fortes et sa capitale Nancy ou elles rentrent le 3 décembre 1702  dès le début de la guerre de succession d’Espagne et Léopold  n’a pas les moyens  pour envisager de s’y opposer militairement ; mais cela ne fait que renforcer ses liens avec la famille impériale et notamment avec Joseph Ier et Charles VI, son ami d’enfance.

La guerre de Succession d’Espagne se termine en 1713 par le traité d’Utrecht mais Nancy est occupée jusqu’en 1714 ; le roi Louis XIV meurt en 1715 ce qui améliore les relations  avec la France qui reconnait par un traité du 14 octobre 1728 la neutralité pleine et entière, perpétuelle et  irréversible de la Lorraine  qu’une annexe à ce traité précise qu’en cas de guerre la France peut quand même occuper quelques places fortes. Néanmoins avec ce statut de neutralité reconnue, la Lorraine  espère pouvoir écarter durablement la menace d’une annexion  de force par la France.

Le duc Léopold meurt le 27 mars 1729.

.François III (1708- 1765) duc de Lorraine et de Bar, duc de Teschen de 1729 à 1765 et Grand-duc de Toscane et Vice-roi de Hongrie de 1732 à 1765, empereur ( François Ier ) de 1745 à 1765

Fils de Léopold-Joseph et d’Elisabeth-Charlotte d’Orléans, fille du frère du roi Louis XIV ; en ligne maternelle il est donc arrière-petit-fils de Louis XIII.

A 15 ans, son père l’a envoyé à Vienne ou, il fait connaissance de l’archiduchesse Marie-Thérèse née en 1717, la fille et héritière, en l’absence d’héritier mâle, de l’empereur  Charles VI de par la « Pragmatique Sanction » que celui-ci a fait rédigée quatre ans avant sa naissance. 

Il n’assiste pas aux funérailles de son père à Nancy le 8 juin 1729 et n’arrive dans son duché que le 29 novembre 1729 ; il est à Nancy le 3 janvier 1730 mais y reste peu de temps décidant de s’installer dans son château de Lunéville ; puis il se rend à Paris rendre hommage à Louis XV pour le Barrois mouvant et rentre à Lunéville qu’il quitte dès avril 1731 pour un périple en Europe. Il voyage depuis un an lorsqu’il apprend sa nomination par son futur beau-père comme vice-roi de Hongrie.

Le 1er février 1733 meurt Auguste  II, le prince Electeur de Saxe devenu roi de Pologne en 1697. Son fils, Auguste III, et Stanislas Ier, beau-frère de Louis XV se disputent le trône. Louis XV soutient son beau-père Stanislas Ier qui est élu par la Diète polonaise le 11 septembre 1733 mais le 6 octobre 1733 a lieu la contre-élection d’Auguste soutenu par l’empereur Charles VI ; dès  le 10 octobre 1733, Louis XV déclare  la guerre à l’empereur  pour l’insulte faite à son beau-père ; c’est la guerre de succession de Pologne.

Trois jours plus tard, son   Maréchal de Belle-Isle, gouverneur de Metz fait occuper Nancy. Au mois d’Aout 1735 et le 3 octobre 1735 sont signés les préliminaires de Vienne par lesquelles Stanislas accepte de renoncer au trône de Pologne au profit d’Auguste III mais en dédommagement reçoit en viager les duchés de Bar et de Lorraine que se voit contraint de lui abandonner François III  pourpouvoir épouser Marie-Thérèse  appelée à devenir impératrice à la mort de son père. Le 31 janvier 1736, François III peut faire sa demande en mariage et celui-ci est célébré à Vienne le 12 février 1736. Et après d’ultimes tractations, il accepte de signer le 11 avril 1736 sa renonciation à ses duchés contre la volonté de sa mère et de ses sujets.  Et le 19 mai 1736, la Diète d’empire  approuve les préliminaires de Vienne puis le 28 aout la convention de transfert des pouvoirs au roi de France.   

Au traité de Vienne de 1738, la Lorraine entre dans le giron de la couronne de France et les principales familles de la noblesse lorraine, obtiennent une dispense royale afin de servir et résider à leur guise en France ou dans l'Empire. Une  partie, déjà établie à la Cour impériale de Vienne, choisit l'Empire. C’est le cas par exemple d’une partie de la famille de Fickelmont très importante famille de la noblesse lorraine principalement représentée par le Reichsgraf Charles de Ficquelmont, grand chambellan de l'Empereur François de Lorraine, capitaine des cuirassiers de Sa Majesté Impériale et commandant de la garde des chevaux légers, et par son fils, le Reichsgraf Jacques-Charles de Ficquelmont, capitaine de la garde et grand chambellan de l'Empereur François de Lorraine, commandant du régiment de cavalerie de Kalchreuth puis de Thun.

 .Stanislas  (1677-1766), duc de Lorraine et de Bar de 1737 à 1766

Issu d'une famille aristocratique de Bohême-Moravie installée en Pologne au Xe siècle ;  héritier du palatinat de Posnanie ; sa fille Marie Leszczynska  épouse Louis XV en 1725.

Après avoir abdiqué officiellement le trône de Pologne, le 30 septembre, il est contraint par les ministres de Louis XV, de signer une déclaration secrète, appelée « déclaration de Meudon », par laquelle il déclare ne pas vouloir se « charger des embarras des arrangements qui regardent l'administration des finances et revenus des duchés de Bar et de Lorraine » s'en remettant au roi de France.

En compensation, Stanislas reçoit une rente annuelle de 1 500 000 livres, qui serait portée à 2 millions au décès du grand-duc de Toscane. Stanislas s'engage à nommer « un intendant de justice, police et finances ... ou autre personne sous tel titre et dénomination qu'il sera jugé à propos, lequel sera choisi de concert avec S.M. Très-Chrétienne. Ledit intendant ou autre exercera en notre nom le même pouvoir et les mêmes fonctions que les intendants de province exercent en France. » Stanislas agrée, avec le titre de chancelier, le 18 janvier 1737, Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, proposé par le cardinal de Fleury, conseil de Louis XV. Celui-ci prend  possession au nom de Stanislas, le 8 février 1737 du duché de Bar et le 21 mars de celui de Lorraine.                                                      

La mère de François III, ne quitte  Lunéville que le 6 mars 1737 pour se retirer au château de Commercy que Stanislas accepte de lui laisser jusqu’à sa mort.

Stanislas est fraîchement accueilli par la population lorraine, très attachée à la famille ducale et son intendant Chaumont de la Galaizière est unanimement haï et demeure un personnage à l'image noire dans la mémoire des Lorrains.

L’empereur  Charles VI meurt le 20 octobre 1740. Sa fille Marie-Thérèse l’épouse de François III est trahie de tous côtés et doit mener sans soutien  la guerre de Succession d'Autriche  contre la Prusse, la Bavière, la Saxe, la France  le Piémont-Sardaigne et l'Espagne. Son cousin par alliance Charles Albert, Électeur de Bavière, est élu empereur sous le nom de Charles VII. Elle réussit cependant à s'allier à l'Angleterre des Hanovre et à rallier à elle la noblesse hongroise.

Cette guerre occasionne pourtant la perte de la Silésie, au profit de la Prusse, et d'une petite partie du Milanais qu'elle cède au roi de Sardaigne son beau-frère, Charles-Emmanuel III de Sardaigne. Mais le reste des possessions héréditaires des Habsbourg est cependant sauvegardé : Marie-Thérèse, conformément au vœu de son père, est alors à la tête de l'archiduché d'Autriche, "roi" de Hongrie 20 octobre 1740 - 29 novembre 1780) et reine de Bohême (1743 - 1780).

Finalement c’est l’époux de Marie-Thérèse, l’ancien duc de Lorraine et de Bar François III qui devient empereur sous le nom de François Ier en 1745. Il est le fondateur de la Maison de Habsbourg-Lorraine.

Stanislas qui lui a succédé à la tête des duchés de Bar et de Lorraine  meurt une année plus tard à Lunéville le 23 février 1766 âgé de 88 ans. Avec lui les deux duchés de Bar et de Lorraine cessent définitivement en droit de faire partie du Saint Empire.

Le Grand-gouvernement de Lorraine-et-Barrois est créé pour gérer les territoires suivants :

  • le duché de Lorraine et de Bar,
  • la province des Trois-Évêchés
  • le Luxembourg français (région de Thionville),
  • le duché de Carignan,
  • le pays de la Sarre,

le duché de Bouillon.

 

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