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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 07:41

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.FERDINAND Ier DE HABSBOURG   /           FERDINAND  I  VON HABSBURG  (1503-1564),                              

empereur/ kaiser de 1556 à 1564

Frère de Charles Quint, archiduc d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême en 1526 (23 ans), élu roi des Romains en 1531, puis nommé par son frère, après son abdication (16 janvier 1556), empereur romain germanique le 14 mars 1556 et définitivement élu le 24 mars 1558.

Son règne est paisible après ses difficultés pour s'imposer en Hongrie : il doit subir l'indépendance de fait de la Transylvanie, et une guerre malheureuse contre les Turcs marquée par le siège de Vienne par l'armée de Soliman le Magnifique (1529) lui fait perdre le contrôle d'une partie du royaume magyar. Ses dernières années sont consacrées à concilier les protestants et les catholiques.

Le pape Paul IV refuse de le reconnaître pour chef de l'Empire, parce que le consentement du Saint-Siège n'était intervenu ni dans son élection ni dans l'abdication de Charles Quint : Ferdinand nia la nécessité de ce consentement, et depuis, les empereurs ont cessé de demander la confirmation du pape.

C’est sous son règne que sont signés  les 2 et 3 avril 1559 les traités de Cateau-Cambrésis. Deux traités sont signés par le roi de France Henri II ; le premier avec la reine d’Angleterre d’Élisabeth Iee et le second avec le roi d’Espagne Philippe II met fin aux guerres d'Italie, et à l'épopée française dans la Péninsule. 

.MAXIMILIEN II  DE  HABSBOURG / MAXIMILIAN II  VON  HABSBURG (1527-1576),   empereur /kaiser de 1564 à 1576 

Fils du précédent, roi de Bohême en 1562, roi de Hongrie et empereur du Saint Empire en 1564. En 1548, il épouse Marie d'Espagne, fille de Charles Quint, sa cousine.

Philippe II d'Espagne, fils de Charles Quint, était normalement mieux placé que lui dans l'ordre de succession, mais, aux termes d'un accord de 1553, Maximilien a supplanté son cousin Philippe II comme héritier au trône impérial.

Il mène une guerre contre l'empire ottoman de Soliman le Magnifique.

.RODOLPHE  DE HABSBOURG /  RUDOLF  II  VON HABSBURG (1552-1612),   roi de Bohême de 1576 à 1611, de Hongrie de 1576  à 1608,   empereur / kaiser de 1576  à 1612

Fils du précédent.

Dans les premières années qui suivent son avènement, Rodolphe II maintient la cour impériale à Vienne. Installé à Prague, la capitale de la Bohême, dès le début des années 1580, Rodolphe y transfère la résidence impériale en 1586.

En 1595, son oncle, l'archiduc Ferdinand de Habsbourg meurt sans héritier mâle légitime. La loi salique veut que ce soit Rodolphe, fils ainé du frère ainé de Ferdinand qui prenne sa succession mais Rodolphe permet que ce soit son frère Matthias, époux de la seule fille légitime de Ferdinand qui monte sur le trône de Vorlande , qui inclut le duché de Tyrol, la principauté de Vorarlberg en Autriche, le Sundgau en Alsace, les margraviats de Burgau et Brisgau en Allemagne, l’Aargau, berceau des Habsbourg en Suisse, etc.

Sous son règne, son vassal le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1580- 1630)  conserve le vieux rêve de reconstituer à son profit le Royaume de Bourgogne-Provence ; mais son espoir s’avère vain. En effet le roi de France Henri IV  envahit le pays, détruit un grand nombre de châteaux ; Bourg en Bresse tombe mais sa citadelle, une des plus imprenables, résistent six mois ; Henri IV occupe la Savoie en 1600 (deuxième occupation par la France).  Pris, repris, le Pays de Gex est systématiquement pillé par les troupes ducales et genevoises.                                             

Celles-ci, avec l'appui d’Henri IV occupent finalement le pays. Charles Emmanuel Ier doit signer le 17 janvier 1601 le Traité de Lyon  par lequel il cède au royaume de France la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex qui de facto sinon en droit cessent d’appartenir au Saint Empire.

Après une révolte en juin 1604 d’Étienne II Bocskai et de ses alliés Ottomans, provoquée par sa tentative d'imposer le catholicisme en Hongrie, la plupart des prérogatives passent à son frère Matthias. En 1608, celui-ci force Rodolphe à lui céder la Hongrie, l'Autriche et la Moravie. Cherchant l'appui des domaines de Bohême, Rodolphe publie en 1609 une charte royale  garantissant une liberté de culte aux nobles et aux villes  mais ses efforts restent vains, et il est forcé de céder la Bohême à son frère Matthias en 1611.

.MATHIAS  DE  HABSBOURG  /  MATHIAS  VON HABSBURG (1557-1619),  roi de Bohême de 1611 à 1619, de Hongrie de 1608 à 1619,    empereur / kaiser de 1612 à 1619 

Frère du précédent,

En 1611, la santé mentale de son frère Rodolphe  se dégradant, Matthias réussit à convaincre la famille des Habsbourg de le nommer à la tête de celle-ci et de prendre la régence de l'empire. Marchant sur Prague à la tête d'une armée, il oblige son frère à lui céder par écrit la Hongrie, la Bohême et la Moravie.

Le 11 novembre de cette même année, Rodolphe II abdique. L'année suivante, Il est élu empereur du Saint-Empire.

Entre temps, il a épousé, en 1611, Anne d'Autriche (1585-1618), sa cousine et petite-cousine, avec laquelle il n'a pas d'héritier.

Suite :

.FERDINAND II  DE HABSBOURG  /                                                       FERDINAND  II  VON  HABSBURG  (1578 -1637)

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 18:31

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MAISON DE  HABSBOURG-BOURGOGNE / HAUS  VON HASBURG-BURGUNDY

.CHARLES QUINT DE  HABSBOURG /  KARL  V  VON HABSBURG (1500-1558), roi d’Espagne en 1516,  empereur / kaiser de 1519 à 1556 

Petit-fils de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg et de Marie de Bourgogne, né à Gand en 1500 et prénommé Charles en souvenir de son arrière- grand-père, on veut en France l’oublier, le duc de Bourgogne  Charles le Téméraire, il est fait comte de Flandre à sa naissance, puis duc de Brabant, Archiduc d’Autriche, roi de Bourgogne-Provence et comte de Bourgogne au décès de son  père en 1506. 

Le 12 janvier 1519, la mort de Maximilien ouvre la succession à la couronne impériale. Charles est le candidat naturel à la succession de son grand-père et doit affronter les rois anglais Henri VIII et français François Ier, ainsi que le duc albertin Georges de Saxe, dit « le Barbu ».

Mais la compétition se résume vite à un duel François contre Charles. L'ambition de se faire nommer empereur séduit François Ier comme le rapprochant davantage encore de Charlemagne, auquel tous ses courtisans le comparent. Il a le soutien du pape Léon X qui craint de retrouver en face d’un empereur trop puissant si Charles est élu.

Les Allemands, jaloux des libertés de leur pays, voient avec inquiétude que depuis quatre-vingts ans la couronne impériale a été portée par les Habsbourg, ducs d'Autriche, et s'ils font encore une fois choix d'un prince Habsbourg, ils craignent que l'empire ne devient héréditaire dans cette maison. Mais lorsqu'ils apprennent que le roi de France François s'annonce de son côté comme candidat pour la même dignité, ils reconnaissent aisément qu'ils ne peuvent l'élire sans renoncer à toute espérance de préserver ces mêmes libertés, car le jeune homme qui veut être leur empereur a mis sa gloire à ne respecter aucune liberté, ni en France, ni en Italie.    

François Ier  lorsqu'il se présente comme  candidat à l'empire, se recommande aux électeurs en leur rappelant la mémoire de Charlemagne, dont il promet de faire revivre la gloire ; en insistant sur ses droits de membre de l'empire comme roi d'Arles (Bourgogne-Provence)  et duc de Milan ; enfin, en promettant qu'il fera concourir toutes les forces de la France et de l'Italie pour seconder l'Allemagne et faire la guerre à l'Empire d'Orient. Mais en même temps il travaille ouvertement à corrompre les électeurs à prix d'argent ; il met une sorte de pompe à faire suivre ses ambassadeurs par des mulets chargés d'espèces monnayées. Avec aussi peu de pudeur, ceux-ci invitent les princes allemands à des banquets continuels, d'où les convives sortent toujours ivres.

La tante de Charles qui l’a élevé, Marguerite d’Autriche, régente des Pays Bas se démène tout autant, aidée de son chancelier le Piémontais Mercurino de Gatinara.

Charles Quint est élu roi des Romains à Francfort le 28 juin 1519 et est sacré empereur à Aix la Chapelle le 23 octobre 1520. Prosterné d’abord au centre de l’octogone carolingien, sous le lustre offert par Frédéric Ier de Hohenstaufen, il s’allonge devant le maitre-hôtel les bras en croix, face contre terre, tandis que le clergé et le peuple récite la litanie des Saints ; puis il reçoit l’épée de Charlemagne, revêt le manteau, passe à son doigt l’anneau, prend dans ses mains le sceptre et le Globe avant d’être ceint de la couronne impériale par les archevêques de Cologne, de Mayence et de Trèves et de prononcer en latin le serment :    

«  Je confesse et je promets devant Dieu et ses anges vouloir conserver, maintenant et à l’avenir, les lois et le droit, ainsi que la paix dans la Sainte Eglise »       

De tous les adversaires du Saint Empire romain germanique, son rival le roi de France François Ier se révèle le plus déterminé. A l’universalisme de Charles Quint, François Ier réplique par le nationalisme royal. Il ne peut s’agir pour lui de s’incliner devant Charles Quint comme ce dernier ne peut supporter un rival  confédérateur de tous ses ennemis. François Ier, évincé de la couronne impériale, veut poursuivre l'action initiée par ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII en Italie.                                                             

De son côté, Charles Quint n'a de cesse de récupérer le duché de Bourgogne sur lequel il estime avoir des droits par sa grand-mère Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire. Charles Quint se réserve d’ailleurs le titre honorifique de Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la maîtrise de l’ordre de la Toison d’Or.  Il fixe à 51 le nombre des chevaliers. 

Le 15 juin 1520, le pape Léon X condamne les idées de Luther. L'empereur Charles Quint qui se veut le champion de l'autorité pontificale fait brûler les écrits de Luther à l'université de Louvain en décembre 1520.                                                          

En 1521, les thèses de Martin Luther sont condamnées par la Sorbonne.

Cette même année 1521, voit à Calais, sous l’arbitrage du Cardinal Wolsey, le chancelier de l’empire Gattinara exposer au chancelier du roi François Ier  Duprat les trois griefs  précis, les trois faits de belligérance caractérisés que Charles Quint  lui reproche : tout d’abord  l’envoi de troupes au duc de Bouillon , seigneur de Sedan, adversaire d’Albert, comte de Nassau, capitaine-général de l’empire, ensuite l’invasion de l’Italie et enfin le soutien armé en Navarre, au prince Henri d’Albret exigeant du petit cousin de Louis XI la restitution du duché de Bourgogne,  de Péronne ainsi que  du Dauphiné et de la Provence, terres d’empire, du comté de Champagne comme appendice de la couronne de Navarre et du Languedoc, dépendance de la couronne d’Aragon.

Mais l’empereur se garde de prendre l’initiative des hostilités. Le premier heurt entre Charles Quint et François Ier se produit en Royaume de Navarre (Ce royaume, dont une partie est située au nord des Pyrénées, la Basse-Navarre à partir de 1512, est sous contrôle espagnol depuis sa conquête par Ferdinand d'Aragon).   

Après avoir été excommunié par le pape, Luther est convoqué à la Diète de Worms qui se tient du 28 janvier au 25 mai 1521.  Il y comparait durant deux jours devant l'assemblée. Il refuse de désavouer ses ouvrages. Il est mis au ban de l'Empire par l'empereur Charles-Quint le 26 mai 1521, ce qui signifie que n'importe qui  a le droit de se saisir de lui et de le remettre à la police. On lui interdit d'écrire et de publier. Ceci n'empêche pas Luther de continuer à écrire des lettres et à prêcher ses idées, avec toutes ses nouveautés et ses ruptures par rapport à la pensée catholique médiévale.

Henri II d’Albret, roi de Navarre  entreprend, grâce à l’aide de François Ier, une reconquête de son royaume. Les Franco-Navarrais profitent d'une démilitarisation partielle du royaume due à la guerre des Communautés de Castille et s'appuie sur le soulèvement du peuple Navarrais pour prendre la capitale, Pampelune le 19 mai 1521. Mais l’armée espagnole de Charles Quint se ressaisit rapidement puis remporte la victoire à Nohain. Après divers sièges et batailles, un accord diplomatique est signé : Charles Quint conserve la Haute-Navarre mais restitue la Basse-Navarre à la Maison d'Albret.  

Charles Quint reprend l'initiative et ouvre deux nouveaux fronts. Dans le nord de la France, poursuivant son objectif  bourguignon, l'empereur envoie Franz von Sickingen et le comte Philippe Ier de Nassau qui obligent Bayard à s'enfermer dans Mézières assiégée. Bayard défend la ville sans capituler; le maréchal de la Palisse, arrivé en renfort, oblige Nassau à lever le siège. En Italie commence la sixième guerre d’Italie avec la volonté de François Ier  de reprendre le royaume de Naples. Le 29 avril 1522, les Français  sont vaincus à la bataille de la Bicoque près de Milan et doivent abandonner le duché de Milan. Francesco Maria Sforza est installé  par l’empereur sur le trône ducal.

En septembre 1523, Charles de Bourbon, connétable et premier officier du royaume, se révolte contre François Ier et passe au service de Charles Quint.   En juillet 1524, il envahit la Provence mais ne parvient toutefois pas à réussir le siège de Marseille et les Français font une contre-offensive, qui leur permet de repasser les Alpes en octobre. Milan est reprise le 26 octobre 1524. Les troupes impériales  se réfugient à Lodi et Pavie. Charles de Lannoy ( nom d’une  une illustre famille  du comté de Flandre qui donne son nom à la ville de Lannoy dans la Flandre actuellement française dont ils furent seigneurs) entré au service de  l’empereur  Maximilien Ier, nommé au conseil de Charles de Bourgogne (futur Charles Quint) à Bruxelles en 1515, fait par lui chevalier de la Toison d'or en 1516, gouverneur de Tournai en 1521, Grand  Bailli de Hainaut puis vice-roi de Naples en 1522,est nommé commandant en chef des armées impériales en Italie à la mort de Prospero Colonna, à la fin de 1523. Fin janvier 1525, Lannoy se trouve à la tête des renforts impériaux qui se présentent devant Pavie et  reçoit le renfort de Georg von Frundsberg  et de ses 15 000 lansquenets, ce qui lui permet de reprendre l'initiative. Le  24 février 1525, les Français subissent d'énormes pertes, et perdent la plus grosse partie de leur armée. François Ier est fait prisonnier et Charles Quint le garde prisonnier à Madrid pendant plus d'un an, jusqu'à la conclusion le 14 janvier 1526 du traité de Madrid qui met fin à la sixième guerre d’Italie. Aux termes de ce traité, François Ier doit, entre autres, céder le duché de Bourgogne et le Charolais, renoncer à toute revendication sur l'Italie, les Flandres et l'Artois, et épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles. François est libéré contre l'emprisonnement pendant quatre années de ses deux fils aînés, le dauphin François de France et Henri de France (futur Henri II).

Mais à son retour en France après sa libération le 17 mars 1526, François Ier annule le traité et ne respecte par conséquent aucune des promesses qu’il avait faites pour être libéré et dès le le 22 mai 1526, la France, la Papauté (en la personne de Clément VII), le duché de Milan, l’Angleterre, Venise et Florence forment la ligue de Cognac contre l’Empire. Commence  la septième guerre d’Italie.

En septembre 1526, suite à la défaite des Hongrois à Mohács contre Soliman le Magnifique et contraint par une partie de la noblesse romaine, Clément VII doit conclure une trêve avec l’empereur. Au matin du 6 mai 1527, en réaction à l'alliance de Clément VII avec François Ier contre lui, Charles de Bourbon ordonne à son armée de prendre d’assaut Rome. Il est tué durant l'assaut, mais les soldats prennent la ville qui est mise à sac durant plusieurs jours. Après trois semaines de siège, le château Saint-Ange, où s’étaient réfugiés le pape et les cardinaux, est pris.

Marguerite d’Autriche, fille de Marie de Bourgogne et de Maximilien refait alors son apparition sur la scène politique quand elle se voit confier le gouvernement des Pays-Bas. Elle assiste alors à la lutte entre ses deux neveux : Charles Quint (par son frère Philippe) et François Ier (par son mariage avec Philibert, frère de Louise de Savoie mère de François) qui a succédé au roi Charles VIII qui lui a préféré la duchesse Anne de Bretagne.

Elle soutient son neveu Charles Quint qu’elle a au surplus élevé envers et contre tous.

Les circonstances semblent rééquilibrer les forces de Charles Quint et François Ier et les amènent à laisser Marguerite d'Autriche, tante de l'empereur, et Louise de Savoie, mère du roi de France, négocier un traité qui amende celui de Madrid : le 3 août 1529, à Cambrai, est signé la paix des Dames, qui est ratifiée par les deux souverains et qui met fin à la septième guerre d’Italie.

François Ier épouse Éléonore d'Autriche, veuve du roi du Portugal, sœur de Charles Quint, recouvre ses enfants moyennant une rançon de 2 000 000 écus et garde le duché de  Bourgogne ; en revanche, il renonce à l'Artois, à la Flandre et à ses vues sur l'Italie notamment sur le Duché de Milan. 

Il est intéressant de rappeler que la fin du XV° et le début du XVI° qui marque la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance fait apparaitre, avec la fin de la féodalité, le principe de la patrimonialité des fiefs contre celui de l’investiture ; tant Charles Quint que François Ier estiment avoir des droits patrimoniaux le premier sur le duché de Bourgogne et le second sur celui de Milan alors que l’empereur estime qu’il lui incombe en droit féodal d’investir qu’il y veut et certainement pas François de ce duché  et ce dernier estime qu’en droit féodal français, le duché de Bourgogne est un fief masculin donné en apanage par le royaume qui ne pouvait pas être hérité de son père Charles le Téméraire par Marie de Bourgogne dont Charles Quint est l’arrière-petit-fils

Au  XVI°, la réforme luthérienne partie de Saxe touche les villes libres du sud de l'Allemagne, le Brandebourg, le Brunswick et l'Anhalt.

Or l'adoption de la Réforme revêt aussi un caractère politique. C'est un moyen pour les princes d'affirmer leur indépendance face à une papauté revendiquant une théocratie universelle ou pour les populations de pouvoir se révolter face un souverain mal accepté comme en Écosse et aux Pays-Bas espagnols. La Réforme se traduit donc au XVIe siècle par de nombreux conflits, entre l'empereur Habsbourg et les princes allemands mais aussi des guerres civiles en France, en Angleterre et en Écosse. En 1529, lors de la seconde diète de Spire, six princes et quatorze villes refusent d'appliquer les décrets impériaux revenant sur les libertés religieuses des princes.

En 1530, les diverses mouvances de la Réforme présentent leur confession devant la Diète réunie à Augsbourg et l'empereur. La confession d'Augsbourg, une profession de foi luthérienne très modérée, est rédigée par Philippe Melanchthon.                                                               

Celle présentée par Zwingli affirme que la Cène n'est qu'une commémoration. Les réformés de Strasbourg présentent une troisième confession au nom  des villes alsaciennes dites Confession tétrapolitaine. La Diète d'Augsbourg montre l'impossibilité de faire l'unité des Réformés  même si les Alsaciens finissent par adopter la Confession d'Augsbourg. À l'issue de la diète d'Augsbourg, Charles Quint somme les protestants de se soumettre à Rome dans un délai de sept mois. Inquiets, ces derniers constituent en 1531 la ligue de Smalkalde. L'empereur leur accorde alors une trêve. N’hésitant pas à conclure de nouvelles alliances quelque peu surprenantes pour un roi très chrétien, François signe, le 26 octobre 1531, un traité d’alliance avec cette ligue de Schmalkalde et il s'allie aux Ottomans de Soliman le Magnifique pour combattre Charles Quint.

En 1533, Charles Quint annexe la Frise, le duché de Gueldre et le comté de Zutphen parachevant ainsi l’unité des Pays Bas, qui seront désignés à partir de 1543 sous le nom des « Dix Sept Provinces » : Duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comté de Flandre, d’Artois, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, et de Zutphen, marquisat d’Anvers, seigneurie de Frise, de Malines, d’Utrecht, d’Overijssel et de Groningue .   En 1534, Charles Quint est désigné comme suit:

«Charles par la divine clémence Empereur des Romains, toujours Auguste, roi de Germanie, de Castille, de Léon, de Grenade, d’Aragon, de Navarre, de Naples, de Sicile, de Majorque, de Sardaigne, des îles Indes et terres fermes de la mer Océane, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comte de Flandres, d’Artois, de Bourgogne Palatin, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur et de Zutphen, prince de Zulbanc, marquis de Saint-Empire, seigneur de Frise, de Salins, de Malines, le dominateur en Asie et en Afrique, roi de la Nouvelle-Espagne, du Pérou, de la Nouvelle-Grenade et du Rio de la Plata et suzerain des vice-rois de ces mêmes pays".

En 1535, à la mort du duc de Milan François II Sforza, François Ier revendique à nouveau, malgré le traité de Cambrai, l'héritage du duché. Au début de 1536, 40 000 soldats français envahissent le duché de Savoie, allié de Charles Quint, et s'arrêtent à la frontière Lombarde, dans l'attente d'une éventuelle solution négociée. En juin, Charles Quint riposte et envahit la Provence ; ses armées parties de Ligurie avancent rapidement prenant Fréjus, Aix et Arles où Charles V se fait même couronner "roi de Bourgogne-Provence" mais se heurte à la défense du connétable Anne de Montmorency-

Pendant ce temps les galères d'André Doria assiègent Marseille. Avignon échappe cette fois-ci à la guerre, défendue par le futur Henri II.

Le 26 mai 1536, les protestants d'Allemagne du nord et du sud, divisés sur le problème de la Cène, signent la Concorde de Wittenberg, ce qui permet au luthéranisme d'étendre son influence en Allemagne du sud. Grâce à l'intercession du pape Paul III, partisan d'une réconciliation entre les deux souverains, le roi et l'empereur signent le 18 juin 1538 à Nice une trêve de deux ans et promettent de s'unir face au "danger protestant".   En signe de bonne volonté, François Ier autorise même le libre passage des troupes de l'empereur à travers la France afin que celui-ci puisse mater une insurrection de sa ville natale, Gand. Par ce traité de Nice, la France conserve ses conquêtes - la Bresse, le Bugey et une grande partie du Piémont - et l'Empire  conserve sa suzeraineté sur la totalité du Milanais et des deux tiers du duché de Savoie. Une trêve de dix ans est décrétée entre les deux belligérants. Elle est suivie de l'entrevue d'Aigues-Mortes, les 14 et 15 juillet 1538, au cours de laquelle les deux souverains se réconcilient officiellement.

Mais Charles Quint ayant refusé l'investiture du duché de Milan à un des fils du roi, une nouvelle guerre éclate à nouveau en 1542. Le 11 avril 1544, François de Bourbon-Condé, à la tête des troupes françaises, défait le marquis Alfonso de Avalos, lieutenant général des armées impériales à la bataille de Cerisoles. Cependant, l'armée de Charles Quint, avec plus de 40 000 hommes et 62 pièces d'artillerie, traverse la Lorraine, les Trois-Évêchés et envahit la Champagne. Mi-juillet, une partie des troupes assiège la place forte de Saint-Dizier, tandis que le gros de l'armée poursuit sa marche vers Paris. Mais de graves problèmes financiers empêchent l'empereur de solder ses troupes, où se multiplient les désertions. De son côté, François Ier doit également faire face au manque de ressources financières ainsi qu'à la pression des Anglais qui assiègent et prennent Boulogne-sur-Mer.

Les deux souverains, utilisant les bons offices du duc François Ier de Lorraine, finissent par consentir à une paix définitive en 1544. Le traité de Crépy-en-Laonnois reprend l'essentiel de la trêve signée en 1538.    La France perd sa suzeraineté sur la Flandre et l'Artois et renonce à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples, mais conserve temporairement la Savoie et le Piémont. Charles Quint abandonne le duché de Bourgogne et ses dépendances et donne une de ses filles en mariage, dotée du Milanais en apanage, à Charles, duc d'Orléans et deuxième fils du roi.

En 1545, à l’âge de 17 ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, fils du duc Charles III, s’engage dans les armées de son oncle  l’empereur Charles Quint qui s'apprête à combattre la ligue de Smalkalde.                                                           

En 1546, lorsque les protestants refusent de reconnaître le Concile de Trente, Charles Quint lève ses troupes dans le but de réprimer le protestantisme par les armes.

François Ier meurt le 31 mars 1547 ; le même jour sa veuve Eléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint,  doit quitter la Cour de France et se réfugie chez sa sœur Marie, gouvernante des Pays-Bas.

A la bataille de Mühlberg, le 13 avril 1547, Emmanuel-Philibert commande l'arrière-garde de l'armée impériale. Les Protestants, qui forment la Ligue, subissent une cuisante défaite. L'empereur peut aussi imposer l'année suivante aux protestants l'Intérim d'Augsbourg qui leur autorise juste la communion sous les deux espèces et le mariage des prêtres.

Dès 1551, le roi Henri II écoute les doléances des  princes réformés d'Allemagne, qu'il avait bien connus lorsqu'il était dauphin. En janvier 1552, il reçoit à Chambord le margrave Albert de Brandebourg qui lui suggère d'occuper Cambrai, Verdun, Toul et Metz, cités d’empire. Henri II y prendrait le titre de « vicaire d'Empire ».   Le traité de Chambord est signé le 15 janvier 1552, scellant l'alliance d'Henri II avec ces princes réformés contre Charles Quint. Et dès mars 1552, l'armée française est massée à Joinville sous le commandement du connétable de Montmorency et du duc de Guise. Cambrai, Verdun et Toul ouvrent leurs portes sans opposer de résistance; le 18 avril 1552, Henri II entre dans Metz. Six mois plus tard, en octobre 1552, sur ordre de Charles Quint, le duc d'Albe met le siège devant Metz, où reste une faible garnison sous les ordres de François de Guise.   

Le siège dure quatre mois et, malgré le déploiement d'importantes forces impériales, reste voué à l'échec. L'armée de Charles Quint finit par lever le siège en janvier 1553.

Cette même année 1553, Charles Quint  nomme, à vingt-cinq ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, capitaine général de l'armée des Pays-Bas. Après la mort de son père, survenue le 16 septembre 1553,  il est officiellement investi du duché de Savoie par Charles Quint le 15 juillet 1554.                                                         

Souffrant d'une goutte particulièrement invalidante, Charles Quint est très marqué par la disparition de sa mère Jeanne Ire de Castille le 11 avril 1555. Désormais il est le seul souverain légitime de l'Espagne.                                                          

Charles Quint laisse son frère, le futur empereur Ferdinand Ier, signer la paix d'Augsbourg le 29 septembre 1555. Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer, d'où l'adage : Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.  Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer. Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.

Mais le 25 octobre 1555, affaibli par la vieillesse et les maladies, désabusé par les revers, Charles Quint abdique solennellement, dans la grande salle du palais du Coudenberg à Bruxelles de ses différentes couronnes. Revêtu de la chape impériale de drap d’or, couronné, sa poitrine creuse fortifiée de l’éclat de la Toison d’or, est assis sur le siège principal, monseigneur le Prince d’Orange derrière lui debout et en retrait. A sa droite a pris place monseigneur l’archiduc-infant Philippe, à sa gauche, son Altesse la reine Marie de Hongrie. En habit d’apparat, non loin de la tribune, son Altesse la reine douairière de France, son Altesse le roi de Bohême, madame la duchesse de Lorraine, monseigneur le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, attendent l’ouverture de la séance.   Celle-ci est ouverte par Maitre Philibert Brusellius, président du Conseil des Flandres qui dit solennellement :  

«  Bien que, grands et illustres seigneurs, vous ayez pu avoir en partie compris par les lettres que vous avez reçues par ordre de l’empereur la raison pour laquelle vous êtes rassemblés ici, Sa Majesté impériale a néanmoins tenu à ce que maintenant, en ce lieu, elle vous soit plus amplement et clairement expliquée par moi. Sa Très Auguste et Très Sacrée Majesté Charles Quint, empereur  du Saint Empire Romain Germanique, roi de Castille, de Leon, de Grenade, de Navarre, d’Aragon, de Naples, de Sicile, de Majorque, des Iles, Indes et Terres de la mer Océane et Atlantique, archiduc d’Autriche,  de duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant, de Luisbourg, de Luxembourg, de Quelières, comte de Flandres, d’Artois et de Bourgogne, palatin de Hainaut, de Zélande, de Hollande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur, de Zuptpen, prince de Zwane, seigneur de Frise, de Salmi, de Malines, d’Utrecht, d’Overijissel et de Groninguen, abdique de ses Etats héréditaires en faveur de son fils, monseigneur l’archiduc-infant Philippe, et prie nos seigneurs les princes électeurs de ceindre le front de son frère, le roi des Romains, de la couronne impériale qu’à sa volonté il dépose ".

Puis l’empereur s’exprime ainsi :

«  Chers amis…..j’ai passé neuf fois dans la haute Allemagne, six fois en Espagne, sept fois en Italie, dix fois en Belgique, quatre fois en France, deux fois en Afrique, deux fois en Angleterre, ce qui fait en tout quarante voyages ou expéditions….J’ai, en même temps que je faisais  ces voyages, soutenu plusieurs guerres. Toutes ont été entreprises ou acceptées contre ma volonté, et, aujourdhui, ce qui m’afflige en vous quittant, c’est de ne pas vous laisser une paix plus stable, un repos plus assuré………………………………………..

….Outre l’insuffisance que j’ai toujours reconnue en moi, voilà que la maladie redouble et m’accable. Par bonheur, Dieu me donne un fils en âge de gouverner. Maintenant que les forces me manquent et que j’approche de la mort, je n’ai garde de préférer l’amour et la passion de régner au bien et au repos de mes sujets.

Au lieu d’un vieillard infirme qui a déjà vu descendre dans la tombe la meilleure partie de lui-même, je vous donne un prince vigoureux et recommandable par une jeunesse et une vertu florissantes. Jurez-lui donc, à lui, cette affection et cette fidélité que vous m’aviez jurées à moi, et que vous m’aviez si loyalement conservées.                                                           

Surtout, prenez garde que, troublant la fraternité qui doit vous réunir, les hérésies qui vous environnent ne se glissent chez vous, et, si vous voyez qu’elles poussent quelques racines, hâtez-vous de les extirper, de les mettre hors de terre et de les jeter au loin »                                                                                                               

Ses possessions se trouvent désormais partagées entre son frère Ferdinand  qui lui succède comme empereur, devient l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Autriche et son fils aîné Philippe qui lui succède comme roi d’Espagne, Espagne qui n’appartient pas à l’empire mais également de la Franche Comté et des Pays Bas (Belgique actuelle et Pays Bas actuels) qui est l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Espagne. Le comté de Bourgogne-Franche Comté et les Pays-Bas continuent de faire partie de l’empire.                                                              

Le 27 octobre 1555, le roi d’Espagne Philippe II de Habsbourg nomme le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, gouverneur des Pays-Bas.                                                      

Mais juridiquement ce n’est que  le 16 janvier 1556, que  Charles Quint  transmet  la dignité d'empereur romain germanique à son frère cadet Ferdinand, qu’il avait fait élire préalablement Roi des Romains le 24 mars 1555.

Début 1557, commence le dernier épisode des guerres d'Italie qui se joue en fait dans le nord de la France, en terres d’empire appartenant désormais au roi d’Espagne  Philippe II. Le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, général d’une armée impériale et espagnole forte de 60 000 hommes se dirige sur Saint-Quentin défendu par l'amiral de Coligny et, par un habile mouvement tournant, taille en pièces l'armée du connétable de Montmorency venue au secours de la place à la bataille de Saint-Quentin capitale du Vermandois le 10 août 1557.

La route de Paris est ouverte, mais les armées espagnole et  impériale renoncent  à marcher finalement sur la capitale des rois de France confronté à des problèmes logistiques et financiers.

Pendant ce temps, Charles Quint, retiré en Espagne pour finir ses jours dans son palais-monastère résidentiel de Yuste, reçoit le 4 juin 1558 son fils naturel Géronimo le futur Don Juan auquel il rappelle que François Ier lui avait dit quelques années plus tôt «  ma délibération n’est de provoquer, mais d’apaiser, d’assaillir, mais de défendre, de conquester, mais de garder mes féaux sujets et terres héréditaires » et  les commente ainsi :

«  Ses terres héréditaires, ses terres héréditaires ! Les terres oui, qu’avaient volées à leurs légitimes seigneurs tous les rois de France de Louis XI à Louis XII ! Ma Bourgogne, Geronimo, ma Bourgogne ou j’ai grandi, amputée par l’Universelle Aragne (Louis XI) du Charolais, de la Comté (la Franche Comté) et de la perle du duché, de Dijon, sa capitale.Ah, mignon, c’est à Gand, à Bruges, à Bruxelles, ces villes bourguignonnes, qu’enfant j’avais tracé le plan de ma vie, et décidé de son but ! Retrouver mon bien, d’abord le bien de ma grand-mère, la duchesse Marie (de Bourgogne), et de mon arrière-grand-père, le duc Charles (le Téméraire), retrouver ma Bourgogne. Faire rendre gorge, moi, fils des détroussés, au fils des détrousseurs, à François, qui, rajoutant à l’impudence tels Charles VIII et Louis XII, osait réclamer la Sicile et Naples, qui sont d’Aragon, et le Milanais qui est terre d’empire………..oui, mon menin, c’est en Flandre bourguignonne que m’apparut ce que je crus mon devoir….Ce qui était mon devoir, se reprit l’empereur, car, même si j’ai échoué, je gardais volonté de justice par-devers moi. Volonté de reconstituer justement l’empire….

A Gand, l’infamie du traité de Verdun (843) me frappa . L’Occident mutilé, dépecé ainsi que bœuf à l’étal : la France et la Germanie, gémelles impitoyablement taillées, et, entre elles la Lotharingie, ma Bourgogne, Europe miniaturisée, pleurant de l’Escaut promis à la mer du Nord, jusqu’à ce Latium, berceau du droit, après l’unité perdue……………… »

L’empereur Charles Quint meurt  à l'âge de 58 ans le 21 septembre 1558. Né à Gand, dans le comté de Flandre, y ayant passé toute sa jeunesse, s’exprimant le plus souvent en  français moins souvent en allemand et maitrisant très mal l’espagnol pourtant langue de sa mère, il se sera considéré toute sa vie comme un Bourguignon et non comme un Allemand ni un Espagnol, se considérant comme l’héritier non seulement matériel mais moral de l’Etat Bourguignon comprenant non seulement le duché de Bourgogne et le comté de Bourgogne (Franche Comté) mais également tous les Pays Bas ( actuels Belgique et Pays-Bas) par héritage de sa grand-mère paternelle Marie de Bourgogne, de son arrière-grand-père le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et de son arrière-arrière-grand-père le duc de Bourgogne Philippe le Bon, créateur de l’Ordre de la Toison d’Or, dont le tombeau est  Bruges .Et c’est à Bruxelles qu’il a fait choix d’abdiquer même si il avait décide de se retirer ensuite dans une Espagne qu’il n’aima point et qui ne l’aima pas davantage  alors que tant les peuples que la noblesse bourguignonne et flamande l’avaient toujours très bien accueilli lors de ses « joyeuses entrées ».

 

Il est, on veut également l’oublier en France,  l’arrière- grand père, d’Anne d’Autriche (d’Habsbourg)  l’épouse du roi Louis XIII, fils de Marie de Médicis, elle- même, fille de Jeanne d’Autriche (d’Habsbourg)  petite fille  de l’empereur Ferdinand.  

Succeseur :

.FERDINAND Ier DE HABSBOURG      /     FERDINAND  I  VON HABSBURG  (1503-1564),                              

 

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 13:50

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.MAXIMILIEN Ier DE HABSBOURG /  MAXIMILIAN  I  VON HABSBURG   (1459 - 1519),  empereur / kaiser de 1493  à  1519

Fils de Frédéric III, archiduc d’Autriche épouse Marie de Bourgogne, fille unique du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

Par ce mariage, Maximilien règne dès 1477  directement,  sur les Pays-Bas bourguignons donc sur les territoires qui deviendront un jour français : la comté de Bourgogne (Franche-Comté), la partie du Luxembourg français, la Picardie, l’Artois et la Flandre, le Vermandois (occupés jusqu’au traité de Senlis par la France) et le Sundgau alsacien ainsi qu’indirectement comme empereur à partir de 1493 sur les duchés de Lorraine et de Savoie ( dont la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex), les évêchés de Cambrai, Toul, Metz, Verdun, Strasbourg et Besançon.

Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie nait à Bruxelles le 10 janvier 1480,  peu avant René d’Anjou. Le roi Louis XI, fils du roi Charles VII et de Marie d’Anjou estime être l’héritier des droits de la Maison d'Anjou sur Naples et la Sicile à la mort de René d’Anjou, duc d’Anjou (fief royal), duc de Bar, duc de Lorraine, comte de Provence (fiefs  d’empire) et roi de Naples (fief  papal). 

Marie de Bourgogne meurt le 27 mars 1482.

 

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Faute d'avoir pu intenter un procès posthume au Téméraire pour lèse-majesté, et ainsi pouvoir recouvrer l'ensemble de ses fiefs mouvants de la couronne par voie juridique, Louis XI voit dans la mort de Marie de Bourgogne l'occasion de réaliser cet objectif par la force et la ruse. Au mépris des droits de Marie de Bourgogne, seule héritière du duc et sa propre filleule, Louis XI, quoique battu à Guinegatte (1479), s’empare de la Picardie, du Boulonnais, du duché de Bourgogne, de l’Artois et de la Franche-Comté.

Par le traité d’Arras du 23 décembre 1482, Louis XI, en position de force, légalise son occupation en imposant le mariage de l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec son propre fils, le dauphin Charles. La fiancée, en bas-âge, sera livrée à la France avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par la France.

Les comtés d'Artois, d'Auxerre de Bourgogne, de Charolais, de Mâcon, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les seigneuries de Château-Chinon, de Chaussin, de Laperrière, de Noyers et de Salins sont donc appelés à rejoindre le domaine royal à l'avènement de Charles VIII. Le duché de Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) ne sont pas évoqués par le traité.

Le reste des Flandres, duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Hollande et de Zélande, sont garantis à l'archiduc Philippe le Beau, à condition toutefois que ce dernier fasse hommage au roi de France pour le comté de Flandre, comté mouvant de la couronne.  Le roi rappelle enfin son droit à racheter la Flandre gallicante (villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies), ainsi que le Tournaisis. Si toutefois le mariage devait être annulé avant la majorité des époux par la France, ou si le couple devait rester sans enfants, il est prévu que la dot de Marguerite ferait retour à son frère Philippe le Beau ou à ses descendants, sous réserve, encore une fois, de l'hommage au roi de France pour les terres mouvantes de la couronne. 

 

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En 1483, Marguerite quitte donc les Flandres pour être livrée au roi de France. Le mariage est célébrée à Amboise le 23 juin 1483 mais deux mois plus tard Louis XI meurt de sorte qu’épouse de Charles VIII  Marguerite se retrouve  reine de France sous la tutelle d’Anne de Beaujeu. Mais le roi la répudie pour épouser Anne de Bretagne et Marguerite meurtrie,  gagne alors les Pays Bas ou l’attend Marguerite d’York la veuve de son grand-père Charles le Téméraire. Son père Maximilien négocie alors deux mariages, celui de son fils Philippe avec Jeanne de Castille et celui de Marguerite avec Jean de Castille, héritier des royaumes de Castille et d’Aragon.

En 1484, le nouveau roi de France Charles VIII se contente d’abord de ne signer avec la Confédération Suisse des Huit cantons qu’un simple traité d’amitié. Mais l’empereur Frédéric III de Habsbourg se voit contraint de leur faire des concessions ; en 1487, les confédérés suisses obtiennent de lui par négociation qu’il garantisse leur indépendance, leurs droits et privilèges par un traité de « Politique Perpétuelle » signé à Constance.  

De leur côté, les Confédérés s’engagent à « agir en tout comme sujets du roi des Romains et du Saint Empire romain germanique ». Chacun des huit cantons de la Confédération a alors un parti pro roi de France et un parti pro-Habsbourg ; ceux du centre sont plutôt partisans du roi de France, ceux de Berne et de Zurich, les plus puissants restent pour les Habsbourg.

Le roi Charles VIII  se lance dans d'importantes recherches dans les archives pour prouver le bien-fondé des prétentions depuis son père à succéder à la Maison d’Anjou notamment sur le Royaume de Naples qu’elle a perdu depuis 1442. Mais en 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus ils se réfugient en France.

Le 23 mai 1493, le traité de Senlis  règle  la succession de Charles le Téméraire, entre le royaume de France et la maison de Habsbourg, héritière des ducs Valois de Bourgogne par le mariage de Maximilien d'Autriche avec Marie de Bourgogne, fille unique du Téméraire. Ce traité est une conséquence des clauses d'annulation du traité d'Arras signé en 1482. Sachant que Maximilien d'Autriche avait l'intention d'épouser Anne de Bretagne, Charles VIII le devance et renvoie son ancienne fiancée Marguerite d'Autriche, enlevée alors qu'elle avait deux ans, à son père.. Selon le précédent traité, Maximilien devait recouvrer, au nom de son fils l'archiduc Philippe, encore mineur, l'ensemble de la dot de Marguerite. Conformément au nouveau traité, Marguerite est renvoyée à son père avec une dot amputée : elle ne conserve que l'Artois, le comté de Bourgogne (Franche-Comté), le Charolais et une partie des seigneuries annexes du duché de Bourgogne (Noyers, Château-Chinon, Chaussin et Laperrière). Ces terres devaient être rétrocédées à son frère, sous réserve de l'hommage au roi de France pour les fiefs mouvants de couronne.

Les comtés d'Auxerre et de Mâcon, ainsi que la seigneurie de Bar-sur-Seine restent temporairement à la France dans l'attente d'un arbitrage ultérieur, qui les attribua au domaine royal. Enfin, la frontière orientale du royaume est révisée et déportée pour la première fois depuis le traité de Verdun de la Saône : l'ensemble du duché de Bourgogne est désormais compris dans le royaume, jusqu'à la frontière du comté de Bourgogne.  Le particularisme du comté d'Auxonne (partie du duché de Bourgogne sise dans l'Empire) est donc supprimé.

En 1494, le roi Charles VIII  tente  de reprendre à la Maison d’Aragon le royaume de Naples. C’est le début de la première guerre d’Italie. Il  renouvelle avec les confédérés suisses  une alliance comparable à celle signée avec eux par Louis XI en 1474-1475.  Il  franchit avec une armée de 40 000 hommes dont 8 000 suisses en septembre 1494 le col du Mont Cenis avec l’accord du duc de Savoie  Charles Ier et occupe Rome ou le pape, qui refuse de l’investir du royaume de Naples,  doit se réfugier au château Saint Ange puis il se rend à Naples recevoir l’hommage de ce qu’il considère ses sujets. L’empereur  Maximilien ne prend d’abord pas partie car le royaume de Naples ne dépend pas de lui mais du pape.

A la mi-février 1495, le roi de Naples Alphonse II d’Aragon abdique et Ferdinand II lui succède. Ce dernier doit fuir devant l’arrivée des troupes françaises le 22 février 1495. L’arrogance des Français provoque vite l’hostilité de la population de Naples. Une alliance se forme alors contre le roi de France : la ligue de Venise que Maximilien rejoint dès mars 1495 et qui réunit le pape   Alexandre  Borgia, le duc de Milan Ludovic Sforza, le roi d’Espagne (les Royaumes d’Aragon et d’Espagne se sont  unis en 1492) et la République de Florence. Charles VIII décide de quitter Naples le 20 mai 1495 avec le gros de son armée. Gilbert de Montpensier, devenu vice-roi, y demeure à la tête d’une garnison française.

Cette même année 1495, Maximilien entreprend la réforme d'Empire promulguée lors de la Diète de Worms le 7 août  laquelle  marque  une évolution majeure de la constitution de l’empire car elle met en place la Paix perpétuelle qui interdit toutes les guerres privées que pouvaient alors mener les nobles et essaie d'imposer la puissance de l'État. Tout conflit armé et toute justice privée sont considérés comme anticonstitutionnels. Ce sont les tribunaux des territoires ou plutôt de l'Empire quand il s'agit des états impériaux qui doivent régler les litiges. Toute personne rompant la paix perpétuelle s'expose à de lourdes sentences comme des amendes très élevées ou la mise au ban de l'Empire.                                                                     

Le retour vers la France de Charles VIII s’effectue dans des conditions difficiles. Le 6 juillet 1495 se déroule la bataille de Fornoue où les Français, malgré leur infériorité numérique, remportent une relative victoire leur permettant de poursuivre leur retraite. L’armée de Charles VIII  arrive à Asti dans un état de délabrement certain tandis que son cousin Louis d’Orléans et 2000 confédérés sont encerclés dans Novare  par le Duc de Milan Ludovic Sforza dit le More.

Le roi de France  demande des renforts à la Diète suisse et très rapidement 20 000 confédérés arrivent à Vercelli. Le duc de Milan Ludovic Sforza s’empresse alors de s’entendre avec le roi et la paix est conclue le 10 octobre 1495 au grand désappointement des suisses qui exigent le versement de leurs soldes pour rentrer chez eux. A Naples les Français sont restés combattre pour en conserver la possession. Ferdinand II débarque en Calabre et les assiège dans Naples. Montpensier s'enferme dans les châteaux en attendant les secours de France. Charles VIII est à court d’argent. Gilbert de Montpensier, en désespoir de cause, embarque avec la quasi-totalité de sa garnison et se rend à Salerne. L’armée du comte, composée en grande partie de mercenaires allemands et italiens, manquant souvent de vivres et n’ayant pas reçu sa solde depuis fort longtemps, se laisse enfermer par Ferdinand II dans la petite ville d’Atella. Une partie des mercenaires allemands fait défection, poussant les Français à la capitulation.

Marguerite, fille de l’empereur Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne part elle pour l’Espagne pour y épouser le roi Jean d’Espagne. Ce mariage ne dure malheureusement que 6 mois car Jean, de santé fragile, décède dès le 4 octobre 1497.                                                   

A la même époque, les Confédérés suisses opposés à la réforme de l’empire intercèdent à plusieurs reprises auprès du Reichstag et de Maximilien, la dernière fois en 1497 à Innsbruck. Mais aucun point d'entente ne peut être trouvé, les Confédérés se refusant à reconnaître la souveraineté du tribunal impérial.

Marguerite qui attend un enfant de Jean accouche le 8 décembre 1497 d’une fille  mort-née.                                                         

En 1498,  le roi de France Charles VIII meurt.  Louis d’Orléans, devenu Louis XII, hérite des droits des Valois sur le royaume de Naples et estime en avoir également sur le duché de Milan, par sa grand-mère issue de la famille Visconti, ducs de Milan.

Maximilien fait une irruption du côté de la Bourgogne persistant toujours à réclamer pour son fils Philippe le Beau toute la succession de Marie de Bourgogne. Louis XII finit par lui rendre plusieurs places contre hommage lige au chancelier de France dans Arras, pour le Charolais, l’Artois, et la Flandre; et l’on convient de part et d’autre qu’on se rapportera, pour le duché de Bourgogne, à la décision du Parlement de Paris. 

En février 1499, des escarmouches entre l'armée des Habsbourg et les milices confédérées dégénèrent entre Bâle et Maienfeld. En l'espace de quelques mois, les chevaliers de la ligue de Souabe, puis l'armée conduite par Maximilien lui-même subissent une série de défaites presque ininterrompues. Maximilien, qui doit reprendre la lutte contre la France dans le Piémont et le Milanais, est contraint de signer le traité de Bâle, qui exempte de fait les cantons suisse confédérés de l'impôt de guerre impérial et leur reconnaît une large souveraineté.

Au même moment, Louis XII prépare minutieusement sa campagne en Italie.    Il se rapproche  du pape Alexandre VI  et également de la République de Venise avec qui il signe le traité de Blois le 2 février 1499. Le 16 mars 1499 est signé le traité de Lucerne entre la France et les Cantons suisses. Enfin, il conclut des accords avec le roi Henri VII d'Angleterre et le futur roi de Castille, Philippe le Beau. Le duc de Milan Ludovic le More se trouve ainsi totalement isolé.  Les Français et les Vénitiens attaquent son  duché de Milan en juillet 1499. C’est le début de la deuxième guerre d’Italie. Ludovic le More, sans soutien de l'Empereur  bien que le duché de Milan soit un fief de l’empire relevant du royaume d’Italie et attaqué sur deux fronts, se réfugie au Tyrol. Milan est prise le 2 septembre 1499. Gênes également fief d’empire tombe également aux mains du roi de France. Louis XII  repart en France, laissant la protection du duché à son général. Ludovic Sforza reconstitue une armée et reprend Milan en mars 1500. Louis XII envoie ses hommes  reconquérir le duché. Ludovic le More n’ayant pas soldé ses mercenaires, ces derniers refusent de combattre les Français et leur livrent même leur chef  le 10  avril 1500.

Louis XII nomme Charles II d'Amboise de Chaumont gouverneur de Milan. Puis Louis XII se tourne vers le royaume de Naples. Une fois encore, il obtient l’appui du pape Alexandre VI. Le 11 novembre 1500, Louis XII signe le traité de Grenade avec Ferdinand II d'Aragon régissant le partage du royaume de Naples : les Pouilles et la Calabre pour l’Aragon, Naples, le Labour et les Abruzzes pour la France. C’est la cause de la troisième guerre d’Italie.

En 1501, Naples doit faire face à la double offensive franco-espagnole si bien que son roi doit capituler le 26 septembre 1501. Il se réfugie auprès de Louis XII France, qui lui attribue le titre de duc d'Anjou en contrepartie de son renoncement au royaume de Naples. 

Marguerite d’Autriche, veuve de Jean d’Espagne, qui n’a que 21 ans, se remarie avec le duc de Savoie Philibert II  dit Philibert le Beau (1480-1504)  qui lui laisse volontiers géré les affaires de son duché.

Dans le royaume de Naples, l’occupation par les Français de certains territoires contestés entraîne un conflit avec Ferdinand II d'Aragon dès 1502.

Alexandre VI meurt en août 1503. Son successeur, Pie III, ne règne que quelques mois, et un adversaire farouche des Borgia, Jules II, devient pape.

Les défaites françaises de Seminara, de Cérignole et du Garigliano contre Gonzalve de Cordoue, entraînent la perte de Naples et, le 1er janvier 1504, la capitulation de Gaëte.

En février 1504 est signé l’armistice de Lyon par lequel Louis XII renonce au royaume de Naples au profit de Ferdinand II d'Aragon.

Malheureusement pour Marguerite d’Autriche, son bonheur prend fin le 10 septembre 1504 avec la mort brutale de son époux âgé seulement de 24 ans.  Elle décide de rester à Bourg en Bresse et d’y faire édifier un monument à la mémoire de son époux : le royal monastère de Brou  dont la construction commence en 1506 mais dont elle ne voit pas l’achèvement car la mort  le 25 septembre 1506 de son frère Philippe le Beau la rappelle aux Pays Bas dont elle devient officiellement gérante pour le compte de son neveu mineur Charles, âgé seulement de 6 ans qu’elle élève avec soin ainsi que ses nièces Eléonore, Marie et Isabelle.                                                            

En 1508, le traité de Cambrai, débouche sur la quatrième guerre d’Italie. La ligue de Cambrai est dirigée contre Venise et regroupe la Papauté, qui veut récupérer quelques places de Romagne que Venise a occupées en 1504, la France, qui veut récupérer quelques places vénitiennes en Lombardie et le Saint-Empire, qui veut récupérer quelques places dans le Frioul. En 1506, Jules II s’était déjà emparé seul de Pérouse et de Bologne.

Prétextant de son couronnement comme empereur pour son voyage à Rome, Maximilien s'enfonce en territoire vénitien en février 1508 à la tête d'une imposante armée et marche  sur Vicence, mais il est défait par l'armée vénitienne. Les Vénitiens refusent de céder à l’ultimatum papal et la guerre éclate en mai 1509. 

Les troupes françaises, commandées par Louis XII en personne franchissent la frontière lombarde le 9 mai 1509 et battent les Vénitiens de Bartolomeo d’Alviano à la bataille d'Agnadel le 14 mai. Louis XII s’empare immédiatement des villes lombardes qui lui reviennent, Maximilien fait de même avec les siennes et Jules II occupe la Romagne. Les troupes vénitiennes se ressaisissent toutefois et, le 15 juillet, les Vénitiens  reprennent Padoue.

L’empereur vient mettre le siège devant la ville le 15 septembre, mais doit le lever 17 jours plus tard. Inquiet des progrès de Louis XII, le pape Jules II manifeste sa volonté de chasser les Français d’Italie. Le 24 février 1510, il lève l’excommunication de Venise et les troupes papales et vénitiennes vont combattre ensemble pour chasser les Français d’Italie, les Vénitiens reprenant progressivement leurs territoires sur la Terre Ferme. En mai 1511, Louis XII prend Bologne Le 5 octobre 1511, le pape forme la Sainte Ligue avec l’Espagne et Venise, puis l’Angleterre et les cantons suisses, contre la France. Le pape Jules II fait cardinal en 1511 l’évêque de Sion, Mathias Schiner, ennemi juré des français, et le met à la tête de ses armées.

Les troupes françaises parviennent toutefois à vaincre les troupes de la Ligue qui doivent lever le siège de Bologne, évacuer Brescia qu’elles avaient reprises et vainquent les troupes de la Ligue le 11 avril 1512 lors de la bataille de Ravenne. Au lieu de marcher sur Rome, les troupes françaises perdent du temps à piller Ravenne. Les troupes espagnoles et pontificales ont le temps de se ressaisir et les 18 000 soldats suisses arrivent en Lombardie. En juin 1512, les Français ont complètement évacué la Lombardie et Maximilien Sforza est placé par l’empereur sur le trône ducal à Milan.

Jules II meurt le 20 février 1513. Il laisse à son successeur Léon X une papauté très forte. Les Français lancent une nouvelle offensive et reprennent la plupart des villes du duché, dont Milan. Cette offensive est pourtant mise en échec à son tour, le 6 juin 1513, à la bataille de Novare, perdue contre les Suisses. Les troupes françaises évacuent une nouvelle fois le Milanais et repassent en France pour faire face à un nouveau danger.

Au nord, les Anglais lancent l’offensive à partir de Calais en Picardie, tandis que les Suisses lancent l’offensive en Bourgogne. La cavalerie française est battue à la bataille de Guinegatte le 16 août 1513 face aux Anglais d’Henri VIII. Ce dernier occupe ensuite Thérouanne.

Les Suisses mettent le siège devant Dijon. Au sud, le duc d’Albe, commandant les Aragonais, lance l’offensive contre la Navarre. Il conquiert tout le pays au sud des Pyrénées, contraignant Jean d'Albret à faire retraite. Le 14 septembre, Louis II de la Trémoille signe le traité de Dijon par lequel il achète le départ des Suisses et abandonne ses prétentions sur l’Italie au nom du roi Louis XII.   

A la demande de son grand-père paternel Maximilien,  Charles (futur Charles Quint)  est émancipé dans le palais des ducs de Brabant le 5 janvier 1515, trente huis ans jour pour jour après la mort de Charles le Téméraire et se met à régner sur les Pays-Bas (1515-1555) ; Il règne ainsi notamment sur le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, sur le Sundgau alsacien, le Luxembourg français, l’Artois, la Picardie, la Flandre, le Hainaut français.

Cette même année 1515, afin de réduire les pressions grandissantes sur l'Empire résultant  des traités signés entre les gouvernements de la France, Pologne, Hongrie, Bohême et Russie, ainsi que de sécuriser la Bohême et la Hongrie pour les Habsbourg, Maximilien rencontre les rois de la dynastie Vladislas II Jagellon, roi de Hongrie et de Bohême et Sigismond Ier, roi de Pologne à Vienne. Les mariages arrangés à cette occasion  amènent la Hongrie et la Bohême sous le contrôle des Habsbourg  une décennie plus tard. Toujours cette année 1515 en France,  François Ier devient roi ; il rassemble aussitôt de l’argent pour une nouvelle expédition en vue de reprendre le duché de Milan. Il est  le petit-fils de Valentine Visconti dont il se considère héritier  et veut sans tarder réoccuper Milan. Il signe des traités avec le roi d’Angleterre Henri VIII, le prince des Pays-Bas bourguignons Charles et la République de Venise. C’est la cinquième guerre d’Italie. Les Suisses tiennent le duché, au nom de son jeune duc Maximilien Sforza. Ils obtiennent le soutien, le 7 février 1515, de l’empereur Maximilien Ier  et de Ferdinand II d'Aragon pour la protection du duché de Milan.

Le pape Léon X n’adhère à l’accord que le 15 juillet. En réalité seuls les Suisses sont prêts à défendre le duc de Milan, l’empereur fermant les yeux sur l’engagement par François Ier de plus de 15 000 lansquenets allemands. Les Suisses  installent des garnisons dans le Piémont, aux débouchés traditionnels des armées françaises, Suse et Pignerol, par le col du Montcenis et du Montgenèvre mais les Français prennent une voie nouvelle pour venir en Italie, le col de Larche, et forcent ainsi les Suisses à faire retraite pour défendre la Lombardie. 

Au cours de l’été, le roi de France promet aux Confédérés d’énormes sommes d’argent en échange de l’abandon du duché de Milan.  Les Suisses hésitent, puis refusent.  Suisses et Français s’affrontent alors les 13 et 14 septembre 1515 lors de la bataille de Marignan. Les Français sont vainqueurs et peuvent rapidement prendre le contrôle de l’ensemble de la Lombardie. En 1516, à la mort de son grand-père maternel, le roi Ferdinand d’Aragon, Charles  est proclamé  sous le nom de Charles Ier (1516-1556), roi d’Aragon, de Castille, de Naples, de Sicile et des Indes Occidentales (territoires d’Amérique). Le 13 août 1516, il  reconnaît à la France la possession du Milanais, contre l’abandon de toute prétention française sur Naples : c’est la paix de Noyon qui signe la fin de la cinquième guerre d’Italie.

Bien que devenu roi d’Espagne, Charles Ier futur Charles Quint reste  aux Pays Bas jusqu’au 8 septembre 1517 et s’embarque pour les Asturies laissant la régence de ses Etats des Flandres à sa tante Marguerite, duchesse de Savoie.

Cette année 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses.

Maximilien meurt le 12 janvier 1519.

Suite :

.CHARLES QUINT DE  HABSBOURG /  KARL  V  VON HABSBURG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 13:10

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MAISON DE HABSBOURG /  HAUS   VON  HABSBURG

.ALBERT II  DE HABSBOURG / ALBRECHT  II   VON HABSBURG (1397-1439),  empereur / kaiser  de 1438  à  1439

Fils d’Albert IV de Habsbourg et de Jeanne de  Bavière, il est duc d’Autriche de 1404 à 1439 sous le nom d’Albert V de Habsbourg. En 1421, il épouse Elisabeth de Luxembourg, fille de l’empereur Sigismond Ier de Luxembourg. Il devient roi de Bohême et de Hongrie le 9 novembre 1437, sous le nom d’Albert Ier, puis roi des Romains de 1438 à sa mort, en héritage de son beau-père. De son mariage avec Elisabeth de Luxembourg, il a 3 enfants :

-Ladislas Ier, roi  de Bohême et de Hongrie.

-Anne d’Autriche, épouse de Guillaume III, duc de Saxe et futur duc de Luxembourg.

-Elisabeth, épouse du roi de Pologne Casimir IV dont le fils Ladislas devient, roi de Bohême et de Hongrie.

Cette année 1438, le pape Eugène IV envoie Nicolas de Cues auprès de l'empereur byzantin Jean VIII Paléologue qui cherche du soutien pour faire face à la menace turque. Eugène IV donne son accord pour que l’Église d’Orient puisse participer à un concile œcuménique, sous réserve qu’il soit organiser sur les bords de la Mer Adriatique, afin qu’en cas d’attaque turque les orientaux puissent retourner rapidement dans leur pays. Eugène IV transfère donc le concile de Bâle à Ferrare. Le 24 janvier 1439, il y reçoit le patriarche Joseph de Constantinople. Ils essayent de refaire l’union de Rome et des Eglises d’Orient.  Une nouvelle avancée turque et la mort du patriarche Joseph de Constantinople accélèrent une rapide proclamation d’union  entre les deux Églises. L’empereur grec, Jean Paléologue II, auquel il ne reste guère plus que Constantinople, croit en vain pouvoir obtenir du secours des chrétiens. Il s’humilie jusqu’à venir dans Rome soumettre l’Église grecque au pape. Mais de retour à Constantinople, son geste apparait  si odieux à son Église pour l’avoir soumise à Rome  que son propre fils lui refuse la sépulture. 

Néanmoins l’empereur Albert IV prépare une expédition contre les Turcs qui avancent jusqu’à Semendria en Hongrie. Malheureusement il meurt au cours des préparatifs le 27 octobre 1439. La majorité des prélats comprennent le but de ce transfert à Ferrare et l’acceptent, mais quelques évêques et 300 ecclésiastiques considèrent ce geste comme un abus d’autorité de la part du pape et s’y opposent en élisant le 5 novembre 1439  un antipape, le duc Amédée VIII de Savoie alors âgé de 56 ans, sous le nom de Félix V. 

.FREDERIC III  DE HABSBOURG / FRIEDRICH  III  VON HABSBURG (1415-1493),  empereur / kaiser de 1440 à 1493 

Fils du duc de Styrie Ernest Ier, Frédéric de Habsbourg. Il devient archiduc d’Autriche en 1440 et est élu roi des Romains la même année.

Sous son règne l’empire est confronté aux coups des Turcs, des Hussites de Bohême, de Matthias Corvin, du duc de Bourgogne Charles le Téméraire et de la Confédération suisse des Huit cantons.

Frédéric réunit à Mayence en 1441-1442 une grande Diète au cours de laquelle l’antipape Félix V, duc de Savoie Amédée VIII accepte de démissionner.

Cette année 1442, le roi Alphonse V d'Aragon conquiert le « royaume de Naples » et réunifie l’ancien royaume de Sicile des Normands et des Hohenstaufen sous le nom de royaume des Deux-Siciles.

Au cours de l’année 1445, les Turcs Ottomans continuent leur progression en Europe mais Frédéric se trouve obligé d’intervenir face aux prétentions du roi de France Charles VII  dont les troupes envahissent l’Alsace et le pays Messin.

En 1447, il signe avec le pape Nicolas V un concordat dans lequel sont fixés les droits de la papauté ; y est réglementée notamment l’élection des évêques, des abbés et des prieurs avec les questions concernant leur succession foncière après leur décès. Reconnu en 1449 comme seul véritable souverain pontife, il stabilise ses rapports avec le Royaume de Naples, et garde une position de neutralité en Italie.

Frédéric, en sa qualité de tuteur du prince Ladislas, confie en 1451 au chef  hussite Geoges Podebrady l’administration du royaume de Bohême, décision entérinée par la diète.

L’année suivante, il épouse l’infante Eléonore de Portugal, fille d’Edouard Ier, roi du Portugal puis quelques jours plus tard le 19 mars 1452, il est couronné empereur à Rome.

L’année 1453 marque la fin de la guerre de Cent ans entre les rois de France et d’Angleterre ainsi que de la chute de ce qui reste de l’empire romain d’Orient avec la prise de Constantinople par les turcs ottomans. Elle marque également le début de la fin du Moyen-Age avec la disparition progressive de l’organisation de la société féodale sur la base du contrat vassalique entre les nobles et du statut du servage pour le peuple. Cette même année 1453, la Diète de Bohême élit Ladislas roi de Bohême, mais comme le nouveau souverain n’a que 13 ans, Georges de Podebrany, poursuit sa fonction de régent et se pose comme homme de compromis malgré ses sympathies hussites entre hussites et catholiques.

En 1454, le cardinal Aeneas Silvius, futur pape Pie II, légat alors en Allemagne, demande à tous les princes de défendre la chrétienté contre les turcs ottomans; il s’adresse aux chevaliers teutoniques, et les fait se souvenir de leurs vœux; mais ceux-ci sont occupés à combattre leurs sujets de la Poméranie et de la Prusse, qui se donnent à la Pologne. 

Le 17 février de cette année 1454, au cours d’un banquet, le duc  de Bourgogne Philippe le Bon forme le vœu que, si le roi de France décide de prendre la croix, ou d’envoyer une armée commandée par un prince du royaume contre les Turcs, ou si un autre prince chrétien part avec une armée suffisante, et si les pays dont il a la charge ne sont pas menacés, alors il partira se battre.

En avril de la même année, Philippe quitte son duché pour assister à la Diète impériale de Ratisbonne convoquée par Frédéric III, où le Reichstag doit élaborer un plan de croisade. Mais l’empereur n’assiste pas à la Diète, ce qui choque tous les participants, et une autre Diète est décidée pour l’automne, à Francfort. Cette fois, Philippe ne pouvant faire le déplacement, envoie des ambassadeurs. À Francfort, l’empereur est représenté par l’humaniste Enea Silvio Piccolomini, ardent défenseur d’une croisade contre les Ottomans, qui raconte que les princes du Saint-Empire se plaignaient constamment de l’empereur, du pape et de la Curie .Toujours en ce début de l’année 1454, le 9 avril est signée la paix de Lodi entre Venise et Milan, dont la principale disposition est la confirmation de Francesco Ier Sforza sur le Duché de Milan.   

L’empereur ottoman Mehmet II continue sa progression dans les Balkans sans que personne ne s’oppose à lui.

Le 28 janvier 1458, Matthias Corvin est élu roi de Hongrie mais une fraction importante des nobles hongrois dénonce cette élection et va trouver Frédéric III de Habsbourg pour lui proposer la couronne de Hongrie. Les cérémonies de ce contre-couronnement ont lieu le 4 mars 1459 à Wiener Neustadt, et  Frédéric marche sur la Hongrie. Mathias repousse toutefois les armées Habsbourg et s’assure l’appui du pape Pie II en lui promettant de monter une croisade contre les Ottomans, croisade qui ne verra jamais le jour. Réconcilié avec son beau-père Georges Podebrady, Mathias peut se consacrer entièrement à l’affrontement avec Frédéric.                                                               

De son côté le pape Pie II consacre toute son activité de pontife à la préparation de la croisade contre les Turcs et réunit un congrès à Mantoue du 1er juin 1459 au 14 janvier 1460, où il convoque tous les princes. Mais le succès est mitigé. Le 18 janvier 1460, à Mantoue, il publie la bulle Execrabilis qui interdit les appels au concile et condamne le conciliarisme, comme doctrine de la supériorité du concile sur le pape.

À son retour à Rome, il réprime une conjuration qui s'était dressée contre le pouvoir temporel des papes. Cette même année 1460, le pape Pie II excommunie Sigismond de Habsbourg, duc d’Autriche ; plusieurs villes confédérées de Suisse se liguent alors avec des villes d’empire d’outre-Rhin comme Rottweil, Mulhouse, Buchorn et Wangen, à l’exception de Berne, et en profitent pour s’emparer  de la Thurgovie. Dès le 1er juin 1461, date de la signature de la paix avec l’Autriche qui confirme la possession des pays conquis, ceux-ci sont transformés en baillage commun des cantons suisses.

Menacés par les Ottomans, Frédéric consent en avril 1462 à traiter avec Mathias Corvin, qui de son côté doit faire face à une nouvelle révolte des barons hongrois. Moyennant des subsides de 60 000 ducats, Frédéric de Habsbourg est reconnu Roi des Romains et obtient la souveraineté sur quelques comtés de Hongrie ; Mathias, lui,  est reconnu par Frédéric comme roi de Hongrie.

Profitant d'une période favorable de paix entre les États d'Europe, le 22 octobre 1463, le pape  Pie II déclare la guerre aux Ottomans et le 18 juin 1464, il se dirige vers Ancône,  où il attend les Vénitiens et le duc Philippe de Bourgogne mais il meurt d'épuisement le 15 août et l'entreprise est abandonnée. En 1465, le pape Paul II, successeur de Pie II excommunie le roi hussite George Podebrady, faisant aux princes un devoir sacré de le déposer.

A la mort de son père en 1467, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, Charles dit le Téméraire devient duc. Charles se trouve à la tête d’une véritable principauté et rêve de restaurer  pas tant un royaume de Bourgogne-Provence mais plus un royaume de Bourgogne-Lorraine comprenant pour l’essentiel le Duché de Bourgogne, terre dépendant du royaume de France et les Duché de Lorraine dans son ancienne plus grande extension, Duché de Luxembourg et Comté de Bourgogne ( Besançon) fief d’empire qui déborde sur la Suisse Occidentale  région ou les ducs de Savoie possèdent les Etats de Vaud depuis 1250, la Belgique, les  Pays-Bas, le Luxembourg et une partie de l’Alsace.

Battu par ses vassaux confédérés suisses, le duc d'Autriche Sigismond de Habsbourg est contraint de signer la paix avec eux et accepte par le traité de Walshut de 1468 de leur verser une indemnité de guerre de 10 000 florins en donnant en garantie Walshut et la Forêt- Noire. Et pour trouver cette somme il s’adresse à Louis XI qui sournoisement alors refuse de lui prêter cette somme lui conseillant de s’adresser à « son cher cousin de Bourgogne », le duc Charles.

Cette même année, le 31 mai, Matthias Corvin envahit la Bohême.

Par le traité de Saint Omer de 1469, Charles le Téméraire, sollicité par Sigismond, accepte de lui prêter mais avec comme garantie non seulement les terres engagées au profit des Confédérés suisses mais en plus les villes de Laufenbourg, Rheinfelden, Seckingen et Brisach avec le landgraviat de Haute Alsace et le comté de Ferrette et une alliance contre les Confédérés.

Toujours cette année 1469, anticipant une alliance contre lui entre le roi Georges et l’empereur Frédéric III, Mathias Corvin conclut prudemment la paix le 27 février et le 3 mai les catholiques du pays l’élisent roi de Bohême ce qui contrecarre les vues du pape et de l’empereur Frédéric III qui préféraient une partition du royaume. Georges Podebrady devance les projets de tous ses ennemis en déshéritant de lui-même son propre fils en faveur de Ladislas, le fils ainé du roi Casimir IV de Pologne, s’assurant astucieusement l’appui de la Pologne.

A l’ouest de l’Europe, pour  le roi de France Louis XI la signature du traité de Saint Omer est l’occasion rêvée de sonner l’alarme chez les Confédérés des huit cantons suisses qui s’empressent dès le 13 aout 1470 de signer avec lui un accord de neutralité prévoyant notamment que « les deux parties ne pourraient point donner comme l’ennemi des deux Etats aucune aide ni secours au préjudice de l’autre ».

A l’est, la mort soudaine de Georges Podebrady en mars 1471 entraine de sérieuses complications. En novembre 1471, Charles le Téméraire se déclare affranchi de la suzeraineté du roi de France..

En juillet 1473, à la mort du duc Nicolas de Lorraine, le duc de Lorraine René II lui succède ; il a une réelle admiration pour Charles le Téméraire ; en outre il ne peut guère s’appuyer sur Louis XI qui a conclu une trêve avec le Duc de Bourgogne et surtout occupé son duché de Bar pour mieux contrôler les liaisons entre la Bourgogne et les Flandres. Il conclut à Trèves avec Charles le Téméraire le 15 octobre 1473 un traité par lequel ils s’engagent à ne pas entrer dans une alliance avec Louis XI  et à autoriser le passage de leurs troupes sur leurs territoires. Puis Charles le Téméraire se met à négocier avec l’empereur Frédéric III de Habsbourg la couronne de Bourgogne-Provence en vue pourquoi pas de recueillir la dignité impériale élective. Dans cette perspective, il promet à l’empereur Frédéric III de Habsbourg de marier son fils Maximilien de Habsbourg à sa fille unique Marie de Bourgogne. Charles devant succéder à Frédéric et Maximilien son futur gendre à Charles.  Charles est à la tête de l'État bourguignon composé du Duché et du comté de Bourgogne (Franche Comté) du comté de Flandre, du Boulonnais, du duché de Brabant, du comté de Limbourg, de celui de  Namur, de celui de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la Frise, de la Picardie, des duchés de  Luxembourg et de Gueldre.  L'empereur accepte de faire entrer dans la souveraineté de ce royaume de Bourgogne le duché de Lorraine, le duché de Savoie (qui inclue alors le Piémont, la Bresse, le Bugey, l'ouest de l'actuelle Suisse, avec Genève et Lausanne), le duché de Clèves, les évêchés d'Utrecht, Liège, Toul et Verdun, les ducs de Savoie, de Lorraine, ducs de Clèves et les quatre évêques  devenant  les vassaux du roi de Bourgogne.  Charles exige également la souveraineté de la Bourgogne sur les cantons suisses. Charles renonce à être nommé roi des romains et donc à succéder à Frédéric III dans la dignité impériale mais doit être nommé à la tête  d’un royaume à créer ou recréer (la couronne du royaume de Bourgogne-Provence est déjà pratiquement tombée en désuétude). Mais l'empereur rompt les pourparlers la veille même du couronnement  et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, doit épouser Marie de Bourgogne. Mais dans la nuit du 24 au 25 novembre 1473, Frédéric s’enfuit de Trèves renonçant à céder à Charles. Celui-ci furieux décide de défier l’empereur Frédéric III en réinstallant le Prince-évêque de Cologne, un des grands électeurs, chassé de sa ville par son peuple ; puis le 16 décembre 1473, il fait une entrée fracassante à Nancy à côté du duc de Lorraine René II.  Et en janvier 1474, de retour à Dijon, Charles  informe une assemblée de nobles et de prélats de son intention de restaurer le royaume de Bourgogne en s’exprimant comme suit, faisant référence au royaume burgonde de Gondebaud et au deuxième royaume de Bourgogne-Provence des Rodolphiens : « L’ancien royaume de Bourgogne que ceux de France ont longtemps usurpé et d’icelui fait un duché, ce que tous les sujets doivent bien avoir à regret »

Le 10 janvier 1474 à Paris, le traité de 1470 entre le roi de France et les Confédérés se transforme en véritable traité d’alliance offensive contre Charles. Pour que la plus grande tragédie du XV° siècle dont Louis XI le roi le plus retors de France est à l’origine, il ne reste plus qu’à concilier les inconciliables en établissant la paix entre le Duc d’Autriche Sigismond et ses vassaux confédérés. Dès le 21 janvier 1474, la Diète suisse assemblée à Lucerne apprend que les offres de médiation de Louis XI sont favorablement accueillies par Sigismond.

En Alsace, le bailli de Charles, Pierre de Hagenbach, instaure plusieurs mesures commerciales et économiques qui inquiètent les villes rhénanes. En effet, Hagenbach interdit le commerce de grains avec elles, ce qui force Bâle et Strasbourg à solliciter l’aide de Berne, qui possède alors une grande puissance militaire. Berne est l’alliée à Mulhouse, qui endure elle aussi des troubles de la part du bailli bourguignon. Une ligue appelée « Ligue Alémanique  » se forme entre les quatre villes suivantes : Berne, Bâle, Strasbourg, et Mulhouse.

Cependant, Sigismond, insatisfait du Téméraire (son allié), car il refuse de  déclarer pour son compte la guerre à ses vassaux Confédérés se résigne donc à

Habilement manœuvrées par Louis XI, grâce aux bons offices de son autre conseiller Nicolas de Diesbach, avoyer de Berne, les villes de Basse Union d’Alsace, Strasbourg, Bâle, et leurs évêques ainsi que Colmar et Sélestat signent donc le 31 mars le « traité de Basse Union avec Soleure et les Confédérés suisses des huit cantons. Les Confédérés libérés de tous soucis à l’Est vont pouvoir se retourner contre le puissant duc Charles dont ils convoitent la Franche-Comté dispensant Louis XI de mettre fin par les armes à l’indépendance de son vassal  (pour le duché de Bourgogne).  En même temps que le « traité de Basse-Union », Sigismond, les villes alsaciennes ainsi que les Confédérés, préparent durant les mois de mars et avril 1474 un projet de « Paix perpétuelle ».

C’est ainsi qu’une ligue se met en place, menée par Lucerne, Bâle, Strasbourg et Berne, et prépare la guerre contre Charles le Téméraire.

Le duc d’Autriche Sigismond de Habsbourg signent ce traité de Basse-Union  à Constance le 6 avril 1474 : les villes avancent 76 000 florins au duc, que celui-ci doit rembourser à Charles lui permettant d’exiger la restitution des villes et  territoires de la Haute-Alsace, hypothéquées au profit du duc de Bourgogne et  Sigismond  accepte de mettre un terme à la vassalité de la Confédération par rapport à son duché d’Autriche (mais elle reste toutefois partie de l’empire avec l’immédiateté).

Charles ne restituant pas à Sigismond ses villes et territoires, les villes de la Basse Union d’Alsace lui déclarent la guerre.

Sans qu'il y ait de rapport de cause à effet, le 11 avril 1474, Pierre de Hagenbach  est arrêté à Brisach et exécuté le 9 mai par les alliés des Confédérés (les alliés rhénans), à la suite de révoltes parmi ses troupes. Cet événement marque le début des guerres dites de Bourgognes qui vont opposer de 1474 à 1477 essentiellement sur le territoire de l’empire (raison pour laquelle les manuels d’histoire de France en parlent très peu) qui vont embraser pendant trois ans les territoires de l’empire relevant non seulement du Royaume de Bourgogne-Provence (  Franche-Comté et toute la Suisse Occidentale avec les territoires relevant de la Savoie, Genève, Vaud mais aussi le Valais, Fribourg, Neuchâtel, Berne, Soleure, Bâle  ….) mais également ceux relevant de l’ancien Royaume de Lotharingie avec l’Alsace, la Lorraine, le Luxembourg, le Palatinat…  le Duc de Bourgogne Charles le Téméraire et son allié la Duchesse de Savoie Yolande aux Confédérés suisses, aux Valaisans, et leurs alliés les villes de la Basse Union d’Alsace, puis au Duc de Lorraine René II, et également à l’empereur Frédéric III, au duc d’Autriche Sigismond et au roi Louis XI.

Cette même année 1474, l’empereur Frédéric III doit faire face à l’armée de Mattias Corvin qui attaque les armées impériales.

Charles le Téméraire de son côté ne décide pas  aussitôt de mater les villes de Basse Alsace  mais engage le 31 juillet 1474 le siège de Neuss dans l’optique de conquérir Cologne avec l’aide pour moitié de troupes que lui a fournie le duc de Milan  Galazeo-Maria Sforza , et son autre alliée  la duchesse Yolande de Savoie (pourtant sœur de Louis XI) qui parient sur Charles plutôt que sur Louis  ( un commerce intense s’est développé entre le Nord de l’Italie et les Flandres  et les banquiers Lombards se sont installés dans toutes les villes commerçantes situées entre ces deux régions). A la mi-novembre 1474, les Confédérés suisses, qui ont envahi la Franche-Comté, infligent à Héricourt une défaite sévère au comte de Savoie-Romont et au Maréchal de Bourgogne. En  fin d’année, l’empereur Frédéric III est attaqué en Rhénanie par Charles le Téméraire mais la pluie et la maladie décime les troupes bourguignonnes. Berne qui veut empêcher Charles de recevoir  des renforts du  duc de Milan  dans les Etats de Vaud savoyards passe une alliance avec le prince-évêque  du Valais Walter Superxaso.  Le roi de France Louis XI voit avec joie son rival s'enliser dans l'imbroglio allemand ; il signe un traité d'alliance avec le duc René de Lorraine et les Suisses qui, les uns et les autres, se sentent menacés ; il ne ménage ni son or, ni sa peine. Les trêves entre la France et la Bourgogne expirent le ler mai 1475 ;  début mai 1475, le roi Louis XI envahit le duché de Bourgogne, la Picardie, le comté de Nevers et  les confédérés suisses retraversent le Jura pour envahir le comté de Bourgogne (Franche-Comté). Le Duc de Lorraine René II change de camp et   attaque le Luxembourg.   Charles le Téméraire qui s'obstine  au siège de Neuss, envoie à ses officiers ducaux, affolés, le comte de Campobasso, son condottière.  A la mi-juin les troupes anglaises débarquent à Calais ce qui oblige Louis XI à maintenir d’importantes troupes dans le nord de la Normandie. Et déshonorant sa promesse d’envoyer une armée de 20 000 hommes en Rhénanie, il préfère contre-attaquer  plutôt en Picardie  et en Artois. Simultanément, il exhorte le duc d’Autriche Sigismond, la ville de Strasbourg et les cantons suisses à faire la paix entre eux. Le duc Sigismond, avec l’aide des Suisses reprend par la force le comté de Ferrette au sud de l’Alsace qu’il avait dû donner en gage à Charles le Téméraire.  Celui-ci, après un an de siège infructueux finit par lever le 27 juin 1475 le siège de Neuss pour faire face en Picardie aux Français après s’être résigné à signer une trêve avec l’empereur Frédéric. Charles le Téméraire signe ensuite avec son beau-frère le roi Edouard IV d’Angleterre qui maintient ses prétentions sur la couronne de France un traité le 25 juillet 1475 par lequel Charles le reconnait roi de France sans le duché de Bourgogne, la Picardie et la Flandre. En pleine campagne contre les Anglais, Louis XI cherche à négocier avec Edouard IV d’Angleterre un  traité dès la mi-août 1475 ce qui rend furieux Charles venu le rejoindre à son camp ; malgré les insultes  de Charles, Edouard signe avec Louis à Picquigny le 29 aout 1475 un traité  au terme duquel il achète à prix d’or le départ des anglais et dès le 4 septembre les troupes anglaises repassent la Manche. Puis Louis XI persuade les Suisses qu’ils ne peuvent éviter le conflit avec Charles. Au terme d’un nouveau traité du 26 octobre 1475  il s’engage à leur régler une pension annuelle de 2000 écus s’ils déclarent la guerre à Charles sans s’engager lui à intervenir sauf extrême nécessité.  Les Suisses déclarent immédiatement la guerre. En octobre 1475, les Bernois envahissent les Etats de Vaud savoyards tandis que le prince-évêque du Valais Walter Supersaxo avec ses troupes des Sept dizains du Haut Valais pénètrent elles-aussi  sur le territoire de Conthey près de Sion qui appartient également à la Savoie. Yolande, la régente de Savoie pendant la minorité du petit duc Philibert, appelle à l’aide le duc de Milan et le prince-évêque de Genève Louis de Savoie accoure avec des troupes et se réfugie dans le château de Conthey.

Pierre de Gingins lève ses vassaux et Jean de Gingins, nommé par Yolande, capitaine général de Savoie marche à leur secours. Il chasse devant lui 4 000 Haut Valaisans qui tentent de défendre Martigny puis met le siège devant Sion. Mais 3 à 4 000 Bernois et Soleurois débouchent à l’improviste par le col du Sanetch le prennent à revers et le défont le 13 novembre 1475 et repoussent ses hommes jusqu’au défilé de Saint Maurice.

Ce même 13 Novembre 1475, les confédérés battent les troupes bourguignonnes venues au secours d’Héricourt que les confédérés sont venus assiéger. Charles a rejoint pendant ce temps son armée dans le Luxembourg et depuis là envahit la Lorraine dont la capitale Nancy est prise le 24 novembre 1475. Charles s’y fait proclamer duc de Lorraine.    Dès le 4 janvier, Charles quitte Nancy pour aller s’opposer aux Confédérés ; il  arrive à Besançon le 22 janvier 1476 tandis que Berne et les Confédérés s’occupent de rassembler en hâte de nouvelles troupes. Le 12 février 1476, Charles  franchit le Jura et établit son quartier général à Orbe dans les Etats de Vaud savoyards et trois jours plus tard il prend le château de Grandson dont il fait exécuter la garnison puis il poursuit son avance face aux confédérés mais ceux-ci par une manœuvre de surprise mettent en déroute les troupes bourguignonnes qui fuient en direction de Genève ou du Jura. Charles reprend le chemin de la Franche Comté. Louis XI  se met aussitôt en route avec ses troupes pour Lyon, alors porte de la Savoie et adresse aussitôt ses félicitations à l’avoyer de Berne qui ne s’en contente pas et réclame à Louis de prendre part à leur lutte.  Celui-ci leur répond que n’ayant pas réussi à pousser plus avant en territoire savoyard (Etats de Vaud), il n’a pas eu la capacité d’envoyer ses troupes les rejoindre mais promet de le faire s’ils poursuivent leur lutte et de verser à leurs chefs des pensions. Dans le même temps la duchesse de Savoie Yolande, le duc de Milan Galazzeo-Maria Sforza, et le duc de Lorraine René, troublés par la victoire des Suisses, reprennent contact avec Louis. René consent rapidement à rompre ses liens avec le Téméraire en échange d’une généreuse pension. Onze jours après sa défaite, Charles repasse le Jura pour établir son camp à Lausanne en territoire savoyard ; le 27 mai, il quitte Lausanne en direction de la place forte bernoise de Morat et le 18 juin il parvient à ouvrir une brèche dans les fortifications du château. Mais les confédérés alliés désormais au Duc de Lorraine René II arrivent et remportent une nouvelle victoire le 20 juin 1476  forçant Charles à se retirer sur Morge puis à Gex. Deux jours plus tard, Louis XI  dépêche des troupes sur la frontière de Savoie pour montrer à sa sœur la duchesse de Savoie Yolande qu’il est prêt à la défendre si besoin contre les appétits des Bernois pour le cas où ils viendraient à envahir ses états de Vaud. Charles,  craignant que la duchesse de Savoie le lâche, prend en garantie son fils Philibert le petit duc de Savoie qui parvient à s’échapper ; Yolande est alors mise en résidence surveillée avec ses autres enfants. Le duc de Milan lâche lui aussi Charles ce que Louis s’empresse de faire savoir.  Désormais l’empereur Frédéric III et ses vassaux les Confédérés suisses, les Alsaciens de Basse Union,  apportent leur soutien militaire au Duc René II de Lorraine et le 1er février 1477 marchent sur Nancy défendue par une armée découragée. Charles le Téméraire meurt dans la bataille le 5 janvier 1477. Il laisse en héritage à sa fille unique Marie toutes les possessions accumulées par les ducs de Bourgogne depuis Philippe le Hardi. Mais Louis XI n’entend pas  laisser Marie conserver tout cet  héritage.

Cette année 1477, Frédéric III, lâché par le duc de Bavière, finit par perdre tous ses fiefs de Hongrie, et est contraint de courir le pays en demandant l'hospitalité aux monastères qu'il trouve sur sa route. Il n'a plus d'autre choix que de concéder à Matthias Corvin un armistice sans conditions. Au terme des derniers pourparlers, l'empereur doit verser une indemnité de guerre énorme, reconnaître définitivement son adversaire comme roi légitime de Hongrie à condition que la couronne revienne aux Habsbourg s'il n'a pas de descendant mâle. L'oubli de ces promesses par l'empereur pousse Matthias Corvin à lui déclarer pour la troisième fois la guerre en 1481. Le roi de Hongrie s'empare bientôt de toutes les forteresses du domaine héréditaire d'Autriche. Finalement, le Ier juin 1485, à la tête de 8 000 soldats expérimentés, il entre en triomphe dans Vienne, qui devient désormais sa capitale. Puis la Styrie, la Carinthie et la Carniole  tombent l'une après l'autre ; Trieste n'est sauvée que par l'intervention d'un corps expéditionnaire vénitien.

Quelques temps avant sa mort, Charles le Téméraire,  a renouvelé sa promesse de marier sa fille unique et seule héritière Marie de Bourgogne à Maximilien de Habsbourg , fils de l’empereur romain germanique Frédéric III,  ce qu’elle fait devenant la grand-mère du futur empereur Charles Quint Le 9 avril 1486, Frédéric fait couronner à Aix la Chapelle par le pape Innocent VIII son fils Maximilien comme roi des Romains.

Successeur

Maximilien Ier de Habsbourg

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:30

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MAISON DE PALATINAT/  HAUS  VON PFALZ  (WITTELSBACH)

 

.ROBERT Ier DE PALATINAT / RUPERT  VON PFALZ  (1352-1410),  empereur / kaiser  de 1400 à 1410, comte palatin du Rhin/ Graf von Pfalzrhein de 1398 à 1410 

Fils de Robert II, comte palatin du Rhin et de Béatrix de Sicile, petit-fils de Louis II, duc de Bavière et de Mathilde de Habsbourg elle-même fille de l’empereur Rodolphe de Habsbourg. Rupert a épousé en 1374 Elisabeth de Huremberg avec laquelle il a neuf enfants dont : 

-Marguerite de Bavière, épouse de Charles II, duc de Lorraine

-Louis III de Bavière, électeur palatin, du Rhin, époux de Blanche de Lancastre puis devenu veuf de Mathilde de Savoie. 

Le duc de Lorraine Charles II, prince d’empire, fait campagne pour son beau-père l’électeur palatin Rupert dont il a épousé la fille Marguerite de Bavière en 1393 et Rupert est élu par les 4 électeurs rhénans le 22 aout 1400.

Lorsque l’empereur Venceslas de Luxembourg entre en conflit avec les princes électeurs et avec de nombreux princes territoriaux, le collège électoral décide de l’écarter du trône impérial.

Mais en 1401, quelques princes et quelques villes d’Allemagne tiennent encore pour Venceslas. Pour les rallier, Robert veut rendre à l’empire le Milanais que Venceslas en a détaché. Il fait une alliance avec les villes de Suisse et de Souabe, et lève des troupes contre Jean Galéas Visconti, duc de Milan. La circonstance est favorable car Venise et Florence s’arment contre la puissance redoutable du nouveau duc de Lombardie.  Quelques princes qui l’ont accompagné s’en retournent avec le peu de soldats qui leur restent; et Robert se retire enfin presque seul.  Jean Galéas reste maître de toute la Lombardie, et protecteur de presque toutes les autres villes, malgré elles.  Il meurt, laissant, entre autres enfants une fille Valentine mariée au duc d’Orléans. C’est  elle dont les rois de France s’estimeront  à sa mort les héritiers. 

En 1404 meurt le pape Boniface IX alors que  des délégués du pape d'Avignon Benoît XIII sont présents à Rome. Les cardinaux romains demandent à ces délégués si leur maître abdiquerait si les cardinaux retardaient l'élection. Les délégués répondent que non et les cardinaux élisent alors un nouveau pape le 17 octobre 1404, Innocent VII. Ils prêtent toutefois d'abord serment de faire tout leur possible pour mettre fin au Grand Schisme. À l'annonce de cette élection, les Gibelins provoquent une émeute à Rome, mais le roi de Naples Ladislas Ier envoie des troupes à Rome pour aider le Pape à rétablir l'ordre. En échange de cet appui, Ladislas obtient plusieurs concessions du pape, dont la promesse qu'aucun accord pouvant nuire à ses droits sur le royaume de Naples ne sera conclu avec le pape d'Avignon (les droits de Ladislas étaient en effet contestés par Louis II d'Anjou couronné roi de Naples par Clément V). Cette même année1404, le duc d’Orléans, frère du roi Charles VI, achète le duché de Luxembourg de Josse, marquis de Moravie, à qui Venceslas l’a vendu. Sigismond avait vendu aussi le droit d’hommage. Pour cette raison  le duché de Luxembourg et le duché du Milanais sont considérés à tort  juridiquement  par leurs nouveaux possesseurs comme détachés de l’empire. 

Dès l’année suivante, le nouveau duc de Luxembourg et le duc de Lorraine se font la guerre, sans que l’empire n’intervienne. De même en 1406 le marquis de Bade et le comte de Wurtemberg font impunément une ligue avec Strasbourg et les villes de Souabe contre l’autorité impériale. Les Suisses se fortifient toujours. Les seuls Bâlois ravagent les terres des Habsbourg  dans le Sundgau et dans l’Alsace.

L’autorité impériale s’affaiblit, tandis que le schisme de l’Église continue. A peine un des antipapes est mort, que son parti en fait un autre.

Robert fait pourtant réunir une diète à Francfort en 1409. Les ambassadeurs des rois de France, d’Angleterre, de Pologne, y assistent. Mais l’empereur soutient une faction d’antipape; la France, une autre. L’empereur et l’empire estiment que c’est à eux d’assembler les conciles et que dès lors le concile de Pise, assemblé sans les ordres de l’empire, n’a aucune autorité et  demandent la réunion d’un concile œcuménique.

L’empereur Robert meurt le 18 mai. Venceslas se dit toujours empereur sans  n’en exercer aucune fonction. 

Suite : 

MAISON DE LUXEMBOURG /  HAUS  VON  LUXEMBURG 

.SIGISMOND  Ier  DE LUXEMBOURG   /  SIGISMUND  I  VON LUXEMBURG  (1368-1437),                                                                     

 

 

 

 

 

 

                                                   

                                                           

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:25

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MAISON DE LUXEMBOURG /  HAUS  VON   LUXEMBURG

.CHARLES IV  / KARL IV (1316-1378),                                                         empereur / kaiser de 1347 à 1378

Charles , petit-fils de l’empereur Henri VII ,  fils de Jean l’Aveugle, roi de Bohême et de Pologne, comte de Luxembourg et d'Elisabeth Přemyslovna, héritière par son père Venceslas II de la couronne de Bohême né à Prague en 1316 et baptisé sous le nom du prince tchèque Venceslas, saint patron du royaume de Bohème ; il épouse le 4 avril 1323, à 7 ans seulement, par dérogation papale, Blanche de Valois et vit jusqu’à ses 15 ans à la cour du roi de France Charles IV ou il  reste jusqu’à ses 15 ans. Il y remplace son prénom par celui de Charles. En 1330 donc il quitte la France pour rejoindre avec son épouse son comté de Luxembourg puis part en Italie. Au côté de son père Jean, il participe à sa première bataille en 1331. En 1333, il devient Margrave (marquis) de Moravie, titre de l’héritier du royaume de Bohême.

L’année 1335 voit l’élection d’un nouveau pape français Benoit XII qui réside à Avignon. Il règne jusqu’en 1342, date de l’élection comme successeur et troisième pape d’Avignon de Clément VI.

Charles est proclamé roi de Bohême à la Diète de Prague de 1347 et est couronné le 2 septembre 1347. 

Clément VI qui a été son précepteur à la Cour de France  décide,  après plusieurs excommunications de l’empereur Louis de Bavière, de manœuvrer pour le faire remplacer par Charles. Au cours de l’année 1348, Charles de Luxembourg, roi de Bohême, va de ville en ville se faire reconnaitre empereur car Louis, Margrave de Brandebourg lui dispute sa couronne.

L’ancien archevêque de Mayence l’excommunie; le comte palatin Rupert, le duc de Saxe  cassent l’élection de Charles et nomment Édouard III, roi d’Angleterre, qui refuse. Ils s’adressent alors au marquis de Misnie, gendre du feu empereur qui refuse lui-aussi. Ils offrent début 1349 la couronne à Gunther de Schvartzbourg, noble thuringien qui accepte mais meurt quelques mois après.  Louis de Bavière, margrave de Brandebourg, finit par céder ses droits.                                                  

Charles est élu finalement, sans opposition, le 17 juin 1349, roi de Germanie, et couronné le 25 juillet de la même année.                                                           

Innovent IV  succède en 1352  à Clément VI. Il est le cinquième pape qui réside à Avignon ; comme son prédécesseur, c’est un pape français.

Charles IV  de Luxembourg est couronné roi des Romains le 6 janvier 1355, il se rend à Rome. Le pape envoie d’Avignon le détail de tout ce qu’on doit observer au couronnement de l’empereur. Il marque que le préfet de Rome doit porter le glaive devant lui, et que ce n’est qu’un honneur, et non pas une marque de juridiction. Le pape doit être sur son trône, entouré de ses cardinaux, et l’empereur doit commencer par lui baiser les pieds, puis il lui présente de l’or, et le baise au visage, etc. Pendant la messe l’empereur fait quelques fonctions dans le rang des diacres; on lui met la couronne impériale après la fin de la première épître. Après la messe, l’empereur, sans couronne et sans manteau, tient la bride du cheval du pape. Ce cérémonial n’a plus été pratiqué depuis que les papes demeurent dans Avignon. L’empereur reconnaît d’abord par écrit l’authenticité de ces usages et se fait couronner à Rome comme empereur  le 5 avril 1355, jour de Pâques sous le nom de Charles IV sans pour autant, en l’absence du pape avoir à les respecter.

Quelques mois plus tard, il convoque la Diète d’Empire qui s’ouvre à Nuremberg le 25 novembre 1355 pour mettre de l’ordre dans les institutions et corriger les plus graves de leurs défauts ; de ce programme, une partie seulement est réalisée. Les travaux reprennent à Metz le 25 décembre 1355 et aboutissent à la promulgation de la Bulle impériale du 10 janvier 1356.

Cette  Bulle  est le texte considéré comme le véritable fondement de la constitution. Pour la première fois, les principes d'élection du roi sont fermement codifiés, évitant par la suite les doubles élections. Le groupe des princes électeurs est également défini. Ces derniers sont déclarés indivisibles pour éviter que leur nombre n'augmente. De plus, la Bulle d'Or exclut tout droit papal sur l'élection du roi et réduit le droit de mener des guerres privées.

Le pape Innovent IV meurt en 1362. Est élu pour lui succéder Urbain V, nouveau pape d’origine française et sixième à régner depuis Avignon.

Le 4 juin 1365, comme l’avait fait avant lui Frédéric Ier Barberousse, Charles IV se rend à Arles accompagné depuis Morat (en Suisse, à l’entrée alors des Etats de Vaud savoyards) par son vassal  le comte de Savoie dit le comte Vert Amédée VI ou il se fait couronner roi de Bourgogne-Provence.

Sur sa route, Charles IV voit le pape Urbain V à Avignon qui lui parle de croisade  pour contenir les Turcs, qui ont pris Andrinople.

L’année 1366, les grandes compagnies reviennent encore sur le Rhin, et de là vont tout dévaster jusqu’à Avignon. Urbain V doit se réfugier à Rome, soixante et douze ans après que les papes l’aient quittée pour Avignon. Il y décède en 1370.  Lui succède Grégoire XI  septième et dernier pape d’origine française en résidence à Avignon. Ce pape Grégoire XI meurt le 27 mars 1378.

Les cardinaux italiens peuvent enfin choisir librement un pape italien qui prend le nom d’Urbain VI. Urbain, dans son premier consistoire, déclare qu’il fera juger le roi de France Charles V, et Édouard III, roi d’Angleterre, qui troublent l’Europe. La plupart des cardinaux, choqués de l’humeur violente et intolérable du pape, se retirent à Naples, déclarent l’élection d’Urbain forcée et nulle et choisissent Robert, fils d’Amédée III, comte le Genève, qui prend le nom de Clément, et va établir son siège antiromain dans Avignon. L’Europe se partage. L’empereur, la Flandre, son alliée, la Hongrie appartenant à l’empereur, reconnaissent Urbain.  La France, l’Écosse, la reine Jeanne de Naples, la Savoie, sont pour Clément. Charles IV meurt peu après en laissant la Bohême à Venceslas avec l'empire, le Brandebourg à Sigismond, son second fils, la Lusace et deux duchés de Silésie à son troisième. 

 

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.VENCESLAS (1361-1419),                 

empereur/kaiser   de 1378 à 1400

Fils de Charles IV, roi de Bohême sous le nom de Venceslas IV, électeur de Brandebourg de1373 à 1378, comte de Luxembourg de 1383 à 1390. 

Contemporain du roi de France Charles VI et du duc de Bourgogne  Jean sans Peur, il succède à son père à la tête de l’empire en 1378 mais n’est jamais formellement couronné empereur par le pape.

Le pape Urbain VI  se rend tellement odieux auprès des cardinaux français que, six mois plus tard, ceux-ci, appuyés par le Sacré Collège élisent pour le remplacer le pape «  avignonnais  » Clément VII. C’est le début du Grand Schisme d’Occident, qui verra deux (et même parfois trois) papes sur le trône de Saint Pierre.

Venceslas commence par dissiper les trésors de son père dans des débauches à Francfort et à Aix-la-Chapelle, sans se soucier de son royaume de Bohême de sorte que tous les seigneurs bohémiens se révoltent contre lui au bout d’un an.

En outre  la maison de Bavière se réunit pour lui déclarer la guerre et il n’a pas d’autre choix que de rendre au comte palatin de Bavière les villes du Haut Palatinat, dont Charles IV s’était saisi ; Il cède d’autres villes au duc de Bavière, comme Muhlberg et Bernaw. Toutes les villes du Rhin, de Souabe et de Franconie, se liguent entre elles. .

Enfin les cantons suisses se renforcent avec l’entrée de Berne dans la Confédération et battent  Léopold, le duc d’Autriche, prémices de leur indépendance de fait de l’empire.

En 1389, son demi-frère Sigismond est le gendre de la régente Marie de Hongrie. Les états de Hongrie, mécontents de la régente offrent la couronne à Charles Durrazo qui est couronné.  La régente et sa fille le font assassiner.   Le ban de Croatie se constitue alors juge des deux reines, fait noyer la mère, et enfermer la fille. Sigismond lève des troupes dans son électorat de Brandebourg, et dans les États de son frère et défait les Hongrois/

Soutenu par la France, le pape Clément VII s'installe en Avignon, d'où  il entreprend de lutter contre Urbain VI. Ce dernier perd peu à peu ses alliés, devenant un tyran paranoïaque. Il fait torturer et disparaître ses propres cardinaux qui songeaient à le remplacer. Il meurt le 15 octobre 1389.

Boniface IX, noble napolitain, est élu pape le 2 novembre 1389, consacré le 9 novembre à Rome, accepté par l’Empire, l'Angleterre, la Hongrie, la Pologne et la plus grande partie de l'Italie tandis que l’ antipape Clément VII continue  à tenir une cour papale à Avignon sous la protection du roi de France.

A Prague ou il se trouve enfermé, Venceslas ne commet que des actions de barbarie et de démence. Venceslas, dans un de ses accès de fureur,  jette dans la Moldau et noie le moine Jean Népomucène, qui  ne veut pas  lui révéler la confession de l’impératrice sa femme. Les magistrats de Prague l’obligent à s’enfuir de la ville. Sigismond, son frère, roi de Hongrie, saisit l’occasion pour se faire reconnaître régent de Bohême et fait enfermer son frère dans le château de Prague puis le renvoie à Vienne chez le duc Albert, et retourne en Hongrie s’opposer aux Turcs, qui commencent à étendre leurs conquêtes de ce côté.  Mais Venceslas s’échappe encore de sa nouvelle prison et retourne à Prague ou il trouve des partisans.

Clément VII meurt à Avignon le 16 septembre 1394, mais les cardinaux français élisent rapidement un successeur : le cardinal Pedro de Luna, qui prend le nom d'antipape Benoît XIII. La Diète de Francfort de 1397 essaye d’obtenir la démission de Boniface IX. Venceslas et Charles VI, roi de France, qui ont  une maladie à peu près semblable s’entendent pour  régler la question papale. En 1398  Venceslas propose à Charles VI de le rencontrer  à Reims  pour  mettre fin au scandale du schisme.  L’Université de Paris ayant proposé la première que les deux papes se démissent et qu’on élise un nouveau pape, Charles VI s’engage à obtenir la démission de Benoit XII et Venceslas  celle de Boniface IX mais aucun  des deux papes ne veut abdiquer. Le roi de France tenant parole, Benoît XII  se voit retenir prisonnier cinq ans entiers dans son propre château d’AvignonEn 1398 et 1399, Boniface IX appelle l'Europe chrétienne à soutenir l'empereur byzantin Manuel II Paléologue, menacé à Constantinople par le sultan Bayezid Ier mais l'enthousiasme pour une nouvelle croisade est  très limité.

Lors de la Diète de Lanstein près de Mayence, les Princes-électeurs  déposent Venceslas  le 20 aout 1400 en faveur de  Rupert Ier dont Venceslas refuse de reconnaître  la  légitimité.                                       

                                                                                                                           Suite :                                                    

MAISON DE PALATINAT/  HAUS  VON PFALZ  (WITTELSBACH)

.ROBERT Ier DE PALATINAT / RUPERT  VON PFALZ  (1352-1410),  empereur / kaiser  de 1400 à 1410, comte palatin du Rhin/ Graf von Pfalzrhein de 1398 à 1410

 

 

 

 

 

 

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:21

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MAISON  DE BAVIERE /  HAUS  VON  BAYERN 

.LOUIS IV / LUDWIG IV (1282-1347),                                                            empereur / kaiser de 1314 à 1347

Fils du duc Louis II de Bavière et de Mathilde de Habsbourg. Il épouse Marguerite II de Hainaut qui lui apporte pour dot le Hainaut et la Hollande avec la Zélande et la Frise qui ne sont pas considérés comme des fiefs masculins. 

A la mort de l’empereur Henri VII en 1313, le fils de Philippe le Bel, comte de Poitiers  (futur roi Philippe V) est candidat avec Louis de Bavière et Frédéric le Beau de Habsbourg. Les princes électeurs sont divisés en deux factions, celle des Wittelsbach avec pour candidat  Louis de Bavière et celle des Habsbourg avec Frédéric le Beau ;  le pape toujours à Avignon Jean XXII croit pouvoir affirmer son autorité, refuse de faire connaitre sa préférence, déclare l’empire vacant, et nomme le 14 mars 1314 le roi de Naples Robert le Sage, son vassal, comme vicaire pour le Royaume d’Italie (du Nord). Il s’octroie des pouvoirs à l’égard de l’empire qu’il n’a pas. Louis est couronné roi de Germanie le 20 octobre 1314 puis est couronné de la couronne impériale par l’évêque de Mayence à Aix la Chapelle le 25 novembre 1314 alors que Frédéric a été sacré de son côté par l’évêque de Cologne.

Alors que son père Philippe III le Hardi, n'avait pu accéder au trône impérial en 1273  après lui, Philippe le Bel n’aura pas réussi à faire élire empereur ni son frère Charles de Valois en 1308, ni son fils le comte Philippe de Poitiers en 1314.

Philippe le Bel meurt le 29 novembre 1314. Son fils ainé Louis lui succède sous le nom de Louis X. Il n’a pas d’enfant. Il meurt en 1316 et son frère Philippe lui succède puis meurt en 1322 également sans enfant. Son frère cadet Charles lui succède sous le nom de Charles IV le Bel. Avant de mourir, confronté à l’absence de postérité de ses deux fils ainés  a décidé d’innover dans le droit des apanages (un apanage est un bien que le roi démembre de son domaine pour le donner à l'un de ses fils cadets, en avance sur l'héritage). Par lettres patentes scellées le jour de sa mort, il révise le statut de l'apanage de Poitou. Faute d'héritier mâle, le Poitou reviendrait à la couronne de France.

Cette clause de « masculinité »  fait là son apparition tout comme l’invocation  peu de temps plus tard de la « la loi salique ».

Exhumée par les Valois, la « loi salique » leur permettra d’abord d’écarter en 1328 à leur profit de la succession du royaume de France, Isabelle de France, fille de Philippe IV  Bel,  épouse du roi d’Angleterre Edouard II Plantagenêt et son fils Edouard III, cause de la guerre de « Cent ans » de 1357 à 1453.

Opposé à Marie de Bourgogne, fille du duc de Bourgogne Charles le Téméraire et à ses descendants nés de son mariage avec  Maximilien de Habsbourg  en 1477, le principe de la masculinité de certains fiefs royaux donnés en apanage, permettra  de leur refuser l’héritage du Duché de Bourgogne. Une des Causes des guerres entre les rois de France et empereur notamment entre François Ier et Charles Quint. 

En 1316, est élu le pape Jean XXII pour succéder à Clément V. Il est le deuxième pape à résider à Avignon. 

En Italie, le conflit tourne à l’épreuve de force avec les Gibelins : le duc de Milan Matteo Visconti, excommunié par le pape, envoie son fils Marco, assiéger Gènes, cité Guelfe. Robert le Sage débloque cette ville le 21 juillet 1318.

Louis IV l’emporte sur son rival Frédéric le Beau le 28 septembre 1322 à la bataille de Muhldorf  au cours de laquelle ce dernier est fait prisonnier avec son frère Henri et le duc de Lorraine Ferri.  Léopold d’Autriche, frère des deux prisonniers, continue en vain la guerre. 

Puis Louis IV descend  son armée en Italie ou il délivre Milan assiégée, occupe Pavie. Le pape Jean XXII déclare que Louis usurpe ses droits et menace de l’excommunier. Jean XXII veut faire comprendre au monde chrétien que le déplacement de la papauté à Avignon ne diminue aucunement son autorité.        Il nomme lieutenant-général de l’Eglise contre les Gibelins en Italie Philippe de Valois neveu de Philippe le Bel qui s’y rend en 1320-1321 mais les Visconti parviennent à lui faire repasser les Alpes. Jean XXII déclare les Visconti hérétiques; et comme l’empereur favorise les Visconti, il déclare l’empereur fauteur d’hérétiques: et, par une bulle du 9 octobre, il ordonne à Louis de Bavière de se désister dans trois mois de l’administration de l’empire, « pour avoir pris le titre de roi des Romains sans attendre que le pape ait examiné son élection » ; le 23 mars 1324, il l’excommunie.                                                    

Louis ne fléchit pas et convoque un concile pour juger le pape accusé d’hérésie et d’usurpation de biens d’autrui ;  puis  par une nouvelle bulle du 15 juillet 1324, il déclare l’empereur contumax, et le prive de tout droit à l’empire, s’il ne comparaît devant lui avant le 1er octobre. Puis il tente de faire élire empereur à sa place Charles IV le Bel, troisième fils de Philippe le Bel, roi de France depuis 1322 et surtout époux de Marie de Luxembourg, fille de l’empereur Henri VII de Luxembourg. Entretemps ses légats convient pour octobre les princes électeurs à Bar ou Charles se rend .Mais seul  Léopold d’Autriche, frère du duc Frédéric emprisonné s’y rend également ; en revanche  l’archevêque de Trèves Beaudoin, frère de Jean de Bohême et de Marie de Luxembourg s’abstient de venir signe du refus des princes électeurs de prendre le risque d’élire son époux Charles.  Marie  meurt le 26 mars 1324 mettant fin aux ambitions impériales de son mari.

Louis décide alors de se rendre à Rome avec son armée. Le 31 mai  1327, il reçoit  à Milan la couronne du royaume d’Italie (couronne des Lombards) des mains de l’évêque de Venise assisté de celui d’Aléria, tous deux excommuniés par le pape  car l’archevêque de Milan a trouvé un prétexte pour ne pas être présent et il fait arrêter le duc de Milan Galéas Ier Visconti qui ne se montre pas assez docile.

Même ses supporteurs Gibelins se détournent de lui à tel point qu’il doit assiéger Pise pendant un mois pour pouvoir y entrer. Nouvelle bulle de Jean XXII, à Avignon, le 23 octobre:    « Nous réprouvons ledit Louis comme hérétique. Nous dépouillons ledit Louis de tous ses biens meubles et immeubles, du palatinat du Rhin, de tout droit à l’empire ».

Le roi de France Charles IV le Bel meurt le 25 décembre 1327 sans héritier mâle.

Rome  ouvre ses portes sans résister à Louis mais le clergé a quitté la ville sur l’ordre du légat du pape de sorte que c’est un laïc Sciarra Colonna, un membre puissant de la noblesse romaine, représentant le Sénat Romain qui le couronne empereur le 17 janvier 1328.

Le pape réagit en prononçant la déchéance de l’empereur mais ne parvient pas à  obtenir des princes électeurs l’élection d’un remplaçant. Louis IV réplique et prononce le 14 avril 1328 la déchéance du pape pour hérésie. Le 18 avril l’empereur tient une assemblée générale à l’issue de laquelle est lue la sentence par laquelle il dépose le pape  convaincu d’hérésie et de lèse-majesté, etc. » puis l’empereur prononce un arrêt de mort contre le pape, et même contre le roi de Naples, qui ont accepté du pape le vicariat de l’empire sur l’Italie. Puis il décrète le 23 avril que les papes ne pourront plus quitter Rome plus de deux jours sans l’accord du Sénat du peuple romain et nomme pape sous le nom de Nicolas V le franciscain Pietro Rainalducci qu’il fait acclamer par le peuple romain puis couronné à Saint Pierre le 22 mai 1328.

Sept jours plus tard est couronné roi de France Philippe de Valois sous le nom de Philippe VI, fils aîné de Charles de Valois, frère cadet du roi Philippe le Bel, et de Marguerite d'Anjou. Son accession sur le trône de France découle d'un choix politique, fait en deux temps, à la mort de Louis X le Hutin en 1316 puis à celle de Charles IV le Bel en 1328, afin d'éviter que la couronne ne passe dans les mains d'Édouard III d'Angleterre, pourtant petit-fils de Philippe le Bel, ainsi évincé au profit du neveu de ce dernier (la maison de Valois dont il est issu tire son nom de l'apanage donné à Charles, fils de Philippe III le Hardi et père de Philippe VI). Pour empêcher Edouard III, roi d’Angleterre, fils d’Isabelle de France, d’hériter du royaume de France, plusieurs siècles après Clovis, un article du code salique des francs saliens est exhumé, isolé de son contexte, employé par les juristes de la dynastie royale des Valois pour justifier l'interdiction faite aux femmes de succéder au trône de France appelé loi salique. L'éviction des femmes du pouvoir par cette loi s'appuie sur un certain nombre de faux en écriture, de mensonges et d'omissions de l'histoire.

Ainsi  en droit féodal français, on va distinguer les fiefs masculins des fiefs féminins ce qui n’est pas le cas dans l’empire. Si les femmes peuvent héritier des fiefs dits féminins, il ne leur serait pas possible d’hériter des fiefs masculins. Le fief féminin est opposé au fief masculin, qui ne peut être possédé que par un mâle comme le royaume de France, lequel « ne tombe point en quenouille ». Ainsi Le Duché de Bourgogne, terre du royaume donné en apanage est considéré comme un fief masculin tandis que le comté de Bourgogne, terre d’empire est considéré comme un fief féminin.

Mais la grande majorité de la chrétienté reste fidèle à Jean XXII et le roi de Naples arrive avec des troupes aux portes de Rome. L’empereur Louis IV doit finalement abandonner Rome le 4 aout 1328 et l’antipape Nicolas doit fuir et aller le rejoindre à Pise dérogeant ainsi à l’édit de Louis  du 23 avril. Le roi de Naples Robert fait rentrer alors  sous la domination, ou plutôt sous la protection papale, Rome et plusieurs villes d’Italie. Les Visconti abandonnent alors l’empereur et se rangent du parti de Jean XXII, qui est toujours réfugié dans Avignon.  Louis préfère regagner en 1329 rapidement sans armée la Germanie tandis que Nicolas V finit par tomber aux mains de Jean XXII et doit abjurer publiquement ses erreurs.

Mais Louis continue de refuser de faire dépendre son pouvoir de l’approbation du pape qui lui maintient ses exigences d’allégeance et demande à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, de déposer l’empereur.

Jean de Luxembourg vient au secours de Brescia cité guelfe assiégée par les Gibelins partisans de Louis.  Il la libère et continue son combat contre les Gibelins, prend en 1331 Bergame, Verceil, Pavie, Novare., Parme, Regio et Modène puis Lucques paraissant réussir à créer un royaume guelfe d’Italie du Nord vassal du pape comme celui de Sicile (Italie du Sud) ; mais Louis IV suscite alors la révolte contre Jean de Luxembourg en Bohême en liguant contre lui Othon d’Autriche,  le marquis de Misnie, et Charobert, roi de Hongrie, et jusqu’à la Pologne. Jean de Bohême laisse son fils Charles vicaire en Italie puis revient en Allemagne ou il bat tous ses ennemis l’un après l’autre.

Jean de Luxembourg négocie une alliance à Fontainebleau avec le roi  Philippe VI qui prévoit que si Jean parvient à s’emparer du Royaume d’Italie (du Nord) et celle de Bourgogne-Provence, le roi de France lui reconnaitra la couronne des Lombards en échange de cette dernière.  

De son côté, Louis IV envisage un instant d’abdiquer en faveur de son cousin Henri de Bavière soutenu financièrement par le roi de France Philippe VI contre la mise en gage de royaume de Bourgogne-Provence mais il en est dissuadé par le roi de Naples, Robert d’Anjou dit le Sage, vassal du pape pour son royaume et qui ne veut pas se retrouver vassal du roi de France pour son comté de Provence. 

En Italie, les Guelfes et les Gibelins,  se liguent alors contre  Charles de Bohême Son père  passe les Alpes pour le secourir et  arrive lorsque ce jeune prince vient de remporter une victoire le 25 novembre dans le Tyrol.  Ils rentrent ensemble Prague, et Jean donne à son fils la Marche de Moravie, en lui faisant prêter un hommage lige. 

Les cités guelfes ou gibelines du Royaume d’Italie sont très hostiles aux prétentions de Jean de Luxembourg, du pape et du roi de France et constituent la Ligue de Ferrare dont les troupes  battent celles de  Jean et du pape de sorte qu’à l’automne 1332, les cités de Brescia, Bergame, Modène et Pavie reviennent dans le camp gibelin ; Jean de Luxembourg doit rentrer en Bohême en 1333.                                                       

Le pape Jean XXII meurt en 1334 à Avignon. Son successeur Benoit XII, nouveau pape français et troisième pape à résider à Avignon, reprend ses prétentions hégémoniques sur l’empire.

En 1337, Louis IV achète l’alliance du roi d’Angleterre Edouard III ce qui lui permet de raffermir ses positions en Flandre contre le roi de France allié du nouveau pape.

Puis le 17 mai 1338, la position du pape devenant impopulaire en Italie, il fait publier le manifeste Fidem Catholicam dans lequel il est proclamé que l’empereur occupe un rang aussi élevé que le pape comme élu des princes électeurs sans qu’il soit besoin d’une quelconque approbation du Saint Siège. En outre, il soutient qu’un vrai concile représentant l’Eglise Universelle qu’il estime avoir le droit comme le pape de convoquer est supérieur aux simples assemblées que ce dernier peut réunir. Les princes électeurs ne peuvent qu’approuver et le 16 juillet 1338, réunis à Rhense, ils adoptent le point de vue de Louis IV et déclarent que l’élection par eux de l’empereur suffit à rendre légitime l’autorité de l’empereur ce qui est acté à l’issue de la Diète de Francfort du 4 aout 1338. 

Peu de temps après, son allié le roi Edouard III débarque en Flandre ; après l’avoir reçu lors de la Diète de Coblence du 5 septembre 1338, Louis IV le nomme vicaire pour la Basse-Germanie et les troupes impériales se joignent aux anglaises et investissent  le Cambrésis en 1339 ; puis Edouard écrase la flotte française à la bataille de l’Ecluse ; en revanche les Flamands sont écrasés à Saint Omer et l’armée anglo-impériale est tenue en échec devant Tournai ; en outre Edouard III s’avère incapable de payer ses alliés et l’alliance éclate.                                                  

En raison de l’alliance existant entre les rois de France et les papes d’Avignon, c’est un homme de confiance du roi Philippe VI qui est élu pape à la mort de Benoit XII en 1342 sous le nom de Clément VI ; celui-ci somme Louis IV d’abdiquer et parvient à faire élire contre lui un antiroi de Germanie en la personne Charles de Bohême. Louis IV s’apprête à reprendre les armes quand il meurt subitement le 11 octobre 1347. 

Suite :                                                                                                            

MAISON DE LUXEMBOURG /  HAUS  VON   LUXEMBURG

.CHARLES IV  / KARL IV (1316-1378),  empereur / kaiser de 1347 à 1378

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:13

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MAISON  DE LUXEMBOURG  / HAUS VON LUXEMBURG

 

.HENRI  VII / HENRICH  VII (1275-1313), comte de Luxembourg de 1288 à 1309,  empereur / kaiser de 1308 à 1313

Fils d'Henri VI de Luxembourg, comte de Luxembourg, et de Béatrice d'Avesnes, né vers 1275; il épouse  le 9 juin 1292 Marguerite de Brabant, fille de Jean Ier, duc de Brabant et de Marguerite de Flandre. Avec son épouse, Ils ont pour enfants :

-Jean Ier l’Aveugle (1296-1346) comte de Luxembourg, élu en 1310 roi de Bohême

-Marie mariée en 1322 à Charles IV, roi de France

-Béatrice

Après l’assassinat d’Albert de Habsbourg le trône impérial demeure vacant sept mois. On compte parmi les prétendants à ce trône le frère du roi Philippe le Bel, Charles de Valois, [] comte de Valois et d'Alençon en 1285, comte de Chartres et du Perche en 1290 et la même année, comte d’Anjou et du Maine par cession de son beau-père Charles II d'Anjou également roi titulaire d'Aragon et empereur titulaire de Constantinople. Charles est un prince qui courre partout chercher des royaumes. Il a reçu la couronne d’Aragon des mains du pape Martin IV, et lui a prêté l’hommage et le serment de fidélité que les papes exigeaient des rois d’Aragon mais il n’a plus qu’un vain titre. Boniface VIII lui a promis de le faire roi des Romains.  Jusqu'alors, le Saint Empire Romain Germanique a tenu la première place dans la politique européenne et, bien qu'il soit désormais sur le déclin, Philippe le Bel s'empresse d'en revendiquer le trône. En ce début du XIV° siècle la charge d'Empereur a gardé tout son prestige. Cinq ans plus tôt, le pape Boniface VIII (en conflit avec le roi de France) a affirmé que nul souverain n'échappe à l'autorité de l'Empereur, lui-même vicaire du pape. Si "l'Empire universel" n'existe plus de facto, tant sont nombreux les royaumes dégagés de toute subordination à son égard, il conserve une existence de jure, ses lois s'appliquant partout en Occident. Philippe le Bel a songé à se porter candidat au trône impérial  mais il a craint de provoquer la coalition des monarchies occidentales et de la papauté contre un royaume de France par trop hégémonique. Discrètement, mais fermement, l'Aragon, l'Angleterre et le pape Clément V n'ont-ils pas fait connaître leur désapprobation ?

Prudent, le roi a jugé préférable d'encourager son frère puîné à se présenter à l'élection. Politiquement incompétent et financièrement dépendant,  Charles  lui semble être le candidat idéal. A la tête des domaines impériaux, qui ne génèrent plus guère de  revenus, sans administration ni armée, il restera à sa merci tout en ne paraissant pas trop menaçant aux électeurs. Fin mai, Philippe le Bel envoie trois ambassadeurs offrir cadeaux et argents aux princes  électeurs. Les archevêques de Cologne et de Mayence répondent poliment mais refusent d’engager leur vote.

  

Sollicité par Philippe le Bel, le pape Clément V qui lui est pourtant redevable, ne daigne pas d’accorder son soutien à Charles de Valois se contentant de déclarer que son candidat serait celui qui s’engagerait pour la croisade ; façon polie d’écarter un prince dont tout le monde connait le peu d’enthousiasme que lui inspire de devoir partir guerroyer en Terre Sainte.

Pendant ce temps, un autre candidat marque des points : le comte Henri de Luxembourg, soutenu par son frère l’archevêque de Trèves. Henri a une même conception de l'Etat que les empereurs laquelle comme Philippe le Bel dénie toute autorité au Pape et à l'Eglise sur leurs royaumes  alors qu’à l’inverse le pape  Boniface VIII (fervent partisan de « l’Imperium Mundi », doctrine qui voit le Pape comme « empereur du monde » et roi des rois  fulmine les excommunications et les interdits. Philippe le Bel institue les Etats du Royaume  et s'appuie sur les trois ordres, donc le clergé de France contre le pape.  Le 7 septembre 1303, ses troupes  participent à la prise d'assaut du palais d'été du pape à Anagni avec pour mission de signifier au Pape son inculpation pour hérésie, voire de l'enlever. Le pape est capturé et, dit-on, giflé sur le trône de Saint Pierre. Le vieux pape meurt quelques semaines plus tard  le 11 octobre 1303 sans avoir pu tenir sa promesse vis-à-vis de Charles de Valois. Le pape Benoit XI  lui succède. Par amour de la paix, il cherche à réconcilier la papauté avec Philippe le Bel et annule les bulles lancées par son prédécesseur ; l’amnistie est accordée aux frères Jacques Colonna et Pierre Colonna sans pour autant les réintégrer au Sacré Collège. Cependant il écarte de l'amnistie les fautifs directs de l'attentat d'Anagni : Sciarra Colonna et Nogaret. Après cinq mois de présence à Rome, il décide de s'établir à Pérouse où il meurt le 7 []juillet 1304. Lui succède le pape Clément V, un français  qui veut se faire sacrer à Vienne comme son lointain prédécesseur Gui de Bourgogne qui en fut l’archevêque de 1083 à 1110 et qui régna, jusqu’en 1124, sous le nom de Calixte II. Mais Philippe le Bel lui impose Lyon et le nouveau pape obtempère. La cérémonie de couronnement  a lieu en la basilique Saint-Just le 15 novembre 1305 devant le roi de France.

Le 27 novembre 1308, Henri de Luxembourg est élu à l'unanimité au trône impérial, sous le nom d'Henri VII, grâce au soutien de son frère Baudoin, archevêque-électeur de Trêves, et à la neutralité bienveillante du pape Clément V, qui est pourtant l'allié du Capétien. 

Henri VII est le premier empereur qui est élu par six électeurs seulement, tous six grands officiers de la couronne: les archevêques de Mayence, Trèves et Cologne, chanceliers; le comte palatin de la maison de Bavière d’aujourd’hui, grand maître de la maison; le duc de Saxe de la maison d’Ascanie, grand écuyer, le marquis de Brandebourg de la même maison d’Ascanie, grand chambellan. 

Le roi de Bohême, grand échanson, n’y assiste en effet  pas, et personne même ne le représente. Cette élection et l'échec de la candidature de son frère Charles de Valois ne sont pas pour plaire à Philippe le Bel, qui tente cependant de masquer son amertume tout en œuvrant dans la coulisse pour retarder autant que possible le couronnement impérial. Le 6 janvier 1309, Henri VII  ceint la couronne d'argent d'Allemagne.

A Rome, l’anarchie règne, les barons romains se partagent la ville, le pape Clément V décide en 1309 de s’installer au bord du Rhône  en terre d’empire  ou le comte de Provence et le Dauphin du Viennois, lui sont favorables. Mais il n’a  pas pris en compte que la pression française sur ses fiefs de la rive gauche du Rhône devient de plus en plus prégnante. Au bas de Villeneuve-lès-Avignon le roi Philippe-le-Bel a fait construire un véritable donjon contrôlant le pont Saint-Bénézet qui relie Avignon (terre d’Empire) à Villeneuve-lès-Avignon (royaume de France).

Cette même année 1309, Henri VII commence par venger l’assassinat de l’empereur Albert.   Il met l’assassin Jean, prétendu duc de Souabe, au ban de l’empire. Frédéric et Léopold d’Autriche, ses cousins, descendants comme lui de Rodolphe de Habsbourg, exécutent la sentence, et reçoivent l’investiture de ses domaines. 

Henri VII veut par ailleurs faire revivre les anciens droits de l'empire sur l'Italie et reprend  la tradition de la descente en Italie ; la plupart des villes de Lombardie, Crème, Crémone, Lodi, Brescia, lui refusent obéissance. Il les soumet par force,  puis il se fait d’abord couronner roi de Lombardie à Milan. Puis il marche  sur Rome mais Robert d’Anjou, roi de Naples, comte de Provence, en accord  avec le pape, lui ferme les portes, en faisant marcher vers Rome Jean, prince de Morée, son frère.  Plusieurs villes, comme Florence, Bologne, Lucques, se joignent secrètement à Robert. Cependant le pape écrit de Lyon à l’empereur qu’il ne souhaite rien tant que son gouvernement; Robert, le roi de Naples l’assure des mêmes sentiments, et prétend  que le prince de Morée n’est à Rome que pour y mettre l’ordre.  

Vis-à-vis du Royaume de France, quelques mois seulement après son élection, Henri VII  a chargé le comte Jean de Namur, fils du comte de Flandre Gui de Dampierre, et le duc de Brabant d'assurer Philippe le Bel de ses bonnes dispositions à l'égard de la monarchie capétienne. Ses émissaires sont reçus par deux diplomates désignés par le roi : Louis de Clermont, petit-fils de Saint Louis, tout dévoué à son royal cousin, et le légiste Pierre de Latilly, défenseur intransigeant des intérêts du Capétien. Au printemps 1310 s'ouvrent des négociations visant à procéder au règlement des litiges qui subsistent entre le royaume de France et l’empire. Signé le 26 juin 1310, le traité de Paris règle la question la plus urgente, celle du comté de Bourgogne, fief impérial échu à Philippe de Poitiers, le futur Philippe V le Long, deuxième fils du Capétien. Henri VII reconnaît Philippe de Poitiers comme comte de Bourgogne tandis que Philippe le Bel reconnaît le comté comme terre d'Empire et accepte de faire hommage au roi des Romains, lequel hommage est différé jusqu'après le voyage que le comte Philippe doit effectuer en compagnie de l'Empereur. Bien que pressé par Clément V, Philippe le Bel ne ratifie pas le traité de Paris. Alors qu'il multiplie les interventions dans les régions frontalières sous autorité impériale, il se plaint que des péages ont été établis sur le Rhône conformément aux instructions d'Henri VII. De son côté, ce dernier proteste contre l'ingérence française, en particulier à Lyon, ville impériale, où le prince Louis de Navarre, le futur Louis X le Hutin, a conduit une armée afin de contraindre le nouvel archevêque, Pierre de Savoie, à se soumettre à l'accord de pariage (prévoyant des droits égaux pour le roi et l'archevêque) conclu avec son prédécesseur. D'une manière générale, l'Empereur considère qu'il est de son devoir de contrebalancer la supériorité du Capétien et de limiter l'expansion française, préoccupation que partage le pape. Dès la fin de l'année 1310, les relations entre les deux souverains sont au plus bas.

De son côté, Philippe le Bel exerce sur le pape Clément V qui se trouve à Avignon une forte pression pour qu’il réunisse un concile à Vienne condamnant les Templiers. Le pape se résigne à le convoquer en 1311 ; et le 13 avril 1312 se résigne à promulguer la bulle qui supprime l’ordre du Temple.

Henri VII avec l’aide des Gibelins, les partisans de l’empire,  doit soutenir une longue et sanglante lutte contre Robert, le roi de Naples et le parti guelfe; enfin  il se présente à la porte de la villa Léonine, qui renferme l’église de Saint-Pierre mais il faut qu’il l’assiège pour y entrer. Il est battu au lieu d’être couronné.     

Il négocie avec l’autre partie de la ville, et demande qu’on le couronne dans l’église de Saint-Jean de Latran. Les cardinaux s’y opposent, et disent que cela ne se peut sans la permission du pape. Il est finalement sacré empereur par les cardinaux mandés par le pape à Saint Jean de Latran le 29 juin 1312.

Henri parvient néanmoins à restaurer le pouvoir impérial dans certaines régions d'Italie du nord, face à la résistance de la commune de Florence. Cependant, il entre en conflit avec les Guelfes, notamment dans les cités libres de Toscane, et ses manières autoritaires suscitent l'inquiétude du Roi de Naples Robert d'Anjou et du Pape Clément V. Robert étant son vassal, Henri cherche à le punir en s’alliant avec Frédéric de Sicile mais meurt de malaria en allant à sa rencontre. Après sa mort, le pouvoir impérial se défait en Italie.

La mort l'arrête à Sienne au milieu de cette guerre en 1313.

 

Suite :

 

MAISON  DE BAVIERE /  HAUS  VON  BAYERN

.LOUIS IV / LUDWIG IV (1282-1347),                                           empereur / kaiser de 1314 à 1347

 

 

 

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:08

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MAISON DE NASSAU  /  HAUS  VON NASSAU 

.ADOLPHE  DE NASSAU  /   ADOLF  VON  NASSAU  (1255-1298), empereur /kaiser de 1292 à 1298

A la mort de Rodolphe, Adolphe de Nassau, petit prince, est élu roi des romains le 5 mai 1292 avec le soutien de Venceslas II, roi de Bohême et l’archevêque de Mayence pour empêcher Albert, le fils de Rodolphe, d'accéder à l'Empire.

Les électeurs, qui ne veulent pas d'un maître trop puissant, ont cru qu'Adolphe de Nassau, présenté par l'archevêque de Cologne, serait un homme tout dévoué à leur cause.

Craignant de rendre héréditaire l’empire, et ne pouvant s’accorder dans leur choix, ils font un second compromis, dont on avait vu l’exemple à la nomination de Rodolphe, par le même principe qu’on avait choisi son prédécesseur. Adolphe est  le plus illustre guerrier de ces temps-là, et le plus pauvre. 

Il est couronné à Aix la Chapelle le 24 juin 1292.

Comme il ne dispose d'aucune fortune personnelle et que le comté de Nassau lui-même ne lui appartient pas en totalité,  Adolphe essaie de se créer un domaine en intervenant en Thuringe et en Misnie, où les princes de la maison des Wettiner se disputent continuellement leur héritage ; mais il indispose ainsi le puissant roi de Bohême et l'archevêque de Mayence qui, électeurs eux aussi, possèdent des domaines ou des intérêts dans cette région. Il laisse les trois premiers cantons suisses s'organiser en une alliance contre leurs seigneurs, les Habsbourg ; il se fait donc un ennemi d'Albert d'Autriche. En Italie en 1294, il nomme vicaire impérial  Matteo Visconti, duc de Milan,

N'ayant pas tenu les nombreuses promesses qu'il avait faites aux grands électeurs, en butte à l’hostilité des princes ecclésiastiques, en particulier l’archevêque de Mayence, il est déposé par les princes-électeurs le 23 juin 1298. Le 2 juillet suivant, il est battu et tué à la bataille de Göllheim par Albert de Habsbourg, qui lui succède comme empereur germanique. Il est inhumé dans le monastère d'Eberbach, puis en 1309 en la cathédrale de Spire.

                                                               

MAISON DE HABSBOURG/  HAUS  VON  HABSBURG

.ALBERT Ier / ALBRECHT  I  (1255-1308), empereur /kaiser  de 1298 à 1308

Premier fils et deuxième enfant de Rodolphe Ier de Habsbourg et de sa première épouse Gertrude de Hohenberg, il hérite de l’ensemble de ses possessions en Alsace, en Allemagne du sud, dans ce qui va devenir la Suisse et en Autriche.  Albert est un souverain énergique. Même pour les tâches ponctuelles, il s'oblige à s'entourer de vassaux souabes, sans tenir compte de la noblesse indigène. Ceci soulève une résistance qui éclate ouvertement après la mort de son père.

 

Il doit faire face à une vaste coalition formée contre lui à l’initiative du pape Nicolas IV  par les rois de Hongrie André III, le roi de Bohême Venceslas II, le duc de Basse-Bavière, le prince-archevêque de Salzbourg, les villes lombardes, le comte de Savoie et la toute nouvelle confédération suisse constituée en 1291 des 3 territoires d’Uri, Schwyz et Unterwald.

Cependant, Albert est un bon négociateur et réussit même à être élu roi des romains, sept ans plus tard en 1298. Au premier plan de sa politique offensive, il veut instaurer une monarchie héréditaire habsbourgeoise. Dans ce but, Albert s'allie même avec le roi de France Philippe le Bel qui n’en enlève pas moins à l’empire d’importants morceaux de l’ex-Lotharingie avec le comté de Bar pris au royaume de Germanie, le Vivarais, le Lyonnais et le Forez pris à celui de Bourgogne-Provence.

Albert est victime d'une conspiration et assassiné en 1308 par son neveu Jean. Il faudra attendre plus d'un siècle avant que les Habsbourg remontent sur le trône du Saint Empire romain germanique. Il laisse onze enfants dont :

-Elisabeth de Habsbourg épouse du duc de Lorraine  Ferry IV (1282-1329), et régente du duché de 1329 à 1331.

-Léopold de Habsbourg (1290-1326), duc d’Autriche et de Styrie, époux de Catherine de Savoie, fille du comte de Savoie Amédée V

-Catherine de Habsbourg épouse du duc de Calabre et vice-roi de Naples Charles d’Anjou (1298-1328)

-Albert II de Habsbourg, duc d’Autriche et de Carinthie, duc de Krain, époux de Jeanne de Ferrette (Pfirt), comtesse de Ferrette                                     

 

 Suite :                                                                                                                             

MAISON  DE LUXEMBOURG  / HAUS VON LUXEMBURG

.HENRI  VII / HENRICH  VII (1275-1313), comte de Luxembourg de 1288 à 1309,  empereur / kaiser de 1308 à 1313

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 09:47

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MAISON DE HABSBOURG   /  HAUS VON HABSBURG

La maison de Habsbourg/Habsburg est une des principales familles à avoir régné en Europe et non seulement dans ce qui deviendra la partie est de la France mais également, on l’oublie trop souvent, dans le royaume de France à partir de Louis XIV dont on oublie trop souvent également qu’il était à moitié Habsbourg par sa mère Anne d’Autriche et époux d’une Habsbourg, Marie-Thérèse d’Autriche.

Les premiers à porter le nom de Habsbourg du nom du château qu’ils font bâtir en 1021 dans ce qui deviendra le canton suisse d’Argovie sont Werner, évêque de Strasbourg (1001- 1029) et Radbot ( ?-1045), seigneur de Muri dans ce même canton, tous deux fils de Lancelin, comte d’Altenburg qui, aux environs de l’an 1000,  a acquis par mariage la seigneurie de Habsburg située aux confins septentrionaux du Royaume de Bourgogne-Provence donc dans l’empire.  Leur grand-père est le comte d’Alsace Gontran le Riche qui a dû se retirer en Argovie après avoir subi la disgrâce de l’empereur Othon pour avoir pris le parti d’Henri le Querelleur. Les comtes Lanzelin et Radbod combattent avec Ernest de Souabe contre l’empereur Henri Il.  En 1027, le comte Radbot de Habsbourg et sa femme Ita de Lorraine fonde à Muri une abbaye bénédictine qui finit par contrôler un nombre croissant de territoires du plateau suisse. Quoique Radbod eût des frères, ses descendants recueillent l'héritage entier de la famille qui prend le nom de son nouveau château de Habsbourg abandonnant le nom primitif d'Altenburg. Le premier acte officiel où parait le nom des Habsbourg est daté du 11 octobre 1064. C'est un diplôme par lequel le comte Werner II de Habsbourg (neveu de l'évêque de Strasbourg et  fils de Radbod), à l'occasion de la consécration du monastère de Muri par l'évêque de Constance, Rumolt, confirme les donations et fondations faites par ses prédécesseurs. Ce comte Werner embrasse le parti de l'anticésar Rodolphe de Souabe contre Henri IV, mais ne paraît pas avoir eu à en pâtir. Werner joue un grand rôle  au temps des empereurs Henri Il et Conrad II. Mais le fondateur de la puissance de la famille, est Albert III le Riche, fils du comte Werner II. Albert le Riche est en effet comblé de faveurs par Frédéric Barberousse. Il reçoit le landgraviat d'Alsace à l'extinction de la famille des comtes d'Egisheim, le comté de Zurich, l'avouerie des couvents de Seckingen et de Murbach.

Son fils, Rodolphe l'Ancien (1199-1232) est pourtant un partisan d'Otton IV; mais c'est déjà un des plus grands seigneurs de la Souabe. A sa mort, ses deux fils qu'il a eus d'Agnès de Hohenstaufen, Albert et Rodolphe, se partagent ses possessions après une querelle terminée en 1238 par un jugement arbitral.

L'aîné, Albert le Sage, garde le château de Habsbourg, les terres d'Argovie, de Zurich, du Sundgau et Brisgau, l'avouerie de Muri, Seckingen, Bremgarten, Maienberg, Brugg, etc.

Albert le Sage a de son mariage avec Heilwig, fille du comte Ulrich de Kybourg/Kyburg, trois fils :

-Rodolphe   futur empereur

-Albert V

-Hartmann.

Les deux cadets, Albert et Hartmann, meurent jeune.

                                                                                                                          .RODOLPHE  Ier  / RODOLF  I (1218-1291),    empereur/ kaiser de 1273 à 1291, comte de Habsbourg/ graf von Habsburg, landgraf de Haute-Alsace /Ober Elsass (1237-1273)

Fils d’Albert le Sage et d’Heilwig de Kybourg.Rodolphe voit le jour en 1218 dans ce château de Habsburg /Habsbourg.

C’est l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen qui lui sert de parrain. En 1245, il épouse la fille du comte de Hohenberg qui lui donne quatorze enfants et acquiert par voie dotale le château d’Oettingen et divers domaines dans la vallée de la Weile et en Alsace renforçant ainsi sa position tant en Alsace qu’en Argovie. 

Auréolé de ses actions avec l’armée d’Ottokar de Bohême dans l’ordre des chevaliers teutoniques  contre celle de Béla IV roi de Hongrie, il se voit confier le commandement des milices de Zurich et de Strasbourg. Il entre en conflit avec l’évêque de cette ville auquel son oncle Hartmann de Kybourg avait cédé des terres. Vainqueur il récupère les terres et reçoit des Strasbourgeois révoltés contre leur évêque le titre d’avoué ce qui renforce encore ses positions en Basse-Alsace.  

A la mort en 1254 de l’empereur Conrad IV dernier des Hohenstaufen, l’empire se trouve plongé dans une situation chaotique. Le trône impérial fait l’objet de vives compétitions arbitrées par le pape. Le roi  d’Angleterre Henri III et beau-frère de Frédéric II sont tous deux élus mais ne parviennent ni l’un ni l’autre à s’imposer. C’est la période dite du Grand Interrègne.

En Italie, le pape Urbain IV, qui considère que le royaume de Sicile est un fief de la papauté, demande l’aide de Charles d’Anjou pour combattre la domination Hohenstaufen. Charles d’Anjou bat le fils de Frédéric II, Manfred à la bataille de Bénévent et devient roi de Sicile à Rome en 1266. Mais la fille de Manfred est mariée au roi d’Aragon Pierre III et entend bien se battre pour les droits de sa femme. Sous Charles d'Anjou, et de son fils Charles II, le nord est privilégié au sud. La capitale passe de Palerme à Naples.

Le nouveau pape élu en 1272  Grégoire X  se prononce en faveur d’une nouvelle élection. Le pape, dès l’été de 1273, adresse, aux électeurs du Saint Empire l’invitation de désigner un roi des Romains.

Le 29 septembre 1273, les 7 électeurs (les 3 archevêques de Mayence, de Cologne, de Trèves et les 4 électeurs laïcs  le duc de Saxe, le Margrave  de Brandebourg, le comte palatin du Rhin et le roi de Bohême) se réunissent à Francfort avec l’idée d’élire un prince pas trop puissant pour rendre héréditaire la dignité impériale ce qui les conduit à écarter la candidature du roi Ottokar de Bohême. L’évêque Werner, électeur de Mayence qui avait été escorté au travers toute la Suisse pour se rendre en Italie soutient Rodolphe qui est élu après trois jours de délibérations.   Le 24 octobre 1273 à Aix la Chapelle il est couronné roi des Romains conformément à la tradition qui veut depuis Charlemagne que le futur empereur soit roi des Romains et se voit remettre par l’archevêque de Cologne les emblèmes impériaux. Cette cérémonie présente un double caractère l’un lié à la tradition chrétienne avec le serment sur les évangiles ainsi que sur un coffret contenant la terre imprégnée du sang du premier martyr Saint Etienne l’autre à la tradition romaine avec l’acclamation par le peuple. A la question posée par l’archevêque de Cologne  «  voulez-vous avoir Rodolphe comme empereur et roi des romains et voulez-vous lui être soumis conformément aux paroles de l’écriture sainte ?

La foule répond : « fiat, fiat ! Qu’il en soit ainsi ! »

Rodolphe devient à la fois roi de Francie orientale (Germanie), roi des romains et empereur (de facto car il ne se rend pas à Rome pour y être couronné empereur par le pape).Deux mois plus tard, Rodolphe réunit la Diète impériale à Spire et l’informe de son intention de restaurer l’autorité impériale mise à mal pendant le trop long interrègne.

Après son séjour à Florence, le pape n’hésite pas à se diriger par la Lombardie, le Piémont et la Savoie, vers la ville de Lyon où il doit, l’année suivante, tenir un concile général : cependant, quoiqu’ officiellement Lyon soit encore une ville d’Empire, le pape ne peut songer à y établir sa cour, si sa conduite récente l’a brouillé avec le roi de France.

D’autre part, vers l’automne de l’année 1273, à une époque où l’élection de Rodolphe de Habsbourg est probablement connue en France, Philippe le Hardi, désireux d’exécuter le traité qui en 1229 a terminé la croisade contre les Albigeois, remet entre les mains des représentants du Saint-Siège le comtat Venaissin, moins Avignon.  S’il faut d’ailleurs admettre que le roi de France a restitué le Venaissin avant de connaître les événements d’Allemagne, par conséquent à un moment où il nourrit encore quelque espoir d’être élu à l’Empire, il semble au moins n’avoir conservé vis-à-vis du pape aucune rancune de son échec, soit que Grégoire X ait su dissimuler son action diplomatique, soit, ce qui est plus probable, que Philippe le Hardi n’ait pas attaché grande importance aux projets suggérés par Charles d’Anjou. En effet vers le même temps, le roi de France vient à Lyon et s’y entretient amicalement avec le Pontife de leurs intérêts communs.Philippe laisse à Lyon des troupes dont la présence est en apparence justifiée par la nécessité de protéger le Concile, mais qui, en réalité, n’a probablement d’autre but que celui d’affirmer l’autorité du roi à Lyon.

Maintenant la question de l’Empire est tranchée en revanche, puisque la couronne impériale et la couronne de France n’ont pu être réunies sur la même tête, la France et l’Empire vont continuer de se disputer les régions limitrophes du Rhin et des Alpes, et en particulier le royaume de Bourgogne-Provence.

En 1273, l’empereur Rodolphe détruit sur les terres du roi de France un château que l’on disait être un fief impérial ; l’année suivante, c’est Philippe qui fait des préparatifs pour attaquer l’Empire : le pape est obligé d’intervenir pour empêcher les hostilités. Evidemment des difficultés nombreuses relatives aux frontières, par exemple à celle du Vivarais, fournissent à chaque instant des sujets de querelle entre le nouvel empereur et le roi. Rodolphe a néanmoins intérêt se réconcilier avec la France. Son élection a irrité le roi de Bohême, Ottokar ; entre le roi des Romains et le monarque slave la guerre est imminente. En Allemagne, beaucoup de seigneurs et de villes s’effrayent de l’activité du nouveau maître dont les revendications menacent quiconque a profité de l’interrègne pour s’agrandir. L’inquiétude n’est pas moindre dans la Bourgogne helvétique ; en particulier le comte Philippe de Savoie, fort peu enclin à reconnaître la souveraineté du rival détesté de sa maison, manifeste vis-à-vis des Habsbourg des dispositions hostiles. L’Angleterre n’a pas reconnu Rodolphe et témoigne publiquement sa sympathie pour Alphonse de Castille toujours prétendant à l’Empire, et de plus en plus puissant dans le nord de l’Italie. Aussi, Rodolphe juge utile de se rapprocher de la France.                                                        

Dès 1274, la veuve de Louis IX, Marguerite de Provence,  s’adresse à Rodolphe pour lui demander justice contre son beau-frère, Charles d’Anjou, accusé d’avoir attribué, à lui et à sa femme, la succession de Provence, à laquelle les deux autres filles de Raymond Bérenger, Marguerite de Provence et Éléonore d’Angleterre, prétendent avoir des droits. Rodolphe  accueille ses prétentions et lui accorde l’investiture de la Provence. Cet accord entre la reine douairière de France et Rodolphe de Habsbourg, joint à l’intervention pacifique du pape Grégoire X, facilite une réconciliation entre l’Empire et l’Angleterre.

Au mois de septembre de cette année 1274, Grégoire X reconnait la royauté de Rodolphe de Habsbourg. Or, à cette époque, les partisans du roi de Castille sont plus actifs que jamais dans le nord de l’Italie en dépit des hésitations d’Alphonse, ils sont les véritables maîtres du pays, de Gênes à Mantoue. Beaucoup de Gibelins, se livrant aux plus présomptueuses espérances, croient au triomphe prochain de leur cause. Le succès d’Alphonse et des Gibelins eut singulièrement compromis avec la paix de l’Europe la réalisation des rêves de croisade que le pape ne cesse de nourrir : Grégoire X comprend qu’il faut obtenir le désistement du roi de Castille, fût-ce au prix de sacrifices imposés à l’Église d’Espagne au profit du roi. Tel est le but qu’il se propose, pendant l’été de 1275, au cours des négociations que, pendant son séjour à Beaucaire, il poursuit avec Alphonse ; il réussit à l’atteindre et rend définitivement la paix à l’Empire. En quittant Beaucaire, Grégoire X remonte  le Rhône et s’arrête d’abord à Valence, puis à Vienne, où il passe la dernière moitié du mois de septembre 1275 ; il y consacre plusieurs prélats et y prononce l’union des Églises de Valence et de Die, mesure commandée par l’état misérable de ces églises, qu’avaient ruinées leurs longues luttes avec les comtes de Valentinois.

Le 6 octobre, le pape est à Lausanne, où vient bientôt le rejoindre Rodolphe de Habsbourg, accompagné de sa femme et de ses enfants. Là le roi des Romains s’acquitte par d’importantes concessions de la dette de gratitude qu’il a contractée envers le pape au jour de son élection : il promet de restituer à l’Église les domaines Italiens que l’Empire avait usurpés, de prendre la croix et de se mettre à la tête d’une croisade nouvelle ; enfin il y est question de la cérémonie du couronnement impérial, à laquelle Grégoire se réserve d’appeler le nouvel élu. Autour du pape et de l’Empereur se rangent les principaux seigneurs ecclésiastiques du royaume de Bourgogne Provence, parmi lesquels les archevêques de Lyon et d’Embrun, les évêques de Genève, de Valence, de Sisteron et de Marseille.

Autrefois de telles assemblées se terminaient par de nombreuses concessions de privilèges ; cette fois, elles sont très rares. Néanmoins l’archevêque Jacques d’Embrun, partisan dévoué du pape et de l’empereur  se voit, peu de temps après l’entrevue de Lausanne, renouveler  ses privilèges par Rodolphe qui  lui reconnaît les qualités de chambellan de l’empereur, de prince du Saint Empire et de conseiller à la Cour impériale.                                                          

Deux ans plus tard, Rodolphe, à l’exemple de ses prédécesseurs, prend  l’Église de Vienne sous sa protection.

Si le clergé, suivant l’exemple et les conseils du pape, s’est rapproché de Rodolphe, il n’en est point ainsi des seigneurs laïques du royaume d’Arles : seul Humbert, seigneur de la Tour et de Coligny, sénéchal de ce royaume, obtient alors des lettres qui le placent sous la sauvegarde impériale. En les sollicitant, il ne fait que se conformer aux traditions de sa famille. D’ailleurs le Dauphin Jean I n’est encore qu’un enfant, soumis à la tutelle du duc de Bourgogne ; Charles d’Anjou n’est point homme à faire la cour au roi des Romains, et le comte Philippe de Savoie, qui par son mariage avec la palatine Alix a étendu son influence en Franche-Comté, nourrit à l’égard de Rodolphe des dispositions fort peu sympathiques. On le voit, dans une grande partie du royaume d’Arles le nouveau roi ne rencontre qu’indifférence ou hostilité.

Dès la fin de l’année 1277, le pape  ouvre des négociations avec Rodolphe de Habsbourg ; au printemps, elles aboutissent à des actes solennels par lesquels Rodolphe abandonne toutes les prétentions qu’il pourrait élever sur la Romagne à l’encontre des droits du Saint-Siège. 

Ce premier point réglé, Nicolas III se retourne vers Charles d’Anjou et porte un coup sensible à son influence dans l’Italie centrale, en l’amenant à renoncer à la charge de sénateur de Rome et au vicariat de l’Empire en Toscane. Mais pour le récompenser de cette soumission, le pape le réconcilie avec Rodolphe (qui a besoin du pape pour être couronné et faire élire son fils roi des Romains)  et au printemps de 1280, Rodolphe, renouvelant un ancien diplôme de Barberousse, investit solennellement Charles d’Anjou des comtés de Provence et de Forcalquier.

Pour sceller la paix établie entre les deux maisons, il est convenu que Charles, le petit-fils de Charles d’Anjou, épousera Clémence, l’une des filles de Rodolphe de Habsbourg, et que le jeune prince recevra de Rodolphe de Bourgogne-Provence, jadis destiné à ce Hartmann, dont le mariage avec la fille d’Édouard Ier roi d’Angleterre n’a pas encore été célébré. Le pape Martin IV qui succède à Nicolas. II n’a rien de plus pressé que de rendre à Charles d’Anjou les fonctions de sénateur de Rome ; la jeune princesse Clémence conduite dans le royaume de Naples vers son fiancé Charles Martel, et bientôt le roi de Sicile doit se préoccuper d’assurer, fût-ce par la force des armes, la soumission du royaume de Bourgogne-Provence au nouveau souverain que l’Empire devait lui donner ; il organise à Tarascon une expédition destinée à remonter le Rhône et à soumettre le pays. Le triomphe de la maison d’Anjou semble alors complet.                                                      

Le bruit d’un prochain rétablissement du royaume de Bourgogne-Provence au profit de Charles Martel se répand en Europe. Le clergé du royaume de Bourgogne-Provence, déjà inquiet de la réconciliation de Charles d’Anjou avec Rodolphe de Habsbourg,  craint les agressions d’un pouvoir local, tel que la royauté de la maison d’Anjou, qui respecterait médiocrement les privilèges et la quasi-indépendance des églises. 

Bien plus encore, c’est Marguerite de Provence, qui s’estime trompée par le rapprochement entre son adversaire Charles d’Anjou et l’Empire. Au surplus, les Habsbourg qui l’abandonnent pour reconnaître les prétentions de Charles, sont les ennemis acharnés des princes de Savoie, ses oncles, pour le service desquels elle s’est toujours employée avec tant de zèle. Marguerite devient l’ennemie des Habsbourg autant que des Angevins et, en 1281 et 1282, elle organise activement la résistance à leurs projets. Depuis qu’elle a prêté hommage à Rodolphe, Marguerite, entraînant après elle sa sœur Eléonore d’Angleterre, ne cesse de chercher les moyens de recouvrer son héritage, c’est-à-dire la partie de la Provence à laquelle elle prétend avoir des droits. Elle s’adresse, successivement à son neveu Edouard Ier et à son fils Philippe le Hardi : Nicolas III intervient lui-même comme médiateur entre elle et Charles d’Anjou. Rien n’en résulte sinon un vif mécontentement de Marguerite. Marguerite menace de recourir aux armes ; mais Charles d’Anjou se rapproche de la cour de France et en réussissant à faire de son fils le prince de Salerne le négociateur de la paix entre Philippe le Hardi et la Castille.

Cette manœuvre habile augmente à Paris le crédit des Angevins qui travaillent avec plus d’ardeur au grand dessein du royaume de Bourgogne-Provence, laissant Marguerite s’épuiser en doléances. Eléonore d’Angleterre, pour son compte et celui de sa sœur, le signale à Edouard Ier mais semble beaucoup moins pressé de rompre avec Charles d’Anjou. 

Néanmoins il ordonne à Jean de Grailly, son sénéchal de Gascogne, de se rendre auprès de Marguerite ; la reine le retient auprès d’elle, heureuse de trouver en pareille besogne l’assistance d’un homme « d’une bravoure et d’une prudence consommées. Cependant le roi d’Angleterre s’ engage avec réserve à soutenir la cause de sa tante : il ne renonce pas à son ancien projet, si contraire à la politique actuelle de Marguerite, d’unir par un mariage sa maison à celle des Habsbourg, maintenant alliés de Charles d’Anjou ; idée d’ alliance qui indigne Marguerite qui croit nécessaire d’écrire de lui rappeler que ce même Rodolphe de Habsbourg dont Edouard veut faire son allié, est l’ennemi juré du vieux comte Philippe de Savoie, grand oncle du roi d’Angleterre et oncle des deux reines Marguerite et Éléonore. Malgré les efforts de Marguerite et du roi d’Angleterre, la paix n’était pas encore près de se faire entre la Savoie et les Habsbourg.

Cependant les ennemis de la maison d’Anjou se réunissent à Mâcon, à l’automne de 1281, où Marguerite organise la résistance contre le futur roi de Bourgogne-Provence. L’archevêque de Lyon, l’évêque de Langres, le comte Philippe de Savoie, le comte de Champagne, le comte d’Alençon, le comte et le duc de Bourgogne, Thomas de Savoie, fils du mari de Jeanne de Flandre, le comte de Vienne Henri de Pagny, presque tous parents de la reine et plus ou moins menacés par l’ambition des Angevins sont présents. Tous annoncent l’intention d’aider Marguerite à poursuivre ses réclamations et ils se donnent rendez-vous à Lyon, au mois de mai 1282 pour aller plus avant et s’opposer par force aux projets de la maison d’Anjou.

En même temps, en mars 1282, l’archevêque de Lyon et le Chapitre de Vienne, dont le siège archiépiscopal est vacant, s’unissent pour la défense de leurs privilèges, qu’ils croient menacés par l’avènement du futur roi de  Bourgogne-Provence : « Nous craignons, disent d’un commun accord l’archevêque de Lyon et les membres du chapitre de Vienne, que l’arrivée du Roi annoncé ne cause un grave préjudice aux droits, juridictions et possessions de l’Église .

Aussi, pour faire face à ce danger, ils forment une alliance contre tout potentat qui « sous le prétexte du royaume de Vienne, au nom et pour le compte du roi de Vienne, saisirait ou tenterait de saisir, léserait ou tenterait de léser les droits et juridictions de leurs Églises ou de l’une d’elles. » Parmi les seigneurs ecclésiastiques ou laïques qui se préparent à résister par tous les moyens au pouvoir du futur roi, on ne rencontre ni le dauphin Humbert Ier ni son allié le comte Aymar IV de Valentinois. De plus, les églises de Vienne et de Lyon considèrent à cette époque le Dauphin comme leur adversaire ; d’où il est permis d’en déduire  qu’Humbert a de  bonnes relations avec la famille d’Anjou; la guerre semble imminente partout dans le sud-est de la France ; les forces qui se réunissent à Macon heurteront bientôt celles qui s’organisent en Provence enfin Marguerite de Provence pourra vider sa querelle avec Charles d’Anjou. Mais le danger est détourné par la catastrophe soudaine des Vêpres Siciliennes, révolte populaire de l'île de Sicile contre la domination de Charles d'Anjou, survenu à Palerme et Corleone, le 31 mars 1282, mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens se libèrent du joug angevin en passant sous la protection du roi d'Aragon Pierre III ce qui aboutit au partage du royaume de Sicile en un « royaume de Naples », terme impropre mais devenu courant, qui reste aux Angevins, et un royaume de Sicile, sous domination aragonais

A la suite des Vêpres Siciliennes, Philippe le Hardi prend ouvertement le parti de son oncle Charles d’Anjou et organise une expédition contre le rival de Charles, l’excommunié Pierre d’Aragon. Cette guerre est destinée à venger du même coup l’injure de l’Église et celle de la maison de France aussi le roi obtient-il, pour subvenir aux dépenses nécessaires, un décime sur les biens du clergé.                      

Or, en vertu des décisions que les ambassadeurs de France ont sollicitées de la cour de Rome, le décime est levé, non seulement en France, mais dans tous les pays frontières, notamment dans une partie considérable du royaume de Bourgogne-Provence.

Rodolphe de Habsbourg se plaint l’année suivante au pape Honorius IV, qui a succédé à Martin IV sur le siège pontifical. Plaintes inutiles ! Le pape répond que le roi de France est en pleine guerre, et que le moment est mal choisi pour lui enlever les subsides que l’Église Romaine lui a promis.

Sans doute en vue de resserrer les liens qui l’attachent à la dynastie Capétienne et d’affermir sa propre influence dans l’est de la France, Rodolphe, alors âgé de soixante-six ans, se met à demander et obtient la main de la jeune Isabelle de Bourgogne, sœur du duc Robert,  qui devient ainsi le beau-frère de l’Empereur,

En 1284, Rodolphe  épouse donc en secondes noces Isabelle de Bourgogne (1270-1323), fille d’Hugues IV de Bourgogne duc de Bourgogne. L’année suivante, Philippe IV dit le Bel devient roi de France. Très vite, il va chercher à grignoter la partie sud du Royaume de Bourgogne-Provence dont l’empereur Rodolphe de Habsbourg est le roi.

En 1290, la guerre contre Pierre III d’Aragon continuant et les décimes pour la financer continuant d’être levés les princes et seigneurs de l’Empire commencent à rechigner amenant l’empereur Rodolphe à répéter ses protestations. Le pape Nicolas IV lui répond que les décimes levés sur le clergé du pays d’Empire sont exigés, non pas en faveur d’une cause nationale, mais au nom des Intérêts sacrés de l’Église, dont le roi d’Aragon n’a cessé d’être l’ennemi et qu’il n’en saurait résulter aucun préjudice pour l’Empire aucun avantage pour le roi de France. Certes mais peu à peu le clergé du Royaume de Bourgogne-Provence s’habitue à lier ses intérêts et ses aspirations aux intérêts et aux aspirations du clergé français. D’ailleurs, la politique royale cherchait par d’autres moyens à entraîner dans son orbite le royaume de Bourgogne-Provence ; sur plus d’un point elle fait des progrès aussi réguliers que sûrs ; parfois elle impose ses décisions aux seigneurs, et apparaît aux populations comme l’arbitre suprême de la guerre ou de la paix.

Dans le comté de Bourgogne, cœur du royaume de Bourgogne-Provence, les amitiés françaises du Palatin Otton de Bourgogne inquiètent depuis longtemps Rodolphe doit intervenir  en 1289, pour la soumission  obtenir de son vassal indocile. Otton est dans l’est le centre de ralliement des adversaires des Habsbourg, comme l’est dans le sud-est son rival le comte de Savoie.

Aussi, peu de temps après son expédition en Comté, Rodolphe doit se préoccuper de nouveau des entreprises du comte Amédée ; il revient en 1291 dans les régions qui forment la Suisse actuelle et appelle auprès de lui tous les seigneurs du sud-est qui sont les adversaires de son éternel ennemi.

Son appel est entendu. On voit à Morat (dans l’actuel canton de Fribourg), dans cette ville reconquise par les Habsbourg sur Philippe de Savoie, les seigneurs ecclésiastiques et laïques du royaume de Bourgogne-Provence, se presser autour de Rodolphe.

Convoqués pour s’associer aux mesures que l’empereur entend prendre contre les rebelles, ils accourent, apportant leurs rancunes avec leur ambition. Sont présents à côté de l’évêque de Valence et de Die, le dauphin Humbert Ier, le comte Aymar de Valentinois, le comte Amédée de Genève, la dame de Faucigny et Humbert de Villars ; tous s’associent aux déclarations solennelles que lance Rodolphe contre ses ennemis, et dont il confie l’exécution à son représentant le bailli de l’Empire pour les pays au-dessus de l’Oron.

Mais le résultat le plus clair de cette manifestation est la confirmation, par l’empereur, des privilèges du comte de Valentinois et de l’évêque de Valence, et la concession pour quelques mois de la garde de l’abbaye de Saint Claude au dauphin Humbert Ier qui porte toujours le titre de sénéchal du royaume de Bourgogne-Provence.                                                      

Quelques jours après, il rencontre le fils de son ancien rival, Charles II de Sicile, dans une entrevue qui dut attirer l’attention des contemporains il y fut sans doute question du sort du royaume d’Arles. Si les deux souverains y tombèrent d’accord sur quelques résolutions, ce ne fut que pour y donner un nouvel exemple de la vanité des desseins des grands de la terre.

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