La grande majorité des hommes politiques des pays développés, de droite comme de gauche ne semblent avoir encore bien pris conscience que la crise actuelle ne remonte pas aux évènements d’il y a 3 ans - qui n’ont eu qu’un effet révélateur déclenchant- mais que la croissance, pourtant insuffisante pour résorber le chômage et notamment celui des jeunes, a été obtenue artificiellement depuis bientôt 40 ans par des gouvernements de droite comme de gauche, par endettement croissant des Etats, des Collectivités publiques, des Systèmes sociaux et des Particuliers.
Espérons que les électeurs citoyens européens prennent conscience cette fois qu’il ne s’agit plus, sauf simple satisfaction morale, de remplacer les gouvernements de droite par des gouvernements de gauche ou vice-versa pour pouvoir surmonter cette crise généralisée du modèle de développement depuis 40 ans.
L’alternance n’équivaut pas à changement fondamental de politique dès lors que les gouvernements modérés européens de gauche comme de droite n’ont plus, compte tenu de l’endettement de leurs Etats et de leur incapacité à emprunter - ne serait-ce que pour payer les intérêts de leurs dettes et espérer en amortir une faible partie- d’autre alternative que d’appliquer des politiques d’une extrême rigueur pour tenter de retrouver la confiance désormais très ébranlée des épargnants souscripteurs des emprunts qu’ils émettent directement ou au travers de leurs banques.
Si donc pour pouvoir à nouveau emprunter et dans des conditions acceptables, tous les gouvernements européens de gauche comme de droite devront se résoudre à appliquer la même politique de rigueur répartie plus ou moins équitablement par la gauche que par la droite , ils seraient éminemment plus souhaitable de voir s’installer dans chaque pays développés et notamment dans l’Union Européenne des gouvernements d’Union Nationale qui s’engageraient, une fois la confiance restaurée, sur un Pacte de changement radical du modèle de développement en vigueur depuis 40 ans .
Mais si aujourd’hui, malheureusement, on n’a pas réussi à trouver, depuis la faillite du communisme, une alternative au capitalisme nonobstant l’existence de petits partis anti-capitalistes dont les théories économiques restent confuses, ni même d’ « Indignés »qui ne semblent pas réellement le remettre en cause, il ne suffit pas de s’entendre sur une plus grande régulation pour changer fondamentalement le modèle actuel.
Et il n’apparait plus utile d’expliquer que la mise en place de gouvernements nationalistes qui proposent comme alternative le repli national ne ferait qu’amplifier la crise actuelle et mener chacun de leur Etat vers l’abime.
Et malheureusement le mouvement écologique ne propose qu’un modèle alternatif encore assez peu convaincant.
Il faut donc véritablement retrouver un autre modèle de développement pour les Pays développés qui ne prône pas la fin du capitalisme, ne se contente pas de vouloir le réguler, ou de limiter les aspects choquants du libéralisme des anglo-saxons autrefois triomphants pris comme modèle à suivre par la quasi-totalité des économies de la planète, aujourd’hui rejetés par les citoyens européens de la Zone euro.
En effet, à la question qui serait posée aux citoyens européens de savoir si ce qu’ils souhaitent profondément dans leur vie est davantage de stabilité que d’augmentation de leur niveau de vie si une meilleure répartition de la richesse existait, la réponse très largement majoritaire serait qu’il aspire à un avenir, notamment les jeunes, leur offrant emploi et stabilité professionnelle et familiale.
Ce modèle nouveau ou disons plutôt l’adaptation au monde du XXI° du système capitalisme ayant fonctionné au XIX° doit tout d’abord ne pas faire reposer comme l’actuel, la croissance sur l’endettement inconsidéré et sur l’espérance de taux de croissance pour l’avenir de ces Pays développés de plus de 2% par an pour assurer le plein emploi pratiquement sans inflation afin de permettre aux autres pays qui aspirent légitimement atteindre progressivement le niveau de vie des pays développés sans épuisement des sources d’énergie non renouvelables et des matières premières et donc de fortes tensions sur leur prix.
Un tel modèle qui apparait utopique à beaucoup comme récessioniste a pourtant existé sous le régime de l’étalon or pendant un siècle de la fin des guerres napoléoniennes à la première guerre mondiale !
Est-il transposable à l’échelle du monde ? Rien ne prouve le contraire pour autant que la « mondialisation » ne soit plus synonyme de libéralisme sauvage ?
Le retour à l’étalon d’or imposera la mise en place par les Pays développés non pas de taux de change entre leurs monnaies et celles des pays en développement mais à leurs frontières extérieures de droits compensateurs négociés dans le cadre de l’OMC calculés en tenant compte de salaires minimaux , de niveaux de protection sociale minima définis par le BIT, de normes identiques en termes de contrôles vétérinaires et sanitaires, définis par l’OMS et de protection de l’environnement ; en outre les délocalisations et les importations de produits notamment alimentaires se trouveront limités par l’augmentation importante du cout des transports dans leur prix par le jeu de taxes accrues sur le pétrole qui auront pour effet par ailleurs d’augmenter très sensiblement les recettes des Etats tout en incitant fortement les particuliers à utiliser les transports publics ; un effort de redistribution important devra étre opéré entre les revenus des rentiers et ceux des jeunes actifs pour partie par une augmentation pour les rentiers du cout de l'assurance maladie revenu…..etc etc
En conclusion, ce n’est pas seulement par davantage de régulations des marchés financiers, de contrôle de l’activité bancaire, de contrôle des budgets publics …..comme semblent le penser certains économistes écoutés aujourd’hui béatement par une classe politique qui s’est révélée incapable de voir arriver la crise actuelle et incompétente pour y remédier mais par une profonde adaptation du modèle de développement du capitalisme au service d’individus qui aspirent à une plus grande stabilité de leur vie mais par changement du modèle actuel que l’on sortira de la crise devenue quasi permanente du Monde développé.