Le président français Emmanuel Macron a affirmé que les frappes occidentales en Syrie, étaient «légitimes» au motif qu’il détiendrait les preuves de l’utilisation d’armes chimiques.
Si tel est le cas pourquoi ne pas les présenter publiquement ?
Faute de le faire, comme l’a dit le Conseiller Fédéral suisse Guy Parmelin, la moindre des choses auraient d’attendre le résultat de l’enquête que vient de commencer à partir d’aujourd'hui l’OIAC.
Et le président français aura du mal à faire croire que si l’OIAC ne trouve rien, ce sera parce que les Russes auront eu le temps de faire disparaitre les traces. Si les Occidentaux ont déjà ces preuves cela sera grotesque de le prétendre d’autant que les experts savent très bien qu’il n’est pas si facile de faire disparaitre les traces de chlore ou de gaz sarin.
Après le coup monté de l’Irak, les citoyens occidentaux seront en droit de se demander qui ils peuvent continuer de croire entre leurs dirigeants et ceux de la Russie.
Les démocraties occidentales qui invoquent le respect du droit international se doivent d’être exemplaires. Sinon autant aller bombarder le moindre pays qui en dérange un autre sur de simples présomptions en affirmant que cela est légitime.
Pourtant la décision des USA de la France et du Royaume Uni de bombarder a été prise avant l’arrivée des experts de l’OIAC, après avoir rejeté la veille des frappes une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu présentée par la Russie, demandant l'envoi immédiat d'une équipe d'enquêteurs de l'OIAC sur place, sous protection russe, afin que ceux-ci puissent faire leur travail.
Selon la Charte de l'Onu les deux seuls moyens légaux de recours à la force dans les relations internationales sont soit à la demande du gouvernement du pays dans lequel l'intervention a lieu, ce qui n'est pas le cas, soit sur résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, ce qui n'est pas le cas non plus.
Alors quel droit le président français défend-il ? Celui que l'Occident s’est réservé depuis 1999 en ordonnant aux forces de l’Otan de bombarder sans aucun mandat de l’ONU la Serbie ?