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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 11:01

 

Quelles que soient les raisons pour lesquelles le roi d’Arabie Saoudite a versé la somme de 100 millions de CHF sur le compte d’une fondation à Genève au nom de l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos, le simple fait qu’il l’ait caché est susceptible de constituer un délit  au regard du droit suisse. Ceci s’ajoutant aux raisons qui l’ont forcé à abdiquer entache largement la monarchie espagnole.

Quand on relit l’histoire peu édifiante de la plupart de ses ancêtres depuis le roi  Philippe V de Bourbon, petit-fils de Louis XIV, on peut se demander pourquoi les Espagnols si nationalistes ont fait choix d’une telle dynastie pour incarner l’unité d’un royaume composite.

Il apparait en effet que depuis la guerre de succession d’Espagne, la dynastie des Bourbons a été en  partie responsable de la désunion du royaume d’Espagne. Cette guerre de Succession a été  non seulement un conflit international entre puissances européennes mais également une grave guerre civile :

. d' un côté, les couronnes de Castille et de Navarre restent fidèles au candidat Bourbon ;

. de l'autre, la majeure partie de la couronne d'Aragon donne son appui au candidat Habsbourg.

Lors de cette guerre, les Catalans choisirent les Habsbourg moins centralistes que les Bourbons. Ainsi la Principauté de Catalogne a  combattu les armées du nouveau roi avec son armée de 10 000 hommes et le siège de Barcelone marqua la fin de la guerre après 11 mois de blocus et 61 jours de tranchée ouverte,  le 11 septembre 1714. La Catalogne paya cher de s'être alliée aux vaincus. Les Bourbons lui ôtèrent ses prérogatives. La nouvelle dynastie instaura une monarchie absolue et centralisée, le décret de Nueva Planta du 16 janvier 1716 abolissant les usages, les Cortes et les autres institutions ou fors de la principauté. En souvenir le jour de la capitulation de Barcelone le 11 septembre est devenu la fête nationale de la Catalogne.

Près de 75 ans plus tard, le 14 décembre 1788, Charles IV succéda à son père Charles III  et fut rapidement dépassé par les répercussions des événements survenus en France en 1789. Cette année  1789, par une Pragmatique Sanction, le roi Charles IV abolit la loi salique en vigueur en France ,mise en place en Espagne par son ancêtre Philippe V en 1713. Par  manque de volonté personnelle , il mit le gouvernement dans les mains de son épouse Marie-Louise et de son favori Manuel Godoy.  Ses premières mesures eurent pour objectif de sauver la vie de Louis XVI. Malgré les efforts de toutes les cours européennes, le roi français fut guillotiné en janvier 1793, ce qui provoqua une coalition des puissances européennes contre la France révolutionnaire. L'Espagne participa à la Guerre du Roussillon et fut battue par la France républicaine à cause de mauvais approvisionnements, de la faible préparation de l'armée et du faible moral des troupes face aux Sans-culotte français. L'armée dirigée par le général Ricardos envahit le Roussillon et obtint d’abord quelques victoires. Mais à partir de 1794, les troupes espagnoles furent acculées à la retraite et  les Français occupèrent Figueras, Irun, Saint-Sébastien, Bilbao, Vitoria et Miranda de Ebro. Manuel Godoy conclut alors avec la France le traité de Bâle en 1795 par lequel la république française rendit à l'Espagne les places occupées en échange de l'île de Hispaniola. En 1796 se conclut la phase la plus radicale de la Révolution. Godoy signa le Traité de San Ildefonso et l'Espagne devint l'alliée de la France . Ce changement de cap causa un affrontement avec la Grande-Bretagne, principal adversaire de la France révolutionnaire et ennemie traditionnelle de l'Espagne, les deux puissances se disputant l'hégémonie maritime et concrètement le commerce avec les Amériques. L'escadre espagnole fut battue face au Cap Saint-Vincent en 1797 mais Cadix et Santa Cruz de Ténérife résistèrent aux assauts de l'amiral Nelson. En Amérique, les Britanniques occupèrent l'île de la Trinité mais subirent une déroute à Puerto Rico. Cela provoqua la chute de Godoy en mai 1798. En France, l'arrivée au pouvoir de Napoléon en 1799 et son couronnement en 1804 influa sur les relations internationales. Napoléon avait besoin, dans sa lutte contre les Anglais, de la collaboration de l'Espagne et surtout de sa flotte. Pour cela, il fit pression sur Charles IV pour qu'il renouvelle sa confiance en Godoy. Celui-ci revint au pouvoir en 1800 et signa la convention d'Aranjuez en 1801 qui mettait à la disposition de Napoléon l'escadre espagnole et qui entrainait de nouveau la guerre contre la Grande-Bretagne.En 1802, Godoy déclara la guerre au Portugal, principal allié anglais sur le continent. Cette guerre entraina l'occupation d'Olivenza par l'Espagne qui obtint de plus l'engagement du Portugal de ne plus accueillir les bateaux anglais dans ses ports. En 1805, la déroute subie lors de la bataille de Trafalgar modifia considérablement la donne. Face à l'hégémonie anglaise, Napoléon recourut au blocus continental, dans lequel il impliqua l'Espagne. En 1807 fut signé le Traité de Fontainebleau qui partageait le Portugal entre la France, l'Espagne et Godoy  autorisait les troupes françaises d'occupation à passer par l'Espagne. À la suite de toutes ces guerres, la crise économique empira. Les ministres de Charles IV furent incapables de la résoudre car la peur de la Révolution les empêcha de mettre en œuvre les réformes nécessaires qui auraient pu léser les intérêts des classes privilégiées et altérer l'ordre social. La présence des troupes françaises sur le territoire espagnol accrut l'opposition à Godoy, critiqué par les secteurs traditionnels pour sa politique réformiste et sa soumission à Napoléon. Fin 1807 eut lieu la conjuration de l'Escurial, menée par le prince des Asturies, héritier du trône qui voulait la destitution de Godoy et la déposition de son propre père. La tentative échoua et le prince dénonça tous ses partisans. En mars 1808, face à l'occupation française, Godoy conseilla aux rois de quitter l'Espagne. Profitant de la présence royale au Palais d'Aranjuez, le soulèvement d'Aranjuez provoqua l'arrestation de Godoy. Charles IV abdiqua en faveur de son fils Ferdinand. Napoléon, suspicieux face à ce changement, convoqua la famille royale espagnole à Bayonne. Ferdinand, sous la pression, impériale et paternelle, rendit la couronne à Charles IV le 6 mai, sans savoir que la veille Charles avait accepté la cession de ses droits en faveur de Napoléon. Ce dernier désigna finalement comme roi d'Espagne son frère Joseph Bonaparte.

A son retour sur le trône en 1814, Ferdinand VII, se révéla très vite être un souverain absolutiste et fut considéré par ses sujets comme peu scrupuleux, revanchard et traître. Entourée d'une cour d'adulateurs, sa politique eut comme principal objectif sa propre survie. Entre 1814 et 1820, il rétablit l'absolutisme, déclara illégale la Constitution de Cadix, et poursuivit les libéraux. En 1820, un coup d'État militaire déboucha sur le Triennat libéral. Pendant cette période de trois ans, on rétablit la constitution. Tandis que les libéraux modérés étaient peu à peu débordés par de plus extrémistes, le roi, qui feignait de respecter le régime constitutionnel, conspirait pour rétablir l'absolutisme, ce à quoi il parvint après l'expédition d'Espagne de 1823 menée par la France de Louis XVIII. La dernière période de son règne se caractérisa par une répression féroce, accompagnée d'une politique absolutiste modérée (la reine Marie-Christine, épousée en quatrièmes noces en 1829 et mère de ses deux filles Isabelle et Louise-Fernande, étant quelque peu libérale), qui provoqua un profond mécontentement dans les cercles absolutistes regroupés autour de l'infant Charles de Bourbon, frère de Ferdinand.

Quarante-et-un ans après Charles IV, en mars 1830, le roi Ferdinand VII officialisa l’abolition de la loi salique par une nouvelle Pragmatique Sanction. À sa mort, le 29 septembre 1833, sa fille  Isabelle, qui n'avait pas encore trois ans, fut  proclamée reine sous le nom d'Isabelle II sous la régence de sa mère Marie-Christine, tandis que son oncle se déclara également roi sous le nom de « Charles V ». Les partisans de l'infant prirent le nom de « carlistes ». Ceux-ci étaient  des défenseurs acharnés du catholicisme institutionnel et du maintien du droit des provinces alors que leurs adversaires, les « isabellistes » étaient  plus libéraux et centralisateurs. Ce conflit entre les deux factions aboutit à la crise de succession qui se traduit par des affrontements armés qui touchérent surtout le Nord de l'Espagne, connus aussi sous le nom de guerres carlistes.

Cette première guerre civile fit sentir ses conséquences surtout dans le nord du pays, les carlistes étant particulièrement forts dans les provinces basques et en Navarre, qui défendaient leurs privilèges (fors) contre les libéraux centralisateurs. Sous la conduite du général Zumalacárregui, une armée de 13 000 carlistes remporta d’abord  une suite de victoires, mais l'armée gouvernementale établit une ligne de défense (Bilbao-Vitoria-vallée de l'Ebre) que les carlistes ne parvinrent pas à briser. Les troupes d'Isabelle II  bénéficièrent en 1834 de l’aide de la France, du  Portugal et du  Royaume-Uni qui signèrent avec le gouvernement espagnol le traité de la Quadruple-Alliance. En mai 1839, son  général  Espartero s'empara des positions des carlistes, achevant de les mettre en déroute. Le 29 août 1839, il conclut avec le général carliste Rafael Maroto l'accord d'Oñate, qui  mit fin à la première guerre carliste dans le Nord-Ouest de l'Espagne. Par la convention de Bergara, cette guerre civile qui avait duré sept ans se termina : Don Carlos et bientôt Cabrera passèrent en France. En mai 1840, Espartero  bâtit en Catalogne, à Morella, le général carliste Ramón Cabrera, qui refusait l'accord d'Oñate.

En 1840, la mère d’Isabelle, la reine Maria Cristina, fut expulsée d'Espagne après avoir promulgué la Constitution espagnole de 1837.

Pour éviter le chaos, les Cortes décidèrent d'éviter une nouvelle régence et proclamèrent la majorité de la jeune reine de 13 ans. Un des premiers gestes de la petite souveraine fut de rappeler sa mère d'exil. Puis Espartero se fit conférer la régence par un vote des Cortes le 8 mars 1841, mais son gouvernement autoritaire suscita beaucoup de déceptions parmi les Progressites qui l'avait  mené au pouvoir. La dissolution des cortès fut prononcée; les nouvelles cortès confirmèrent son titre de Régent. La tutelle même fut enlevée à Christine : Espartero régna et gouverna en attendant la majorité d'Isabelle II. Au mois d'octobre 1841, Barcelone qui l'avait porté sur le pavois, s'insurgea contre son despotisme militaire et devant les duretés de sa politique fiscale, mais cette tentative prématurée ne servit qu'à alourdir le joug du Régent. Espartero fit tirer au canon sur la ville, provoquant une grande animosité en Espagne. Puis  le Régent nomma Zurbano maréchal de camp, et peu après commandant supérieur de la province de Gérone  et en octobre, Inspecteur général des douanes, avec des pouvoirs très étendus.  Les esprits s'agitèrent de plus en plus à Barcelone, les Britanniques profitant des troubles de l'Espagne, inondaient ce pays de leurs marchandises; les manufacturiers de la Catalogne se trouvaient menacés d'une ruine complète. En novembre, Barcelone s'insurgea, une lutte sanglante eut lieu, dans laquelle les troupes perdirent plus de 500 hommes; mais des vaisseaux britanniques, arrivés depuis peu dans le port, aidèrent le Régent à soumettre la ville rebelle. Après un bombardement de treize heures, après avoir reçu 817 bombes, après avoir vu ses plus beaux quartiers détruits, Barcelone se rendit le 4 décembre 1842 et ouvre ses portes aux troupes du Régent. Zurbano fut un des premiers à y entrer, les chefs de l'insurrection étant en fuite, les milices furent décimées; Barcelone fut frappée d'une contribution de 12 millions de réaux; les prisons furent remplies, mais ces rigueurs causèrent en Espagne une indignation générale. Les Cortès qui protestaient furent dissoutes le 4 janvier 1843 et remplacées par une Chambre non moins hostile au gouvernement.

Le 1er mai, le ministère donna sa démission en masse. Le ministère Lopez, qui lui succéda, ayant manifesté l'intention de secouer le joug du Royaume-Uni, dut encore se retirer devant la volonté d'Espartero; mais le Congrès déclara à l'unanimité que ce ministère avait bien mérité de l'Espagne. Les nouveaux ministres choisis par Espartero furent hués par la foule en se rendant au Congrès; à leur sortie, le peuple les accueillit à coups de pierres.. Espartero approuva solennellement les excès féroces de Zurbano Le lendemain, les Chambres furent prorogées, puis dissoutes par un décret du 26 mai 1843. Dès ce moment, le ministère et le régent furent perdus dans l'opinion publique; les députés portent rapidement dans les provinces tout leur mécontentement. Partout ils présentèrent Espartero comme un usurpateur futur du trône d'Isabelle, comme un dictateur impitoyable, et partout les esprits s'agitèrent et se préparèrent à l'insurrection. Malaga, Grenade et d'autres villes se soulevèrent : Zurbano manqua d'être massacré dans Barcelone; une junte s'y constitua et déclara la province de Barcelone indépendante du gouvernement de Madrid. Ces événements inquiétèrent le Régent, il comprit qu'il y avait là un danger sérieux et se décida à agir; le 15 juin, presque toute la Catalogne fut debout, plusieurs villes se prononcèrent dans l'Aragon, dans la province de Valence, en Murcie et en Andalousie; décidément, la fortune d'Espartero se voilà et la réprobation générale qui le frappa s'accrutt encore par la nomination de Zurbano au grade de lieutenant-général.

Le 20 juin, Espartero quitta Madrid avec 6 000 hommes pour Valence alors que Zurbano se dirigait sur la Catalogne; mais les villes continuèrent de se soulever, l'armée échappa à Espartero par fractions; les hommes qu'il avait  comblés de faveurs s'unirent à ses ennemis pour le renverser. Au 1er juillet, il ne restait au Régent que l'Aragon, l'Estramadure, la Nouvelle-Castille et la Manche. Ce qui aggrava sa position, c'est que ses coffres étaient vides. Sûre de sa puissance, la junte de Barcelone forma un gouvernement provisoire ; elle convoqua le ministère Lopez dans ses murs. En attendant l'armée de ce ministère, elle le constitua dans la personne du général Serrano. Le premier acte émané de Serrano fut celui qui prononça la déchéance du régent. Cependant, les progrès de l'insurrection furent connus à Madrid où Mendizábal gouvernait en l'absence du Régent. Celui-là organisa un système de terreur mais prévoyant le dénouement, il conseilla à Espartero de rappeler le ministère Lopez. Le Régent refusa. Le général Narváez, exilé par le Régent et son ennemi personnel, commanda une partie des troupes au service de la junte. Le 22 juillet, Madrid étant menacé de trois côtés, Mendizabal dut songer à son salut et chercha un asile à l'hôtel de l'ambassadeur britannique. Le 23 au matin, le général Narváez fit son entrée dans la capitale à la tête de son corps d'armée; il y fut reçu avec liesse.  La milice fut désarmée. Les partisans d'Espartero purent quitter Madrid sans être inquiétés ; Zurbano lui-même en sortit sans obstacle. Cependant Espartero fit bombarder Séville que les habitants défendaient avec courage. Le Régent ayant appris la reddition de Madrid et la marche rapide des troupes expédiées par Narvaez, se décida à fuir et finit par demander un dernier asile au Royaume-Uni.

En 1845, sous la présidence du Conseil du général conservateur Narváez qui avait vaincu le général  Espartero, fut  promulguée la Constitution espagnole de 1845 inspirée par la monarchie de Juillet française.

En 1845, Charles de Bourbon, toujours prétendant au trône d'Espagne sous le nom de Charles V, abdique en faveur de son fils Charles Louis de Bourbon, comte de Montemolín, qui prend le nom de Charles VI, et fait éclater la seconde guerre carliste ou guerre des Matiners.

Le 10 octobre 1846, Isabelle épousa son cousin, l'infant François d'Assise de Bourbon, duc de Cadix.  François d'Assise de Bourbon, était un jeune homme de 24 ans notoirement homosexuel et qui dans les milieux informés était surnommé « Paquita », ce qui n'empêcha pas le couple d'avoir officiellement onze enfants, dont cinq parvinrent à l'âge adulte. La plupart des enfants d'Isabelle ne seraient donc pas légitimes

 

La Deuxième guerre carliste se déroula principalement en Catalogne, Aragon, Navarre et Guipuscoa pendant les années 1846 à 1849. Mis en échec et fait prisonnier en débarquant en Espagne, à San Carlos de la Rápita (Tarragone), Charles VI dû  renoncer à ses droits en faveur de son frère Jean, (Jean III dans la dynastie carliste.

En 1847 la reine Isabelle II et le président du Conseil Pacheco, tentant de se concilier Espartero, le nomment sénateur et ambassadeur au Royaume-Uni. En 1849 il retourne à Logroño et y mène une vie retirée. Dans cette Espagne en perdition, les interventions publiques mais « anticonstitutionnelles » de la reine  Isabelle (elle va jusqu'à proposer d'être nommée Secrétaire d'État) rendent celle-ci de plus en plus impopulaire dans les milieux politiques tandis que les ragots sur sa vie privée et la corruption de la cour lui ôtent le respect du peuple. La reine est la cible d'une tentative de meurtre par un moine franciscain en 1852.

En 1854, un pronunciamento contraint la reine à nommer président du Conseil Espartero,, remplacé par la souveraine au bout deux ans par le général modéré Leopoldo O'Donnell. Mais la crise politique et institutionnelle s'intensifia et le gouvernement fut confié alternativement à deux généraux Narváez et Leopoldo O'Donnell, chef des modérés,

En 1866, un soulèvement est réprimé dans le sang et en 1868, le général Joan Prim lance une révolution qui, le 30 septembre, force la reine Isabelle, à s'exiler en France. Après la fuite en France en 1868, d’Isabelle et de son époux François. Elle  abdique le 25 juin 1870 et cède ses droits à son fils, le fringant prince des Asturies qui, venant d'entrer dans sa quatorzième année, est déclaré majeur. Le départ de la reine, loin d'arranger la situation de l'Espagne, provoque de nouvelles tensions nationales voire internationales. Il entraîne en effet une candidature de la dynastie Hohenzollern-Sigmaringen en 1870, vite retirée par le prince concerné (sur les conseils de son père, l'avisé Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen) mais habilement exploitée par le chancelier Bismarck. Cette prétention se trouve être l'une des causes de la guerre franco-prussienne de 1870.Cette année 1870, le choix se porta finalement sur Amédée de Savoie mais ce dernier, en butte à de grandes difficultés, finit par abdiquer le 10 février 1873. Le lendemain, une partie de la population madrilène, à l'instigation de militants républicains, proclama  la Première République. Quatre présidents vont se  succéder lors des onze premiers mois, tous issus du Parti républicain fédéral. Le coup d'État du général Pavía le 3 janvier 1874 mit fin à la république fédérale et instaura une république unitaire sous la dictature du général Serrano, chef conservateur du Parti constitutionnel.

 

Entretemps Le prétendant Charles VII voyant s'éloigner la possibilité de restauration bourbonienne, dans chacune de ses deux branches, avait déclenché, en 1872, la Troisième Guerre carliste, d'abord contre Amédée Ier, puis contre la Première République espagnole, proclamée en 1873 après l'abdication du roi, puis finalement contre Alphonse XII, proclamé roi par le général Arsenio Martínez-Campos Antón à Sagonte. La guerre se termina en 1876 avec la conquête d'Estella (Navarre), la capitale carliste, et par la fuite vers la France du prétendant.

Alphonse XIII, régna  sous la régence de sa mère Marie-Christine d'Autriche dès sa naissance en et jusqu'à sa majorité, en 1902. Son règne est marqué par la perte des dernières possessions espagnoles d'outre-mer et une instabilité politique très forte. L’Espagne connut de nombreuses révoltes sociales dans la plupart des grandes villes au cours des deux premières décennies du XXe siècle. La plus violente eut lieu à Barcelone en 1909.Dans ce contexte de crise politique et sociale, le capitaine général de Catalogne Miguel Primo de Rivera, nommé au poste difficile de capitaine général de Catalogne en 1922, afin de rétablir l’autorité de gouvernement que des insurrections constantes avaient affaibli,  s’y employa avec énergie puis organisa un coup d'État le 13 septembre 1923. Ce coup d'État fut avalisé par Alphonse XIII qui chargea Primo de Rivera de la formation d'un gouvernement.. Durant la dictature, on mit un point final à la guerre du Maroc par le débarquement d'Al Hoceima en 1925 qui permet la conquête définitive du Rif en 1927. Cependant, l'opposition crut contre le dictateur. Alphonse XIII, inquiet pour l'avenir de la monarchie, démit Primo de Rivera du gouvernement le 19 janvier 1930, nomma président du Conseil des ministres le général Dámaso Berenguer et afficha son intention de retourner vers un régime constitutionnel. Après la chute du dictateur et sa mort quelques semaines plus tard à Paris, les manifestations antimonarchiques se multiplièrent. Les partis de gauche et de droite s'agitèrent : les partis républicains firent front contre la monarchie en signant l'accord de Saint-Sébastien tandis que des coups d'État militaires furent déjoués En février 1931, l'amiral Juan Bautista Aznar-Cabañas fut alors désigné président du Conseil par Alphonse XIII. Son gouvernement convoqua les élections municipales qui se déroulèrent le 12 avril suivant. Elles furent interprétées comme une défaite du régime monarchiste, Les socialistes et les républicains pensèrent que le moment était venu. Le 13 avril, ils décrétèrent le renversement de la monarchie et le lendemain, la Seconde République espagnole fut proclamée. Ils  formèrent aussitôt un Gouvernement provisoire, présidé par Niceto Alcalá-Zamora. Le roi renonça à rester à la tête de l'État mais n'abdiqua pas formellement. La nuit du 14 au 15 avril, il quitta le pays. Par la loi du 26 novembre 1931, les Cortes accusérent Alphonse XIII de haute trahison et le déclarent déchu.

En 1933, Alphonse XIII fait renoncer ses deux fils aînés à leurs droits au trône constitutionnel d'Espagne, sous prétexte de leur état de santé. Le premier, Alphonse (1907-1938), est hémophile et donc d'une faible espérance de vie à l'époque.. Le puîné, Jacques (1908-1975), est sourd depuis l'enfance à la suite d'une opération des oreilles  Le roi déchu désigne alors comme son « successeur » leur frère cadet Jean (1913-1993), futur comte de Barcelone, en faveur duquel il « abdique » le 15 janvier 1941, prétendant laisser à ce fils le rôle de « chef de la maison royale ».

En octobre 1934, le ministre radical, Diego Hidalgo (es) demande au général Franco  de prendre la direction des opérations contre l'insurrection des socialistes des Asturies (République Socialiste Asturienne). Le commandement direct fut confié au général Lopez Ochoa (es) mais les décisions de l'état-major furent planifiées par Franco. En quelques jours, les décisions de Franco, avalisées par la coalition gouvernementale des radicaux et du centre droit, suffisent à disperser les révolutionnaires. Franco apparut alors comme le défenseur de la légalité, le sauveur de la République. Toutefois, dans le climat révolutionnaire qui règnait en Espagne, Franco paraît être l'un des militaires les plus susceptibles de prendre la tête d'un nouveau soulèvement armé. Pour cette raison, il est nommé gouverneur militaire à Ténérife aux îles Canaries, loin de la péninsule. En fait, Franco est alors peu convaincu par l'opportunité d'un coup d'État. C'est sous la IIe République qu'il a atteint l'apogée de sa carrière. Bien que monarchiste d'éducation, il est légaliste et se satisfait d'une république bourgeoise, conservatrice et maintenant l'ordre. Seuls les graves désordres régnant depuis 1934 en Espagne le font changer d'avis.

Au lendemain du premier tour des élections de février 1936, afin de garantir le bon déroulement du deuxième tour, Franco insiste auprès du chef de gouvernement et du président de la République pour qu'ils proclament l'état d'exception, ce que refusent les deux hommes qui s'en rapportent à Manuel Azaña à qui ils confient le pouvoirTrès vite, les désordres et la violence s'aggravent dans l'Espagne républicaine. Plusieurs officiers supérieurs s'impatientent et se concertent. Ils souhaitent pouvoir compter sur Franco mais celui-ci hésite. Le 23 juin 1936, Franco écrit au président du Conseil, ministre de la Guerre, Santiago Casares Quiroga. Sa lettre de mise en garde l'invitant à consulter d'urgence les officiers supérieurs, les seuls qui puissent empêcher la catastrophe, reste sans réponse. C'est l'assassinat du monarchiste Calvo Sotelo par les jeunesses socialistes qui le fait finalement basculer. Pour Franco, la question est tranchée.

Le soulèvement se produit dans la nuit du 17 juillet 1936  opposant en Espagne, d'une part le camp des républicains, orienté à gauche et à l'extrême gauche, composé de loyalistes à l'égard du gouvernement légalement établi de la IIe République, de communistes, de trotskystes et de révolutionnaires anarchistes, et d'autre part les nationalistes, le camp des rebelles putschistes orientés à droite et à l'extrême droite mené par le général Franco.

Cette guerre civile, conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l'Espagne depuis plusieurs générations  se termina  le 1er avril 1939, après la bataille de l'Èbre (de juillet–octobre 1938), qui sonna le glas des espoirs républicains, et la conquête de la Catalogne (février 1939). Franco se retrouve seul maître de l'Espagne et il devient officiellement « chef de l'État »

Au début de la guerre civile, le roi appuya avec ferveur les nationalistes, affirmant être « un phalangiste de la première heure ». Durant la Guerre Civile espagnole, son fils Juan tente à plusieurs reprises d'entrer dans l'armée nationaliste pour lutter contre la République.

En 1969, c'est devant les Cortes Generales que Franco désigne officiellement le prince Juan Carlos de Bourbon, infant d'Espagne, pour lui succéder à sa mort, en tant que roi d'Espagne au lieu et place de son père Juan le comte de Barcelone. Très populaire au début de son règne, notamment pour sa contribution à la consolidation de la démocratie, par son opposition au coup d'État de 1981, Il connaît par la suite une fin de règne compliquée, Le 2 juin 2014, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, déclare, lors d'une conférence de presse, que le roi Juan Carlos a décidé d'abdiquer en faveur de son fils Felipe, prince des Asturies.

Un communiqué du roi Felipe VI annonce en mars 2020 que ce dernier renonce à l'héritage de Juan Carlos, son père, à la suite de nouvelles révélations sur sa fortune cachée,

On ne peut comme étranger, sans à priori contre la Monarchie ou la République, estimer qu’après 3 siècles de règne, les Bourbons d’Espagne n’ont pas réussi  à établir l’unité de l’Espagne  même pas sous la fiction d’une dénomination de Royaume Uni comme se dénomme le royaume Uni de Grande Bretagne qui lui admet l’existence de 4 nations et ,si on ne peut pas dire que la Première République et la Deuxième République  espagnoles ont fait mieux, raisonnablement penser que le retour  à une République Fédérale espagnole  reste l’unique chance de maintenir l’unité de l’Espagne contre les velléités d’indépendance de la Catalogne, qui, hormis ses résidents non catalans, a de bonnes raisons d’être antimonarchistes.

Il y a donc quelque chose de piquant à constater que des gouvernements de gauche restent en faveur de la monarchie,

Il y a quelque chose de certain, c’est qu’après 3 siècles, une bonne partie des Ecossais et des Espagnols n’acceptent plus d’être les sujets loyaux de royautés déclinantes.

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