Si on peut comprendre qu'en dehors des villes, l'opposition libyienne ne soit pas militairement en mesure de résister à la puissance des armes du gouvernement Libyen, en revanche on devrait s'étonner de son incapacité avec les armes dont elle dispose qu'elle ne soit pas davantage capable de tenir les villes dont on sait qu'en cas de combats de rue menés par une résistance déterminée la prise est trés diificile .
Manifestement tel ne semble pas étre le cas . A tel point que les plans d'intervention français auraient été totalement inadaptés.
Désormais le blocus de Benghasi ne semble plus qu'une question d'heures. Et on peut douter d'une longue résistance alors et pourtant que de par la taille de la ville une telle résistance devrait avoir lieu si véritablement l'opposition -qui dispose suffisamment d'armes pour le faire-est majoritaire et déterminée à se battre comme elle le dit.
Dans ces conditions, pour ne pas encore étre prise de cours à la suite d'initiatives intempestives de certains de ses dirigeants, l' Union Europeenne va devoir moralement accepter, non pas les 300 000 réfugiés économiques qu'elle croyait devoir attendre de Tunisie mais un nombre équivalent de réfugiés politiques libyens .
Si les navires de guerre français et anglais positionnés au large des cotes de la libye doivent préparer un plan,
c'est peut -étre désormais un plan d'évacuation depuis Benghasi ( avec l'aide de paquebots grecs ou italiens réquisitionnés) et nos ministres de l'Intérieur un plan d'accueil de ces réfugiés dans l'Union Européenne, dont la plus grande partie en France et en Angleterre ,et ce pour avoir donné l'espoir à des opposants de renverser avec leur soutien purement moral un régime dont personne ne sait s'il n'a pas le soutien de la majorité de la population malgré son caractére dictatorial.
Et ce à un moment ou tous nos efforts d'aide devraient étre dirigés vers la population japonaise sinistrée !
On peut penser que le colonel Khadaffi laissera partir en effet avec un certain plaisir de Benghasi vers l'Europe , tous les opposants rebelles trop compromis aprés que les autres aient cru préférable d'accepter son offre d'amnistie.
Et comme il n'est pas aussi fou que certains font semblant de le croire, une décision de l'ONU autorisant des militaires à assurer la protection des rebelles qui voudront fuir leur pays depuis Benghasi ne sera peut-étre meme pas nécessaire !
Le colonel, comme il l'a laissé faire à la frontiére tunisienne ou à l'aéroport de TrIpoli, pourrait fort bien décider laisser partir qui il voudra par un "corridor humanitaire" en direction du port que les troupes fidéles à son régime laisserait ouvert dans l'encerclement de Benghasi .