Le retour d’un nationalisme rétrograde au sein de l’Union Européenne se manifeste tous les jours sous une nouvelle forme.
Preuve en est la récente montée de tension entre les deux royaumes d’Espagne et du Royaume Uni au sujet d’un différend qui remonte au Traité d’Utrecht de 1713, soit près de 400 ans, traité ayant établi le statut de Gibraltar.
Ainsi la reine d’Espagne a décidé de ne pas participer au Jubilé de la reine d’Angleterre en raison du litige qui oppose leurs deux pays à propos d’un vulgaire caillou qui n’a plus guère d’intérêt stratégique et peu de potentiel économique, attitude tout à fait grotesque à un moment ou l’Espagne se trouve dans une situation économique et financière dramatique susceptible d’entrainer avec elle le reste de l’Union Européenne.
Cette attitude de fierté mal placée constitue très certainement un mauvais exemple pour les Espagnols qui ne demandent qu’à croire désormais que leur avenir se trouve dans une diminution du rôle de l’Europe, cause de tous leurs maux, oubliant très vite comme les Grecs que le développement économique de leur pays a résulté de leur adhésion à l’Union Européenne et à l’adoption de l’euro.
A tel enseigne que le gouvernement espagnol au nom d’une telle fierté mal placée continue de nier la réalité de l’ampleur de la crise générée par les erreurs économiques des gouvernements de gauche comme de droite qui l’ont précédé en sous-estimant gravement les besoins de recapitalisation des banques espagnols du fait du non remboursement des crédits hypothécaires consentis inconsidérément.
En effet, alors que l’Espagne n’arrive pas à respecter le plan d’austérité budgétaire qu’elle a accepté, on ne peut la croire sérieuse lorsqu’elle prétend ne pas avoir besoin de l’aide de l’Europe pour contribuer à la recapitalisation massive dont ses banques ont besoin de manière urgente.
Comme les Grecs, les Espagnols, et demain peut-être les Italiens, les Français… doivent choisir entre leur orgueil national et leur image de sérieux sur le plan international !
A moins qu’ils ne préfèrent la mort dans la dignité à ce qu’ils perçoivent, car l’orgueil aveugle, comme charité ce qui n’est en fait que de la solidarité bien comprise.
Un certain type de fierté nationale n’a pas sa place aujourd’hui quand on fait partie d’une Union d’Etats liés par des solidarités croissantes !