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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 16:16

 

Chapitre  4    L’EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE   /  DIE HEILIGES RÖMISHES REICH /  SACRUM  ROMANUM  IMPERIUM  (962 à 1806)       

MAISON DE SAXE / HAUS  VON SAXEN 

.OTHON Ier  LE GRAND /  OTTO  I  DER GROSSE  (921-973), empereur / kaiser  de 962 à 973                                                     

Redescendu pour la deuxième fois en Italie, le 2 février 962, en la basilique Saint Pierre de Rome, Othon reçoit du pape Jean XII  la couronne de forme octogonale. Il apparait alors comme le restaurateur de l’empire de Charlemagne après la vacance de 38 ans de la fonction impériale.  Otton Ier souhaite contrôler l’élection pontificale ; pour cela il promulgue le « Privilegium Ottonianum » dès  le 13 février 962 qui, reprenant un diplôme de Lothaire Ier, oblige tout nouveau pape à prêter serment auprès de l’empereur ou de son envoyé avant de recevoir la consécration. La collaboration étroite entre des deux pouvoirs se fait dès lors à l’avantage de l’empereur : tout en donnant des privilèges au Saint-Siège, ce « Privilegium Ottonianum » accorde en effet au souverain pontife les mêmes privilèges que ceux que les Carolingiens avaient reconnus à la papauté, à savoir les donations faites par Pépin le bref  et Charlemagne mais place donc la papauté sous la tutelle impériale. Cette prédominance d’Otton gêne le pape Jean XII qui noue des contacts avec Aubert Ier ou Adalbert Ier d'Italie (931-972) prétendant au titre de roi d'Italie de l'Empire carolingien, marquis d’Ivrée, comte d'Aoste et comte de Lombardie, fils du roi Bérenger II d'Italie alors qu’Otton s’est fait couronner roi d’Italie  en 951. Mais Otton  revient à Rome et le pape doit s’enfuir.L’empereur convoque alors un synode qui juge le pape coupable d’apostasie, d’homicide, de parjure et d’inceste et le fait déposer le 4 décembre 963. Le pape Jean XII est alors remplacé par un laïc qui prend le nom de Léon VIII. Otton Ier exige ensuite des Romains un serment où ceux-ci s’engagent à : « n’élire ni ordonner aucun pape en dehors du consentement du seigneur Otton ou de son fils ». L’empereur contrôle alors totalement l’élection du pape. Les avantages en sont considérables. Pouvoir compter sur la collaboration du pontife garantit en effet l’autorité impériale sur les Églises locales du Saint-Empire.  Pour exercer son autorité Othon ne dispose pas à proprement parler d’institutions impériales mais simplement d’une chancellerie dirigée par un archichancelier en la personne toujours de l’évêque de Mayence pour son royaume de Francie orientale et de l’évêque de Cologne pour son royaume d’Italie. Othon est à l’origine de l’idée d’investir dans les villes le pouvoir tant temporel que spirituel à des évêques censés ne pas avoir de descendance lesquels sont donc princes-évêques , système qui aboutira à la multiplication de nombreuses seigneuries ecclésiastiques caractéristiques du Saint Empire ( Liège, Cambrai,Toul, Metz, Verdun, Trèves dans la partie de la Lotharingie intégrée au Royaume de Germanie) , puis Bâle, Besançon, Lausanne, Genève, Sion, Lyon Belley, Embrun, Moutiers, Grenoble,Vienne,Valence-Die,Viviers ,Gap et Arles…dans la partie de la Lotharingie intégrée au Royaume de Bourgogne-Provence qui sera rattachée quarante ans après à l’empire . 

Dans cet empire Romain Germamique le pouvoir temporel est attribué d’abord aux comtes-évêques dans les villes capitales de diocèse, aux ducs et comtes  dans les campagnes ainsi qu’aux vassaux de chacun. Les évêques et les abbés constituent ainsi l'armature de l'administration ottonienne. L'empereur s'assure la nomination de tous les membres du haut clergé de l'empire. Une fois désignés, ils reçoivent du souverain l'investiture symbolisée par les insignes de leur fonction, la crosse et l'anneau. En plus de leur mission spirituelle, ils doivent donc remplir des tâches temporelles que leur délègue l'empereur.

Dans cet empire restauré par Othon, la couronne est en principe comme sous l’empire romain viagère et élective. L’empereur est censé élu par  l’acclamation du peuple, en fait par la voix des grands seigneurs (jusqu’au XIII ième siècle, les empereurs qui succèderont à Othon seront élus par un collège de 10 et 100 membres de la haute noblesse impériale composée des ducs, des comtes importants, des archevêques). Le choix des électeurs est limité d’abord par le principe que l’empereur est choisi parmi les grandes familles régnant sur les grands duchés ethniques par le système consistant par l’empereur à faire certains vassaux, en principe les grands vassaux notamment les ducs, les princes évêques,  certains abbés d’abbaye importante  ayant rang d’évêque et certains comtes qui bénéficient de l’immédiateté.A noter que les critères de cette immédiateté impériale sont fort variés ce qui rend malaisée leur classification, surtout pour le Moyen Age. La situation des villes est relativement claire : les villes impériales dites aussi royales ou libres dépendent directement de la justice de l’empereur et de sa fiscalité. Pour les nobles, tenir un fief et être de haut lignage constituent les critères décisifs. Pour les princes ecclésiastiques cette immédiateté repose sur l’immunité octroyée par le souverain (Privilège d’ Empire) mais les prélats immédiats ne sont pas tous liés à l’empereur par une inféodation directe.   La position privilégiée que donne l’immédiateté a pour contrepartie l’aide et le conseil à fournir à l’empereur ainsi que l’obligation à participer aux Diètes Impériales. Pour les grandes décisions intéressant tout l’empire, l’empereur convoque en effet irrégulièrement des Diètes, assemblées constitués des vassaux investis des duchés, comtés, villes libres, évêchés, abbayes voire hommes libres (cantons primitifs de la Suisse alémanique) bénéficiant de l'immédiateté impériale.

Othon est donc l’empereur et le souverain des terres impériales qui deviendront françaises :

.Hainaut  (Valencienne, Condé, Maubeuge, Le Quesnoy, Landrecies, Avesnes,

 Guivet….)

.Cambrésis

.Luxembourg (Thionville, Damvillers,  Marville, Yvoy, Malmédy)

.Principauté de Sedan (anciennement comté de Mouzon)

.Lorraine avec le duché de Bar (Bar le Duc) les 3 évêchés (Toul, Metz et

 Verdun) qui dépendent du Duché de Lorraine

 et                                                          

.Alsace dont Mulhouse (Mulhausen) et le comté de Montbéliard (Moempelgard) dans lequel se trouve alors Belfort.

                                                      

Mieszko Ier, premier souverain historique de la Pologne, lui rend hommage en 966.                                                           

En 967, Othon fait élire son fils Othon II âgé de 6 ans qu’il a eu avec Adélaïde et le fait couronner à Aix la Chapelle ; il confie le tutorat de ses deux neveux, Lothaire et Hugues Capet (respectivement futurs rois de France et duc des Francs)  à son frère Brunon, évêque de Cologne. Puis dès 968, Otton envoie un  ambassadeur à Constantinople dans le but de demander à l'empereur Nicéphore II Phocas la main d'une princesse royale pour son fils. Par un tel mariage, il espère obtenir la reconnaissance par l'empereur byzantin du titre d'« Empereur et Auguste » que le pape lui a conféré. Mais à la cour byzantine, Otton reste simplement appelé « Rex ». 

En Italie, Otton envahit la Calabre qui dépend du nouvel empereur romain d’Orient depuis 969, le général Jean Ier Tzimiskès qui a fait assassiner l’empereur romain d’Orient Nicéphore Phocas avec lequel il conclut la paix en 971. Et l’année suivante, il parvient à se faire reconnaitre enfin par l’empereur romain d’Orient en mariant son fils Othon avec Théophanie,  fille peut-être de l’empereur Romain II décédé en 963 et de sa deuxième épouse l’impératrice Théophano, remariée avec l’empereur Nicéphore II Phocas et amante de son successeur Jean Ier.

.OTHON  II / OTTO  II   (955-983),  empereur / kaiser de 973 à 983

Fils du précédent.

Otton II n'a que dix-huit ans lorsqu'il succède à son père. 

Il doit d'abord régler un grave conflit avec la Bavière, où règne Henri le Querelleur, fils de cet autre Henri, frère d'Othon Ier, réconcilié avec lui, après une longue mésentente. Le Querelleur espère ajouter le duché de Souabe à celui de Bavière, lors de la mort de son beau-frère Burckhardt; mais Othon Il le prévient, afin d'empêcher un accroissement de la Bavière qui, augmentée de la Souabe, eût dominé toute l'Allemagne du sud. Depuis longtemps, les ducs de Bavière jouissent, dans leur domaine, d'une grande puissance politique, par le fait, entre autres, qu'ils disposent des évêchés du sud de l'Allemagne en faveur des membres de leur famille. En fait, la Bavière impose sa suzeraineté à une grande partie de l'Autriche actuelle et au sud jusqu'à la mer Adriatique et au lac de Garde. Allié à la Bohême et à la Pologne, Henri se soulève donc contre son impérial cousin, mais il est vaincu, déposé et banni. Othon met fin à la situation privilégiée de la Bavière; il en sépare la Marche de l'Est qu'il donne à Luitpold de Babenberg, origine du règne des Babenberg en Autriche. Dans le sud, l'empereur institue un nouveau duché de Carinthie qui comprend les anciennes marches de Carniole, de Vérone et d'Istrie. A la même époque, l'évêché de Prague est établi et placé sous la dépendance de l'archevêché de Mayence, alors que, jusque-là, la Bohême relevait de l'évêché de Ratisbonne. Ainsi la Bavière perd également toute autorité religieuse sur la Bohême. En revanche les ducs Boleslav en Bohême et Mieszko en Pologne conservent toute leur indépendance.

En 976,  Otton II, ayant exclu de leur héritage paternel les comtes Régnier IV de Mons et Lambert Ier de Louvain, le frère du roi de Francie Occidentale Lothaire, Charles rejoint avec une armée celle qu'Hugues Capet et Otton de Vermandois avaient fait marcher au secours des comtes. Or, Charles compte profiter de l'opération pour établir sa situation en Lotharingie. Son intérêt est alors que soit rompue la bonne entente entre Lothaire et la maison d'Ardenne, très puissante en Lotharingie et à laquelle appartiennent l'archichancelier Adalbéron de Reims et son homonyme Adalbéron. La maison d'Ardenne est en effet dévouée à l'empereur et roi de Germanie Otton II. En 977, Charles accuse l'épouse de Lothaire, la reine Emma d'Italie, d'infidélité avec l'évêque de Laon Adalbéron. Le concile de Sainte-Macre réuni à Fismes absout les accusés, faute de preuve, mais Charles, qui entretient les rumeurs, est chassé du royaume par son frère. La famille d'Ardenne et le parti Lotharingien favorables à l'entente avec Otton II semble toute puissante à la cour du roi Lothaire. Une grande bataille, qui reste indécise, est livrée devant Mons. Lothaire laisse faire ou encourage cette opération mais n'intervient pas directement pour aider son frère. Otton II commet alors une maladresse en restituant le comté de Hainaut aux fils de Régnier III et en nommant Charles duc de Basse-Lotharingie, région correspondant à la moitié nord de la Lotharingie, distincte de la Haute-Lotharingie depuis la fin des années 950. En effet honorer ainsi celui qui a voulu jeter déshonneur sur l'épouse du roi des Francs, c'est offenser le roi des Francs lui-même. Au mois d'août 978, Lothaire monte une expédition contre Otton II avec Hugues Capet et son frère Henri de Bourgogne, et prend Aix-la-Chapelle, mais ne peut s'emparer ni d'Otton, ni de Charles. Après avoir laissé ses guerriers piller le palais et ses environs pendant trois jours, Lothaire fait battre la retraite non sans avoir replacé  l'aigle de bronze qui décorait le sommet du palais dans sa direction originelle, face à l'est, contre le pays saxon, qu'Otton Ier, lui-même d'origine saxonne avait retourné vers l'ouest et le royaume des Francs.  En représailles, Otton II, accompagné de Charles, envahit la France en octobre 978, ravage les régions de Reims, Soissons et Laon. Lothaire doit s'enfuir, et Charles est proclamé roi des Francs à Laon par l'évêque Thierry Ier de Metz, cousin germain le l'empereur Otton Ier. Otton poursuit Lothaire jusqu'à Paris, où il se retrouve face à l'armée d'Hugues Capet. Le 30 novembre 978, Otton et Charles lèvent le siège de la ville et font demi-tour. L'ost royale les poursuit, reprend Laon, et oblige Otton II à s'enfuir et à se réfugier à Aix-la-Chapelle avec Charles, le roi qu'il a voulu imposer à l'Ouest. Au sein du royaume franc, la retraite précipitée de l'empereur a un retentissement considérable. L'union des Francs contre l'empereur saxon a pour conséquence de remettre au premier plan la famille des Robertiens en la personne d'Hugues Capet. La lutte avec le roi de Germanie permet le renforcement du pouvoir d'Hugues Capet et celui-ci s'empare en 980 de Montreuil-sur-Mer au détriment d'Arnoul II de Flandre.

Lothaire qui veut déjouer les ambitions affichées de son frère Charles, cherche à transmettre la royauté à son fils. En 979, Lothaire associe à la royauté et fait sacrer son fils Louis, pratique nouvelle dans le royaume des Francs de l'Ouest et qui sera reprise par les Capétiens. Puis, il entreprend de se rapprocher d’Othon. Les évêques de Reims et Laon de la maison d'Ardenne poussent à ce rapprochement. Lothaire rencontre Otton II en juillet 980 à Margut-sur-Chiers, à la frontière des deux royaumes. Lothaire renonce à la Lotharingie, ce qui permet à Otton II de se tourner vers l'Italie du Sud qui relève de l’empire romain d’Orient (Byzantine)  dont il veut faire la conquête. Cet accord est très mal perçu des Robertiens, tenus à l'écart de la négociation. Le traité de Margut aboutit à replacer la royauté franque dans l'orbite ottonienne, et par voie de conséquence à affaiblir l'influence robertienne au sein du gouvernement royal au profit de l'entourage Lotharingien.            

Cette même année  980, accompagné de Théophano, Othon II se rend en Italie pour rétablir l'ordre au titre de sa fonction de « patricius romanorum ». Les rivalités de partis ont, en effet, repris de plus belle depuis la mort d'Othon Ier, et, cette fois, c'est la famille issue de Théodora la jeune, les Creszenzi, qui réclame le pouvoir et qui déshonore l'Eglise par ses intrigues et ses violences.  Rome se soumet et le pape Benoît VII, qui avait dû se retirer, est rétabli dans sa dignité.

Ayant peur d'être pris en tenaille entre les deux rois carolingien et ottonien, Hugues Capet se rend à Rome en 981 pour prendre contact avec l'empereur et nouer avec lui sa propre alliance. Le roi Lothaire donne alors des instructions pour que l'on s'empare du Robertien à son retour. 

Othon poursuivant  ses vastes ambitions veut s'assurer la domination sur toute l'Italie et ne peut plus tolérer, en Sicile, la présence des Sarrasins qui s'y étaient installés et, depuis quelques années, faisaient des incursions victorieuses dans la péninsule. Il parvient à  s'emparer de Tarente, mais l'armée impériale est battue en Calabre par les Sarrasins. Othon II doit prendre la fuite et atteindre à la nage le bateau qui lui donne refuge. Les romains d’orient qui avaient lié partie avec les Sarrasins remettent la main sur les Pouilles et la Calabre.                                                         

En 983, Othon II fait élire roi, par les Allemands et par les Italiens, son fils Othon âgé de trois ans; il s'occupe de pourvoir une fois de plus le trône pontifical et travaille sans relâche aux préparatifs d'une nouvelle campagne. Mais au moment où il va partir pour le sud de l'Italie, à la tête d'une armée, la mort le surprend en 983.  Son corps est déposé dans un sarcophage romain et enfoui sous le porche de l'église Saint-Pierre.  Avec sa mort disparaissent les dernières attaches entre les royaumes de Francie Occidentale et Orientale.

.OTHON III  / OTTO  III   (980-1002),  empereur/ kaiser  de 983 à 1002

Fils du précédent.

C’est un enfant très brillant. Théophano et Adélaïde l’initient à la culture de la Grèce et de la Rome antique. L'archevêque Bernward de Hildesheim, qui dirige son éducation, est certainement pour beaucoup dans l'éclosion des dispositions pieuses qui se manifestent chez lui. L'idéalisme qui anime tous les Othon se révèle chez lui particulièrement élevé. Il ne se sent guère de racine dans le sol allemand, et il finit par se fixer à Rome. Adalbéron de Reims, soucieux d'appuyer Otton III et sa mère l'impératrice Théophano, cherche à convaincre le roi  de Francie Occidentale/ France  Lothaire de le soutenir. Il lui laisse entendre qu’il pourrait récupérer la Lotharingie. Le roi des Francs revendique la tutelle de son neveu et la garde de la Lotharingie. Grâce à Adalbéron de Reims, Lothaire obtient l'hommage de plusieurs grands de Lotharingie dont Godefroy de Verdun de la maison d'Ardenne. À cette occasion, il se réconcilie avec son frère Charles qui espère alors obtenir également la Haute-Lotharingie, gouvernée par une régente, Béatrice, épouse du défunt duc Ferry de Haute-Lotharingie et sœur d'Hugues Capet. Lothaire espère alors passer de la garde de la Lotharingie à la souveraineté sur cette terre. Néanmoins, l'échec rapide d'Henri le Querelleur fait échouer le projet. La paix conclue à Worms en 984 consacre l'éloignement du carolingien de la Lotharingie et le triomphe de la maison d'Ardenne qui y renforce son pouvoir. Mais Lothaire, ne renonçant pas à s'emparer du duché de Lorraine, décide de prendre sa revanche et de s'allier à Henri le Querelleur. Il convient avec lui de joindre leurs  troupes  pour le premier février 985 sur les rives du Rhin à Brissach. Ceci inquiète Adalbéron de Reims qui prend contact avec Hugues Capet. Henri le Querelleur n'ayant pas tenu ses engagements, Lothaire décide de s'emparer par ses propres moyens de la Lotharingie. Lothaire ne peut intéresser à son projet Hugues Capet qui ne souhaite pas s'opposer à sa sœur et son neveu, mais ne prend pas non plus parti contre son seigneur au profit des Ottoniens. En revanche, Lothaire obtient le concours deux des plus puissants comtes du royaume, Eudes de Blois et Chartres et Herbert le Jeune, comte de Troyes et de Meaux. Au début de 985, ils envahissent le duché, assiègent Verdun et s'en emparent au mois de mars et font plusieurs prisonniers : le comte Godefroy Ier (frère d'Adalbéron de Reims), Frédéric (fils de Godefroy Ier), Sigefroid de Luxembourg (oncle de Godefroy) et Thierry, duc de Haute-Lotharingie (neveu d'Hugues Capet). Revenu à Laon, il contraint l'archevêque de Reims de tenir une garnison à Verdun pour empêcher la ville d’être reprise par les Ottoniens. Il l'oblige aussi à écrire aux archevêques de Trèves, Mayence et Cologne qu'il est le fidèle du roi carolingien. Lothaire finit par se douter que l'archevêque de Reims, favorable aux Ottoniens et à Hugues Capet, joue un double jeu. Lorsqu'il lui demande de détruire les fortifications qui entourent le monastère Saint-Paul de Verdun, Adalbéron refuse en prétextant que ses soldats, affamés, ne sont plus en mesure de garder la ville. Furieux, Lothaire veut le traduire en justice afin de le condamner. Il convoque une assemblée à Compiègne pour le 11 mai 985, sous prétexte que l'ecclésiastique avait placé son neveu Adalbéron sur le siège de Verdun sans son consentement. Alerté, le duc Hugues Capet marche sur Compiègne avec six cent hommes et disperse l'assemblée. Lothaire ne peut se permettre une guerre ouverte avec Hugues Capet car il se retrouverait pris entre deux fronts. Il fait donc libérer les Lorrains qu'il retient prisonniers, mais Godefroy Ier préfère rester en prison plutôt que de céder Mons, le Hainaut, et de contraindre son fils à renoncer à toute prétention sur le comté et l’évêché de Verdun. Par contre, suite à une rencontre entre le roi et  le duc des Francs, Thierry Ier de Lorraine, neveu d'Hugues Capet, est libéré. Au début de 986, Lothaire envisage d’attaquer Cambrai, ville d’empire mais dépendant de l’archevêché de Reims ainsi que Liège. Il pense que l’évêque Rothard pourrait livrer la ville contre sa nomination comme archevêque de Reims et Liège dont l’archevêque Notger a finalement rallié les Ottoniens  mais il meurt subitement à Laon le 2 mars 986. Son fils Louis V, a seulement le temps de convoquer une assemblée de Francs à Compiègne qui  doit juger l'archevêque de Laon Adalbéron, qui a soutenu Otton II dans sa querelle contre Lothaire. Or, la veille de la réunion, le 22 mai 987, Louis V meurt d'une chute de cheval lors d'une partie de chasse  sur les terres d’Hugues Capet. Avec lui s’éteint la branche française des carolingiens. Son héritier est en principe son oncle Charles fils de Louis IV. Mais Charles a hérité du duché de Basse-Lorraine et se trouve de ce fait vassal de l’empereur. Hugues Capet, fils d’Hugues, duc de France, et neveu de l’empereur Othon le Grand fait donc figure de favori à la couronne de Francie Occidentale qui est toujours élective d’autant qu’il dispose de l’appui d’Adalbéron,  évêque de Reims. Il est élu roi des Francs à Senlis cette même année 987.

Les  difficultés surgissent lorsque Théophano, jeune encore, meurt en 991 et que la régence  passe aux mains de sa belle-mère Adélaïde. Au bout de trois ans, on remet à Othon III, garçon de quatorze ans, les rênes du pouvoir. 

Tandis qu'Othon Ier regardait l'Italie comme une annexe de l’Empire, qu'Othon II s'était efforcé de placer les deux royaumes de Francie Orientale/Germanie et d’Italie  sur un plan d'égalité, il s'en faut de peu qu'Othon III n'ait complètement renversé cette situation: pour lui, l'Italie est le noyau de l’empire. Les efforts d'Othon III ne tendent à rien de moins qu'à la restauration de l'ancien Empire romain. La bulle d’or qui scelle les diplômes proclame : « Renovatio Imperii Romanorum ».

Dans un premier temps, il fait élire son cousin Bruno au siège pontifical.   Il dénoue les conflits qui opposent le pape et les nobles romains. En 996, il se rend en Italie à la tête d'une armée, reçoit à Pavie, ancienne capitale des rois lombards, l'hommage de l'aristocratie; après quoi, il marche sur Rome, où il investit un parent comme  nouveau pape Grégoire  V (996-999), jeune homme d'une conduite exemplaire qui lui donne sitôt après la couronne des empereurs  d'Occident. Le nouvel élu est le premier pape allemand.

A Rome, Othon apprend à connaître Adalbert, archevêque de Prague, qui a fui son évêché pour se rendre dans la ville des papes, afin de s'y recueillir dans la retraite et d'y faire pénitence. Le jeune empereur reçoit d'Adalbert une profonde impression; il le respecte, dès lors, comme un ami paternel et son conducteur spirituel. L'archevêque part évangéliser les Prussiens, chez lesquels il meurt martyr. Plus tard, revêtu de la robe des pénitents, Othon fait un pèlerinage à Gnesen, afin de prier sur sa tombe. Il se rend aussi à Aix-la-Chapelle, au tombeau de Charlemagne. Il se fait ouvrir la crypte, au fond de laquelle il descend auprès du mort qui, tel un vivant, se tenait assis sur un trône, couronné et le sceptre en main. Othon prie devant le cadavre et part en emportant quelques reliques.  Il ne se préoccupe pas le moins du monde de l'opinion de ses contemporains qui considèrent sa démarche comme une profanation. Contrairement à la tradition saxonne, il constitue une cour brillante et, quand il retourne à Rome, en 998, se loge dans un palais sur l'Aventin.   L'Eglise a à nouveau besoin de la protection impériale, car la population romaine, toujours agitée, a déposé le pape allemand Grégoire V, et instauré un antipape. Othon soumet la ville, fait décapiter, au château Saint-Ange, le chef de la rébellion et rétablit Grégoire à sa place et, quand ce dernier meurt, l'année suivante déjà, Othon lui donne pour successeur son ami Gerbert qui prend le nom de Sylvestre II. Gerbert est français et l'un des hommes les plus instruits de son temps; il unit en lui la culture chrétienne et la culture arabe, grâce à ses connaissances en mathématiques et en sciences naturelles. Il a été le directeur de l'école de Reims, puis l'archevêque de cette ville. Il a déjà approché Othon Ier. Othon II lui avait confié l’abbaye de Bobbio. Othon III se lie de la façon la plus intime avec cet homme dont il admire la culture et avec l'aide duquel il espère réaliser l'Etat auquel il aspire. Ce que l'imagination d'Othon lui fait entrevoir, c'est une sorte d'association des peuples chrétiens, dont les divers éléments, poursuivant chacun sa politique personnelle, n'en seraient pas moins unis d'une façon ou d'une autre, grâce à ces deux chefs que sont le pape et l'empereur.

Cela ne ressemble plus guère à la politique d'Othon Ier, qui a voulu soumettre à la puissance allemande les peuples de l'extérieur, comptant sur l'appui de l’Eglise pour l'aider dans cette tâche.                                                                   

Othon III, au contraire, laisse sans aucune opposition, la Pologne et la Hongrie se détacher de l'Eglise d'Allemagne par la création des archevêchés de Gnesen et de Gran, démarche de laquelle devait sortir aussi l'indépendance politique de ces deux Etats, puisque le pape Sylvestre, avec l'assentiment de l'empereur, envoie des couronnes royales à Boleslav de Pologne et à Etienne de Hongrie. La collaboration d'Othon et de Sylvestre, qui s'inspire d'un identique idéal chrétien, se fixe pour but l'établissement d'une confédération des peuples occidentaux ; mais, dès l'abord, les dangers de cette politique apparaissent.  Dans un texte de janvier 1001, les rapports entre le pape Sylvestre II et l’empereur sont redéfinis. Il est précisé que la donation de Constantin est un faux. Otton III refuse de confirmer le « Privilegium Ottonianum ». L’empereur accorde au souverain pontife huit comtés de la Pentapole, mais il s’agit d’une donation, non pas d’une restitution. L’empereur se voit comme « esclave des apôtres », le représentant direct de Pierre et le responsable de son patrimoine. Il se met donc sur le même plan que le pape et souhaite gouverner la chrétienté, présidant à ses côtés les synodesComment l'empereur d'Occident peut-il longtemps régner en maître à côté du pape qui entend posséder sur les Etats de l'Eglise un pouvoir illimité ? Qu' Othon affirme à Sylvestre que la donation de Constantin est un document falsifié, laisse déjà pressentir le péril; mais la conformité de leurs pensées est telle qu'aucun conflit ne surgit entre eux.

Il meurt  au début de l'an 100 et est enterré à Aix-la-Chapelle conformément à son vœu aux côtés de Charlemagne.

Successeur :

.HENRI II  LE SAINT /  HEINRICH II  (973-1024), empereur / kaiser  de 1002 à 1024

  

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 07:42

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C. du démembrement de l’empire (an 855) à sa disparition (an 924)                  

1. Création du deuxième Royaume de Provence ou Bourgogne Cisjurane / Königreich  Provence  oder  Burgund Cisjuranien  en 879 

.CHARLES III LE GROS  /  KARL  DER  DICKE  (839 à 888), empereur /kaiser  de 881 à 888

Troisième  fils de Louis le Germanique, né en 839, il devient roi d’Alémanie en 865. Régent du royaume de Francie occidentale  pendant la minorité de Charles le Simple,

Sous son règne se précipite le mouvement de désintégration de l’empire alors qu’en Francie Orientale, le système carolingien persiste sous l’autorité du roi Arnoul.

A la suite des guerres provoquées par la succession de Charles de Provence, Boson, beau-frère de Charles le Chauve comme époux de Ermengarde, fille de l’empereur Louis II, se fait proclamer à Mantailles en 879 du Royaume de Provence qui regroupe de petites portions de la Bourgogne propre, les régions de Vienne, de Lyon, le Comtat Venaissin, la Dauphiné, le Bugey et la Bresse, les régions d’Arles et d’Aix en Provence,  la partie du Languedoc entre la Loire et le Rhône . En 880, par traité de Ribemont, les fils de Louis le Bégue, Louis III et Carloman cèdent à Louis le Jeune leur part de la Lotharingie en échange de la neutralité de ce dernier.

Louis III le Jeune, fils cadet de Louis le Germanique,  rencontrent les fils de Louis le Bégue, Louis III et  Carloman (le troisième est Charles le simple qui leur succédera comme roi de Francie occidentale) à Ribemont en 880 et y signent un traité par lequel  Louis III  le Jeune obtient la partie orientale de la Lorraine puis partent  vers le sud tenter de mater Boson qui, à l’approche des armées royales, quitte Vienne. La Lotharingie réunifiée est ainsi rattachée à la Germanie. Son fils est adopté comme le faisait les empereurs romains par Charles le Gros ; Charles le Gros qui lui hérite en revanche de l’Italie et de la Francie orientale à la mort de ses frères Louis III le Jeune est couronné empereur en 881. Louis III décède en 882 et Carloman en 884. Mais l’empereur Charles le Gros encourt le mépris de ses vassaux par sa lâche conduite devant les Normands et est destitué en 887 lors de la diète de Tribur.   Il meurt en 888. Le système électif est rétabli. 

Cette année 888 marque le début du Moyen Age pendant lequel le contrat vassalique va organiser toute la société. Il institue entre deux personnes le suzerain et son vassal un lien personnel, le lien vassalique,  et un lien réel né de la concession d’un fief par le suzerain à son vassal. De ce contrat naissent des obligations réciproques. Ces obligations sont différentes selon qu’elles naissent de l’hommage ou du serment de fidélité. De l’hommage dérivent les obligations fondamentales : pour le seigneur, protéger et soutenir le vassal ; pour le vassal, servir son seigneur et spécialement sous forme du service armée. Du serment de fidélité naissent des obligations négatives, celles de ne pas nuire. En contrepartie de ces obligations le seigneur concède un fief à son vassal par un acte qui s’appelle l’investiture. Au début, le fief est accordé par le seigneur à son vassal à titre viager. Le seigneur organise donc une nouvelle cérémonie d'hommage pour l'héritier.

Les vassaux multipliant  les hommages pour accumuler les fiefs, il y a un problème quand deux seigneurs ayant un vassal en commun entrent en guerre. L'hommage lige ou hommage préférentiel le règle car il oblige le vassal qui le prête plus étroitement vis-à-vis de son suzerain que l'hommage ordinaire (dit par opposition « simple » ou « plan »), notamment au regard du service d’ost. Dans le droit féodal, le suzerain publie son ban de guerre et convoque ses vassaux sous sa bannière et à son « ost » (armée), non seulement lorsque le pays est envahi ou l'intérêt général mis en jeu, mais aussi pour les guerres privées. Les hommes d'armes servent pour un temps déterminé (de quarante à soixante jours). Le suzerain pourvoit sa troupe en armes, en munitions et en vivres. Les  vassaux emmènent avec eux leurs soldats. Quiconque désobéit devient félon et comme tel, est privé de son fief.

2. Création du Royaume de Bourgogne Transjurane/ Koenigreich Burgund  en 888

En novembre 887, lors de la diète qu'il a réunie le 11 novembre à Tribur, Charles le Gros est déchu de ses titres par des nobles de Francie orientale révoltés, menés par son neveu Arnulf de Carinthie, fils illégitime de Carloman de Bavière. Arnulf  est proclamé roi de Germanie, Lotharingie et Italie (Nord). Après la mort de  Charles le Gros survenue le 13 janvier 1988,  les nobles et les principaux membres du clergé  de Haute-Bourgogne dont Thierry, évêque de Besançon, se réunissent à Saint Maurice d’Agaune (dans l’actuel canton du Valais en Suisse)  et élisent roi  Rodolphe Ier, comte d’Auxerre, fils de Conrad II, duc de Bourgogne Transjurane et petit-fils de Welf Ier, comte de Bavière dont sont issus les Welf (Guelfes). Rodolphe Ier hérite de l’abbatiale de Saint Maurice d’Agaune ce qui en fait le personnage le plus puissant de Haute-Bourgogne ( toute la Suisse Occidentale comprenant les futurs cantons de Bâle (Bâle Ville et Bâle Campagne), d’Argovie, de Soleure, de Berne, du Jura, de Neuchâtel, de Vaud, de Fribourg, de Genève, du Valais ainsi que de la Franche-Comté composant ensemble le comté de Bourgogne (Future Franche Comté) dans sa plus grande expansion, la Savoie avec le Val d’Aoste et d’importants passages alpins (Grand Saint Bernard, Montcenis, Mont Genèvre) mais non le duché de Bourgogne, centré sur Dijon. Passablement coupé de l’extérieur et faiblement peuplé (surtout d’Alamans à l’Est, de Burgondes, d’Helvètes latinisés ailleurs). Quelques jours plus tard, e 29 février 888, Eudes, de la famille des  comtes de Troyes, est élu roi de Francie occidentale et reconnu par Arnulf.  Rodolphe est couronné quelques semaines plus tard à Toul, roi de Bourgogne et de Lotharingie. Apparemment, profitant de la légitimité conférée par son élection, Rodolphe affirme ses droits sur l'ensemble cette Lotharingie, prenant la plus grande partie de l'Alsace et de la Lorraine.

Mais son ambition est contestée par Arnulf de Carinthie, qui le force rapidement à abandonner la Lotharingie en échange de sa reconnaissance en tant que roi de Bourgogne. Son royaume se partage en divers comtés et quatre archidiocèses :

.Besançon (avec pour suffragants les diocèses de Bâle, Lausanne et Belley),

.Lyon (avec pour suffragants les diocèses de Langres, Chalon sur Saône et Macon ainsi qu’Autun)

.Moutiers-Tarantaise (avec pour suffragants les diocèses de Sion, Saint Jean de Maurienne, et Aoste),

.Vienne (avec pour suffragants les diocèses de Die, Grenoble, Valence, Viviers et Genève)

Sacré roi de Francie occidentale le  28 janvier 893 le jeune Charles le Simple ne peut régner sur l'ensemble du royaume qu'à partir de la mort d’Eudes le  3 janvier 898. Il est aussi roi de Lotharingie de 911 à 923.

Le roi Rodolphe Ier entretient de bien meilleurs relations avec ses autres voisins. Sa sœur Adélaïde se marie avec Richard le Justicier, duc de Bourgogne. Et lui-même a épousé, avant 885, Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, roi de Bourgogne Cisjurane qui lui donne :

.Rodolphe, qui lui succédera comme deuxième roi de Bourgogne-Provence .

.Louis, comte en Thurgovie.                                    

.Willa de Bourgogne, qui épouse Boson d'Arles (885-936), comte de Vaison, fils de Théobald d'Arles et de Berthe (fille de Lothaire II)                                                       

 .Waldrade qui épouse Boniface, fils du comte Hucbald de Bologne, marquis et duc de Spolète.                                                             

.ARNOUD  DE CARINTHIE  / ARNULF  VON  KÄENTERN  (850-899),  empereur / kaiser de 896 à 899 

De la race de Charlemagne, il est le petit- fils naturel de Louis le Germanique et le fils de Carloman, roi de Bavière. Duc de Lorraine (qui comprend alors la Wallonie, la Lorraine actuelle et la Rhénanie, Margrave de Carinthie  en 876, il est élu roi de Francie orientale en 887 à la suite de la déposition de Charles le Gros. 

En mai 895, il impose son fils batard  Zwentibold comme roi de Lotharingie ; celui-ci crée pour son royaume une chancellerie spéciale dont le chef est l'archevêque Radbod de Trèves. Arnulf est sacré empereur à Rome par le pape Formose en 896. Son fils Zwentibold se heurte aux résistances des Grands et est tué le13 août 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse.                                             

.LOUIS III L’AVEUGLE  /  LUDVIG III  DER  BLINDE  (882-928),  empereur / kaiser de 901 à 905 

Fils de Boson, roi de Provence, adopté à la mode romaine par l’empereur Charles le Gros, est élu roi de Provence à Valence en 890, puis roi d’Italie à Pavie en 900, enfin couronné empereur en février 901 par le pape Benoit IV.

Il meurt en 905.

Les Carolingiens de Francie orientale perdent le trône de Francie orientale après la mort de Louis IV de Germanie  en 911, dernier carolingien de la branche de Francie orientale. L’élection  de Conrad Ier de Franconie (berceau des Francs saliens)  cette même année comme roi de Francie orientale marque un moment décisif dans le processus de désintégration de l’empire franc. Un an plus tard décède Rodolphe Ier, roi de Bourgogne auquel succède son fils Rodolphe II qui s’assure l’appui des Ottoniens. Cette même année 912, Henri l'Oiseleur devient duc de Saxe. 

.BERENGER Ier / BERENGAR  I  (845- 924),                                                                                                                     empereur/ kaiser de 916 à 924 

Petit-fils de Louis le Pieux par sa mère Gisèle, il succède à son père marquis de Frioul vers 872  et est reconnu roi d’Italie. 

En 915, Il bat à l’élection impériale ses compétiteurs Arnoul de Carinthie  et Louis, fils de Boson, roi de Provence. Couronné à Rome le 24 mars 916, il est le dernier empereur carolingien. 

Le règne de Conrad Ier comme roi de Francie Orientale ne dure que jusqu’en 919. Il constitue un moment difficile face à la puissance des grands. Conrad, conscient, décide peu de temps avant sa mort de préparer sa succession en faveur du plus puissant d’entre eux son ennemi le saxon Henri dit l’Oiseleur qui  lui succède donc comme roi de Francie Orientale (roi des Saxons et des Francs)  en 919 sous le nom d’Henri Ier. Il devient chef de la maison de Saxe qui comptera quatre empereurs. 

En 921, par le traité de Bonn, Henri Ier et Charles le Simple se reconnaissent mutuellement ; désormais Henri peut porter le titre de roi de Francie Orientale et Charles celui de Francie Occidentale.

Henri Ier impose son autorité aux ducs de Francie orientale en particulier de Souabe et de Bavière.

En 922, le roi de Bourgogne Rodolphe II est appelé par les grands d'Italie qui lui offrent  la couronne de ce pays. Il traverse les Alpes avec son armée tandis que le roi Bérenger de Frioul se retire sur Vérone. L’Italie est divisée en deux royaumes. Puis Bérenger Ier défait  Rodolphe II.

L’année 923 voit le roi de Francie orientale Henri l’Oiseleur avec l’aide de son fils Othon prendre le contrôle définitif du duché de Lorraine.  

Un an plus tard, le 7 avril 924, Bérenger est assassiné par les Véronais révoltés. La dernière branche carolingienne d’Italie s’éteint.  Il ne va plus y avoir d’empereur en Occident pendant 38 ans. 

Rodolphe reste maitre de l’Italie mais se trouve confronté à un nouveau rival Hugues d’Arles qui a gouverné le royaume de Provence au nom de l’empereur Louis l’Aveugle jusqu’à la mort de celui-ci et ensuite sous sa seule autorité et qui s’est mis à prétendre également à la couronne d’Italie,

.HENRI  Ier L’OISELEUR  /  HEINRICH  I  DER  VOGLER  (876-936)  duc de Saxe  de 912 à 936, roi de Francie orientale  de 919 à  936,

Fils du duc de saxe Otton Ier (vers 851-912). Père d'Otton Ier le grand, premier empereur romain germanique,  grand-père d'Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne, et arrière-grand-père de Louis V, roi de France.

En 925, Henri l’Oiseleur rattache l’Alsace au Duché de Souabe.                                                                                                                  En 926, Pavie est assiégée et pillée. Les grands d'Italie appellent le marquis Hugues d’Arles et l’élisent roi d'Italie à Pavie.

La même année, Henri, roi de Francie Orientale  intervient dans le royaume bourguignon, il reconnaît à Rodolphe, les terres situées entre l’Aar et le Rhin, ainsi que le comté de Bâle, mais en contrepartie il se fait remettre symboliquement la sainte Lance, insigne de la monarchie bourguignonne.

Cette alliance ressemble à un acte de vassalité, mais elle permet à Rodolphe de se protéger contre les ambitions de son neveu le roi de Francie Occidentale Raoul,

Bien que non carolingien, et jamais couronné empereur Henri Ier l'Oiseleur, roi de Francie Orientale est considéré comme le onzième empereur depuis Charlemagne sous le nom d'Henri I.

3.Union des Royaumes de Bourgogne-Transjurane et de Bourgogne Cisjurane (Royaume d’Arles ou encore appelé de Bourgogne-Provence)  / Union der Königen  von Burgund Transjuranien und Burgund  Cisjuranien en 934/935                                                          

En 934/935, le roi de Bourgogne Rodolphe II et le duc Hugues d’Arles parviennent à un accord : Rodolphe renonce à l’Italie en échange de la Provence

Rodolphe II devient roi des Bourgogne Transjurane et Cisjurane (Provence) soit du Royaume de Bourgogne-Provence.

L’année 936, devenu l'héritier carolingien par la mort en captivité de Charles III, Louis IV dit d’Outremer est rappelé d'Angleterre par le puissant marquis de Neustrie Hugues le Grand afin de succéder au roi Raoul mort au début de l'année 936, laquelle marque alors le retour de la dynastie carolingienne sur le royaume de Francie Occidentale. Quelques jours plus tard meurt Henri l’Oiseleur, roi de Francie Orientale. Avant sa mort,  Henri l’Oiseleur obtient la promesse des princes germaniques que son fils Otton (ou Othon) sera choisi comme son successeur. La dynastie saxonne repose dès lors sur le double principe héréditaire et électif.    La diète d'Erfurt entérine ce choix et désigne Otton comme successeur. Renouant avec la tradition carolingienne, le nouveau roi de Francie Orientale, âgé de vingt-quatre ans, est couronné le 7 août 936 à Aix-la-Chapelle.  Les représentants de tous les peuples de Francie orientale ont été convoqués. Ceux de Saxe et de Franconie, ces ethnies de la légitimité, jouissent de la préséance. Ce 7 aout 936, ils sont appelés à faire les premiers hommages au nouveau roi, suivis par les Souabes, les Bavarois et les Lorrains. Le sacre est conféré par l’archevêque de Mayence assisté de celui de Cologne.

Le roi Rodolphe II de Bourgogne / Rudolf  II meurt l’année suivante en 937. Son fils Conrad le Pacifique/ Konrad  der Freidertige (né en 925) lui succède comme roi de Bourgogne.

Mais il n’a que douze ans. Hugues, roi d'Italie, souhaite profiter de la minorité du jeune roi, pour unir ce royaume à celui d'Italie, et former un immense royaume. Il épouse Berthe, la veuve de Rodolphe II, et prend sous sa protection sa fille Adélaïde, qui est fiancée à son fils Lothaire. 

Mais Othon Ier intervient dans le royaume bourguignon et sous prétexte de servir de protecteur à Conrad, le conduit en Allemagne et le retient prisonnier dans son palais. Conrad est élevé à la cour germanique. Hugues le Noir, archi-comte dans le royaume de Bourgogne, refuse de prêter l’hommage à un roi captif.

Cette année 937, les Hongrois ravagent Lure et Besançon.  

En 939, Othon inféode le duché de Lorraine  à son fils Henri. S’appuyant sut les évêques et les abbés qu’il investit de la puissance temporelle, Othon  Ier écrase en 938-939 la révolte de son cadet Henri, le préféré de sa mère, qui a reçu le soutien actif du duc de Lorraine Giselbert et du duc de Franconie Eberhard avec une partie des nobles saxons lesquels se sont entendus avec le roi de Francie Occidentale Louis IV d’Outremer. Mais les deux ducs de Lorraine et de Franconie trouvent la mort à la bataille d’Andernach. En 942, Othon investit du duché de Lorraine le comte de Verdun.

Cette même année 942, il libère Conrad qui prend enfin la succession de son père sur le royaume de Bourgogne.

A la mort du comte de Verdun en 944, Othon investit son gendre, Conrad le Rouge, du duché de Lorraine.

Au synode d’Ingelheim en 948, Othon  se pose en arbitre des querelles du royaume de Francie occidentale entre les Robertiens et les Capétiens apportant son soutien à son beau-frère le carolingien Louis IV d’Outremer. Hugues le Grand cherche à utiliser Louis IV à sa guise et le laisse tomber aux mains des Normands après s’être fait céder Laon, dernière possession des Carolingiens en Francie occidentale.

Othon l’aide à reprendre Laon et force Hugues le Grand à reconnaître sa souveraineté en 950.

En Italie, cette même année 950 la situation est très confuse,  Bérenger d'Ivrée devenu roi d'Italie à la mort de Lothaire d’Arles persécute la veuve de celui-ci, Adélaïde de Bourgogne, sœur du roi Conrad le Pacifique. 

En septembre 951, Otton, descend en Italie. À Pavie, ou imitant symboliquement Charlemagne, il prend le titre militaire de roi des Francs et des Lombards d'Italie.

Quelques semaines plus tard, il obtient la libération d'Adélaïde et veuf depuis 946, l'épouse en secondes noces ce qui renforce le lien entre le Royaume de Bourgogne-Provence et celui de Francie Orientale. Le couple se fait sacrer à Pavie roi et reine d'Italie le 23 septembre 951. Le pape ayant refusé de les recevoir, Otton qui craint pour sa sécurité, quitte l'Italie en abandonnant son titre militaire de roi des Francs et des Lombards, mais laisse son gendre Conrad le Rouge sur place. Bérenger peut reprendre l'initiative et accapare le titre contre un engagement de vassalité. Bérenger, demeuré seul, oublie son serment et s'attaque au pape Jean XXII  qui appelle Otton à la rescousse.

Si le duché  de Lorraine, a été intégré au Royaume de Francie Orientale dès 925  son duc Conrad de Lorraine dit Conrad le Rouge accepte mal sa suzeraineté et  fait l’erreur de s’engager aux côtés du duc de Souabe. Othon Ier,  remonté  dItalie, le soumet en 953-954 et lui retire le duché de Lorraine qu'il confie à son frère Brunon de Cologne.. Cette même année 954, Louis IV d’Outremer décède et son fils Lothaire qu’il a de son épouse Gerberge de Saxe, sœur d’Othon et de Brunon  lui succède d'abord sous la tutelle d'Hugues le Grand-duc des Francs mais aussi sous celle de son oncle l'archevêque Brunon de Cologne.

Le 10 aout 955, Othon Ie défait les Hongrois à la bataille du Lechfeld près d'Augsbourg. Ses soldats l'acclament alors comme le sauveur de la chrétienté.

Le roi de Bourgogne-Provence Conrad le Pacifique épouse en 958  Mathilde, fille du roi de Francie Occidentale  Louis IV d'Outremer et surtout nièce d’Othon  Ier dont il a :

-Berthe de Bourgogne (964-1010)

-Gerberge (965-1018)

-Mathilde (964-1010)

-Rodolphe / Rudolf, futur Rodolphe III

et avec une maitresse nommée Aldiud :

-Burchard, futur archevêque de Lyon (978-1033)

 

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 Royaume de Bourgogne-Provence vers l'an Mil

 

Suite :

Chapitre  4    L’EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE   /  DIE HEILIGES RÖMISHES REICH /  SACRUM  ROMANUM  IMPERIUM  (962 à 1806)       

Maison de Saxe

OTHON LE GRAND  / OTTO  DER GROSSE (921-973)

 

 

 

 

 

 

 

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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 20:05

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Chapitre 3. DE LA RESTAURATION DE L’EMPIRE ROMAIN

                    D’OCCIDENT PAR CHARLEMAGNE  EN L’AN 800   A 

                    L’EMPIRE ROMAIN  GERMANIQUE EN L’AN  962 

Ainsi donc bien après la chute de Rome en 476,  l’idée impériale romaine survit  en Europe Occidentale tandis que l’empire lui-même continue d’exister en Europe Orientale. L’idée romaine d’empire universel continue à hanter tous les grands hommes d’Etats Européens. 

A.  De l’empire carolingien (an 800) au Partage de l’empire (an 843)

CAROLINGIENS 

.CHARLEMAGNE  /   KARL  DER  GROSSE  (742 à 814),                            empereur / kaiser de 800 à 814

Fils de Pépin le Bref, duc des Francs, élu roi en 751 selon l’usage des Francs puis deux fois sacré dont une par le pape et fait patrice des Romains en 754.   A la mort de son père en 768, Charlemagne devient :

.Roi de Neustrie, Austrasie et Aquitaine occidentale

 puis à la mort de son frère Carloman en 771,

.Roi de Bourgogne, de Provence, de Septimanie et Aquitaine Orientale

Enfin en 774,

.Roi des Lombards et Patrice de Rome.

Alors qu’accusé d’adultère et de parjures, malmené le pape Léon III  a dû appeler au secours Charlemagne qui lui a imposé un humiliant  serment d’innocence, il prend en quelque sorte sa revanche en couronnant Charlemagne à Rome le 25 décembre 800 alors que le titre d’empereur d’Occident était considéré vacant depuis trois ans. En effet, il profite que Charlemagne est agenouillé devant l’hôtel pour le couronner alors qu’à Constantinople c’est selon la tradition romaine l’acclamation qui précède le couronnement et donne sa légitimité au futur empereur. Ainsi déjà, volontairement ou involontairement, il institue en Occident le principe que c’est le pape qui fait l’empereur et non l’empereur qui fait le pape c'est-à-dire celui de la suprématie de l’Eglise.

Après avoir restauré l’Empire d’Occident, Charlemagne cherche à faire reconnaître sa légitimité d’empereur d’Occident par l’empereur romain d’Orient de Constantinople.   En effet après avoir remplacé son titre de patrice de l’empire romain qui le place théoriquement comme Odoacre, Théodoric et Clovis avant lui sous l’autorité théorique de l’empereur romain d’orient par celui d’empereur d’occident  (il n’utilisera d’ailleurs jamais le titre d’empereur romain d’occident mais seulement d’empereur  d’occident) il cherche à en obtenir la reconnaissance par l’empereur romain de Constantinople sans laquelle ce titre reste dépourvu de toute valeur juridique. Plus encore, en 802, des ambassadeurs de Charlemagne et du pape se rendent à Constantinople offrir le mariage à l’impératrice Irène, mariage qui ne peut avoir lieu car celle-ci est détrônée. Son titre d’empereur ne lui est reconnu qu’en 812  après une longue période d’opposition par l’empereur romain d’orient Michel Ier. En effet Charlemagne ayant conquis les possessions d’Istrie et de Dalmatie de l’empereur romain d’orient, celui-ci accepte contre leur restitution  de lui reconnaître officiellement sa qualité impériale en le faisant saluer basileus  par ses ambassadeurs à Aix la Chapelle (depuis 629, les empereurs romains d’orient ont remplacé leur titre d’imperator par celui de basileus). Dès lors il y a  deux empereurs en droit et non plus simplement en fait. Charlemagne n’est toutefois reconnu que comme empereur d’Occident et non comme empereur romain, titre réservé au seul empereur de Constantinople ; d’ailleurs Charlemagne évite toujours de se donner le titre d’empereur romain   car Michel Ier  continue de considérer qu’il est le seul empereur romain de tout le territoire autrefois occupé par l’empire, Charlemagne n’étant empereur que de la seule partie qui relevait autrefois de Rome. Alors que l’aigle bicéphale représentait les deux capitales de l’empire Rome et Constantinople, Charlemagne n’adopte sur ses drapeaux que le demi-aigle monocéphale, reconnaissant qu’il n’est qu’à la tête de l’empire romain d’Occident, partie d’un empire romain à la tête duquel se trouve toujours symboliquement l’empereur romain d’orient.

.LOUIS Ier LE PIEUX OU LE DEBONNAIRE / LUDWIG DER FROMME (778 à 840),  empereur / kaiser  de 814 à 840 

Fils de Charlemagne, associé à l’empire en 813, il lui succède en 814.

Pour maintenir la cohésion de l’empire, il veut dès 817 éviter la division de l’empire en  réglant le problème de sa succession par l’ordinatio imperii : tout en accordant des royaumes à ses deux  fils cadets : à Pépin l’Aquitaine et les marches pyrénéennes, à Louis la Francie la Bavière.

Il les subordonne à l'ainé Lothaire qu'il associe à l'empire puis il obtient en 824 un droit de contrôle sur les élections pontificales qui renforce le pouvoir impérial.

Mais il se remarie ave Judith, fille de Guelfe de Bavière, qui lui donne un quatrième fils, le futur Charles le Chauve qu'il veut apanager ce qui l'oblige à revenir sur le premier partage.

En 829, par un édit impérial, il lui attribue l'Alsace, l'Alémanie et la Rhétie ce qui suscite la révolte de ses trois premiers fils qui s'emparent de lui et le font déposer par l'archevêque de Reims en 833. Rétabli en 835 à Metz par Pépin et Louis, jaloux de leur frère Lothaire, il décède en 840 laissant l'empire divisé.

 

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B. Du partage de l’empire carolingien (an 843)
 à son premier démembrement en royaumes autonomes  (an 870)

 

.LOTHAIRE  Ier / LOTHAR  I  (795 à 855),                                                                     empereur/ kaiser de 840 à 855 

Roi de Bavière en 815 puis roi d’Italie en 822, il est couronné empereur en 823.

Sous le règne de son père Louis le Pieux contre lequel, on l’a vu il se révolte en 830 avec ses frères Pépin et Louis lorsque son père veut apanager leur demi-frère Charles. Son frère Pépin décède en 838 ; Lothaire  succède à son père à sa mort en 840 mais voit ses deux frères Louis et Charles s’allier contre lui et lui infliger la défaite de Fontaine en 841 puis lui imposer le traité de Verdun d’aout 843. Ce traité va déterminer tout l’avenir des relations entre le futur Royaume de France/Frankreich  et l’Empire/Reich. L’empire franc carolingien est divisé en trois  entre les trois petits-fils de Charlemagne : 

. Royaume de Francie Occidentale / Westfranken Koenig à l’ouest de la Meuse,  de la Saône et du Rhône est  attribué à  Charles le Chauve  (qui parvient à chasser son neveu Pépin II des possessions héritées de son père Pépin mais que son père Louis le Débonnaire lui a attribuées) détaché de fait de l’empire.

. Royaume de Francia media, la partie médiane comprise entre la limite de la Francie occidentale définie par l’Escaut,  la Meuse, la Saône et le Rhône à l’Ouest  et la limite de la Francie orientale à l’Est définie par le Rhin, l’Aar  et la Reuss(en Suisse), partie qui nous intéresse plus particulièrement, est attribuée à Lothaire qui a le titre impérial et sa résidence impériale d’Aix la Chapelle. Elle comprend tout ce qui deviendra : la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg, la Suisse Occidentale à  l’est  de l’Aar et de la Reuss. la Rive gauche allemande du Rhin avec Trèves, toutes les terres impériales intégrées

progressivement à la France telles la Flandre, l’Artois, le Cambrésis,  le Luxembourg français, la Lorraine, l’Alsace, la Franche Comté, la Dombes, la Bresse, le Bugey,  le Valromey, le Pays de Gex, le Forez, la Savoie, le Lyonnais, le Vivarais, le Dauphiné, le Viennois, le Valentinois, la Provence dont Avignon, Orange et Nice et le Royaume d’Italie/ Royaume des Lombards comprenant toute l’Italie du Nord   sauf  Venise.

 .Royaume de Francie Orientale / Ostfrankenreich attribué à Louis le Germanique avec ses 4 duchés historiques de Franconie  (berceau des Francs), de Souabe  comprenant l’Alsace), de Bavière et de Saxe.

 

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Peu avant la mort en 855 de l’empereur Lothaire Ier, par le traité de Prum ses 3 fils se partagent son Royaume :

.le Royaume d’Italie est attribué à l’ainé Louis II qui lui succédera comme empereur

.Lothaire II a les 2 duchés entre la Meuse et le Rhin : le duché de Basse Lorraine qui comprend encore tout ce qui deviendra la  Belgique sans le comté de Flandre et les Pays Bas et une partie de la future rive gauche allemande du Rhin avec Aix la Chapelle et Cologne et le duché de Haute Lorraine qui comprend le Luxembourg, une partie de la future rive gauche du Rhin avec Trèves ainsi que ce qui restera de ce duché lorsqu’il sera incorporé à la France dont il devient roi. C’est son royaume qu’on appellera le Royaume de Lotharingie. Mais il n’a aucun fils de sa femme légitime mais seulement de sa concubine Walrade, dénommé Hugues qui est donc son seul héritier. Il épouse sa concubine ce qui provoque bien évidemment une crise majeure.

.le troisième Charles de Provence, beau-frère du roi Charles le Chauve a la partie de la Bourgogne comprenant le comté du Viennois, le comté de  Maurienne  et le duché de Lyon, et la  Provence.

Alors que Charlemagne récupérait les terres données à la mort du bénéficiaire, et pouvait donc ensuite les redistribuer, ses petit-fils Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique  les donnent à titre héréditaire ce qui les prive du moyen de s’attacher la fidélité des héritiers de leurs vassaux.   

C. du démembrement de l’empire (an 855) à sa disparition (an 924)                   

LOUIS II / LUDWIG II (822 à 875),                                                                   empereur / kaiser de 855 à 875 

Fils ainé de l’empereur Lothaire Ier, roi d’Italie en 844, associé à l’empire en 844,  succède à son père comme empereur en 855.  Il n’a qu’une sœur

Hermengarde qui épouse Boson.

Charles le Chauve ne se contente pas d’être roi de Francie Occidentale. Dès 861, il fait une tentative de s’emparer du royaume de Provence dont son neveu Charles de Provence est roi depuis six ans mais doit battre en retraite. A la mort de Charles de Provence en 863, c’est son frère Lothaire II, roi de Lorraine qui reçoit  la plus grande part de son héritage avec les régions de Lyon, de Vienne, Grenoble, Uzès et Arles. A la mort du roi Lothaire II en 869, ses possessions sont occupées par son oncle Charles le Chauve qui se fait alors couronner roi de Lotharingie à Metz le 9 septembre 869. Mais cette acquisition est contestée par Louis le Germanique, son autre oncle, et Louis II le Jeune, frère et héritier de Lothaire II. Ce dernier, occupé au sud de l'Italie à combattre les Sarrazins, ne peut faire valoir ses droits, et les deux oncles s'entendent en août 870 par le traité de Meersen pour partager la Lotharingie :

. Louis le Germanique qui règne sur la Francie Orientale reçoit la partie orientale de la Lotharingie avec la Frise, Aix la Chapelle, Stavelot, la Lorraine avec Metz et l’Alsace avec Strasbourg et Bâle. Il y reconnait de 872 à 875 la souveraineté nominale de l’empereur Louis II.

. Charles le Chauve qui règne sur la Francie Occidentale conserve la partie occidentale de la Lotharingie avec Liège, Visé et Maastricht ainsi que Verdun et Toul, Besançon, Lyon, Vienne et toute la rive droite du Rhône attribuée par l’empereur Lothaire Ier à son fils Lothaire II.

La Francie occidentale de Charles le Chauve (future France) et la Francie orientale de Louis le Germanique (future Allemagne) ont désormais une frontière commune qui suit à peu près les cours de la Moselle et de la Meuse.

Ce traité de 870 est la source des conflits futurs qui opposeront le royaume de France, héritier de celui de Francie occidentale et le royaume de Germanie, héritier de celui de Francie orientale pour s’arracher les dépouilles du royaume de Francie Médiane ou Lotharingie. L’empereur Louis II meurt à l’été 875 sans enfant pour lui succéder.

.CHARLES II   LE  CHAUVE / KARL   DER  KAHLE  (823 à 877),            empereur / kaiser  de 875 à 877

A l’élection impériale  par les grands de l’empire de 875, Charles le Chauve bat son frère Louis le Germanique puis est sacré empereur à Rome le même jour que son grand père Charlemagne, 75 ans après lui le 25 décembre 875. Il se considère comme un empereur romain et franc à tel point que sur ses bulles est écrit « Renovatio imperii romani et Francorum ». Il lui est attribué comme empereur le nom de Charles II  (tous les empereurs prénommés Charles se verront  décomptés à partir de Charlemagne, Charles Ier).

Son frère Louis le Germanique décède un an plus tard en août ; ses possessions sont partagées entre ses trois fils : Louis le Jeune hérite alors de la partie orientale de la Lotharingie avec la Saxe, la Franconie, la Thuringe et la Frise.

Charles le Chauve s’empresse de pénétrer en Lorraine mais Louis III, son neveu, fils cadet du Germanique taille en pièce son armée impériale en octobre à Andernach et il doit battre en retraite.

Appelé au début de 877 par le pape pour défendre Rome contre les musulmans, Charles se rend en Italie à l’été de cette année. Mais ce n’est pas les musulmans qu’il doit combattre mais Carloman, son deuxième neveu, ainé de Louis le  Germanique qui est devenu roi d’Italie à la mort de son père. En fait Charles ne règne plus vraiment que sur son seul royaume de Francie occidentale. A son retour d’Italie, il meurt en Maurienne le 6 octobre 877.  La partie occidentale de la Lotharingie, passe alors à son fils Louis le Bègue, puis en 879  à ses fils Louis III et Carloman.

Suite :                                                          

1. Création du deuxième Royaume de Provence ou Bourgogne Cisjurane / Königreich  Provence  oder  Burgund Cisjuranien  en 879

CHARLES III LE GROS /  CHARLES DER DICKE  (830-888)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 16:48

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Chapitre 2       DE LA CHUTE  DE LA PARTIE OCCIDENTALE  DE

                         L’EMPIRE  EN 476  A  LA RESTAURATION  DE

                         L’EMPIRE  EN  L’AN 800

L’empereur Zénon, alarmé par la puissance grandissante d’Odoacre pousse  Théodoric, roi des Ostrogoths,  à se jeter sur l’Italie en 489 ( Théodoric a été élevé comme otage à Constantinople dès l’âge de 7 ans, il parle couramment le grec et le latin ; après avoir passé quinze ans  après la mort de son père à combattre Zénon, il a contribué à le rétablir sur le trône et celui-ci l’a récompensé en le nommant patrice , consul puis magister militum ). Odoacre, forcé à capituler après trois ans de siège devant Ravenne,  est assassiné par Théodoric en 494.

En 498, l’empereur Anastase qui a succédé à Zénon renvoie à Théodoric les emblèmes impériaux. Devenu maitre de l’Italie à laquelle il a joint la Rhétie, la Norique, la Pannonie et l’Illyrie, Théodoric se révèle comme le plus grand des chefs germains. Véritable préfiguration de Charlemagne, il entreprend une véritable renaissance de l’Empire romain d’Occident par l’harmonie des Goths et des Romains. S’entourant d’une cour toute impériale, il s’applique à faire revivre les anciens cadres de Rome, rétablit le Sénat, les fonctionnaires, le préfet du prétoire, et partage également les responsabilités entre germains et romains, n’hésitant pas à rappeler comme ministres et conseillers des grands lettrés de cette époque, Cassiodore,  Boèce, Symmaque. Sous son règne de 33 ans, l’Italie retrouve une prospérité oubliée depuis plus d’un siècle. Ravenne dont il fait sa capitale, se couvre de monuments d’inspiration byzantine.  Il tente même d’exercer son hégémonie sur les autres chefs germains en mariant ses filles à des princes wisigoths ou burgondes et épouse lui-même la sœur de Clovis, roi des Francs. Ce dernier  apparaît dans l’histoire vers 481. Il est le fils de Childéric qui se veut général romain et en porte le costume. En se faisant baptisé, il s’attire la sympathie des évêques et surtout de l’empereur Anastase qui lui remet à Tour en 510 les titres de patrice et de consul de l’empire romain le plaçant théoriquement sous son autorité hiérarchique. 

Chapitre 3. DE LA RESTAURATION DE L’EMPIRE ROMAIN

                    D’OCCIDENT PAR CHARLEMAGNE  EN L’AN 800   A 

                    L’EMPIRE ROMAIN  GERMANIQUE EN L’AN  962

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 11:44

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                                          H I S T O I R E

 

                                                              DE   LA    

                   

                                                         F R A N C E  

                             

                                                                   DU  

                                             

                       S A I N T    E M P I R E   ROMAIN   GERMANIQUE

    

                                                                  OU 

                 F R A N C I E  M E D I A N E -  L O T H A R I N G I E                                             

                                                                                       

(Histoire des relations entre les Allemagnes, l’Autriche  et  la France ou de l’Histoire souvent ignorée de la rivalité entre rois de France/Frankreich et empereurs du Saint Empire Romain Germanique/ Ier Reich)

 

AVERTISSEMENT  

Le lecteur constatera dans le titre III que pour chaque ancien territoire du Saint  Empire, il est distingué chaque fois que possible les noms des titulaires du pouvoir temporel : princes, ducs, comtes  laïques, archevêques, évêques et abbés et villes libres impériales étant précisé que le développement des franchises octroyées à partir du XIII° par les nobles laïques ou religieux a permis l’essor  de Communes Bourgeoisiales plus ou moins autonomes qui ont joué de la rivalité entre ces derniers voire entre ces derniers et leur empereur pour accroitre leur pouvoir et acquérir le statut de Ville Libre Impériale autonome dépendant directement de lui avec rang à la Diète Impériale.

Ce dernier phénomène qui aurait pu se produire dans le Sud-est avec des Communes Bourgeoises importantes par exemple comme Lyon, Grenoble… ne s’est pas produit  du fait de leur sortie de l’Empire et leur entrée progressive dans le giron du Royaume de France qui, du fait du renforcement constant  du pouvoir royal, n’a pas permis l’émergence d’un statut de Ville Libre Royale à l’instar de celui de Ville Libre Impériale détenu par exemple par les villes de Strasbourg, Mulhouse, Colmar ou Besançon. En effet même la Commune Bourgeoise de Paris n’a jamais historiquement connu la forme d’autonomie accordée par l’Empire à ses Villes Libres Impériales.

Par ailleurs l’énumération sans autre précision et qui peut paraitre fastidieuse des noms des personnages ayant détenu le pouvoir temporel est cependant nécessaire pour comprendre, le plus souvent, simplement à partir de leur nom,  le lien de famille ou de sujétion de ceux-ci avec d’autres personnages de la noblesse du Saint Empire étant rappelé que jusqu’à la disparition des effets du contrat vassalique vers la fin du Moyen Age les nobles n’avaient  aucune  notion de patrie en l’absence de conscience de l’idée de nation que nous connaissons actuellement. Les rapports entre nobles ne reposaient alors que sur leurs obligations vassaliques dont ils chercheront de plus en plus à s’affranchir ave le développement des idées de la Renaissance.

Il permet de constater que pendant plusieurs siècles la noblesse impériale de l’Est et du Sud-Est de ce qui deviendra la France était peu liée, sauf au niveau de la Haute Noblesse ou en frontière de l’Empire et du Royaume de France, avec la noblesse de ce dernier.

INTRODUCTION 

En disant il y a quelques années, à propos des conceptions fédéralistes de l’Allemagne pour l’Europe, « elle ne va pas nous refaire le Saint Empire Romain Germanique », l’ancien ministre de l’intérieur français monsieur Chevènement a rappelé aux Français l’existence de cet Etat dont ont fait partie pendant plusieurs siècles non seulement tous les cantons de la moitié occidentale de la Suisse mais également toute la partie est de la France, située à l’est de la Meuse, de la Saône et du Rhône c'est-à-dire la Flandre, le Hainaut, le Cambrésis, le Luxembourg, la Lorraine, l’Alsace, la Franche Comté, la Bresse, le Pays de Gex, le Bugey,   le Valromey, les Dombes, le Forez, le Lyonnais, la Savoie, le Dauphiné,  le Viennois, le Valentinois, le Vivarais, Nice et la Provence sans compter le comté du Charolais.

Ce rappel n’a pourtant pas du évoquer beaucoup de choses dans l’esprit des Français originaires de ces régions aujourd’hui françaises qui ignorent pour la plus grande partie d’entre eux, parce que on le leur a volontairement caché, que les territoires oû sont nés leurs ancêtres ont fait partie pendant plusieurs siècles du Saint Empire Romain Germanique et que les princes-évêques , les ducs, les comtes et les abbés qui y régnaient appartenaient à la noblesse de ce Saint Empire et donc avait pour suzerain les empereurs dont les rois de France ont été souvent les ennemis.

En effet le souci d’inventer une histoire nationale fait que l’on ne trouve qu’une brève évocation de ce Saint Empire Romain Germanique dans les manuels scolaires d’histoire de France laquelle a pour résultat de faire ignorer sciemment à une grande partie d’entre eux que le souverain de leurs ancêtres était par exemple l’empereur Charles Quint (arrière-petit fils du duc de Bourgogne Charles le Téméraire) et non le roi François Ier ( fils de Louise de Savoie) ou que ce souverain a été beaucoup plus longtemps un Habsbourg qu’un Capétien ou un Bourbon, et un « Bourbon » qui comme Louis XIV était à moitié Habsbourg par sa mère Anne d’Autriche. Or il n’est pourtant pas contestable par exemple que les Hohenstaufen et non les Capétiens ont régné pendant plusieurs siècles directement comme comtes de Bourgognes sur la Franche Comté et comme ducs de Souabe puis Landgrafs sur l’Alsace et indirectement comme rois de Germanie et de Bourgogne-Provence ainsi qu’empereurs sur ces territoires ni que les Habsbourg et non les Bourbon ont régné également directement plusieurs siècles comme comtes de Bourgogne sur la Franche Comté, comme Landgraf (comte) sur la Haute Alsace et comme ducs sur la Lorraine et indirectement comme rois de Bourgogne-Provence et de Germanie ainsi qu’empereurs sur ces mêmes territoires ; de même qu’il n’est pas contestable que comme rois de Bourgogne-Provence et empereurs les Ottoniens, les Saliens, les Hohenstaufen, les Habsbourg, les Luxembourg ont régné sur la Savoie dont la Bresse, le Bugey, le Valromey, le Pays de Gex , et sur le Lyonnais, le Dauphiné, le Valentinois, le Viennois et la Provence.

A quel étudiant de France fait-on observer par exemple que ? :

1. la numérotation des rois de France et des empereurs romains germaniques prénommés Charles se compte après les empereurs Charlemagne, Charles II le Chauve, Charles III le Gros de sorte qu’après ce dernier le premier roi de France à se prénommer Charles est Charles IV le Bel puis ensuite Charles V le Sage alors que le premier empereur est Charles IV de Luxembourg puis ensuite Charles V de Habsbourg dit Charles Quint ; 

2. la Lorraine (Lothringen), la Bourgogne, la Savoie dénommaient des territoires beaucoup plus vastes appartenant à l’empire romain germanique que les seuls duchés de Lorraine, de Bourgogne et de Savoie qui ont été intégrés au Royaume de France ou au Second Empire napoléonien ? 

Encore moins trouve-t-on dans ces manuels d’informations, d’explications sur les raisons de l’appartenance au Saint Empire Romain Germanique de ces régions qui en ont pourtant pour la plupart fait partie plus longtemps qu’elles n’ont appartenu au Royaume de France.

N’étant nullement historien de formation mais passionné, dans un sens politique,

d’histoire européenne, je me suis efforcé comme européen convaincu à reconstituer cette histoire pour la période antérieure à l’apparition de l’idée de nation  c'est-à-dire de l’origine d’une certaine identité régionale jusqu’à la fin du
XVIII ième siècle.

J’espère ainsi contribuer à la formation d’une vision plus objective des relations entre la France, l’Allemagne et l’Autriche.                                 

TITRE  I     L’IDEE IMPERIALE ROMAINE

Chapitre 1   DE LA NAISSANCE DE  l’EMPIRE  ROMAIN EN  27  AP.JC A LA FIN DE L’EMPIRE D’OCCIDENT  EN 476

A.  L’empire de sa création en 27 av. JC jusqu’en 357  AP. JC

En 45 avant Jésus Christ, le général Jules César adopte Octave Auguste ayant pu juger de sa valeur lors de la campagne menée en Espagne contre le fils de Pompée. Il veille de près à l’éducation du jeune homme. En 27 avant J.C, le Sénat de Rome réunit entre ses mains les différents  « imperium ». C’est le premier empereur romain !

Un empire qui comptera dans sa plus grande expansion un territoire de 5000 kms de long sur 3000 kms de large, environ 60 millions de citoyens, avec une capitale Rome d’ 1 million d’habitants.

Par l’édit de l’année 212 AP. JC de l’empereur Caracalla, né à Lyon,  la citoyenneté romaine est accordée à tous les habitants de l’empire  confondant juridiquement Romains, Latins et Provinciaux.

En 330, l’empereur Constantin fonde Constantinople (Roma Nova) sur les ruines de l’ancienne cité grecque de Byzance.

B. Des premières invasions germaniques à la germanisation de la partie occidentale de l’empire et à la chute de cette partie occidentale en 476.

Les premiers assauts des tribus germaniques contre le monde romain remontent au début du deuxième siècle avant Jésus-Christ mais avaient toujours pu être repoussés.

Dès 241-242, les Francs divisés en Francs ripuaires et Francs saliens essayent de  pénétrer dans l’empire dans la région de Mayence mais ils sont repoussés par l’empereur Aurélien ; autre peuple germanique du groupe des Ostrogoths émigrent à partir de ce IIIème siècle vers le Main.                                                           

En 358, l’empereur Julien, bien que vainqueur des Alamans, doit reconnaitre l’installation des Francs Saliens entre la Meuse et l’Escaut et leur accorde le statut de fédérés : c’est le début de la romanisation des Francs.                                                         

Stilicon, né en 359, fils d’un officier vandale au service de l’empereur Valens devient général romain et épouse Seréna, nièce de l’empereur Théodose.

A la mort de ce dernier, Sitiricon devient tuteur de son fils Honorius, empereur à Rome de la partie occidentale de l’empire  (Arcadius, frère d’Honorius est empereur à Constantinople de la partie orientale) puis il marie sa fille Marie à Honorius. Bien que de race germanique, Stiricon est sans doute à l’époque le seul homme d’état qui croit encore à l’empire qu’il défend à l’aide de troupes majoritairement issues de tribus germaniques tels que les Wisigoths et les Alains contre d’autres tribus germaniques telles que les Ostrogoths .

A l’est de l’empire, ces Ostrogoths qui font partie avec les Wisigoths  de la famille germanique des Goths, doivent affronter les Huns en 372, en deviennent les vassaux. En 376, les Wisigoths s’installent dans l’empire romain avec l’autorisation de l’empereur Valence ; deux ans plus tard à la bataille d’Andrinople, les Goths écrasent l’armée romaine. L’empereur Théodose les installe en Mésie et en Thrace en 382. Alaric prend le titre de roi des Wisigoths et envahit les Balkans et le Péloponnèse à la suite de quoi il devient Magister Militum per Illyricum.

Le partage de l’empire en deux parties occidentales et orientales en 395 par l’empereur Théodose ne met pas fin à l’unité de l’empire.                                                              

L’année 406 est celle de la grande poussée germanique avec le franchissement du Rhin par de nombreuses tribus. Francs ripuaires, Burgondes, Vandales franchissent partout les frontières de l’empire.

Au début de ce Véme siècle les Burgondes, autre peuple germanique du groupe des Ostrogoths, constituent un royaume étendu sur la rive gauche du Rhin avec Worms pour capitale.

N’ayant pas pu notamment éviter l’invasion des Vandales en Gaule et l’armée s’inquiétant de le voir recruter un nombre croissant de mercenaires germains, l’empereur Honorius  laisse massacrer Stiricon en 408.Trois mois après sa mort, les Ostrogoths d’Alaric sont aux portes de Rome.

Dès 413, les Francs Ripuaires s’installent sur la rive droite du Rhin dans la région de Cologne. 

En 437, le royaume burgonde est détruit par les Huns. Les 80 000  Burgondes  envahissent alors la Belgique ou ils sont battus par Aetius, un germain, généralissime romain dans les Gaules, qui concède en 443 aux environs de 30 000 survivants un territoire comprenant approximativement celui de l’actuelle Bourgogne, de la Franche Comté, de la Bresse, de la Savoie et du Lyonnais et de la moitié occidentale de la Suisse.

En 451, Aetius,  avec l’aide des troupes fédérées franques, burgondes et wisigoths bat les Huns aux champs catalauniques ou Attila est tué. A la bataille de Nedao, trois ans plus tard, les Ostrogoths se défont du joug hun puis obtiennent de l’empire de s’installer en Pannonie (Hongrie) à condition d’accepter la défense de la partie orientale de l’empire.

En  456, le chef des Burgondes, Gondioc est promu par l’empereur Magister Militum Gallarium c'est-à-dire chef de l’armée des Gaules exerçant l’imperium, pouvoirs civils et militaires sur toutes les provinces des Gaules à l’exception de celles occupées par les Wisigoths. Il s’installe alors à Lyon ou il gouverne en principe au nom de l’empereur et se crée un royaume qui va du Rhin à la Méditerranée occupant même Arles, préfecture des Gaules.

Hilpéric Ier, son frère, qui règne à Genève comme roi secondaire selon leur tradition, lui succède à sa mort comme roi unique des Burgondes.

                                                        images

A sa mort, ce sont ses deux neveux qui lui succède, Gondebaud, qui devient Magister Militum et roi principal à Lyon, tandis que son frère Godégisel règne comme roi secondaire à Genève. Or Gondebaud est le neveu de Ricimer, un autre germain de la tribu des Suèves, petit-fils par sa mère du roi wisigoth Walla, devenu général romain puis patrice et enfin consul en 459 qui règne tout puissant à Rome d’où il gouverne l’Italie. Gondebaud parle, lit et écrit le latin et comprend le grec. A vingt ans, il a commandé à Rome  la garde burgonde de son oncle, participe à la déposition de l’empereur Anthelmus et à la nomination du suivant Olybrius. Quand Ricimer meurt, l’empereur nomme Gondebaud patrice et meurt peu après. Gondebaud est maitre de l’empire, il nomme un nouvel empereur et rentre  dans son royaume.

Odoacre, né vers 433 à Ravenne de la tribu germanique des Skires, fils d’un dignitaire à la Cour d’Attila, entre lui-aussi  au service des romains  après la destruction de sa tribu par les Ostrogoths et devient  un des chefs de la garde germanique de l’empereur. Il participe à la révolution qui porte au pouvoir Oreste  et place sur le trône impérial en 475 le jeune fils de celui-ci Romulus Augustule. Mais ses soldats germains n’ayant pas obtenu les terres qui leur avaient été promises, il prend la tête d’une nouvelle révolte, bat Oreste dépose l’empereur Romulus Augustule et renvoie les emblèmes impériaux à l’empereur d’Orient Zénon qui le déclare Magister Militum per Italiam en 476. Loin donc d’attenter dans son esprit au pouvoir impérial, il veut au contraire, par ce geste, signifier le rétablissement de l’unité de l’empire sous l’autorité du seul empereur Zénon marquant ainsi la fin de l’empire romain d’occident crée en 395.                                                                                                                                                           

Chapitre 2       DE LA CHUTE  DE LA PARTIE OCCIDENTALE  DE

                         L’EMPIRE  EN 476  A  LA RESTAURATION  DE

                         L’EMPIRE  EN  L’AN 800                                                            

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 13:15

 

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Au moment où commence à se négocier la fusion des deux Bourgogne ( duché et comté de Bourgogne dit Franche Comté) celle des deux Normandie ( Basse et Haute) que la Bretagne peut encore espérer récupérer sa capitale Nantes, que la Lorraine semble accepter son union avec l’Alsace, que la Corse garde son statut, la Savoie risque  fort d’être, par la médiocrité de ses élus depuis deux cent ans, noyée dans une future Région Rhône-Alpes Auvergne de plus de 500 kms de largeur alors qu’elle se sent déjà bien mal à l’aise dans la Région Rhône Alpes actuelle.

Outre le fait que les élus régionaux Savoyards devront probablement se rendre à une assemblée régionale qui se tiendra alternativement à Lyon ou à Clermont Ferrand, la suppression des deux départements savoyards, l’augmentation de la taille des Intercommunalités  éloignera les savoyards des Centres de décision proches avec lesquels ils ont le sentiment de pouvoir discuter entre eux alors que rien dans la mentalité d’un savoyard ne le rapproche d’un Lyonnais.

Et  le combat d’arrière-garde des conseils généraux de Savoie et de Haute Savoie n’y changera rien en raison de la vassalité pour ne pas dire couardise de leurs élus.

Demain, faute de clairvoyance de ceux-ci, ce sont toutes ces administrations de proximité qui laissaient croire aux Savoyards qu’ils continuaient un peu à décider de leurs affaires qui vont disparaitre : l’Université de Savoie regroupée ou fusionnée avec ….., la Cour d’Appel de Chambéry supprimée et remplacée à terme par une seule Cour d’Appel régionale, les Conseils Généraux  mais aussi logiquement les Sous-préfectures, les Chambres de Commerce et bon nombre d’ autres Administration implantées dans les petites villes sous le prétexte d’économies évaluées à priori sans qu’aucune étude sérieuse chiffrées préalables ne soient produites.

Les Savoyards, depuis l’Annexion, se sont montrés, tout compte fait de trop bons français et ont été bien mal récompensés. Bon nombre d’autres Français ont été bien mieux traités tels par exemple les Limousins qui, mis à part l’Alsace, les Corses ou les Français d’Outre Mer ont eu droit à une Région, alors qu’ils sont moins nombreux que les habitants des deux départements savoyards et disposent d’un PIB bien inférieur.

Sauf à manifester sans délai leur refus dans la rue de la Réforme territoriale actuelle, comme le font les Bretons, les Indépendantistes ou simplement Autonomistes savoyards n’auront plus qu’à ranger définitivement leurs drapeaux dans leurs greniers et admettre qu’ils n’ont pas été capables de mener depuis 40 ans   un combat sérieux pour le maintien de l’identité savoyarde.

La Savoie aura définitivement cessé d’exister 1000 ans environ après la naissance de la Maison de Savoie !

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 13:55

 

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 14:15

 

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Alors que le projet de réforme territoriale française entre dans sa phase parlementaire, il convient de prendre la peine, au-delà de l’importance incontestable du facteur identitaire, d’examiner les critères d’importance de la population et de superficie des territoires  des Régions françaises avant de décider que le critère technocratique français selon lequel «  Big is Beautiful » est pertinent.

On relèvera tout d’abord qu’au sein de l’Union Européenne,  12  des 28 Etats membres ont  une population inférieure à celles des Régions  Iles des France et  Rhône-Alpes.

A savoir :

 

      Etats Membres                                         Population  

                                                                     ( chiffres arrondis)

      Danemark                                                     5.6                     

      Slovaquie                                                      5.5

      Irlande                                                           4.9

      Croatie                                                           4.5

      Slovaquie                                                       5.5

      Lituanie                                                         3.5

      Lettonie                                                         2.2

      Slovénie                                                        2

      Estonie                                                          1.25

      Chypre                                                          1.2

      Luxembourg                                                  0.5

      Malte                                                             0.4     

 

On relèvera également que ces deux régions françaises ont une population supérieure à 3 régions européennes qui aspirent à devenir indépendantes des Etats Membres auxquels elles appartiennent :

      

      

       Catalogne                                                     6

       Ecosse                                                   5      

       Flandre                                                         6.2               

 

 

        Régions françaises                                      Population                     Superficie

         (continentales)                                           ( en millions)                   ( en km2)

      

        Iles de France                                                12                                      12 000

        Rhône-Alpes                                                    6                                     43 000

        Provence-Côte d’Azur                                     5                                     31 000

        Nord-Pas de Calais                                          4                                     12 500

        Pays de la Loire                                               3,5                                   32 000

        Aquitaine                                                         3.2                                   41 000

         Midi-Pyrénées                                                  2.8                                  45 000  

        Languedoc-Roussillon                                     2.6                                   27 000

        Centre                                                               2.5                                  39 000

        Lorraine                                                            2.5                                  23 500

        Picardie                                                            1.9                                   19 000

        Alsace                                                              1.9                                     8 000

        Haute Normandie                                             1.8                                   12 000

        Poitou Charente                                                1.7                                   26 000

        Bourgogne                                                        1.6                                   31 500

        Basse Normandie                                             1.5                                   17 500

        Champagne Ardenne                                        1.3                                   25 500

        Auvergne                                                           1.3                                  26 000

        Franche Comté                                                  1.2                                  16 000

        Limousin                                                           0.75                                17 000

 

      

     

 

          Länder allemands

 

           Rhénanie du Nord- Westphalie                       18                                       34 000

           Bavière                                                             12.5                                   70 500

            Bade-Wurtemberg                                            11                                      36 000

            Basse-Saxe                                                        8                                       48 000

            Hesse                                                               6                                        21 000

            Saxe                                                                 4.2                                    18 500

            Rhénanie-Palatinat                                          4                                        20 000  

            Berlin, Ville-Etat                                             3.5                                          900

            Schleswig-Holstein                                         2.9                                     16 000

            Brandebourg                                                    2.5                                     29 500

            Saxe-Anhalt                                                     2.5                                     20 500

            Thuringe                                                          2.4                                      16 000

            Hambourg, Ville-Etat                                      1.8                                          750

            Mecklembourg-Poméranie Orient.                  1.7                                     23 000

            Sarre                                                                 1.1                                       2 500

            Brême, Bremerhaven                                       0.7                                          400

 

Alors que le gouvernement français prétend souvent vouloir « rattraper »  le modèle allemand en ce qui concerne la taille pertinente des régions, force est de constater que les Länder allemands sont de tailles très variées très proches de la variété que l’on retrouve dans la taille des Etats Membres eux-mêmes, seuls 4 sur 16 dépassant celle de Rhône-Alpes et 2 celle de l’Ile de France. De même les 17 Communautés espagnoles ont des populations qui varient entre près de 8 millions pour la plus peuplée l'Andalousie et moins de 0.5 millions pour la plus petite dont 4 avec moins de 1 million. De même également les 20 Régions italiennes après réforme comptent entre 9,5  millions d'habitants pour la plus grande la Lombardie et encore moins de 0.5 million pour la plus petite avec 5 régions de moins de 1 million.

En fait l’on constate dans l'Union Européenne à partir de ces statistiques que quel que soit son statut actuel, l’Etat Membre, la Région-Länder,, Ville-Etat,  type moyen se situe entre  2 millions  à  3 millions d’habitants ce qui correspondrait en France au regroupement de 3 à 6  départements et non à la constitution d’Hyper régions telle que par exemple Rhône-Alpes +Auvergne regroupant     12 départements  et totalisant  7.3 millions d’habitants sans atteindre pour autant l’objectif affiché de la Bavière ou du Bade-Wurtemberg qui constituent  2 des 4  Etats de taille exceptionnelle sur les 16 que  comptent l’Allemagne Fédérale.

Si l’objectif de regrouper Basse et Haute Normandie, Bourgogne et Franche Comté (ex-comté de Bourgogne) Picardie avec Nord-Pas de Calais, Loire Atlantique avec la Bretagne peut donc paraitre pertinent, tout le reste apparait comme une nouvelle réforme de technocrates jacobins qui se moquent comme toujours de préserver aux régions françaises leur identité régionale lesquelles  ont pourtant une grande importance sur le plan économique, à l’heure pourtant ou ces mêmes technocrates crient contre les atteintes que l’Europe ferait courir aux identités nationales.

Au nom de la préservation de ces identités importantes donc  non seulement sur un plan démocratique mais également économique, peut-on refuser aux départements basques, savoyards de ne pas avoir le droit d’être des régions à part entière comme la Corse au seul motif qu’ils ne sont pas sur une Ile comme celle-ci ou les départements d’Outremer et s’agissant des Savoyards, après les avoir fondus contre le gré de la grande majorité silencieuse dans une Région Rhône Alpes, et les noyer dans une Hyper Région Rhône Alpes Auvergne ?

A tout vouloir leur faire accepter, ils finiront par penser qu’il serait un moindre mal  d’être intégrés à une région Savoie-Dauphiné-Valentinois-Nice-Provence !

Une France à 16 régions comme l’Allemagne entre 1.5 millions la plus petite et 12 comme l’Ile de France doit être un objectif plus acceptable dans le sens de la conciliation dont ont particulièrement besoin aujourd’hui les Français qui restent attachés beaucoup plus encore aujourd’hui à leur région qu’à leur département. ( On est breton avant d’être finistérien, bourguignon avant d’être côte d’orien, alsacien et pas bas-rhinois   ……). Plutôt que de demander aux Régions actuelles de fusionner, il aurait certainement été plus intelligents de demander aux départements de décider quelle nouvelle Région ils estimaient interessant de constituer entre eux.

 

 

 

 

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 13:42

 

 

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Les prochaines élections européennes vont sans doute être l’occasion de constater d’une part que les Etats Nationaux sont de plus en plus hostiles à l’Union Européenne qu’ils accusent de tous les maux alors que d'autre part les Régions de ces Etats qui aspirent à devenir indépendantes voteront majoritairement pour l’Union Européenne.

Ainsi alors qu’il faille s’attendre à ce que l’Angleterre marque son profond rejet de l’Union Européenne on peut raisonnablement s’attendre à ce que l’Ecosse qui aspire à l’indépendance du Royaume Uni vote majoritairement pour l’Union.

De même, on est en droit de penser qu’il en sera de même de la Catalogne qui veut se séparer de l’Espagne. Alors que les Espagnols attribuent bien à tort leurs difficultés à l’Union, les Catalans majoritairement marqueront vraisemblablement leur attachement à l’Europe.

Et on peut même penser qu’il en sera de même pour la Flandre.

Dès lors l’Union Européenne devra se poser la question des raisons de cet attachement plus grand des régions européennes qui aspirent à se détacher des Etats Nations que de ces derniers.

Et surtout l’Union Européenne devra bien finir par accepter de remettre en cause la règle de l’unanimité qui obligerait un Etat Régional sécessionniste à devoir quitter contre son gré l’Union Européenne et ne pouvoir la réintégrer sans l’accord de l’Etat National dont elle a fait sécession pourtant lui de plus en plus hostile à l’Union.

Cela implique que juridiquement l’Union Européenne finisse par accepter à la majorité des Etats Nations qui la composent, et non à l’unanimité, un statut des Etats Régionaux sécessionnistes différent de celui des Etats Nations tant que ceux-ci n’auront pas purement et simplement disparu par éclatement général comme l’a fait par exemple la Yougoslavie.

Si on peut difficilement admettre un processus identique à celui dont a bénéficié le Canton-Etat du Jura en Suisse qui, après sécession acceptée du Canton-Etat de Berne, a accédé directement au statut de Canton-Etat à part entière à l’égal de Berne au sein de la Confédération helvétique, car on ne voit pas l’Espagne accepter, même contre une majorité qualifiée des Etats Membres de l’Union, que la Catalogne ou le Pays Basque non seulement fassent sécession mais deviennent à ses côtés des Etats membres à part entière de l’Union, en revanche l’Union doit pouvoir admettre l’existence momentanée pour une durée de transition assez longue à déterminer un statut de l’Etat Région différent de celui de l’Etat Nation même s’il peut paraitre anormal que des Etats beaucoup plus petits que la Catalogne ou l’Ecosse comme par exemple  le Luxembourg bénéficient du statut d’Etat Nation comme l’un des membres fondateurs de l’Union.

Il serait en toute hypothése inconséquent de la part de l'Union Européenne de vouloir soumettre les Etats régions secessionistes d'un Etat nation membre qui applique de ce fait toutes ses régles au statut de candidat comme n'importe quel nouvel Etat nation qui cherche à en devenir membre.

Les Etats Régionaux qui aspirent à faire sécession des Etats Nations tout en voulant faire partie de l’Union doivent considérer que c’est le prix à payer pour leur indépendance car ils ne peuvent raisonnablement espérer le type de  divorce à l’amiable comme celui de l’ex-Tchécoslovaquie entre la Tchéquie et la Slovaquie qui leur a permis à toutes deux d’être membres à part entière de l’Union Européenne.

Car que cela plaise ou non, l’avenir de l’Union Européenne ne sera pas celui d’une Fédération d’Etats Nations mais celui d’une Fédérations d’Etats Régionaux pour la bonne et simple raison que l’Union a besoin pour survivre d’un gouvernement central fort que ne sont pas prêts d’accepter les Etats Nations au nom d’un maintien illusoire de leur prétendue souveraineté à l’heure de la mondialisation ce que seront prêts en revanche à accepter des Etats Régions plus petits.

Ainsi l’avenir de l’Union ressemblera à ce qu’était le Saint Empire Romain Germanique sans son défaut à savoir l’absence du pouvoir central fort qui l’a conduit à sa perte.

 

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 09:19

 

 

 

        

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L’Etat Français, en mal d’économies, lance à nouveau l’idée d’une réforme territoriale censée mettre fin au « millefeuilles » qui fait que l’Administration du pays, sans pouvoir prétendre et de loin qu’il est le mieux administré des pays européens comparables, est sans conteste la plus couteuse de ceux-ci.

L’idée assez simpliste est que le regroupement de régions d’une part et la suppression d’autre part des départements qui les composent devraient générer automatiquement des économies sans qu’aucune étude chiffrée ne vienne pour autant le démontrer.

Pourtant si on se fie à ce que l’on peut appeler l’échec des intercommunalités, force est de constater que les budgets des Communautés de Communes se sont développés sans que ceux des Communes qui les composent aient enregistré une quelconque diminution.

En principe la suppression pure et simple du département devrait bien en tout logique être une source d’économies incontestables même si elle n’a pas été chiffrée sans pour autant véritablement faire disparaitre totalement ce qui avait présidé à sa conception il y a deux siècles notamment l’implantation des Préfectures et des Sous-préfectures c’est-à-dire des services de l’Etat à une journée à cheval pour chaque citoyen si  les Services de la Région et ceux de l’Etat restent  distants d’un aller-retour d’une demi-journée en train ou en voiture pour le citoyen ce qui parait essentiel.

En revanche l’augmentation de la taille des régions par fusion regroupement  ne devrait pas être une source importante d’économies ( le  chiffre de 25 milliards  évalué à la « louche » par le secrétaire d’Etat en charge de la réforme apparait irréaliste) et n’apparait réellement motivée que sur la base d’une idée fausse selon laquelle les Régions devraient avoir une certaine taille pour peser sur le plan économique.

Idée  fausse qu’il est facile de prouver à partir d’exemples simples.

En effet est-ce que le Luxembourg avec ses 400 000 habitants estime avoir besoin de fusionner avec qui que ce soit ?

Est-ce que les grands réformateurs de la dernière heure parisiens  oseraient prétendre que le quart des  28  Etats de l’Union n’auraient pas la taille vitale :

Outre le Luxembourg, les 3 pays baltes, Malte, Chypre, Slovénie ?

Et puisque la référence à l’Allemagne fédérale est à la mode qu’un Länder comme la Ville-Etat d’Hambourg avec ses 1.8 millions d'habitants ne l’aurait pas non plus.

Ou encore, en dehors mais au milieu de l’Union Européenne, que la Suisse Romande avec ses moins de 2  millions d’habitants ne serait pas économiquement viable alors qu’elle prouve depuis des années le contraire et ne représente guère plus que l’ensemble de la Savoie à laquelle on conteste depuis longtemps la prétendue absence de taille critique.

En réalité la réforme que repousse depuis plus de 30 ans la France est le projet toujours raisonnable de faire des régions de  taille non pas uniforme suivant les particularités non seulement économiques et géographiques mais aussi historiques pour leur redonner une forte identité économique de 3 à 6 départements maximum, région séparée des Villes-Etats regroupant à elle seule une population de plus de 1 millions d’habitants.

Ainsi alors que la Ville-Etat de Lyon au limite pratiquement du département du Rhône appelé logiquement à disparaitre se verra progressivement atteindre le statut d’un Länder tel que celui d’Hambourg, la région Rhône-Alpes dont elle ne devrait plus logiquement être la capitale éclaterait alors en 3 régions :

1 Région Savoie-Bugey-Valromey-Gex qui pourrait regrouper les territoires des  deux départements savoyards avec tout l’Ain sans la Bresse

2.Région Dauphiné-Valentinois-Vivarais

3.Région Bresse- Forez-Beaujolais-Roannais à laquelle seraient rattachées quelques communes  du département du Rhône supprimé,  non intégrées à la Ville-Etat de Lyon.

 

Et par exemple dans la région Savoie Bugey Valromey Gex, les services de l’Etat ne seraient plus présents que dans  6 préfectures  Albertville, Annecy, Annemasse, Chambéry, Nantua et Saint Jean de Maurienne.

Sans un peu de bon sens, toute réforme territoriale en outre ne tendant pas vers la fédéralisation de la France tout en prétendant vouloir s’inspirer du modèle fédéral allemand est vouée à l’échec.

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