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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 12:48

L'Alsace Bossue est attribuée par le partage de Verdun de 843 entre les trois petits-fils de Charlemagne au royaume de Louis le Germanique. Elle appartient dès 962, date de restauration de l'empire par Othon Ier le Grand,  à l'empire romain germanique.

Quand en 1273, Rodolphe Ier de Habsbourg devient empereur, il maintient les privilèges d'autonomie des villes et des abbayes souabes. Le duché de Souabe cesse alors d'exister. Dans tout l’empire, l’autorité impériale s’efface devant la noblesse locale.

Les deux landgraviats de Nordgau et de Sundgau sont supplantés par les comtés de Pfirt/Ferrette au sud et de Fleckentein et Lichtenberg au nord ainsi que par l’évêque de Straßburg/Strasbourg.

Le Nordgau se morcelle le plus. Les seigneurs les plus importants sont l'évêque de Strasbourg, les comtes de Hanau-Lichtenberg, la ville de Strasbourg, les villes impériales, les seigneurs de Fleckenstein et la chevalerie immédiate d'empire : Andlau, Ratsamhausen, Landsberg, Bergheim, Boecklin de Boecklinsau, Zorn, Müllenheim...

En 1365, le comté de Nordgau passe aux princes-évêques de Strasbourg.

Sous Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), l’empereur possède encore directement le Grand Baillage de Haguenau en Basse Alsace (la ville et 40 villages alentour), les 10 villes impériales (Décapole).

A l’est du Nordgau, enclavée dans le duché de Lorraine, l’Alsace dite « bossue » est divisée en 4 seigneuries :

Sarrewerden, Diemeringen, La Petite Pierre/Lutzelstein et Asswiller.

Au XVIe siècle, de vastes régions de l’Alsace constituent des territoires ecclésiastiques catholiques. Le pouvoir de l'évêché de Strasbourg s'étend sur la moitié du Bas-Rhin et sur certaines parties du Haut-Rhin. L'évêque de Bâle au sud, celui de Spire au nord ont aussi des possessions en Alsace. Le domaine des Habsbourg s'étend sur les deux-tiers du Haut-Rhin tandis que les possessions des ducs de Lorraine s'étendent également en Alsace. Mais alors que la Lorraine reste catholique, les seuls territoires franciques rhénans d'Alsace, passent majoritairement à la Réforme d’oû leur sort différent de celui du duché de Lorraine ou de l’Alsace. Ils constituent l’Alsace Bossue qui appartient au Westrich. Le Westrich est le nom donné à partir du XIIIe siècle au territoire situé au nord de la vallée de la Seille entre les Vosges et l'Hunsrück. Mouvante au sein du Saint-Empire entre Lorraine, évêché de Metz, Luxembourg, archevêché de Trèves, Alsace, Bade et Palatinat, c'est aujourd'hui une « province fantôme » que recouvrent la Sarre, le Nord-Est de la Lorraine, l'Alsace bossue, et la zone montagneuse du Palatinat.

1. Comté de Saarwerden (Sarre-Union, Altwiller, Burbach, Diedendorf, Eywiller, Goerlingen, Kirrberg et Rauwiller), terres d’empire de 962 à 1793

Sur la rive droite de la Sarre la ville de Bouquenom/Bockheim/Buckenheim est un très ancien bourg médiéval La prévôté de Bouquenom a fait partie du Bailliage d'Allemagne Lorrain. En face sur la rive gauche, un château-fort est édifié à Sarrewerden par le premier comte connu, Frédéric, dans la première moitié du XIIe siècle. Le comte Fréderic I et son épouse Gertrude fondent en 1130 l'abbaye de Wörschweiler. Le plus illustre représentant de cette famille est :

.Frédéric III /Friedrich III von Saarwerden (1348-1414) comte de Sarrewerden, archevêque de Cologne de 1370 à 1414, comte de Sarrewerden en 1397

À la mort de son frère Henri II en 1397, Frédéric III dirige temporairement le comté de Sarrewerden, avant d'en céder le gouvernement à Frédéric von Moers. Son neveu Dietrich II von Moers lui succéde à l'archevêché

Maison de Moers-Sarrewerden

.Jean de Moers, comte de Moers-Sarrewerden (1397-1431)

.Jacques Ier de Moers, comte de Moers-Sarrewerden (1431-1482)

.Nicolas de Moers, comte de Moers-Sarrewerden (1482-1491)

.Jean de Moers, comte de Moers-Sarrewerden (1491-1505)

Maison de Nassau

Le comté passe ensuite à la famille de Nassau, qui y introduit la Réforme protestante. Ouvert aux différentes confessions réformées, le comté accueille à partir de 1557 des réfugiés fuyant les persécutions religieuses du royaume de France et du duché de Lorraine. Sept villages sont connus dès lors comme villages welsches (romans) : Altwiller, Burbach, Diedendorf, Eywiller, Goerlingen, Kirrberg et Rauwiller, repeuplés par des Français ou des Lorrains, de langue romane et de confession calviniste, tandis que le reste du comté est germanophone et luthérien de la confession d'Augsbourg. En 1619, le duc de Lorraine Henri II s'empare du comté de Saarwerden et de ses dépendances.

Maison de Vaudèmont

En 1629, la Chambre impériale de Spire tranche le conflit entre les ducs de Lorraine et les princes de Nassau en attribuant les seigneuries de Saarwerden et Bouquenom à François de Vaudémont, le père du duc Charles IV de Lorraine. les princes de Nassau doivent leur abandonner les villes de Bouquenom (Bockenheim). Les Nassau créent alors sur la Sarre, face à Bouquenom, une nouvelle ville désignée comme Neu-Saarwerden.

Le comté souffre alors des ambitions du royaume de France sur sa frontière est, et le château de Sarrewerden est détruit en 1671 pendant la guerre de Trente Ans. Après le traité de Nimègue de 1678, la chambre des Réunions de Metz par arrêt du 11 juillet 1680 annexe le comté de Sarrewerden et Bouquenont au royaume de France. Mais la Ligue d’Augsbourg se forme le 18 juin 1682 et la guerre éclate en 1689. Suite au traité de Ryswick de 1697 qui y met fin, Louis XIV doit restituer aux comtes de Nassau dans le cadre de l'Empire, l'ancien comté de Sarrewerden avec la Ville neuve de Neusaarwerden, sous la dépendance du Saint-Empire, l'enclave de Bouquenom/Bockenheim-Sarrewerden faisant retour à Léopold, duc de Lorraine. Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzeim sont réparties entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Le comté en vient à être partagé en trois zones distinctes :

.Bouquenom passe à la France en 1766 avec les possessions du duché de Lorraine,

.une partie nord appartenait aux princes de Nassau-Weilburg,

.le reste de l'ancien territoire appartient aux princes de Nassau-Sarrebruck.

À la Révolution, le comté, enclave étrangère dans le territoire français, pose le problème des princes possessionnés. Sensibles à l'émancipation républicaine, les habitants du comté proclament une République de Sarrewerden, et en demandent le rattachement à la France. La Convention nationale le leur accorde en 1793, intégrant le territoire au district de Bitche en Moselle. Le 16 juin 1794 les deux villes de Bouquenom et de Neusaarwerden sont réunies, sous le nom de Sarre-Union/ Saarunion/Saarbuckenheim.

Mais les protestants trouvent cette situation inconfortable, et obtiennent ensuite le transfert de l'ancien comté de Sarrewerden au Bas-Rhin ; six cantons sont créés: Bouquenom, Neuf-Sarrewerden, Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen.

2 .Seigneurie de Diemeringen, terre d’empire de 962 à 1793

La seigneurie de Diemeringen appartient à la famille de Wittelsbach-Deux-Ponts, qui l'accorde en fief au sire de Fénétrange. Elle comprend Vœllerdingen et Butten qui s'en détachent en 1422, Ratzwiller et Dehlingen. Plusieurs fois morcelée, elle passe par héritage des Mœurs-Sarrewerden aux Rhingraves de Salm à la fin du XV° siècle, lesquels rachètent en outre l'autre moitié. Ils y introduisent la Réforme à partir de 1565.

3 .Comté de la Petite-Pierre/ Grafschaft Lutzelstein, terre d’empire de 962 à 1793 (Adamswiller - Behrlingen - Bettwiller - Bilswiller - Crauftha - l Dieffenbach (aujourd'hui Tieffenbach) - Dürstel - Eschbourg - Frohrnühl ou Frohn-Mühl - Gungwiller - Hambach - Hangwiller ou Hanckwiller - Hinsbourg ou Hinsberg - Hünnerscher, cense - Kohlhütte, cense - Lohr – Petersbach - Petite-Pierre (La) - Pfalzweyer - Puberg - Quidschthal - Rosteig - Schoenbourg - Volksberg ou Volsbourg - Weinbourg (pour moitié) - Weislingen - Weschem - Wingen - Wintersberg - Zillingen)

Au début du Moyen Age, Lutzelstein est la capitale d’un comté ayant rang de comté dépendant du Saint-Empire romain germanique appartenant à la maison des comtes Palatins qui possédait la petite-seigneurie d’Asswiller. Au XVI° siècle, le comte Palatin Georges-Jean de Veldenz reçoit le comté de Lützelstein ; il vient y résider de préférence à son comté allemand de Veldenz. Il modernise le château et lui donne son aspect actuel. Le comte palatin possède le château d'Einhartzhausen à proximité duquel il fonde la ville de Phalsbourg en 1570 pour y accueillir les protestants comme lui En 1588, Il accorde la seigneurie d’Aswiller en fief héréditaire à la famille Dalheim, à laquelle succède bientôt la famille de Steinkallenfels, hauts-fonctionnaires des comtes palatins. Et par manque d’argent, il céde Phalsbourg qu’il a crée pour les protestants au duc très catholique de Lorraine dès 1590.

4. Seigneurie d’Asswiller,  terre d’empire de 962 à 1793

Asswiller est au Moyen Age une petite seigneurie dépendant des comtes de La Petite-Pierre. Lorsqu'il prend possession du comté, le comte palatin Georges-Jean de Bavière accorde Aswiller en fief héréditaire à la famille Dalheim (1588), à qui succède bientôt la famille de Steinkallenfels, hauts-fonctionnaires des comtes palatins. Ces seigneurs protestants y introduisent la Réforme et se maintiennent à Asswiller à partir du XVI° siècle. Asswiller est annexé à la France en 1793 par décret de la Convention nationale, qui passe outre les droits des Princes possessionnés.

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