Philippe III de Bourgogne dit Philippe le Bon(1396- 1467), duc de Bourgogne d et souverain des Pays-Bas bourguignons de 1419 à 1467 et autres titres.
Fils unique du duc de Bourgogne Jean sans Peur et de Marguerite de Hainaut-Bavière, fille du duc Albert de Bavière, comte-régnant de Hainaut, de Hollande et de Zélande.
Philippe le Bon va réunir le plus grand nombre de principautés par une politique opportuniste tirant profit de la mort de ses cousins brabançons puis de la stérilité de sa double cousine germaine Jacqueline de Bavière. Emprisonnée, elle doit le nommer régent (traité de Delft du 3 juillet 1428) puis héritier de ses seigneuries ou comtés : Hainaut, Hollande, Zélande et Frise. Il avait déjà étendu ses possessions en achetant le comté de Namur en 1421.
Il épouse en 1430 Isabelle du Portugal. A cette occasion, il crée à Bruges l’ ordre de la Toison d’or, ordre de chevalerie
À la mort le 4 août 1430 de son cousin germain Philippe de Saint-Pol, duc de Brabant qui ne laisse pas d'héritier direct, Philippe peut régulièrement ajouter à la liste de ses titres ceux de duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg et de marquis du Saint-Empire.
Pour achever d'augmenter son influence, Philippe fait élire ses frères naturels et ses propres bâtards aux évêchés de Cambrai et d'Utrecht. Philippe le Bon obtient en contrepartie de sa réconciliation avec le roi de France les villes de la Somme, les comtés de Ponthieu et de Boulogne, plusieurs des seigneuries en Champagne et surtout une dispense d'hommage au roi de France ce qui n’en fait plus un vassal alors qu’il reste vassal de l’empereur pour ses possessions relevant de l’empire.
Par héritage et mariage, il règne de la Picardie à l'Alsace et de la Suisse au nord des Pays-Bas...
En 1440, Frédéric V de Habsbourg est élu roi des Romains.
Le 10 janvier 1442, Philippe le Bon se fait reconnaître par sa tante Élisabeth de Goerlitz, duchesse de Luxembourg, comme son légataire universel et finit par prendre possession du duché en décembre 1443.
Frédéric V de Habsbourg devient empereur sous le nom de Frédéric III en 1452. Les prémisses des ambitions royales des ducs de Bourgogne apparaissent au milieu de son règne à l' initiative de Frédéric III. En effet en 1447, son chancelier Gaspar Schlik est délégué auprès de Philippe pour lui proposer d'ériger au choix deux de ses seigneuries en royaume. Ériger l'une de ses possessions en royaume ne satisfait guère le duc de Bourgogne : son souhait est qu'on rassemble sous une même couronne l'ensemble de ses pays de par-deçà situés dans la mouvance du Saint Empire afin de convertir la pluralité de pouvoirs locaux qu'il exerçait en une monarchie unifiée. Philippe décline donc l'offre. En 1460, Philippe délègue un de ses fidèles, Antoine Haneron, auprès de l'empereur pour lui rappeler qu'il exista jadis, entre le Rhin et le royaume de France, un royaume nommé Lotharingie, qui incluait les évêchés de Mayence, Trèves, Cologne, Metz, Toul, Verdun, Cambrai, Liège et Utrecht. Ni la Franche-Comté, terre relevant du Saint Empire mais trop éloignée, ni les terres du ressort de la couronne de France (Flandre, Artois, Bourgogne ducale) n'étaient concernées par ce projet. Cependant, le projet n'aboutit pas.
Le 17 février de cette année 1454, au cours d’un banquet, Philippe le Bon forme le vœu que, si le roi de France décide de prendre la croix, ou d’envoyer une armée commandée par un prince du royaume contre les Turcs, ou si un autre prince chrétien part avec une armée suffisante, et si les pays dont il a la charge ne sont pas menacés, alors il partira se battre. En avril de la même année, Philippe quitte son duché pour assister à la Diète impériale de Ratisbonne convoquée par Frédéric III, où le Reichstag doit élaborer un plan de croisade. Mais l’empereur n’assiste pas à la Diète, ce qui choque tous les participants, et une autre Diète est décidée pour l’automne, à Francfort. Cette fois, Philippe ne pouvant faire le déplacement, envoie des ambassadeurs. À Francfort, l’empereur est représenté par l’humaniste Enea Silvio Piccolomini, ardent défenseur d’une croisade contre les Ottomans, qui raconte que les princes du Saint-Empire se plaignaient constamment de l’empereur, du pape et de la Curie.
Le 15 juin 1467, Philippe le Bon s'éteint à Bruges à l'âge de 71 ans.
Son fils Charles le Téméraire hérite du duché de Bourgogne, comme de tous les autres titres et fiefs burgundo-flamands de son père, devenant ainsi le nouveau souverain de l'État bourguignon.