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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 07:54

 

 

Cambrai est le siège d'un évêché depuis le VI° siècle relevant de la province ecclésiastique de Reims. A l’origine, l'évêché comprend toute la rive droite de l'Escaut jusqu'à son embouchure dans la mer du Nord. Il est bordé au nord et à l'est par le diocèse de Liège, au sud par les diocèses de Laon et de Noyon et à l'ouest par les diocèses d'Arras, réuni à Cambrai, et de Tournai. Il était un des trois diocèses de Basse-Lotharingie, avec ceux de Liège et d'Utrecht et compte six archidiaconés : Cambrai, Brabant, Bruxelles, Hainaut, Valenciennes et Anvers.

Au traité de Verdun en 843 qui partage l’Empire de Charlemagne entre ses 3 petits-fils Charles le Chauve obtient le Royaume de Francie Occidentale (future France, l’ainé Lothaire Ier, la couronne impériale avec le royaume de Francie Médiane sur la rive droite de l'Escaut (ou se trouvent donc Cambrai et le Cambrésis) de la Meuse, de la Saône et du Rhône avec le royaume d’Italie, et Louis le Germanique le royaume de Francie Orientale (future Germanie).

Avant de mourir le 29 septembre 855, Lothaire Ier, par le traité de Prüm, organise le partage de son royaume de Francie Médiane  entre ses trois fils : le royaume d'Italie et le titre impérial pour Louis II, la Provence jusqu'à Lyon pour Charles et le reste, c'est-à-dire toute la partie nord de la Francie médiane, de la Frise jusqu'au sud de l'actuel département de la Haute-Marne à Lothaire qu'on appellera royaume de Lotharingie (d'où vient le nom de Lorraine). Lothaire II, reconnu roi par son oncle Louis le par son oncle Louis le Germanique en novembre 855, est sacré roi au début de l'année 856. En 858, il se réconcilie avec son frère Charles de Provence et signe un traité l'instituant héritier de son frère, au détriment de son autre frère Louis II. À la mort de ce dernier en 863, Lothaire ne réussit qu'à imposer sa suzeraineté que sur les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais. La Provence lui échappe au bénéfice de son frère aîné Louis II, empereur d'Occident et roi d'Italie. Ses oncles Charles le Chauve et Louis le Germanique envisagent de se partager les terres de l'ancien empereur Lothaire Ier, alors en possession de ses fils Louis et Lothaire II. Lothaire II meurt en 869.

Ses deux oncles en profitent donc pour s'approprier la Lotharingie et signent un traité à Meerssen en 870 pour ce faire. Pour connaître précisément les territoires qui composaient la Lotharingie, il faut se référer à ce traité qui énumère tous les comtés dont se composent les États de Lothaire II : la Toxandrie, les quatre comtés du Brabant, les quatre comtés de la Hesbaye, le Cambrésis, le Hainaut, le Lommensis, le Teisterbant, la Betuwe, le Hattuariensis, les Masau inférieur et supérieur de la rive droite et de la rive gauche de la Meuse, le Liugas, le district d'Aix et le district de Maastricht, le Condroz, l'Ardenne, les cinq comtés de la Ripuarie, le Meinvelt, le Bidgau (y compris le pagus Trevirensis), le comté d'Arlon, les deux comtés de la Woëvre (Methingau et Ivotius), le Saargau supérieur et le Saargau inférieur, le Castricius, le Mosominsis, le Dormois, le Verdunois, le Moslensis , le Nitagau, le Barrois, la Charpeigne, le Bliesgau, le Saulnois, l'Albegau, le Saintois, les deux Ornois, le Tullensis, le Chaumontois, le Soulossois. La Frise, depuis le Sincfal et probablement jusqu'à l'Ems, avec les nombreux comtés saxons, mi-saxons et francs qui y étaient rattachés faisait également partie de la Lotharingie. Louis II, frère de Lothaire II qui aurait dû hériter de son royaume, est occupé à combattre les musulmans dans le Bénévent et ne peut recueillir son héritage.

Avec ce traité, Charles le Chauve acquiert la région jusqu’à la Meuse et le tiers de la Frise sauf Utrecht, ainsi que les régions le long du Rhône et de la Saône. Il annexe Besançon (le reste du Varais passe à Louis), le Lyonnais, le Viennois, le Sermorens, le Vivarais, l’Uzège, c’est-à-dire la portion de la succession de Charles de Provence qui était échue à Lothaire II en 863. Il perd Aix-la-Chapelle et Metz, mais la possession de Besançon et de Grenoble lui ouvre la route de l’Italie, Louis le Germanique obtient les deux tiers de la Frise avec Utrecht et Maastricht, les pays de la rive droite de la Meuse, à l'est de l'Ourthe et de la Moselle avec Metz et le long du Rhin (Aix-la-Chapelle, Sarre, Alsace) et le nord du Jura. Malgré ses protestations et le soutien du pape Adrien II, Louis II ne réussit pas par la suite à récupérer son héritage et meurt en 875.

En 879, le roi de Francie orientale Louis le Jeune occupe presque entièrement la Lotharingie.

En 880, par le traité de Ribemont, les petits-fils de Charles le Chauve, les fils de Louis le Bègue, cèdent leur part de la Lotharingie à Louis III de Germanie (dit aussi Louis le Jeune), fils de Louis le Germanique, qui recueille ainsi l'ensemble de la Lotharingie. En 882, à la mort de Louis le Jeune, son frère, l'empereur Charles le Gros, recueille sa succession. L'empire de Charlemagne est reconstitué à l'exception de la Provence et de la Bourgogne transjurane. Mais Charles le Gros est déposé en 887 à la diète de Tribur (Mayence). Entre-temps, il a détaché la Frise de la Lotharingie en 885.

En mai 895, l’empereur et roi de Francie Orientale et Lotharingie, Arnulf de Carinthie impose son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Zwentibold se heurte aux résistances des Grands qui voient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Après le ralliement de Raoul de Cambrai à Zwentibold, le Cambrésis suit les destinées du reste de la Lotharingie. Zwentibold est tué le 30 aout 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse. Débarrassés de Zwentibold, ces vassaux turbulents se tournent vers le roi de Francie Orientale (Germanie) Louis l'Enfant, qui vient de succéder à son père Arnulf. En 903, Louis IV l'Enfant confère à l'un de ses fidèles, le comte Gebhard de Franconie, le titre de duc de Lotharingie. Gebhard est blessé au cours d'une bataille contre les Magyars près d'Augsbourg et meurt en juin 910. Après la disparition du dernier Carolingien d'Allemagne, Charles le Simple réussit à se mettre en possession de la Lotharingie en 911 ; il nomme Régnier marquis. Celui-ci meurt en 915. Après la mort de Régnier, la puissance territoriale semble passer complètement au comte palatin Wigeric (mort entre 919 et 922). En 923, Charles le Simple est défait à la bataille de Soissons. Raoul de France lui succède et réussit partiellement à se faire reconnaître par les Lotharingiens.

En 925 Henri l'Oiseleur, roi de Francie Orientale prend possession de la Lotharingie. Il donne en mariage sa fille Gerberge en 929 à Giselbert qu’il nomme duc de Lotharingie ; celui-ci s’allie à Henri, frère d'Otton Ier, fils d'Henri l'Oiseleur, en révolte contre lui ; Giselbert se noye dans le Rhin en 929 ne laissant qu'un jeune fils, Henri, qui ne tarde pas à mourir. Otton Ier, successeur de son père comme roi de Francie Orientale confie alors le gouvernement de la Lotharingie à son frère Henri, qui a fait sa soumission, mais qui ne peut se maintenir. Il a pour successeur Otton, fils du comte Ricuin de Verdun, qui conserve la dignité ducale jusqu'en 944. À sa mort, c’est, Conrad le Rouge, fils de Werinharius, qui est placé à la tête de la Lotharingie. Otton Ier, roi de Francie Orientale décide d'unir dans les mêmes mains la dignité d'archevêque de Cologne et celle de duc de Lotharingie. C’est son jeune frère Brunon qui reçoit, en 953, cette double mission ; il s'en acquitte avec autant de tact que de vigueur ; il pacifie le pays. Il mate notamment les Régnier et leur confisque leurs terres. Quelques seigneurs qui voient avec déplaisir la rigueur déployée par Brunon tentent de se soulever. Ils protestent contre les exigences du duc, qui prétend raser des forteresses nouvellement édifiées et imposer aux grands des charges inusitées. C'est cet incident qui pousse Brunon à déléguer en 959 une part de son autorité à Frédéric, fils du comte Wigéric, en Haute-Lotharingie et à Godefroid en Basse-Lotharingie. Brunon leur confère le titre de duc et établit donc ainsi deux duchés distincts.

La Haute-Lotharingie deviendra le duché de Lorraine.

.Fulbert, évêque-comte de Cambrai de 933 à 956

Elu évêque par la faveur de Gilbert, duc de Lorraine.

En 948, Otton le Grand qui n’est encore que roi de Francie Orientale (Germanie) lui accorde les droits comtaux sur la ville de Cambrai avec droit de battre monnaie.

.Bérenger, évêque-comte de Cambrai de 956 à 958

Parent de l’empereur Othon. En 958, Cambrai connait l'un des premiers soulèvements communaux en Europe : ses habitants se révoltent contre l'évêque Bérenger. Cette rébellion est sévèrement réprimée

.Ingelram ou Enguerrand, évêque-comte de Cambrai de 958 à 960

Il doit son élection à l’archevêque de Cologne Brunon, frère d’Othon le Grand.

Sous son règne, Cambrai et le Cambrésis dépendent non plus de la Lotharingie ou Lorraine unifiée mais du duché de Basse-Lorraine comme le Hainaut.

.Othon Ier (912-973, duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie)  de 936 à 961, roi d’Italie en 951, empereur romain germanique de 962 à 973

En 962 Othon Ier, roi de Francie Orientale se fait couronner empereur à Rome par le pape restaurant l'empire disparu en 928 avec le dernier des empereurs carolingiens. Il instaure dans ce qui va s'appeler ultérieurement le Saint Empire, le système de la Reichkirche/ Eglise d'Empire dans lequel le pouvoir comtal est détenu par des vassaux soit laïcs soit évêque, archevêques ou abbés d'abbayes importantes 

.Ansbert ou Autbert, évêque-comte de Cambrai de 960 à 965

Il devient évêque par la faveur d’Othon Ier..

Othon II (955-983), roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier.

.Wilbold, évêque-comte de Cambrai de 965 à 966

Issu d’une famille noble de Cambrai.

.Tetdon ou Theodotus, évêque-comte de Cambrai de 972 à 976

Noble saxon.

.Rothard, évêque -comte de Cambrai de 976 à 995

D’une famille noble, il est élu de par le consentement de l’empereur Othon II. En 980, il est mentionné dans la liste de ses vassaux qui doivent fournir un contingent pour l'expédition d'Italie : il envoie douze hommes.

.Othon III (980-1002), roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II.

En 983, l’empereur Othon III crée douze pairs du comté, vassaux de l’évêque et siégeant aux Etats du Cambrésis.

.Arnould, marquis de Valenciennes de 973 à 1011, comte de Cambrai de ? à 1007

En 973, Régnier, fils du comte Régnier III de Hainaut, dépossédé de son comté et exilé par Brunon de Cologne, tue les comtes Renaud et Garnier, qui s'étaient partagé le Hainaut. L'empereur Otton II fait alors appel à Arnould, qu'il investit de la marche de Valenciennes, tandis que Godefroid de Verdun reçoit le reste du Hainaut. En 979, le roi de France Lothaire menace Cambrai, tandis qu'Otton II se trouve en Pologne. C'est Arnould, aidé du comte Godefroid du Hainaut, qui s'occupe de la défense du territoire et fait appel au duc Charles. De même, Rothard, évêque de Cambrai, invoque l'assistance d'Arnould de Valenciennes et de Godefroid contre Eudes de Vermandois qui construit un château fort à Vinchy, à quatre mille de la cité. Lorsque Godefroid est retenu prisonnier par le roi Lothaire de 985 à 987, il est possible que ce soit Arnould qui aie administré tout le Hainaut. En 998, l'empereur rend Mons à Régnier IV, mais Arnould conserve Valenciennes. Constamment harcelé à Valenciennes par Baudouin IV de Flandre qui s’empare en 1006 de la citadelle, Arnould cède en 1007 le pouvoir comtal à l’évêque Erluin pour obtenir son appui.

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III.

.Erluin, évêque-comte de Cambrai de 996 à 1012, comte du Cambrésis de 1007 à 1012,

Il obtient l’investiture de l’évêché de Cambrai de l’empereur Othon III.

En 1007, à la suite de la cession par le comte Arnould, l'empereur Henri II dit le Saint confirme à l’évêque Erluin le pouvoir comtal de tout le territoire du Cambrésis. Dès lors l’évêque de Cambrai cumule les pouvoirs spirituel et temporel sur Cambrai et le Cambrésis, principauté ecclésiastique rattachée au Saint-Empire.

.Gérard Ier (vers 975- 1051) évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1012 à 1049,

Second fils d'Arnold de Rumigny, seigneur de Florennes et petit-fils de Godefroid Ier, comte de Hainaut; ancien élève de Gerbert d'Aurillac, futur Pape Sylvestre II et ancien aumônier de l’empereur Henri auquel il doit son élection.

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne en 1032

Fils d’Henri II.

.Henri III dit le Noir (1017-1056), roi de Francie Orientale de 1028 à 1056, roi de Bourgogne en 1038, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056

Fils de Conrad II.

.Liébert (Saint), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1049 à 1076

.Henri IV (1050-1106), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne en 1056, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils d’Henri III.

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

.Gérard II, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1076 à 1092

Il reçoit l’investiture de l’empereur Henri IV mais le pape Grégoire VII en conteste la légitimité et charge Hugues, l’évêque de Die, de rassembler en 1077 à Autun un concile pour instruire l’affaire ; Gérard ayant attesté par serment de ne pas avoir été informé de l’excommunication de l’empereur est confirmé comme évêque. Cette même année, les bourgeois de Cambrai obtiennent de lui une première charte de franchise (mais celle-ci leur sera retirée par la suite)

.Manassès, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1093 à 1103

Nommé par le pape, investi comme comte du Cambrésis par l’empereur.

.Walcher (ou Gautier ou Gaucher), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1093 à 1106

C’est encore l’époque de la Querelle dite des Investitures. Nommé par l’empereur Henri IV, il se maintient bien que déposé par le pape au concile de Clermont de novembre 1095. En 1094, l’ancien diocèse d’Arras, uni pendant longtemps à celui de Cambrai, en est séparé et considéré comme un ressort distinct.

.Odon de Tournai, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1105 à 1113

Sacré au cours du concile de Reims de 1105. Robert II, comte de Flandre l’introduit dans Cambrai à la tête d’une armée mais ayant refusé de recevoir l’investiture de l’empereur, il en est chassé par le parti favorable à ce dernier.

.Henri V (1086–1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence en 1056, empereur en 1111

Fils d’Henri IV.

 Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

 

.Burchard, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1115 à

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137 , empereur romain germanique de 1133 à 1137

.Liétard, évêque-comte de Cambrai , comte du Cambrésis de 1131 à 1137

Chapelain de l’empereur Lothaire ; élu en 1131 avec le consentement du pape Innocent II qui se trouve alors à Cambrai, en présence de l’empereur. Mais le pape le dépose en 1137

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi des Romains (empereur) de 1138 à 1152

.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190,roi de Bourgogne-Provence en 1152, empereur romain germanique de 1155 à 1190

Fils du précèdent. 

.Nicolas Ier de Chièvres, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1137 à 1167

Issu d’une famille noble. L’empereur Conrad III lui confirme tous les privilèges que ses prédécesseurs Peu de temps après l'avènement de Frédéric Ier Barberousse, un incident risque de nouveau réduire les prérogatives de l'évêque de Cambrai. À la Noël de 1152, Thierry comte de Flandre se rend à Trèves à la cour royale, pour y remplir les hautes fonctions de porte-glaive. À cette occasion, il obtient que Frédéric ajoute à ses fiefs flamands la châtellenie du Cambrésis, que Conrad III ne lui avait pas rendue. Le diplôme qui consacre cet accroissement de puissance va être revêtu du sceau royal, lorsque les prélats dont Nicolas a imploré l'intervention parviennent à faire révoquer le décret. Cet échec ulcère profondément le comte qui ne cesse de harceler Nicolas et la commune de Cambrai. Nicolas qui vient de se brouiller avec son cousin, le châtelain Simon qui s'est fait l'allié de la Flandre, doit se résoudre à traiter avec Thierry, en 1153, et à lui reconnaître la châtellenie. Après une nouvelle tentative de l'évêque et de nouveaux combats désastreux pour Cambrai, la paix est définitivement scellée par l'accord de Bapaume le 29 janvier 1160. Le comte reçoit alors des mains de l'évêque l'investiture de la châtellenie qu'il confirme ensuite à Simon.

.Pierre Ier de Flandre ou d'Alsace, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1167 à 1173

Fils de Thierry, comte de Flandre ; Élu non consacré ; il renonce à l'évêché en 1173.

.Robert d'Aire, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1173 à 1174

Élu par la faveur de Philippe, comte de Flandre ; non consacré ; assassiné. .Alard, évêque de Cambrai de 1175 à 1178 Élu non consacré.

.Oger ou Roger de Waurin, évêque-comte des Cambrai de 1179 à 1191

Fils de Roger, seigneur de Waurin, sénéchal de Flandre.

.Jean II d'Antoing, évêque de Cambrai de 1192 à 1196

Fils d’Hugues, seigneur d’Antoing. L’empereur d’abord favorable à Gaucher, chancelier du chapitre, finit par accepter son élection.

.Nicolas II du Rœulx, évêque-comte de Cambrai en 1197

Fils d’Eustache, seigneur de Roeulx, petit-fils d’Arnoult de Hainaut.

.Hugues d’Oisy, évêque-comte de Cambrai de 1197 à 1198

Élu non consacré.

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208 ), roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214. 

.Pierre II de Corbeil, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1199 à 1200,

.Jean de Béthune, évêque-comte de Cambrai, comte de Cambrésis de 1200 à 1219

Fils de Robert V de Béthune, seigneur de Béthune et frère de Baudouin de Béthune, comte d'Aumale. Par sa grand-mère, Jean de Béthune est lié aux comtes de Hainaut. Il se rend à Cologne et demande à Othon IV, roi des Romains, qui réside en cette ville, l'investiture des régales. Puis, en qualité de prince de l'Empire, il accompagne Othon en Italie. Sous son épiscopat, des querelles sans cesse s'élèvent entre lui et la bourgeoisie et Jean est contraint d'abandonner sa ville et ne peut rentrer qu'à l'aide de l’empereur Othon, qui joint aux restrictions déjà imposées aux bourgeois la défense d'avoir un beffroi.

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence  de 1198 à 1250  , empereur de 1220 à 1250

.Godefroid de Fontaines ou de Condé, évêque-comte de Cambrai de 1219 à 1237/1238,

Fils de Roger, seigneur de Condé en Hainaut. Godefroid est élu évêque en 1219 et reçoit l'investiture de l'empereur Frédéric II dans une cour solennelle tenue à Nuremberg en 1220. Diverses émeutes des cambrésiens éclatent pendant son épiscopat. Godefroid ordonne la destruction du beffroi de la ville. En 1238, il achète en viager la seigneurie de Dunkerque.

.Guy Ier de Laon, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1238 à 1248

.Nicolas III de Fontaine, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1248/1249 à 1272, chancelier et conseiller de Richard de Cornouailles, roi des romains Le pape Innocent IV ratifie son élection et lui confie le soin de terminer comme arbitre un différend au sein du chapitre de Liège entre les chanoines qui se sont croisés et ceux qui n'ont point pris part à l'expédition. .Enguerrand de Créqui, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1272 à 1286. En 1280, il préside aux obsèques solennelles de Marguerite, comtesse de Flandre. Enguerrand jouit de la confiance particulière de l'empereur Rodolphe de Habsbourg, qui le charge de mettre Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, en possession des terres qui lui ont été conférées En 1284, l’empereur Rodolphe de Habsbourg confirme aux Bourgeois de Cambrai leurs franchises

.Conrad IV (1228-1254), roi de Francie Orientale de 1237 à 1254, roi de Sicile de 1250 à 1254

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace

.Guillaume d'Avesnes, ou de Hainaut (1254 -1296) évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1290 à 1296

Fils de Jean Ier d'Avesnes, et d'Adelaïde de Hollande, frère de Jean Ier de Hainaut, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande. L’évêque Guillaume a beaucoup de querelles avec les membres de son chapitre qui sont en guerre contre son frère Jean d'Avesnes, comte héritier du Hainaut.

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298), roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298

.Gui II de Colle Medio, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de1296 à 1306

.Philippe de Marigny, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1306 à 1309

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308

Fils de Rodolphe Ier.

.Pierre III de Lévis-Mirepoix, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1309 à 1324

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313

.Louis IV de Bavière (1282-1347), roi de Francie Orientale de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314,empereur couronné de 1328 à 1347 .roi d’Italie de 1328 à 1347

.Gui III de Boulogne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1324 à 1336

.Guillaume d'Auxonne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1336 à 1342

Son épiscopat est mémorable, par la guerre qui s'élève entre Édouard III, roi d'Angleterre, et le roi de France, Philippe de Valois. Les troupes d'Édouard tiennent le pays, et le prince anglais sentant tout l'avantage qu'il retire de la possession de Cambrai, fait des démarches auprès de l'évêque, pour obtenir l'occupation de la ville ; le roi de France, de son côté, fait la même demande. L'évêque comprend qu'il ne peut rester neutre entre ces deux puissances ennemies et il prend le parti du roi de France. Édouard, irrité de la conduite de la ville, en fait le siège. Le monarque anglais perd beaucoup de monde, et se retire. Découragé, l'ennemi passe en Picardie, non sans désoler les plaines du Cambrésis en laissant une forte garnison dans le château de Thun- l'Évêque. De là, les hommes d'armes de Hainaut font de fréquentes courses dans les environs. L'année suivante, les Cambrésiens supplient Jean, duc de Normandie, que son père, le roi de France, a envoyé dans le pays, de les délivrer de cette bande de pillards. Le duc se rend a leur prière, et vient mettre le siège devant Thun- l'Évêque. Le comte de Hainaut garde rancune aux Cambrésiens, et ne néglige aucune occasion de nuire à leurs campagnes. L'évêque Guillaume obtient, à cette occasion, l'intervention du pape qui, usant des censures, ramène l'ennemi à la raison. Benoît XII, par une bulle du 12 janvier1339 casse et annule la citation donnée par Edouard à l'évêque Guillaume, et déclare sans nul effet la procédure faite contre lui. Philippe de Valois fait l’acquisition du Cambrésis en 1340. Les bourgeois obtiennent le droit de tirer du royaume de France toutes les denrées dont ils ont besoin, sans payer aucun droit de sortie.

.Gui IV de Ventadour, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1342 à 1349

Issu d’une famille vicomtale de Corrèze, vassale des comtes de Poitiers.

.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378

.Pierre IV de Clermont, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1349 à 1368

Issu d’une importante famille noble du Dauphiné détenant le titre de Baron avant le rattachement du Dauphiné au Royaume de France.

.Robert de Genève, évêque de Thérouanne en 1361, puis évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1368 à 1371, futur anti- pape Clément VII de 1378 à 1392 et enfin comte de Genève sous le nom de Robert II de 1392 à 1394

Issu de la famille des comtes de Genève, vassaux des prince-évêques de Genève. Fils d’Amédée III, comte de Genève.

.Gérard de Dainville, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1372 à 1378

Issu d'une famille illustre d'Artois, il est le frère de Jean de Dainville, chevalier, maître de l'hôtel des rois de France, Jean et Charles V, C’est lui qui, au nom de l’empereur Charles IV investit du comté de Hainaut le comte Albert Ier de Bavière. Les officiers de Gérard ont peu après un démêlé avec le chapitre, pour avoir emprisonné Robert de Noyers, franc servant. Sur la demande de Gérard, le vicaire général chargé de cette affaire, obtient une conciliation en présence de Guillaume, nonce du pape et évêque de Carpentras. Une autre difficulté survient en 1375, entre le magistrat de Cambrai, à l'occasion d'une prorogation de maltôte ou assive, ordonnée du consentement de Gérard sans celui du chapitre. En 1377, il reçoit l'empereur Charles IV dans sa ville. Gérard de Dainville promet, en 1378, obéissance à l'Église de Reims, mais meurt la même année. 

.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400,

Fils de l’empereur Charles IV.

.Jean T'Serclaes, évêque-comte de Cambrai, ,comte du Cambrésis de 1378 à 1389

Issu d'une famille illustre bruxelloise. Sous son épiscopat a lieu le double mariage des enfants de Philippe, duc de Bourgogne, avec ceux d'Albert Ier de Bavière, comte de Hainaut. Jean, appelé plus tard Jean sans Peur, fils aîné de Philippe, épouse Marguerite de Bavière, fille du comte; et Guillaume, frère de Marguerite, épouse la sœur de Jean, laquelle s'appelait également Marguerite.

.André de Luxembourg (vers 1363- 1396), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1389 à 1396

Fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois et frère du cardinal Pierre de Luxembourg.

Après la mort de l'évêque Jean T'Serclaes en 1389, le duc de Bourgogne et le comte de Hainaut veulent comme évêque de Cambrai Jean, le fils du comte de Hainaut Albert Ier. Le clergé suit ces vœux, mais l'antipape Clément VII n'approuve pas cette élection et nomme en 1390 André de Luxembourg qui fait partie de l'obédience d'Avignon. Il ne reçoit l'investiture pour son pouvoir temporel de comte de l'empereur Venceslas de Luxembourg qu'en 1395

.Robert Ier de Bavière  (1352-1410) comte palatin du Rhin de 1398 à 1410, roi de Francie Orientale (Germanie) d 1401 à 1410 ,  empereur non couronné de 1401 à 1410.

.Pierre d'Ailly, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1396 à 1411

Issu de la famille noble de Picardie

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Hongrie  de 1387 à 1437, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1411 à 1437, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur  de 1419  à 1437

.Jean V de Gavere, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1412 à 1436

Issu de la famille flamande de Gavere du nom de la seigneurie de Gavere sur l’Escaut entre Gand et Audenarde.

..Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439  (Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439, roi des Romains (empereur) de 1438 à 1439 , roi de Bohême  de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439.

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493

.Jean de Bourgogne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1439 à 1479, et archevêque de Trêves de 1446 à 1479

Fils bâtard du duc Jean sans Peur donc demi-frère du duc Charles le Téméraire Il reçoit en plus l'archidiocèse de Trèves en 1446 après l'excommunication du prédécesseur par Eugène IV. En 1476, le roi Louis XI prend Cambrai et à la mort de Charles le Téméraire en 1477, il l’occupe en en dépossédant la fille unique du duc, Marie de Bourgogne qui a épousé l’empereur Maximilien de Habsbourg.

.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519) archiduc d’Autriche, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, duc de Bourgogne de 1477 à 1482, empereur de 1505 à 1519

Fils de l’empereur Frédéric III.

.Henri de Bergues, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1482 à 1502

Fils bâtard de Jean II de Glymes, seigneur de Bergen op Zoom. Chancelier de l'ordre de la Toison d'or, protonotaire et coadjuteur de l'évêché de Cambrai. Le chapitre s'étant assemblé de son côté à Valenciennes, pour procéder à l'élection, le choix tombe sur lui pour succéder à l'évêque Jean VI de Bourgogne. Il s'occupe d'obtenir le rétablissement de la neutralité de Cambrai, et le départ de la garnison bourguignonne. La neutralité est proclamée à Cambrai en 1482. Les agitations qu'a à souffrir le Cambrésis pendant le règne de Louis XI, ont fort appauvri la ville et les campagnes. En 1497, Henri de Berghes commence à faire frapper en son palais des ducats d'or, des patars, des gros, des demi gros, et deniers. Il célèbre en 1496 le mariage de Philippe, archiduc d'Autriche, avec Jeanne, fille de Ferdinand, roi de Castille.

.Jacques de Croy, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1503 à 1516 et duc de Cambrai de 1510 à 1516

À la mort de l'évêque de Cambrai Henri de Berghes, le chapitre se partage entre lui Jacques et François de Melun. Le pape Alexandre VI confirme l'élection de Jacques de Croy. Jacques appartient à la maison de Croy dont l’ancêtre est Antoine Ier le Grand de Croÿ, qui prend de l’influence sous le règne de Philippe le Bon mais que Charles le Téméraire accuse de travailler pour le roi de France. Ses membres sont bannis sous le règne de Charles et déchus de leur rang de chevaliers de l'ordre de la Toison d'or. Après la mort du Téméraire, les Croÿ se posent en indéfectibles défenseurs des droits de Marie de Bourgogne de sorte que son époux Maximilien, s'appuie sur cette famille aux clientèles puissantes. Jacques prend enfin possession du siège par procuration. Il entre dans la ville seulement en 1507. En sa présence, le 10 décembre 1508 se conclue le traité de Cambrai créant la ligue de Louis XII et de l'empereur Maximilien contre les Vénitiens. En 1510 Cambrai est érigé en duché par l’empereur Maximilien de Habsbourg époux de Marie de Bourgogne. Jacques de Croy obtient le titre de duc.

.Guillaume III de Croÿ, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1516 à 1519

Fils de Henri de Croÿ, comte de Porcien. Créé cardinal par le pape Léon X lors le 1er avril 1517, Il démissionne du gouvernement du diocèse en 1519 au profit de son frère Robert de Croÿ.

.Charles  V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500 -1558) roi de Germanie de 1519 à 1556, roi d’Espagne de 1516 à 1556, roi d’Italie de 1530 à 1556, roi de Sicile de 1516 à 1556, couronné roi de Bourgogne-Provence en 1536 , empereur de 1519 à 1558

En 1543, Cambrai est rattaché au domaine de l'empereur Charles Quint qui y fait construire une citadelle.

.Robert de Croÿ, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1519 à 1556

L’année ou Charles Quint devient empereur, il est nommé évêque de Cambrai à un jeune âge pour reprendre la place occupée par son frère Guillaume III de Croÿ. Cela permet que le diocèse de Cambrai, très stratégique, reste dans la famille, et donc d'avoir de l'influence au sein des Habsbourg. En 1529 est signée à Cambrai la Paix des Dames négociée par Marguerite d’Autriche, tante de l’empereur Charles Quint avec Louise de Savoie, mère de François Ier. Celle-ci est rompue en 1536 et dès 1543 Charles Quint récupère le Cambrésis.

.Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564)  archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564, empereur de 1556 à 1564  

Fils de  Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille puis d'Aragon, et frère cadet de Charles Quint.

.Maximilien de Berghes, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis, de 1556 à 1570, archevêque depuis le 12 mai 1559

Le 12 mai 1559, une bulle du pape érige Cambrai en archevêché, avec quatre évêchés suffragants : Arras, Tournai, Namur, Saint Omer. Mais la réorganisation des évêchés des Pays-Bas lui retire une partie importante de territoire au profit des nouveaux diocèses de Malines et d'Anvers. Il ne conserve que quatre archidiaconés : Cambrai, Brabant, Hainaut et Valenciennes. C’est à Cateau-Cambrésis cette même année 1559 qu’est signé entre le roi d’Espagne, Philippe II de Habsbourg et le roi de France Henri II le traité par lequel, suite à la bataille de Saint Quentin gagnée par le général des armées impériales le duc de Savoie Emmanuel Philibert, l’empire recouvre les villes lorraines de Thionville, Montmédy et Damvillers. Dès 1581, le roi de France Henri IV reprend Cambrai mais doit l’évacuer à nouveau dès 1593.

.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576) , archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains  le 30 novembre 1562. roi de Bohême 1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576

.Louis de Berlaimont, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1570 à 1596

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612, empereur de 1576  à 1612, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, 

Fils de Maximilien II  et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.

.Jean Sarazin, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai, comte de Cambrésis de 1596 à 1598 Fils d'Antoine Sarazin, seigneur d'Allenes.

.Guillaume de Berghes, archevêque de Cambrai et duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1601 à 1609

En 1595, l'archiduc Albert d'Autriche, gouverneur du Brabant, le nomme à l'évêché d'Anvers. En 1601 il est transféré à l'archidiocèse de Cambrai. Déjà le chapitre métropolitain a élu, pour succéder à Jean Sarrazin, François Buisseret, son doyen, mais l'archiduc menace de saisir les biens des chanoines, si ceux-ci ne lui abandonnent pas le libre choix du successeur du prélat défunt. François Buisseret, en présence de cette menace renonce à son élection.

.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autriche,  roi de Germanie de 1612 à 1619,empereur de 1612 à 1619 ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619

Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II

.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 , empereur de 1619 à 1637.

.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie, de Bohême,  empereur de 1637 à 1657

En 1649, Louis XIV tente de s’en emparer puis en 1657 sans succès.

.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à1705, roi de Hongrie et roi de Bohême en 1657 , empereur de 1658 à 1705 

Cambrai reste terre impériale, possession des Habsbourg d’Espagne, intégrée aux Pays Bas espagnols jusqu’ à sa conquête à nouveau par le roi de France Louis XIV en 1677. Le traité de Nimègue de 1678 l’accorde à la France.

En 1686, le pape reconnait au roi de France le droit de nommer l’évêque de Cambrai qui demeurent Prince d’empire, duc de Cambrai, comte du Cambrésis ; le puissant chapitre des chanoines perd ainsi son antique privilège de pouvoir élire son archevêque. Fénelon est ainsi le premier archevêque français nommé par Louis XIV.

En 1695, Monseigneur de Fénelon successeur de Monseigneur de Bryas écrit :

« 1. les empereurs ont donné aux évêques de Cambrai la ville de Cambrai avec tout le Cambrésis il y a près de sept cent ans. Alors le Cambrésis était incomparablement plus étendu qu’il ne l’est maintenant.

2. Depuis ces anciennes donations, confirmées par les empereurs successifs des premiers, les évêques de Cambrai ont toujours possédé la souveraineté de Cambrai et du Cambrésis, en qualité de princes de l’empire comme les autres évêques souverains d’Allemagne.

3. L’évêque de Cambrai avait même dans les diètes de l’empire le rang devant celui de Liège. Il n’y a guère plus de soixante ans que ce rang était encore conservé, et que les députés de l’Eglise de Cambrai allaient aux diètes.

4. Il est vrai que les comtes de la Flandre impériale étaient avoués de l’Eglise de Cambrai et que les rois d’Espagne qui ont été comtes de Flandre, ont voulu se servir du prétexte de cette avouerie pour établir leur autorité à Cambrai mais il est clair comme le jour, qu’un simple avoué d’une église n’y a aucune autorité à Cambrai, que sous l’Eglise même qu’il est obligé de défendre et à laquelle il est subordonné. Il est vrai aussi que les rois de France voyant Cambrai si voisin de Paris, et si exposé aux invasions de leurs ennemis, voulurent de leur côté se faire châtelains des évêques, pour avoir aussi un prétexte d’entrer dans le gouvernement de la ville : mais chacun sait que le châtelain de l’évêque, loin d’avoir une autorité au-dessus de lui, n’était en cette qualité que son officier et son vassal. Les choses étaient en cet état, quand Charles-Quint craignant que les Français ne s’emparassent de Cambrai, s’en empara lui-même, y bâtit une citadelle, et en donna le gouvernement à Philippe II, son fils, avec le titre de burgrave. Il fit cette disposition en qualité d’empereur, de qui l’évêque souverain de Cambrai relevait.

5. que du lieu ne laissèrent pas de conserver leur souveraineté sur la ville et sur tout le pays, quoique Philippe eut titre de défenseur de la citadelle.

6. Dans la suite, le duc d’Alençon, fils de France étant venu aux Pays-Bas avec le titre de duc de Brabant, se saisit de la citadelle de Cambrai par une intelligence secrète avec le baron d’Inchy qui y commandait.

7. Le duc d’Alençon ayant bientôt abandonné les Pays-Bas pour retourner en France, il laissa Balagny dans la citadelle : celui-ci exerça une cruelle tyrannie sur la ville et sur le pays ou son nom est encore détesté.

8. Le comte de Fuentes, général de l’armée d’Espagne vint l’assiéger et prit Cambrai

9. Jusque-là, les Espagnols avaient laissé l’archevêque de Cambrai en possession paisible de tous les droits de souverain ; mais comme Balagny l’en avait dépouillé par pure violence, pendant ces horribles désordres, les espagnols commencèrent alors à faire comme Balagny, sur lequel ils avaient fait la conquête, et ils se mirent en possession de la souveraineté sur tout le Cambrésis, excepté sur la châtellenie du Cateau qui est demeurée franche jusqu’au jour présent.

10. D’ailleurs ils laissèrent à l’archevêque en liberté de continuer à envoyer des députés de son Eglise aux Diètes impériales. On a continué à les y envoyer presque pendant tout le temps de la domination d’Espagne

»

 

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21 mai 2019 2 21 /05 /mai /2019 13:00

 

Alors que l’on peut discuter de la légitimité de la Russie à avoir intégré la Crimée à la Fédération de Russie au nom du droit à l’autodétermination de ses habitants  en regard du droit de l’Ukhraine au respect du principe de l’intangibilité de ses frontières nationales internationalement reconnues, il n’est pas contestable que l’annexion de facto des territoires occupés de la Palestine et celle proclamée du Golan de la Syrie par Israel constitue une violation flagrante du droit international. D’autant plus qu’elle ne peut  s’abriter derrière un quelconque référendum d’autodétermination des populations du Golan (dont on ne voit pas d’ailleurs  comment il aurait pu avoir lieu)

Or force est de constater que les USA, un des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité,  non seulement n’a pas critiqué Israel mais a même approuvé l’annexion pure et simple du Golan.

On comprend donc assez mal la politique étrangére à géométrie variable des USA à l’égard des occupations transformées en annexion pure et simple d’Israël d’une part et de la Russie d’autre part.

Certes l’Union Européenne , qui fait pourtant souvent preuve de suivisme par rapport aux Etats-Unis, adopte une politique plus cohérente.

Mais malheureusement force est d’admettre que certains de ses membres en ayant accepté l’indépendance du Kosovo, l’Union Européenne  n’a pas toujours fait preuve d’une telle cohérence de sorte qu’elle ne peut désormais se poser en pharangon du droit international

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 16:29

 

On ne peut qu’être qu'assez  surpris de voir deux anciens Chefs d’Etat major français s’impliquer dans la campagne politique des Européennes pour dénoncer dans un article peu convaincant le « fantasme » d’une armée européenne et l’opposer à une poursuite de coopérations renforcées qui tendent pourtant progressivement à une intégration

Et leur argument selon lequel « il ne saurait y avoir d’armée européenne sans gouvernement unique lequel reléve d’ une utopie niant la réalité de ce qu’est l’Europe » est tout sauf pertinent et traduit un manque un peu étonnant de culture historique et politique.

Sauf à estimer que l’Europe ne pourra jamais être une Fédération d’Etats avec un gouvernement fédéral ce que d’écrire nos deux militaires, et à expliquer pourquoi ce serait une utopie de l’espérer, on leur fera remarquer que la Confédération suisse a fini par se transformer  en Fédération avec une armée fédérale et sans même être une véritable Fédération, le Canada a bien une armée canadienne.

Mais gouvernement unique ou pas, il est évident que sur le sujet de la défense du territoire de l'Union  les gouvernements européens devront nécessairement adopter une position commune.

Puisqu’ils veulent faire de la politique , nos deux anciens chefs d’Etat major  devraient pourtant savoir qu’un objectif politique n’est pas un objectif militaire.

Or on  peut déplorer ,malgré leur compétence militaire ,que leur démarche apparaisse  purement politique faute de l’argumenter valablement sur le plan militaire.

Il est bien évident qu’il faudra de longues années avant d’atteindre l’objectif d’une armée européenne parfaitement intégrée ce qui n’interdit en rien de développer les coopérations actuelles. Mais sur ce plan, que proposent  nos deux chefs d’Etat major pour renforcer et développer les coopérations actuelles. ¨

Rien ! Sinon implicitement le maintien du statu quo pourtant risqué d’une défense de l’Union Européenne s’appuyant exclusivement sur une Otan dominée par le gouvernement des USA.

Or quelle certitude peuvent-ils avoir que, comme un tout autre traité , les USA peuvent décider un jour dénoncer le traité de l’Atlantique Nord ou du moins d’en appliquer l’article 5 que de manière restrictive ?

Et même si le pilier européen de l’Otan devait se renforcer conformément à la volonté appuyée du président Trump, il n’en reste pas moins que la décision d’engager l’Otan sur le théatre européeen dépendra toujours de la seule volonté des USA. Or on se souviendra que certes, à l’époque, les USA n’étaient pas liés par un tel traité en 1914 et en 1940, mais qu’ils ne sont intervenus à nos côtés qu’en 1917 et 1942 et  même aujourdhui s’ils respectaient le traité , les effectifs de l’armée américaine stationnés en Europe sont devenus si faibles qu’une défense terrestre de l’armée américaine au côté de leurs alliés européens ne tiendrait pas le choc en cas d’intervention éclair de l’Armée Russe.

Car, à force de la part de l’OTAN de provoquer depuis des années  l’ours russe, celui-ci pourrait finir par penser qu’il n’aurait plus d’autes moyens de se défendre.

Or, en cas d’attaque éclair de la Russie (qui a réussi récemment à faire un exercice en conditions réelles de combat rassemblant 300 000 hommes), compte tenu du rapport de force actuel en Europe occidentale, la frontière du Rhin pourrait être atteinte par son armée en moins. d’1 mois et les USA, même s’ils en avaient la volonté  n’auraient pas le temps de débarquer suffisamment de renforts dans une France dont l’armée aurait été décimée en Allemagne et qui ne dispose plus d’aucune Défense Opérationnelle de son territoire national. Et des renforts par des débarquements de troupes et de matériels en méditerrannée ou sur l’Atlantique s’avéreraient encore beaucoup plus difficiles que lors de la deuxième guerre mondiale.

Or nos deux officiers généraux croient-ils sincérement que la France oserait alors menacer la Russie de sa force de dissuasion nucléaire Et si elle osait le faire avant que les Russes aient atteint ses frontières, cela ne revient-il pas à en faire bénéficier l’Allemagne ce que certains réclament voire la Pologne ?

Si légitimement les Etats Baltes en premiére ligne, ou la Pologne ne comptent que sur l’OTAN, tout en commençant à s’interroger sur la volonté des USA de respecter le traité de l’Atlantique Nord, c’est précisément parce que, comme nos deux militaires, ils ne croient pas à la volonté de mettre sur pied un véritable pilier européen de l’OTAN susceptible d’agir si nécessaire sans le consentement des USA. Et leur prise de position ne va certainement pas les rassurer !

Pourtant s’il faut à l’évidence renforcer le pilier européen de l’Otan, Il est tout aussi  évident que l’Union Européenne doit se fixer pour objectif d’avoir une défense autonome et donc que ce pilier européen puisse dans une premiére étape disposer d’un commandement intégré propre avant d’aboutir à une armée fédérale européenne. Pilier susceptible le cas échéant d’agir de manière totalement autonome si d’aventure un jour -qui peut être proche- les USA décidaient que la Défense du territoire  de l’Union relevait de ses propres Forces et n’obligeait plus les USA.

On rappelera à nos deux chefs d’Etat major qui soutiennent un parti qui se revendique du Gaulisme que le général de Gaule tout en maintenant la France dans l’Alliance Atlantique l’en avait retirée du commandement intégré de l’OTAN.

On doit leur rappeler, sans que l’on n’ait connaissance de critiques de leur part qu’il y a déjà plus de 25 ans  le 14 octobre 1991, deux années après la création de la brigade franco-allemande, la France et l'Allemagne avaient annoncé  leur volonté de poursuivre l'intégration européenne jusqu'au niveau corps d’armée  et que dans les années qui suivirent, plusieurs pays européens ont rejoint l'initiative franco-allemande : la Belgique en 1993, l’Espagne en 1994 et le Luxembourg en 1996  

Actuellement le Corps d’armée européen dispose des unités suivantes : la Ière Division blindée française, la 10. Panzerdivision allemande, la 1re division mécanisée belge avec une compagnie luxembourgeoise, la 21e brigade d'infanterie mécanisée espagnole et la brigade franco-allemande soit 50 000 hommes, 645 chars lourds, 1 400 blindés légers et 360 pièces d'artillerie. À l'exception de la brigade franco-allemande et de la brigade multinationale d’appui au commandement - qui sont subordonnées à l'état-major du corps européen même en période de non-engagement - les autres unités dépendant en temps de paix de leur état-major national.

Dès le 29 mai1999 soit il y a 20 ans déjà, la France et l'Allemagne avaient proposé  de mettre le Corps européen au service de l’Union Européenne et en 2002  il a été transformé en Corps de réaction rapide européen (CRR-E) faisant suite à une décision du 22 novembre 1999.

Or l'emploi de l'Eurocorps en opération relève d'une décision des cinq nations-cadres. Un comité commun, composé des chefs d’état-major de la défense et des directeurs politiques du Ministère des Affaires étrangères de chacune de ces nations, se réunit annuellement pour prendre toutes les décisions majeures concernant ce corps d’armée  L’Eurocorps, embryon d’Armée Européenne n’est subordonné à aucune organisation militaire, c’est ce comité qui évalue les demandes d’aide d’organisations multinationales comme :

  • L' ONU pour les missions de maintien de la paix sous mandat des Nations Unies
  • L'Union Européenne (dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune).
  • L'OTAN, conjointement ou distinctement en raison de la non participation de plusieurs États membres neutres ;
  • L'OSCE, principalement dans des missions de maintien de la paix.

L’Eurocorps  peut également être déployé au profit des nations-cadres. Son commandement est assuré par un général de corps d'armée appartenant à l'une des nations cadres et pour un mandat de deux ans.

Alors peut-on raisonnablement parler de fantasme en proposant d’aller plus loin en disposant de plusieurs Corps d’armée , d’une Marine militaire européenne commune, d’une Aviation militaire commune, d’une cyberdéfense commune   etc  sous commandement unique, etc     rappelant qu’il existe déjà sur le plan du transport aérien militaire une mise en commun des A 400 détenus par chaque pays de l’Union.

S’agissant de la Marine, force est pourtant de constater que la France n’a guère les moyens d’avoir deux porte-avions ce qui l’handicape considérablement lors des périodes obligatoires longues d’immobilisation. Or l’idée d’un deuxiéme porte-avion en coopération avec le Royaume-Uni a été un véritable fiasco (notre amiral devrait se souvenir que la France a contribué en pure perte à hauteur de 103 millions à l’étude du futur porte-avion anglais)  alors que l’Allemagne qui en aurait les moyens n’en dispose pas et pourrait reprendre ave la France l’idée d’un modèle commun voire avec l’Italie

Alors pourquoi s’opposer à l’objectif politique symbolique d’une armée européenne et se rassurer sans convaincre que l’OTAN sera éternelle ?

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11 mars 2019 1 11 /03 /mars /2019 16:14

  

Histoire du Comté de Provence       

En 443 est crée le Royaume Burgonde dont la Provence fait partie.En 450, le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles. Un siècle plus tard, en 551, la province ecclésiastique arlésienne s'agrandit de l'évêché d'Uzès qui passe sous la métropole d'Arles. En 794, au concile de Francfort, les limites entre les provinces ecclésiastiques d'Arles et de Vienne sont à nouveau débattues. La province ecclésiastique d'Arles perd les archevêchés d'Aix et d'Embrun, qui sont élevés au rang de métropoles. La province ecclésiastique d'Arles conserve cependant huit suffragants : Marseille, Toulon, Orange, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Avignon, Vaison, Cavaillon et Carpentras.

Lors du démembrement de l’empire de Charlemagne en 843, l’ancien Royaume Burgonde est scindé en Duché de Bourgogne rattachée au Royaume de Francie Occidentale, et Bourgogne Transjurane et  Cisjurane (dont Provence) rattachée à la Francie Médiane de l’empereur Lothaire. En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique, Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson, déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. A son retour en France, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée. Charles meurt le 6 octobre 877. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie Occidentale. En 878, le pape Jean VIII est menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui assure sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Louis le Bègue de santé fragile meurt en 879 à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée. 

Maison des Boson

.Boson (844-887), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.

Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie)  se rencontrent à Ribemont.  En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros  est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs. Boson meurt le 10 janvier 885. À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence.

Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson.

L'empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l'héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection. Privé d'héritier légitime, Charles III le Gros comble les espérances de la reine. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère.

En 888, En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon  puis  couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald). Sa sœur Adélaide épouse la même année  Richard de Bourgogne dit le Justicier auquel elle apporte en dot le comté d’Auxerre. De leur union naissent :

-Raoul ou Rodolphe (v.890-936), duc de Bourgogne, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens (921-923), puis roi de Francie Occidentale  (923-936);

-Hugues (891-952), duc de Bourgogne, comte d'Outre Saône (923-952) et de Mâcon (927-952), et marquis de Provence (936-952);

-Boson (895-935), abbé laïc de Saint-Pierre de Moyenmoutier et du Saint-Mont de Remiremont;

-Ermengarde, duchesse de Bourgogne, mariée à Gilbert de Vergy, comte de Dijon, de Beaune et de Chalon, puis duc de Bourgogne.

-Alix, mariée à Reinier (?-931), comte de Hainaut.

.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie  et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'Occident, Louis II le Jeune.

En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane.

En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.

En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon.

A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople, fille de l'empereur romain d’orient Léon VI.

En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier  à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. À partir de 911, il laisse la gestion du royaume à son cousin Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne qui quitte Vienne et s'installe à Arles.

.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.

Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,

Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.

À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne-Provence. En échange, selon l'accord de 926, Rodolphe II lui abandonne ses prétentions en Italie. Hugues continue toutefois de porter le titre de marquis de Provence où il est toujours richement possessionné; Provence qui s’étend du Rhône à La Turbie, à la limite du diocèse de Vintimille, compte vingt-trois cités épiscopales réparties en trois provinces ecclésiastiques : Arles, Aix (dont dépends Antibes) et Embrun dont relèvent Nice, Vence et Glandèves.

Maison de Bourgogne

.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937

Fils du roi Rodolphe Ier.

Chaque année se tient un concile des trois provinces de Provence ainsi qu’une assemblée générale des grands vassaux sous la présidence du marquis. Pourtant la désagrégation de l’organisation administrative carolingienne se poursuit.

.Conrad Ier  dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993

Fils de Rodolphe II.

À la mort de son père, Conrad Ier est trop jeune pour régner.Hugues d’Arles tente de s'emparer alors de son royaume en forçant sa mère Berthe de Souabe à l'épouser. Mais ce projet d'alliance est mis en échec par l'intervention du roi de Germanie Otton Ier qui ne peut accepter l'unification des deux royaumes. En  938 Otton Ier se rend en Bourgogne et oblige Hugues d'Arles à retourner dans son royaume d’Italie. Otton Ier a des ambitions sur la Bourgogne, il veut un appui solide dans cette région. Otton installe alors le jeune Conrad à la cour de.Germanie Il le fait couronner roi de Bourgogne et lui fait épouser Mathilde de France, fille de sa sœur Gerberge de Saxe épouse de Louis IV d’Outremer. Otton, lui, épouse Adélaide, la sœur de Conrad, laquelle lui apporte des droits sur l’Italie puisqu'elle elle est veuve de Lothaire le fils d'Hugues d’Arles. Conrad Ier participe à des expéditions d'Otton en Francie Occidentale et en Italie. Otton protège Conrad afin d'avoir un appui dans le sud de l'empire et sécuriser l'Italie. En échange, il le protège des ambitions du roi Louis IV d’Outremer, son beau-père, sur le royaume de Bourgogne. Conrad devient roi de Provence sans pour autant avoir la force de s'y imposer. Sa suprématie sur Hugues d'Arles est toutefois reconnue. Conrad assure son influence sur les sièges épiscopaux, notamment ceux des archevêchés de Vienne, Lyon, et d’Arles. Conrad installe sa capitale à Vienne,

Vers la fin de son règne, il bute  sur l'hostilité de Guillaume Ier de Provence devenu marquis de Provenc en 979  et du comte Otte-Guillaume de Bourgogne lesquels se détacheront progressivement de sa suzeraineté.

.Boson II (910-968),  comte d’Arles, d’Avignon et de Provence de 949 à 968

Fils de Rotbold (Roubaud) ou Rodboald d'Agel (noble mâconnais) fait comte de Provence en 903 par Louis III l'Aveugle.

En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) et d’Italie Otton Ier  restaure l’empire.

Le roi Conrad se montre très actif en Provence; ainsi en 963, il délivre un diplôme à l’abbaye de Montmajour; l’année suivante il est présent à Arles.

.Guillaume Ier le libérateur (955-993), comte d'Avignon en 948, comte de Provence en 972, marquis de la Provence arlésienne en 972 et prince de toute la Provence en  991

Fils de Boson II comte d'Arles et de Constance de Provence.

Guillaume est connu pour avoir réuni une armée de seigneurs provençaux et chassé les sarrasins des côtes provençales en 972. Il est alors surnommé "le libérateur" et prend le titre de marquis de Provence. Il reconnait l’autorité du roi Conrad lequel en 976 et en 978  tient un plaid dans la ville d’Arles.

La royauté est alors respectée en Provence ou c’est toujours au nom du roi que les maitres du ban exercent le gouvernement des hommes. Sa victoire sur les sarrasins permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il  distribue les terres reconquises à ses vassaux.  Arles  retrouve son statut de capitale quand peu après 981, il revient s'y établir. De lui sont issus les premiers comtes de Provence, qui s'allièrent ensuite aux comtes de Barcelone. Roubaud, quant à lui, est l’origine de la tige des comtes de Forcalquier.

.Guillaume II, (?-1018)  comte d’Arles de 993 à 1018

Fils de Guillaume Ier dit le Libérateur

Vers 1002, il épouse Gerberge de Bourgogne, fille d'Othon Guillaume, comte de Bourgogne et d'Ermentrude de Roucy, comtesse de Macon et de Besançon.

En 1008, à la mort de son oncle Rotboald, Guillaume étant trop jeune pour exercer avec autorité la fonction comtale, l'aristocratie met le pouvoir comtal en cause dans une révolte qui n'est que la première d'une longue série. La nouvelle génération nobiliaire conteste avec violence les donations pieuses accordées par le marquis et son entourage.

Ce n'est qu'en 1009 que la comtesse Adelaïde réussit avec difficulté à rétablir la paix. Vers 1014, le pape Benoît VIII s'adresse à Guillaume II et à Adélaïde, qui gouverne avec lui, pour les engager à réprimer les brigandages des seigneurs qui envahissent les biens de l'abbaye de Saint-Gilles. Les violences avec la maison de Fos reprennent un peu après. Dans le passé la forteresse de Fos, a été confiée à un vicomte, Pons. Or, celui-ci refuse l'hommage et la restitution au comte en 1018. Avec l'aide du vicomte de Marseille Fulco et d'autres grands, Guillaume II de Provence part en guerre contre Pons de Fos, mais est tué dans les combats, en 1018. Le comté de Provence est partagé (en indivision) entre ses trois fils:

-Guillaume III, comte de Provence. Sans postérité.    

-Foulques Bertrand, comte de Provence. Sa part devint ensuite le comté de Forcalquier.           

-Geoffroi, comte de Provence.

.Rotboald/Roubaud II (?-1014), marquis de Provence de 1008 à 1014,

Fils de Rotboald Ier. Il épouse vers 1002 Ermengarde  (veuve, Ermengarde se remarie avec Rodolphe III, roi de Bourgogne-Provence). Rotboald et Ermengarde ont trois enfants:

.Guillaume III, comte de Provence,

.Hugues,

.Emma, marquise  de Provence, mariée à Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse.

. Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032

Fils de Conrad Ier.

.Guillaume III dit Guillaume-Bertrand (av 1013-1030), comte de Provence  avec son frère Geoffroi de 1018  à 1030

Fils de Guillaume II, comte de Provence, et de Gerberge de Bourgogne.

Guillaume-Bertrand et Geoffroi profitent de la faiblesse du roi Rodolphe III pour renforcer leur pouvoir comtal.

. Conrad II le Salique  (vers 9900-1039)  roi des Romains en 1024, empereur du Saint Empire en 1024, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence dit aussi Royaume d'Arles et de Vienne de 1032 à 1039

Fils de l'empereur Henri II ,dit le Saint, petit-fils d'Henri le  Querelleur, duc de Bavière et de Gisèle de Bourgogne, fille du roi Conrad Ier de Bourgogne-Provence  (dont  le roi Rodolphe , sans descendant direct a fait son héritier. Il hérite du royaume de Bourgogne-Provence qui se trouve intégré au Saint Empire avec le royaume de Francie Orientale et le royaume d'Italie.

A cette époque, les évêques, archevêques, abbés  disposent de pouvoirs comtaux et sont souvent vassaux directs du roi ou de l'empereur. Ce pouvoir comtal dit temporel, par opposition au spirituel s'exerce pour les évêques sur un territoire souvent plus réduit que celui sur lequel il exerce leur pouvoir spirituel  en principe sur la ville siège de l'évêché ou de l'archevêché Ainsi l'archevêque d'Arles n'est pas vassal du comte de Provence dont la capitale du comté est pourtant Arles.

.Fouques-Bertrand dit Bertrand Ier (vers 1014- après 1081), comte de Provence de 1030  à 1051

Fils de Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, et de Gerberge de Bourgogne. Sous son régne, le comté de Provence est incorporé au Saint Empire

Il épouse Hildegarde, et a pour enfants :

-Guillaume V Bertrand, comte de Provence.                                  

-Geoffroi II, comte de Provence.                                                     

-Gilberge, femme de Bertrand-Rambaud d’Orange.

. Henri III dit le Noir,(1017-1056) roi des Romains en 1039, empereur du Saint Empire en 1046, roi de Francie Orientale(Germanie), roi d'Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056 

Fils de l'empereur Conrad le Salique et de Gisèle de Souabe

 .Raimbaud de Reillanne, prince-archevêque d’Arles de 1030 à 1069

Famille tenant son nom de Reillanne, village relevant de l’abbaye de Montmajour et futur siège d’un vicomté.

Sous son règne, le royaume de Bourgogne-Provence est intégré au Saint  l’empire. Raimbaud affirme  la primauté de son siège sur les autres diocèses provençaux.

En 1046, Raimbaud participe au synode de Sutri et assiste à Rome, au couronnement de l'empereur Henri III qu'il rencontre personnellement.

 

.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084, roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Montcenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'excommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.

Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

 

.Geoffroi Ier (vers 1013-1063), comte de Provence de 1018 à 1063 avec ses neveux  Geoffroi II  et Guillaume IV

Fils de Guillaume II, comte de Provence, et de Gerberge de Bourgogne.

Resté seul au pouvoir en 1053 à la mort de son frère Guillaume III, Geoffroi associe au pouvoir ses deux neveux Geffroi II et Guillaume IV.

Il épouse Étiennette, peut-être fille du vicomte Guillaume II de Marseille et d'Étiennette des Baux, avec laquelle il a:

-Bertrand .                                                                                             

-Gerberge.

.Guillaume V Bertrand, (?-1063 / 1067), comte de Provence de 1063  à 1063/1067. 

Fils de Foulques Bertrand, comte de Provence.

Avec son frère Geoffroi (Geoffroi II), il succède en 1051 à son père et devient donc comte de Provence en indivision avec son oncle Geoffroi et sa cousine Emma, veuve du comte Guillaume III de Toulouse, et possède en propre le château de Forcalquier.

Geoffroy meurt vers 1065 sans laisser d'enfants de son épouse Emengarde. Guillaume Bertrand meurt peu après. Il avait épousé en premières noces Thérèse d'Aragon, fille de Ramire Ier, roi d'Aragon et de Gilberge de Cousserans. Il se remarie avec Adélaïde de Cavenez et a:

-Adélaïde, mariée à Armengol IV, comte d’Urgell.

Celle-ci n'est pas encore mariée à la mort de son père, et donc non dotée, et peut ainsi lui succéder comme comtesse de Provence, en indivision avec ses cousins Bertrand Ier de Toulouse et Bertrand II. Après sa mort, c’est elle qui lui succède et  renonce au titre de comtesse de Provence pour prendre celui de comtesse de Forcalquier.

 

.Aicard d'Arles, prince- archevêque d’Arles de 1070 à 1080

De la famille des vicomtes de Marseille. Fils de Geoffroi, vicomte de Marseille ; frère d’Hugues Geoffroi et de Pons de Peynier, vicomtes de Marseille.

Dans les démêlés de l’empereur Henri IV avec le pape Grégoire VII, Aicard prend parti pour l’empereur, pour se soustraire à l’autorité du comte Bertrand, qu’il chasse de sa capitale, et fait prendre à son père le titre de vicomte d’Arles.

Aicard de Marseille usurpe l'archevêché d'Arles entre 1080 et 1098, puis après un intermède, entre 1108 et 1113. 

 

.Bertrand II (?-1093), comte puis marquis de Provence  de 1063  à 1093

Fils de Geoffroi Ier, comte de Provence, et d'Etiennette.

Dès son accession, le nouveau comte de Provence est affaibli: il transfère la résidence comtale d'Arles à Tarascon en 1063 et, incapable d'assurer la paix, demande en 1065 aux puissantes familles arlésiennes d'assurer la protection des biens de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. De même, il semble avoir de la difficulté à exercer la justice comtale.

En 1078, il recherche donc l'appui du pape en accusant l'archevêque de simonie, puis en 1081, en se plaçant sous la suzeraineté papale, reniant ses liens de vassalité avec l'empereur Henri IV. Il s’aliène alors la ville d’Arles et son archevêque soutenu par le peuple, le clergé, les familles des Baux et des Porcelet et le comte de Toulouse, Raimon IV. L'archevêque d'Arles bénéficie aussi du soutien de sa famille, les vicomtes de Marseille qui à partir de 1079 désertent l'entourage du comte Bertrand.

Il meurt en 1093. Avec lui la famille comtale de Provence s’éteint en 1093.

Sa fille étant déjà mariée et dotée, le comté de Provence passe à sa sœur Gerberge, tandis que le titre de marquis de Provence est repris par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et issu de la branche aînée des comtes de Provence.

 

.Gibelin de Sabran, prince-archevêque d’Arles, officiellement de 1080 à 1107 effectivement  à partir de 1098 après le départ à la croisade d'Aicard

De la famille célèbre de Sabran.

Au concile d’Avignon de 1080 auquel assiste l’archevêque d’Arles Aicard, Gibelin de Sabran est nommé officiellement archevêque d’Arles et Aicard destitué.

Gibelin est consacré par le Pape. Mais le clergé et le peuple d’Arles souhaitent conserver leur archevêque de la famille des vicomtes de Marseille qui a pris parti pour l’empereur Henri IV contre le pape Grégoire VII. C’est pourquoi, Gibelin de Sabran, malgré l’appui du comte Bertrand II de Provence, ne peut prendre possession de son diocèse. Menacé par les arlésiens lors de son entrée en ville, il doit renoncer et se contenter pendant de nombreuses années de l’évêché d’Avignon où il se replie à partir de 1094. Vers 1098-1099, profitant d'un voyage d'Aicard en Palestine, il se fait relever par une Bulle du Pape Urbain II des serments (renoncement à l’archevêché d’Arles) qu’il avait prononcés en 1080 sous la menace des Arlésiens.

En 1105, Raymond de Toulouse comte de Saint-Gilles, dans son testament, ordonne à ses héritiers de lui restituer tout ce qu’il lui avait usurpé à l’évêché d’Arles, Argence, Fourques, au Baron (Albaron) et à Fos.

 

 Vacance du siège archiépiscopal  d’Arles entre décembre 1107 et octobre 1115.

 

.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur en 1111 roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

 

Maison de Millau-Gévaudan

.Gerberge (1060-1115), comtesse de Provence avec son époux Gilbert, comte de Givaudan jusqu’en 1109  puis seule  jusqu’à son décès en 1115

Sœur de Bertrand II, fille de Geoffroi Ier, épouse de Gilbert Ier, comte de Gévaudan  avec lequel elle a  deux filles:

.Douce née en 1090 qui épouse en 1112 à Raimond Bérenger III, comte de Barcelone.

.Etiennette  mariée à Raymond, seigneur des Baux.

Leur fils émettra des prétentions sur le comté de Provence, débutant ainsi les Guerres Baussenques.  Les droits sur le comté sont donc transférés, par mariage, aux comtes de Toulouse (1019) et aux comtes de Barcelone (1112). Les maisons des deux comtés entrent en conflit pour la possession de la Provence 

Les conflits d’intérêt entre ces familles ne permettent pas de maintenir l’indivision sur le comté à l’issue des guerres baussenques. Les descendances de Guillaume le Libérateur et de son frère Roboald, avec leurs partages successoraux, structurent les terres de Provence autour de trois grandes maisons :

- celle de Toulouse, est présente depuis que Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, qui a épousé Emma de Venasque, en 990. Cette famille possède le marquisat de Provence.

- celle de Forcalquier, par Adélaïde, descendante d’Emma de Venasque. Elle possède le comté de Forcalquier qui s’étend d’Apt à Embrun.

 -celle de Barcelone, depuis le mariage de 1112 entre Douce, descendante de Guillaume, et Raymond Bérenger III, comte de Barcelone. Elle possède le comté de Provence au sud de la Durance.

Dès 1119, commence une guerre de succession entre les Maisons de Toulouse (marquisat) et de Barcelone (comté de Provence), qui aboutit, en 1125, à un partage :

  • le marquisat de Provence passe à Alphonse Jourdain (Toulouse) qui reçoit la partie située entre l’Isère et la Durance,
  • le comté de Provence  passe à Raymond Béranger Ier (Barcelone) qui occupe les terres du sud de la Durance, jusqu’au Rhône à l’ouest et  à Nice à l’est.-
  • le comté de Forcalquier reste indépendant.

.Atton de Bruniquel, prince-archevêque  d’Arles de 1115 à 1129

De la famille des seigneurs de Bruniquel descendants des comtes de Toulouse. Dans le conflit opposant les maisons de Toulouse et de Barcelone, Atton prend lui aussi le parti du pape, c’est-à-dire des comtes de Barcelone.

Ce conflit (1121-1123)  va entraîner de vives tensions entre la maison des Baux, qui soutient Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, et l’archevêque Atton. Le 3 février 1120, le pape Calixte II lui demande  de réprimer les déprédations de Guilhem Porcelet, seigneur arlésien allié des Baux. Ce même pape, le 22 avril 1122, l’informe de l’excommunication d’Alphonse Jourdain.

Maison des comtes de Barcelone

.Ramon Berenguer/Raimond Bérenger Ier (vers 1082-1131), comte de Barcelone (Ramon-Berenguer III), épouse  en 1112, Douce, héritière du comté de Provence, comme fille de Gilbert,  dernier de la maison des Bosons et de Gerberge,  reçoit en 1113 le comté de Provence

Sous son règne, les armoiries  du comté de Barcelone deviennent communes avec celle du comté de Provence et  deviennent par la suite celles de la Catalogne puis de la couronne d'Aragon.

Après une guerre contre Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, il signe le 16 septembre 1125 le traité de partage du comté: tout le pays au nord de la Basse Durance et sur la rive droite du Rhône, les châteaux de Beaucaire et de Valabrègue, l'Argence sont dévolus au comte de Toulouse, c’est le marquisat de Provence.  La partie comprise entre le Rhône, la Durance, les Alpes et la mer reste la part du comte de Barcelone. Avignon, Pont de Sorgues, Caumont et le Thor restent indivis. La partie nord-est de la Provence forme alors le comté de Forcalquier qui devient autonome au début du XIIe siècle.

Avec Douce, Il a  sept enfants  dont :

. Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, époux de Pétronille  d’Aragon, fille du roi Ramire d’Aragon et d’Agnès de Poitiers.

. Bérenger-Raimond, comte de Provence

. Bérengère  mariée  à  Alphonse VII, roi de Castille et de Léon.

 

.Lothaire  III de Supplinbourg (1075-1137) roi des Romains en 1125, empereur en 1133.roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137

 

.Bernard Garin, prince-archevêque d’Arles de 1129 à 1138, légat du pape

Sous son règne, la mort du comte de Barcelone et comte de Provence Raimond-Bérenger en 1131 donnent également l’impulsion  dans la cité d'Arles à la création  d’un consulat.

 

.Bérenger Raimond (1114-1144), comte de Provence de 1131 à 1144.

Fils des précédents.

Malgré le partage de 1125, la guerre reprend rapidement entre Alphonse Jourdain  et Raimond-Bérenger. La mort de Douce en 1130 et celle de Raimond-Berenger en 1131 font resurgir les problèmes de succession latents du comté de Provence. Dès 1131, les seigneurs des Baux, désormais soutenus par le comte de Toulouse, font donc valoir leurs droits auprès de l'empereur Conrad.

Sous son règne, en 1142, débutent les Guerres Baussenques entre les comtes de Provence et les seigneurs des Baux. En effet Douce a une sœur cadette, Etiennette, qui, à la mort de son aînée peut revendiquer l'héritage de Gerberge, si l'on maintient la succession en ligne directe. En revanche, Si l'on accepte le transfert des biens par alliance, c'est au mari de Douce que revient le comté de Provence.

Tant que Raimond Béranger vit, Etiennette n'a pas de revendication. Dès sa mort en 1144 il n'en est pas de même quand les biens de sa mère reviennent à ses propres neveux et qu'à la suite d'un partage la Provence échoit à l'un d'eux. Raimond Ier des Baux qu’elle a épousé en 1116  ne se fait pas faute alors de soutenir les droits que sa femme tient de sa mère Gerberge. Il se rend à Wurtzbourg auprès de l'empereur Conrad III pour obtenir de lui l'investiture sur la Provence. Conrad, en termes ambigus, la lui accorde le 4 août 1145 et lui attribue toutefois le droit de battre monnaie à Arles, Aix et dans leur château de Trinquetaille avec le pouvoir de la faire librement circuler dans tout le royaume de Provence. Muni de ce diplôme, il continue la lutte contre Raymond-Bérenger IV dit le Vieux, oncle de Raymond-Bérenger II.

.Guillaume Monge, prince-archevêque d’Arles de 1138 à 1142, seigneur de Salon de Provence en 1142,  légat du pape

Après avoir reçu la seigneurie de Salon-de-Provence en 1142, il fait de Salon  la résidence principale des archevêques d’Arles. La ville et son château sont ainsi liés pendant sept siècles au pouvoir temporel de l'Église d'Arles.

.Raimon de Montredon, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence  de 1142 à 1160

De la famille noble du nom de la baronnie de Montredon.

Comme par la suite ses successeurs, il se préoccupe de renforcer son pouvoir temporel

Ainsi en 1142, Peire de Lambesc qui reçoit en fief de l'archevêque Raimon, en contrepartie de l'abandon de ses droits sur Salon, les châteaux de Vernègues et d'Avallon, doit prêter un serment de fidélité qui l'oblige explicitement à l'hommage, à une albergue de vingt chevaliers et à devoir rendre les deux castra sur simple requête de l'archevêque Raimon de Montredon. En 1142, celui-ci  fait du château de l’Empéri de Salon la résidence principale des princes-archevêques d’Arles. Cependant les grands seigneurs comme ceux des Baux ou de Marseille, échappent à ce traitement et bénéficient de la poursuite des relations traditionnelles, plus égalitaires. En ce qui concerne les Baux, Raimon de Montredon comprend en effet rapidement l'intérêt à s'entendre avec ces seigneurs qui disposent en outre d'une certaine influence sur le comte de Toulouse, Alphonse Jourdain,  avec lequel le siège d'Arles est en délicatesse à propos des terres d'Argence,  petit territoire entre Beaucaire et Saint-Gilles depuis le début du XIIème siècle. Le 2 septembre 1143, Raimon de Montredon qui manifeste toujours une neutralité bienveillante vis-à-vis d’Alphonse Jourdain dans le conflit qui oppose les maisons d’Aragon et de Toulouse à Fourques, donne  Argence en fief à Alphonse Jourdain.

Pour des raisons que l’on ignore, la ville d’Arles semble s’opposer  à son autorité vers 1150, à la suite de quoi il doit lui concéder une charte de consulat.

Raimon de Montredon s'efforce également de maintenir de bonnes relations avec les empereurs, qui sont les suzerains des archevêques, initialement d’abord avec Conrad III, puis avec  Frédéric Ier Barberousse, dont il obtient à Worms, en juin 1152 (ou 1153 ?) la confirmation des privilèges de l’Église d’Arles.

.Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190) roi des Romains en 1152, empereur du Saint Empire de 1155 à 1190, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Bourgogne Provence de 1152 à 1190 (couronné à  Saint Trophime d’Arles  en 1178)

.Raymond-Bérenger II ou III (1140-1166), comte de Provence de 1144 à 1166

Fils de Bérenger-Raimond ; il règne jusqu’à sa majorité en 1144 sous la régence de son oncle et ce jusqu’en 1161. Son père est tué lors d'un affrontement contre la république de Gênes, et son oncle Raimond-Bérenger IV dit le Vieux, comte de Barcelone, prend  la régence du comté de Provence pour le défendre. C'est ainsi que l'oncle est parfois désigné comme Raimond-Bérenger II, comte de Provence, et le neveu comme Raimond-Bérenger III.

Dès le début de 1147, la maison de Barcelone, à nouveau en guerre avec Raimond Ier des Baux, emporte un succès décisif. Son impuissance convainc Raimond de composer et l'incite à négocier avec Barcelone : il fait sa soumission et meurt en 1149 avant que les conditions de paix soient arrêtées.

Etiennette, et ses quatre fils  Hugues, Guillaume, Bertrand et Gilbert n'ont d'autres ressources que de renoncer à leurs droits sur le comté de Provence. Le traité mettant fin à ce premier épisode est signé à Arles en 1150. Mais la trêve ne dure guère. Après cinq années d'attente Etiennette et ses fils relancent les hostilités. Allié au comte de Toulouse, Hugues obtient un premier succès d'ordre diplomatique, et reçoit cette fois de la part de l'empereur, Frédéric Barberousse, confirmation des titres de sa maison. Mais la situation une fois encore tourne à la confusion. La maison des Baux doit s'avouer battue et s'engager à ouvrir le château de Castillon et diverses places fortes à première réquisition. Le château des Baux et quelques-unes de ses défenses avancées sont toutefois exclus de cette humiliante condition.

En août 1161, Raimond-Berenger II se rend à Turin avec son oncle Raymond-Bérenger IV dit le Vieux pour obtenir de l'empereur Frédéric Barberousse la confirmation de la possession du comté de Provence, lequel est en droit fief du Saint-Empire.

En 1162, troisième et dernière tentative, d'un règlement par les armes : les Catalans s’assurent définitivement de leurs adversaires. Le château des Baux est rasé et le territoire avoisinant ravagé.  La maison de Barcelone veut alors faire reconnaître sa victoire militaire par les chancelleries. Hugues des Baux, s'empresse de contrarier cette démarche, fait état auprès de Frédéric Barberousse des deux diplômes pourvus et de la bulle d'or impériale, émanant l'un de Conrad, l'autre de Frédéric Barberousse lui-même. C’est peine perdue. L’empereur  Frédéric Barberousse  fait valoir que le nom de la Provence ne figurait pas dans les actes précités et se garde bien de donner raison au vaincu et cette même année 1162, Raymond Bérenger II  est confirmé dans ses droits par l’empereur  Frédéric Barberousse qui l’investit officiellement de son fief en 1163. Mais la guerre se poursuit.  

.Raimon de Bollène, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1163 à 1182

Originaire du Comtat, Raimon de Bollène arrive  sur le siège archiépiscopal d'Arles à la fin des guerres baussenques, période de tension entre les maisons de Toulouse et de Barcelone.

En 1166, à la mort du comte de Provence, Raimond-Bérenger II, le comte de Toulouse Raymond V épouse sa veuve Richilde et s’empresse de s’emparer de la Provence. Mais dès le 16 avril 1166, le comte Alphonse II d'Aragon (Alphonse Ier de Provence) se trouve en Provence pour défendre le domaine familial et les combats entre les deux prétendants ravagent une fois de plus l'Argence et la Camargue. Le comte dispose de l'appui de Raimon de Bollène, qui lui cède les places fortes d'Albaron et de Fos, points stratégiques importants pour la défense de la Camargue. Raimon intervient et grâce à sa médiation, un traité de paix est signé entre les deux princes le 18 avril 1176 à Tarascon. Raimon de Bollène bénéficie alors des faveurs du nouveau comte Raimond-Bérenger III avec qui, en août 1177, il partage des droits de l'atelier monétaire d'Arles.  Une des conséquences de ce conflit est le regain d’intérêt de l’empereur Frédéric Ier Barberousse, suzerain des comtes de Provence et princes-évêques d’Arles pour son royaume de Bourgogne-Provence. Le 31 juillet 1178, c’est Raymond de Bolléne qui le couronne roi de Bourgogne-Provences (ou d’Arles) dans la cathédrale Saint-Trophime en présence de tous les grands du royaume à l'exception toutefois du comte de Provence. Ce couronnement marque l’apogée de la puissance des archevêques d’Arles.

Dans la continuité de la réforme grégorienne, Raimon de Bollène s’attache à féodaliser les liens qui unit l’archevêque et ses vassaux. Toutefois, cette féodalisation est encore limitée et semble s’accompagner d'augmentation de fief. En 1178 ou 1179, Raimon de Bollène donne Mornas et Mondragon en augmentation de fief à Raymond V pour obtenir son hommage pour la terre d'Argence

.Alphonse I (1157-1196), roi d'Aragon (Alphonse II), comte de Barcelone et comte de Provence de 1166 à 1196

Fils de Raimond Bérenger II, comte de Barcelone et de Pétronille

En 1166, son cousin, le comte de Provence Raimond-Bérenger II, meurt en faisant le siège de la ville rebelle de Nice, ne laissant qu'une fille, Douce. N'ayant pas de descendance masculine, Raimond-Bérenger II a  prévu que l'héritage passe aux mains de son cousin, Alphonse II. Mais celui-ci se retrouve en butte aux revendications du comte de Toulouse, Raimond V, qui se rend en Provence afin d’épouser la veuve, Richilde de Pologne, nièce de l’empereur Frédéric Barberousse, veuve de Raymond-Bérenger -ce qui renforce ses liens avec l’empire-tout en fiançant Douce à son propre fils Raimond.

En 1167, avec l'appui du seigneur de Montpellier, Guilhem VII, de la vicomtesse de Narbonne, Ermengarde, du vicomte de Béziers, Raymond Ier Trencavel, de l'épiscopat provençal et de Hugues II, seigneur des Baux, Alphonse II engage la guerre en Provence contre Raymond V. Il récupère, avec l'aide de la flotte génoise, la place forte d'Albaron, qui lui permet de tenir la Camargue. Le comte de Toulouse doit finalement renoncer à ses prétentions provençales, refusant l’alliance des Génois, devenue économiquement trop encombrante, tandis qu'Alphonse II récupère le comté de Provence.

La trêve entre Raymond V et Alphonse  n'est pas durable. En 1173, le roi d'Angleterre Henri II forme une nouvelle alliance, composée de son fils Richard Cœur de Lion, à qui il a confié le duché d’Aquitaine, et d’Alphonse Ier. Raymond V, qui a répudié Constance, sœur du roi  Louis VII, ne peut plus compter sur l'aide de ce dernier.

En 1173, il soutient la révolte de Richard Cœur de Lion contre son père, et à la fin de l'année 1173, à Limoges, il pousse Henri II à faire la paix en échange d'une reconnaissance de vassalité. En décembre 1174, Alphonse  retrouve le comte de Toulouse à Montpellier afin de préparer la paix avec lui, alors que la lutte se poursuit en Provence. Finalement, la trêve est confirmée par la paix de Tarascon en 1176 qui établit qu'en échange de 30000 marcs d'argent, le comte de Toulouse renonce à ses prétentions sur les comtés de Provence et du Gévaudan. Le comte de Toulouse conserve un marquisat de Provence, territoire réduit autour d'Avignon.

En 1178, Alphonse Ier doit affronter une nouvelle révolte des Niçois. Il décide de confier le comté à son frère, Raimond-Bérenger IV. Il lui concède le titre de comte mais conserve toute son autorité sur la région, prenant le titre de «lieutenant» de Provence. II entreprend d'unifier ses domaines, si divers, avec leurs langues, leurs coutumes et leurs usages propres. Aux prises avec la noblesse aragonaise, catalane et provençale, il s'efforce d'établir une administration commune en créant les premières vigueries, chargées de faire respecter la trêve et la paix, garanties par le pouvoir comtal. Il veut marquer son indépendance à l’égard de l’empire. Ainsi en cette même année 1178, lors du couronnement de Frédéric Ier Barberousse comme roi de Bourgogne, dans l'église Saint-Trophime d'Arles, ni lui ni son frère ne sont présents. Il décide également de se ranger du côté du pape Alexandre III, contre l'antipape soutenu par l'empereur.

En 1180, il transfère la capitale de son comté à Aix en Provence.

Raymond Bérenger IV meurt assassiné en 1181.

.Pierre Isnard, prince-archevêque, seigneur de Salon de Provence de 1183 à 1190

Dans cette seconde moitié du XIIème siècle, les archevêques d'Arles sont choisis au sein du chapitre par la cooptation des chanoines. À partir de 1180, l'importance de l'archevêché d'Arles passe progressivement au second rang, derrière celle d'Aix où les comtes de Provence viennent d'établir leur résidence comtale. La fin du siècle est agitée dans la cité, notamment sur le plan religieux. En revanche, Pierre Isnard  renforce son pouvoir temporel en doublant le nombre de ses vassaux.

En 1190, la paix de Jarnégues confirme le partage de la Provence de 1125. Après cette paix de Jarnégue  entre les maisons de Toulouse et de Barcelone, le comte de Toulouse se désintéresse de la Provence.

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197

Fils de Frédéric Ier.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur du Saint Empire de 1209 à 1215

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,

.Imbert d’Eyguières, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1191 à 1202

Issu de la famille provençale des seigneurs d’Eyguières.

À l'époque de l’élection d'Imbert d'Eyguières, Arles est la proie d’une violence urbaine entre différents partis. Ainsi lorsqu’en novembre 1191, le pape Célestin III remet à Imbert d’Eyguières qui s’était rendu à Rome pour être sacré des mains du souverain pontife, une bulle lui accordant les pleins pouvoirs pour extirper le mal et lui permet d’user à sa convenance de l’excommunication. Les grandes familles aristocratiques ou de chevaliers lui prêtent hommage. En 1191, il reçoit celui d’Uc V des Baux, puis en janvier 1192, celui de Guilhem Porcelet. Il confie cette même année à Rostaing de Fos la garde des châteaux de Salon, Saint-Chamas, ainsi que la défense du cloître de Saint-Trophime d'Arles. En 1192, Rostaing de Fos lui rend hommage pour les pêcheries du pont Saint Genies qu’il reconnait tenir comme vassal. En dépit des exigences de Rome, Imbert entretient des relations cordiales avec la  famille des Baux. Comme son prédécesseur Pierre Isnard, il féodalise les relations entre l’archevêché et cette puissante famille aristocratique au prix d’un doublement des domaines inféodés à cette lignée. Il côtoie Gervais de Tilbury installé à Arles depuis 1189, juriste de l'archevêché et proche du futur empereur Otton IV, qui épouse une de ses parentes. Il négocie des accords au nom de la ville.

Avec Uc des Baux, Guilhem Porcelet et les consuls d'Arles, il passe un traité de Paix avec l'envoyé du podestat de Gênes, en mars 1201 ou 1202.

Face à une situation politique tendue opposant les habitants de la Cité et ceux du Bourg qui se disputent le quartier du Méjan, l'archevêque joue de cette rivalité pour imposer en 1202 sa médiation et l'union des deux consulats, rétablissant ainsi l'unité de la ville et privant les Porcelet et les Baux, les seigneurs du Bourg, de toute initiative.

Seconde branche de Provence 

.Alphonse II (1180-1209),  comte de Provence de 1196 à 1209

Fils du précédent et de Sancie de Castille.

En juillet 1193, son père et le comte de Forcalquier Guillaume IV avaient conclu le traité d'Aix par lequel Alphonse II devait épouser Gersende de Sabran, petite-fille et héritière du comte de Forcalquier. 

En 1195, Alphonse épouse Gersande, avec laquelle  il a :

.Raimond Bérenger V (1198-1245), comte de Provence et de Forcalquier      

.Garsende, mariée à Guillaume II de Moncade, vicomte de Béarn.

 

 .Bertrand Amalric, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1281 à 1286.

 

.Adolphe de Nassau, (1250-1298), empereur  de 1292 à 1298

 

.Rostaing de la Capre, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1286 à 1303

En résidant à Avignon et en se réservant le gouvernement de l'Église de ce diocèse, les papes d'Avignon deviennent des évêques suffragants de l’archevêque d’Arles et affaiblissent donc son autorité de métropolitain.

 

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi des Romains en 1292

.Henri VII (1275-1319)  roi des Romains en 1308, empereur de 1312 à 1319

.Charles II de Naples (1254-1309), comte de Provence de 1285 à 1309, comte d'Anjou, roi de Naples,

Fils des précédents.

Sous son règne a lieu en 1286, la première réunion connue des Etats de Provence. En 1291, Charles II annexe Avignon, jusque-là possession indivise avec le roi de France.

Charles II meurt le 16 novembre 1325.

 

.Peire de Ferrières, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1304 à 1307.

Chancelier de  Charles II d'Anjou, comte de Provence et roi de Sicile.

.Arnaud de Faugères, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1307 à 1310, cardinal.

Il appartient à la famille des seigneurs de Faugères, seigneurie vassale du comté de Toulouse dont  Guisalfred de Faugères a fait hommage au roi de France, Philippe le Bel en 1285 après l'intégration du comté de Toulouse au royaume de France.

Il devient archevêque d’Arles avec l’appui du comte de Provence et roi de Sicile, Robert d’Anjou. Il intervient à la demande du pape Clément V auprès de Philippe le Bel et, en récompense, est nommé cardinal-évêque de Sabine le 19 décembre 1310.  

.Louis IV de Bavière  (1282-1347) roi des Romains en 1314, empereur de 1328 à 1347 

.Gaillard de Faugères, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1310 à 1317,

Frère du précédent.

.Gaillard de Saumate, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1318 à 1323.

.Gasbert de Valle, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1323 à 1341

 

.Robert le Sage (1277-1343), comte de Provence de 1309 à 1343,  roi de Naples,

Fils du précédent; marié en 1297 en premières noces à Yolande d'Aragon,
et en secondes noces avec Sancie de Majorque.

Sous son règne, les institutions comtales progressent. En 1330, Robert fait prêter aux seigneurs et aux communautés de Provence serment à sa petite- fille Jeanne. Il meurt en 1343. Sa petite-fille Jeanne Ier lui succède.

 

.Jean de Cardonne, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1341 à 1348

.Étienne Aldebrand, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1348 à 1350

.Etienne de la Garde prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1351 à 1361

 

.Charles IV de Luxembourg (1316-1378) empereur  de 1355  à 1378, roi de Bohême, roi de Bourgogne-Provence (couronné à Saint Trophime d’Arles en 1365)

 

.Guillaume de la Garde, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1361 à 1374

Neveu du précédent.

.Pierre de Cros, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon ,de Provence de 1374 à 1388, cardinal.

 

.Jeanne Ire de Naples (1326-1382), reine de Naples et comtesse de Provence dite la reine Jeanne, de 1343 à 1382

Fille de Charles, duc de Calabre (1298-1328) fils de Robert Ier et de Yolande d'Aragon) et de Marie de Valois.

Jeanne se marie quatre fois:

mariée en 1333 avec André de Hongrie
mariée en 1346 avec Louis de Tarente
mariée en 1363 avec Jacques IV de Majorque

 

Le 4 Juin 1365 dans la cathédrale Saint Trophime d’Arles l’empereur Charles IV de Luxembourg se fait couronner roi de Bourgogne-Provence  par l’archevêque d’Arles en présence de son vassal le comte Amédée VI de Savoie dit le comte vert qui est venu l’accueillir à l’entrée de ses états de Vaud à Morat et l’a accompagné jusqu’à Arles ; sont présents le duc de Bourbon Louis II le Bon, comte de Forez, le sénéchal de Provence  Raymond d’Agout qui représente Jeanne, comtesse de Provence. Jeanne obtient à cette occasion de Charles IV des lettres de non préjudice par lesquelles il est expressément déclaré que ce couronnement ne porte pas à ses droits sur son comté.

Le 16 octobre 1367, le pape Urbain V quitte Avignon pour Rome.

De 1368 à 1369 : du Guesclin ravage la Provence. En 1370 à Naples, Jeanne sans enfants désigne Charles de Duras, son cousin, comme son héritier.  Elle  se remarie pour la quatrième fois en 1376 avec le capitaine Othon de Brunswick ce qui irrite Charles III qui se rapproche de Louis de Hongrie, ennemi de la reine Jeanne.

Le 17 janvier 1377, la papauté se réinstalle à Rome et quitte définitivement Avignon.

Sur les conseils du pape à qui elle fait appel, Jeanne se tourne alors vers le capétien Louis, comte d'Anjou, deuxième fils du roi Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg, sœur ainée de l’empereur Charles de Luxembourg, et donc le frère du  Dauphin Charles V et du duc  de Bourgogne Philippe III le Hardi. Dans ces conditions, Charles III n'hésite plus et en novembre 1380 descend vers Naples  ou il arrive le 16 juillet 1381.  Charles pénètre dans Naples et assiège la reine retirée dans le Châteauneuf où, privée de secours, Jeanne doit capituler le 26 août 1381. 

En effet, Othon de Brunswick a été vaincu le 24 ou le 25 août. Louis d'Anjou se décide enfin à agir et descend en Provence.

Dès le mois de septembre 1381, les communautés provençales réagissent à l’emprisonnement de la reine Jeanne: Marseille décide une expédition de secours le 5 octobre ; quelques jours plus tard, les États de Provence protestent également. Enfin, en février 1382, la communauté d’Aix accueille une réunion de représentants des communautés des villes et villages de Provence, qui créent L’Union d’Aix qui se déclare en faveur de Charles de Duras. Le 22 février 1382, lorsque Louis d'Anjou se rend à Avignon pour recevoir le serment des seigneurs et des villes de Provence, la communauté d'Aix refuse de le reconnaitre. Pendant ce temps, à la réunion des États de Provence d’avril, la noblesse et une partie du clergé lui accordent leur soutien, mais la communauté d’Aix refuse. De plus, ce soutien est conditionné à une expédition de soutien pour délivrer la reine Jeanne. Face à Aix, Arles et surtout Marseille, intéressée par la fourniture de bateaux et d’équipements destinés à l’expédition de Louis, rejoignent Louis Ier, leur ennemi de la veille (Louis avait essayé en 1368-1370 de s'emparer de la Provence et à cette occasion les villes de Marseille et d'Arles s'y étaient farouchement opposées). À ces conflits politiques s’ajoute un contexte religieux troublé: le Grand Schisme de l’Église catholique cristallise les oppositions en Provence, les Angevins choisissant le pape d'Avignon Clément VII et les Duras celui de Rome Urbain VI. Louis Ier part d'Avignon à la tête d'une puissante armée le 30 mai 1382 pour secourir la reine prisonnière. Charles de Duras, pensant qu'il ne pourrait résister à Louis d'Anjou, a fait transférer la reine au château de Muro où il la fait assassiner, probablement par étouffement afin de faire croire à une mort naturelle, le 27 juillet 1382.

 

.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1419,

Fils de l’empereur Charles IV.

Deuxième maison d'Anjou

.Louis Ier d'Anjou (1339-1384), comte de Provence de 1382 à 1384,  duc d’Anjou

À la mort de la reine Jeanne, en 1382, Louis Ier d’Anjou hérite donc du comté de Provence. Mais l’Union d’Aix reconnaît toujours Charles de Duras comme l’héritier légitime de Jeanne pour le comté de Provence. La guerre ne se déclenche qu’en février 1383, plaçant les différents acteurs devant l’obligation de faire un choix.

Le 8 mars 1383, Louis d’Anjou lance un appel à tous les peuples des pays où régnait la reine Jeanne pour «prendre les armes et à courir sus à cette cité rebelle et très inique (Aix-en-Provence) ainsi que celles qui font partie de l’Union. Le 30 août 1383, Louis Ier d’Anjou est couronné roi de Naples. Il meurt le 21 septembre 1384 sans avoir pu reconquérir son royaume de Naples.

 

.François de Conzié, évêque de Grenoble de 1380 à 1388, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1388 à 1390, légat du pape dans le Comtat Venaissin de 1411 à 1432

La famille de Conzié est une des plus anciennes de Savoie.

.Jean de Rochechouart, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1390 à 1398, cardinal 

À la fin du siècle, au début du Grand Schisme (1378-1418), où deux papes rivaux prétendent régner sur la chrétienté, l’un installé à Rome Boniface IX et l’autre Clément VII à Avignon, les comtes de Provence profitent de la situation pour usurper des droits de l'Église d'Arles. C'est Clément VII qui nomme Jean de Rochechouart d'une grande famille noble française, archevêque d'Arles.

Après la mort de Jean de Rochechouart le siège archiépiscopal d'Arles demeure vacant de 1398 à 1405, période pendant laquelle Pedro de Luna, anti-pape sous le nom de Benoit XIII, nomme successivement plusieurs administrateurs pour le spirituel, se réservant les revenus de l'archevêché.

.Robert Ier de Bavière ou Ruprecht III de Palatinat (1352-1410); comte palatin du Rhin de 1398 à 1410, roi de Francie Orientale (Germanie)  , empereur non couronné de 1401 à 1410

 

.Louis II d'Anjou (1377-1417), comte de Provence de 1384 à 1414

Fils du précédent; marié le 2 décembre 1400 à Yolande d’Aragon.

Le 8 mars 1384, Louis II d’Anjou, par lettres patentes, fait transférer à Marseille le siège de la Cour royale à cause de l’infidélité d’Aix. Il n'obtient la soumission de la Provence qu'en 1387 à la suite de la désagrégation de l'Union d'Aix.

En revanche, la Provence orientale (le comté de Nice, et les vallées de Puget-Théniers, de Lantosque et de Barcelonnette, restés fidèles à Charles choisissent, en 1388, la dédition  à la Savoie), se constituant en Terres neuves de Provence. De 1389 à 1399, Raymond de Turenne, petit-neveu de Clément VI et du cardinal Hugues Roger, neveu de Grégoire XI et de Nicolas Roger de Beaufort,  capitaine des Armes du Comtat Venaissin, Capitaine pontifical en Italie, ravage la Provence en luttant contre les deux antipapes d'Avignon, Clément VII et Benoît XIII. En 1403, Louis II soutient le pape d'Avignon  avant d'adhérer à la soustraction d'obédience, puis d'assurer à Benoît XIII, fugitif, une relative protection. Il fait plusieurs tentatives, assez vaines, pour s'imposer à son royaume de Naples. Il meurt  le 29 avril 1417.

 

 Paul de Sade, évêque de Marseille, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence en 1410

Élu le 13 novembre 1410 par le chapitre d'Arles; son élection n'est pas validée par le pape ou plutôt l'antipape Jean XXIII qui impose Jean Allarmet de Brogny.

.Jean Allarmet de Brogny, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1410 à 1423

Il préside le concile de Constance de 1414 à 1418 qui met fin au Grand Schisme.

 

.Louis III d'Anjou (1403-1434), comte de Provence de 1417 à 1434

Fils du précédent comte, marié à Marguerite de Savoie.

 

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) roi de Hongrie de 1387 à 1437,roi de Francie Orientale(Germanie)  à partir de 1411, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur   de 1433.à 1437

 

.Louis Aleman, prince-archevêque d’Arles de 1423 à 1440, puis de 1449 à 1450, seigneur de Salon de Provence, cardinal 

Neveu de François de Conzié.

La deuxième session du Concile de Bâle se tient le 15 février 1432. Le 16 mai 1439, Louis Aleman, qui préside la trente-troisième session du concile, soutenu par les archevêques de Tours et de Lyon, et par le docteur parisien Thomas de Courcelles, fait publier trois décrets déjà minutés dans les congrégations précédentes.

C’est l'évêque de Marseille, Louis de Glandève qui les prononce. Ils sont conçus en ces termes :                                                                                                                                                   

Premier décret - C'est une vérité de la Foi catholique, déclarée par le concile de Constance, et par le présent de Bâle, que la puissance du concile général, est supérieure au pape.                                                                                                          

Deuxième décret - C'est une vérité de la Foi catholique que le pape ne peut en aucune façon dissoudre, transférer ni proroger le concile général représentant l'Eglise universelle, à moins que le concile n'y consente.                                       

Troisième décret - On doit regarder comme hérétique quiconque contredit les deux vérités précédentes.

Louis Aleman, lors du concile de Bâle, en 1439, participe activement à la déposition du pape Eugène IV et à l'élection d'Amédée VIII, duc de Savoie, connu dans l'histoire comme l'antipape Felix V. En 1440, il est excommunié par le pape

 

.Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439(Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439, roi ds Romains de 1438  à 1439, roi de Bohême de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493

.René Ier d'Anjou (1409-1480),  duc de Bar (1430-1480), duc de Lorraine (1434-1453) duc d’Anjou et  comte de Provence de 1434 à 1480, roi de Naples   (1435-1442)

Frère du précédent; marié  le 24 octobre 1420 avec Isabelle de Lorraine  puis avec Jeanne de Laval.

Après la mort du duc de Lorraine Charles II le 25 janvier 1431, le droit des femmes à hériter de la couronne ducale est remis en question par le neveu du défunt Antoine de Vaudémont, soutenu par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.

Le 2 juillet 1431, René est fait prisonnier par Philippe le Bon, lors de la bataille de Bulgnéville. Mais le 24 avril 1434, l’empereur Sigismond de Luxembourg rend sa sentence dans la cathédrale de Bâle en faveur d’Isabelle comme héritière du duché et  dit que son mari René d’Anjou recevra de lui l’investiture de ce duché qui relève de l’empire au nom de sa femme.

Cette même année 1434, René d’Anjou se retrouve duc de Lorraine et comte de Provence, terres d’empire  mais également duc de Bar dans la mouvance du royaume de France même si toujours nominalement terre d’empire, duc d’Anjou, terre royale, souverains de quelques terres dans le comté de Champagne qui appartient également au royaume et enfin roi de Naples. Mais Il s’intéresse d’abord et avant tout à son royaume de Naples. Après avoir obtenu  d’importants subsides des Etats de Provence, il s’embarque à Marseille le 12 avril 1438 pour aller rejoindre son épouse Isabelle de Lorraine qui y est installée à Naples depuis octobre 1435. Il y arrive en mai 1438 alors que son royaume est assiégé par Alphonse d’Aragon dont les hommes le 2 juin 1442 parviennent à pénétrer dans Naples le contraignant à renoncer à son éphémère royaume et à réembarquer sur un navire génois vers Gênes d’où il rejoint la Provence en septembre 1442. Il y prend comme Chambellan Fouquet d'Agoult, baron de Mison, de la Tour d'Aigues, de Sault et de Forcalquier et seigneurs de nombreuses seigneuries, issu d'une lignée noble de Provence dont les ascendants avaient été souvent sénéchal et Chambellan. Il part alors séjourner  dans son duché de Lorraine de juillet 1443 à février 1445 pour une campagne contre Metz. Puis en 1447, il revient en Provence où il fait restaurer son château de Tarascon.  Après le décès à Angers de son épouse Isabelle de Lorraine le 28 février 1453, il renonce à ses duchés de Bar et de Lorraine au profit de leur fils Jean de Calabre  et se remarie le 14 septembre 1454 avec Jeanne de Laval. Après un séjour dans le duché de Bar de juin 1463 à aout 1464, René  réside essentiellement en Provence et s’intéresse davantage à ce comté et à son duché d’Anjou qu’à ses possessions plus septentrionales. Il s’installe définitivement en Provence en 1470 où il passe les dix dernières années de sa vie et y introduit des tendances centralisatrices qui préparent la future annexion du comté au royaume de France. Le 24 juillet 1474, il fait son testament par lequel il lègue son comté à son neveu Charles, comte du Maine. Il meurt à Aix en Provence le 10 juillet 1480. Fouquet d'Agoult, lui, est opposé au rattachement par le royaume de France ; il rassemble une petite armée à Sault, qu'il confie à son neveu Raimond V d'Agoult, son propre héritier. La ville d'Apt lui ouvre ses portes à l'appel de Guillaume de  Rémerville, dont la famille d'origine lorraine s'était installée dans la région en 1437. Une grande partie du Luberon, de Cavaillon à Forcalquier, rejoint les forces de Fouquet d'Agoult. Mais le succès est de courte durée. Louis XI, averti des progrès de cette révolte provençale, envoie une armée qui soumet toute la Provence, après avoir emporté Forcalquier au terme d'un siège de trois semaines. Cependant Louis XI promulgue rapidement une amnistie générale.

.Robert Damiani,

En 1440, après l'excommunication de Louis Aleman, Arles est sans archevêque. Partisan zélé du roi René, évêque de Tibériade puis à partir de 1447 archevêque d'Aix, Robert Damiani remplit alors les fonctions épiscopales dans ce diocèse, jusqu'au retour en grâces de Louis en 1449.

.Pierre de Foix (1386-1464) prince-archevêque d'Arles, seigneur de Salon de Provence de 1450 à 1462, cardinal 

.Philippe de Lévis, prince-archevêque d’Arles de 1462 à 1475, seigneur de Salon de Provence, cardinal.

En 1472, lorsque le pape Sixte IV nomme Urbain de Fiesque, évêque de Fréjus, le roi essaye sans succès pendant plus de quatre ans de s'opposer à ce choix.

A la mort de Philippe de Lévis, le pape Sixte IV réduit le diocèse d’Arles : il détache le diocèse d'Avignon attribué en 1474 à son neveu Julien de la Rovere, le futur pape Jules II, de la province d'Arles, l'érige en archevêché et lui attribue comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison.

.Eustache de Lévis, prince-archevêque d’Arles de 1475 à 1489, seigneur de Salon de Provence, cardinal 

Frère de Philippe.

Avec le rattachement de la Provence au Royaume de France, Il perd le droit de battre monnaie.

.Charles III d’Anjou (1436-1481), comte de Provence de 1480 à 1481, comte Charles V du Maine,

Neveu du précédent, fils de Charles IV d'Anjou, comte du Maine et d'Isabelle de Luxembourg.

Juste après la mort de René Ier, Charles III réunit les états de Provence et reçoit leur serment de fidélité.

Mais dans l’été 1481, René II, duc de Lorraine, petit-fils de René Ier, qui s’estime l’héritier légitime du comté, fait entrer une troupe de mercenaires en Provence laquelle occupe une zone comprise entre Apt et Forcalquier et quelques troubles surviennent dans le sud qui amène Louis XI à intervenir au secours de Charles lequel le 10 décembre 1481. Charles fait alors un  testament  en faveur de Louis XI, et meurt le lendemain. La Provence est aussitôt annexée au royaume de France. Son autonomie administrative, judiciaire et politique du comté est censée être maintenue.

Le 15 janvier 1482, Palamède de Forbin, chargé par le roi Louis XI de l'union de la Provence au royaume de France, établit un statut de l'Union devant les États qui sont réunis à Aix. En principe le roi n’est reconnu comme souverain non comme roi mais comme comte de Provence.

Louis XI meurt le 30 aout 1483 réveillant les ambitions du duc de Lorraine René II mais la régente Anne de Beaujeu préfère temporiser en attendant une sentence arbitrale. Mais le 20 octobre 1483, Palamède de Forbin, suite à l'avènement de Charles VIII, est privé de ses charges de lieutenant général gouverneur (fonctions alors unifiées) et de grand sénéchal.

Finalement,  en aout 1486, les Etats de Provence prennent l’initiative de demander au roi Charles VIII de proclamer définitive et éternelle l’union de la Provence à la couronne de France. Après cette incorporation de la Provence au royaume de France, le Royaume de Bourgogne-Provence se réduit pratiquement au seul comté de Bourgogne si l’on admet que depuis 1362 la Savoie est rattachée directement à l’Empire. Enfin le 7 août 1491, le gouverneur de Provence, Louis II marquis de Saluces, est remplacé par François de Luxembourg, vicomte de Martigues.   Le sénéchal est alors Aymar de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier. Entre ces deux derniers  s'engage une lutte féroce qui se termine par la destitution simultanée de ces deux personnages et leur remplacement sous une seule et même tête, à savoir Philippe de Hochberg, marquis de Rothelin, le 1er mai 1493.

Charles VIII puis Louis XII et François Ier s’engagent alors dans leur rêve italien  et commencent les guerres d’Italie dans lesquelles le comté de Provence a un rôle stratégique et notamment Marseille ou Louis XII implante un arsenal. Le 1er octobre 1498, César Borgia, alors allié des Français, débarque à Marseille.

En 1501 est créé le Parlement d'Aix par le roi Louis XII

Néanmoins, Charles Quint qui estime que juridiquement, en l’absence de tout traité, le comté de Provence appartient toujours au royaume de Bourgogne-Provence, et donc de l’empire, se fait encore couronner roi de Bourgogne-Provence à  Aix en Provence, la capitale qui a remplacé Arles, le 10 août 1536 en présence du duc Charles III de Savoie. par l’évêque de Nice, Jérome de Capitani d’Arsago, aumônier de sa sœur Eléonore qui a dû épouser François Ier

 

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11 mars 2019 1 11 /03 /mars /2019 15:45

 

Personne ne peut nier que jusqu’à présent le Président français a la « baraka ».

En effet, le mouvement  « petit-bourgeois » des Gilets jaunes, en centrant ses revendications sur le pouvoir d’achat avec les questions de fiscalité , n’a pas réussi à entrainer avec lui  les  banlieues, les chômeurs, les syndicalistes et les lycéens et étudiants

S’il avait réussi à faire , nul doute que ce mouvement aurait tourné à l’insurrection générale et que les forces de police auraient été parfaitement incapables de rétablir le calme même en mobilisant toutes leurs réserves.

Et ce n’est certainement pas avec les effectifs actuels de l’armée que celle-ci  aurait pu venir leur donner de l’aide d’autant moins qu’ils ne sont pas formés pour cela et ne disposent pas de moyens de maintien de l’ordre.

Et il serait impensable en France de généraliser les mesures de couvre-feu , de recourir si besoin à l’Etat de siége qui donnerait à l’armée le pouvoir d’essayer de rétablir par la force armée le maintien de l’ordre républicain sans aucune garantie d’y parvenir avec le faible nombre des unités qui seraient en mesure d’intervenir.

Pour le moment,la France l’a échappé belle mais ses dirigeants devraient sérieusement se poser rapidement la question de savoir avec quels moyens ils seraient capables de faire face à une situation insurectionnelle qui n’a rien d’improbable.

Il n’est pas malheureusement impossible qu’ils se rassurent un peu rapidement et repoussent les décisions de renforcer rapidement les effectifs nécessaires pour remplir les missions de Sécurité intérieure dont ils ont la responsabilité.

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 14:43

 

Rappelons que le 9 février 2014, 50,3 % des citoyens suisses ont voté,  en faveur de la limitation de "l'immigration de masse". Un référendum qui concerne directement les ressortissants européens du pays et qui a abouti à de fortes tensions avec l’UE.

Depuis bientôt 4 ans, en conséquence de cette votation,  la Suisse négocie péniblement avec l’Union une solution qui passe par la mise en place d’un accord cadre ou accord institutionnel à la demande de l’Union Européenne qui est lassée par cette voie bilatérale qui a abouti  à la signature entre elle et la Suisse de plus de 120  accords bilatéraux de plus en plus difficiles à gérer.

La Suisse qui est demanderesse à de nouveaux accords avec l’Union, notamment qui souhaiterait conclure un accord sur l’Energie, se résigne difficilement à la signature d’un tel accord cadre.

L’UE veut mettre en place un cadre aux accords bilatéraux afin que les différends ne restent pas en suspend, comme c’est le cas actuellement. L’UE souhaite par la même occasion que cette modification rende les droits suisse et européen plus homogènes. Autrement dit, que la Confédération reprenne plus automatiquement le droit de l’UE. Plus concrètement, les deux parties sont actuellement d’accord sur un point : lors d’un différend sur l’application d’une norme, la Cour de Justice de l’Union Européene (CJUE) est compétente, car les accords bilatéraux sont du droit de l’UE ; quand on veut avoir accès à la maison de quelqu’un, on doit en suivre les règles. En revanche, la compétence de la CJUE se bornerait à l’interprétation des accords et elle ne tranchera pas entre les solutions. Les décisions de la cour seront obligatoires pour l’UE mais pas pour la Suisse. Si celle-ci n’applique pas les arrêts de la cour, l’UE pourra prendre des contre-mesures si elle les estime justifiées.

Les négociations sont à ce jour terminées. Bien qu’aucun citoyen n’ait jamais vu l’accord négocié par le Conseil fédéral, le noyau dur de l’accord semble, d’après le Commissaire autrichien   en charge du dossier,  avoir été accepté par Igniazo Cassis, conseiller fédéral suisse en charge des Affaires Etrangères. Ce sont la reprise automatique du droit communautaire actuel et futur et la jurisprudence de la Cour de justice européenne. Ce qui signifie que le peuple ne serait plus l’organe législatif suprême de la Suisse. Beaucoup de citoyens suisses pensent que la structure d’Etat démocratique et fédéraliste serait gravement atteinte par un accord institutionnel juridiquement supérieur au droit suisse.

L'accord institutionnel exigé par l’UE ne chapeautera pas les quelque 120 accords bilatéraux, mais seulement les accords d'accès à venir et existants (libre circulation, produits agricoles, transport aérien, transports terrestres, reconnaissance mutuelle en matière d'évaluation de la conformité) et la Suisse disposerait de délais suffisants pour reprendre chaque développement du droit européen, avec possibilité d'un référendum. Une reprise automatique est exclue. En revanche, l'UE veut des concessions sur les mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes, ce qui a provoqué la colère de la gauche et des syndicats. Elle exige que la Suisse soumette la protection des salaires au droit européen (directive sur les travailleurs détachés) dans les trois ans suivant l'entrée en vigueur de l'accord institutionnel.

Comme pour les négociations sur le Brexit, il est permis de penser que cet accord cadre voulu par l’Union Europèenne ne sera pas accepté  dès lors qu’il existe une alliance de fait entre l’UDC qui estime que la Souveraineté de la Suisse est en cause et le Parti socialiste Suisse qui est vent debout contre la diminution à 4 jours du délai de prévenance pour l’utilisation de travailleurs de l’Union en Suisse qui serait préjudiciable aux travaileurs suisses.

Dés lors la Suisse pourrait comme le Royaume Uni cette fois par application de la clause dite « guillotine » voir annuler l’ensemble des Accords bilatéraux et notamment celui sur la libre circulation des personnes.

Mais alors que le Royaume-Uni  et l’Union s’organisent pour éviter les conséquences d’un divorce sans accord, la Suisse n’a pour l’instant pas prévu de solutions pour les régions frontalières en cas d’annulation des accords bilatéraux sur la libre circulation des personnes.

Or notamment pour Genève dont l’arrière pays a toujours été constitué depuis des siècles par les provinces savoyardes du Chablais, du Faucigny et du Genevois ainsi que du Pays de Gex, une absence de plan B est parfaitement inacceptable d'autant plus que le Royaume Uni et la Suisse se sont empressés de conclure un traité permettant aux Citoyens suisses et britanniques de conserver entre eux les avantages nés des accords bilatéraux entre l'Union Européenne et la Confédération après le départ effectif du Royaume Uni de l'Union .

On se rappellera que Genève a été de 1798 à 1814,  Préfecture d’un département du Léman qui englobait la Haute Savoie actuelle et qu’après 1815, un Grande Zone à statut particulier  a entouré Genève surtout après l’annexion de la Savoie à la France en 1860.

Les Habitants de la Haute Savoie et du Pays de Gex sont donc en droit dans une telle alternative d’exiger de la Confédération qu’elle prévoit unilatéralement à leur profit un statut spécial dérogatoire au droit fédéral suisse sur la libre circulation des personnes et des travailleurs, nonobstant le vote du 9 février 2014

Et  pourquoi pas, à défaut, en raison du non respect par la République Française du fait de son intégration à l’Union Européenne des  droits des Hauts Savoyards à la suite de l’Annexion, ne serait-il pas prévu la possibilité comme l’avait envisagé un moment l’empereur Napoléon III et le conseiller national Stämpfli le rattachement de la Haute Savoie et du Pays de Gex à la Suisse comme  27ème  canton ?

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 10:33

 

La quasi-totalité de ceux qui se plaignent dans certains Etats  appartenant à la zone euro de l’insuffisance de leur pouvoir d’achat et incriminent  souvent l’Europe et l’Euro qui aurait renchéri le coût de la vie, n’ont pas conscience que le niveau de vie dont il dispoe, même insuffisant à leurs yeux, n’a pu être atteint que par un endettement généralisé des Etats, des Ménages et des Entreprises qui n’a pu se faire que grâce à l’Euro et aux taux d’intérêts bas qu’il a permis, après la crise des subprimes américains.

Une grande partie des allocations multiples versées par certains de ces Etats ont été même financées non par les impôts mais par l’emprunt.

En outre, cette appartenance de ces Etats à l’Euro a permis de sortir du cycle infernal des dévaluations qu’ils connaissaient réguliérement, dévaluations qui amputaient considérablement la valeur extérieure de leur monnaie nationale, renchérissant de manière très importante les produits et services de l’Etranger et donc diminuant à due proportion leur pouvoir d’achat.

Il est bien donc évident que ceux qui rêvent, comme les 5 étoiles, les indignés, les insoumis, les gilets, jaunes et autres grands théoriciens du Dégagisme, du Grand Chambardement,  du Grand Soir, de la Révolution …ou d'un nouveau Mai 1968 .savent pertinemment que la satisfaction même partielle de leurs revendications conduira leur Etat à sortir de la Zone Euro puis de l’Europe.

Ce qui entrainera pour la grand majorité de leur population une baisse immédiate très forte de leur niveau de vie.

Aucun économiste sérieux ne peut soutenir qu’aux lendemains des Révolutions, le niveau de vie de la majorité s’est trouvé amélioré. Souvent ceux des riches qui n’ont pas été assez claivoyants ont été ruinés mais le peuple a vu son niveua de vie chuter. Et seuls quelques grands agitateurs ont « tiré leurs marrons du feu ». Belle satisfaction !

Soit le contraire de ce qu’ils espèrent.

Pourtant l’adage populaire dit bien   « Qui paye ses dettes s’enrichit » (ou qui ne les paye pas s’appauvrit)

Or les dettes de l’Etat ne peuvent être remboursées que grâce aux impôts et taxes qu’il perçoit. 

Comprenne qui pourra !

 

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3 décembre 2018 1 03 /12 /décembre /2018 16:02

ntDans un pays comme la France, endetté à 100 % de son PIB et dont le coût annuel des intérêts est pratiquement égal au budget des armées alors pourtant que les taux d'intérêt  auxquels ce pays peut pour l'instant emprunter restent très bas, le coût de la satisfaction d'une partie même faible  des revendications auxquelles il faudra ajouter celui  des multiples dégradations sans compter celui exceptionnel du maintien de l'ordre sera supporté exclusivement par la classe moyenne dont une partie est déjà en voie de déclassement.

Vu de l'Etranger, on peine à comprendre que cette classe moyenne représentant 80% de la population  puisse soutenir  à 75% un mouvement qui agit contre son intérêt bien compris voire contre l'intérêt général compris comme celui de la majorité.

En effet un tel taux de soutien implique que la majorité de cette classe moyenne verrait ce mouvement avec sympathie.

Si l'on sait qu'aucun gouvernement n'est parvenu et ne parviendra à faire payer les plus riches  et  que seuls les plus pauvres peuvent espérer une amélioration de leur condition de vie, c'est pourtant bien cette classe moyenne qui en supportera le prix sauf à croire naïvement que ce qu'on aura l'air de lui concéder d'une petite main lui sera repris après par une plus grosse main.

Pour un peuple qui se veut le plus intelligent de la terre, cela apparait plutôt masochiste pour les autres peuples.

Ceux de la classe moyenne qui  arbore leur gilet jaune semblent  tout simplement avoir oublier qu'en France le jaune a toujours été la couleur des cocus.

A bon entendeur !

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 17:16

 

Rome a présenté dans l’histoire l’une des plus hautes aventures civilisatrices que le monde ait connues.

La conquête romaine, la force romaine, ont été porteuses pendant plusieurs siècles d’une paix relative qui a engendré une prospérité inouie pour tous les peuples rattachés à l’Empire.

Elle a contribué par le développement et la multiplication des moyens de communication développement urbain à batir un espace de civilisation dont nous sommes encore en de multiples domaines les héritiers directs.

La tradition romaine a profondément influencé les mentalités de la vieille Europe.

Milles ans après la chute de Rome et peu après celle de Constantinople, le mouvement culturel qui s’est répandu en Europe Occidentale et mis un terme au Moyen-Age a été qualifié très justement par le mot Renaissance.

De la même manière, il convient de qualifiert de Réunification et non d’Unification de l’Europe le mouvement repris il y a près d’un siècle et demi avec la réunification de l’Allemagne et de l’Italie et contrarié par la désintégration de l’empire austro-hongrois car il n’existe qu’un seul fondement à l’unité du continent européen, c’est l’héritage que nous ont légué les Romains.

Si ethniquement nous pouvons parler de nos ancêtres celtes, germains, grecs, slaves….. culturellement nous devons parler de nos ancêtres les Romains.

Le message qu’ils nous ont livré demeure parfaitement actuel et il est de notre devoir d’assurer sa transmission car nous savons comme l’exprimait Nietzsche au siècle dernier que « l’avenir appartiendra à ceux qui auront la mémoire la plus longue ».

En l’an 800, Charlemagne a restauré l’Empire Romain d’Occident disparu avec la chute de Rome en 476 et Othon le Grand à nouveau en 962 sous la dénomination de Saint Empire Romain Germanique à la fin duquel Napoléon Ier le 8 aout 1806 a contribué tandis que l’Europe occidentale catholique a largement contribué à la chute de l’Empire Romain d’Orient dit Byzantin ave la prise de Constantinople par les Turcs en 1453.

Face à l’affirmation croissante des Empires américain, russe et chinois, il y a urgence pour l’Union Européenne de restaurer l’EMPIRE sous forme d’un EMPIRE ROMAIN EUROPEEN.

Et cela est possible si l’on prend enfin conscience que nos ancêtres communs sont les Romains.

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 09:27

 

Depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de Sécurité de l'ONUcompte cinq membres permanents qui disposent d'un droit de veto: Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique (Russie). Outre ces cinq membres permanents, la structure dispose de dix élus chacun choisi pour une période de deux ans. Le 8 juin, l'Allemagne a été élue membre du Conseil de sécurité pour les années 2019 et 2020.

 

Début octobre, Christoph Heusgen, proche d'Angela Merkel depuis son arrivée au pouvoir en 2005, ne cachait pas les ambitions de l'Allemagne de siéger au Conseil de Sécurité de l'Onu, officiellement pour «faire valoir les positions de l'Union européenne».

Le ministre allemand des Finances estime que l’Europe doit disposer de son propre siège au sein du Conseil de sécurité de l’Onu. Selon lui, c’est à la France de céder le sien à l’Union européenne.

Olaf Scholz, vice-chancelier allemand et ministre fédéral des Finances, estime que l'Union européenne doit avoir son propre siège au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Et pour défendre son point de vue, il n'y va pas par quatre chemins: il a ouvertement déclaré souhaiter que le siège de la France au Conseil de sécurité devienne un siège européen afin que l'UE puisse « parler d'une seule voix ».

 

«Si nous prenons l'Union européenne au sérieux, elle devrait également parler d'une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies […] Le siège de la France pourrait être transformé en siège de l'UE», a affirmé lors d'un discours sur l'avenir de l'Europe à Berlin Olaf Scholz, cité par les médias.

Il a ajouté que le poste de chef de la délégation de l’Union Europeenne auprès des Nations Unies pourrait être occupé de manière permanente par un Français, tout en admettant qu'il serait difficile de matérialiser ce projet.

 

«La France et l'Allemagne agissent désormais ensemble dans cette instance», mais un siège européen permettrait d'aller encore plus loin, a souligné Olaf Scholz.

On peut ajouter à cet article tiré de Sputniknews que cette idée est assez logique avec celle d’une Armée Europeenne du Président Macron soutenue par la Chancelière Angela Merkel.

Or si la France continue de  disposer encore aujourdhui de ce poste permanent au Conseil de Sécurité et du droit de veto, ce n’est plus grâce à la puissance de ses armées mais parce qu’elle reste  une puissance nucléaire, et la seule de l’Union Européenne après le divorce du Royame Uni. Or si l’on veut véritablement que l’ Europe puisse faire entendre sa voix et reprendre le droit de veto dont dispose la France, la Force de dissuasion nucléaire française devrait une des composantes de cette futr

 

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