En 843 au traité de Verdun, Lothaire, ainé des fils de l’empereur Louis le Pieux, reçoit à l’issue de la guerre l’opposant à ses frères Charles le Chauve et Louis le Germanique, outre le titre d’empereur, la Francia media, vaste territoire allant de la mer du Nord à l’Italie séparé du royaume de Francia occidentalis attribué à Charles par l’Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhin et du royaume de Francie Orientale attribué à Louis par le Rhin, l’Aar et les Alpes. Avant de se retirer à l’abbaye de Prüm, l’empereur Lothaire Ier partage son royaume avec ses fils : l’ainé, Louis II reçoit le titre d’empereur et l’Italie, Lothaire II reçoit au nord un ensemble de territoire comprenant la Frise, les Pays Bas (correspondant à la Belgique et aux Pays Bas actuels), le futur comté puis duché de Bar, le duché de Lorraine stricto sensu et l’Alsace composant son royaume de Lotharingie. Enfin Charles reçoit entre les deux le Lyonnais et la Provence composant le Royaume de Bourgogne Cisjurane et Provence. A la mort sans héritier de Lothaire II en 869, les droits de son frère Louis II sont contestés par son oncle le roi de Francie occidentale Charles le Chauve qui vient à Metz se faire couronner empereur ce qui suscite l’intervention de l’autre oncle le roi de Francie orientale Louis le Germanique qui impose un nouveau partage par le traité de Meerssen de 870. Louis le Germanique s’attribue les pagi de Trêves, de la Nied, de la Sarre et la Blies avec Aix la Chapelle, Metz et la Frise tandis que Charles le Chauve s’attribue ceux de Toul, Verdun, Saint Mihiel, le Saintois et le Chaumontois. En 882, l’unité du Royaume des Francs est rétablie momentanément par l’empereur Charles III le Gros, troisième fils du roi Louis le Germanique. Mais dès 887 celui-ci est déposé par la diète de Tribur et remplacé par un bâtard de son frère Arnulf de Carinthie, fils bâtard de Carloman de Bavière qui récupère l’Alsace et la Lorraine qu’avait occupée Charles le Gros en 882 en violation du Traité de Meerssen. En 888, Arnulf de Carinthie est proclamé roi en Francie Orientale (Germanie), Lotharingie et Italie et devient empereur. En mai 895, Arnulf intronise son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Les frontières de ce royaume coïncidaient sans doute en grande partie avec celles du royaume de Lothaire II. Les historiens ne sont pas d'accords sur le point de savoir dans quelle mesure le fils d'Arnulf demeurait subordonné à l'autorité impériale ; tout indique qu'il jouissait dans son gouvernement d'une large indépendance. L'expérience n’est d'ailleurs pas de longue durée. Zwentibold se heurte aux résistances des Grands nobles qui voyaient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Il se brouille avec Régnier et l'oblige à s'expatrier en 898.
Zwentibold est tué le 13 ou le 30 août 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse, contre les comtes Gérard Ier de Metz, Matfried Ier et Étienne de Pouilly, ses vassaux révoltés. Louis IV l’Enfant, fils légitime d’Arnulf de Carinthie qui lui succède comme roi de Francie Orientale et empereur est reconnu comme leur souverain par les seigneurs lorrains réunis à Thionville. En 959, Brunon, évêque de Cologne et duc de Lotharingie, frère du roi de Francie Orientale Othon Ier, scinde le duché de Lotharingie en deux parties: le duché de Basse-Lotharingie qui s'étend de la mer du Nord au Luxembourg, et le duché de Haute Lotharingie qui correspond à peu près au territoire de la future Lorraine, y compris le pays de Trêves. Les villes des Trois-Evêchés - Metz, Toul et Verdun - sont exclues du partage. Le Comté de Bar est constitué et il est donné au duc de Haute Lotharingie. Il fait partie en 962 de l’empire restauré par le roi de Francie Orientale Othon après disparition du dernier empereur carolingien en 928.
.Otto I / Othon Ier, duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951.
Maison d’Ardenne
.Friedrich (v.912-978), Herzog von Oberlothringen und Graf von Bar / Frédéric Ier ou Ferry duc de Haute-Lotharingie et comte de Bar de 959 à 978
Fils de Wigéric, comte de Bigdau, puis comte palatin de Lotharingie, et de Cunégonde et frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il épouse en 954, Béatrice, fille d’Hugues le Grand, duc de France et d’Hedwige de Saxe, fille de l’empereur Henri Ier avec laquelle il a 4 enfants :
-Henri mort entre 972 et 978.
-Adalbéron II (958-1005) évêque de Verdun et de Metz
-Ida mariée à Radbot d’Altenbourg qui construit le château de Habsbourg (Argovie en Suisse).
-Thierry
.Otto I / Othon Ier dit le Grand restaure l’empire en 962
.Otto II / Othon II est empereur à la mort de son père Othon Ier en 973 jusqu’à sa mort en 983
.Dietrich I (v, 965 -1027), Herzog von Oberlothringen und Graf von Bar / Thierry Ier, duc de Haute Lotharingie de 978 à 1027, comte de Bar de 978 à 1027 Fils de Frédéric Ier.
Il fait construire une forteresse à Fains sur la frontière entre le royaume de Francie Occidentale et le royaume de Francie Orientale et échange des fiefs avec l’évêque de Toul constituant progressivement ce qui devient le comté de Bar.
.Otto III / Othon III, roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur de 996 à 1002
.Heinrich II / Henri II dit le Saint, roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur de 1002 à 1024
.Friedrich II (v.995-1026), Herzog von Oberlothringen und Graf von Bar / Frédéric II, duc de Haute Lotharingie de 978 à 1026, comte de Bar de 1024 à 1026 Fils de Thierry Ier ; marié vers 1012 à Mathilde, fille du duc de Souabe Hermann II ; associé à son père ; il meurt une année avant lui. Il a deux filles Sophie et Béatrix, mariée à Boniface, Marquis de Montferrat, mère de Mathilde, Comtesse de Toscane, « la grande comtesse Mathilde ».
.Konrad II / Conrad II dit le Salique, roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur de 1027 à 1039, roi de Bourgogne-Provence de 1032 à 1039
.Heinrich III / Henri III dit le Noir, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1028 à 1056, roi de Bourgogne de 1039 à 1056, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056
.Friedrich III (vers 1020-1033), Graf von Bar et Herzog von Oberlothringen / Frédèric III, duc de Haute-Lotharingie et comte de Bar de 1026 à 1033 Fils de Frédèric II.
.Sophia (v 1020-1095), Graferin von Bar / Sophie, comtesse de Bar de 1033 à 1095 et de Mousson épouse de Louis Ier, comte de Montbéliard, d’Altkirch et de Ferrette Sœur du précédent.
A la mort de son frère Frédéric II, sa tante Gisèle de Souabe, mariée à l'empereur Conrad II, la recueille ainsi que sa sœur Béatrice. Sophie hérite des comtés de Bar et de Mousson ; en 1033, elle hérite de la seigneurie de Saint Mihiel ; elle épouse en 1038 Louis de Montbéliard-Mousson, investi des comtés de Montbéliard, d’Altkirch et de Ferrette par l’empereur Henri III. En 1090, Sophie fait édifier un château fort à Saint Mihiel.
.Heinrich IV / Henri IV, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1106, roi d'Italie de 1080 à 1106, empereur de 1084 à 1105
Haus von Mömpelgard / Maison de Montbéliard
.Dietrich I von Mömpelgard (vers 1045-1105), Graf von Bar / Thierry Ier de Montbéliard, comte de Bar de 1095 à 1105, comte de Montbéliard sous le nom de Thierry II, d'Altkirch et de Ferrette (Thierry Ier) de 1073 à 1105, seigneur de Mousson (Thierry II) de 1093 à 1105, comte de Verdun de 1100 à 1105. Fils de Sophie.
A la mort de son père, il revendique la succession du duché de Lorraine, que son père avait déjà revendiqué. Il est débouté par l'empereur Henri IV. En représailles, il ravage l'évêché de Metz, mais est vaincu par Adalbéron III, évêque de Metz, et le duc de Lorraine Thierry II. En 1100, l'évêque de Verdun lui donne le comté à titre viager, mais les rapports entre les pouvoirs temporel et spirituel sont mouvementés.
.Heinrich V / Henri V, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1099 à 1125, roi d'Italie de 1098 à 1125, roi de Bourgogne-Provence de 1106 à 1125, empereur de 1111 à 1125
.Lothar III / Lothaire III de Supplinbourg, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1125 à 1137, roi de Bourgogne-Provence de 1125 à 1137, empereur de 1133 à 1137
.Rainald I der Einäugige (vers 1080-1149), Graf von Bar / Renaut Ier dit le Borgne, comte de Bar de 1105 à 1149 et seigneur de Mousson de 1105 à 1149, comte de Verdun de 1105 à 1134, comte de Briey et de Stenay de vers 1130 à 1149 Fils de Thierry, comte de Montbéliard, d’Altkirch, de Ferrette et de Bar, et d’Ermentrude de Bourgogne.
À la mort de son père, Renaut obtient le comté de Bar et Mousson en partage. L’évêque de Verdun lui confie également la même année le comté de Verdun. Pendant la querelle des Investitures, il est partisan du pape et combat l’évêque de Verdun, partisan de l’empereur. En 1113, l’empereur Henri V intervient dans la lutte, prend d’assaut le château de Bar et fait prisonnier Renaud. Il n’est libéré qu’après avoir juré fidélité et prêté hommage. Il combat pour agrandir son domaine meusien en cherchant à récupérer l’héritage meusien de Godefroy le Bossu. Il obtient Stenay et Mouzay de l’évêque de Verdun en 1100, puis Briey vers 1130.
En 1134, en abandonnant ses droits sur le comté de Verdun, il reçoit Clermont-en-Argonne. Godefroy de Bouillon avait cédé Bouillon à l’évêque de Liège en précisant que s’il revenait de Terre Sainte, il pourrait racheter la seigneurie, et autorisant cette faculté à ses héritiers. Renaud, se posant en héritier, réclame la ville et, devant le refus de l’évêque, la prend d’assaut en 1134.Trop souvent en conflit avec l’évêque, étant trop puissant pour être le vassal de ce dernier, il est plusieurs fois déposé du comté de Verdun et y renonce définitivement en 1134.
D’une première épouse inconnue, il a un fils né en 1113 et mort avant 1120. Il se remarie en 1120 avec Gisèle de Vaudémont, veuve de Renard III, comte de Toul, fille de Gérard Ier, comte de Vaudémont, et d’Hedwige de Dagsbourg, et a:
-Hugues (v.1120- 1141).
-Agnès, mariée vers 1140 à Albert Ier, comte de Chiny
-Clémence
-Renaud II (1115-1170), comte de Bar
-Thierry (- 1171), 54e évêque de Metz
-Mathilde, mariée à Conrad Ier, comte de Kybourg
-Stéphanie, dame de Commercy, mariée à Hugues III, sire de Broyes
.Rainald II (1125-1170), Graf von Bar / Renaud II, comte de Bar de 1150 à 1170, comte de Mousson Fils du précédent ; il épouse en 1155 Agnès la fille du comte Thibaud II de Champagne ; or en 1160, il devient le beau-frère par alliance du roi de France Louis VII lorsque celui-ci épouse Alix, la sœur d’Agnès.
A partir de cette époque, alors que les ducs de Lorraine épousent des princesses de l’empire, les comtes de Bar épousent eux des princesses du royaume de France.
.Friedrich I / Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse (1122-1190), roi de Germanie (Francie Orientale) de 1155 à 1190, empereur de 1155 à 1190
.Heinrich I (vers 1158-1190), Graf von Bar / Henri Ier, comte de Bar de 1170 à 1190, comte de Mousson Fils de Renaud II.
.Heinrich VI / Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197), roi de Germanie (Francie Orientale) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,
.Theobald I (1158-1214), Graf von Bar / Thibaut Ier, comte de Bar de 1190 à 1214, comte de Luxembourg, comte de Vaudémont, comte de Mousson, seigneur de Marville Frère d’Henri Ier ; marié en troisièmes noces en 1197 à Ermesinde Ire, comtesse de Luxembourg, fille d’Henri IV, comte de Luxembourg et de Namur.
En 1202, pour obtenir son soutien, le duc de Lorraine lui cède la suzeraineté sur le comté de Vaudémont. Il épouse la comtesse Ermesinde de Luxembourg, fille de Henri l’Aveugle, comte de Luxembourg. En 1214, à sa mort, la comtesse Ermesinde hérite de Marville.
.Philipp I / Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208), roi des Romains en 1198, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1198 à 1208
En 1198, deux rois des Romains sont élus : Philippe Ier de Hohenstaufen et Othon de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti du welf Othon mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208.
.Otto IV / Otton IV de Brunswick (1175-1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214
.Heinrich II (1190-1239), Graf von Bar / Henri II, comte de Bar de 1214 à 1239, comte de Mousson Fils de Thibaud Ier.
Le comté de Bar, dans la première partie du XIIIème siècle est constitué de quatre baillages : les baillages de Bar le Duc, de Bassigny, de Clermond en Argonne à l'ouest de la Meuse et de Saint-Mihiel à l'est qui entourent l'évêché-comté de Verdun. Les villes principales sont Bar le Duc, Clermont en Argonne à l'ouest de la Meuse et de Longwy, Pont à Mousson et Stenay à l'est de la Meuse.
Le comté de Bar relevant du Saint Empire romain germanique, l'empereur est le suzerain du comte. Mais le comté de Bar se trouve, par sa frontière occidentale, limitrophe du comté de Champagne avec lequel il est souvent en lutte.
.Friedrich II / Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1212 à 1250, empereur de 1220 à 1250
.Conrad IV roi de Germanie (Francie Orientale) de 1237 à 1254,
.Grand Interrègne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, antiroi de Germanie (Francie Orientale) de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Germanie (Francie Orientale) de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille antiroi de Germanie (Francie Orientale) de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Rudolf I / Rodolphe Ier de Habsbourg, roi de Germanie, roi des Romains (empereur) en 1273
.Theobald II (vers 1221-1291), Graf von Bar / Thibaut II, comte de Bar de 1239 à 1291, comte de Mousson, coseigneur de Marville de 1270 à 1291, Fils d'Henri II.
Par une charte d'affranchissement datée du 20 avril 1261, il crée la ville de Pont à Mousson qui relève du Saint-Empire romain germanique. À sa tête se trouvent un maître-échevin, sept jurés et dix-huit conseillers de justice. La cité comprend quatre paroisses : Sainte-Croix, Saint-Laurent et Saint-Jean sur la rive gauche, (diocèse de Toul) et Saint-Martin sur la rive droite (diocèse de Metz). Puis en 1270, il achète en indivision avec le comte Henri V de Luxembourg à Waleran III de Montjoie-Faulquemont, le petit-fils d’Ermesinde, la seigneurie de Marville. Pour contrer les empiétements du roi Philippe IV le Bel dans le Barrois, l’empereur Rodolphe de Habsbourg, élu en 1273, fait enquêter dans les Pays de la Meuse ; mais ses commissaires ont beau constater en 1288 que « li evesque de Verdun ont toujours repris toute leur temporalitei dou rot d’Allemengne ou de l’empereur », le grignotage français continue.
.Adolphe de Nassau, roi de Germanie de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Heinrich III (1259-1302), Graf von Bar / Henri III, comte de Bar de 1291 à 1302, comte de Mousson Fils de Thibaud II ; marié en 1293 à Aliénor d’Angleterre (1269-1297), fille d’Édouard Ier, roi d’Angleterre, et d’Aliénor de Castille.
Le voisinage du comté de Bar avec celui de Champagne devient redoutable pour lui, lorsque le comté de Champagne, par suite du mariage de Jeanne, héritière de ce fief, avec le roi Philippe IV le Bel, est réunie en 1284 au royaume de France. Dès lors, le comté de Bar ne cesse plus d’être l’objet des convoitises françaises, et c’est précisément Philippe le Bel qui fait sur lui le premier acte sérieux de mainmise.
Alors qu’Edouard Ier, roi d’Angleterre, est en guerre avec Philippe le Bel, Henri prend le parti de son beau-père, envahit la Champagne. Philippe le Bel envoie contre lui une armée et le fait prisonnier et le détient à Bruges. A la même époque, Albert de Habsbourg, duc d’Autriche, dispute la couronne impériale à Adolphe de Nassau, le tue dans une bataille et se fait élire empereur à sa place. Mais, comme la couronne lui est contestée, et qu’en particulier le pape ne veut pas le reconnaître, Albert de Habsbourg sollicite l’alliance de Philippe le Bel, avec lequel il a des entrevues, dont la plus connue est celle de Vaucouleurs. Par le traité de Bruges, à l'été 1299, Albert aurait abandonné, selon l’interprétation française toutes prétentions du Saint-Empire romain germanique sur la partie du Barrois que l’on appellera « mouvant » c'est-à-dire toujours théoriquement dans l’empire mais dans la mouvance du royaume de France située à l’ouest de la Meuse. Or Philippe le Bel s’exprime ainsi dans le traité de Bruges :
« ledit Comte nous a fait hommage lige, pour nous et pour notre hoir (héritier), roi de France, de Bar et de la Châtellenie de Bar et de toutes les choses qu’il tenait en franc-alleu par deçà la Meuse vers le royaume de France, si comme elles sont nommées, expressées, et devisées en ses lettres baillées à nous sur ce, et de tout ce entièrement qu’il tenait en franco-alleu, en quelque lieu que ce soit, et quelconque chose que ce soit, par deçà de la Meuse vers le royaume de France ».
Peu de temps après, en 1301, Philippe le Bel impose au comte Henri III, prisonnier à Bruges, comme condition de sa mise en liberté, la reconnaissance de la suzeraineté du roi de France pour cette même partie, qui devient à tout jamais ce qu’on appelle le Barrois mouvant, c’est-à-dire la partie du Barrois pour laquelle le comte de Bar, auparavant vassal de l’empereur, serait devenu celui du roi, tandis que l’autre partie du comté, celle qui était située sur la rive droite de la Meuse, restait sous la suzeraineté de l’Empire, et s’appelait le Barrois non-mouvant. Ce traité du Bruges et cette mouvance du Barrois qu’il entraîne, deviennent la cause d’interminables débats entre le Barrois et la France, les souverains de l’un et de l’autre s’efforçant d’en restreindre ou d’en étendre l’effet suivant leur intérêt propre. Comme en réalité, il ne stipule à la charge du souverain barrois que l’hommage-lige à l’égard du souverain français, on doit, pour bien l’entendre, déterminer en quoi consistait l’hommage-lige. L’hommage-lige, ou ligence, oblige le vassal envers le suzerain dont il est l’homme à trois services :
-d’abord, et principalement, le service militaire, de sa personne et de la force armée dont il disposait, quand il en était ;
-ensuite l’obligation d’assister le suzerain dans sa cour de justice et de prendre part au jugement des contestations portées devant lui;
-enfin l’obligation de reconnaître la cour de justice du suzerain en cas de procès entre vassaux de la même mouvance. Mais elle ne transforme nullement l’homme-lige en sujet de sorte qu’en droit féodal, la mouvance ne consiste nullement en une annexion au royaume à telle enseigne que quarante-neuf ans après le traité de Bruges, le roi Jean le Bon, dans une ordonnance, qualifie le comté de Bar de « lieu voisin de son royaume», par conséquent de pays étranger. En 1301, le Barrois mouvant ne devient donc pas à proprement parler juridiquement une terre française. Néanmoins le tiers du duché de Bar environ, groupés essentiellement autour de Bar-le-Duc, constituent dès lors le Barrois mouvant (relevant du roi de France) divisé en deux bailliages : celui de Bar-le-Duc et celui de Bassigny : le bailliage de Bar-le-Duc subdivisé en deux prévôtés : celle de Bar et celle de Souilly et le bailliage de Bassigny.
.Albrecht I / Albert Ier de Habsbourg, roi de Germanie de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
.Eduard I (v.1295-1336), Graf von Bar / Édouard Ier, comte de Bar de 1302 à 1336, comte de Mousson Fils d`Henri III; marié en 1310 à Marie de Bourgogne, fille de Robert II, duc de Bourgogne, et d’Agnès de France.
.Heinrich VII / Henri VII de Luxembourg, roi de Germanie de 1308 à 1313, empereur de 1311 à 1313
.Ludwig IV / Louis IV de Bavière, roi de Germanie de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314, empereur de 1328 à 1347,
.Heinrich IV (v.1323-1344), Graf von Bar / Henri IV, comte de Bar de 1336 à 1344, comte de Mousson Fils d'Henri III.
.Eduard II (1339-1352), Graf von Bar / Édouard II, comte de Bar de 1344 à 1352, comte de Mousson Fils du précédent.
.Karl IV / Charles IV de Luxembourg, roi de Germanie de 1346 à 1378, empereur de 1355 à 1378
.Wenzel II / Venceslas II, roi de Germanie de 1378 à 1400, empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400
.Ruprecht I / Robert Ier de Bavière, roi de Germanie de 1401 à 1410, empereur de 1401 à 1410
.Ruprecht I (1344-1411), Graf von Bar, Herzog von Bar / Robert, comte de Bar de 1352 à 1354, marquis de Pont à Mousson de 1353 à 1411 puis duc de Bar de 1354 à 1411 Frère d 'Edouard II.
En 1353, son oncle l’empereur Charles IV de Luxembourg érige la ville de Pont à Mousson en marquisat à son profit et le fait accéder ainsi au rang de prince d'Empire siégeant à la Diète. Puis l’année suivante en 1354, son oncle l’empereur érige le comté de Bar en duché. Le duché comprend outre le territoire du comté de Clermond en Argonne, les comtés de Briey et de Stenay, les seigneuries de Marville et Amancy, le comté de Longwy et le marquisat de Pont à Mousson.
Mais dès la fin de son règne, le lien de vassalité pour la partie du Barrois dit Mouvant permet à l’autorité française de s’immiscer dans les affaires de cette partie: des agents royaux s’arrogent le droit d’intervenir dans ce Barrois mouvant ; parallèlement ses habitants font de plus en plus appel devant les juridictions françaises dont les décisions leurs sont plus favorables que celles des officiers ducaux. Sous son règne une bande de terre sise au milieu de la partie dite du Barrois mouvant comprenant la seigneurie de Vaucouleurs est achetée en 1355 à Jean de Joinville par Philippe de Valois, seigneurie que par ordonnance de 1365, le roi Charles V rattache directement au comté de Champagne partie intégrante du Royaume.
.Eduard III (v.1377-1415), Herzog von Bar / Édouard III de Bar, marquis de Pont à Mousson, duc de Bar de 1411 à 1415 Second fils du précédent.
Après la bataille d’Azincourt au cours de laquelle Edouard III est tué, le duché est gouverné son frère par le cardinal Louis de Bar.
.Ludwig I (1370/1375-1430), Herzog von Bar / Louis Ier, cardinal en 1397, évêque administrateur de Verdun de 1419 à 1423 et de 1424 à 1430, duc de Bar de 1415 à 1430 Frère du précédent.
Il désigne pour lui succéder son petit-neveu René d’Anjou.
.Sigismund / Sigismond de Luxembourg, roi de Germanie de 1411 à 1437, empereur de 1433 à 1437
.Albrecht II / Albert II de Habsbourg, roi de Germanie de 1438 à 1439, roi des Romains (empereur) de 1438 à 1439
Maison d’Anjou
.René Ier d’Anjou (1409-1480), duc de Bar de 1430 à 1480, duc de Lorraine de 1431 à 1453, duc d'Anjou (1434-1480), comte de Provence et de Forcalquier (1434-1480), roi de Naples (1435-1442)
Au décès du cardinal-duc, Louis de Bar le 23 juin 1430, c’est son fils adoptif René Ier d’Anjou, époux d’Isabelle de Lorraine, qui devient duc de Bar ; sept mois plus tard, Isabelle succède elle-même comme duchesse de Lorraine à la mort de son père Charles II le 25 janvier 1431 ; la Lorraine et le Barrois ont désormais une histoire liée.
1. Comté de Bassigny jusqu’en 1190 puis seigneurie, baillage du comté de Bar, terre d’empire de 962 à 1659
Lors du traité de Verdun, en 843, Lothaire Ier reçoit dans sa part, le Bolenois, le Bassigny et le Barrois de l’Aube. Suite à la création du duché de Bourgogne, après 880, avec à sa tête le duc Richard le Justicier, le comté y est annexé.
.Roger II de Laon (?- 942), comte de Laon de 926 à 931, comte de Douai de 931 à 941 puis comte de Bassigny-Bolenois de 941 à 942
.Hugues IV de Bassigny (?-961), comte de Bassigny-Bolenois de 942 à 961 Fils du précédent.
.Richard (?-?), comte de Bassigny de 961 à ? Probablement frère de Lambert de Bassigny ou de Clermont, évêque de Langres.
.Roger (?-1005), comte de Bassigny de ? à 1005.
Au XIème siècle, le comté de Bassigny éclate, la plus grande part se met à relever du comté de Champagne à l'exception d'une partie du Bassigny barrois situé à l'est de la Meuse devenu bailliage de Bassigny partie du comté de Bar comprenant six châtellenies ou prévôtés: Gondrecourt, La Mothe, Bourmont, La Marche, Conflans et Châtillon, qui, à partir de 1301, relève du Barrois dit mouvant.
2. Baillage de Bar le Duc,
Au XIème siècle, Frédéric II, comte de Bar, n’a pour héritiers que deux filles: Sophie et Béatrix. Béatrix, mariée à Boniface, marquis de Montferrat, est la mère de Mathilde, comtesse de Toscane, «la grande comtesse Mathilde». Quant à Sophie, elle épouse Louis de Montbéliard, comte de Mousson. C'est à l'époque de Sophie (1033-1093) que Bar le Duc se développe; deux nouveaux quartiers sont mis en place lui permettant de devenir la capitale du comté de Bar.
3. Baronnie, baillage de Saint Mihiel, terre d’empire de 962 à 1766
Saint-Mihiel tombe dans l’héritage de la comtesse Sophie de Bar en 1033. Celle-ci est mariée à Louis de Montbéliard, comte de Mousson. La Baronnie de Saint Mihiel est le siège du Barrois non mouvant pour lequel le roi de France ne réclame pas l’hommage du duc de Bar.
Après le traité de Nimègue de 1678, en période de paix, Louis XIV tente d'agrandir son royaume en profitant des dispositions peu précises des traités de Westphalie de 1648 et du traité de Nimègue qui cèdent à la France des «territoires et leurs dépendances». Grâce à la création de Chambres de réunion à Metz, Besançon et Brisach, il pense pouvoir mettre la main «légalement» sur la Franche-Comté, l’Alsace et une partie de la Lorraine. La chambre de Metz par arrêt du 2 juin 1683, les seigneuries, prévôtés et châtellenies de Pont-à-Mousson, Saint-Mihiel sont annexées au royaume de France. Devant ces coups de force, La Suède, les Provinces-Unies, vite rejointes par l'Empereur romain germanique et son cousin le roi d'Espagne, forment une alliance pour obliger Louis XIV à restituer ces «Réunions». Cela devient la Ligue d’Augsbourg du 18 juin 1682. La guerre éclate en 1689. Au règlement de cette guerre par le traité de Ryswick en 1697, tous les territoires «réunis» font alors retour à leurs anciens possesseurs ou suzerains, sauf la Basse-Alsace et Sarrelouis fondée par Louis XIV (aujourd'hui en Sarre allemande). Saint Mihiel reste possession du duché de Bar et de Lorraine jusqu’en 1766.
4. Comté, baillage de Clermont en Argonne, terre d’empire de 962 à 1659
À la mort de son père en 1105, Renaud Ier devient comte de Bar et de Mousson en partage. L’évêque de Verdun lui confie également la même année le comté de Verdun dont dépend alors le baillage de Clermont en Argonne.
Pendant la Querelle des Investitures, il est partisan du pape et combat l’évêque de Verdun, partisan de l’empereur. En 1113, l’empereur Henri V intervient dans la lutte, prend d’assaut le château de Bar et fait prisonnier Renaud. Il n’est libéré qu’après avoir juré fidélité et prêté hommage.
Il combat pour agrandir son domaine meusien en cherchant à récupérer l’héritage meusien de Godefroy le Bossu. Il obtient Stenay et Mouzay de l’évêque de Verdun en 1100, puis Briey vers 1130. En 1134, l’évêque de Verdun Adalbéron de Chiny lui retire le comté de Verdun mais en abandonnant ses droits sur le comté de Verdun, il reçoit Clermont-en-Argonnes. .
Un conflit survient en 1286 entre l’Abbé de Beaulieu en Argonne et Thiébaut II comte de Bar. L’Abbé fait appel au roi Philippe IV le Bel qui envoie des troupes alors que Thiébaut invoque l’incompétence royale, l’abbaye se trouvant en terres d’empire. Thiébaut assemble à Saint Mihiel le 19 février 1288 les principaux seigneurs et chevaliers du Barrois qui reconnaissent que Beaulieu en Argonne est du comte de Bar et du « royaume d’Allemaigne ». L’empereur Rodolphe Ier de Habsbourg envoie trois commissaires qui le confirment et dont le rapport est sanctionné par Rodolphe le 12 octobre 1289 à Strasbourg. Ses successeurs, les empereurs Adolphe de Nassau le 21 mars 1295 et Albert de Habsbourg le 6 décembre 1299 en font de même ainsi que pour Montfaucon en Argonne.
En 1419, a lieu la réunion des comtés de Bar et du duché de Lorraine qui fait passer le comté de Clermont sous la suzeraineté des comtes puis ducs de Bar et ducs de Lorraine. Mais les rois de France considèrent que le comté de Clermont en Argonne relevait non pas des évêques de Verdun mais du comté de Champagne lequel a été réuni au royaume de France de sorte que selon leurs juristes le comté de Clermont fait partie du Barrois dit mouvant pour lequel le roi de France revendiquent l’hommage ce que contestent les ducs de Bar et de Lorraine. Mais par le traité de Romilly de 1539, François Ier, tout en maintenant la position des rois de France, accepte de suspendre l’exercice de son droit à l’hommage pour cette terre.
Le comté est occupé par la France en 1632. Par le traité de Saint Germain en Laye du 2 avril 1641, le duc de Lorraine et de Bar s’engage à soutenir partout et en tous temps les intérêts de la France et à renoncer à toute « intelligence » avec la maison de Habsbourg, à abandonner à la France le comté de Clermont en Argonne situé dans le Barrois non mouvant ainsi que les places fortes de Jametz, Stenay et Dun sur Meuse. La citadelle de Clermont en Argonne est assiégée en 1654 par l’armée de Louis XIV commandée par Clerville puis par Vauban. Le comté doit être cédé à Louis XIV par le duc de Bar et de Lorraine Charles IV au traité des Pyrénées de 1659.
5. Prévôtés-comtés de Briey et de Stenay (Briey, Stenay, Mouzay, Dun sur Meuse), terre d’empire de 962 à 1659
Briey est un carrefour routier conduisant vers Metz, Jarny, Longwy et Longuyon, Verdun, Thionville, le Luxembourg et les Ardennes (Sedan, Charleville-Mézières.) Stenay est une petite ville située sur la Meuse frontière de la Francie Occidentale et de la Francie Médiane. Briey et Stenay sont des fiefs des évêques de Verdun.
.Mathilde de Toscane (vers 1046-1115), comtesse de Briey, marquise de Toscane
Fille de Boniface III, marquis de Toscane et de Béatrice de Bar, fille de Frédéric II, duc de Haute-Lotharingie et de Mathilde de Souabe, marquise de Toscane.
.Albert Ier de Briey (vers 1030-vers 1114), seigneur d’Apremont se voit confier l'avouerie du comté de Briey.
Richer, son frère voit son élection d'évêque de Verdun confirmé par l'empereur Henri IV en 1089.
.Renaud Ier le Borgne (1080 -1149), comte de Stenay de 1100 à 1149, comte de Bar et seigneur de Mousson, comte de Verdun de 1105 à 1134, comte de Briey de vers 1130 à 1149, comte de Clermont en Argonne de 1134 à 1149
En 1100, l’évêque de Verdun Richer l’investit du comté de Stenay. Puis à la mort de son père Thierry de Montbéliard auquel l’évêque de Verdun Richer avait déjà donné le comté de Verdun, Renaud en hérite avec le comté de Montbéliard. Enfin vers 1130, il obtient encore le comté de Briey de l’évêque de Verdun Urcion. Mais devenu trop puissant, il est en conflit permanent avec l’évêque ; aussi l’évêque de Verdun Adalbéron de Chiny le contraint en 1134 à abandonner ses droits sur le comté de Verdun, mais il reçoit Clermont-en-Argonne.
.Renaud II (vers 1122-1170), comte de Bar et seigneur de Mousson, comte de Stenay et Moussey, comte de Briey, comte de Clermont en Argonne de 1149 à 1170
Fils du précédent. Il épouse Agnès, fille du comte Thibaud II de Champagne et devient en 1160 le beau-frère du roi de France Louis VII lorsque celui-ci épouse Alix la sœur d’Agnès.
.Theobald I (1158-1214) / Thiébault Ier, comte de Briey et de Stenay, comte de Bar de 1190 à 1214
Fils cadet du comte Renault II de Bar. Veuf en première noce de Lorette, fille de Gérard, comte de Loos, dont il a une fille, Agnès, qui devient l’épouse du duc de Lorraine, Ferry II en secondes noces d’Elisabeth de Bar sur Seine, dont il a un fils, qui devient le comte de Bar Henry II.
Au cours du XV siècle, la prévôté de Briey, est confiée par les ducs de Lorraine à la Maison de Ficquelmont, l'une des principales familles de la vieille noblesse lorraine (Chevaux de Lorraine.) Les comtés de Briey et de Stenay vont connaitre avec le comté puis duché de Bar d’abord le sort que les rois de France réservent ensuite au duché de Lorraine.
En 1631, Louis XIII s’empare de Vic et Moyenvic en Lorraine. Le 6 janvier 1632, le duc de Lorraine Charles IV doit signer le traité de Vic par lequel il abandonne la place forte de Marsal à la France. La Lorraine est envahie par la France et Stenay fait l’objet d’une première occupation par les troupes françaises. Le 26 juin 1632, Charles IV doit signer le traité de Liverdun par lequel il doit céder cette fois les places de Stenay, Dun sur Meuse, Jametz et Clermont en Argonne. Mais pendant la Fronde, Stenay devient la capitale des Frondeurs, ce qui aboutit au grand siège de 1654 par Louis XIV. La ville passe alors définitivement dans le giron de la France.
Mazarin obtient lors de la négociation de la paix des Pyrénées la libération le 15 octobre 1659 du duc Charles IV de Lorraine; mais le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 n’est pas favorable à la Lorraine ; en effet la France conserve le duché de Bar, avec le comté de Clermont en Argonne, les places de Dun sur Meuse, Stenay, Jametz, Moyenvic et Marsal ainsi que tous les villages situés le long d’une route stratégique reliant Verdun à l’Alsace. Après le traité de Nimègue de 1678, en période de paix, Louis XIV tente d'agrandir son royaume en profitant des dispositions peu précises des traités de Westphalie de 1648 et du traité de Nimègue qui cèdent à la France des «territoires et leurs dépendances». Grâce à la création de Chambres de réunion à Metz, Besançon et Brisach, il pense pouvoir mettre la main «légalement» sur la Franche-Comté, l’Alsace et une partie de la Lorraine. La chambre de Metz par un arrêt du 27 juin 1680, annexe la seigneurie de Briey au Royaume de France. La guerre dite de la Ligue d’Augsbourg éclate en 1689. Au règlement de cette guerre par le traité de Ryswick en 1697, tous les territoires «réunis» font alors retour à leurs anciens possesseurs ou suzerains, sauf la Basse-Alsace et Sarrelouis fondée par Louis XIV (aujourd'hui en Sarre allemande).
6. Seigneurie de Marville et Arrancy, terre d’empire de 962 à 1659
En 1039, Marville était un comté. Thiébaut 1er de Bar (1160/1214) est aussi seigneur de Marville qui fait alors partie du comté de Chiny. En 1214, à sa mort, son épouse la comtesse Ermesinde hérite du château et du territoire de Marville qui appartient alors au comté de Longwy. Elle se remarie avec Waleran 1er de Limbourg, marquis d’Arlon. Après sa mort en 1247, les héritiers d’Ermesinde se partagent successivement les biens des comtes de Luxembourg et de Bar. En 1270, Waleran III de Montjoie-Faulquemont, le petit-fils d’Ermesinde, endetté, est obligé de vendre Marville au comte Thiébaut II de Bar et au comte Henry V de Luxembourg, ce qui provoque une indivision pour quatre siècles Ainsi, Marville est administrée conjointement entre le duc de Bar et le duc de Luxembourg jusqu’en 1659. Le Traité des Pyrénées rattache Marville au royaume de France ainsi que les autres territoires du comté de Chiny.
7. Grafschaft Langich / Comté de Longwy, terre d’empire de 962 à 1678
Avec la division de la Lotharingie en 953, le baillage de Longwy fait partie du comté de Bar qui relève du duché de Haute-Lotharingie. Puis Longwy est le siège d’un comté indépendant, que la comtesse Mathilde porte dans la maison de Luxembourg vers 1060 et qu’un autre mariage fait entrer dans la maison de Lorraine sous Ferry. En 1174, le comté de Longwy comporte les prévôtés de Marville et d’Arrancy. Ferry III le revend en 1296 au comte de Bar et fait alors partie du Barrois mouvant jusqu’en 1368 où il est cédé en paiement d’une dette au duc de Luxembourg avant d’être restitué au duc de Bar en 1378.
En 1480, à la mort de René Ier d'Anjou duc de Bar et veuf d’Isabelle de Lorraine, Longwy comme l’ensemble du duché de Bar partage son souverain avec le duché de Lorraine sous le sceptre du petit-fils du défunt, René II de Lorraine.
Attaquée en 1648 par les Français, Longwy est occupée jusqu’en 1660 avant d’être rendue au duc de Lorraine Charles IV. Attaquée une nouvelle fois en 1670, la ville de Longwy est occupée par la France. Par le traité de Nimègue conclu le 19 aout 1678, elle est placée sous prévôté française. Elle devient définitivement française en 1718, en même temps que les autres places fortes: Sarrelouis, Sarrebourg et Phalsbourg.
8. Herrschaft-Margrafschaft von Pont à Mousson / Seigneurie-Marquisat de Pont à Mousson, terre d’empire de 962 à 1766
Au XIIème, les comtes de Bar, qui ne possèdent que peu de territoires autour de Mousson, se mettent rapidement, au cours du XIIIème siècle, en possession du pont sur la Moselle, rare point de passage entre l’évêché de Toul, Nancy (capitale des ducs de Lorraine) et l’évêché de Metz.
Un début d'agglomération relativement modeste se développe sur la rive droite. Le comte Thiébaut II de Bar fonde le 20 avril 1261, la ville neuve de Pont-à-Mousson. Pont-à-Mousson prend alors une place majeure dans les possessions des comtes, puis ducs de Bar. Effectivement, la ville, qui s'entoure de remparts, devient l'une des principales places commerciales du Barrois. En mars 1354, l’empereur Charles IV érige la seigneurie de Pont-à-Mousson en marquisat au profit de Robert Ier de Bar puis en 1372, la ville au rang de cité.
Après le traité de Nimègue de 1678, en période de paix, Louis XIV tente d'agrandir son royaume en profitant des dispositions peu précises des traités de Westphalie de 1648 et du traité de Nimègue qui cèdent à la France des «territoires et leurs dépendances». Grâce à la création de Chambres de réunion à Metz, Besançon et Breisach. La chambre de Metz par arrêt du 2 juin 1683 annexe la seigneurie de Pont-à-Mousson au royaume de France. Devant ces coups de force, la Suède, les Provinces-Unies, vite rejointes par l'empereur romain germanique et son cousin le roi d'Espagne, forment une alliance pour obliger Louis XIV à restituer ces «Réunions». Cela devient la Ligue d’Augsbourg du 18 juin 1682. La guerre éclate en 1689. Au règlement de cette guerre par le traité de Ryswick en 1697, tous les territoires «réunis» font alors retour à leurs anciens possesseurs ou suzerains, sauf la Basse-Alsace et Sarrelouis fondée par Louis XIV (aujourd'hui en Sarre allemande).
9. Seigneurie-Comté de Ligny en Barrois, terre d'empire de 962 à 1301
Au début du XIIe siècle, la seigneurie de Ligny est dans la mouvance des comtes de Champagne mais en 1155, par le mariage de Renaud II, comte de Bar avec Agnès de Champagne, elle passe au comté de Bar. En 1240, la seigneurie de Ligny est donnée en dot par Henri II, comte de Bar à sa fille Marguerite, mariée à Henri V le Blond, comte de Luxembourg.