On peut déplorer que ce ne soient qu'en raison de contraintes budgétaires nées de la crise que la Grande Bretagne et le France redonnent corps à une coopération bilatérale prévue déjà par les accords de Saint Malo de 1998 ( 12 ans déjà) mais qui n'ont débouché sur rien de concret.
Certes cette fois nécessité fait loi et si ces deux pays veulent espérer donner l'illusion encore quelques temps de leurs capacités militaires, ils n'ont plus le choix que de coopérer mais on ne peut faire semblant de croire comme feint de le faire le président français à une avancée en terme de défense européenne.
Les deux pays vont disposer d' un seul porte-avion le Charles de Gaulle qui rencontre passablement de difficultés ( il n'a pas pu prendre part aux maneuvres navales franco-italo-grecques ) et n'en auront aucun lorsqu'il devra effectuer pour six mois pour son prochain grand carénage puisqu'il faudra attendre 2020 pour que la Grande Bretagne dispose à nouveau d'un porte-avion. Et leurs flottes respectives voient diminuer considérablement leur nombre de bateaux .
Ils ne disposeront ensemble que d'une capacité de 6500 combattants dans une guerre extérieure au continent européen alors qu'ils disposaient encore d'une capacité bien supérieure pendant la guerre du Golf.
Et pour la défense aérienne, ils n'ont guére qu'à espérer la mise en place rapide du bouclier anti-missiles américain.
Ils ne sont pas davantage mieux loties en matiére de défense opérationnelle de leur propre territoire.
Il s'agit seulement pour la Grande-Bretagne en additionnant ses faibles forces à celle de la France d'essayer de garder son rang mais nullement d'une ambition d'avancée dans la construction d'une défense européenne.
Après la brigade franco-allemande, la future brigade franco-italienne et cette nouvelle coopération d'un autre type franco-britannique ne restent que des expériences bilatérales de coopération sans avancée notable pour la mise en place d'une défense européenne alors et pourtant que les menaces s'accroissent sur l'Europe :
A La menace d’attaque par missiles classiques ou portant une charge nucléaire à longue portée devient croissante du fait de l’accès de plus en plus facile sur le plan technique et sur le plan financier de nombreux pays à l’acquisition de tels missiles.
B La menace de sabotages et d’attentats par des éléments infiltrés voire par certains de ses citoyens.
C La menace sur les citoyens de l’Empire résidant hors de ses frontières.
D La menace sur les approvisionnements vitaux en matière première et en énergie.
E La menace cybénertique.
Or meme réunies dans une défense européenne les forces européennes actuelles seraient dans l'incapacité d' assurer ces missions meme si les chefs de leurs armées respectives s'abstiennent de le dire.
Non seulement il faut gérer au niveau de l'Europe l'indigence de nos armées mais il faut fait des choix douloureux en matiére d'équipement pour pouvoir essayer d'assurer la défense de l'Union.
Il faut accepter par exemple que sauf peut-étre face à l'Iran, nos chars d'assaut ne seront guére utiles dans la décennie à venir voire une partie de notre artillerie.
En revanche il est indispensable que nous puissions disposer rapidement
A. d'un systéme antimissile
B. d'une armée de conscription à instruction réduite pour assurer la protection du territoire de l'Union contre les attaques inétrieures de toute sorte
C.D d'un minimum de trois porte-avions avec leur escorte et leur groupe aéro-naval pour supporter toute intervention à l'extérieure nécessité par la défense de nos citoyens ou de nos intéréts vitaux
D. d'une trés importante marine de guerre capable de protéger les bateaux qui assurent le ravitaillement de l'Union et qui sont des cibles potentielles faciles pour les terroristes de tout poil.
E. d'une force de lutte contre les menaces cybernétiques capables de désorganiser complétement l'Europe.
Malheureusement nous n'en prenons pas le chemin par manque de courage de nos dirigeants pour lesquels la défense reste une variable d'ajustement par électoralisme primaire et inconscient.