Bielorussie-Détournement d’avion Ryanair- Loukachenko-Poutine-Union Européenne-opposant Protasevitch
Comme toujours l’Union Européenne fait semblant de croire ou d’espérer que le président Poutine n’aurait pas forcément été immédiatement informé de l’intention du président Loukachenko d’intercepter le vol Athénes Vilnius de Ryanair.
Pourtant il devrait être parfaitement évident que les opposants biélorusses font l’objet d’une surveillance constante des services spécialisés russes et biélorusses et que le président Poutine est parfaitement informé minute par minute des faits et geste de son homologue biélorusse.
Si donc le Président Poutine a laissé faire c’est qu’il a estimé que cela lui permettait, après « l’affaire Navalny » de faire, par personne interposée, un nouveau test de fiabilité de l’Union Européenne.
En effet ses dirigeants ont cru pouvoir réclamer une libération immédiate de l’opposant Protassevitch arrêté sur l’aéroport de Minsk.
Mais comme l’a écrit très justement Renaud Girard dans l’édition du 25 mai du Figaro « L’Union Européenne ne fait peur à personne » et surtout pas au Président Poutine.
Et après des sanctions parfaitement inefficaces, elle va se trouver incapable d’augmenter la pression sur le Président Loukachenko tant qu’il aura le soutien intéressé de son homologue russe.
En effet faute d’une armée européenne capable de faire poids égal, sans l’allié américain, avec l’armée russe, toutes ses menaces, ne seront pas de nature à impressionner le président Poutine.
On se rappellera la faible efficacité qu’ont pu avoir autrefois l’embargo sur l’Afrique du Sud voire plus récemment sur l’Iran n’en déplaise au ministre des affaires étrnagère français le Drian qui croit encore, dur comme fer aux sanctions financières alors que jusqu’à présent celles-ci ont tout autant été défavorables à l’Union Européenne.
Et même si elle disposait d’une telle armée, un ultimatum donné par les 27 chefs d’Etat de l’Union est parfaitement surréaliste.
On peut même imaginer qu’à travers cette incident le Président Poutine prépare psychologiquement le Président américain Biden à l’idée qu’il est hors de question de penser pouvoir négocier lors de leur prochaine réunion à Genève le 16 juin prochain au-delà de ce qu’il considère comme des lignes rouges alors que ce dernier a pris le risque lui aussi de réclamer la libération de l’opposant biélorusse.
L’Union Européenne croit pouvoir compter, comme vassal fidèle, en dernier ressort sur la capacité du président américain à tenir tête au président Poutine.
Mais si celui-ci prend le risque d’une certaine escalade, c’est qu’il a appris à bien connaitre son homologue américain à l’égard duquel, comme tout bon jouer d’échec, il a toujours un coup d’avance.