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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 09:12

 

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen, terre d’empire de  962  à 1766

 

2. Seigneurie - comté de Blamont /  Grafschaft  Blankenberg,  terre d’empire de 962 à 1766

Le château de Blâmont a été construit vers 1200. Il appartient aux comtes de Salm, lignée issus des comtes de Luxembourg, qui possèdent depuis le début du XIIe siècle un territoire dépendant du château de Pierre-Percée (château de Langenstein), avec Badonviller pour capitale.

.Henri Ier de Salm-Blamont (vers 1111 à vers 1165), comte de Blamont de ?  à vers 1165

Il épouse Clémence de Dagsbourg avec laquelle il a :

-Henri (futur Henri II)

-Justine

Sous son règne a lieu la séparation des domaines de Blamont et de Salm.

.Henri II de Salm (vers 1155 à vers 1225)

Fils du précédent ; il épouse  Judith de Lorraine avec laquelle il a :

-Henri (futur Henri III de Salm).

-Ferri /Frédéric (futur Frédéric Ier de Blamont). 

Comme ses prédécesseurs. Henry II a de longs démêlés avec les religieux de Senones ; il fait même construire du temps de l'abbé Henry, décédé en 1224, non loin du couvent et sur un terrain appartenant à celui-ci, le célèbre château de Salm « lequel nom vient d'un certain chasteau qui est au territoire d'Ardenne, d'où ledit comte et ses prédécesseurs sont issus». Cependant, il continue à résider principalement à Blâmont, jusqu'à ce qu'il en soit chassé par son fils Ferry.

 Maison de Blamont

.Frédéric  Ier / Ferry Ier de Salm-Blamont (vers 1188 à vers 1258), sire puis  comte de Blamont de vers 1225 à vers 1258

Fils du précédent ; il épouse Jeanne de Bar (épouse en seconde noce de Louis de Chiny), fille d’Henri II comte de Bar et sœur de Thiébaut II comte de Bar  avec laquelle il a  Henri.

Vers 1240, Ferry, frère d'Henri (Henri III de Salm) dispute l'héritage à Henri IV, fils du défunt Comte de Salm et vers 1247  a lieu le partage du Comté  de Salm : Blâmont est attribué à  Ferry, Salm à Henri.

Ferry meurt en 1258 ; II  laisse de Jeanne son épouse trois fils:

- Henri qui lui succède.

-Thomas, évêque de Verdun, depuis 1303 jusqu'en 1305.

-Geoffroi.                                                                                                                                               

.Henri Ier de Blamont (vers 1242-1331), comte de Blamont de  vers 1258 à 1331, sénéchal de Lorraine de ?  jusqu’à 1309

Fils du précédent ; elle épouse  Cunégonde de Leiningen avec laquelle il a deux fils :

-Henri                                                                                                                                                         -Eyme 

Henri est le véritable fondateur de la Maison de Blâmont; il abandonne  complètement, en effet, le nom de Salm, que Ferry avait continué à porter- et modifie les anciennes armoiries de sa famille, pour adopter celles que ses descendants conservèrent depuis. C'est à lui que les sires de Blâmont devront la puissance et le renom dont ils jouiront jusqu'à la mort du dernier d'entre eux.

En 1269, sur les conseils de Ferry, duc de Lorraine, voulant réparer les dommages qu'il avait causés à l'abbaye de Senones se trouvant sur son domaine où les religieux possédaient des biens, -Domptail, Buriville, Hablainville, Pettonville, Mignéville, Ancerviller, Remoncourt et Leintrey, - il lui donne son moulin de Vaxainville et sa corvée de Chenevières, plus 140 livres de provenisiens, promettant de lui en faire expédier un acte en bonne forme, quand il serait chevalier et aurait un sceau. Louis, comte de Chiny, ratifie le don de ce moulin, sur lequel il avait des droits du chef de sa femme, mère d'Henry.

L'année suivante, pendant la guerre entre l'évêque de Metz et le duc de Lorraine, Henry accourt à l'aide de ce dernier, avec le comte de Deux-Ponts, et s'empare de plusieurs places, qu'il doit restituer en vertu de la trêve conclue au mois de février suivant. Les hostilités ayant recommencé presqu'aussitôt, Ferry III fait encore alliance avec lui et  l'évêque est vaincu et fait prisonnier. 

La paix signée, le comte de Bar s'accorde avec lui au sujet des pertes de chevaux et des dépenses que les seigneurs allemands ont faites à son service et lui remet une somme de 1500 livres de tournois, sous la promesse de les désintéresser et lui donne divers biens à charge de foi et hommage de sorte qu’en juin 1288 en conséquence, Henri se déclare homme lige du comte après l'évêque de Metz, le duc de Lorraine et l'évêque de Toul, et que celui de ses héritiers qui tiendrait ce fief, reconnaîtrait le comte de Bar pour son premier suzerain. Lorsque Henry, comte de Bar, mécontent du roi de France, se prépare à l'attaquer, il s'assure  l'appui du sire de Blâmont et, dans ce but, signe avec lui, au mois de décembre 1295, plusieurs traités. Par le premier, Henry et Cunégonde, sa femme, reconnaissent que le feu comte de Bar, Thiébaut, leur ayant donné une rente de 200 livres à tenir de lui en fief, ils l'avaient cédée au comte Henry, leur cousin, ainsi que les intérêts en retard, contre paiement d'une somme de 3000 livres; le second est un acte de reprises donné au comte par le seigneur de Blâmont, du consentement de Cunégonde, qui les possédait en franc-alleu, pour les village et ban de Gogney et ce qu'ils avaient acquis à Amenoncourt ; par le troisième enfin Henry promet de servir le comte contre le roi de France, de sa propre personne avec ses gens d'armes à cheval, moyennant 2000 livres de tournois à lui remises et qu'il s'engage  à rendre si la guerre n'avait pas lieu, en donnant comme caution Jean de Bourgogne, frère du comte de Bourgogne. Au printemps suivant, le comte de Bar envahit la Champagne et, après quelques succès, est fait prisonnier, ce qui met fin à son entreprise. Mais la défaite de son suzerain  ne porte pas atteinte à la considération dont jouit le sire de Blâmont, car  l'année suivante, Jean, duc de Brabant et de Limbourg, lui accorde une rente de 200 livres de petits tournois noirs, payable à Bruxelles, afin de pouvoir le compter au nombre de ses vassaux.

De 1297 à 1304, Henri, comte de Blamont participe aux guerres que le comte de Flandre et ses alliés mènent contre le roi de France.

Par la suite Henry a de graves motifs d'animosité contre la maison de Bar, qui cherche  à le frustrer d'une partie de l'héritage de ses oncles Henry et Renaud de Bar ; aussi il accepte de se battre au côté du duc Thiébaut contre l'évêque de Metz et le comte de Bar qui se sont ligués contre le duc de Lorraine, et contribue largement à gagner la bataille de Frouard de 1308, dans laquelle le comte de Bar est fait prisonnier. 

A la suite de quoi, le duc  Ferry IV fait avec lui et Henry, son fils aîné, le 11 novembre 1313, un traité d'alliance par lequel ils promettent de s'aider mutuellement contre Renaud de Bar, évêque de Metz, pendant toute la vie de ce prélat. Finalement le duc de Lorraine et le comte de Bar se  réconcilient par un acte solennel et se promettent de s'aider mutuellement toute leur vie dans leurs guerres ; le sire de Blâmont est compris dans ce traité, et les deux princes s'obligent aussi à le secourir contre ses ennemis.

Compte tenu de sa valeur militaire, le roi de France voulant se l'attacher et pouvoir compter sur ses services militaires et ceux de ses successeurs, lui donne par lettres datées du mois d'août 1318, une rente perpétuelle de 300 livres tournois, assignée sur la ville de Chalaure-la-grande et sur les revenus de la prévôté de Provins avec une maison dans la première de ces villes, pour tenir le tout de lui en fief et le service en guerre ou autrement, envers et contre tous, excepté le roi d'Allemagne, l'évêque de Metz, les ducs de Brabant et de Lorraine, les comtes de Hainaut, de Namur et de Bar, ses suzerains.                                                             

Cela n'empêche pas Henri de Blamont de certifier, le mois suivant, ainsi qu' Henry, comte de Vaudémont, et Vauthier, sire de Bauffremont, que le roi de France Philippe n'a ni droits de souveraineté ni revenus à Neufchâteau et que les bourgeois de ce lieu ne doivent être tenus à rien envers lui, n'étant pas placés sous sa juridiction.

Malgré les traités conclus précédemment, de nouvelles difficultés ne tardent pas à s'élever entre Henry et l'évêque de Metz à cause des bourgeois d'Epinal et de Baccarat et d' Henry de Fénétrange, qui ont fait des dégâts sur les terres du sire de Blâmont. Celui-ci, après avoir usé de représailles aidé par le comte de Sarrebruck, fait avec l'évêque Henry Dauphin, successeur de Renaud de Bar, une transaction par laquelle ils se tiennent réciproquement quittes de toute réclamation, réservant seulement les dommages provenant du sire de Fénétrange, qui sont remis à la décision d'un arbitre. Le jugement, rendu quatre ans plus tard par Jean de Hohenstein, condamne Henry de Fénétrange à donner les satisfactions qu'on lui demandait. Henry reste en bons termes avec Henry Dauphin pendant les quelques années qu'il occupe encore le siège de Metz ; il lui cède même l’avouerie de Vic et ses dépendances, pour tout le temps de son épiscopat, moyennant une somme annuelle de 300 livres de petits tournois noirs et, en même temps, reprends de lui en fief une forteresse appelée Châtillon, qu'il venait de faire construire sur la Vezouse entre Blâmont et Turquestein.

La bonne entente qui règne entre eux, et surtout l'attitude d'Eyme de Blâmont, qui refuse de faire ses reprises du duc de Lorraine pour Magnières, sont les causes d'une rupture entre ce prince et le sire de Blâmont. Après bien des réclamations suivies d'hostilités, ils scellent, en septembre 1324, un traité de paix par lequel Henry reconnait tenir ligement de Ferry IV les fiefs que son père ou lui avaient précédemment repris des ducs de Lorraine les bans de La Frimbolle, de Domjevin, de Saint-Clément, de Marainviller et d'Azerailles, le château et la ville de Magnières, la ville de Mazelure et la vigne d'Amance, et promet de lui venir en aide dans sa guerre contre la cité de Metz, se réservant de limiter son secours à vingt hommes d'armes  seulement, si l'évêque se joignait aux bourgeois.

Le duc cependant n'obtient cette satisfaction qu'au prix de grands sacrifices et en donnant au seigneur de Blâmont 3000 livres tournois, en paiement desquelles il lui engage d'abord pour 1000 livres ce qu'il possédait encore au ban d'Azerailles, à Flin, Gélacourt, Glonville et Badménil lui assigna 100 livres de rente sur les salines de Rosières et donne les 1000 livres restant à Eyme de Blâmont du consentement de son père qui lui commande de faire ses devoirs envers le duc chaque fois qu'il sera requis.  La puissance d'Henry Ier est alors à son apogée. On voit, en 1326, la communauté de Vic lui demandait son appui contre les bourgeois de la même ville, avec lesquels elle était en procès; l'année suivante, ce sont les sujets de l'évêché de Metz demeurant à Vacqueville, Montois ,Veney, Brouville, Brouvillette, Reherrey, Hadomey, Hablainville et Azerailles, qui reconnaissent s'être mis « en la salve garde, protection et deffense de noble home et saige, Hanri, signour de Blanmont, toute sa vie durant », sous condition de lui payer deux sols tournois par feu chaque année, moyennant quoi il « les doit aidier, consillier et deffendre en bone foy com ses homes, centre totes gens, fors que contre l'evesque de Mes». En 1329 aussi, les habitants de Neuviller, Bréménil, Angomont et Allencombe, sujets de l'abbaye de Saint-Symphorien de Metz, se mettent sous la protection de « monsignour de Blanmont et Henri lou josne son fil », pour la sûreté de leurs personnes et de leurs biens, sous l'offre de payer en une fois 100 livres tournois et 40 quartes d'avoine, plus une rente de douze messins par feu, promettant de ne commettre aucun délit sur les terres     dudit seigneur.                                           

La guerre vient d'éclater entre le nouvel évêque de Metz, Adémare de Montil, et le sire de Blâmont à cause du refus par celui-ci de faire hommage au prélat pour les fiefs qui relevaient de lui. Les belligérants s'engagent, à cette occasion, à respecter réciproquement les villages d'Amenoncourt et d'Igney, dépendant de Blâmont, et ceux de Languenberg et d'Allemanges appartenant à l'évêché.

Henry ne voit pas finir cette guerre, car il meurt avant. Sa mort est désastreuse pour le comté de Blâmont, non seulement en arrêtant son essor, mais encore, en le soumettant à un partage. Avant d'effectuer ce partage, il convient de terminer les hostilités malheureuses engagées, depuis deux ans, contre l'évêque Adhémar de Monteil. Comme c'est une affaire d'amour-propre plutôt que d'intérêt, la conciliation est facile. L'évêque se montre bon prince. De bons conseillers  s'interposent. La famille de Blâmont, représentée surtout par les deux tutrices des principaux héritiers, accepte l'accord proposé. On signe la paix, en janvier 1332, sous la garantie de  Simon, comte de Salm, et de Gaucher de Monteil, frère de l'évêque. On se tient quitte, de part et d'autre, des dommages causés par la guerre. Les cohéritiers de Blâmont font hommage à l'évêque pour les châteaux, bourgs et terres de Blâmont, Deneuvre et Châtillon, dans les termes prévus par les ancêtres, et pour l’avouerie de Vic, dans les conditions du début.

De son côté, l'évêque abandonne ses prétentions de suzeraineté sur Herbéviller, principal objet du litige, et devient propriétaire de la Tour des Voués, près de Deneuvre, avec droit de la compléter par un château, autour duquel pourrait être formé un bourg.

Selon les volontés d’Henri Ier, le principal du comté revient aux deux branches masculines, représentées par Henri II et Eymequin.

.Henri II de Blamont ( ?-1322),

Fils ainé du précédent ; il épouse  Marguerite de Montfaucon, sœur de Jean de Montbéliard avec laquelle il a deux enfants :

-Henri (futur Henri III) .

-Thiébaut (futur Thiébaut Ier)

Après avoir contribué à la victoire que le duc Ferry remporte sur le comte de Bar, il est fait chevalier vers le milieu de l'année 1313, n'ayant jusqu'alors porté que le titre de damoiseau ; cependant il était déjà marié deux ans auparavant, lors du partage fait par son père entre lui et Eyme, son frère.

Il meurt avant son père.

.Henri III  de Blamont ( ?-1342) comte de Blamont de 1331 à 1342

Fils d’Henri II.

.Thiébaut Ier de Blamont (1342-1376) comte de Blamont  de 1342  à 1376

Petit-fils d’Henri Ier ; fils d’Henri II, frère du précédent.

Thiébaut quitte le foyer paternel et se met au service de son cousin, Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg, devenu roi de Bohême par son mariage avec Isabelle, fille de Venceslas de Bohême.

Sitôt informé de la mort de son frère, il prend congé du roi de Bohême et rapporte, pour prix de ses services, mille florins de Florence, en s'engageant à rester l'homme-lige de son bienfaiteur. De fait, protecteur et protégé restèrent toute leur vie liés d'amitié.

Installé à Blâmont, le jeune comte rend hommage à son suzerain de Metz et au comte de Lorraine en janvier 1344. Comme les trois antagonistes habituels, Lorraine, Bar et Metz, sont encore aux prises, il est appelé comme arbitre avec le roi de Bohême. Il prépare plusieurs accords, qui se font en 1345 et 1346. Sa médiation lui attire grande considération. Un de ces accords, concernant Turquestein, lui vaudra plus tard quelque avantage. L'évêque Adhémar ayant, en effet, emprunté au duc Raoul deux mille livres de tournois, lui laisse, comme cautionnement, mais avec faculté de réachat, sa forteresse de Turquestein avec les bans de la seigneurie qui l'environne. Or, Raoul cède cette gagère à Thiébaut comme récompense de ses services. Le 9 août 1346, Il lui accorde aussi les revenus du ban d'Azerailles ;  les deux fiefs rapportent de beaux deniers, au moins jusqu'en 1350.

Enfin, le 26 août de cette même année 1346,  l'héritage de son cousin, mort à Crécy, achève sa fortune. Il se trouve alors à la tête d'un comté pareil à celui d’Henri Ier, sauf  Magnières et Châtillon.

Bien différent de ses aînés, Thiébaut ne craint pas, au lendemain de Crécy, de s'attaquer, pour un prétexte futile, à la veuve du duc Raoul, Marie de Blois, qui est devenue régente du duché. Il envahit ses terres de Lunéville et de Deuxville et les met au pillage afin de forcer  la régente à promettre de tout pardonner.

Etrangement, cette félonie, capable de le déconsidérer, sert plutôt à augmenter sa puissance.  De nombreux petits seigneurs religieux ou laïques se placent sous sa protection moyennant finance. Mais en 1349 Thiébaut s'engage dans une campagne malheureuse, où il essaye de soutenir les sires de Fénétrange contre une coalition redoutable, où sont entrés les Messins, leur évêque, la duchesse de Lorraine et le comte d'Apremont. Il ne récolte que des désagréments.

L'année suivante 1350, Il est, cette fois, l'allié des Messins et de leur évêque, contre la duchesse de Lorraine. Parti de Blâmont, il sème la terreur à Einville, incendie Rosières, bouleverse les faubourgs de Nancy, et se trouve en face des troupes lorraines. Mais loin d'être arrêté par elles, il les oblige à reculer jusqu'à Pont-à-Mousson, où il engage la bataille et la gagne.

Ce succès plait à l'évêque Adhémar, qui accorde sans retard, à son vassal, toutes les concessions qu'il sollicitait depuis longtemps : moulin, fourche patibulaire à Baccarat, remise de dettes antérieures, et, de plus, se reconnait débiteur envers lui de deux mille florins d'or et d'autant de petits tournois. Suivant le procédé habituel, cette somme n’est  pas versée, mais le comte reçoit en gage les villes de Sarrebourg, Turquestein et Saint-Quirin.

D'autre part, la duchesse de Lorraine doit céder à son vainqueur divers fiefs qu'elle possède à Gogney, Verdenal, Chazelles, Igney, Halloville, les avoueries de Domèvre et de Bonmoutier, les bois de Voile (Blâmont), d'Ibigny, de Xermenberch et de Thiesselin, près de Cirey, et le Moulin-Neuf, entre Blâmont et Barbézieux.                                               

Les huit années 1350-1358 sont des années de paix. Thiébaut fait alors plusieurs transactions opportunes; en 1351, pour délimiter les droits qu'il avait dans la seigneurie de Deneuvre concurremment avec Henri de Faucogney, second mari de Jeanne, sa cousine; en 1352, pour fixer le sort de Châtillon, possédé également par Jean de Salm, mari de Marguerite, son autre cousine; en 1352 encore, pour acquérir, près de Ferryon de Marsal, de vastes terrains sur Remoncourt.

Tous ces actes remédiaient quelque peu à l'inconvénient des partages.  Il  se concilie de plus en plus l'affection d'Adhémar de Monteil, au point d'avoir toute sa confiance jusqu'au moment de sa mort, en 1361. Chaque année, les deux personnages font en même temps séjour à Baccarat.    En août 1353, le comte est créé gouverneur du temporel épiscopal et lieutenant général de ses troupes.

Puis en 1358, à l'appel de son cousin, Robert de Bar, il guerroie contre l'évêque de Verdun.  En 1359, il est en pourparlers avec les bourgeois de Pont-à-Mousson, qui se sont révoltés. En juin, Il ménage une trêve entre le duc et le sire de Faucogney et en août revient à Pont-à-Mousson, en octobre à Iamarche et en décembre à Metz. Début 1360, Il va négocier avec le roi d'Angleterre puis avec le duc de Brabant. En avril 1360, Il est nommé gouverneur de Saint-Mihiel, pour le compte de Robert de Bar et trouve le moyen de se mesurer avec les Anglais, avec l'aventurier Geoffroy de Lutanges.

Mais le pays se lasse de toutes ces luttes et en mars 1361, les seigneurs  imaginent de former une Ligue de la Paix. Leurs différents seront portés devant un tribunal de cinq membres composés de Thiébaut de Blâmont, pour l'évêque de Metz, Burckart de Fénétrange, pour le duc de Lorraine, le comte de Salm-Ardennes, pour le comte de Luxembourg, Jean de Salm, pour le comte de Bar, Olry de Fénétrange, pour les autres seigneurs. Thiébaut de Blâmont est choisi pour président. Ce n’est que si ce tribunal ne parvient pas à une solution qu’on reprendra les armes.

En 1361 meurt l'évêque, Adhémar de Monteil.  Le Chapitre confirme Thiébaut  dans sa charge de gouverneur pour tout le temps de la vacance, en lui faisant promettre de rendre compte de sa gestion au nouvel évêque.                                 

En 1362, Robert de Bar retarde quelque peu le payement d'une dette à son cousin de Blâmont. Le 27 juin bien que président de la Ligue, celui-ci fond, sans autre avertissement, sur la forteresse de La Mothe, s'en empare, la pille et massacre la garnison. Robert riposte en envahissant Etain, qui est à Thiébaut, puis revient devant La Mothe, pour essayer de reconquérir la place. Plusieurs assauts sont infructueux, et il faut trois mois de conférences, tenues à Pompey sous la direction du duc, pour que l'affaire s'arrange.

Jean de Vienne est intronisé nouvel évêque de Metz le 30 août 1362. Thiébaut lui présente son mémoire, où figurent 2.363 florins de recettes, et 12.363 de dépenses. La différence à régler parait énorme au prélat, qui paye mais abolit la charge de gouverneur. Dès lors, l'existence de Thiébaut n'est plus qu’une suite de brigandages. A partir de 1363, il est en Alsace ou il y attaque, les trois frères Louis Roder, dit Vidembach, Obrecht et Goetz d'Engenheim, mais ceux-ci le font prisonnier et en exigent une rançon de 4.000 florins.

C'est pour la payer que Thiébaut doit engager à François d'Herbéviller ce qu'il possède à Montigny et, au Chapitre de Saint-Dié, ce qu'il possède à Destord. L'année suivante, il est  aux prises avec l'évêque de Strasbourg, dont il s'était fait l'homme-lige, sept ans plus tôt, avec le sire de Havestein dont il veut se venger, avec Jean de Salm, son cousin, Il effectue, avec des bandes de Bretons qu’il a recrutées, une randonnée sinistre de Strasbourg jusqu'à Bar. Durant trois semaines, il ravage les villes et les campagnes qu'il traverse : Fénétrange, toutes les terres de Jean de Salm, Viviers, Horville, Dainville, la Tour-en-Woëvre. Mais cette triste équipée n'amoindrit pas son crédit au contraire. Ainsi en 1366, les bourgeois de Remiremont, d'accord avec le Chapitre de ses Dames, donnent pleins pouvoirs   « à redoutey et puissant prince, Monseigneur Thiébaut de Blancmont » pour s'occuper de la fortification de leur ville et ordonner ce qui conviendra dans ce but.

Le duc de Lorraine le nomme « lieutenant général de son duché, tant en roman pays comme en Allemaigne » et se fait représenter par lui à l'Assemblée de Vaucouleurs (1366). Il l'envoie ensuite guerroyer contre les Messins et traiter de la paix avec eux, le 2 mai 1367.

Au cours des 1367 et 1368, Thiébaut est en Bourgogne. Il y soigne d'abord les intérêts de sa femme, puis il est nommé gardien de ce comté, avec une pension de 1.125 livres. Il revient à Blâmont et reprend ses fonctions d'arbitre. Les conflits sont heureusement moins nombreux. Pourtant, en 1372, une querelle survient avec Geoffroy de Linange, qui refuse de payer une dette. Buckart de Fénétrange prend parti pour ce dernier et « court devant la ville de Blancmont et toutes les terres et prend toutes les bestes menues et grosses et y fait des dommages en hommes, murs, prins et rançonnets comme en plusieurs autre choses qui se peuvent monter en lai somme d'environ 35.000 francs ou plus ». Tous ces détails sont contenus dans une lettre écrite, plus tard, par les petits-fils du comte pour demander à Jean de Fénétrange une réparation, qui fut accordée .

Thiébaut meurt en avril ou mai 1376, mais d'une façon si étonnante que ses enfants ne la croient pas naturelle et soupçonnent Marguerite de Blâmont, femme de Jean IV de Salm, de l'avoir hâtée par le poison.

Thiébaut  laisse de son épouse, quatre fils:

- Henri IV, l'aîné qui lui succède.                                                                                        

- Adémare,

- Thiébaut,                                                                                                                                                -

 -Jean

et trois filles, Jeanne, Marguerite et Catherine.

.Henri IV de Blamont ( ? - 1421), comte de Blamont  de  1376   à 1421

Fils de Thiébaut Ier ; neveu du comte de Salm Jean III ;  il épouse en 1370 Valburge de Fenetrange, fille d'Ory, sire de Fénétrange et de Faulquemont avec laquelle il a trois fils :

-Thiébaut, futur Thiébaut II. 

- Olry  Ier                                                                                                          

 -Jean II.                                            

et trois filles: Valburge, Jeanne et Henriette,

Dès septembre 1376, il rend hommage à Thierry de Boppart, évêque de Metz puis il doit accomplir une besogne délicate : fixer ses droits dans l'héritage de famille et donner sa part à chacun de ses frères et sœurs. Un premier projet de partage est d'abord rédigé par Etienne de Montbéliard, Henri de Villersexel, Jean de Rayet, Jean de Vaire, ses cousins. Puis, le 2 mars 1379, une réunion de famille groupe tous les intéressés au château de Blâmont. Y assistent Henri et Jean de Montbéliard, Gérard de Cusance, Henri de Lannoy, Jean d'Ogéviller, Henri de Barbas, Jean de Brouville et Jean de la Chambre. L'assemblée est solennelle; deux notaires impériaux : Renaux de Clairvaux et Renier de Blâmont, rédigent les actes. Moins vaste, certes, qu'au temps d’Henri Ier, le comté  parait bien amoindri par ce partage, mais il ne  tarde pas à retrouver presque toute son intégrité, du moins pour la partie blâmontaise, quand Henri  recueille  les héritages de ses frères, morts sans postérité.

En 1380, Henri IV doit, par fidélité, se ranger sous les ordres de l'évêque de Metz, pour combattre le duc Jean de Lorraine. Il est moins bien inspiré, en prêtant main forte, la même année, à Pierre de Bar, sire de Bouconville et de Pierrefort, qui, depuis dix ans, se fait un jeu de piller les châteaux. Cette fois, l'aventurier mène campagne contre le duc de Lorraine et le comte de Bar son cousin, et le comte de Blâmont lui envoie une compagnie de secours. 

Mais le bandit est attaqué dans son repaire de Bouconville et y périt les armes à la main, le 20 octobre. Le duc de Lorraine prononce la confiscation des terres de Bouligny et de Piennes pour punir Henri de sa félonie. Cependant, lorsqu'il signe le traité de Condé-sur-Moselle le 11 juin 1381 par lequel, il revient sur sa décision et rend les domaines saisis.

.Thiébaut II de Blamont (vers 1371-1443), comte de Blamont  de  1421  à 1443

Fils et successeur d’Henri IV. Il épouse Marguerite de Lorraine, fille de Ferri Ier, comte de Vaudémont et de Marguerite de Joinville. Ils leur restent pour enfants à leur mort :                                                                                                                 

- Ferri (futur Ferri II)                                                                                                       

- Elizabeth                                                                                                                            

- Olry, futur évêque de Toul.

En janvier 1431, meurt le duc Charles II.  Le comte et la comtesse de Blâmont notifient à la Cour lorraine qu'ils n'opposent aucune revendication vis-à-vis du duché. Cette déclaration loyale les range nettement dans le parti de René d'Anjou et condamne les menées d'Antoine de Vaudémont, Antoine qui demande l'appui du duc de Bourgogne et prend les armes pour enlever de vive force la couronne ducale. De son côté, René d'Anjou fait appel à ses alliés. L'évêque de Metz, le maire de Toul les ducs de Bavière et de Bade, le sire de Baudricourt, le brave Barbazan, envoyé par le roi de France, amènent chacun leur contingent. Thiébaut de Blâmont se joint avec sa compagnie de quarante cavaliers et quatre-vingts pages. Une bataille sanglante est livrée à Bulgnéville, le 2 juillet 1431.

Cette journée, comparable à celles de Crécy et d'Azincourt pour le nombre des victimes - deux mille Lorrains, dit-on, tués ou blessés - n'a d'autre résultat que de faire prisonnier le chef des Lorrains, René d'Anjou, sans profit pour la cause de son adversaire. On relève parmi les morts Jean de Salm, seigneur d'Ogéviller, partisan résolu de René. Thiébaut de Blâmont reçoit une blessure qui ne l'empêche pas de regagner son château, mais qui le fait mourir, le 2 septembre suivant.

Les enfants de Thiébaut II étant tous mineurs à sa mort, Marguerite de Lorraine, leur mère, demeure chargée  du gouvernement de leurs états.

.Ferri II de Blamont,  comte de Blamont de 1437  à 1494

 Fils de Thiébaud II ; il épouse Bonne de Neufchâtel, qui lui donne  plusieurs enfants :

- Claude
- Olry.
- Guillaume.
- Louis.

.Claude de Blamont, comte de Blamont de 1494 à 1496/1497

Fils de Ferri II.

.Louis de Blamont ( ?-1503) comte de Blamont de 1496/14977 à 1503

Fils de Ferri II, frère cadet de Claude.

.Olry de Blamont ( ?-1506), évêque de Toul de 1495 à 1503.

II recueille la  succession de ses neveux et  nièces  qui comprend alors le  Comté de Blamont, les Prévôtés de Deneuvre,  Amermont,  Mandre aux quatre Tour et  cède toutes ses terres au Duc de Lorraine René II  le 16 Mars 1503.

 

 

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 08:49

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

 

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen, 

1. Principauté de Commercy                                                                                            terre d'empire de 962 à 1766                                                           

     

La première mention de la ville date du IX° siècle lors de sa cession par l'empereur  à l'évêché de Metz.

Au Moyen Age, le seigneur de Commercy est à la fois le vassal de l'évèque de Metz, et donc de l'empereur, et des comtes de Champagne. Le domaine seigneurial comprend la ville et les villages voisins qui sont Lérouville, Pont, Chonville, Morville, Saint-Aubin, Méligny-le-Grand et le Petit, Ménil-la-Horgne, Laneuville-au-Rupt, Ville-Issey, Vaux-la-Grande, Vaux-la-Petite, Vignot, Reffroy, Saulx.

 

Maison de Broyes-Commercy

 

..Stéphanie de Bar-Commercy

Fille de Renaud Ier de Bar épouse Hugues III de Broyes.

 

.Simon de Broyes-Commercy (1145-1202/1208)  seigneur de Commercy de ?  à 1202

Fils d'Hugues III de Broyes, seigneur de Broyes et de Commercy. II épouse Nicole, fille de Renaud de Traves et d'Élisabeth de Salins, elle-même fille d'Humbert III de Salins, de qui il a :

 

-Hugues, seigneur de Broyes.                                                                             -Gaucher Ier de Broyes-Commercy

 -Regnault.                                                                                                

 -Agnès ou Gignelle, qui  épouse Frédérick V de Lorraine, comte de Toul.                           

-Elizabeth.  

 

.Gaucher Ier de Broyes-Commercy ( ?- 1244/1248) seigneur de Commercy de 1202/1208 à  1248

Fils du précédent.

 

.Gaucher II de Broyes-Commercy (    ?  ) seigneur de Commercy de  1248  à  1265

Fils du précédent.

En 1248, il rend hommage pour le fief de Commercy à l'évêque Jacques de Lorraine, évêque de Metz.

 

Maison de Sarrebruck

.Simon de Montbéliard dit Simon  IV de Sarrebruck-Commercy, seigneur de Commercy de 1265  à  1297

Fils d'Amédée III de Montfaucon et de Mahaut de Sarrebruck.

 

Il épouse en 1265  Élisabeth de Broyes-Commercy, fille ou petite fille de Gaucher II de Broyes-Commercy, de qui il a :

 

-Jean Ier de Sarrebruck-Commercy

-Laure.                                                                                                        

 -Agnès qui épouse Jacques de Vaudémont, fils d'Henri Ier de Vaudémont.

-Jeanne.

.Jean Ier de Sarrebruck-Commercy (1260 - 1342), seigneur de Commercy de 1297 à 1341
Fils du précédent.
Il  se reconnait "homme" du duc Ferry III de Lorraine avant de rendre hommage à l'évêque de Verdun en 1301 pour les héritages de Pont-à-Mousson et de Vadonville. En 1324, Jean de Sarrebruck octroie à la ville sa charte d’affranchissement.  En 1342, il épouse Mathilde d’Apremont. Jean Ier choisit de diviser ses possessions à Commercy et en Sarre entre ses fils. A sa mort en 1341, son fils cadet Jean II reçoit la seigneurie de Commercy.

 

.Jean II de Sarrebruck-Commercy (1326-1344), seigneur de Commercy de 1342  à 1344

Fils du précédent.

 

Il hérite du château de Commercy dit Château-Haut et de ses dépendances ne prenant que le titre de chevalier car son neveu a pris celui de comte de Sarrebruck avec le comté de Sarrebruck ainsi qu'une portion de Commercy (dite "la part de Sarrebruck" revenant à Jean IV, fils aîné de Simon Ier).

 

.Simon II de Sarrebruck-Commercy ( ?-1355), seigneur de Commercy Château Haut  de 1344 à 1355

Fils du précédent.

Il réalise en 1344 le partage de la succession de Jean Ier de Sarrebruck-Commercy restée en suspens avec Jean IV de Sarrebruck-Commercy.

-Part de Simon II : "Laneuveville-au-Rupt avec les prés que son père y avait joints, savoir : le Breuil en la Chiere, le petit Breuil de Salagne, le petit Breuil sis en la Chiere que les chanoines tenaient de son père. La Chapellenie, le bois des Palis sous Laneuveville, ceux entre ledit bois et la Horgne.  St-Jean de Sommetuerbe, la Vaux-de-Vierge, les moulins de Menil et de Mafraincourt. Ville-Issey, chargé d'une livre de cire à la chapelle de la Horgne, Euville et Aulnois. Les moulins de Robillard et de Ranceriez. Méligny-le-grand et le petit, Reffroy, Vaux-la-grande et la petite, St-Aubin, Velaines, Nançois-sur-Ornes, Nansoy-le-Sanoireux, Cousances, Domremi, Loxéville. Tout Chonville, Lérouville, sauf les charges ; les étangs dudit lieu, la maison de Launoy et dépendances. Pont et le pont d'icelui avec les redevances des usagers des bois. La grange d'Arowiller et terres en dépendant. La corvée de la voie d'Issey, la terre le prevôt Perrin, le champ Dieu, le grand Meix qui tient aux prés. Tous les prés de Couprey. La grange sous le Château, vers le moutier de Mr St-Pantaléon, et la place devant jusques 13 pieds au-dessus de la Bouverie. La grande Marchaussie jusques la paroys. Les maisons ensuite, les parges entre les maisons et la grande Marchaussie. La Poterne jusqu'aux parois qui sont entre salle et chambre. Le fossé derrière la maison des Lombards et le Saulci. Ledit Saulci entre les fossés dès le mur des moulins jusqu'à la poterne. Le donjon de Commercy et dépendances.

 

Moitié de la ville et tous les fiefs dépendants de Commercy. Tous droits de garde, excepté Rieval, Breuil et les chanoines. La pèche aux anguilles des vieux moulins dessous Commercy et toute la rivière qui est au-dessous jusqu'à Henry-moulin. Toute la rivière au-dessous de la craiche de Commercy, jusque par-dessous les vignes de Vignot, jusques au chief de Salagne".

.En commun avec Jean IV : "La justice, excepté celle restant exclusivement à chacun sur sa propre maison. Celle sur tous les bois de Commercy, excepté ceux personnels à Jean, ceux de Simon étant seuls soumis à l'usage. Le droit de garde de Rieval, de Breuil et des chanoines. Le fossé et la poterne jusqu'à ce que le comte Jean IV ait fait un donjon. Le droit de nommer aux prébendes des chanoines (le comte devant nommer à la première et Simon à la deuxième). Le droit de chasse dans les bois. Le chemin allant aux marchaussies. Les quatre moulins et leurs vannes. Les portes, murs et fermetures de la ville. Les fours, halles et chaussées. Les chaussées des étangs du côté de la ville".

À sa mort, sans enfants, ses biens reviennent à son frère Jean III de Sarrebruck-Commercy.

Dès 1345, le comte de Sarrebruck Jean IV  fait usage de son droit d'édifier un dongeon à Commercy et bâtit  le Château-Bas à quelques centaines de mètres du sien celui de Simon II.                                                                                                                    

 

.Jean III de Sarrebruck-Commercy ( ?-1384-1385), seigneur de Commercy Château Haut de 1355 à 1385

Frère du précédent.

Il a pour enfants :

 

-Simon III, (? – 1393) 

-Jean, évêque de Verdun de 1404 à 1419.

-Amé Ier de Sarrebruck-Commercy.

 

.Simon III de Sarrebruck-Commercy, (? - 1393), seigneur de Commercy-Château-Haut (part de Sarrebruck à Commercy) de 1384 à 1393,

Fils du Précédent.

 

.Amé Ier de Sarrebruck-Commercy ( ?-1414) seigneur de Commercy-Château-Haut de 1393 à 1414

Frère du précédent.

 

Amé est chambellan du roi de France, il encourage les bourgeois de Toul à se révolter contre  le duc de Lorraine et à rechercher l’appui du roi de France.  En remerciement celui-ci le nomme commandant supérieur du Luxembourg. Mais en 1407 la Lorraine triomphe et Amé, ainsi que de nombreux autres seigneurs, est emprisonné. Il sort de prison le 27 juillet 1408  contre paiement  de trente mille écus avec l'aide de son frère Jean qui met en gage une partie de ses biens pour réunir cette somme.

En 1409, il livre la guerre au comte de Sarrewerden qu'il bat le 25 juin et fait prisonniers soixante-quinze seigneurs dont Frédéric de Bitche et Lieudenent de Lichtemberg,  amenés à Commercy dans l'attente du paiement d'une rançon. Celle-ci est réunie par le cardinal Louis Ier de Bar, le marquis de Pont et Jean de Bar.

En 1412 il accompagne Charles Ier d'Orléans, duc d'Orléans, dans son désir de venger l'assassinat de son père Louis Ier par Jean sans Peur,  duc de Bourgogne.

Sa vie s'achève en 1414 alors qu'il vient d'être nommé gouverneur du duché de Bar.

 

.Robert Ier de Sarrebruck-Commercy, (? - 1464/65), seigneur de Commercy Château Haut de 1414 à 1464/1465

Fils d'Amé Ier de Sarrebruck-Commercy ; il prend le nom de Robert III comte de Roucy et de Braine après son mariage.

 

D'un naturel guerrier, il est en mauvais termes avec ses voisins  Erard du Châtelet, le duc de Lorraine, la maison de Collin de Levoncourt, Jehan de Luxembourg et Antoine de Vaudémont lesquels font un pacte contre lui qui aboutit le 18 septembre 1434 au  siège du château de Commercy  suivi par la reddition de Robert condamné à payer une caution  de deux cent mille écus et à jurer de ne plus jamais causer le moindre dégâts dans les terres de Lorraine, de Bar, du Luxembourg, de Metz...

 

Mais à peine libéré, il repart en guerre à travers la Lorraine amenant  le duc René d'Anjou à reprendre le siège de Commercy qui va durer jusqu'au 13 décembre 1434 où un nouveau traité est signé ; Robert est contraint de payer cent mille écus et de remettre son fils Amé II en otage.    Le duc en appelle à son cousin le  roi de  Charles VII qui accède à sa demande de marcher contre Robert. Celui-ci, trop adroit pour se laisser écraser, se porte au devant du souverain qui lui impose des conditions de paix sévère par un traité passé en février 1440. Mais en 1443, Robert  recrute trois mille écorcheurs et les lâche contre le pays messin puis  ravage le pays Barrois suscitant une nouvelle fois une coalition avec à sa tête le jeune Louis marquis de Pont-à-Mousson.   Les conditions imposées à Robert pour sa reddition impliquent que Jean II de Nassau-Sarrebruck vende le Château-Bas à Louis, fils de René d'Anjou et d'Isabelle Iére de Lorraine. Le traité est soumis au roi de Sicile qui est alors  René d'Anjou ennemi juré de Robert, qui impose que les nouvelles constructions de Château-Bas soient détruites.

Le 7 mai 1445, il rend l'hommage au roi René pour Commercy et ses possessions.                                                        

.Amé II de Sarrebruck-Commercy, (? - 1476), seigneur de Commercy-Château-Haut de 1459 à 1476, comte de Braine et comte de Roucy

Fils du précédent. Il épouse en 1462 Guillemette de Luxembourg, fille de Thibault de Luxembourg.

 

.Robert II de Sarrebruck-Commercy ( ?-1504), seigneur de Commercy Château-Haut de 1476 à 1504, comte de Braine et comte de Roucy

Fils du précédent. Il épouse le 5 février 1487 Marie d'Amboise, fille de Charles Ier d'Amboise, de qui il a :

-Amé III de Sarrebruck-Commercy. 

-Philippine de Sarrebruck-Commercy.                               

-Catherine, épouse d'Antoine de Roye, qui reçoit le comté de Roucy après le décès de son frère Amé III.                                                                                            

 -Guillemette, épouse de Robert III de La Marck qui reçoit le comté de Braine après le décès d’Amé III.

 

.Amé III de Sarrebruck-Commercy (1495-1525)   seigneur de Commercy-Château-Haut, comte de Braine, comte de Roucy de 1504 à 1525

Fils du précédent.

Il est au service du roi de France, gouverneur de l’Ile de France.

 

.Philippine de Sarrebruck-Commercy (1490-1551), seigneur de Commercy de 1525 à 1551

Sœur du précédent. Elle épouse Charles de Silly.

En 1544, Charles Quint tente une incursion en France et s'empare de Verdun puis de Commercy après un long siège.

 

Maison de Silly

 

.Jacques  de Silly ( ?) seigneur de Commercy-Château-Haut

Sans enfant, il  transmet Château-Haut à ses neveux Henry de la Roche-Guyon et Antoine de la Rochepot. Henry de la Roche-Guyon épouse Antoinette de Pons, marquise de Guercheville, de qui il aura François qui détient la seigneurie avec son oncle Antoine.

 

.Antoine de Silly  (vers 1540- 1609) seigneur de Commercy-Château-Haut  de ?   à 1609

 

.Madeleinede Silly ( ? ) seigneur de Commercy-Château Haut de 1609  à 1650

Fille du précédent.

 

.Paul de Gondi, dit le Cardinal de Retz (1613 -1679), seigneur de  Commercy-Château-Haut de 1650 à 1679

Petit-fils de la précédente. Fils de Françoise-Marguerite de Silly, fille d’Antoine de Silly.

                                                         

Evêque en 1644 ; en 1650, il reçoit en héritage la seigneurie du Château-Haut. En 1652, il est fait cardinal. En 1653, ce sont les français qui font le siège de Commercy, après celui de Saint-Mihiel.                                                                                                      

Paul de Gondi s’y installe à Commercy à partir de 1662. Endetté, il vend en 1665 ses droits de suzeraineté à Anne de Lorraine, fille de Charles IV de Lorraine qui épouse en 1660 François Marie de Lorraine, prince de Lillebonne.

A partir de 1670, la France  revendique la seigneurie de Commercy. Peu après la fin de l'invasion de la Lorraine par la France, en 1697, la princesse de Lillebonne fait don de ses droits sur Commercy à son fils Charles-François, qui, à son tour, les transmet au duc Léopold Ier en 1702. Cette passation, contestée par la France, est confirmée en 1707 par la chambre royale de Metz. En 1708 le duc Léopold Ier accorde l'usufruit de la seigneurie de Commercy à Charles Henri de Lorraine-Vaudémont  qui, à la suite de la mort de son fils Charles Thomas en 1704, a renoncé à sa principauté constituée des comtés de Sarrewerden, de Bitche et de Falkenstein et à la baronnie de Fénétrange.

En compensation, en 1708, le duc Léopold attribue à son cousin  Charles Henri le prince de Vaudémont la principauté de Commercy.

En 1722, le duc de Lorraine Léopold Ier acquiert la seigneurie du Château-Bas au terme d'un échange. Les deux seigneuries de Commercy sont alors finalement réunies. Léopold en cède l'usufruit à Charles Henri de Lorraine-Vaudémont  mais le prince de Vaudémont décède quelques mois plus tard.

La seigneurie retourne au duc de Lorraine. La duchesse douairière Élisabeth-Charlotte, après la renonciation de son fils François III, reçoit la principauté de Commercy comme un demi-exil. À sa mort le 23 décembre 1744, le nouveau « duc », Stanislas, beau-père du roi de France Louis XV, ayant déjà reçu les duchés de Lorraine et de Bar,  prend possession de Commercy.

En 1766, la principauté suit le sort du duché de Lorraine.

 

 

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:40

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

 

 

 

 

.Charles V (1643-1690), duc de Lorraine et de Bar en titre de 1675 à 1690

 

Fils de Nicolas-François, né à Vienne il vit d’abord à la Cour de France, puis se met au service de son empereur  Léopold Ier ; en 1665 il s'oppose ouvertement au traité de Montmartre, par lequel son oncle Charles IV, contraint et forcé par les armes, cède la Lorraine et le Barrois à la France.

 

En septembre 1675, il est nommé généralissime des armées impériales; il prend aussi le titre de duc de Lorraine et de Bar, son oncle Charles IV étant mort le même mois. Tous les États européens le reconnaissent comme tel, à l'exception de la France, qui occupait ses duchés et qui crée à Metz une chambre de réunion pour annexer sur la base d’arguments juridiques plus ou moins spécieux les seigneuries lorraines qui dans le passé avaient plus ou moins dépendus des Trois-Evêchés.

En 1678, il épouse Eléonore la sœur de l’empereur qui lui confie le gouvernement du Tyrol.

 

A la tête des armées impériales au côté du roi de Pologne  Jean III Sobieski,

il est  vainqueur  des Turcs qui assiégeaient Vienne depuis deux mois.                                                           

Il mène ensuite plusieurs expéditions dans la partie de la Hongrie occupée par les Ottomans, est victorieux au siège de Buda (1686) dont il s'empare, reconquiert la Hongrie, puis la Slavonie et la Transylvanie en 1687.

Tombé une première fois malade, il abandonne son commandement en mai 1688 à Maximilien Emmanuel, électeur de Bavière. Rétabli, il reçoit un commandement sur le Rhin lors de la Guerre de la ligue d'Augsbourg, mais tombe malade de nouveau; il meurt à Wels le 18 avril 1690 et est enterré à Innsbruck. Dix ans plus tard, son corps est ramené à la Chapelle des Cordeliers à Nancy.                                                             

 

.Léopold-Joseph (1679-1729),  duc de Lorraine et de Bar en titre de 1690 à     en fait de  1697 à 1729

Né à Innsbruck, Il  a 10 ans à la mort de son père Charles V et reçoit le titre de duc de Lorraine et de Bar, mais ses duchés restent occupés par la France. Sa mère Éléonore devient la régente en titre des duchés lorrains.

A douze ans sa mère l’envoie à Vienne pour recevoir une éducation militaire auprès de son oncle l'Empereur. Il y est élevé avec ses deux cousins, Joseph, héritier du trône d'un an son aîné, et Charles qui, bien qu'étant son cadet de six ans, sera plus proche de lui. Les deux jeunes archiducs ceindront successivement la couronne impériale en devenant les Empereurs romains Joseph Ier et Charles VI. Léopold se sentira toujours proche de ses cousins, tant sur le plan personnel que politique et religieux. Il est fait chevalier de la Toison d'or en 1690.

 

Comme son père il s'engage dans l'armée impériale et prend une part active au siège de Temesvár en 1694. Il reçoit un commandement dans l'armée du Rhin en 1697. La guerre de la ligue d'Augsbourg touche à sa fin et les négociations commencent à Ryswick ; Louis XIV qui veut assurer la couronne d'Espagne pour son petit-fils Philippe, duc d'Anjou  accepte - entre autres - de restaurer la suzeraineté impériale sur les duchés de Lorraine et de Bar sous réserve de l’hommage pour ce dernier duché. Le traité de Ryswick du 30 octobre 1697 et ratifié le 13 décembre, lui  rend ses duchés. Mais ce n’est que le 17 aout 1698 qu’il se rend à Nancy ou il reçoit un accueil enthousiaste. 

Sur l’instigation de sa mère, il épouse Eléonore la nièce de Louis XIV ce qui n’a pas pour effet pour autant d’améliorer ses  relations avec la France à tel point qu’il refuse de prêter hommage au roi pour le Barrois mouvant. Pour tenter de régler le conflit, la France lui propose d’échanger le duché de Milan qui serait prélevé sur l’héritage des Habsbourg d’Espagne contre la renonciation à ses duchés ; mais bien qu’accepté par Léopold, malgré le mécontentement de ses sujets, l’accord devient caduc.

Une fois tournée cette regrettable page, il se met à se consacrer à l’administration de se duchés complétement détruits par les guerres et considérablement dépeuplés. Il encourage l’émigration à condition qu’elle soit catholique par une ordonnance du 10 octobre 1698 qui permet aux étrangers de s’installer sur les terres en déshérence. Ceux-ci affluent en nombre soit d’Allemagne, soit des cantons suisses, de la Bourgogne, de la Franche-Comté ou de la Savoie. Il fait procéder par ailleurs à une remise en état des infrastructures.

Il agrandit le château de Lunéville ou il tient une Cour brillante et réorganise l’Université de Pont à Mousson qui connait un nouveau rayonnement.

En dépit de la neutralité proclamée du duché de Lorraine, les troupes françaises occupent la plupart de ses places fortes et sa capitale Nancy ou elles rentrent le 3 décembre 1702  dès le début de la guerre de succession d’Espagne et Léopold  n’a pas les moyens  pour envisager de s’y opposer militairement ; mais cela ne fait que renforcer ses liens avec la famille impériale et notamment avec Joseph Ier et Charles VI, son ami d’enfance.

 

La guerre de Succession d’Espagne se termine en 1713 par le traité d’Utrecht mais Nancy est occupée jusqu’en 1714 ; le roi Louis XIV meurt en 1715 ce qui améliore les relations  avec la France qui reconnait par un traité du 14 octobre 1728 la neutralité pleine et entière, perpétuelle et  irréversible de la Lorraine  qu’une annexe à ce traité précise qu’en cas de guerre la France peut quand même occuper quelques places fortes. Néanmoins avec ce statut de neutralité reconnue, la Lorraine  espère pouvoir écarter durablement la menace d’une annexion  de force par la France.

Le duc Léopold meurt le 27 mars 1729.        

 

.François III (1708- 1765) duc de Lorraine et de Bar, duc de Teschen de 1729 à 1765 et Grand-duc de Toscane et Vice-roi de Hongrie de 1732 à 1765, empereur de 1745 à 1765

 

Fils du précédent et d’Elisabeth-Charlotte d’Orléans, fille du frère du roi Louis XIV ; en ligne maternelle il est donc arrière-petit-fils de Louis XIII.

A 15 ans, son père l’a envoyé à Vienne ou, il fait connaissance de l’archiduchesse Marie-Thérèse née en 1717, la fille et héritière, en l’absence d’héritier mâle, de l’empereur  Charles VI de par la « Pragmatique Sanction » que celui-ci a fait rédigée quatre ans avant sa naissance.

 

Il n’assiste pas aux funérailles de son père à Nancy le 8 juin 1729 et n’arrive dans son duché que le 29 novembre 1729 ; il est à Nancy le 3 janvier 1730 mais y reste peu de temps décidant de s’installer dans son château de Lunéville ; puis il se rend à Paris rendre hommage à Louis XV pour le Barrois mouvant et rentre à Lunéville qu’il quitte dès avril 1731 pour un périple en Europe. Il voyage depuis un an lorsqu’il apprend sa nomination par son futur beau-père comme vice-roi de Hongrie.

Le 1er février 1733 meurt Auguste  II, le prince Electeur de Saxe devenu roi de Pologne en 1697. Son fils, Auguste III, et Stanislas Ier, beau-frère de Louis XV se disputent le trône. Louis XV soutient son beau-père Stanislas Ier qui est élu par la Diète polonaise le 11 septembre 1733 mais le 6 octobre 1733 a lieu la contre-élection d’Auguste soutenu par l’empereur Charles VI ; dès  le 10 octobre 1733, Louis XV déclare  la guerre à l’empereur  pour l’insulte faite à son beau-père ; c’est la guerre de succession de Pologne.  

Trois jours plus tard, son   Maréchal de Belle-Isle, gouverneur de Metz fait occuper Nancy. Au mois d’Aout 1735 et le 3 octobre 1735 sont signés les préliminaires de Vienne par lesquelles Stanislas accepte de renoncer au trône de Pologne au profit d’Auguste III mais en dédommagement reçoit en viager les duchés de Bar et de Lorraine que se voit contraint de lui abandonner François III  pour pouvoir épouser Marie-Thérèse  appelée à devenir impératrice à la mort de son père. Le 31 janvier 1736, François III peut faire sa demande en mariage et celui-ci est célébré à Vienne le 12 février 1736. Et après d’ultimes tractations, il accepte de signer le 11 avril 1736 sa renonciation à ses duchés contre la volonté de sa mère et de ses sujets.  Et le 19 mai 1736, la Diète d’empire  approuve les préliminaires de Vienne puis le 28 aout la convention de transfert des pouvoirs au roi de France.    

Au traité de Vienne de 1738, la Lorraine entre dans le giron de la couronne de France et les principales familles de la noblesse lorraine, obtiennent une dispense royale afin de servir et résider à leur guise en France ou dans l'Empire. Une  partie, déjà établie à la Cour impériale de Vienne, choisit l'Empire. C’est le cas par exemple d’une partie de la famille de Fickelmont très importante famille de la noblesse lorraine principalement représentée par le Reichsgraf Charles de Ficquelmont, grand chambellan de l'Empereur François de Lorraine, capitaine des cuirassiers de Sa Majesté Impériale et commandant de la garde des chevaux légers, et par son fils, le Reichsgraf Jacques-Charles de Ficquelmont, capitaine de la garde et grand chambellan de l'Empereur François de Lorraine, commandant du régiment de cavalerie de Kalchreuth puis de Thun.                                                                                                                                                                           

 

.Stanislas  (1677- 1766), duc de Lorraine et de Bar de 1737 à 1766

Issu d'une famille aristocratique de Bohême-Moravie installée en Pologne au Xe siècle ;  héritier du palatinat de Posnanie ; sa fille Marie Leszczynska  épouse Louis XV en 1725.

Après avoir abdiqué officiellement le trône de Pologne, le 30 septembre, il est contraint par les ministres de Louis XV, de signer une déclaration secrète, appelée « déclaration de Meudon », par laquelle il déclare ne pas vouloir se « charger des embarras des arrangements qui regardent l'administration des finances et revenus des duchés de Bar et de Lorraine » s'en remettant au roi de France.

 

En compensation, Stanislas reçoit une rente annuelle de 1 500 000 livres, qui serait portée à 2 millions au décès du grand-duc de Toscane. Stanislas s'engage à nommer « un intendant de justice, police et finances ... ou autre personne sous tel titre et dénomination qu'il sera jugé à propos, lequel sera choisi de concert avec S.M. Très-Chrétienne. Ledit intendant ou autre exercera en notre nom le même pouvoir et les mêmes fonctions que les intendants de province exercent en France. » Stanislas agrée, avec le titre de chancelier, le 18 janvier 1737, Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, proposé par le cardinal de Fleury, conseil de Louis XV. Celui-ci prend  possession au nom de Stanislas, le 8 février 1737 du duché de Bar et le 21 mars de celui de Lorraine.                                                        

La mère de François III, ne quitte  Lunéville que le 6 mars 1737 pour se retirer au château de Commercy que Stanislas accepte de lui laisser jusqu’à sa mort.

Stanislas est fraîchement accueilli par la population lorraine, très attachée à la famille ducale et son intendant Chaumont de la Galaizière est unanimement haï et demeure un personnage à l'image noire dans la mémoire des Lorrains.

L’empereur  Charles VI meurt le 20 octobre 1740. Sa fille Marie-Thérèse l’épouse de François III est trahie de tous côtés et doit mener sans soutien  la guerre de Succession d'Autriche  contre la Prusse, la Bavière, la Saxe, la France  le Piémont-Sardaigne et l'Espagne. Son cousin par alliance Charles Albert, Électeur de Bavière, est élu empereur sous le nom de Charles VII. Elle réussit cependant à s'allier à l'Angleterre des Hanovre et à rallier à elle la noblesse hongroise.                                                              

Cette guerre occasionne pourtant la perte de la Silésie, au profit de la Prusse, et d'une petite partie du Milanais qu'elle cède au roi de Sardaigne son beau-frère, Charles-Emmanuel III de Sardaigne. Mais le reste des possessions héréditaires des Habsbourg est cependant sauvegardé : Marie-Thérèse, conformément au vœu de son père, est alors à la tête de l'archiduché d'Autriche, "roi" de Hongrie[ ]20 octobre 1740 - 29 novembre 1780) et reine de Bohême (1743 - 1780).

Finalement c’est l’époux de Marie-Thérèse, l’ancien duc de Lorraine et de Bar François III qui devient empereur sous le nom de François Ier en 1745. Il est le fondateur de la Maison de Habsbourg-Lorraine.

Stanislas qui lui a succédé à la tête des duchés de Bar et de Lorraine  meurt une année plus tard à Lunéville le 23 février 1766 âgé de 88 ans. Avec lui les deux duchés de Bar et de Lorraine cessent définitivement en droit de faire partie du Saint Empire.

 

 

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:25

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

 

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                                   terre d’empire de  962  à 1766

 

 

Maison d’Anjou- Vaudémont 

                                                                  

.Henri II (1563-1624), duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson  de 1608  à  1624, marquis de Nomeny de 1612 à 1624

 

Fils de Charles III.

A la différence de son père, de son grand-père François  et de son arrière-grand-père Antoine, il n’a pas passé une partie de sa jeunesse à la Cour de France. Après le décès de son épouse Catherine, il se remarie avec Marguerite de Gonzague qui  lui donne deux filles, Nicole née en 1608 et Claude née en 1612, mais pas d’héritier mâle de sorte que c’est son cousin Charles de Vaudémont, compagnon de jeu du roi Louis XIII, qui peut prétendre à sa succession en déniant les droits de sa cousine Nicole en vertu de la loi salique dont l’application est contestable en Lorraine.

L’année de la naissance de Nicole, les princes protestants se constituent en Ligue. En réaction Maximilien, duc de Bavière, époux d’Elisabeth de Lorraine, fille du duc Charles III crée une Ligue (catholique) pour la défense de la religion à laquelle Charles III est tenté d’adhérer.

S’il se ménage ses relations avec le roi de France en acceptant de lui prêter hommage pour le Barrois mouvant, il en fait de même avec l’empereur Ferdinand et le roi d’Espagne ainsi qu’avec leurs gouverneurs de Franche-Comté et des Pays Bas, les archiducs Isabelle d’Espagne et Albert d’Autriche.

                                                                                                                                      

.Charles IV ( 1604 -1675), duc de Lorraine et de Bar par son épouse Nicole, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson de 1624 à 1634, seigneur de Saarwerden et Bouquenon de 1629 à 1634

 

Fils du comte François de Vaudémont, il commence à régner l’année de l’accession au pouvoir du cardinal de Richelieu comme ministre du roi Louis XIII et alors que depuis 6 ans, l’empereur Ferdinand II est engagé dans la guerre de Trente Ans qui l’opposent aux Protestants. Les Pays Bas, possessions des Habsbourg d’Espagne qui relèvent de l’empire, se sont alliés à la France et sont en guerre depuis déjà trois ans contre l’Espagne et l’Empire.

Richelieu se met à soutenir en sous-main ces derniers pour contrer l’empereur.

Charles IV, catholique convaincu, très lié au duc Maximilien de Bavière, allié très fidèle de l’empereur, penche pour ce dernier. La politique de Louis XIII et de Richelieu est de repousser la frontière du royaume sur le Rhin, ce qui implique l'annexion du duché de Bar, du duché de Lorraine, états souverains, de la Franche-Comté, possession espagnole, de l'Alsace,  toutes possessions de l'Empire romain germanique.

 

Le roi Louis XIII, qui n’est pas encore engagé dans la guerre, renforce néanmoins ses garnisons de Metz et de Verdun. Charles IV en fait de même en augmentant les effectifs de Nancy, Bitche, Marsal, La Mothe, Clermont, Stenay et Jametz ainsi que celles du duché de Bar. Dès 1627, Charles IV crée une armée permanente.

 

Sa sympathie pour l’empereur Ferdinand II  ne fait qu’augmenter quand en 1629 la Chambre impériale de Spire attribue à son père les seigneuries de Saarwerden et de Bouquenon disputées par la maison de Nassau.

 

L’armée lorraine atteint en 1630 un effectif de 9 000 hommes pour l’infanterie  et 1000 pour la cavalerie quand le roi Gustave-Adolphe de Suède entre en guerre au côté des princes protestants soutenus financièrement par Richelieu. Les troupes de ce dernier écrasent celles de l’armée impériale commandée par le général Tilly en septembre 1631. Depuis le printemps 1631, Charles IV a augmenté les effectifs de son armée qui compte  désormais près de 18 000 fantassins et 5000 cavaliers. Celle-ci part en Alsace ou il installe à la demande de l’empereur des garnisons à Saverne et à Haguenau puis en Allemagne du Sud au secours  de l’armée impériale mais sans grand succès.    

 

Pendant son absence, Louis XIII a mis son armée en situation d’envahir les duchés de Bar et de Lorraine et ses troupes stationnées à Verdun et à Metz convergent vers Vic et Moyen Vic défendues elles par des troupes impériales ; Vic capitule dès le 11 décembre. Charles rentré à Nancy le 16 décembre cherche à négocier avec le roi Louis XIII qu’il rencontre à Metz le 26 décembre. Moyenvic ayant capitulé elle le 27 décembre, Charles IV doit signer le 6 janvier 1632 le traité de Vic par lequel il s’engage à n’accorder aucune aide aux Habsbourg qu’ils fussent d’Espagne ou d’Autriche. Au printemps, ces derniers lui redemandent son aide mais pressentant que Charles va y répondre positivement, Louis XIII  engage dès le mois de mai la deuxième guerre de Lorraine. Dès le 19 juin Bar le Duc est occupé puis l’armée du roi de France fonce sur Nancy. Malgré les renforts envoyés depuis le Luxembourg par les Habsbourg d’Espagne, le 25 juin, les Français sont aux portes de Nancy. Charles IV dont une partie des troupes est restée se battre en Allemagne du Sud  doit dès le lendemain se soumettre et signer le traité de Liverdun beaucoup plus dur que celui de Vic. Il doit livrer pour trois ans la place forte de Marsal, pour quatre ans celles de Dun sur Meuse, de Jametz  et Stenay, vendre le comté de Clermont en Argonne, prêter hommage au roi de France pour le Barrois mouvant dans le délai d’1 an et laisser transiter les troupes françaises sur ses terres le tout garanti par la remise en otage de son frère le cardinal Nicolas-François de Lorraine. Charles bien évidemment reste fidèle à l’empereur au service duquel  nombre de ses officiers continuent de se battre (Allamon, Bannerot, Bassompierre, Briey, Chauvirey, Cliquot, Custine, des Fours, du Hautoy, Fournier, Haraucourt, Hennin, Hunolstein, Ligniville, Mercy, Mitry, Montrichier, Mus, Nettancourt, Raignecourt, Salm, Serainchamps, Stainville, Yvard) ;  empereur qui lui confie d’ailleurs la défense de ses possessions en Basse-Alsace.

                                                    

En réaction, Louis XIII intervient une troisième fois en Lorraine et fait prononcer par le Parlement de Paris la saisie du Barrois mouvant pour lequel Charles ne lui a pas prêté hommage. Dès le 24 aout 1633, les troupes de Louis XIII occupent à nouveau Bar le Duc, puis Pont à Mousson, s’emparent de Saint Nicolas de Port et encerclent Nancy ; Charles IV doit se réfugier à Lunéville ; Nancy capitule après trois semaines le 20 septembre et le même jour Charles est contraint de signer le traité de Charmes par lequel la France occupe Nancy pour quatre ans, interdit au duc de Lorraine toutes alliances contraires à l’intérêt de la France et l’oblige à licencier son armée.                                                  

 

 

 

Charles IV préfère finalement abdiquer le 19 janvier 1634 en faveur de son frère Nicolas-François et retourner en Allemagne prendre un commandement dans l’armée impériale.

                                                                                                                                                                                                                                                                               

.Nicolas-François (1609 - 1675), duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson de 1634 à 1675

 

Frère de Charles IV,  il s’enfuit de Nancy le Ier avril 1634 par la Franche-Comté et trouve asile à Vienne ou il assure la continuité de la dynastie. Ses duchés de  Bar et de Lorraine sont occupés par la France  mais la résistance des Lorrains est vive et l’armée ducale fait régulièrement des incursions notamment depuis la Franche-Comté ou Charles IV, après être passé avec ses troupes impériales de Besançon en Bavière ou elles participent à la prise de Ratisbonne sur les Suédois puis à la tête des troupes de la Ligne catholique à celle de Nordlingen le 6 septembre 1634, revient sur l’Alsace d’où en février 1635, il attaque une première

fois en direction de Saint Diè puis revenu en Franche Comté, il engage depuis là une deuxième offensive en direction de la Lorraine en Avril sans prendre l’avantage, se retire à Breisach d’où il organise pour ses troupes et l’armée impériales plusieurs opérations pour tenter de reconquérir le duché. 

Le Colonel lorrain Gaillard, aux ordres du général des armées impériales Thomas de Savoie, s’empare de la petite ville de Sierck tandis que l’armée de Maillard, un autre lorrain s’emparent de Boulay  dans le pays messin et que des officiers lorrains libèrent Saint Mihiel pendant que Charles IV reconquiert Darney, Gondrecourt, Remiremont, Raon-l’Etape et Saint Diè puis s’avance rejoindre les impériaux du général Gallas installés au nord du duché. Les Français ne tiennent plus pratiquement  que les grandes villes notamment Bar et Nancy. Louis XIII se trouve obligé de réagir et fin juin part pour la Lorraine ou il arrive à Saint Dizier le 20 septembre 1635  et fait assiéger Saint Mihiel qui capitule le 2  octobre. Dans les jours suivants, ses troupes reprennent le contrôle de tout le duché de Bar. Durant l’Automne 1635, l’armée impériale commandée par Gallas avec les troupes lorraines commandées par Charles IV font face aux troupes franco-weimarienne bien supérieures en nombre ; Gallas se refuse à les affronter tandis que Charles déçu se replie sur la Franche-Comté de sorte qu’à la fin de l’année 1635, toutes les troupes impériales et lorraines ont abandonné la Lorraine.En Franche-Comté, en revanche, Charles IV bat les troupes françaises à Poligny le 19 juin 1638  ce qui lui permet d’attaquer à nouveau en Lorraine mais ses campagnes de 1638 à 1640 ne  sont pas décisives de sorte  que Charles IV doit

se résigner à signer un nouveau traité avec la France, le traité de Saint Germain en Laye du 2 avril 1641 par lequel il s’engage à soutenir partout et en tous temps les intérêts de la France et à renoncer à toute « intelligence » avec la maison de Habsbourg, à abandonner à la France le comté de Clermont en Argonne situé dans le Barrois non mouvant ainsi que les places fortes de Jametz, Stenay et Dun sur Meuse, à laisser détruire les fortifications de Marsal, à laisser le libre passage des troupes françaises à travers ses duchés, à accepter l’incorporation de l’armée lorraine à l’armée française.

 

Fin avril 1641, il peut alors rentrer à Nancy.

 

Mais le traité de Saint Germain en Laye ne suffit pas à Richelieu qui décide de s’emparer de Charles IV lequel avisé se réfugie à Sedan ou il va retrouver les troupes espagnoles des Habsbourg d’Espagne ; les victoires du duc d’Enghien  sur celles-ci à Rocroi et à Lens et celle de Turenne sur les troupes impériales à Zusmarshausen  ne sont pas de nature à lui redonner espoir même si lui-même et ses généraux  Gaspard et François de Mercy ainsi que Jean de Werth au service de l’empereur remportent la bataille de Tuttlingen en 1643 et celle de Marienthal en 1645.

 

En fait les négociations  pour  terminer la guerre de Trente Ans ont commencé et finissent par aboutir aux Traités de Westhphalie qui ne règlent pas  le sort de la Lorraine. Charles IV continue donc à se battre aux côtés des troupes espagnoles des Habsbourg d’Espagne et participe au siège de Cambrai en mai-juin 1649 puis  durant les années 1650-1651, ses troupes commandées par Fauge et Ligneville, parviennent à reconquérir une partie de la Lorraine tandis qu’Haroué parvient même à reprendre momentanément Bar le Duc et Ligny en Barrois mais sont obligées de se  replier devant l’arrivée de renforts.

                                                           

Néanmoins il se trouve en  possession plus favorable pour négocier avec la France dont le gouvernement est assuré par Mazarin, successeur de Richelieu ; malheureusement Charles IV est meilleur militaire que diplomate et se livre à un double jeu entre la France et ses alliés Habsbourg d’Espagne ; alors qu’il se trouve à Bruxelles, ceux-ci le font arrêter le 25 février 1654 puis emmener à Tolède malgré les protestations de l’empereur Ferdinand III (Habsbourg d’Autriche).

Son frère Nicolas-François, rentré d’exil de Vienne  se trouve bien obligé alors de prendre le commandement des troupes lorraines ; il cherche à obtenir la libération de Charles IV mais sans succès ; il renonce alors à l’alliance avec les Habsbourg d’Espagne pour rallier les armées françaises ; ainsi il est à la tête de ses troupes au côté de la France à la bataille des Dunes du juin 1658.

C’est alors Mazarin qui va obtenir  lors de la négociation de la paix des Pyrénées la libération le 15 octobre 1659 de Charles IV ; mais le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 n’est pas pour autant favorable à la Lorraine ; en effet  la France conserve le duché de Bar, les places de Dun sur Meuse, Stenay, Jametz, Moyenvic et Marsal ainsi que tous les villages situées le long d’une route stratégique reliant  Verdun à l’Alsace;  le traité de Vincennes du 8 février 1661 restitue toutefois le duché de Bar  au duc de Lorraine mais lui retire le comté de Saarwerden restitué à la maison de Nassau.

 

Le 23 mars 1661 Charles se résigne à prêter hommage au roi de France pour le Barrois mouvant puis étrangement même accepte de signer un traité à Montmartre le 6 février 1662 par lequel il s’engage à céder à sa mort ses Etats à la France en contrepartie de l’obtention du titre de Prince du sang pour les descendants de la Maison de Lorraine ; son frère  Nicolas-François et son fils Charles protestent ; Charles IV se rendant compte de son erreur, adresse alors une délégation à la diète de Ratisbonne le 3 mai 1663 pour qu’elle déclare illégal le traité signé s’agissant de terres impériales dont le duc ne peut disposer sans son accord. Le roi Louis XIV s’en tient au traité de Vincennes et lorsqu’il s’apprête à engager la guerre de « Dévolution » lui réclame des troupes, puis après le traité d’Aix la Chapelle du 2 mai 1668 lui demande de les licencier. Charles IV ne l’ayant pas fait totalement, Louis XIV fait prendre des dispositions à l’été 1670 pour s’emparer de lui ; prévenu Charles IV parvient à s’échapper et s’enfuit par la Suisse pour rejoindre le territoire de l’Empire. La Lorraine est à nouveau entièrement occupée par la France malgré la protestation de la Diète d’Augsbourg du 13 octobre 1670 et la demande adressée à Louis XIV par l’empereur Léopold de Habsbourg.

 

En revanche, la déclaration de guerre de Louis XIV le 6 avril 1672 aux Provinces Unies (indépendantes de l’empire depuis 1648)  suscite une coalition contre lui réunissant l’empereur Léopold de Habsbourg, l’Electeur de Brandebourg et le roi d’Espagne (Habsbourg d’Espagne) et permet à Charles IV de lever à nouveau des troupes qui parviennent à réoccuper Epinal, Saint Diè et Remiremont. Au cours de la campagne 1675, ces troupes de Charles IV et les troupes impériales  marchent sur Trêves assiégée par les troupes françaises du Maréchal de Créqui ; celui-ci est sévèrement battu le 11 aout 1675.

 

Peu de temps après, Charles IV âgé de 72 ans tombe malade et décède à Allenbach dans le Palatinat le 18 septembre 1675.

                                                           

 

 

 


 

                                                                                                                                                       

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:14

 

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

I. Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                   terre d’empire de  962  à 1766

 

Maison d’Anjou- Vaudémont 

.René II (1451-1508), duc de Lorraine, de 1473 à 1508, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson et duc de Bar de 1480 à 1508

Il nait le 2 mars 1451, il est le fils du comte Ferri VI de Vaudémont et de son épouse Yolande d’Anjou et devient duc de Lorraine à la mort de son cousin le duc Nicolas le 22 juillet 1473.

Par sa mère, c’est un prince français ; celle-ci qui aurait pu régner renonce aussitôt à se droits au profit de son fils. A partir de lui et pour un siècle et demi, les ducs de Lorraine, souvent élevés à la Cour de France, se rapprocheront du royaume de France sans pour autant chercher à rompre avec l’empire, recherchant entre les deux une certaine forme de neutralité. Avec lui, le comté de Vaudémont, terre d’empire devient partie intégrante du duché de Lorraine. René II commence son règne sous celui du roi de France Louis XI, de l’empereur Frédéric III de Habsbourg et du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Il ne manque plus à ce dernier, pour réunir  ses possessions du sud à celle du Nord, que de faire passer sous son contrôle les duchés de Bar et de Lorraine.  Il est donc un ennemi potentiel.

René II a partie de son duché de Bar dans la mouvance du royaume de France (bien que juridiquement en droit « international » de l’époque son duché de Bar relève toujours de l’empire). 

Charles le Téméraire n’hésite pas à occuper ce Barrois « mouvant » et lors de son séjour à Trêves d’octobre-novembre 1473  conclut dès le 14 octobre avec René II un traité leur interdisant de conclure avec Louis XI un traité pouvant nuire à l’autre partie et autorisant les deux ducs à faire transiter leurs troupes au travers des territoires de l’autre. Mais les incidents se multipliant  entre garnisons bourguignonnes et lorraines, en mai 1475,  René II défie Charles  qui profite de l’occasion pour envahir la Lorraine ; René II qui espère le soutien militaire du roi Louis XI est bien déçu car celui-ci renouvelle une nouvelle fois les trêves qu’il a signées depuis le 15 octobre 1473 avec Charles le Téméraire. Le 30 novembre toute la Lorraine est occupée. La population de Nancy compte alors environ 5 000 habitants, auxquels il faut ajouter 3 500 soldats d’origine alsacienne, envoyés par le duc d’Autriche, Sigismond de  Habsbourg ainsi que 500 soldats engagés au service du duc de Lorraine.   Charles le Téméraire, quant à lui, ne dispose que d’un armement limité et c’est la famine qui amène la chute de la ville, après un mois de combats. Charles fait son entrée triomphale à Nancy et s’autoproclame duc de Lorraine

Mais les ambitions de Charles le Téméraire l’isole et le roi Louis X, tout en évitant d’engager des troupes directement contre lui,  parvient à pousser contre lui les Confédérés suisses, les villes d’Alsace, l’empereur Frédéric III de Habsbourg lesquels constituent début 1476 la Ligue de Constance dirigée contre le duc de Bourgogne.

Les Confédérés suisses ayant remporté  la bataille de Morat contre les troupes de Charles le 22 juin 1476, la résistance s’organise en Lorraine. René II sait profiter de ce renversement de situation : grâce à une aide fournie par la ville de Strasbourg et par les Suisses, il regagne une partie des places perdues. Après quelques semaines de siège, les troupes bourguignonnes de Nancy capitulent le 6 octobre.

Mais au même moment, Charles pénètre en Lorraine, atteint Neufchâteau, tandis que des renforts lui arrivent du Luxembourg. Il est à Toul le 11 octobre, et  à Nancy le 20. René II confie la défense de la ville à 2000 soldats gascons, lorrains et alsaciens, avant de partir pour la Suisse pour y chercher du secours. Le 22 octobre, Nancy est de nouveau assiégée. Charles est, cette fois ci, dans une situation plus précaire que la première fois, étant en terrain ennemi, et coupé de ses arrières. A la tête d’une armée de volontaires suisses, d’Alsaciens et de Bâlois composant une armée de 14000 hommes environ, René II franchit les Vosges et atteint Lunéville le 3 janvier, et Saint-Nicolas-de-Port le 4. Le dimanche 5 janvier a lieu la bataille au cours de laquelle  Charles trouve la mort. René II qui espère comme prix  de sa victoire une partie des possessions bourguignonnes se heurte au refus de Louis XI. 

Bien plus celui-ci ne lui laisse comme héritage de son grand-père René Ier d’Anjou décédé le 17 juillet 1480 que le seul duché de Bar alors que Renée II espère recevoir le duché d’Anjou, le comté du Maine et le comté de Provence que certes René Ier avait légué par testament à son neveu Charles mort le 10 décembre 1481 en les léguant à Louis XI. Il n’obtient pas davantage de son alliance matrimoniale avec les Beaujeu qui règnent après le  décès de Louis XI le 30 aout 1483.En effet ceux-ci fort du remariage de René II avec Philippa de Gueldre, fille du duc de Gueldre et nièce de Pierre de Beaujeu, en profitent pour détacher le comté de Provence de l’empire et l’incorporer au royaume de France le 27 juillet 1486 avec le duché d’Anjou. Avec l’argent reçu d’Anne de Beaujeu, René lève alors une armée en 1488 pour tenter d’aller reconquérir le royaume de Naples qui s’est soulevé contre Ferdinand d’Aragon mais là encore, arrivé avec ses troupes à Lyon, il reçoit une lettre du roi Charles VIII devenu majeur lui rappelant que les droits sur ce royaume appartiennent désormais au roi de France par héritage de la maison d’Anjou.  

Malgré ses liens avec la France, René II reste conscient que ses possessions relèvent de l’empire même si l’époque de son règne est celle de la fin du Moyen Age et de l’application du contrat vassalique qui régissait les rapports de la noblesse depuis six cents ans environ. Après la mort de l’empereur Frédéric III, il entretient d’excellents rapports avec son fils l’empereur Maximilien et participe à la Diète de Worms de 1495  et accepte que le corps de  Charles le Téméraire, beau-père de Maximilien, reposant alors à Nancy dans la chapelle des Cordeliers,  soit restitué à sa famille.

Le 25 mars 1506, il établit son testament qui pose le principe de l’union perpétuelle indissociable des duchés de Lorraine, de Bar, du comté de Vaudémont et du marquisat de Pont à Mousson. Il meurt prés de Bar le Duc le 10 décembre 1508. 

.Antoine Ier (1489 -1544) duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont, marquis de Pont à Mousson de 1508 à 1544 

Fils du précédent et de son épouse Philippa de Gueldre.

Il est très lié à la Cour de France. Il est au côté du roi Louis XII  en Italie à la bataille d’Agnadel le 14 mai 1509.

Louis XII mort, il assiste au sacre de François Ier  à Reims et épouse  à Amboise une princesse française René de Bourbon-Montpensier, sœur du connétable de Bourbon ; il est au côté de François Ier à Marignan les 14 et 15 septembre 1515 et en 1517 prend celui-ci pour parrain de son premier fils dénommé François comme le roi.                                                        

Mais à la suite de la défaite du roi de France à Pavie en 1525 contre les troupes de l’empereur Charles Quint, il décide de s’abstenir de prendre parti entre la France et l’empire et s’efforce de jouer les médiateurs.

Puis il se rapproche de l’empereur Charles Quint et en 1540 marie sa fille Anne de Lorraine au général des armées impériales, René de Chalon, prince d’Orange et en 1541, son fils héritier François à Christine de Danemark, nièce de l’empereur ce qui déplait fortement à son ancien ami le roi François Ier qui exige alors qu’il lui rende hommage pour le Barrois mouvant.

Charles Quint qui souhaite que la Lorraine reste attachée à l’empire accepte de faire des concessions à Antoine en matière de souveraineté ; sans aller jusqu’à donner à ses possessions une quasi-indépendance comme l’avait fait l’empereur Maximilien à l’égard des Confédérés suisses par le traité de Bâle de 1499 qui les relevaient du service armée pour le compte de l’empereur et les soustrayaient à la justice impériale ( leur indépendance ne sera reconnu de jure qu’en 1648), il accepte par le traité de Nuremberg du 26 aout 1542 de faire de la Lorraine un « Etat libre non incorporable » dont la justice ne relève plus, comme pour les Confédérés suisses, en dernier ressort de la Chambre impériale de Spire. 

Antoine meurt le 11 juin 1544.

.François Ier (1517-1545), duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont et marquis de Pont à Mousson de 1544 à  1545

Fils du précédent.

La Lorraine continue comme la Confédération suisse à faire partie de l’empire qui lui garantit militairement son statut à la différence de la Confédération ; à noter que la notion de « non incorporabilité » s’entendait comme non incorporable également au Royaume de France.Fort de cette espèce de statut de neutralité entre ce dernier et l’empire, il essaye alors de négocier avec Charles Quint et François Ier l’interdiction pour leurs armées de traverser ses états mais sans succès.

Il meurt le 12 juin 1545 un an après son père ayant eu juste le temps de jouer la médiation  ayant abouti à la paix de Crépy en Laonnois du 18 septembre 1544 par lequel d’un côté la France perd sa suzeraineté sur la Flandre et l'Artois, renonce à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples, mais conserve temporairement la Savoie et le Piémont et de l’autre côté Charles Quint abandonne le duché de Bourgogne et ses dépendances.

Il laisse comme héritier son fils Charles âgé de deux ans.

.Charles III (1543-1608) duc de Lorraine et de Bar, comte de Vaudémont et marquis de Pont à Mousson  de 1545 à 1608

Fils de François Ier, filleul du roi de France homonyme, et de Christine de Danemark, nièce de l'Empereur Charles Quint. 

Il succède à son père le 12 juin 1545, d'abord sous la régence de sa mère et de son oncle, puis en 1552 sous celle de son seul oncle, Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et futur duc de Mercoeur.

Sa mère Christine se rend à Augsbourg fin 1547 début 1548 pour assister à la  Diète d’empire. Elle a quelques bonnes raisons de craindre l’alliance des rois de France avec les princes protestants et fait procéder à l’édification de fortifications à La Mothe en Bassigny, aux confins de la Champagne, de la Bourgogne et de la Lorraine entrainant la réaction vive du roi Henri II qui lui demande d’arrêter les travaux ce qu’elle s’engage à faire tout en les poursuivant.Elle se rend à nouveau à Augsbourg en 1550 pour assister à une nouvelle diète d’empire, année qui marque la  reprise du conflit entre l’empereur Charles Quint et cette fois le roi Henri II qui s’est vu promettre, par le traité de Chambord du 15 janvier 1552 par les princes protestants allemands, en contrepartie de son alliance, les comtés de Montbéliard et de Ferrette ainsi que les trois évêchés de Toul, Metz et Verdun en qualité de vicaire de l’empire.

À partir de 1552, le roi de France Henri II, à l’occasion de son "voyage d'Allemagne" qui lui permet d'imposer sa tutelle aux cités épiscopales de Verdun, Metz et Toul, fait un passage à Nancy. Il écarte de la régence la duchesse douairière, Christine de Danemark, nièce fidèle de l'empereur Charles Quint et confie la totalité du pouvoir au prince Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et futur duc de Mercoeur qui lui est francophile. Dès avril 1552, les armées du roi Henri II envahissent la Lorraine faiblement défendue et le 15 avril 1552, le roi destitue Christine qui doit s’exiler, obtient le serment d’allégeance des Etats Lorrains et remmène à Paris le duc Charles en qui a 9 ans, pour le faire élever à la cour de France en garantie de la neutralité de la Lorraine ou des garnisons françaises sont installées  notamment à Metz, ville impériale. Dès la mi- octobre 1552, l’armée de Charles Quint se présente devant Metz mais n’arrive pas à la reprendre et se retire en janvier 1553.

Charles Quint abdique en 1556 partageant ses possessions entre son fils Philippe et son frère Ferdinand qui lui succède comme empereur.

Mais en 1557, l’armée du roi Henri II est battue à Saint Quentin par le duc de Savoie Emmanuel Philibert, général des armées impériales à la tête des troupes espagnoles du roi Philippe II, le fils de Charles Quint.

A Paris ou il est élevé, le duc Charles est marié à Notre Dame de Paris  avec Claude de France le 22 janvier 1559. Année 1559 oû il doit signer avec celui-ci le traité  de Cateau-Cambrésis. Ce n’est qu’en octobre 1559, qu’avec son épouse il fait sa première entrée à Nancy mais laisse le gouvernement de la Lorraine à sa mère Christine revenu d’exil. Enfin ce n’est que le 18 mai 1562, qu’il prête serment devant les Etats de Lorraine et en devient véritablement duc.

Ses relations avec les rois de France François II et Charles IX  sont bonnes. En revanche, le duc Charles III, bon catholique, ne peut accepter, comme ses cousins les Guise la signature le 6 mai 1576 entre le roi de France Henri III et les Huguenots français ; il rejoint la Ligue catholique crée par le duc Henri de Guise à la demande de Don Juan d’Espagne, le fils bâtard de Charles Quint et  accueille leur assemblée générale  à Nancy en février 1580.

En outre Henri III n’a pas d’enfant et son frère François d’Alençon décède le 10 juin 1584 de sorte que c’est Henri le roi de Navarre, chef du parti protestant, qui devient l’héritier de la couronne de France.

Une deuxième assemblée de la Ligue se tient alors près de Nancy qui aboutit au traité d’alliance de Joinville du 31 décembre 1584 par lequel le roi d’Espagne Philippe II apporte son soutien à la Ligue pour lutter contre le protestantisme tant dans le royaume de France que dans les terres d’empire possédées par le roi d’Espagne, Franche Comté, Luxembourg, Pays-Bas. Le duc de Guise prend l’initiative et s’empare en juin 1585 de Toul et Verdun occupées par des garnisons françaises depuis 1552, puis les possessions du duc de Bouillon, un des chefs du parti protestant qui doit se réfugier en Alsace et  recrute là près de 35 000  mercenaires recrutés sur place ou dans le duché de Wurtemberg qui  se présentent le 30 aout 1587 aux frontières du duché de Lorraine et l’envahissent mais sont battus.

Le duc Charles III pour venger leurs exactions. dévaste alors le comté de Montbéliard, propriété du duc de Wurtemberg. Mais ce n’est véritablement qu’après l’assassinat du roi Henri III le 2 aout 1589 et l’accession d’Henri de Navarre comme roi de France sous le nom d’Henri IV qu’il s’engage véritablement contre la France. Aussitôt il reprend Toul et Verdun mais ne parvient pas à reprendre Metz et se range au côté de la Ligue qui se réunit une nouvelle fois en assemblée à Chaumont en Bassigny en septembre 1589.

Le duc de Lorraine doit alors disperser au sud les mercenaires allemands réfugiés en Alsace puis se retourner au nord de son duché pour faire face aux troupes du général d’Henri IV, Henri de Turenne, qui vient de surcroit d’épouser la duchesse  de Bouillon, héritière du duché.

Les troupes de Charles III sont défaites en 1592. La conversion d’Henri IV au catholicisme lui permet alors plus facilement  de négocier ; par le traité de Saint Germain en Laye du 16 novembre 1594,Toul et Verdun obtiennent le statut de villes protégées par le roi de France mais leur gouvernement est laissé au troisième fils de Charles III, François de Vaudémont et la France s’engage à indemniser partie des frais engagés par le duc de Lorraine pour la défense de son duché ; en outre le fils ainé du duc doit épouser Catherine, la fille d’Henri IV, mariage célébré le 31 janvier 1599 marquant le resserrement des liens avec le royaume de France même si Catherine meurt dès 1604.

Charles III meurt le 14 mai 1608.

Suite  :

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 16:21

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                      terre d’empire de  962  à 1766

 

Maison de Lorraine-Anjou 

.Isabelle Ière (1410-1453), duchesse de Lorraine de 1431 à 1453        

Fille de Charles II et de Marie de Wittelsbach, elle-même fille de Robert de Wittelsbach, comte palatin du Rhin puis empereur. Elle épouse le 24 octobre 1420 :

René Ier d’Anjou (1409-1480), duc de Bar de 1430 à 1480, duc d’Anjou de 1434 à 1480,    comte de Provence et de Forcalquier de  1434 à 1480, roi de Naples de 1435 à 1442.

Le droit d’Isabelle à succéder à son père est contesté par le comte Antoine de Vaudémont malgré le fait que les Etats Généraux de Lorraine confirment leur position de 1306 sur le droit des femmes à régner en Lorraine. Antoine de Vaudémont a le soutien du duc de Bourgogne Philippe le Bon qui ne voit pas d’un très bon œil l’accession  de la maison d’Anjou sur les duchés de Lorraine.

Au décès du cardinal-duc, Louis de Bar le 23 juin 1430, c’est son fils adoptif  René Ier d’Anjou qui devient duc de  Bar ; sept mois plus, Isabelle succède elle-même comme duchesse de Lorraine à la mort de son père Charles II  le 25 janvier 1431 ;  la Lorraine et le Barrois ont désormais une histoire liée.

Une bataille a lieu le 2 juillet 1431 à l’issue de laquelle le duc René Ier est fait prisonnier et interné à Dijon au palais ducal de Philippe le Bon. Les deux parties acceptent alors  que la question de fond de la capacité d’Isabelle à succéder soit soumise à la décision de l’empereur Sigismond de Luxembourg ; au début de 1434, celui-ci entend les arguments des deux parties puis les convoque à Bâle ou il participe au concile de 1434 ; libéré provisoirement René d’Anjou s’y rend ; le 24 avril, Sigismond rend sa décision en faveur d’Isabelle comme héritière légitime du duché dont il donne l’investiture à René « pour et au nom de sa femme »

Puis René, respectant son engagement vis-à-vis du duc de Bourgogne, retourne à Dijon se constituer prisonnier ; c’est en captivité qu’il devient duc d’Anjou et comte de Provence à la mort de son frère Louis III d’Anjou le 12 novembre 1434 puis roi de Naples à celle de sa tante Jeanne II le 2 février 1435. 

La duchesse Isabelle prend aussitôt la tête d’une armée et prend possession du royaume de son époux.

Ce n’est qu’après un accord à Lille du 28 janvier1437 par lequel, outre quatre cents mille ducats, il accepte d’abandonner au duc de Bourgogne deux seigneuries de son duché de Bar, Cassel et Bois-de-Nieppe, enclaves dans le comté de Flandre, que ce dernier le libère.

Mais dès 1438, Antoine de Vaudémont reprend les hostilités mais il est battu  et par le traité de Reims de 1441, il renonce définitivement à ses prétentions contre la promesse que son fils Ferri épouserait Yolande, la fille cadette de René d’Anjou et d’Isabelle de Lorraine.

Le 2 juin 1442, Alphonse d’Aragon qui entend faire valoir ses droits sur le Royaume de Naples, parvient à prendre Naples ; René II accepte de renoncer au Royaume de Naples, rejoint la Provence puis l’Anjou.

Ce n’est qu’en juillet 1443 qu’il se décide à venir en Lorraine accompagné du roi de France Charles VII pour mener campagne contre les habitants de Metz ; à cette occasion le roi de France s’empare au passage d’Epinal possession de l’évêque de Metz puis fait le siège de Metz, qui, avec l’aide des troupes impériales résistent mais finit par capituler.

Après le mariage à Nancy de sa fille Marguerite de Lorraine avec le roi d’Angleterre Henri VI, René d’Anjou et son épouse Isabelle quittent définitivement la Lorraine laissant à leur fils Jean de Calabre le soin de gouverner le duché. Isabelle meurt le 28 février 1453 au château d’Angers.

.Jean II (1425-1470), duc de Lorraine de 1453 à 1470

Fils de la duchesse Isabelle et de René d’Anjou.

Jean II n’a qu’une seule idée en tête celle de reconquérir la couronne de son père. Il tente sa chance à la mort d’Alphonse d’Aragon mais échoue ; un temps il espère recevoir l’appui du roi de France Louis XI qui a succédé à son père Charles VII mais qui, retors comme l’histoire l’a montré le berce d’illusions tout en continuant de soutenir Ferdinand le fils d’Alphonse ; Jean II s’en étant rendu compte, adhère alors à la Ligue du Bien Public crée par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Après une deuxième tentative de reconquête du royaume de Naples en 1462, il se décide à revenir en Lorraine ou Louis XI soutient ses ennemis  tout en cherchant à se le concilier par des compensations territoriales.

Mais en octobre 1466, il quitte le duché pour aller militairement accompagné de Ferri de Vaudémont prendre possession de la Catalogne dont la couronne a été offerte à son père René par les catalans révoltés contre Ferdinand d’Aragon. Il meurt à Barcelone le 16 décembre 1470.

.Nicolas Ier (1448-1473), duc de Lorraine de 1471  à 1473     

Fils de Jean II ; comme son père, il prête serment le 7 aout 1471  puis part à Paris ; mais là il apprend que le roi Louis XI a choisi un autre parti pour sa fille et rentre à Nancy ou il reçoit en revanche la proposition Du duc de Bourgogne Charles le Téméraire de lui donner sa fille unique Marie.                              

L’offre est acceptée  et le 22 mai 1472, Nicolas signe à Arras avec son futur beau-père un traité d’alliance dirigé contre le roi Louis XI. Un an plus tard, à vingt-cinq ans Nicolas meurt sans descendance.

 

SUITE

.René II (1451-1508) , duc de 1473 à 1508

 

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 13:18

 

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CH .II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                     terre d’empire de  962  à 1766

Maison d’Alsace

.Adalbert, duc de Lorraine de 1047 à 1048

Il ne règne qu’une année car Godefroy le fait assassiner en 1048. 

.Gérard d’Alsace (1030-1070), comte de Châtenois et de Metz en 1047, premier duc héréditaire de Lorraine de 1048 à 1070,

Il descend d'Étichon-Adalric d'Alsace qui est duc d'Alsace au VIIe siècle. La maison des Ethiconides possède  d’importants domaines en  Sarre, dans la région de Trèves et dans la Haute Vallée de la Meuse. Les Étichonides sont aussi la souche des maisons de Habsbourg, de Bade, ainsi que des maisons éteintes de Dabo et d'Egisheim. A la mort d’Adalbert II d’Alsace, le 11 novembre 1048, l’empereur Henri  inféode  Gérard, son neveu pour lui succéder ; il est  connu sous différents noms : Gérard d'Alsace ou de Châtenois ou bien encore de Flandre, du fait de son épouse, Hedwige de Namur, comtesse de Flandre. Il porte souvent le titre de marquis, car son duché est une marche du Saint-Empire romain germanique. Il possède  d’importants domaines en  Sarre, dans la région de Trèves et dans la Haute Vallée de la Meuse. C’est à partir de Gérard d’Alsace que la Maison d’Alsace prend l’appellation de Maison de Lorraine. C’est lui qui vers 1050 édifie une maison forte à Nancy autour de laquelle la ville va se développer.  Mais Godefroy le Barbu n’accepte pas cette décision de l’empereur et avec l’aide de seigneurs lorrains il parvient à s’emparer de Gérard ; celui-ci est libéré grâce à l’intervention de l’ancien évêque de Toul devenu pape sous le nom de Léon IX  puis avec l’aide du nouvel empereur Henri IV qui  lui fournit deux mille soldats, il vient à bout de son adversaire. 

Outre l’appui du pape, Gérard  recherche l’appui des évêques et des abbés de son duché ce qui lui permet de se faire attribuer l’avouerie de plusieurs abbayes et de renforcer son pouvoir.                                                       

.Thierry le Vaillant (1040-1115),  duc de  Lorraine de 1070  à  1115

Fils du précédent.

Thierry  n’obtient pas facilement de succéder à son père car  le comte de Bar  Louis de Montbéliard, gendre de l’ancien duc de Haute-Lorraine Frédéric II dont il a épousé la fille Sophie,  revendique l’investiture. Si Louis meurt peu après, son fils Thierry II  devenu comte de Bar reprend la réclamation. Mais l’empereur Henri IV  attribue le duché à Thierry, Thierry II comte de Bar devant se contenter de son comté. 

Thierry se montre un vassal reconnaissant et fidèle à son empereur Henri IV avec lequel il participe à plusieurs campagnes contre les Saxons ; surtout il le soutient dans la querelle des investitures qui oppose son empereur aux papes  Grégoire VII  (  1073-1085)  et  Urbain II  (1088-1099) ; et également , après  s’être rapproché d’Henri V  qui se rebelle contre son père Henri IV, il  se réconcilie avec celui-ci .Après la mort d’Henri IV en 1106, Thierry qui a épousé en première noce Hedwige de Supplimbourg, qui lui a donné son fils Simon, ne prend pas parti dans  les conflits qui se mettent à opposer son nouveau suzerain l’empereur Henri V à  de nombreux princes à la tête desquels se trouve le parent de sa première femme le duc de Saxe Lothaire de Supplimbourg, dont au surplus la sœur Adélaïde a épousé ce fils Simon.

.Simon Ier (1096-1138), duc de Lorraine  de 1115 à 1138

Fils du précédent, il  participe à la diète de Worms de 1122.

Cette diète convoquée par son empereur Henri V  règle la querelle des investitures par l’adoption du Concordat de Worms du 23 septembre 1122 par lequel l’empereur garantit la liberté des élections épiscopales  et s’engage à investir l’élu du pouvoir temporel par la remise du sceptre, le pape admettant de son côté la présence de l’empereur  ou de son représentant lors de la cérémonie d’élection et investissant  ou faisant investir par un évêque métropolitain l’élu de son pouvoir spirituel par la remise de la crosse et de l’anneau.

Le duc Simon   est excommunié par l’archevêque de Trèves Adalbéron, allié au comte de Bar  Renaud  (1105-1150)  et à l’évêque de Metz, Etienne issu de la maison de Bar mais obtient la levée de cette excommunication du pape Innocent III.  Il meurt en 1138.  Son fils Mathieu Ier lui succède.

.Mathieu Ier (1110-1176), duc de Lorraine de 1138 à 1176

Mathieu, fils de Simon devient duc de Lorraine  comme vassal de Conrad III de Hohenstaufen, duc de Franconie élu la même année à la dignité impériale.

Il en épouse la nièce Berthe de Souabe dont le frère Frédéric, est le futur Frédéric Barberousse. Outre donc son lien de vassalité, Mathieu a un lien de parenté très étroit avec les Hohenstaufen.

Il participe à presque toutes les diètes impériales convoquées par Conrad III puis à celles convoquées par son beau-frère Frédéric Ier Barberousse après que celui-ci ait accédé en 1152 à la dignité impériale ; il l’accompagne à Rome pour son sacre  le 18 juin 1155 par le pape Adrien IV. 

Mathieu Ier est également aux côtés  l’empereur lorsqu’il rencontre en 1160  vers Vaucouleurs le roi de France Louis VII pour trouver un accord permettant de mettre fin aux pillages auxquels se livrent des bandes d’aventuriers sur les frontières du royaume et de l’empire.

En 1167, Mathieu accompagne à nouveau son empereur Frédéric Barberousse en Italie. Il meurt le 13 mai 1176, son fils  Simon lui succède.

.Simon II (1140-1207), duc de Lorraine  de 1176 à  1205  

Sa mère Berthe de Souabe préfère voir  devenir duc son fils cadet  Ferri de sorte que Simon doit se faire confirmer l’hommage de ses vassaux ce qui l’oblige à leur concéder des avantages substantiels et à les consulter pour les grandes affaires ; c’est l’origine des Etats de Lorraine. Mais son frère ne se contente pas de sa seigneurie de Bitche et prend les armes ; si Simon a le soutien du comte de Bar, Ferri a celle de l’empereur Frédéric Barberousse qui évite toutefois de prendre parti.

Par le traité de Ribemont du 2 mai 1179 conclu sous l’égide de leur mère,  Ferri se voit attribuer les pays lorrains de la vallée de la Sarre ainsi que les terres situées entre Metz et Trèves avec l’hommage personnel du Prince-évêque de Trêves et du comte de Sarrebruck pour les terres relevant du duché, c'est-à-dire pratiquement les terres germanophones du duché.

A la mort de l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse en 1190, les deux frères se rallient sans hésiter à l’empereur Henri VI et se réconcilient ; Simon choisit pour successeur Ferri le Jeune, fils de son frère Ferri.

L’empereur Henri VI meurt en 1197 ; son héritier est le jeune Frédéric de Hohenstaufen âgé de trois ans de sorte que pour s’assurer que la couronne reste à la maison de Hohenstaufen, les électeurs choisissent d’élire roi des romains en 1198 Philippe de Souabe le frère d’Henri VI. Ferri  soutient Philippe de Souabe ; son frère Simon renonce au pouvoir en en 1205 et se retire dans le monastère de Sturzelbronn  ou il meurt en 1207. 

.Ferri II ( ? - 1213), duc  de Lorraine de 1205 à 1213 

Dénommé Ferri II parce que son père a pris le titre de duc de Lorraine en 1205 à l’abdication de son frère Simon et s’est fait appeler Ferri Ier.

Ferri II se trouve donc à la tête de l’ensemble du duché par héritage de son père et de son oncle.

Philipe de Souabe est assassiné en novembre 1208 ; lors de la diète de Francfort de novembre 2008, Ferri se rallie à Othon de Brunswick qui devient empereur sous le nom d’Othon IV mais le pape Innocent III l’excommunie en 1210 et demande à la diète de Nuremberg de 1211 de le destituer pour reconnaitre Frédéric II de Hohenstaufen comme empereur.

Ferri vote la destitution et soutient désormais Frédéric II auquel il fournit des troupes, combat avec lui en Alsace ou il l’aide à prendre Haguenau en septembre 1212. Et il se rend à la diète de Francfort qui le 5 décembre 1212 proclame Frédéric II  roi des romains et assiste à son sacre fictif du 9 décembre. Il lui prête même de l’argent pour recruter des troupes  et reçoit en gage la ville de Rosheim en Alsace. Peu de temps après, il accompagne Frédéric II à Vaucouleurs ou l’empereur rencontre Louis, le futur Louis VIII, le fils de Philippe Auguste, pour conclure une alliance contre Otton IV. 

Ferri II meurt en octobre 1213.                                                               

.Thiébaud Ier (1191 -1220), duc de Lorraine de 1213 à 1220, comte de Metz et de Dagsbourg 

Fils de Ferri ; époux de Gertrude de Dagsbourg.

Il  marque une exception dans la longue période de fidélité des ducs de Lorraine à l’égard de leurs empereurs. En effet il n’est pas soutenu par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen allié du roi Philippe Auguste dans une affaire successorale concernant le comté de Champagne ; Frédéric considère sa position comme une félonie et lui reprend Rosheim ; Thiébaud décide alors de soutenir Othon IV et combat à ses côtés à la bataille de Bouvines en 1214.

En 1218, Thiébaud reprend Rosheim et dévaste toute l’Alsace entre Strasbourg et  Sélestat ; l’empereur Frédéric II réagit en envahissant la majeure partie du duché de Lorraine et fait prisonnier Thiébaud qui doit se soumettre et s’engager à se reconnaitre vassal du comte de Champagne pour les seigneuries de Chatenois, Frouard et Montfort qu’il détient dans ce comté.

Thiébaud meurt en 1220.

.Mathieu II (1193-1251), duc de Lorraine de 1220  à 1251 

Frère cadet de Thiébaud, il rencontre lui-aussi des difficultés avec la maison de Champagne dont la comtesse  régente Gertrude de Dagsbourg veut faire épouser à son fils la veuve de son frère ; le mariage a lieu et Mathieu est contraint de donner Nancy  en douaire à sa belle-sœur Gertrude et de se reconnaitre vassal du comte de Champagne pour Neufchâteau.

Il rencontre des difficultés également avec certains seigneurs lorrains notamment  le comte Hugues de Lunéville et surtout avec Henri II le comte de Bar qui a conclu une alliance avec le comte Thibaud IV de Champagne. Il doit affronter l’évêque de Strasbourg et le comte de Dagsbourg qui envoient des troupes dans son duché. Néanmoins il parvient à faire front. Surtout il n’oublie pas qu’il est prince d’empire et rétablit de bonnes relations avec son empereur Frédéric II qu’il accompagne en Terre Sainte en 1229-1230. Il participe en 1231 aux deux diètes qui se tiennent à Worms ou est discutée la constitution de l’empire prévoyant le renforcement du pouvoir des seigneurs et la diminution de ceux des municipalités ; et dans le conflit qui oppose le roi de Germanie Henri VII qui soutient ces municipalités à son père l’empereur Frédéric II, il soutient l’empereur.      

Il accompagne à nouveau Frédéric II en 1235 en Italie du Nord et le raccompagne en Allemagne ou en Aout il participe à la diète de Mayence à laquelle l’empereur prononce la déchéance de son fils Henri VII.

En revanche, par la suite, après une nouvelle expropriation en 1245, il prend le parti, moyennant d’ailleurs finance, du pape Innocent IV dans le conflit qui oppose ce pape qui veut remplacer Frédéric II qu’il a excommunié par Guillaume de Hollande.

Mathieu meurt peu de temps après son empereur Frédéric II.

.Ferri III (1240-1303)  duc de Lorraine  de 1251 à 1303

Il n’a que 13 ans à la mort de son père Mathieu II.

C’est sa mère Catherine de Limbourg qui exerce la régence jusqu’à sa majorité.

Majeur, il participe à la diète de Francfort de 1257 ; il y soutient la candidature d’Alphonse de Castille comme empereur pour succéder à Guillaume de Hollande.  Béatrice de Souabe, la mère d’Alphonse est la sœur de l’empereur  Frédéric II. Alphonse est élu roi des romains par une partie des électeurs tandis que Richard de Cornouailles l’est par une autre partie. En définitive, c’est Alphonse qui est élu et c’est Ferri  III qui part en Espagne le lui annoncer.^A Tolède le 14 mars 1258, il prête hommage à Alphonse qui lui donne l’investiture de son duché de Lorraine. 

Le Ier octobre 1273, Rodolphe, apparenté à la maison d’Alsace donc à la maison de Lorraine est élu empereur ; Ferri comme les autres princes d’empire lui fait allégeance. Néanmoins sous son règne, le duché se rapproche du royaume de France. En effet, par le mariage en 1284 de Philippe le Bel avec  Jeanne la comtesse de Champagne, le duc de Lorraine est tenu de rendre hommage à Philippe le Bel pour ses seigneuries de Chatenois, Montfort et Frouard sises dans le comté de Champagne ; en outre favorable à la candidature d’Albert de Habsbourg contre celle d’Adolphe de Nassau, qui est élu,  il lui refuse de s’engager dans une action contre Philippe le Bel dont l’empereur craint les velléités d’expansion.

Mais dès qu’Albert remplace Adolphe comme empereur, il le soutient et l’accompagne en décembre 1299 à l’entrevue de Quatrevaux avec Philippe le Bel pour régler certains problèmes frontaliers entre le royaume et l’empire.

Ferri III meurt le 31 décembre 1303.

.Thiebaut II (1262 -1312), duc de Lorraine de 1303 à 1312, 

Fils de Ferri III ; avant de succéder à son père, il combat à Spire à la tête d’un contingent lorrain qui soutient l’élection d’Albert de Habsbourg contre Adolphe de Nassau. Mais comme son père, il se montre un vassal fidèle tant au roi de France Philippe le Bel auquel il doit allégeance pour ses terres de Champagne qu’à Albert de Habsbourg pour celles qui dépendent de l’empire. C’est sous son règne et à sa demande que les Etats de Lorraine  confirment le droit des femmes, contraire à la loi salique, à succéder en l’absence d’héritier mâle.

.Ferri IV (1282-1328), duc de Lorraine de 1312 à 1328,

Fils du précédent ; il est le gendre de l’empereur Albert Ier de Habsbourg dont il a épousé la fille Isabelle d’Autriche en 1304. 

Ferri IV  s’implique personnellement dans la crise qui suit la mort de l’empereur Henri VII de Luxembourg en aout 1313 ; l’élection impériale a lieu à Francfort le 18 octobre 1314 ; les voix se partagent entre le duc Louis de Bavière et le duc d’Autriche Frédéric son beau-frère. Il en résulte une guerre ; Ferri IV et son beau-frère perdent la bataille de Muhldorf et sont faits prisonniers par Louis de Bavière; Ferri est libéré grâce à une médiation du roi de France Philippe le Bel contre l’engagement de ne plus se mêler des affaires de l’empire.

Il meurt à la bataille de Cassel au côté du roi de France le 23 aout 1328 laissant un fils Raoul âgé de 9 ans.

.Raoul (1320-1346), duc de Lorraine de 1328 à 1346 

Raoul  règne sous la régence de sa mère Isabelle d’Autriche jusqu’à sa majorité en 1334. Par son remariage  cette année 1334  (il avait été marié précédemment pendant deux ans) avec la fille du comte de Blois et de Guise dont la dote est le comté de Guise en Picardie, le comté de Guise se trouve réuni au duché de Lorraine. En revanche, sous son règne, le roi de France Philippe VI achète au sénéchal de Champagne la seigneurie de Vaucouleurs avec Domrémy qui relevait jusqu’alors du duché de Lorraine de sorte que cette seigneurie ne fait plus partie de l’empire.

Comme le comte de Bar, les évêques de Metz et de Verdun,  Raoul doit envoyer des troupes pour aider le roi de France combattre celles du roi d’Angleterre Edouard III et le 25 aout 1346, il est au côté du  roi de France Philippe VI  à la bataille de Crécy ou il est tué. 

.Jean  Ier (1346-1390), duc de Lorraine de 1346 à  1390 

Jean est mineur à la mort de son père Raoul ; sa mère exerce peu de temps  la corégence avec le comte Eberhard II de Wurtemberg puis les Etats de Lorraine désignent comme lieutenant général du duché, le Sire de Fénétrange qui est chargé de son éducation ; celui-ci lui donne une éducation germanophone ; en 1353, il commence à régner.  

L’essentiel de son règne se fait sous celui de l’empereur Charles IV de Luxembourg qui en 1353 érige en faveur de son cousin Robert de Bar (1352-1411) le comté de Bar en duché ; puis en 1354, l’empereur accorde une nouvelle faveur à ce cousin en érigeant cette fois en  marquisat et principauté d’empire la seigneurie de Pont-à-Mousson. 

En 1361, Jean  épouse  Sophie de Wurtemberg, fille d’Eberhard.

L’empereur Charles IV revient à Metz à l’hiver 1356-1357 ou a lieu la très importante Diète d’empire au cours de laquelle le 25 décembre 1356, il promulgue la Bulle d’Or qui fixe les règles de l’élection impériale.

Lui-même est fait par son empereur Lieutenant Général de l’empire en pays Mosellan. L’empereur Charles IV très favorable au roi de France, l’encourage à aider celui-ci contre les anglais ; il se montre ainsi, tout en fidèle vassal de l’empereur, un allié fidèle des rois  de France Jean le Bon, Charles V, Charles VI.

Mais à la fin de sa vie, il s’inquiète des empiétements des officiers français en Lorraine qui cherchent à imposer l’autorité du roi de France.

Il meurt à Paris le 22 septembre 1390 ou il est venu défendre ses droits contestés sur Neufchâteau devant le Parlement de Paris soutenue contre lui par certains membres de l’entourage du roi dont Louis d’Orléans.

.Charles  II (1364-1431), duc de Lorraine de 1390 à 1431 

Fils de Jean Ier et de Sophie de Wurtemberg.

Le duc de Lorraine Charles II, prince d’empire, fait campagne pour son beau-père l’électeur palatin Rupert dont il a épousé la fille Marguerite de Bavière en 1393 et Rupert est élu par les 4 électeurs rhénans le 21 aout 1400.

Le duc Louis d’Orléans rêve à partir du duché de Luxembourg qu’il a reçu en gage d’un emprunt de l’empereur Wenceslas de Luxembourg de se tailler une principauté en lui rattachant des terres du duché de Lorraine, Charles doit conduire contre lui en 1407 une coalition  mise sur pied avec l’accord du roi de France comprenant notamment les ducs Robert de Bar, de Hainaut et de Juliers et les comtes de Sarrebruck et de Salm.

Charles II entretient d’étroites relations avec le duc de Bourgogne Jean sans Peur, fils du duc Philippe le Hardi, ami d’enfance.

Opposé à tout rapprochement avec le royaume de France, il interdit dans son testament rédigé le 13 aout 1407 à ses deux filles Isabelle et Catherine de se marier  « à un homme qui soit sujet du royaume de France »

Louis d’Orléans est finalement assassiné à Paris le 23 novembre 1407 par les sbires du duc de Bourgogne Jean sans Peur que soutient d’autant plus Charles II que le Parlement de Paris le 1er aout 1412 donne raison aux habitants de Neufchâteau qui avaient été soutenus par le duc d’Orléans. 

Cette même année 1412, nait à Domrémy, Jeanne d’Arc qui sera appelée dans l’histoire de France pour les besoins de la cause « la bonne lorraine » alors et pourtant qu’au jour de sa naissance, une partie du village de Domrémy - dépend de la châtellenie de Gondrecourt en Barrois mouvant donc du duché de Bar, terre impériale dont le duc est le cardinal Louis de Bar, vassal de l’empire pour la partie située rive droite de la Meuse mais dans la mouvance française pour la partie  sise sur la rive gauche, tandis que l'autre partie  du village relève de la seigneurie de Vaucouleurs acquise en 1355 par Philippe de Valois et rattachée au  comté de Champagne par ordonnance royale de 1365. Or  Domrémy est traversé alors par un ruisseau qui sert de frontière entre le Barrois mouvant et le comté de Champagne ; et la partie du village de Domrémy dans laquelle se trouve la maison de Jeannes est située sur la rive champenoise.

Donc non seulement Jeanne n’était  pas Lorraine (en effet si elle l’avait été Lorraine, elle aurait relevé du duc Charles II, vassal de l’empereur Sigismond de Luxembourg, et on ne voit pas bien à quel titre elle serait venue défendre la cause du  roi de France Charles VII) mais elle n’était pas même née dans le Barrois mouvant. Elle était tout simplement champenoise raison pour laquelle elle pouvait légitimement vouloir sauver la France.

Preuve du lien étroit qui unit d’ailleurs alors le duc de Lorraine Charles II au duc de Bourgogne Jean sans Peur, c’est Charles II qui, en 1414, accompagne l’empereur Sigismond de Luxembourg se rendant au Concile de Constance ou il  y représente  Jean sans Peur.  Jean sans peur, qui, après la cuisante défaite le 25 octobre 1415 à Azincourt de l’armée du roi de France Charles VI contre celle du roi d’Angleterre Henri V, se rend maitre de Paris en mai 1418 et y pénètre en juillet accompagné du duc de Lorraine qui y reçoit le titre de connétable pour service rendus au duc de Bourgogne.

Mais la victoire échappe finalement à Jean sans Peur qui est  assassiné à Montereau le 10 septembre 1419.

En revanche les anglais triomphent seuls et signent le traité de Troyes du 21 mai 1420  par lequel ils obtiennent, hors les possessions bourguignonnes, la moitié nord du Royaume de France qui se trouve réduit au seul sud diminuée de la Guyenne. Mais Charles II refuse lui de souscrire à un traité qui prévoit l’union des royaumes de France et d’Angleterre. 

Cette même année 1420, Charles II marie sa fille Isabelle à René d’Anjou, adopté par le cardinal Louis de Bar, héritier du duché de Bar et sans descendant.

L’année 1422 voit se succéder les morts d’abord du roi d’Angleterre Henri V puis celle du roi de France Charles VI. Le roi Henri V marié à Catherine de France, fille de Charles VI a un fils qui est alors proclamé roi de France et d’Angleterre mais le dauphin Charles qui ne reconnait pas le traité de Troyes se proclame lui-même roi de  France sous le nom de Charles VII. 

Grâce à Jeanne d’Arc, la cause au départ assez compromise de Charles VII triomphe  et il est sacré à Reims le 17 juillet 1429. 

Le Cardinal-duc de Bar Louis meurt le 23 juin 1430. Le duc de Lorraine  Charles II le 25 janvier 1431. Jeanne d’Arc meurt le 30 mai 1431, année de l’union des deux duchés de Bar et de Lorraine. 

SUITE :

.Isabelle .  duchesse de 1431 à 1453                                                      

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 13:10

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
 

I. Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                 terre d’empire de  962  à 1766

 

Maison d’Ardenne

.Frédéric de Bar (v.942- 984), duc de Haute Lotharingie (Lorraine) et comte de Bar de 959 à 984                                                           

Frédéric demeure duc de Haute-Lotharingie ou Lorraine, mais son autorité ne s'étend pas sur la région septentrionale.

Avec la restauration de l’empire en 962 par Othon le Grand, le duché de Lorraine constitue une terre impériale comme partie du Royaume de Germanie.

Sur la frontière occidentale, Otton crée les marches de Gand, d'Ename et de Valenciennes.

.Thierry Ier (v.965- 1026), duc de Haute Lotharingie (Lorraine) et comte de Bar de 984  à 1026

Il est le fils de Frédéric de Bar.

.Frédéric II (v.995 -1028), duc de Lotharingie  et comte de Bar de 1026  à 1028

Fils du précédent.                                                         

.Frédéric III (v.1015-1033), duc de Lorraine et de Bar de 1028 à 1033 

Frédéric II  ne laisse que deux filles en bas âge, Béatrix et Sophie. La situation du pays est assez critique : Eudes de Champagne, qui croit pouvoir disputer la Bourgogne à Conrad, menace constamment la Lotharingie. Une main ferme est nécessaire pour défendre cette marche extrême de l'empire.

A sa mort en 1033, les deux duchés de Basse-Lotharingie et de Haute Lotharingie sont réunis.                                                             

.Gothelon (1023-1044), duc de Basse-Lorraine  de 1023 à 1044 et de Haute Lorraine  de 1033 à 1044

Fils de Godefroid Ier le captif et frère de Godefroy III. Déjà duc de Basse-Lorraine, l’empereur Conrad  II l’investit en 1033 du duché de Haute Lotharingie (Lorraine) réunifiant un temps l’ancienne Lotharingie du Nord.

.Godefroi  II le Barbu (v.997- 1069), duc de Haute Lorraine  de 1044 à1047, margrave d’Anvers, comte de Verdun

Fils du précédent. Epoux en 1054 de Béatrice, fille de Frédéric II, veuve du duc de Toscane.

A la mort du duc Gothelon, l’empereur Henri III investit son fils Godefroy le Barbu,  premier duc de la maison de Verdun et d'Ardennes, du seul duché de Haute Lorraine. Mécontent de cette décision, qu'il considère comme une injustice, il entame une lutte qui va durer presque douze années. Allié à tous les adversaires de Henri III, au roi de Francie occidentale, au comte de Flandre Baudouin V, au comte de Hollande Thierry IV, tour à tour vainqueur et vaincu, réconcilié et rebelle, commettant les pires excès, incendiant le palais royal de Nimègue et la ville de Verdun, dont l'évêque avait pris parti contre lui. Comme sanction, l’empereur lui retire l’investiture sur le duché de Haute Lorraine qu’il confit au comte Adalbert de la maison d’Alsace. Godefroy finit en 1056 par faire sa soumission définitive, mais il ne recouvre alors aucun des deux duchés.

En 1069, Godefroi et Béatrice unissent leurs enfants issus chacun d’un premier mariage : Mathilde, héritière de la Toscane (la comtesse Mathilde de Toscane), ainsi que de Briey, Stenay, Mousson, et Godefroy III de Basse-Lotharingie, dit d'Ardennes, dit aussi le Bossu. C’est un mariage de pure forme. Mathilde, qui a 23 ans, vit en Toscane.                                           

 

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 13:03

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

I.Duché de Lorraine / Herzogtum von Lothringen,                                      terre d’empire de  962  à 1766

La Lorraine française actuelle n’est qu’une petite partie de la grande Lorraine ou Lothringen issue des différents partages de l’empire carolingien après la mort de Charlemagne à partir du partage de Verdun entre ses trois petits fils.

En  843 au traité de Verdun, Lothaire, ainé des fils de l’empereur Louis le Pieux reçoit à l’issue de la guerre l’opposant à ses frères Charles le Chauve et Louis le Germanique, outre le titre d’empereur, la Francia media, vaste territoire allant de la mer du Nord à l’Italie séparé du royaume de Francia occidentalis attribué à Charles par l’Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhin et du royaume de Francia orientalis attribué à Louis par le Rhin, l’Aar et les Alpes. Plutôt que Francia media, l’habitude viendra de l’appeler Royaume de Lotharingie.

Avant de se retirer à l’abbaye de Prum, l’empereur Lothaire partage son royaume avec ses fils : l’ainé, Louis II reçoit le titre d’empereur et l’Italie, Lothaire II reçoit au nord un ensemble de territoire comprenant la Frise, les Pays Bas (correspondant à la Belgique et aux Pays Bas actuels), le futur duché  de Lorraine stricto sensu et l’Alsace. Enfin Charles  reçoit  entre les deux le Lyonnais et la Provence.

A la mort sans héritier de Lothaire II en 869, les droits de son frère Louis II sont contestés par son oncle le roi de Francie occidentale Charles le Chauve qui vient à Metz se faire couronner empereur ce qui suscite l’intervention de l’autre oncle le roi de Francie orientale Louis le Germanique qui impose un nouveau partage par le traité de Meersen de 870.

Louis le Germanique s’attribue les pagi de Trêves, de la Nied, de la Sarre et la Blies avec Aix la Chapelle, Metz et la Frise tandis que Charles  le Chauve s’attribue ceux de Toul, Verdun, Saint Mihiel, le Saintois et le Chaumontois.

En 882, l’unité du Royaume des Francs est rétabli momentanément par l’empereur Charles III  le Gros, troisième fils du roi Louis le Germanique.  Mais dès 887 celui-ci est déposé par la diète de Tribur et remplacé par un bâtard de son frère Arnulf de Carinthie qui récupère l’Alsace et la Lorraine qu’avait occupée  Charles le Gros en 882 en violation du Traité de Mersen.

En 888, Arnulf de Carinthie, fils bâtard de Carloman de Bavière, est proclamé roi en Germanie, Lotharingie et Italie et devient empereur. En mai 895, Arnulf  intronise son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Les frontières de ce royaume coïncidaient sans doute en grande partie avec celles du royaume de Lothaire II, mais elles ne comprenaient probablement plus la Frise. Les historiens ne sont pas d'accord sur le point de savoir dans quelle mesure le fils d'Arnulf demeurait subordonné à l'autorité impériale ; tout indique qu'il jouissait dans son gouvernement d'une large indépendance. L'expérience ne fut d'ailleurs pas de longue durée. Zwentibold se heurte aux résistances des grands qui voyaient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Il se brouille avec Régnier et l'oblige à s'expatrier en 898. Zwentibold est tué le 13 ou le 30 août 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse, contre les comtes Gérard Ier de Metz, Matfried Ier et Étienne de Pouilly, ses vassaux révoltés. Louis IV l’Enfant, fils légitime d’Arnulf de Carinthie  qui lui succède comme roi de Francie Orientale et empereur est reconnu comme leur souverain par les seigneurs lorrains réunis à Thionville.

La plus haute noblesse lorraine siège au sein du Ban ducal, qui constitue l'institution la plus illustre du duché. Siègent au ban les chefs des familles appartenant à l'Ancienne Chevalerie de Lorraine. Chevaux de Lorraine est le nom donné en Lorraine à deux groupes de familles d'ancienne et illustre chevalerie :

 .les Grands Chevaux : du Châtelet, Haraucourt, Lenoncourt et Lignéville ;

 . les Petits Chevaux : des Armoises, Beauvau, Choiseul, Custine, Ficquelmont, Gourcy, Ludre, Mitry et Raigecourt, Bassompierre, Bouzey-Champagne, Briey, Gournay, d'Haussonville, du Hautoy, Lambertye (Tornielle), Nettancourt, Ourches, Saintignon, des Salles, d'Apremont, Bauffremont, Chérisey, Croÿ, Failly, Mercy, Pouilly, Reinach, Salm, Vidranges.

 

Maison de Franconie

Gebhard, comte de Franconie, duc de Lorraine  (903-910)

En 903, Louis IV l'Enfant confère à l'un de ses fidèles, le comte Gebhard de Franconie, le titre de duc de Lotharingie. 

Les conseillers de Louis l'Enfant croient sans doute qu'en faisant disparaître le royaume de Lotharingie, ils devaient soumettre ce territoire à un régime analogue à celui du reste de la Germanie ; les grandes tribus germaniques s'étaient reconstituées sous la direction de chefs nationaux qui acceptaient la subordination à la couronne ; il paraissait logique d'assimiler la Lotharingie à la Saxe, à la Franconie, à la Souabe, à la Bavière. Gebhard meurt en 910. L’année suivante avec la disparition de Louis III  l’Enfant, dernier Carolingien d'Allemagne, Charles le Simple réussit à se mettre en possession de la Lotharingie ; cette année 911 marque la désagrégation de l’empire carolingien et la coupure entre la Francie occidentale, future royaume de France (Frankreich)  avec la Francie orientale (future Germanie). Plutôt que de choisir un carolingien, les ducs réunis à Forcheim le 10 novembre 911 désignent comme roi de Francie orientale l’un d’entre, Conrad, duc de Franconie.

Momentanément néanmoins le duché de Lorraine échappe au royaume de Francie orientale. Tout invite  le roi de Francie occidentale  Charles le Simple à favoriser un seigneur local  Régnier  au Long col qui pouvait profiter du changement de régime pour accroître sa puissance. Charles cependant ne va  pas jusqu'à lui conférer le titre ducal ; il apparaît comme marquis, et vraisemblablement cette fonction lui donnait autorité sur un groupe de pagi compris entre l'Escaut, le Rhin et la Moselle ; mais il n'est signalé nulle part en Haute-Lotharingie. Il meurt en 915.                                                      

Après la mort de Régnier, son fils Giselbert cherche à se rapprocher  du nouveau roi de Francie orientale  Henri l’Oiseleur mais en vain car en novembre 921, à la suite d’une rencontre à Bonn entre Henri l’Oiseleur et Charles le Simple, le statu quo est confirmé en Lorraine. Mais en 923, Charles le Simple est défait à la bataille de Soissons. Raoul de France lui succède et réussit partiellement à se faire reconnaître par les Lotharingiens.  Le roi de Francie Orientale Henri l’Oiseleur profite de la déposition de Charles le Simple par le duc de Bourgogne  Raoul pour réoccuper la Lorraine en 925 qui désormais va rester associée aux destinées du royaume de Francie Orientale. Henri l'Oiseleur commence par y envoyer un certain Eberhard  pour y rétablir la paix. Sous la dynastie de Saxe, la région de la Meuse, aux alentours de Givet, de Mézières, de Mouzon, d'Yvois, est envahie plus d'une fois par des vassaux français et demeure litigieuse jusque vers la fin du Xe siècle. 

Henri Ier juge qu'il vaut mieux chercher à s'attacher de façon durable Giselbert, il lui donne donc en mariage sa fille Gerberge ; l'union est célébrée en 929.

C'est probablement vers cette époque que Giselbert reçoit les fonctions ducales.

..Giselbert, duc de Lorraine de 929 à 939

La fidélité de Giselbert ne dure pas. Il s'associe aux révoltes d’Henri, frère d'Otton Ier, et du frère de Conrad Ier, Eberhard de Franconie, mécontent de ce que la maison de Saxe l'a supplanté. À la bataille d'Andernach, en 939, Eberhard est tué et Giselbert se noie dans le Rhin.

.Henri, duc de Lorraine de 939 à 940

Le roi de Francie Orientale Otton Ier confie alors le gouvernement de la Lotharingie à son fils Henri, qui lui a fait sa soumission, mais qui ne peut se maintenir.                                                       

.Otton de Verdun, duc de Lorraine de 941 à 944

Otton Ier investit pour succéder à son fils Henri, Otton, fils du comte Ricuin de Verdun, qui conserve la dignité ducale jusqu'en 944.

.Conrad le Rouge, duc de Lorraine de 944 à 953

A la mort d’Otton, Otton Ier investit du duché son propre gendre Conrad le Rouge lequel commet l’erreur de s’engager au côté du duc de Souabe dans une révolte contre lui. Otton Ier le destitue en 953 et confit alors le duché à son propre frère Brunon, archevêque de Cologne en lui donnant le titre d’archiduc

Dès cette époque, sa confiance  s'attache de préférence aux chefs de l'Église. Dès le début de la dynastie saxonne, les rois cherchent à s’appuyer sur  les évêques de Cambrai, de Liège, d'Utrecht, de Cologne, de Trêves, de Metz, de Toul, de Verdun qui disposent non seulement de la puissance spirituelle mais de la puissance temporelle.  

.Brunon, archevêque de Cologne et archiduc de Lotharingie  de 954  à 959

Quelques seigneurs qui voient avec déplaisir la rigueur déployée par Brunon tentent de se soulever ce qui pousse Brunon à déléguer en 959 une part de son autorité  à Godefroid en Basse-Lotharingie (Frise, actuels Pays Bas, Brabant, Hainaut et une partie de la Basse-Rhénanie.) et à Frédéric, fils du comte Wigéric, en Haute-Lotharingie.

Brunon leur confère le titre de duc et établit donc ainsi deux duchés distincts.  La Haute-Lotharingie devient le duché de Lorraine.

Otton Ier restaure l’empire en 962. Son frère Brunon meurt en 965 puis peu après lui  Godefroid.

Otton II ayant exclu de leur héritage paternel les comtes de Mons, Régnier IV et Lambert Ier, son cousin germain le roi de Francie Occidentale Lothaire envoie en 976, son frère Charles, joindre avec une armée celle d’Hugues Capet et d’Otton de Vermandois venue au secours des comtes. Une grande bataille, qui reste indécise, est livrée devant Mons en 976.

En 977, Otton II accueille son cousin germain, Charles, qui vient d'être exilé par son frère Lothaire, pour avoir accusé la reine Emma d'Italie, d'infidélité avec l'évêque de Laon Adalbéron. Charles rend alors hommage à l'empereur, qui, tout en lui promettant de le couronner dès que Lothaire serait écarté du trône, lui donne le duché de Basse-Lotharingie resté vacant depuis la mort Godefroy de Metz en 964. La nomination de Charles à la tête du duché, devenu fief mouvant de l'Empire, provoque des troubles qui éclatent au cours de l'été 978.  Lothaire espère tirer parti d'une situation confuse et pénètre en août 978 dans le duché de Lorraine en  se faisant prêter serment par les États du duché mosellan à Metz puis mène un raid contre Aix-la-Chapelle où réside la famille impériale qui échappe de peu à la capture puis  se replie dans son royaume en emportant les insignes de l'Empire. En représailles de cette attaque, Otton II rassemble une armée et envahit le nord de la Francie en octobre 978, et va jusqu'à assiéger Paris, défendue par Hugues Capet. Lothaire se rend compte du jeu joué par Hugues Capet, en l’incitant à la lutte contre l’empereur  et  en 980 à Margut, sur la Meuse, fait abandon de ses prétentions sur la Lorraine.

Hugues Capet, mécontent de cette paix conclue sans sa coopération, et craignant de voir les deux princes s'unir contre lui, cherche à son tour à se mettre sur un bon pied avec la cour impériale. Il va passer les fêtes de Pâques à Rome auprès d'Otton, qui lui fait le meilleur accueil, et il réussit à se rendre entièrement favorable l'impératrice Théophano Skleraina. Il va bénéficier du soutien aussi d’Adélaïde de Bourgogne, la mère de l’empereur pour devenir roi de France.   

Maison de Bar

.Frédéric Ier (v910-978), comte de Bar, duc de Haute  Lotharingie de v950à 978

Fils de Wigéric, comte de Bidgau, comte palatin de Lotharingie et de Cunégonde, fille de Louis le Bègue, roi de Francie occidentale, marié en 954 à Béatrice de France, fille d'Hughes le Grand, duc des Francs et d'Hedwige de Saxe.

.Thierry Ier (v965-1027), comte de Bar , duc de Haute Lotharingie de 978 à 1027

Fils du précèdent, marié à Richilde de Lunéville, fille de Folmar Ier, comte de Lunéville et de Metz.

.Frédéric II (v995-1027), comte de Bar, duc de Haute Lotharingie de 1019 à 1026.

Fils du précèdent, associé à son père; époux de Mathilde de Souabe, fille d'Hermann II duc de Souabe et de Gerberge de Bourgogne.

.Frédéric III(v1020-1033),comte de Bar, duc de Haute  Lotharingie de 1027  à 1033

Fils du précèdent, mort sans  descendance.L' empereur Conrad II nomme un cousin, Gothelon Ier,  déjà  duc de Basse-Lotharingie  pour lui succéder

Maison de Verdun

.Gothelon Ier (967-1044), marquis d'Anvers, duc de Basse-Lotharingie et de Haute Lotharingie  de 1033 à 1044

Fils de  Godefroid Ier, comte de Verdun et de Mathilde de Saxe.

.Godefroy le Barbu (v997-1069), marquis d'Anvers,, comte de Verdun et duc de Haute-Lotharingie de 1044 à 1047

Fils du précèdent, marié en seconde noce en 1053 à Béatrice de Bar, fille de Frédèric II, duc de Haute Lotharingie et comte de Bar, et de Mathilde de Souabe.

SUITE

Maison d'Alsace

.Adalbert, duc de Lorraine de 1047 à 1068 .

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 09:24

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CHAPITRE II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

H. Les Trois Evêchés / Dreibistum de  Toul/Tull, Metz, Verdun   /Villes Libres Impériales / Freien Reichstätte von  Tull, Metz, Verdun               terres d’empire de 962 à 1648

3. Evêché-comté de Verdun / Bistum-grafschaft von Verdun /Ville Libre Impériale de Verdun  / Frei Reich  Stadt von Verdun                     terre d’empire de 962 à 1648

L'évêché de Verdun est créé au IV° siècle à l'époque de la Gaule romaine. Après le Traité de Verdun en 843, Verdun fait partie successivement de la France médiane, de la Lotharingie, puis, au sein du Saint Empire dès 925, de la Basse-Lorraine.

.Wigfrid, évêque de Verdun de 959 à 983

Evêque sous le règne d’Othon le Grand.                                                        

.Hugues II, évêque de Verdun de 983 à 984

.Adalbéron I (958-1005), évêque de Verdun  de 984 à 988

Fils de Frédéric Ier d'Ardennes, comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie et de Béatrice de France, sœur d'Hugues Capet ; contemporain de l’empereur Othon III.

.Haymon (ou Heimon), comte évêque de Verdun de 988 à 1024.

Nommé par les impératrices Théophano et Adélaïde. Ce Bavarois, ami du futur empereur Henri II ; en 990, l'empereur Otton III fait de l'évêque de Verdun un prince souverain, lui accordant le pouvoir temporel sur la ville et le droit de nommer les comtes. Sous son règne, sont nommé comme  comtes Godefroy II, duc de Basse-Lotharingie de 1002 à 1012, puis son frère Frédéric de 1012 à 1022  puis son frère Hermann de 1022 à 1024 lequel renonce  et se fait moine.                                                                     

.Raimbert,  évêque de Verdun de 1024 à 1037

Il nomme en 1024  comme comte de Verdun, Louis, comte de Chiny qui  est tué en 1025 par Gothelon, frère d'Hermann, qui convoite la ville. Gothelon donne le comté de Verdun en apanage à son fils Godefroy III  le Barbu, duc de Basse-Lotharingie.         

.Louis Ier ( ?- 1025), comte de Chiny et  seigneur de Warcq de 992 à 1025, et comte de Verdun de 1024 à 1025

Fils d'Otton Ier, seigneur de Warcq ; père de Louis II comte de Chiny et grand-père d’Arnoult, comte de Chiny.

.Richard Ier, comte évêque de Verdun de 1040 à 1046

.Thierry, comte évêque de Verdun de 1047 à 1089

Sous son épiscopat, c’est Godefroy IV le Bossu, duc de Basse-Lotharingie, fils de Godefroy le Barbu qui succède à la mort de son père en 1069 comme comte de Verdun puis à sa mort en 1076, sa veuve  Mathilde de Toscane, jusqu’à sa mort en 1086. En 1086, c’est  Godefroy V de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, neveu de Godefroy IV, qui lui succède.

.Richer, comte évêque de Verdun de 1089 à 1107

En 1100, Richer donne le comté de Verdun à titre viager à Thierry II de Montbéliard qui devient comte de Verdun de 1100 à 1105 puis au fils de celui-ci Renaud Ier le Borgne, comte de Montbéliard, mais les rapports entre les pouvoirs temporel et spirituel sont mouvementés. Le XIIe siècle voit éclore le mouvement communal. Les bourgeois de Verdun veulent se soustraire à l’autorité de l’évêque.

.Richard II de Grandpré, comte évêque de Verdun de 1107 à 1114

.Mazon, administrateur de 1114 à 1117

.Henri Ier de Blois, comte évêque de Verdun de 1117 à 1129 déposé au concile de Chalon

Sous son règne, vers 1119, Renaud le Borgne, comte de Bar, élève une énorme tour entre la porte Châtel et l’abbaye de Saint-Vanne de Verdun. De cette tour, ses gens terrorisent la ville et ses abords. Évêque et bourgeois s’unissent contre Renaud.

.Ursion, comte évêque de Verdun de 1129 à 1131

C’est lui qui donne vers 1130, le comté de Briey au comte de Bar Renaud le Borgne. 

.Albéron  de Chiny, comte évêque de Verdun de 1131 à 1156

Fils d'Arnoul Ier de Chiny, comte de Chiny.

En 1134, la tour érigée par Renaud le Borgne est prise puis détruite. Albéron de Chiny dépose le comte Renaud et rattache le comté de Verdun au domaine épiscopal.

.Albert de Mercy, comte évêque de Verdun de 1156 à 1162

De la maison de Mercy dont la puissance connait son apogée au cours du Moyen Âge dans la région couvrant désormais le sud de la Belgique, la Lorraine et le Luxembourg qui tire son nom du château de Mercy, construit au X° siècle sur le ban de la commune de Joppécourt en Lorraine.

.Richard III de Crisse, comte évêque de Verdun de 1163 à 1171

.Arnoul de Chiny, comte évêque de Verdun de 1172 à 1181

Arrière-petit-fils d’Arnoud de Chiny, comte de Chiny ; petit-fils d’Othon II, comte de Chiny ; fils d'Albert Ier, comte de Chiny et d'Agnès de Bar.     

.Henri II de Castel, comte évêque de Verdun de 1181  à 1186

.Albert II de Hierges (Hirgis), comte évêque de Verdun de 1186 à 1208

Fils de Manassès de Hierges et d'Alix de Chiny, fille d'Albert Ier, comte de Chiny.

En 1195, les bourgeois de Verdun  obtiennent de l’empereur Henri IV une charte d’après laquelle la cité, devenue libre, relève directement de l’empire. C’est  alors la lutte entre l’évêque et les bourgeois.

.Robert Ier de Grandpré, comte évêque de Verdun de 1208 à 1216.       

Fils d'Henri III comte de Grandpré et de Liutgarde de Luxembourg.

.Jean Ier d’Apremont, comte évêque de Verdun de 1217 à 1224 puis de Metz en 1224

Fils de Geoffroy Ier, seigneur d’Apremont et d’Élisabeth de Dampierre 

.Raoul de Torote, comte  évêque de Verdun de 1224 à 1245

.Guy de Traignel (Trainel), comte évêque de Verdun de 1245 à 1245

.Guy II de Mellote (Mello), comte évêque de Verdun de 1245 à 1247                                                                                                             

.Jean II d'Aix, comte  évêque de Verdun de 1247 à 1252                          

.Jacques Pantaléon, comte évêque de Verdun de 1253 à 1255, pape sous le nom d’Urbain IV

.Robert II de Milan, comte évêque de Verdun de 1255 à 1271                 

.Ulrich de Sarvay (Sarnay), comte évêque de Verdun de 1271 à 1273

.Gérard de Grandson, comte  évêque de Verdun de 1275 à 1278

Petit-fils d’Ebald IV de Grandson, auquel un édit du  26 août 1186  de l'empereur Frédéric Barberousse  reconnait le droit de "construire dans le territoire des Noires-Joux, maisons, villages, bourgs et châteaux, sans autre réserve que celle de suzeraineté immédiate de l'empire". Fils de Pierre Ier de Grandson, seigneur de Grandson (dans l’actuel canton de Vaud)  vassal du comte  de Savoie.          

.Henri III de Grandson, comte évêque de Verdun de 1278 à 1286

Frère  du précédent. 

.Jean III de Richericourt, comte évêque de Verdun de 1297 à 1302

.Jacques II de Ruvigny, comte évêque de Verdun de 1289 à 1296

.Thomas de Blankenberg /de Blamont, comte évêque de Verdun de 1303 à 1305

Fils de Frédéric Ier, comte de Blâmont et de Jeanne de Bar.

Pourvu de la dignité de princier dans la cathédrale de Verdun, il met beaucoup de zèle à  défendre les droits de l'Eglise, lorsqu'il forme le dessein de surprendre la ville de Toul, avec une troupe de quatre-vingts hommes seulement, pour soumettre les bourgeois révoltés contre leur évêque. 

C’est cette fermeté de Thomas de Blâmont, et la puissance des alliés de sa famille, qui portent le Chapitre de Verdun à le choisir pour évêque, quelque  temps après la mort de Jean de Richericourt, le jugeant capable de réprimer les entreprises des bourgeois de cette ville, qui avaient abusé de la douceur de l'évêque précédent pour empiéter sur les droits de l'Eglise, et sur les immunités du clergé.

Thomas de Blâmont arrête ces projets par son autorité  ce qui remet le calme dans Verdun sous son épiscopat.

.Nicolas Ier de Neuville, comte évêque de Verdun de 1305 à 1312

Issu de la famille des seigneurs de Neuville-sur-Orne.

Sous son épiscopat, les magistrats de Verdun renouvellent leur ligue avec les bourgeois de Metz et de Toul contre leurs évêques, mais les troupes de Regnaud, évêque de Metz, sont défaites à Frouard et l'évêque de Toul quitte son évêché.

.Henri IV d’Apremont, comte évêque de Verdun de 1312 à 1349

Pour se défendre contre la rapacité de leurs voisins, les évêques qui, jusqu’alors, s’appuient surtout sur l’empire, sont amenés à solliciter la protection des rois de France plus rapprochés. Ceux-ci, se rendant compte de la situation importante de Verdun, répondent à cet appel. À partir de 1315, date à laquelle Louis X le Hutin y met la première « Garde Française », l’influence de la France fait des progrès incessants. Charles VII, Charles VIII, Louis XII prennent successivement Verdun sous leur protection.

Mais, au cours des siècles suivants, les comtes de Bar restent pour Verdun des voisins dangereux, ainsi d’ailleurs que les comtes de Luxembourg.  Les seigneurs de ces deux Maisons, tantôt ennemis, tantôt alliés, s’unissent parfois pour opprimer de concert l’évêché de Verdun.

.Otton de Poitiers, comte évêque de Verdun de 1349 à 1351

Fils d'Aimar IV, comte du Valentinois et de Diois, et de Sybille de Baux.    

.Hugues III de Bar, comte évêque de Verdun de 1352 à 1361

Fils de Pierre, seigneur de Pierrefort, et de Jeanne de Vienne. Par son père, il est le petit-fils de Thiébaut II, comte de Bar.  

.Jean IV de Bourbon-Montperoux, comte évêque de Verdun de 1362 à 1371

.Jean V de Dampierre Saint-Dizier, comte évêque de Verdun de 1371 à 1375                                                      

.Guy III de Roye, comte  évêque de Verdun de 1375 à 1379

Issu de la maison picarde de Roye.

.Liébaurd, comte évêque de Verdun de 1380 à 1404

.Jean IV de Sarrebruck, comte évêque de Verdun de 1404 à 1419

Fils de Jean III de Sarrebruck-Commercy, seigneur de Commercy-Château-Haut.

.Louis Ier de Bar, administrateur du diocèse de Verdun de 1419 à 1423

Fils de Robert Ier, comte puis duc de Bar, et de Marie de France. 

La mort le 25 octobre 1415 à Azincourt au côté des Français d'Édouard III, duc de Bar, et de Jean de Bar, son frère, seigneur de Puisaye, le  rend héritier du duché  de Bar mais il doit  défendre son héritage contre son beau-frère Adolphe Ier, duc de Juliers et de Berg. Louis réussit néanmoins à vaincre Adolphe. Il recherche l'amitié du duc de Lorraine.  Les deux princes signèrent, le 4 décembre 1415, un traité qui met fin aux événements désastreux dont les deux duchés avaient été le théâtre sur la fin du règne de Robert et sous celui d'Édouard III. Mais trop âgé pour renoncer à l'état ecclésiastique qu'il a embrassé dans sa jeunesse, il accepte la couronne ducale du Barrois, tout en conservant le titre de cardinal, et la crosse épiscopale de Châlons, qu'il échange pour celle de Verdun, ville située au milieu de son duché. En 1419, pour mettre fin au différend entre les ducs de Bar et de Lorraine, il négocie le mariage de son petit-neveu René d'Anjou avec la fille et héritière de Charles II de Lorraine, et lui confie le gouvernement du duché de Bar dès 1420.

.Raymond, comte  évêque de Verdun de 1423 à 1424

.Guillaume de Montjoie, comte  évêque de Verdun de 1423 à 1424

.Louis Ier de Bar, à nouveau administrateur du diocèse de Verdun de 1424 à 1430            

.Louis de Haraucourt, comte évêque de Verdun de 1430 à 1437, de Toul de 1437 à 1449

Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt.

.Guillaume  Fillâtre, comte évêque de Verdun de 1437 à 1449

Originaire de Gand. Neveu du cardinal Guillaume Fillastre, archevêque d'Aix.

En 1468, Guillaume donne à Charles le Téméraire, les premières pages de son grand traité sur l'Ordre de la Toison d'or, fondé par son père Philippe le Bon.

.Louis de Haraucourt, comte évêque de Verdun de 1430 à 1437, puis de Toul de 1437 à 1449 et à nouveau de Verdun de 1449 à 1456

De la famille des seigneurs de Haraucourt, village situé sur le plateau rive droite de la Meurthe, à égale distance de Nancy et de Lunéville. Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt.

.Guillaume de Haraucourt, comte  évêque de Verdun de 1456 à 1500

Petit-neveu du précèdent.

.Warry de Dommartin, comte évêque de Verdun de 1500 à 1508

De la famille des barons de Dommartin situé dans le diocèse de Toul.

.Louis de Lorraine (1500-1528), comte  évêque de Verdun de 1508 à 1522

Fils de René II, duc de Lorraine et de Bar, et de Philippe de Gueldre.

.Jean VII de Lorraine (1498-1550), comte évêque de Verdun de 1523 à 1544

Frère du précédent.

.Nicolas de Lorraine (1524 -1577), comte évêque de Verdun de 1544 à 1547, duc de Mercoeur

 Neveu du précédent, il devient ensuite duc de Mercœur.   

.Nicolas Psaume, évêque de Verdun de 1548 à 1575

En 1551 les princes protestants allemands en lutte contre Charles Quint recherchent le soutien du roi de France. À Lochau est signé un accord qui prévoit la participation financière et militaire de la France à leur action.   À Chambord, le 15 janvier 1552, est signé un traité qui prévoit que le roi Henri II occupera, pour des raisons stratégiques, en qualité de vicaire de l’Empire, les villes de Metz, Toul et Verdun, «et autres villes de l’Empire ne parlant pas allemand ».                                                                              

Puis le roi lui-même entre à Toul et passe à Nancy où il destitue arbitrairement la duchesse-régente et emmène le petit duc Charles III encore mineur pour le faire élever à la cour de France, avant de faire « sa joyeuse entrée » à Metz le lundi de Pâques et de continuer vers le Rhin. Cependant, il ne peut s'emparer de Strasbourg. 

Fortifiée et défendue par le duc de Guise, Metz résiste à Charles Quint qui, désespéré, lève le siège le 2 janvier 1553.                                                     

L’empereur meurt cinq ans plus tard, ayant renoncé à ses charges et disant :   « Si l’on ouvrait mon cœur, on y trouverait le nom de Metz ».

Entre 1552 et 1648, les trois évêchés sont  placés sous tutelle française jusqu’à leur annexion définitive par la France en 1648 en vertu des Traités de Westphalie. Dans  Metz, Toul et Verdun réunies ainsi par un artifice diplomatique, s'installe un régime original, celui de la protection, où les anciens pouvoirs des villes issues du Saint Empire sont peu à peu absorbés par les organismes mis en place par l’administration royale. Les villes reçoivent une garnison permanente, l’empereur continuant officiellement à faire figure de souverain. Sous la vigoureuse impulsion de Richelieu, le parlement, créé à Metz en janvier 1633, est l’artisan le plus actif des progrès de l’autorité royale, dépossédant de ses pouvoirs le maître échevin. L’édit de décembre 1633 supprime le sceau de la cité, l’aigle aux ailes déployées, que Metz, Toul et Verdun, avaient comme armoiries en qualité de villes impériale. Transféré à Toul en 1631, le parlement est remplacé à Metz par un intendant, représentant vivant et omnipotent du roi. En 1648, les traités de Westphalie confirment la cession à la France des Trois-Évêchés par l’Empire. Mais ce n’est qu’en 1667 seulement que Verdun reconnait la souveraineté du roi de France.

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