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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 14:50

 

 

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Décapole                terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

21 .Landgraviat/comté du  Sundgau   (Thann, Belfort, Ferrette, Altkirch)

b. seigneurie du Rosemont

Au XI°  siècle a lieu la constitution de la seigneurie par Louis de Mousson, comte de Montbéliard. La seigneurie comporte les villages de Chaux, Giromagny, Grosmagny, Lachapelle-sous-Chaux, Lepuix-Gy, Rougegoutte, Sermamagny, Vescemont, Éloie, Essert, Évette-Salbert, Argiésans  Banvillars et Urcerey. En 1333,  la seigneurie passe au comté de Ferrette.

c. Ensisheim

Entourée de murailles, la petite agglomération d'Ensisheim est citée comme ville « pour la première fois en 1277 au moment où le roi Rodolphe de Habsbourg accorde le droit de fief aux bourgeois d'Ensisheim                                                

Devenus landgrafs de Haute-Alsace, les Habsbourg installent un bailli (Landvogt) dans la région et Ensisheim devient, avec le temps, un véritable centre administratif.

En 1273, à la fin du grand interrègne, le landgraf Rodolphe de Habsbourg fait ériger une forteresse, le Kœnigsbourg, aujourd'hui disparue. Ensisheim se développe, notamment après le rattachement du comté de Ferrette  aux possessions habsbourgeoises. En 1406 et 1415, Ensisheim reçoit  la visite de Catherine d'Autriche, fille du duc Philippe de Bourgogne et se voit octroyer divers privilèges.

À partir de 1431, le tribunal du langraviat est installé à Ensisheim qui devient le siège de tous les pays aux mains des Habsbourg, de Porrentruy en Suisse à Feldkirch dans le Tyrol, en passant par le Sundgau ferrettois, la seigneurie de Belfort, la seigneurie de Landser, le Brisgau et les Waldstädte, voire le Val de Villé.                                                                            

Engagé au duc de Bourgogne entre 1469 et 1474, Ensisheim reçoit la visite de Charles le Téméraire et devient, lors de son retour à l'Autriche, ville libre d'empire.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 14:38

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Décapole                     terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

21 .Landgraviat/comté du  Sundgau   (Thann, Belfort, Ferrette, Altkirch)

a.Comté de  Ferette/  Grafschaft  Pfirt 

(Seigneurie de Ferrette, seigneurie de Belfort

(Rosemont-Giromagny, Delle, Florimont, Montreux, Grand-villars, Rougemont), de Morimont, Seigneurie d'Altkirch, Baronnie de Brunstatt, Seigneurie de Thann (^bailliages de Burnhaupt. et Trauhach), Seigneurie d'Issenheim, Seigneurie de Delle).

Le comté de Ferrette, crée sous les carolingiens, dépend ensuite du second royaume de Bourgogne, avant d'être réuni à l'Alsace, en 1032, après la mort de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne. Le comté de Ferrette est une partie du Sundgau.

Maison de Mousson

Vers le milieu du XI siècle, Henri III, fils de Conrad II, constitue au nord de la Bourgogne un état comprenant Montbéliard, Ferrette et Altkirch qu'il donne à Louis de Mousson (mort en 1065), comte de Bar, gendre du duc de Lorraine par mariage avec Sophie de Lorraine.

.Louis de Mousson ( ?- 1065)

.Thierry Ier (1045 - 1105), comte de Montbéliard, de Bar, de Mousson, d'Altkirch et du comté de Ferrette.

Fils du précédent.

Thierry épouse en 1065 Ermentrude de Bourgogne, fille de Guillaume Ier de Bourgogne et d'Étiennette de qui il a :

-Thierry II de Montbéliard, (1081 - 1163), comte de Montbéliard

-Louis, qui part en croisade, revient en 1102 et est assassiné en 1103

-Frédéric Ier                                                                                     

-Renaud Ier de Bar (1090 - 1150), comte de Bar et seigneur de Mousson

-Étienne de Bar (? - 1162), évêque de Metz

-Guillaume, mort avant 1105

-Hugues, cité en 1105, probablement religieux, car il ne bénéficie pas du partage des possessions de son père,

-Gunthilde, (? - 1331), abbesse de Biblisheim,

-Agnès (1082/1087- 1176), comtesse de Langenstein ou Langstein (Pierre-percée) et de Salm.                                                       

.Frédéric Ier ( ?-1160), comte de Ferrette et d’Altkirch de 1125 à 1160

Les deux fils de Thierry Ier gouvernent ensemble l'héritage. En 1125 ils partagent leur domaine. Frédéric Ier prend le titre de comte de Ferrette et Thierry II celui de comte de Montbéliard. Le pays de Belfort se trouve dans le comté de Montbéliard et sert de frontières avec le domaine de Ferrette.

Le domaine de Frédéric Ier de Ferrette comprend une grande partie de Sundgau,

Il épouse en premières noces en 1111 Petrissa ou Pierrette de Zähringen (? - 1115), fille de Bertold II, duc de Zähringen et de Souabe, et d'Agnès de Rheinfelden, fille de Rodolphe de Rheinfelden, puis en secondes noces Étiennette ou Stéphanie de Vaudémont, (? - 1160/88), fille de Gérard Ier, comte de Vaudémont, et d'Hedwige d'Eguisheim.  Après le décès de son beau-frère, Hugues Ier de Vaudémont, il hérite d'une partie des terres d'Eguisheim.

Il participe activement au gouvernement de l'Empire.

.Louis ( ?-1190), comte de Ferrette et d’une partie d’Eguisheim de 1160 à 1190

Fils du précédent.

Louis  accompagne  l’empereur Frédéric Barberousse à la troisième croisade  au cour de laquelle il décède.

.Ulrich 1er, comte de Ferrette et de Sogren de 1190 à 1197 

 Assassiné par le comte palatin Othon de Bourgogne.

.Frédéric II, comte de Ferrette et de Sogren  de 1197 à 1233

Fils de Louis et donc petit-fils de Frédéric Ier de Ferrette ; il a  deux fils Ulrich et Louis.                                                         

.Ulrich II, comte de Ferrette et de  Sogren de 1233 à 1275, Landvogt d’Alsace

Fils du précédent.

Ulrich se voit confier le Landvogt ou bailliage d'Alsace par le jeune empereur Frédéric II. Ce titre le place presque à égalité du Landgraf car il ne dépend pas de lui. Des tensions s'élèvent en ce XIII° siècle entre les comtes de Montbéliard et ceux de Ferrette pourtant parents. La cause en est la mauvaise délimitation des deux territoires du côté de Belfort où le comte de Montbéliard fait élever un château à Delle, en réponse à celui de Ferrette. Il faut l'intervention du cardinal Conrad d'Urach, beau-frère de Frédéric II, pour aplanir les difficultés et convenir d'un traité d'alliance le 15 mai 1226 symbolisé par le mariage de Thierry III de Montbéliard avec Adélaïde de Ferrette. Les deux parties décident aussi que Frédéric abandonne au comte de Montbéliard le château de Montfort (bâti sur la colline de la Miotte à Belfort) et l'avouerie de Delle. Cette querelle à peine réglée une autre s'élève avec l'évêque de Strasbourg, Berthold Ier de Teck, parent lui aussi des comtes de Ferrette par la maison de Zähringen. Ce prélat veut reprendre ses biens dans la maison de Dabsbourg et se heurte aux refus de la maison de Lignange ; aussi il met le siège devant Eguisheim s'attirant par la-même la colère des comtes de Ferrette qui ont des biens dans cette ville. Alors que la guerre fait rage l'évêque s'avance jusqu'à Vieux-Brisach. Le comte de Ferrette est mis en déroute.

Le 15 janvier 1271 le comte Ulrich, avec l'accord de son fils Théobald vend à l'évêque de Bâle  : "l'église, le château et la ville de Ferrette, le château de Sogren, Blochmont, Lœwenbourg, Mœrsperg, Liebstein, le château et la ville d'Altkirch, Ammertzwiler, Spechbach, Hohennach, Wineck, la courtine de Cernay et ses attenances tant au-dessus qu'au-dessous de la ville, avec ses juridictions et districts 

et tous les droits, de même que ses vassaux et ministériels, ainsi que les courtines de Dirlinsdorf, de Bouxwiller, de Riespach, d'Altkirch avec les mairies qui en dépendent ; Spechbach, Ammertzwiler, Burnhaupt, Schweighausen, les villes de Thann et de Dannemarie, avec les hommes, les avoueries, les mairies, les vignes, les champs, les prés, les pâturages, les forêts, les eaux et cours d'eau, les moulins, les étangs, les lieux cultivés et incultes, les districts, honneurs, juridictions et toutes les dépendances quelconques et droits de propriétés appartenant au vendeur, de quelle nature qu'ils soient, excepté le château de Schœnenberg et la courtine d'Ilfurt, pour la somme de 850 marcs d'argent, et que lui et son fils Théobald reprennent aussitôt ces biens en fief de l'église de Bâle, lui promettant solennellement que ni lui ni ses successeurs n'aliéneraient ces domaines en sorte de préjudicier à l'église de Bâle, sous peine d'excommunication".

Il devient ainsi le vassal de l’évêque de Bâle.          

.Thiébaut/Theobald, comte de Ferrette de  1275 à 1315

Fils du précédent.

Esprit guerrier, Il connaît beaucoup de déboires. Il prend parti pour Adolphe de Nassau dans la guerre qui l'oppose à Rodolphe de Habsbourg pour l’obtention  du trône impérial.

.Ulrich III ( ?- 1324) comte de Ferrette et seigneur de Rougemont et de Belfort de  1315 à 1324

Il reçoit en dot, de son épouse Jeanne de Montbéliard, les seigneuries de Rougemont et de Belfort.

A défaut d'héritier mâle, c'est sa fille Jeanne qui lui succède à la tête du comté en 1324 ;  c'est la fin des comtes de Ferrette et l'entrée du Sundgau dans les possessions autrichiennes. 

Maison de Habsbourg

.Jeanne  (1301-1351) comtesse de Ferette de 1324 à 1351

Au décès du comte Ulrich III, sa fille Jeannette en hérite ; elle épouse  Albert II  d'Autriche, petit-fils de l’empereur Rodolphe de Habsbourg ; ils partent habiter à Vienne d’où il gouverne le comté.                                                   

.Maximilien de Habsbourg qui épouse en 1477  Marie de Bourgogne, fille  de Charles le Téméraire, est descendant de Jeanne de Ferrette, comté dont il porte le titre et qui reste porté par ses successeurs.

Par le traité de Westphalie de 1648, les Habsbourg cède au roi Louis XIV le comté de Ferrette que le roi donne à son ministre le cardinal Mazarin en 1659.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 08:33

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Décapole , Comté de Ferrette               terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

L’Alsace et les Alsaciens apparaissent dans les sources dès le VIIème siècle et l’Alsace est placée sous l’autorité des ducs. Elle a une définition géographique claire avec le Rhin et les Vosges d’ une part, les forêts du nord et du sud d’ autre part alors que la Loraine, issue du partage de l’empire carolingien, n’a aucune définition géographique, et correspond à l’ancienne province ecclésiastique de Trèves. Entre les deux régions existe une double frontière, celle des diocèses et celle des langues. En 754, le duché d’Alsace passe sous domination franque. La nouvelle dynastie, sous l’impulsion de son illustre empereur Charlemagne (768-814) inaugure une ère de paix et de prospérité dont profite l’Alsace, partagée en deux « Pagi », le Nordgau et le Sundgau, le Landgraben faisant frontière. Les deux évêchés sont reconstitués, sans doute déjà sous Pépin le Bref : l’évêché de Bâle, suffragant de l’archevêché de Besançon, étend sa juridiction non seulement sur la Suisse du Nord-ouest, mais sur tout le Haut Rhin et sur l’actuel Territoire de Belfort. Celui de Strasbourg, dépendant de l’archevêché de Mayence, comprend la Basse Alsace moins la région de Wissembourg-Lauterbourg, intégrée au diocèse de Spire, mais déborde sur une partie de la rive droite du Rhin, l’Ortenau. Les carolingiens ont la volonté de centraliser fortement leur royaume. Pour ce faire, ils "divisent pour régner" : le duché d’Alsace est supprimé mais les deux comtés : Nordgau et Sundgau subsistent.

Au IXe siècle, le diocèse de Strabourg/Strasburg comme celui de Spire/Speyer relève de l’archevêché de Mayence / Erzbistum Mainz ; il se compose du Nordgau actuel (à l’exception de la région de Wissembourg-Lauterbourg et du district de Marmoutier-Neuwiller), de l’Ortenau sur la rive droite du Rhin et dans le Haut-Rhin, des districts de Rouffach, Soultz et Lautenbach. L’évêque de Strasbourg est alors suffragant de l’archevêque de Mayence.

En 843, Louis le Germanique et Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, se liguent contre leur frère Lothaire et scellent leur alliance à Straßburg/Strasbourg dans un document connu sous le nom de "serment de Strasbourg". Par le traité de Verdun de 843, l’Alsace (les deux comtés) est attribuée à la Francie médiane de l’empereur Lothaire mais dès 870, au traité de Meerssen, Louis le Germanique reçoit tous les territoires de langue germanique, de la Lotharingie ; ainsi l’Alsace est intégrée au royaume de Francie Orientale ou Germanie. Le duché de Souabe est créé en 917 et dès 925, Henri l’Oiseleur y incorpore le Nordgau et le Sungau. Il est alors constitué des Gau suivants : .Hegau /Linzgau /Argengau /Alpengau /Keltenstein /Illargau / Eritgau / Folchotsbaar / Rammgau / Duria /Augstgau / Ortenau / Bertoldsbaar / Neckargau / Swiggerstal / Filsgau / Trachgau/ Alb / Ries / Breisgau /Alpgau / Augstgau / Thurgau / Zürichgau /Argau .Rheingau: Bregenz et la vallée du Rhin dans l'actuelle Vorarlberg .

 

21 .Landgraviat/comté du  Sundgau   (Thann, Belfort, Ferrette, Altkirch  ,comté de Ferrette)

 

alsace-1648.jpg

 

.Burchard Ier (vers 855-911) duc de Souabe de 909 à 911

.Erchangar (830-915) duc de Souabe de 911 à 915

 

.Conrad Ier (vers 881-vers 918) duc de Franconie, roi de Francie Orientale (Germanie de 911 à 918

 

.Burchard II (883 ou 884-926) duc de Souabe de 917 à 926

Fils de Burchard 1er ;

En 922, Burchard marie sa fille Berthe au roi Rodolphe II de Bourgogne. En 925, Henri l'Oiseleur rattache de duché d'Alsace à celui de Souabe. Le destin de l'Alsace est désormais lié à celui des ducs de Souabe.

 

.Henri Ier de Saxe dit l'Oiseleur (876-936) duc de Saxe , roi de Francie Orientale (Germanie) de 919 à 936

 

.Hugues Ier d’Eguisheim, comte du Nordgau de 920 à 940, de l'Ortenau et de l'Aargau à partir de 910. Il se qualifie également comte de Hohenbourg.

Fils d'Eberhard III de Nordgau. Il augmente ses états des comtés d'Eguisheim, de Hohenberg et de Ferrette. Il épouse Hildegarde de Ferrette dont il a :

-Eberhard IV de Nordgau.

-Hugues comte d'Eguisheim.

-Alix qui épouse Régnier III, comte de Hainault.

 

.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973 

Fils du roi de Francie Orientale Henri Ier dit l'Oiseleur.

 

.Hermann Ier (-949) duc de Souabe et d’Alsace de 926 à 949

Fils de Gebhard de Lotharingie et un cousin du roi Conrad Ier de Germanie.

 

.Ludolphe de Souabe (930- 957) duc de Souabe et d’Alsace de 950 à 954

Fils issu du premier mariage d’Othon Ier le Grand.

 

.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier.

 

.Otton Ier de Souabe (954- 982) duc de Souabe et d’Alsace et duc de Bavière de 954 à 982

Petit-fils de l'empereur Otton Ier, nommé par son oncle l’empereur Otton II.

.Conrad Ier de Souabe ( ?-997) duc de Souabe de 983 à 997.

Quand le duc Otton Ier meurt inexplicablement pendant une campagne de l'Empire en Italie de 981 à 982, il n'a aucun héritier. Afin de remplir ce poste vacant, l'Empereur Otton II le désigne en 983 comme duc de Souabe.

 

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002

Fils d’Othon II

 

.Hermann II ( ?- 1003) duc de Souabe de 997 à 1003, duc d’Alsace

Fils de Conrad Ier et de Richlinde, fille de l'empereur Otton Ier

En 1002 il est candidat à l’élection impériale; il prend d'assaut Strasbourg dont l'évêque Wizelin, s'est déclaré pour Henri III, duc de Bavière, parce qu'ils étaient tous deux rivaux. Henri sépare l'Alsace de la Souabe afin de prendre le contrôle du duché. Il se marie avec Gerberge de Bourgogne, fille du roi Conrad III de Bourgogne, avec laquelle il a une fille nommée Gisèle qui se marie par la suite avec l'empereur Conrad II. A l’époque de son règne, les Habsbourg, commencent à se signaler, principalement avec l’accession au siège épiscopal de Strasbourg en 1002  de Werner de Habsbourg.Pour les services qu’il a rendus à l’empereur Othon III, celui-ci le fait prince-évêque. A la mort d’Othon, Il collabore à la nomination d’Henri de Saxe (futur Henri le Saint) contre Hermann, duc de Souabe et d'Alsace.

 

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024

Fils d’Othon III.

 

.Hermann III ( ?-1012) duc de Souabe et duc d’Alsace de 1003 à 1012

Fils d’Hermann II

En 1012, à la mort d'Hermann III de Souabe, le titre de duc d'Alsace est définitivement supprimé, et l’Alsace est divisée en deux comtés (Nordgau et Sundgau) qui font partie du duché de Souabe

.Ernest Ier ( ?-1015) duc de Souabe de 1012 à 1015.

Fils cadet de Léopold Ier, margrave d'Autriche

En 1012, l’empereur Henri II, roi des Romains lui donne le duché de Souabe suite au décès sans héritier d’Hermann III. Dans le but de se rendre légitime le nouveau dirigeant se marie à Gisèle, la sœur ainée d’Hermann. Ernest et Gisèle ont deux enfants, Ernest II et Hermann IV.

.Ernest II (1010/1013 -1030) duc de Souabe de 1015 à 1030

Gendre de l’empereur Conrad le Salique.

En 1025 Ernest âgé d'environ une quinzaine d'années, entre en rébellion contre Conrad. Cependant, il est battu en 1026 et se rend. Il participe alors à l'expédition italienne de son beau-père de 1026 à 1027. Une fois en Italie, Conrad renvoie Ernest en Souabe. Mais lorsqu’ Ernest arrive, il se joint à nouveau à la révolte contre le roi. Mais le manque de soutien de l'aristocratie régionale le conduit une fois de plus à la défaite. Il est contraint de se rendre et est emprisonné. Gisèle, prise entre deux feux réussit à obtenir que son fils ne soit pas totalement humilié. Le titre de Dux est conservé à celui-ci. En 1028, Conrad le fils d’Henri III est couronné. À ce moment dû aux requêtes de son demi-frère Henri et de sa mère, Ernest peut être libéré, sans toutefois recouvrir l'intégralité de ses droits. À la Diète d'Empire de la Pâques 1030, Ernest se voit proposer de nouveaux droits uniquement à condition qu'il accepte de sévir contre les ennemis du roi. C'est là son ultime chance. Son refus, motivé probablement par la présence dans l'autre camp de son vieil ami Werner von Kybourg/Kyburg, signe sa déchéance. Le titre de duc lui est retiré. Peu de temps après lors d'une bataille contre l'évêque de Constance, les deux amis meurent. Le duché de Souabe passe sous la direction de son jeune frère Hermann IV.

 

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1038, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne de 1032 à 1039

Fils d’Henri II.

 

.Hermann IV ( ?-1038) duc de Souabe de 1030 à 1038

Frère du duc Ernest II second fils d'Ernest Ier et de Gisèle

En janvier 1037, son beau-père, l'Empereur Conrad II le marie à Adélaïde de Suse.

 

.Henri III dit le Noir (1017-1056) duc de Souabe de 1038 à 1045 (Henri Ier)  roi de Francie Orientale de 1038 à 1056, roi de Bourgogne de 1038 à 1056, roi d’Italie de 1039 à 1056, empereur de 1046 à 1056

Fils de  l'empereur Conrad II.

 

.Otton II de Souabe ( ?-1047) comte palatin de Lorraine (1034-1045), puis duc de Souabe de 1045 à 1047

Fils d'Ezzo de Lotharingie et Mathilde, fille de l'Empereur Otton II.

 

.Hugues V de Dabo-Dagsburg, comte/landgraf de Sundgau de 1046 à 1049

Fils du précédent.

 

.Otton III ( ?-1057) duc de Souabe de 1048 à 1057

Fils d'Henri de Schweinfurt, margrave du Nordgau,

Il est l'un des plus puissants princes de la Franconie orientale et investi par l’empereur Henri III.

.

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne en 1056, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,

Fils d’Henri III.

Il prend pour chancelier Brunon, comte de Lutzelbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1123 à 1126  à la mort d'Henri IV, il est chassé de Strasbourg.

 

.Rodolphe de Rheinfelden (vers 1025 -1080), duc de Souabe de 1057 à 1079 et antiroi des Romains de 1077 à 1080 

Fils du comte Kuno de Rheinfelden.

En 1057, profitant de la minorité d'Henri IV, alors roi de Germanie, il enlève Mathilde de Franconie, la sœur du roi. Deux ans plus tard, il la demande en mariage, avec succès, et obtient également le duché de Souabe et l'administration du royaume de Bourgogne. Mathilde meurt en 1060, et Rodolphe épouse en 1067 Adélaïde de Savoie (1052-1079), fille d'Othon Ier de Savoie. Deux fois beau-frère d'Henri IV.

.

.Henri V  de Hohenstaufen (1086–1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1125 , empereur en 1111

Fils d’Henri IV.

 

.Frédéric Ier de Staufen (1050-1105) duc de Souabe de 1079 à 1105

Fils de Frédéric de Büren et le premier des Hohenstaufen investi du duché de Souabe.

.Frédéric II de Souabe dit le Borgne (1090- 1147) duc de Souabe de 1105 à 1147

Fils de Frédéric Ier de Souabe et d'Agnès de Franconie.

En 1120, Frédéric II de Souabe se marie avec Judith, fille du duc Henri IX le Noir de la puissante famille des Welfs. À la mort en 1125 de son oncle l'empereur Henri V, Frédéric devient candidat pour le titre de roi des romains. Bien qu'il bénéficie du soutien de son plus jeune frère Conrad de Souabe et de plusieurs familles, il perd cette élection au profit de Lothaire III de Supplimbourg qui devient empereur. L’empereur Lothaire III de Supplimbourg en 1125 remplace les comtés du Nordgau et du Sundgau par deux landgraviats et créé la fonction du« Landgraf » qui a pour mission d'assurer à l'empereur les terres contestataires. Il confie le landgraviat de Haute Alsace aux comtes de Habsbourg et celui de Basse Alsace à la famille d’ Hunebourg. En 1127, il s'empare de la ville d’Haguenau pour bien montrer aux Hohenstaufen qui est le maître. La famille de Habsburg/Habsbourg, originaire d’Ottmarsheim, comtes de Sundgau est progressivement éclipsée par les comtes de Dabo/Dagsburg-Egisheim, maîtres du Nordgau. Les empereurs s’appuient sur les évêques, qu’ils nomment, pour régner efficacement. Les landgraves vassaux des ducs de Souabe et d’Alsace tentent de se constituer leur propre réseau de châteaux. Les Hunebourg possèdent depuis le début du XIIè leur château du même nom ; ils y ajoutent une nouvelle place forte, le Grand Arnsberg. Mais l’action des landgraves reste limitée, faute de moyen et faute de temps, car Lothaire de Supplimbourg meurt en 1137. Aussitôt les rivalités se déchaînent.

 

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137)  roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137,  empereur romain germanique de 1133 à 113

L'Alsace est dévastée lors de la lutte opposant Lothaire III de Saxe à Frédéric II de Hohenstaufen « Le Borgne », duc d'Alsace et de Souabe, tous deux prétendants au trône du Saint Empire Romain Germanique. Les territoires Hohenstaufen à protéger se situent autour de Wissembourg et d’Haguenau, dont le château est le centre administratif. Parmi les châteaux, placés en demi-cercle dans les Basses-Vosges du Nord, il y a le Fleckenstein, le Hohenbourg, le Lutzelhardt, le Falkenstein, leWasigenstein. Un deuxième centre stauférien est Sélestat, avec le prieuré de Sainte-Foy et une partie de Kintzheim. Ses châteaux protecteurs sont le Haut-Kamigsbourg et le Ribeaupierre. Les Hohenstaufen possèdent par ailleurs le Hohenbourg (Sainte-Odile) avec Obernai et dans le Haut-Rhin, des fiefs à Munster et Mulhouse. Frédéric de Hohenstaufen s'appuie sur son rôle d'avoué de la puissante abbaye de Wissembourg. Il possède un tiers de la forêt d’Haguenau, des biens à Sélestat, Hochfelden, Schweighouse, Marlenheim et sans doute d'une partie de l'avouerie de l'abbaye de Munster. Il reçoit enfin une aide appréciable avec la nomination par l’empereur à la tête de l’évêché de Strasbourg de son frère Otton en 1082. Les armes sont favorables à Hugues d'Eguisheim. Mais le 4 septembre 1089, lors d'une tentative de réconciliation, Hugues IV d'Eguisheim est assassiné à Niederhaslach dans une demeure de l'évêque Otton par l'échanson épiscopal. Cet assassinat arrange bien les affaires des Hohenstaufen qui rapidement vont s’employer à affirmer leur pouvoir et à édifier à leur tour un système castral bien organisé. Au début du XIIème, les Hohenstaufen, désormais conduits par Frédéric II « Le Borgne » (duc de Souabe et d’Alsace de 1105 à 1147) construisent le château d'Estufin (Haut-Koenisburg, 1114), symbole de leur domination. Haguenau devient la ville d’élection des Hohenstaufen ou Frédéric édifie un nouveau château. Une nouvelle menace surgit en la personne du grand électeur, l'archevêque Adalbert de Mayence, qui, prisonnier des Saliens et libéré en 1113, entend faire faire payer à l'empereur ses 3 années de captivité pour s’être rallié à la cause papale. Il menace le Palatinat et l'Alsace sur deux fronts : le nord et le nord-ouest. Les Hohenstaufen se lancent donc à l'assaut de Mayence. Préalablement, ils barrent les défilés des Vosges du Nord en édifiant le Fleckenstein et le Falkenstein, érigé par leur allié, le comte de Lutzelbourg. Ajoutés aux châteaux du Palatinat voisin, ces verrous fortifiés constituent un obstacle suffisant pour contraindre l'archevêque grand électeur à revoir ses plans. L’empereur Henri V qui mise sur les Hohenstaufen pour lui succéder, ordonne en 1125 à Frédéric le Borgne de transférer les insignes de la couronne au Trifels, qui devient ainsi le château symbole de l'empire. Ces insignes rassemblent ce que l'empire possède de plus précieux : le sceptre, la couronne de Charlemagne, le manteau du couronnement et d'innombrables reliques dont la « lance de Longinus » qui perça le flanc du Christ. Cette même année 1125, Adalbert de Mayence tient sa revanche : à la mort de Henri V, dernier des Saliens, en 1125, il réussit à faire élire Lothaire de Supplimbourg et ainsi à écarter les Hohenstaufen du pouvoir. Le nouvel empereur cherche immédiatement à contrôler les régions qui lui sont défavorables : il remplace les comtés du Nordgau et du Sundgau par deux landgraviats et créé la fonction du« Landgraf » qui a pour mission d'assurer à l'empereur les terres contestataires. Il confie le landgraviat de Haute Alsace aux comtes de Habsbourg et celui de Basse Alsace à la famille de Hunebourg à cette fonction. En même temps, en 1127, il s'empare de la ville d’Haguenau pour bien montrer aux Hohenstaufen qui est le maître. Les landgraves tentent de se constituer leur propre force castrale. Les Hunebourg possèdent depuis le début du XIIè leur château du même nom ; ils y ajoutent une nouvelle place forte, le Grand Arnsberg. Les Habsbourg sont implantés en Alsace, principalement avec l’accession au siège épiscopal vers l’an 100 de Werner de Habsbourg et du côté d’Ottmarsheim. Mais l’action des landgraves reste limitée, faute de moyen et faute de temps, car Lothaire de Supplimbourg meurt en 1137. Aussitôt les rivalités se déchaînent. L'Alsace est dévastée lors de la lutte opposant Lothaire III de Saxe à Frédéric II de Hohenstaufen « Le Borgne », duc d'Alsace et de Souabe, tous deux prétendants au trône du Saint Empire Romain Germanique. Conrad III de Hohenstaufen, frère de Frédéric le Borgne, devient empereur.

 

.Frédéric III de Hohenstaufen dit Frédéric Barberousse (1122-1190), duc de Souabe et d’Alsace de 1147 à 1152, empereur romain germanique en 1155 ( Frédéric Ier) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1147 à 1152 , roi d'Italie, comte palatin de Bourgogne.

Neveu de l’empereur Conrad III et fils de Frédéric le Borgne.

Frédéric accède au trône impérial en 1152 et laisse le duché de Souabe à Frédéric IV, fils de son oncle l’empereur Conrad III

 

.Frédéric IV de Rothenburg, duc de Souabe de 1152 à 1167

Fils de l'empereur Conrad III.

Dès 1162, la puissante famille des Dabo-Egisheim reprend l’offensive contre les Hohenstaufen. En 1164, Frédéric Ier, dit Barberousse, rédige la charte d’Haguenau, qui octroie à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fait de la ville son lieu de résidence favori.

.Frédéric V de Hohentaufen, duc de Souabe de 1167 à 1171

Fils ainé de l’empereur Frédéric Barberousse et de la comtesse de Bourgogne Béatrice Ière.

En 1168 Hugues VIII de Dabo-Eguisheim détruit le château de Horbourg près de Colmar, provoquant la fureur de son père Frédéric Barberousse. En représailles, le château de Guirbaden est détruit par les troupes de l'empereur la même année. A côté des deux puissantes familles d’Alsace, apparaissent de nouveaux puissants : dans le Sundgau, les comtes de Ferrette, une branche de la puissante famille des Montbéliard sont les nouveaux maîtres de la région en leurs châteaux d’Altkirch, de Ferrette, du Liebenstein, de Morimont… En moyenne Alsace, les comtes de Frankenburg érigent un splendide château dominant le val de Villé et le val de Lièpvre : le Frankenbourg. Pour le départ en croisade, Frédéric Barberousse, c’est à Haguenau que Frédéric Barberousse donne rendez-vous dès les premiers jours d’avril 1189 à Philippe-Auguste, roi de France, et Richard Cœur-de-Lion, roi d’Angleterre. Barberousse meurt en croisade en 1190

.Frédéric VI de Hohenstaufen (1167- 1191), duc de Souabe de 1170 à 1191

Troisième fils de Frédéric Barberousse et de la comtesse Béatrice Ire de Bourgogne et frère d’Henri VI. Frédéric se marie avec la princesse Constance de Hongrie, mais ils n'ont aucun descendant.

 

.Adalbert ou Albert III Le Riche (1138-1199) comte de Habsbourg, landgraf/comte de Sundgau de 1186 à 1199.

Fils de Werner III comte de Habsbourg.

Comme son père, il est dans le camp des gibelins, partisans de l'empereur. Son fidèle soutien à la famille Hohenstaufen lui vaut de recevoir de Frédéric Barberousse en 1186 le Landgraviat du Sundgau. Il participe aux côtés de ce dernier à la troisième croisade de 1188-1191.

 

.Conrad II de Hohenstaufen (1173-1196), duc de Souabe de 1191 à 1196, duc de Rothenbourg

Cinquième fils de Frédéric Barberousse et de la comtesse Béatrice Ire, frère du précédent et du futur Henri VI.

 

.Rodolphe I ou II L'Ancien ou Le Paisible, comte de Habsbourg, landgraf/comte de Sundgau, seigneur de Lauffenbourg, de 1199 à 1232.

Fils du précédent.

.Albert IV Le Sage (1188-1240), comte de Habsbourg, landgraf/comte de Sundgau de 1232 à 1240.

Fils du précédent.

 

.Henri II de Hohenstaufen (1211-1242) duc de Souabe de 1216 à 1235, roi de Francie Orientale  (Germanie) de 1220 à 1235, roi de Sicile de 1212 à 1217

Fils de l'empereur Frédéric II.

Gertrude d’Eguisheim-Dabo meurt en 1225 sans descendance au château de Herrenstein. Berthold de Teck, prince-évêque de Strasbourg et comte de Nordgau de 1223 à 1244 revendique aussitôt l'héritage déclenchant une longue guerre de succession entre les prétendants à l'héritage, parmi lesquels les comtes de Ferrette. Le conflit va durer 15 ans : l’évêque Berthold de Teck se fait céder le Guibarden par Simon de Linange, rachète également les parts du Haut-Eguisheim aux margraves de Bade et en 1228 bat le comte Frédéric II de Ferrette à Blodelsheim avec l’aide d’Albert de Habsbourg, son bailli. Et en 1232, Henri de Weerde, landgrave de Basse-Alsace donne son landgraviat à l’évêché.

 

.Conrad III de Hohenstaufen (1228-1254) duc de Souabe de 1235 à 1254, roi de Francie Orientale (Germanie) (Conrad IV) de 1235 à 1254 

Frère d'Henri II

À la suite de la mort de l'empereur Frédéric II le 13 décembre 1250, le pouvoir impérial se trouve affaibli face à la papauté. La papauté trouve d'ailleurs un champion contre les successeurs de Frédéric dans la personne de Charles Ier d'Anjou. Ce dernier est investi du Royaume de Sicile par le pape en 1266, au détriment des mêmes successeurs de Frédéric II, également rois de Sicile. D'autre part, l'héritier légal de l'Empire, Conrad IV, fils de Frédéric, meurt en 1254 ne laissant que son fils Conradin âgé de 2 ans pour lui succéder. Ceci divise les électeurs sur le choix d'un nouvel empereur. Ils hésitent entre Richard de Cornouailles, beau-frère de Frédéric II et Alphonse X de Castille. Le pape s'oppose toutefois à ces deux prétendants. Par ailleurs, Guillaume de Hollande a déjà été déclaré anti-roi en 1248. Devant l'impasse, le pape propose la couronne au roi de Bohême, Ottokar II. D'autres prétendants se font connaître: le duc de Bavière, Louis de Wittelsbach et même le roi de France Philippe III.

.Conradin de Hohenstaufen (1252-1268) duc de Souabe de 1254 à 1268, roi des Romains en 1237

Fils du précèdent.

En 1268, Conrad IV repartage l’Alsace en deux : au nord le landgraviat de Nordgau ou Basse-Alsace, est confié aux Dagsburg/Dabo-Egisheim ; au sud les Habsbourg restent investis du Sundgau. À sa mort, sans héritiers en 1268, la lignée des Hohenstaufen s'éteint et le duché de Souabe se désintègre en plusieurs comtés, villes et abbayes libres. Dans tout l’empire, l’autorité impériale s’efface devant la noblesse locale. Les deux landgraviats sont supplantés par les comtes de Pfirt/Ferrette au sud et de Fleckentein et Lichtenberg au nord ainsi que par l’évêque de Straßburg/Strasbourg

En 1251, le comte Ulrich II de Ferrette finit par renoncer définitivement à la succession des Dabo-Eguisheim et se résigne à rendre  hommage à l’évêque Henri III de Stahleck pour les chateaux d’Eguisheim, Thann, Hohnack et Wineck-Katzenthal.

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

Gauthier de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1260 à 1263, procurateur impérial de 1260 à 1261 entend mettre à raison non seulement les bourgeois de Strasbourg, mais aussi ceux de Colmar et de Mulhouse, et rétablir ainsi une autorité absolue contre l’avis de son oncle, lui aussi membre du chapitre, Henri de Geroldseck, qui recommande la sagesse et préconise l’entente avec les bourgeois. Sitôt installé sur le trône épiscopal, Gauthier lance, en allemand, un manifeste de griefs à l'égard des bourgeois, véritable déclaration de guerre : il veut rétablir dans toute leur rigueur ses droits temporels de comte-burgrave de Strasbourg. Pour ce faire, il menace d’user de tous les moyens de contrainte que lui confère son autorité épiscopale, au premier rang desquels l’interdit et l’excommunication. Mulhouse, Colmar et Strasbourg en appellent à Rodolphe de Habsbourg. Un premier acte d'hostilité survient le lendemain de la Pentecôte 1260, lorsque les Strasbourgeois détruisent la vigie épiscopale du Haldenberg, sur la colline d'Oberhausbergen. Gauthier de Geroldseck riposte en mettant la population de la ville au ban de l'Église, enjoignant aux membres du Grand Chapitre de quitter la cité pour Dachstein, afin de priver ses habitants du secours de la religion.  Les chanoines obtempèrent, à l'exception de deux : Bechtold d'Ochsenstein, un vieillard impotent et Henri de Geroldseck, le cousin savernois de l'évêque qui avait pris parti pour la population. Avec les chanoines du Chapitre, 60 nobles, commensaux de l'évêque désertent également leurs foyers, emportant avec eux le Trésor municipal. Les bourgeois strasbourgeois s'empressent de piller les maisons abandonnées et de les démolir. En 1261, Gauthier  fait construire Birkenfels et Kagenfels par Beger et Kagen, ses ministériels, en plein territoire impérial de la ville d’Obernai ; Dicka de Stahleck, frère de l'évêque construit le Spesbourg et Ollwiller près de Soultz est érigé contre Rodolphe de Habsbourg. Replié à Molsheim, Gauthier  mobilise ses alliés. L’évêque de Trèves envoie une armée forte de 1 700 guerriers qui cantonne aux abords de Strasbourg ; l'abbé de Saint-Gall en Suisse, celui de Murbach, le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, ainsi que tous les hommes-lige de l'évêque en Alsace arrivent en renfort dans le camp épiscopal établi à Holzheim. Après avoir investi le château de Lingolsheim, les forces coalisées des nobles ouvrent le siège de la ville en déployant leurs effectifs entre Eckbolsheim et Kœnigshoffen. Débute alors une « drôle de guerre » sans accrochage sérieux, fait de coups de mains et d’escarmouches… ainsi en juillet 1261 les bourgeois strasbourgeois enlèvent à l'évêque de Trèves un lourd convoi chargé d'armes et de munitions et capturent 60 chevaux de leurs poursuivants, laissant trois morts sur le terrain. Cette échauffourée est suivie d'un armistice pour la rentrée des récoltes. Pendant cette trêve le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, change de camp. Il entre dans la ville et jure une alliance avec les Strasbourgeois, qui le nomment Commandant suprême de la place forte, le 18 septembre 1261.En diversion, l'évêque Gauthier de Géroldseck porte alors la guerre en Haute-Alsace, attaque Kaysersberg, investit Colmar et Mulhouse et fait détruire les faubourgs de la cité assiégée. En représailles, les Strasbourgeois tombent nuitamment sur les quatre villages épiscopaux de Wolfisheim, Breuschwickersheim, Schaefelsheim (Oberschaeffolsheim) et Achenheim qu’ils incendient. Quinze soldats de la milice des bourgeois qui s'étaient attardés dans une cave de Wolfisheim pour boire, sont surpris par des cavaliers de l'évêque qui les mettent à mort après leur avoir coupé les mains et les pieds. Après deux années de cette guerre d'usure, sonne l'heure de l'ultime affrontement qui a lieu à Oberhausbergen le 8 mars 1262. Un incident mineur à Mundolsheim tourne à la bataille rangée. Trop confiant dans sa lourde cavalerie, l’évêque charge la milice à pied de la ville sans attendre son infanterie : c’est un désastre : la cavalerie épiscopale est culbutée et près de 70 nobles ne se relèvent pas. L’évêque est obligé de fuir et se retire à Molsheim, abandonnant ses prérogatives sur la cité. Il meurt l’année suivante.Henri IV de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1263 à 1273 Procurateur impérial, cousin du précédent, confirme le 21 avril 1263 l'indépendance complète du Conseil  de Strasbourg; désormais Strasbourg est une ville libre et son avenir confié à son seul Conseil. S’installe à la tête de Strasbourg, le « Patriarcat », terme désignant en fait les citadins les plus riches et les plus influents, dont une bonne partie de nobles qui établit d’excellentes relations avec le « pouvoir central » c'est-à-dire l’empereur. Lorsque le 30 septembre 1273 le comte Rodolphe de Habsbourg est élu roi d'Allemagne, Strasbourg est en liesse : la ville accueille le souverain dans un déploiement le luxe .

 

.Rodolphe III de Habsbourg (1218-1291), comte de Habsbourg, comte de Kybourg de 1260 à 1291, Landgraf/comte de Sundgau de 1260  à 1291 , duc d'Autriche de 1278 à 1282 , roi de Francie Orientale de 1273 à 1291, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291,  empereur ( Rodolphe Ier) de 1273 à 1291

..Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298 

.Albert II (1255-1308), duc d’Autriche et de Styrie, landgraf/comte de Sundgau de  1291  à 1308, empereur (Albert Ier) de 1298 à 1308

Fils du précédent

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313

.Louis IV de Bavière (1282-1347 ,roi de Francie Orientale de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314, puis empereur de 1328 à 1347, .roi d’Italie de 1328 à 1347

.Charles IV de Luxembourg (1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378

 

.Albert III d’Autriche (Habsbourg) dit le Sage (1298-1358) duc d’Autriche de 1330 à 1358, landgraf / comte de Sundgau de 1324 à 1358

Fils d'Albert Ier et d'Élisabeth de Tyrol; Il épouse en 1324 Jeanne de Ferrette, héritière du comté de Ferrette.

La région devient ainsi les « Pays antérieurs autrichiens (Autriche antérieure) », administrés depuis Ensisheim par un grand bailli, et divisés en quatre bailliages (Landser, Thann, Altkirch et Ferrette). L’Autriche Antérieur désigne alors les possessions territoriales des Habsbourg en Bade, Souabe, Sundgau et Vorarlber

.Rodolphe IV (1339-1365), duc d’Autriche, de Styrie, de Carinthie, landgraf /comte de Sundgau de 1358 à 1365

Fils du précédent

.Albert IV (1349-1395), duc d’Autriche de 1365 à 1395, landgraf / comte de Sundgau de 1365 à 1379

Troisième fils d'Albert II. Frère du précèdent.

Il hérite du patrimoine des Habsbourg conjointement avec son frère Léopold III après la mort de leur frère aîné Rodolphe IV. Le 9 septembre 1379, les deux frères se partagent leurs possessions au traité de Neuberg : Albert conserve l'Archiduché d'Autriche tandis que Léopold est désormais maître de l'Autriche intérieure (duchés de Styrie, Carniole et de Carinthie) et de l'ensemble des propriétés de la famille au Tyrol ainsi que de l’Autriche antérieure /Vorderösterreich ou Vorlande ( possessions territoriales des Habsbourg en Bade, Souabe, Vorarlberg et Alsace avec le Sundgau et notamment Ensisheim qui est la capitale de l'Autriche antérieure)

.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400,

Fils de l’empereur Charles IV.

 

.Léopold III (1351-1386) duc d'Autriche de 1365 à 1379, duc de Styrie et de Carinthie de 1365 à 1386, landgraf /comte de Sundgau de 1379 à 1386

Fils du précédent

.Robert Ier de Bavière ou Ruprecht III de Palatinat (1352-1410), comte palatin du Rhin de 1398 à 1410, roi de Francie orientale (Germanie de 1401 à 1410  , empereur non couronné de 1401 à 1410

 

.Léopold IV (1371-1411), duc d’Autriche Antérieure, comte de Tyrol, landgraf/comte de Sundgau de 1386 à 1406

Fils du précédent.

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437), roi de Hongrie , roi de Francie Orientale ( Germanie) à partir de 1411, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur de 1433 à 1437 

 

.Catherine de Bourgogne (1378-1425), administratrice du  Sundgau de 1406 à 1425

Fille du duc de Bourgogne Philippe le Hardi et de Marguerite III de Dampierre, comtesse de Flandre, de Bourgogne, de Nevers et de de Rethel.

Son père Philippe, qui entend, renouer l'alliance avec l'Autriche conclut, dès septembre 1387, un traité de mariage entre Léopold IV de Habsbourg et sa fille Catherine de Bourgogne, mariage qui ne survient cependant que le 15 août 1392. Cette première union de la Maison de Habsbourg et de la Maison de Bourgogne marque le point de départ d'une politique d’alliance entre ces deux Maisons. Catherine administre le Sundgau jusqu’à sa mort en 1425. Le couple meurt sans enfant.

 

.Frédéric IV (1382-1439) duc d'Autriche Antérieure, landgraf /comte de Sundgau de 1425  à 1439, comte de Tyrol de 1406 à 1439

Dernier fils de Léopold III et de Viridis Visconti, fille du duc de Milan, Barnabé Visconti.

En 1406, il épouse en premières noces Élisabeth de Bavière-Palatinat, fille du roi des Romains Robert III. Veuf, il se remarie en 1410 avec Anne de Brunswick, fille du duc Frédéric Ier de Brunswick-Lunebourg. Sous son règne, le Landgericht de Sundgau s’installe à Ensisheim en 1429

.Albert II de Habsbourg (1397-1439), duc d'Autriche  de 1404 à 1439( Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439, roi des Romains de 1438  à 1439, roi de Bohême de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493

.Sigismond d'Autriche (1427-1496) duc puis archiduc d'Autriche Antérieure, landgraf /comte de Sundgau de 1439 à 1496, régent du Tyrol de 1446 à 1490.

Fils de Frédéric IV et Anna de Braunschweig ; Il est de ce fait un cousin de l’empereur Frédéric III.

En 1468, Sigismond de Habsbourg, duc d’Autriche est contraint de signer le traité de paix de Waldshut suite à la débâcle qu'il subit face aux Mulhousiens et à leurs alliés confédérés suisses. En 1469, au traité de Saint-Omer, il vend avec droit au rachat ses territoires sur le Rhin et en Alsace à Charles le Téméraire. Les sources ne sont pas claires, quant à savoir s'il les vendit à cause des dettes accumulées par son style de vie luxueux, ou s'il les a seulement gagés, parce qu'il voulait qu'ils fussent mieux protégés contre l'expansion de la confédération helvétique. En tout état de cause, il demande à les racheter. La gestion de ces territoires de la part du représentant du duc de Bourgogne, le bailli Pierre de Hagenbach, les conséquences économiques et la perte des privilèges qui en résultèrent pour les villes alsaciennes et les villes alliés suisses, mettent en révolte les territoires du Haut-Rhin. Après le refus de Charles de lui rendre d’Alsace, il pactise avec le roi Louis XI, qui le finance pour les récupérer par les armes. En 1477, l’empereur Frédéric III le fait archiduc.

 

.Maximilien d’Autriche (1459-1519) archiduc d’Autriche antérieure, roi de Francie Orientale (Germanie)  landgraf de Sundgau de 1496 à 1499, empereur de 1508 à 1519

Fils de Frédéric III et d'Aliénor du Portugal, Maximilien épouse en 1477 la duchesse Marie de Bourgogne, seule enfant et héritière de Charles le Téméraire, de ses titres et possessions.

Par ce mariage, Maximilien devient maitre des Pays-Bas bourguignons et du comté de Bourgogne (Franche-Comté), tandis que la France s'empare du duché de Bourgogne, de la Picardie et du comté de Boulogne, lesquels sont détachés de l'héritage du Téméraire. Maximilien Ier renforce le pouvoir des Habsbourg dans le Landgraviat de Sundgau en installant à Ensisheim un Grand-Bailli en 1510. Au XVI° siècle le Sundgau est moins morcelé que le Nordgau à cause de l’héritage des Ferrette passé aux mains des Habsbourg.

La Haute Alsace est partagée entre quelques grands seigneurs et de puissants dignitaires ecclésiastiques :

-La maison des Habsbourg possède le Sundgau (seigneuries de Ferrette, Altkirch, Thann, Rougemont, Belfort, Ensisheim, Cernay, Bollwiller) jusqu'aux portes de Colmar, la seigneurie de Hohlandsbourg (acquise en 1563 par le baron Lazare de Schwendi), Kientzheim et le Val de Villé. Mais beaucoup de ces seigneuries sont engagées à différents nobles. Le pays est administré par un Landvogt, auquel est adjoint en 1523 une régence civile et judiciaire installée à Ensisheim, et en 1570 une chambre des finances.

-Les seigneurs de Ribeaupierre dont le domaine s'étend de Sainte Marie à la Vallée de Munster.

-Les seigneuries ecclésiastiques sont celles de l'abbé de Murbach (Vallée de Guebwiller et de Saint Amarin), celles de l'abbé de Munster et celles de l'évêque de Strasbourg (Mundat supérieur avec Rouffach).

-les comtes de Wurtemberg régissent le pays de Montbéliard et la région de Riquewihr et Horbourg.

 

.Charles V de Habsbourg (1500-1558) archiduc d’Autriche antérieure et landgraf /comte de Sundgau de 1499 à 1520, empereur Charles Quint de 1519 à 1556

Petit-fils du précédent ; fils de Philippe le Beau et de Jeanne dite la Folle reine de Castille.

.Ferdinand Ier de Habsbourg, (1503-1564), archiduc d'Autriche et terres adjacentes, landgraf /comte de Sundgau en 1520, roi de Hongrie et de Bohême en 1526, roi des Romains en 1531), puis nommé par son frère Charles Quint, après son abdication (16 janvier 1556), empereur le 14 mars 1556

Frère de Charles Quint.

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612), archiduc d’Autriche, landgraf de Sundgau, de 1556 à 1595, roi de Bohême et roi de Hongrie, empereur de 1576 à 1611

Fils de l’empereur Maximilien II et de Marie d'Espagne, fille de l’empereur Charles Quint.

.Ferdinand de Tyrol

.Mathias (1555-1619) Archiduc d’Autriche Antérieure et landgraf de Sundgau de 1595 à 1612, empereur de 1612 à 1619

En 1595, l'archiduc Ferdinand de Tyrol meurt sans héritier mâle légitime. La loi salique veut que ce soit Rodolphe, fils aîné du frère aîné de Ferdinand, qui prenne sa succession; mais Rodolphe devenu l’empereur Rodolphe II en 1576 permet que ce soit son frère Matthias, époux de la seule fille légitime de Ferdinand, qui monte sur le trône d’Autriche antérieure /Vorderösterreich qui inclut le duché de Tyrol, la principauté de Vorarlberg en Autriche, le Sundgau en Alsace, les margraviats de Burgau et Brisgau en Allemagne, l’Aargau (berceau des Habsbourg en Suisse), etc.

.Maximilien III d’Autriche ou de Habsbourg (1558-1618) Archiduc d’Autriche Intérieure de 1593 à 1595 et d’Autriche Antérieure, landgraf de Sundgau de 1612 à 1618, Gouverneur du Tyrol de 1602 à 1618, Grand-Maître de l’Ordre Teutonique de 1590 à 1618

Fils de l'empereur Maximilien II de Habsbourg et de Marie d'Espagne et frère des empereurs Rodolphe II et Matthias Ier.

En 1612, Maximilien renonce à sa candidature comme roi et empereur contre son frère aîné Matthias, et en 1617, contre son neveu Ferdinand III.

.Léopold V d'Autriche-Tyrol (1586-1632) Archiduc d’Autriche antérieure, landgraf / comte de Sundgau de 1619 à 1632, gouverneur du Tyrol de 1619 à 1632, évêque laïc des diocèses de Passau en Bavière et de Strasbourg jusqu'en 1625.

Fils de l'archiduc Charles II d'Autriche-Styrie et de son épouse Marie-Anne de Bavière, fille du duc Albert V de Bavière ; frère puîné de l'empereur Ferdinand II. En 1619, à la mort de Maximilien III, il en hérite et devient archiduc d’Autriche antérieure.

.Ferdinand-Charles d'Autriche (1628-1662) archiduc d'Autriche antérieure, landgraf / comte de Sundgau de 1632 à 1648, comte de Tyrol de 1646 à 1662.

Fils du précédent.

En 1648, l’empereur Ferdinand III doit signer les traités de Westphalie et Münster avec la France par lesquels les Habsbourg renoncent à la partie de l’Autriche Antérieure constituée par leurs possessions d’Alsace donc du Sundgau. Ferdinand-Charles gaspille alors la somme exorbitante que la France paye à la branche tyrolienne des Habsbourg pour la cession du Sungdgau et Breisach.

Comté de Ferette/ Grafschaft Pfirt (Seigneurie de Ferrette, seigneurie de Belfort (Rosemont-Giromagny, Delle, Florimont, Montreux, Grand-villars, Rougemont), de Morimont, Seigneurie d'Altkirch, Baronnie de Brunstatt, Seigneurie de Thann (bailliages de Burnhaupt. et Trauhach), Seigneurie d'Issenheim, Seigneurie de Delle.

Le comté de Ferrette crée sous les carolingiens, dépend ensuite du second royaume de Bourgogne, avant d'être réuni à l'Alsace, en 1032, après la mort de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne. Le comté de Ferrette devient une partie du Sundgau.

Maison de Mousson

Vers le milieu du XI siècle, Henri III, fils de Conrad II, constitue au nord de la Bourgogne un état comprenant Montbéliard, Ferrette et Altkirch qu'il donne à Louis de Mousson (mort en 1065), comte de Bar, gendre du duc de Lorraine par mariage avec Sophie de Lorraine.

.Louis de Mousson ( ?- 1065)

.Thierry Ier (1045 - 1105), comte de Montbéliard, de Bar, de Mousson, d'Altkirch et du comté de Ferrette.

Fils du précédent.

Thierry épouse en 1065 Ermentrude de Bourgogne, fille de Guillaume Ier de Bourgogne et d'Étiennette de qui il a :

-Thierry II de Montbéliard, (1081 - 1163), comte de Montbéliard,

-Louis, qui part en croisade, revient en 1102 et est assassiné en 1103, -Frédéric Ier -Renaud Ier de Bar (1090 - 1150), comte de Bar et seigneur de Mousson,

-Étienne de Bar (? - 1162), évêque de Metz,

-Guillaume, mort avant 1105,

-Hugues, cité en 1105, probablement religieux, car il ne bénéficie pas du partage des possessions de son père,

-Gunthilde, (? - 1331), abbesse de Biblisheim, -Agnès (1082/1087- 1176), comtesse de Langenstein ou Langstein (Pierre-percée) et de Salm.

.Frédéric Ier ( ?-1160), comte de Ferrette et d’Altkirch de 1125 à 1160

Les deux fils de Thierry Ier gouvernent ensemble l'héritage. En 1125 ils partagent leur domaine. Frédéric Ier prend le titre de comte de Ferrette et Thierry II celui de comte de Montbéliard. Le pays de Belfort se trouve dans le comté de Montbéliard et sert de frontières avec le domaine de Ferrette. Le domaine de Frédéric Ier de Ferrette comprend une grande partie de Sundgau, Il épouse en premières noces en 1111 Petrissa ou Pierrette de Zähringen (? - 1115), fille de Bertold II, duc de Zähringen et de Souabe, et d'Agnès de Rheinfelden, fille de Rodolphe de Rheinfelden, puis en secondes noces Étiennette ou Stéphanie de Vaudémont, (? - 1160/88), fille de Gérard Ier, comte de Vaudémont, et d'Hedwige d'Eguisheim. Après le décès de son beau-frère, Hugues Ier de Vaudémont, il hérite d'une partie des terres d'Eguisheim. Il participe activement au gouvernement de l'Empire.

.Louis ( ?-1190), comte de Ferrette et d’une partie d’Eguisheim de 1160 à 1190

Fils du précédent. Il accompagne l’empereur Frédéric Barberousse à la troisième croisade au cour de laquelle il décède.

.Ulrich 1er, comte de Ferrette et de Sogren de 1190 à 1197

Assassiné par le comte palatin Othon de Bourgogne. .Frédéric II, comte de Ferrette et de Sogren de 1197 à 1233 Fils de Louis et donc petit-fils de Frédéric Ier de Ferrette ; il a deux fils Ulrich et Louis.

.Ulrich II, comte de Ferrette et de Sogren de 1233 à 1275, Landvogt d’Alsace

Fils du précédent.

Ulrich se voit confier le Landvogt ou bailliage d'Alsace par le jeune empereur Frédéric II. Ce titre le place presque à égalité du Landgraf car il ne dépend pas de lui. Des tensions s'élèvent en ce XIII° siècle entre les comtes de Montbéliard et ceux de Ferrette pourtant parents. La cause en est la mauvaise délimitation des deux territoires du côté de Belfort où le comte de Montbéliard fait élever un château à Delle, en réponse à celui de Ferrette. Il faut l'intervention du cardinal Conrad d'Urach, beau-frère de Frédéric II, pour aplanir les difficultés et convenir d'un traité d'alliance le 15 mai 1226 symbolisé par le mariage de Thierry III de Montbéliard avec Adélaïde de Ferrette. Les deux parties décident aussi que Frédéric abandonne au comte de Montbéliard le château de Montfort (bâti sur la colline de la Miotte à Belfort) et l'avouerie de Delle. Cette querelle à peine réglée une autre s'élève avec l'évêque de Strasbourg, Berthold Ier de Teck, parent lui aussi des comtes de Ferrette par la maison de Zähringen. Ce prélat veut reprendre ses biens dans la maison de Dabsbourg et se heurte aux refus de la maison de Lignange ; aussi il met le siège devant Eguisheim s'attirant par la-même la colère des comtes de Ferrette qui ont des biens dans cette ville. Alors que la guerre fait rage l'évêque s'avance jusqu'à Vieux-Breisach. Le comte de Ferrette est mis en déroute. Le 15 janvier 1271 le comte Ulrich, avec l'accord de son fils Théobald vend à l'évêque de Bâle : "l'église, le château et la ville de Ferrette, le château de Sogren, Blochmont, Lœwenbourg, Mœrsperg, Liebstein, le château et la ville d'Altkirch, Ammertzwiler, Spechbach, Hohennach, Wineck, la courtine de Cernay et ses attenances tant au-dessus qu'au-dessous de la ville, avec ses juridictions et districts et tous les droits, de même que ses vassaux et ministériels, ainsi que les courtines de Dirlinsdorf, de Bouxwiller, de Riespach, d'Altkirch avec les mairies qui en dépendent ; Spechbach, Ammertzwiler, Burnhaupt, Schweighausen, les villes de Thann et de Dannemarie, avec les hommes, les avoueries, les mairies, les vignes, les champs, les prés, les pâturages, les forêts, les eaux et cours d'eau, les moulins, les étangs, les lieux cultivés et incultes, les districts, honneurs, juridictions et toutes les dépendances quelconques et droits de propriétés appartenant au vendeur, de quelle nature qu'ils soient, excepté le château de Schœnenberg et la courtine d'Ilfurt, pour la somme de 850 marcs d'argent, et que lui et son fils Théobald reprennent aussitôt ces biens en fief de l'église de Bâle, lui promettant solennellement que ni lui ni ses successeurs n'aliéneraient ces domaines en sorte de prejudicier à l'église de Bâle, sous peine d'excommunication". Il devient ainsi le vassal de l’évêque de Bâle.

.Thiébaut/Theobald, comte de Ferrette de 1275 à 1315

Fils du précédent.

Esprit guerrier, Il connaît beaucoup de déboires. Il prend parti pour Adolphe de Nassau dans la guerre qui l'oppose à Rodolphe de Habsbourg pour l’obtention du trône impérial. .Ulrich III ( ?- 1324) comte de Ferrette et seigneur de Rougemont et de Belfort de 1315 à 1324 Il reçoit en dot, de son épouse Jeanne de Montbéliard, les seigneuries de Rougemont et de Belfort. A défaut d'héritier mâle, c'est sa fille Jeanne qui lui succède à la tête du comté en 1324 ; c'est la fin des comtes de Ferrette et l'entrée du Sundgau dans les possessions des Habsbourg..

Maison de Habsbourg

.Jeanne (1301-1351) comtesse de Ferette de 1324 à 1351

Au décès du comte Ulrich III, sa fille Jeanne en hérite ; elle épouse Albert II d'Autriche, petit-fils de l’empereur Rodolphe de Habsbourg ; ils partent habiter à Vienne d’où il gouverne le comté.

Maximilien de Habsbourg qui épouse en 1477 Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, est descendant de Jeanne de Ferrette, comté dont il porte le titre et qui reste porté par ses successeurs.

Par le traité de Westphalie de 1648, les Habsbourg cède au roi Louis XIV le comté de Ferrette que le roi donne à son ministre le cardinal Mazarin en 1659.

b.seigneurie du Rosemont

Au XI° siècle a lieu la constitution de la seigneurie par Louis de Mousson, comte de Montbéliard. La seigneurie comporte les villages de Chaux, Giromagny, Grosmagny, Lachapelle-sous-Chaux, Lepuix-Gy, Rougegoutte, Sermamagny, Vescemont, Éloie, Essert, Évette-Salbert, Argiésans Banvillars et Urcerey. En 1333, la seigneurie passe au comté de Ferrette.

c. Ensisheim

Entourée de murailles, la petite agglomération d'Ensisheim est citée comme ville « pour la première fois en 1277 au moment où le roi Rodolphe de Habsbourg accorde le droit de fief aux bourgeois d'Ensisheim Devenus landgrafs de Haute-Alsace, les Habsbourg installent un bailli (Landvogt) dans la région et Ensisheim devient, avec le temps, un véritable centre administratif. En 1273, à la fin du grand interrègne, le landgraf Rodolphe de Habsbourg fait ériger une forteresse, le Kœnigsbourg, aujourd'hui disparue. Ensisheim se développe, notamment après le rattachement du comté de Ferrette aux possessions habsbourgeoises. En 1406 et 1415, Ensisheim reçoit la visite de Catherine d'Autriche, fille du duc Philippe de Bourgogne et se voit octroyer divers privilèges. À partir de 1431, le tribunal du langraviat est installé à Ensisheim qui devient le siège de tous les pays aux mains des Habsbourg, de Porrentruy en Suisse à Feldkirch dans le Tyrol, en passant par le Sundgau ferrettois, la seigneurie de Belfort, la seigneurie de Landser, le Brisgau et les Waldstädte, voire le Val de Villé. Engagé au duc de Bourgogne entre 1469 et 1474, Ensisheim reçoit la visite de Charles le Téméraire et devient, lors de son retour à l'Autriche, ville libre d'empire.

d.Seigneurie de Belfort

Maison de Montbéliard

Avec Héricourt, Belfort est partie intégrante du comté de Montbéliard tenu par les sires de Montfaucon. Au décès de Thierry III, dit « le Grand Baron », le comté de Montbéliard, tombe dans l’escarcelle de Renaud de Bourgogne par son mariage en 1282 avec Guillemette de Neufchâtel, seule héritière des biens de Thierry III. Renaud est fils d’Hugues III, sire de Salins, comte de Bourgogne par son mariage avec Alix de Méranie, fille d’Otton II, duc de Méranie, comte palatin de Bourgogne. Il est l’un des frères d’Othon IV comte palatin de Bourgogne. Renaud de Bourgogne et Guillemette de Neufchâtel ont un garçon et quatre filles :

-Othein, ou Othenin de Montbéliard, un garçon handicapé mental, décédé en 1339,

-Agnès (Agnès de Montbéliard), qui épouse Henri de Montfaucon. -Jeanne, qui épouse Ulrich III, comte de Ferrette, puis Rodolphe de Hesse, margrave de Bade, et en 3e noces, le comte Guillaume de Katzenellenbogen (elle décède en 1349). -

-Marguerite, qui épouse Guillaume d'Antigny, sire de Sainte-Croix.

-Alix, qui épouse Jean II de Chalon-Auxerre.

Ayant toujours besoin d'argent pour mener sa guerre contre l'Empereur Rodolphe Ier, il affranchit la ville de Belfort en 1307, moyennant 1000 livres ''estèvenantes'', somme qu'il avait exigée 24 ans plus tôt des bourgeois de Montbéliard. Le 1 septembre 1314, Renaud rédige un testament qui prévoit la succession de ses biens au profit de son épouse, mais elle décède quelques années plus tard. En 1321, peu avant sa mort, il modifie son testament ; ses biens iront cette fois au profit de ses enfants. Par ailleurs, Othenin, handicapé mental, sera mis sous tutelle en cas d'incapacité de celui-ci à lui succéder. Ce sera Hugues de Bourgogne, le plus jeune frère de Renaud, qui en sera le tuteur et devient pendant 5 ans le régent du comté. Car si cinq ans après le décès de Renaud, Othenin est toujours incapable de gérer les affaires du comté (ce qui fut le cas), alors, le patrimoine sera définitivement partagé entre les enfants, mais le comté de Montbéliard subviendra aux besoins de son fils jusqu'à la fin de ses jours. Othenin meurt 17 ans après son père. Au décès d'Hugues de Bourgogne vers 1330, Agnès, troisième fille de Renaud et mariée à Henri de Montfaucon hérite du comté de Montbéliard. Jeanne, l'aînée de l'hoirie, reçoit Belfort. C’est le début du démembrement du comté de Montbéliard, car Belfort tombe d'abord dans l'escarcelle des comtes de Ferrette, puis, vers 1360, dans le domaine autrichien des Habsbourg. Renault meurt en 1322, et toutes les dispositions testamentaires sont confirmées. Belfort doit échoir à Jeanne de Montbéliard, épouse du Comte de Ferrette Ulric III. Lors d’un premier partage, Belfort revient donc de facto, à Jeanne de Montbéliard. Mais son époux Ulrich III décède en 1324, et le couple ne laisse que des filles, dont l’aînée, Jeannette, qui épouse presque aussitôt le duc Albert II d’Autriche. Ce mariage unit le comté de Ferrette aux domaines alsaciens des Habsbourg. L’affaire se complique avec les remariages successifs de sa mère, Jeanne de Montbéliard, d’abord avec Rodolphe Hesse, margrave de Bade, puis avec Guillaume de Katzenellenbogen. Lors du partage définitif des biens de la Maison de Montbéliard par le traité de Granges en 1332, Jeanne qui règne depuis le décès de son époux sur le comté de Ferrette détient officiellement Belfort, Grandvillars, Héricourt, Rougemont ; le comté de Montbéliard se trouve donc démembré en deux parties. L’autre partie revient à Agnès, sa sœur cadette, la troisième fille de Renaud, qui a épousé Henri de Montfaucon (il deviendra comte de Mon en 1338 au décès de son beau-frère Othenin). Jeanne, qu'on appelait « la Dame de Belfort » meurt en 1350, mais ses remariages ont donné lieu à de nombreux enfants qui ont des droits, et les affaires qui concernent la succession de ses biens font l’objet de nombreuses chicanes ; l’écheveau s’avérer long et difficile à démêler. Finalement, ce n’est que vers 1360 que Belfort se trouve intégré définitivement dans l’ensemble des possessions des Habsbourg. Maison de Habsbourg Les Habsbourg détiennent le titre de Landgraf/comte de Haute-Alsace (Sundgau), et possèdent les baillages de Landser et d'Ensisheim, ainsi que des biens à Hirsingue, Seppois et Lutterbach. Les terres d'Alsace de Haute Alsace ou Sundgau et celles du Brisgau forment les Pays Antérieurs Autrichiens administrés depuis Ensisheim par le grand bailli ou Landvogt, assisté de conseillers choisis par les nobles locaux. Le Sundgau regroupe alors quatre bailliages : Landser, Thann, Altkirch et Ferrette. Cependant 135 localités sur les 351 de l'Alsace autrichienne sont administrées directement par leurs seigneurs qui les tiennent en fief des Habsbourg. Ces seigneurs-engagistes constituent une sorte d'élite au sein des quelques dizaines de familles nobles possessionnées dans le Sundgau. Pour avoir prêté de l'argent au duc d'Autriche, ils obtiennent "en gage" les revenus de villes ou de baillages Belfort est menacée par plusieurs invasions venues de France. En janvier 1365, les villes d'Empire décident que 400 soldats seront placés à Belfort. Les grandes compagnies conduites par Arnaud de Cervole parcourent l'Alsace du nord au sud et se retirent par la porte de Bourgogne. Quelques années plus tard, l'Alsace fait face aux menées d'Enguerran de Coucy qui cherche un territoire au détriment des ducs d'Autriche en alléguant des droits de succession. Les Habsbourg s'emparent d'Héricourt et se saisissent de la part de Belfort dévolue à la comtesse Adélaïde. En seconde noce, celle-ci a épousé le comte Walraf IV de Thierstein et s'attache à ses droits. Vers 1373, Belfort se trouve dans les mains d'Adélaïde et de Walraf qui se réclament de la suzeraineté lorraine. En 1374, des concentrations des troupes de "Welsches" aux abords de la ville, portent à croire que ce sont des renforts de Walraf. Pour le duc Léopold III, ce danger exige une réplique : commandés par le comte Rodolphe de Habsbourg-Lauffenburg, un parent du duc d'Autriche, les vassaux d'Alsace et de Brisgau, et leurs alliés bâlois et strasbourgeois pénètrent dans la Porte de Bourgogne. Leurs objectifs sont Florimont, Belfort et Héricourt. Belfort est prise en 1374, le comte Rodolphe assure l'occupation avec ses propres troupes dont le commandement est donné au noble Guillaume de Roppe. La situation reste confuse. L'automne suivant, de Coucy et ses routiers anglais reprennent l'Alsace du sud, Léopold se réfugie à Breisach. Belfort est reprise. En janvier, février 1376, les bandes anglaises refluent après avoir été défaites par les Confédérés suisses. La région de Belfort est totalement aux mains de la maison d'Autriche. Après la défaite habsbourgeoise à Sempach qui, le 13 juillet 1386, qui décime la noblesse sundgauvienne, les Suisses constituent une menace terrible aux portes du Sundgau. A la fin du XIVe siècle, le Sundgau est administré avec efficacité par Catherine de Bourgogne, fille du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi, sœur de Jean sans Peur, née à Dijon en 1379 et épouse du duc Léopold III de Habsbourg, duc d’Autriche dont elle hérite à sa mort en 1406 ; son beau-frère Frédéric s’empare alors des territoires qu’elle a hérités de son mari ne lui laissant que les seigneuries de Belfort et de Rosemont jusqu'à sa mort en 1426. Alors que jusque-là le siège du gouvernement Habsbourg du Sundgau se trouvait à Ensisheim, elle s’installe à Belfort en 1415 et y reste jusqu’en 1423, date à partir de laquelle, en vertu d’un accord passé avec son beau-frère Frédéric, elle gouverne sous sa tutelle tout le Sundgau. Elle meurt à Gray en 1426. En 1427, Belfort fait face aux attaques du comte Thibaut VIII de Neufchâtel inspiré par le duc de Bourgogne Philippe le Bon. Depuis 1430, l'Autriche s'est alliée au roi de France contre le duc de Bourgogne Philippe le Bon; avant d'avoir pu entrer en campagne, les vassaux de Fréderic IV sont assaillis par l'armée d'Antoine de Vergy. 

 

 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 08:21

 

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Decapole                     terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

20.   Mulhouse/ Mulhausen,                                                                                                 ville d’empire  de 962  à  1792

Le territoire de Mulhouse est enclavé dans le Landgraviat du Sundgau.

Au XI° siècle, l’évêque de Strasbourg obtient l’administration d’une grande partie de ce territoire détenu jusqu’alors par des abbayes de la région. Au siècle suivant, le territoire de Mulhouse passe aux mains de l’empereur Frédéric Ier Barberousse.

Vers 1222-1224, Mulhouse est dotée de privilèges et élevée au rang de ville. En 1261, les bourgeois se révoltent contre la domination de l’évêque de Strasbourg qui avaient repris la ville entre-temps et se placent sous l’autorité de Rodolphe de Habsbourg. En 1308, Mulhouse est élevée au rang de ville impériale ; elle est administrée par un prévôt impérial et un conseil de 12 membres dont 4 nobles et 8 patriciens.

Les artisans de Mulhouse se soulèvent dès 1340 et à nouveau en 1350 et 1354 contre le conseil aristocratique. Après avoir conclu une série d’alliances avec d’autres villes, Mulhouse adhère à la Décapole en 1354.

En 1446 éclate la guerre des Six deniers. Les Suisses viennent soutenir leur alliée la ville de Mulhouse contre les Habsbourg. Le conflit s'achève en août 1468. Et ce n’est qu’en 1449 que les bourgeois des corporations parviennent enfin à expulser les nobles et les patriciens qui avaient fait cause commune avec les Habsbourg lesquels avaient fait assiéger la ville par les Ecorcheurs. Le conseil de la ville se compose désormais de 12 magistrats élus : Mulhouse s’est transformée en une république bourgeoise.

Mais attaquée de toute part par les partisans des Habsbourg et notamment par les nobles qui gardent la rancune de leur expulsion, Mulhouse doit conclure en 1466 une alliance avec Berne et Soleure pour obtenir des renforts de troupe.   Cette alliance s’étend en 1515 aux 13 cantons formant alors la Confédération Helvétique.

Le Traité de Westphalie de 1648 qui met un terme à la guerre de Trente Ans donne l’Alsace à la France mais Mulhouse reste ville indépendante alliée aux cantons suisses.

L'évêque de Lydda écrit, le 17 novembre 1790, à l'Assemblée nationale                        

"La ville de Mulhouse, état souverain de la Confédération helvétique enclavé au centre du Sundgau, territoire de France, demande que son commerce continue à être traité à l'instar de celui du royaume."                                                          

 Mulhouse est alors annexée à la France.

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 18:26

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Decapole             terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

 

19. Abbaye impériale  d’Andlau / Reich Abtei von Andlau                                             

 terre d’empire de 962 à 1648

L'abbaye d’Andlau est  fondée en 880 par l'impératrice Richarde épouse de Charles III le Gros, béatifiée par le pape Léon IX en 1049.

À Andlau, l’Abbesse est une religieuse nommée par l’empereur  bénéficiant du  titre de princesse d’empire à partir de 1288 avec droit de vote aux Diètes du Saint Empire germanique. L’abbesse dispose  d’une cour composée d’officiers et de divers employés.

La ville formée autour de l'abbaye, est donnée en fief par l'abbesse à une puissante famille d'Alsace, les" Andlau", qui y édifient un château.
Plus tard, les "Andlau" héritent du château de Spesbourg. De nombreux membres de cette famille deviennent abbé ou abbesse de Murbach ou d’Andlau.

.Madeleine Ire, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 958 à  973 

.Othique, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 973 à 1024  

.Brigitte de Bavière, princesse-abbesse / Reichäbstessin de  1024 à 1056 

Sœur de l'empereur  Henri II le Saint.

.Mathilde Ire de Carinthie, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1056 à 1064 

Sœur de l'empereur  Conrad II le Salique.

.Judith, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1064  à  1158 

.Mathilde II, princesse-abbesse /Reichäbstessin de 1158 à  1170 

.Haïska, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1170 à 1179 

.Hedwige I, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1179  à 1214 

.Adélaïde II, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1214 à 1234 

.Hedwige II, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1263 à  1292 

C'est à son époque que Henri de Stahleck-Dicka, chanoine de Mayence puis de Strasbourg, inféode son frère Alexandre du droit d'avouerie sur l'abbaye d'Andlau (La famille de Dicka n'est pas originaire d'Alsace. Depuis le XIIème siècle, elle fournit des dignitaires aux églises cathédrales dans la haute et moyenne vallée du Rhin).

.Agnès, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1263 à 1292 

.Cunégonde I, princesse-abbesse / Reichäbstessin de  1292 à 1309

.Mathilde III, princesse-abbesse / Reichäbstessin de  1309 à  1333 

.Cunégonde II de Wangen de Grand-Geroldseck, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1333 à 1335 

.Sophie Ire de Ribeaupierre, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1335-à 1342  

.Catherine d’Andlau, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1342 à  1360 

En 1353, l'empereur Charles IV adjoint à Gauthier de Dicka, avoué héréditaire de l'abbaye d’Andlau, le vidame Rodolphe d'Andlau ainsi que Pierre et Henri d'Andlau en stipulant que Gauthier est autorisé à transmettre ses droits et fiefs aux d'Andlau s'il meurt sans progéniture mâle.                                                       

.Adélaïde III de Wangen de Grand-Geroldseck, princesse-abbesse/ Reichäbstessin de 1360 à 1368 

.Elisabeth Ire de Ribeaupierre, princesse-abbesse /Reichäbstessin de 1368 à 1377 

. Elisabeth II de Wangen de Grand-Geroldseck  princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1377 à 1386 

En 1383, Gauthier  de Dicka institue les sires d'Andlau comme ses successeurs de la seigneurie de Spesbourg. En 1386, Gauthier meurt en Suisse à la bataille de Sempach s.an héritier mâle. Le château  de Spesbourg sert alors de résidence à des membres de la famille d'Andlau.

.Anne de Malberg de Fénétrange, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1386 à 1395 

.Elisabeth III dOberkirch princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1395 à1444 

En 1418, la maison d’Andlau prend possession de la seigneurie de Hombourg et prend le nom de maison d’Andlau-Hombourg.

.Sophie II d’Andlau-Hombourg, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1444 à 1479 

.Suzanne d’Eptingen, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1479 à 1493 

.Barbe de Knobloch, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1493 à 1494 

.Adèle de Muhlhoffen, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1494 à 1537 

.Cunégonde III de Reinach, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1537 à 1572 

.Cordule de Krotzingen, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1572 à  1609 

.Madeleine II de Rebstock, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1609 à 1638

.Marie-Ursule Reich de Reichenstein, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1638 à 1656 

.Jeanne-Sabine d’Offenbourg, princesse-abbesse / Reichäbstessin de 1656 à 1666 

L’indépendance de l’abbesse est une réalité qui se vérifie à plusieurs reprises, et notamment lorsque l’Alsace devient possession  du roi de France Louis XIV : celui-ci  doit reconnaitre  aux chanoinesses le droit d’élire une des leurs, et même si cette dernière devenait princesse d’empire.

 Les grandes heures de l'abbaye prennent fin en 1789.                        

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 17:23

 

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Decapole                                                                                                                

terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

17. Principauté abbatiale de Munster / Reich-Abtei von  Munster  (Hohrod, Stosswihr, Soultzeren, Luttenbach, Breitenbach, Muhlbach-sur-Munster, Metzeral et Sondernach)           terre d’empire de 962 à 1791

En 660 des moines fondent une abbaye au confluent des deux Fecht. En 826, l'empereur Louis le Pieux accorde au couvent l'immunité, c'est à dire le droit d'élir librement l'abbé, sans immixtion du pouvoir temporel. Trente années plus tard, en 856, l'empereur Lothaire II confère à l'abbé le pouvoir de justice sur les territoires et villages appartenant à l'abbaye . En 1235, l'abbaye reçoit de l’empereur Frédéric II l'immédiateté impériale, lui permettant ainsi d'entrer dans le cercle très fermé des abbayes d'Empire (Reichsabteien), accordant également à l'abbé le droit de siéger à la Diète d'Empire. En 1287, la ville est entourée d'un mur d'enceinte dont il ne reste plus rien. Munster est  le siège de la communauté d'habitants de la ville et du val de Munster regroupant, outre Munster, les communes de : Hohrod, Stosswihr, Soultzeren (dans la petite vallée) et Luttenbach, Breitenbach, Muhlbach-sur-Munster, Metzeral et Sondernach (dans la grande vallée). En 1354 elle adhère à la Décapole.

Au XIVe siècle, l'observance monastique cède la place à un style de vie d'un chapitre noble et séculier. En 1553, la paroisse passe à la réforme protestante mais l'abbaye reste catholique.

Elle subit de graves dommages durant la guerre de Trente Ans (entre 1635-1648). Après la guerre de trente ans la ville est sous tutelle de la couronne française. De graves conflits d'intérêts, entre les munstériens et l'autorité royale, s'en suivent.                                               

Lors de la Révolution française, les munstériens y adhèrent fortement.

En 1791 l'abbaye Saint-Grégoire ferme ses portes. Ses bâtiments sont confisqués en tant que Bien National.

18. Abbaye impériale de Murbach / Reich-Abtei von Murbach                                     terre d’empire de 962  à 1678

Fondée en 727 par Eberhard, neveu d'Odile de Hohenbourg, fondatrice de l'abbaye dite du Mont Sainte Odile, à l'aide du moine Pirmin. Le roi Thierry IV et l'évêque Widegern de Strasbourg acceptent l'implantation et le droit aux moines d'élire leur abbé. Indépendante dès sa création, l'abbaye va connaître une expansion fulgurante, grâce aux dons des seigneurs, d'abord locaux, puis européens. Charlemagne est lui-même, un temps, abbé laïc de Murbach.
La première grande crise de l'abbaye se déroule en 926, lorsque les Hongrois pillent le lieu; sept moines alors en place sont tués, et prendront le statut de martyrs reconnus dans toute l'Alsace.

L’abbaye de Murbach atteint son apogée aux XII ème et XIII ème siècles. A cette époque, la principauté abbatiale de Murbach est l’un des trois grands fiefs relevant de l’évêque de Bâle.

Les terres de l'abbaye de Murbach sont divisées en 3 bailliages dans les vallées de la Thur et de la Laueh : baillage de Guebwiller, de Saint-Amarin et Wattviller avec Uffholtz auxquels il faut ajouter l'enclave de Hsingen, dans le Sundgau, près de Huningue.

.Hugo de Rothenbourg, prince-abbé / Fürst-Abt de Murbach de 1218 à 1239   

En 1228 l'abbé Hugo de Rothenbourg  prend part à la croisade de Frédéric II. L'empereur lui décerne alors le titre de prince du Saint-Empire romain germanique accompagné de privilèges fiscaux. En 1230, Hugo de Rothenbourg fait édifier le château du Hugstein qui doit être un verrou défendant l'accès à l'abbaye.

L'abbaye de Murbach est une des abbayes les plus illustres de l'Empire. Son prince-abbé ne relève au spirituel que du pape et de l'empereur au temporel, et avec ceux de Fulda, de Kempten et de Wissembourg  a préséance et voix dans les diètes, avant tous les autres princes-abbés.  Pour être admis à Murbach, il faut faire preuve de seize quartiers de noblesse.

.Thibaud de Faucogney, prince-abbé/ Fürst-Abt  von Murbach de 1240 à 1261

.Berchthold de Steinbrunn, prince-abbé / Fürst-Abt  von Murbach de 1261 à 1285

De la famille des seigneurs de Steinbrunn du nom du château éponyme du Sundgau.  Avec l'avènement de l’empereur Rodolphe de Habsbourg des troubles éclatent edans la région. L'abbé Berthold de Steinbrunn fait mettre des murs d'enceinte à Guebwiller et fortifie Wattwiller et fait bâtir le château de Frieberg, et celui de Hirtzenstein, au-dessus de Wattwiller, et celui de Hohenrupf qui domine toute la vallée de Murbach.

Le comte de Montbéliard, Raynaud tente à plusieurs reprises de pénétrer sur les terres de l'abbaye. Il en est empêché par Berthold qui le fait faire prisonnier au château du Hugstein. 

.Berchthold III de Falkenstein, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1285 à 1298, comte de Falkenstein

Le successeur de Berthold, le comte  Berthold de Falkenstein échange Lucerne contre la seigneurie d'Issenheim pour une somme de 2 000 marcs d'argent. À partir du XV°siècle, Murbach connaît une nouvelle ère de prospérité, grâce notamment à la découverte de mines de fer dans la région de Saint-Amarin qui appartenait à l'abbaye. C’est l'occasion pour le pape Pie IV de réunir définitivement l'abbaye de Lure à celle de l'abbaye de Murbach, gouvernée à cette époque par Rodolphe de Stoerenboug.

L’empereur Charles Quint accorde le droit à l'abbé de Murbach de battre monnaie.

.Albert II de Liebstein, prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach  de 1298 à 1304

De la famille des seigneurs de Liebstein, seigneurie du comté de Ferrette.

.Conrad II Schenk de Stauffenberg, prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach de 1304 à 1335

.Conrad III Wernher de Murnhard, Fürst-Abt von  Murbach de 1335 à 1345

.Henri de Schawenburg, prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach de 1345 à 1354

.Jean Ier Schulteiss de Guebwiller, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1354 à 1377

.Guillaume Ier Stoër de Storenburg, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1377 à 1387

.Rodolphe de Watteville, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach de 1387 à 1394  

.Guillaume II de Wasselnheim, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1394 à 1428

L'abbé de Murbach est représenté par un  schultheiss/ prévôt   et au  XV°siècle par un bailli (Vogt puis Obervogt) qui gouverne également les autres villages des alentours. Murbach contrôle alors trois bailliages qui englobent Guebwiller, Wattwiller et Saint-Amarin. Le bailliage de Guebwiller se compose de la vallée de la Lauch, avec Buhl, Lautenbach-Zell et Sengern et le versant oriental de la montagne comprenant les villages de Bergholtz et Bergholtz-Zell. Le bailliage de Wattwiller ne comprend que le village d'Uffholtz. La vallée de la Thur comprend un territoire beaucoup plus riche formé de Saint-Amarin et d'une vingtaine de villages. Murbach possède également de nombreux biens dans de nombreuses localités alsaciennes : Biltzheim, Fessenheim, Issenheim, Merxheim, Oberhergheim, Oltingue, Raedersheim, Rouffach, Sainte-Croix-en-Plaine et Wittenheim.

.Pierre d’Ostein, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach de 1428 à 1433

.Thierry de Domont, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach de 1433 à 1447                                                        

.Bartholomée d’Andlau-Hombourg, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1447 à 1476                                                        

.Achaz de Griessen, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1476 à 1489

.Gautier de Wilsperg, prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach de 1489 à 1513

A partir du XVI°  siècle, la gloire de l’abbaye décline peu à peu.  Le régime de la commende (abbé sans droit sur la discipline des moines) y est mal vécu et les tensions se forment avec le pape et l’empereur.

.Georges de Massmünster / Marmoutier, prince-abbé de / Fürst-Abt von Murbach de 1513 à 1542

.Jean II Rodolphe Stoër de Storenburg, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach de 1542 à 1570

En 1544, l'empereur  Charles Quint accorde à l'abbaye le privilège de battre monnaie. 

.Jean III Ulrich de Raitenau, prince abbé / Fürst-Abt von  Murbach de 1570 à 1587

La maison de Raitenau appartient à la petite noblesse autrichienne.

.Wolf Dietrich de Raitenau, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach en 1587

En 1587, à la mort de son oncle, Wolf Dietrich de Raitenau lui succède sur le siège abbatial de Murbach. Mais quelques semaines plus tard, il renonce à l'abbatiat, venant d'être élu archevêque de Salzbourg. Le couvent élit pour lui succéder Gabriel Giel de Gielsberg, mais cette élection ne trouve pas l'agrément du Pape. Les moines sont contraints d'élire comme abbé, le cardinal André d’Autriche. C'est le début de la commende qui durera jusqu'au milieu du XVIIIe siècle et sera une grande source de conflit entre le couvent, le Pape et le souverain (l'empereur puis le roi de France).

.Gabriel Giel de Gielsberg, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach en 1587

(Élu, non confirmé).                        

.André d’Autriche (Habsbourg), prince-abbé de Murbach / Fürst-Abt von Murbach de  1587 à 1600, cardinal, gouverneur de la Flandre de 1599 à 1600

Fils du mariage morganatique de l'archiduc Ferdinand de Tyrol et de Philippine Welser. André d'Autriche est donc le petit-fils de l'empereur Ferdinand Ier  et le neveu de l'empereur Maximilien II.

Le roi d’Espagne Philippe II de Habsbourg le nomme en 1599 comme gouverneur de la Flandre à la place d'Albert d'Autriche. Il meurt en pèlerinage à Rome à l'occasion du jubilé de l'année 1600.

.Jean IV Georges de Kalkenriedt, prince-abbé de Murbach/ Fürst-Abt von Murbach de 1600 à 1614

.Léopold Ier d’Autriche-Tyrol (Habsbourg), prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach de 1614 à 1626

Fils de l'archiduc Charles II d'Autriche-Styrie et de son épouse Marie-Anne de Bavière, fille du duc Albert V de Bavière ; frère puîné de l'empereur  Ferdinand II.    

.Léopold II Guillaume, évêque de Strasbourg, prince-abbé/ Fürst-Abt von Murbach  de 1626  à 1663

La guerre de trente ans et tous ces malheurs ruinent complètement l'abbaye et ses habitants. Mais les moines ne tardèrent pas à se remettre au travail et en peu de temps l'abbaye se releva de ses ruines. Le rattachement de Murbach au royaume de la France à partir de 1680 n'entrave en rien la puissance matérielle de l'abbaye. Bien que rattachée à la France la principauté de Murbach conserve une grande autonomie.

Après le décès de l'archiduc Léopold-Guillaume d'Autriche, la France soutient la candidature de l'évêque de Strasbourg, François-Egon de Fürstenberg.

.Colomban d'Andlau, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach  de 1663 à 1664

.François-Egon de Fürstenberg (1626 -1682) prince-abbé de Murbach / Fürst-Abt von Murbach de 1664 à 1682, évêque de Metz de 1658 à 1663  puis  évêque de Strasbourg de 1663 à 1682

Fils du comte Egon von Fürstenberg-Heilingenberg , général de l'armée impérial de la Maison von und zu Fürstenberg ancienne famille princière de noblesse allemande, originaire de la Souabe, descendante de la Maison von Urach.

.Félix-Egon de Fürstenberg, prince-abbé de Murbach / Fürst-Abt von Murbach de 1682 à 1686

.Eberhard de Loewenstein, prince-abbé  / Fürst-Abt von Murbach de 1686 à 1720 

.Célestin-Sébastien de Beroldingen-Gundelhart, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach de 1720 à 1737 

.Armand François II de Rohan-Soubise, prince-abbé / Fürst-Abt von  Murbach de cardinal de 1737 à 1756                                                         

.Léger de Rathsamhausen, prince-abbé /Fürts-Abt von  Murbach de 1756 à 1786

Sous ce dernier prince-abbé, l'abbaye de Murbach est sécularisée par le pape Clément XIII en 1764.

Le chapitre de Murbach transfère en 1759, peu de temps avant les débuts de la Révolution,  son siège à Guebwiller. En 1789, des troubles éclatent sur les terres appartenant à l'abbaye de Murbach.

.Benoît d'Andlau, prince-abbé / Fürst-Abt von Murbach  de Murbach de 1786 à 1790

Dernier prince de Murbach, Benoît d'Andlau siège comme député aux États généraux puis se réfugie en Allemagne.

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 08:37

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Decapole                                       terres d’empire de 962  jusqu’à  1697 

16. Seigneurie de  Ribeaupierre / Rappolstein et Sigolsheim,                                                 terre d’empire de 962  à 1678

En 1022, Egenolf d’Ursingen épouse Emma une riche héritière alsacienne  fondant la famille des Rappolstein.

En 1084, c’est l’empereur  Henri IV qui cède le château du même nom  à l’évêque de Bâle. Le château est ensuite repris vers 1114 par l’empereur   Henri V.

.Egelolphe  Ier  d’Urselingen ( ?  -vers 1186),

Fils d’Egelolphe  d’Ursingen.

Il vient s’établir vers 1160 en Alsace. Vers 1162, l‘empereur Frédéric Barberousse rend le château de  Rappolstein à l’évêque de Bale qui le concède à Egelolphe  Ier d’Ursingen. Le château de Rappolstein devient alors le fief des descendants qui prennent le nom de sires de Rappoltstein ou Ribeaupierre et le possèdent constamment à ce titre comme relevant de l’évêché de Bâle.

Cette puissante seigneurie comprend par la suite une trentaine de communes dans le Haut-Rhin, dont Guémar, Illhaeusern, Bennwihr, Ribeauvillé, Zellenberg, Thannenkirch, Aubure et une partie de Sainte Marie-aux-Mines.

.Egelolphe  II ( ? - 1222), seigneur / herrschaft de/von  Rappolstein de vers 1186  à 1222

Fils du précédent,

Il construit le château de Saint-Ulrich, appelé aussi de Grand-Ribeaupierre principale résidence des puissants sires de Ribeaupierre.

Il est occupé militairement par l’empereur Henri V qui s'en sert comme point d'appui dans sa guerre contre les Eguisheim. Il est rendu ensuite à l'évêque de Bâle qui le restitue aux Ribeaupierre.

En 1260, l’Alsace compte  de très nombreux châteaux-forts de Bâle à Wissembourg. Le Hohlandsbourg surpasse  alors, par sa situation et sa force, la plupart des châteaux-forts du pays. Il fait partie de la seigneurie de la maison d’Autriche. 

Les ducs d’Autriche de la maison des Habsbourg font gouverner le pays par des Land Vogt ou Landgrave. Leur Landgrave d’Alsace, le duc Albert, l’inféode en 1287 à Bruno, seigneur de Ribeauvillé.

.Ulric II dit le Vieux ( ? -  avant 1274), seigneur / herrschaft de/von Rappolstein  de 1222 jusque vers 1274
.Henri  Ier ( ),   seigneur herrschaft de/von  Rappolstein  de vers 1274 jusque vers ?
Fils du précédent.
.Ulric III, dit le jeune ( ? - 1278), seigneur herrschaft de/von  Rapolstein de   ?   à 1278

Il épouse la  fille du comte de Frobourg. De leur union sont issus : Anselme II, Ulric V marié à Adélaïde, fille de Simon de Hohen-Géroldseck, mort le 13 avril 1283, Hermann qui fortifie le château de Guémar en 1277 et Henri II le Jeune.

.Henri II, le jeune ( ?  -1313), seigneur herrschaft de/von  Rapolstein de 1278  à  1313

Fils du précédent,

En litige pour l’héritage paternel, son frère Anselme l’expulse de Ribeauvillé, ce qui le pousse à se ranger du côté de l’empereur Adolphe de Nassau et de lui prêter main-forte pour reprendre la ville de Colmar, dont son aîné était l’un des défenseurs en 1293. Il reçoit ainsi de l’empereur une partie des terres confisquées à son frère.

.Anselme II le téméraire ( ?  -1314) seigneur / herrschaft de/von Rapolstein de 1278  à 1314

Frère du précédent,

En 1262, malgré sa parenté avec le comte (pas encore empereur) Rodolphe de Habsbourg  qu’il n’apprécie guère, il se range du côté du nouvel évêque Walther de Géroldseck qui veut ramener la ville sous son autorité.  

Mais les bourgeois opposent un non énergique à toutes les mises en demeure de l’évêque. Or les  Geroldseck sont alors rivaux des Habsbourg. Pendant cette campagne, la majorité colmarienne qui penche  du côté épiscopal se déclare contre l’empereur Rodolphe de Habsbourg. En 1280, Anselme le reçoit au château de Ribeaupierre. En 1281, il s’élève des contestations entre Anselme II et ses frères au sujet du partage de ses biens. L’empereur Rodolphe vient à nouveau en personne au château de Ribeaupierre en 1284 pour régler le litige. En 1286 un traité important est passé entre le roi de France Charles VII  et le Seigneur  de Ribeaupierre. Par ce traité, ce dernier s'engage à tenir toujours le fort ouvert aux forces des rois de France. Anselme  part à la conquête de villes et de villages sur les deux versants des Vosges. Il s’attire les foudres de Rodolphe qui envoie son landvogt avec ses hommes d’armes pour faire régner l’ordre et l’autorité. Il fait assiéger en 1287 le château, mais ni parvenant pas, Rodolphe fait construire un autre château fort à Guémar en y mettant une garnison qui reste cantonnée dans la petite ville de Zellenberg afin de protéger le pays contre les entreprises guerrières d’Anselme. S’apercevant qu’il est allé trop loin, Anselme implore la clémence de l’empereur et demande à son fils le duc d’Autriche de lui servir d’intermédiaire. Il obtient le pardon de l’empereur en signant à Colmar un accord  en 1288.
Après le décès de Rodolphe de Habsbourg, Anselme prend fait et cause pour son fils Albert contre Adolphe de Nassau et en 1293 va défendre Colmar contre l’empereur élu. Mais  redoutant la colère impériale, les bourgeois de la ville se soulèvent, arrêtent les chefs et ouvrent les portes. Fait prisonnier, Anselme est enfermé au château d’Achalm en Souabe, où il subit une dure captivité. Ses biens sont saisis et partagés en trois parts égales : un tiers échoit à son fils, un autre à son frère Henri, auquel l’empereur donne 100 marcs en sus comme indemnité pour services rendus, et le reste va dans le trésor impérial. La mort d’Adolphe rend la liberté à Anselme. L’empereur Albert, fils de Rodolphe de Habsbourg, voulant témoigner sa reconnaissance à Anselm pour son attachement à sa cause, lui rend vite Ribeauvillé.
En 1290, il obtient l’autorisation de constituer un douaire au profit de sa femme, de la dîme d’Ammerschwihr qu’il tenait en fief du comte Thiébaut de Ferrette. Anselme s’étant réconcilié entre temps avec les Habsbourg devient en 1308 vassal de Rodolphe de Habsbourg et reçoit le château du Koenigsbourg, puis en 1314 le village d’Heiteren. Anselme meurt vers 1314. 

.Jean IV, dit le vieux (  ? -1373), seigneur/ herrschaft de/von  Rappolstein de 1314  à  1373

Fils du précédent, il succède à son père dans les domaines de Ribeaupierre.

Les Ribeaupierre reçoivent plusieurs fiefs de la Maison d’Autriche : le village de Guémar en 1337, ou encore le château de Judenbourg et le village du Bonhomme vers 1320. Il embrasse avec ardeur la cause de Louis de Bavière contre Frédéric le Bel dans leur rivalité pour la couronne impériale. En remerciement, Louis lui accorde en 1315,  mille marcs d’argent

Il meurt en 1373.

Brunon (1348-1398), seigneur/ herrschaft de/von  Rappolstein de 1373 à 1398

Fils du précédent. Il épouse Jeanne de Blamont.

Il partage en 1373 l’héritage de son père avec son frère Ulric et reçoit en même temps la ville de Guémar et les deux parties inférieures de Ribeauvillé. Le 19 juin 1369, il  assiste aux noces du duc de Bourgogne avec Marguerite de Flandre. D’un caractère porté vers les grandes aventures, il accompagne le duc de Bourgogne à Paris.

En 1381, à la mort de la famille d’Echéry/Eckerich, la moitié du château d'Echery revient aux ducs de Lorraine qui en étaient les seigneurs directs, et l'autre moitié aux sires de Rappolstein  héritiers allodiaux des Eckerich. Les ducs de Lorraine accordent leur portion du château aux nobles de la famille d'Hattstatt et notamment à Frédéric de Hattstatt.

Le 6 octobre 1383, Brunon se fait recevoir Ussbürger, c’est-à-dire cobourgeois forain de la ville de Strasbourg. En septembre 1392, le préfet impérial  ouvre  la campagne contre les bourgeois Strasbourg. Brunon se range sous sa bannière avec tous les nobles des environs de la ville. Les Strasbourgeois s’attaquent ensuite à Brunon, mettent le siège devant Guémar qui ne doit son salut qu’à l’intervention du duc Léopold III d’Autriche. Par un rescrit impérial du 28 avril 1398, Wesceleslas met un terme au long et interminable litige entre les deux belligérants, et les partis sont renvoyés devant l’archevêque de Mayence.

.Maximin ou Schassmann Ier ( ?- 1456) seigneur /herrschaft de/von  Rappolstein de 1398  à 1456, échanson de la Cour de Bourgogne, Landvogt d’Alsace

Fils du précédent, nommé en 1399 par Philippe, duc de Bourgogne échanson de sa cour.

Le 9 décembre 1399, il  signe avec son frère  Ulrich le traité de Burgfried  avec  Frédéric de Hattstatt. À la suite de ce traité, les ducs de Lorraine reçurent pour leur part les communes de Lièpvre, de Sainte-Croix-aux-Mines, Rombach-le-Franc et une partie de Sainte-Marie-aux-Mines située sur la rive gauche de la Liepvrette.

En contrepartie les seigneurs de Ribeaupierre prennent le contrôle des hameaux de Saint-Blaise, de Fertrupt, d'Echéry, et de la partie de Sainte-Marie-aux-Mines qui se trouve à droite de la Lièpvrette. La seigneurie de Ribeaupierre est alors composée de plus de 30 bourgs et villages appartenant à 9 bailliages allant de Bergheim, Guémar, Heiteren, Jebsheim, Orbey, Ribeauvillé, Sainte-Marie-aux-Mines, Wihr-au-Val et Zellenberg. Chaque chef-lieu de bailliage possédait un château où résidait le bailli.

En 1406, les ducs d’Autriche lui confient l’administration des provinces antérieures de l’Autriche. L’empereur Sigismond, successeur de Wenceslas au trône impérial, le nomme landvogt d’Alsace. C’est en cette qualité qu’il représente les ducs d’Autriche au concile de Constance en 1414. Lorsque s’ouvre le concile de Bâle en 1444, il est nommé par Sigismond  protecteur de la haute Assemblée avec pouvoirs illimités.

.Gaspard ( ? -1457), seigneur/ herrschaft de/von  Rappolstein de 1456 à 1457, chevalier teutonique, chevalier de la Toison d’or

Fils du précédent.

En 1428, il prend part à l’expédition du duc Philippe le Bon duc de Bourgogne contre les Gantois et est fait chevalier de la Toison d’Or.

.Guillaume Ier, le Grand ( ? -1507), seigneur de Rappolstein de 1457 à 1507

Fils du précédent,

Placé par les Archiducs, en 1476, à la tête de l’administration des possessions  habsbourgeoises sur le Rhin.

En 1465, Guillaume entre, avec un contingent de deux cents hommes d’armes, dans la ligue contre le roi de France, Louis XII, de concert avec les ducs de Berry, de Bourgogne et les grands vassaux du royaume.

Cependant, il ne prend aucune part active, comme préfet d’Alsace, aux démêlés qui surgissent après cette époque, entre les Suisses, les villes libres de province, René de Lorraine et l’Empire, pour repousser ses attaques de Charles le Téméraire

En 1496, Guillaume accompagne avec une brillante escorte l’empereur Maximilien Ier, à son couronnement à Rome.

.Maximin ou Schassmann II ( ? - 1517), seigneur de Rappolstein de 1507 à 1517

Frère du précédent.

Au départ chambellan de Charles le Téméraire, il le combat plus tard en amenant 500 chevaux au duc René de Lorraine .il  se signale  à la bataille  du 5 janvier  1477 à Nancy ou il fait prisonnier  et  enferme au donjon du Haut-Ribeaupierre  Philippe Ier de Croÿ, comte de Chinay, allié de Charles le Téméraire.

En 1507,il décide de céder les possessions et les droits qu’ils possèdent au Val de Lièpvre au prince-abbé de Murbach qui s’engage en contrepartie à lui rendre  les possessions et les droits reçus à titre de fief.

.Guillaume II (1464- 1547) seigneur de Rappolstein  de 1517 à 1547, porte-banniére de l’empire, maréchal de la Cour impériale, chevalier de la Toison d’or, Landvogt d’Alsace

Fils de Guillaume Ier. Il épouse en 1490  Marguerite, fille du comte Simon Wecker de Deux-Ponts-Bistche, seigneur de Niederbronn, avec laquelle il n’a pas d’enfant. 

Soldat valeureux et intrépide, Guillaume donne des preuves de grandes connaissances militaires au siège de Padoue, en 1509. Il obtient au plus degré la faveur des trois empereurs Maximilien Ier, Charles Quint et Ferdinand, qu’il représente  plusieurs fois dans les diètes de l’Empire, notamment à Worms en  1521 et à Augsbourg en 1530.

L’empereur Maximilien le qualifie du titre de « très cher cousin », l’élève à la dignité de conseiller intime et de maréchal de sa cour, lui confie le port de la bannière de l’Empire et le fait chevalier de la Toison d’Or. Guillaume II suit l’empereur en Italie dans sa campagne contre les Vénitiens. Il est au siège de Mantoue en 1517.

Pendant la guerre des paysans, Guillaume se montre l’ennemi de toute nouveauté en fait de religion et reste fidèle à l’empereur et à la religion de ses pères. Les trois châteaux de Saint Ulrich, de Guisberg et de Haut Ribeaupierre sont  abandonnés par les Ribeaupierre qui vont habiter à Ribeauvillé même dans un château de la Renaissance

Guillaume  se couvre de gloire dans plusieurs campagnes contre les Turcs.

.Egelolphe III (1527- ?) seigneur de Rapolstein de  1547  à  ?
Petit-fils de  Guillaume II, fils d’Ulrich III  mort en 1531 et Anne-Alexandrine de Furstemberg.
C’est à lui que la seigneurie de Ribeaupierre doit le livre des statuts, promulgué en 1550. La même année, Charles Quint, par un diplôme du 3 octobre confirme  à Egelolphe et ses descendants les anciens privilèges et immunités accordés à la seigneurie par ses prédécesseurs.Passé à la Réforme, Il fait à la Réformer Sainte-Marie-aux-Mines, ce qui lui vaut une verte réprimande de l’empereur Ferdinand  par lettres datées de Prague du 5 mars 1562.
.Eberhard (1570-1637), seigneur de Rappolstein de ?  à  1637 

Fils du précédent.

Il a quinze ans à la mort de son père. Placé sous tutelle de son oncle maternel, le comte d’Erbach et du comte de Furstemberg, 

L’archiduc Ferdinand fait enjoindre par la régence d’Ensisheim au Landrichter de Sainte-Marie-aux-Mines de suspendre le service évangélique et de fermer les deux églises d’Auf-der-Matten et d’Echéry.

Eberhard devenu majeur, fait rouvrir les églises évangéliques et calvinistes de Sainte-Marie-aux-Mines et accorde une égale protection aux deux confessions dissidentes. Pendant de longues années, il est l’homme de confiance des Habsbourg en Alsace. Dans les années 1599 et 1601, il remplit des missions diplomatiques auprès de plusieurs princes de l’Empire au nom de Rodolphe II, et en 1604 l’archiduc Maximilien le charge d’apaiser les troubles qui ont éclaté dans le Haut-Rhin. Cependant ayant essayé, en 1613 de loger contrairement à la défense du sénat un protestant dans une maison lui appartenant, à Kaysersberg, le magistrat de cette ville obtient de l’empereur Mathias des lettres qui firent échouer les prétentions du comte. En 1619, Eberhard est député en ambassade par Ferdinand II auprès de la ville de Strasbourg, et il se rend, en 1625, avec le même titre, à la cour de Lorraine. Comme soldat, il se distingue  dans la guerre des Pays-Bas dans les armées impériales et combat vaillamment  contre les Turcs.

Il laisse deux fils :

.Georg Friederich (1594-1651) qui n'a qu'une fille Anna Élisabeth, mariée en 1658 à Christian Ludwig, comte de Waldeck.

.Johann Jacob (1598-1673) qui hérite de l'ensemble de la succession de son père et reçoit le titre de comte.                                                             

.Johann Jacob/Jean Jacques  (1598-1673), seigneur de Rappolstein de 1637  à 1673

Fils d’Eberhard. Il épouse une des filles du rhingrave Otton-Louis dont il eut plusieurs enfants qui moururent dans leur enfance, à l’exception de deux filles, dont l’une, Catherine-Agathe, donne sa main, en 1667, au prince palatin Christian II, duc de Bischwiller-Birkenfeld, issu d’une branche cadette de la maison de Deux-Ponts et descendants par elle des comtes palatins du Rhin.

Pendant la guerre de Trente Ans, le roi Louis XIII, par lettres patentes du 8 mai 1637, prend  Ribeauvillé sous sa protection, ordonne à tous gouverneurs et chefs de troupes français et étrangers de tout grade de traiter favorablement le sieur de Ribeaupierre. 

Les armées de Louis XIV parcourent l’Alsace et les habitants de Sigolsheim doivent chercher refuge derrière les remparts de Kientzheim. Estimant que l’empire est hors d’état de protéger l’Alsace contre l’envahissement et la conquête du roi Louis XIV, il est l’un des premiers nobles de la province à se soumettre à la suzeraineté de la France.

Après cinq siècles d’existence, la ligne masculine des Ribeaupierre s’éteint dans la personne du comte Jean-Jacques.

 

Maison de Deux-Ponts

.Christian II des Deux-Ponts (1673-1699), comte palatin, duc de Deux-Ponts, seigneur de Rappolstein de 1673 à 1697

Il épouse  Catherine Agathe de Ribeaupierre /von Rappoltstein.

.Maximilien Ier des Deux-Ponts (1756-1825) comte palatin de Deux-Ponts-Birkenfeld de 1795 à 1796, Électeur de Palatinat et de Bavière de 1799 à 1806 puis roi de Bavière de 1806 à 1825,

Frère cadet du précédent. Il épouse Wilhelmine de Hesse-Darmstadt  en 1785, puis Caroline de Bade  en 1797.

Au cours de la Révolution, le prince Max, dernier seigneur, voit  tous les biens des Ribeaupierre en Alsace déclarés biens nationaux. La seigneurie redevient française à la suite du traité de paix de Campio Formio en 1797. Les Deux-Ponts conservent la seigneurie jusqu'en 1801 date à laquelle Maximilien des Deux-Ponts est fait  roi de Bavière par Napoléon.

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 08:29

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg /                               terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

14.   Grand Baillage d’Haguenau/ Hagenau                                                       terre d’empire de 962 à 1697

En 1164, Frédéric Ier, dit Barberousse, rédige la charte d’Haguenau, qui octroie  à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fait de la ville son lieu de résidence favori. Sous le règne de, Conrad  IV de Hohenstaufen, dernier Hohenstaufen duc de Souabe, et celui du roi des  Romains Guillaume de Hollande, Haguenau est  faite en 1262, ville libre d’empire (Freie Reichsstadt).

En 1273, à l’avènement de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, Haguenau devient le chef-lieu administratif des biens impériaux en Alsace. La ville est alors occupée par un grand-bailli qui réside au château. C'est la naissance du Grand-Bailliage d'Alsace ou Grand-Bailliage d’ Haguenau. Comme le grand-bailli y réside, Haguenau prend aussi en 1354 la tête de la Décapole, ligue de dix villes libres impériales alsaciennes. Le Grand Bailliage comprend alors  la forêt d’Haguenau avec ses monastères et les villages impériaux. Ces derniers sont au nombre de cinquante environ dont  Forstheim, Hegeney, Offenheim, Kriegsheim, Ohlungen, Wingersheim, Berstheim et Batzendorf[]. La prise de possession effective par la couronne de France n’a lieu qu'en 1672.  L’incorporation est reconnue tacitement par la paix de Nimègue (1678) et expressément par la paix de Ryswyk (1697).                                                                                                      

15. Décapole / Gemeine Richstette  (Union de dix Villes Libres Impériales)

 (Haguenau, Turckheim, Seltz,  Weissenburg/Wissembourg, Schlettstadt/Sélestat, Mülhausen/Mulhouse, Colmar, Kaysersberg, Münster, Rosheim, Oberehnheim/Obernai),                                              terres d’empire de 962 à 1697

L’empereur Fréderic II de Hohenstauffen  crée en Alsace  en plus de Strasburg/Strasbourg en 1205, une série de villes libres impériales qu’il place sous sa protection directe : Schlettstadt/Sélestat en 1217, Colmar/Kolmar en 1226, Munster/Münster en 1235,Oberehnheim/Obernai en 1242.

Mülhausen/Mulhouse obtient ce statut en 1251, Haguenau en 1262, Rosheim en 1303,  Weissenburg/Wissembourg en 1306, Turcheim en 1312 et Kaysersberg en 1353. 

Ces villes  se dotent progressivement de représentants élus et fondent à Sélestat en 1342 la Décapole connue sous le nom alsacien de Gemeine Richstette, dans le double but d'assistance réciproque vis-à-vis des tiers et d'arbitrage interne.  Placée sous le patronage du grand bailli d'empire résidant à Haguenau, elle est reconnue, par fondation impériale de 1354, par l’empereur Charles IV de Luxembourg. En 1357, Selz/ Seltz  obtient de l’empereur Charles IV le statut de ville libre impériale et dès l’année suivante en1358  rentre dans la Décapole et ce jusqu’à 1418.

Toutes les villes de la Décapole  bénéficient alors de l’immédiateté impériale ce qui signifie que l’empereur est leur seul seigneur. A chaque changement de régime, les bourgeois obtiennent confirmation, moyennant finances, du seigneur immédiat qu’est l’Empereur, des us, coutumes, franchises de la ville. L’empereur promet en particulier de ne pas engager une ville ou de l’aliéner de la décapole. Elle relève  immédiatement de l’empereur par grand bailli  résidant à Haguenau interposé. Quant au prévôt, il doit être automatiquement recruté parmi les bourgeois de la cité.

En 1511, Landau remplace Mulhouse dans la Décapole.

L’opposition entre les Landgraf de Basse-Alsace  et le peuple amène la création du Landtag de Basse-Alsace institution imitée par les Habsbourg en Haute-Alsace mais avec des pouvoirs limités. En 1528, sous le règne de l’empereur Charles Quint, les deux landtag se réunissent spontanément à Haguenau constituant une sorte d’Etats Généraux d’Alsace.

Le protestantisme connaît un important succès :

Wissembourg/Weissenburg, Munster, Colmar, Landau, Mulhouse/Mülhausen et Strasbourg/Straßburg  se rallient à la Réforme avec nombre de seigneurs alsaciens (surtout au nord).

La fin du XVIème siècle voit toutefois un succès franc de la Contre-Réforme notamment grâce aux Jésuites et à leurs collèges de Molsheim, Sélestat/Schlettstadt et Haguenau/Haguenau.

Le 15 janvier 1552, le roi de France Henri II s’allie aux protestants d’Allemagne contre l’empereur Charles Quint ; le 18 avril, les Strasbourgeois apprennent qu’il prévoit de se présenter devant leur ville. 

Henri II traverse effectivement les Vosges et le 3 mai entre à Saverne /Zabern mais comme Strasbourg manifeste son intention de s’opposer à l’envahisseur, il préfère renoncer à son entreprise.

En 1610, le célèbre homme de guerre Ernst von Mansfeld, suivi de 500 mercenaires, déserte le camp de l’évêque de Strasbourg pour rallier l’Union Evangélique protestante. La guerre dite de 30 ans éclate en 1618 en Bohême entre catholiques et protestants et gagne rapidement tout l’Empire. Elle atteint la vallée du Rhin en 1621. L’Alsace est ravagée en 1621-1622 par les troupes de Mansfeld soutenu et  subventionné par le cardinal de Richelieu. En 1630, le roi de Suède Gustave Adolph débarque en Allemagne avec 16 000 hommes pour soutenir les protestants. Le Strasbourgeois Josias Glaser, qui a réussi à se faire nommer à la fois commissaire royal à la fois du roi de France et du roi de Suède pousse Strasbourg à signer le 7 juin 1632  une alliance  avec la Suède par laquelle la ville livre le pont du Rhin le 31 août. Devant les atrocités suédoises, 4000 paysans du Sundgau se soulèvent et massacrent le chef protestant Hartmann von Erbach ; en représailles les Suédois brulent Lehmen et Botzheim, pendent les paysans au bord des routes.

Le 6 novembre 1632, le roi Gustav Adolph est tué. Le duc de Saxe-Weimar, qui a choisi le camp protestant au début de la guerre de Trente Ans et est devenu général prend la tête de l’armée suédoise et combat donc les armées impériales.

Les 5 et 6 septembre 1634, il est battu à Noerdlingen. Le 1er novembre 1634, deux mois après cette défaite suédoise, Richelieu se fait livrer toutes les places et tous les châteaux tenus par les Suédois en Alsace.

Ecarté par les Suédois à la suite de sa défaite de Noerdlingen, Bernard de Saxe Weimar se met au service de la France, qui est entrée dans la ligue protestante. Le 19 mai 1635, Louis XIII déclare la guerre aux Habsbourg. La guerre fait rage dans toute l’Alsace dont les villes et villages sont la proie  de  mercenaires croates, polonais, albanais suédois, lorrains, français et allemand.  En cette année 1635,  Richelieu est décidé à créer une principauté française à partir du landgraviat de Haute Alsace. Bernard de Saxe Weimar délivre ou prend diverses villes, entre autres Mayence en 1635, seconde les manœuvres de Henri II de Bourbon-Condé en comté de Bourgogne en 1636, conquiert l'Alsace sur les Impériaux, les bat en 1637 à Rheinfeld et s’empare des terres habsbourgeoises du Brisgau et du Sundgau.

En 1648, les Traités de Westphalie mettent fin à la guerre. L’Alsace est une des régions de l’Empire des plus dévastées. La population y a diminué de 50 à 60%. L’empereur Ferdinand  III de Habsbourg la cède entièrement  au roi de France. L’Alsace continue de faire en droit partie de l’empire mais est  annexée de fait par le roi de France  qui  la tient en principe comme vassal de l’empereur mais entend bien y exercer sa pleine souveraineté.

L’intendant Colbert de Croisy en 1657-1658 crée un Conseil souverain d’Alsace avec l’objectif de faire de l’Alsace une province unifiée et française dans les faits. Mais les villes de la Décapole font de la résistance. Elles refusent le serment de fidélité au roi et vont même jusqu’à refuser d’ouvrir leurs portes au duc de Mazarin, neveu du Cardinal et grand bailli d’Alsace.                                   

Ainsi Sélestat/Schlettstadt continue à ne prêter serment qu’à l’empereur tandis qu’en 1666, Colmar frappe encore sa monnaie aux armes impériales et se déclare Freistadt. Cette année-là d’ailleurs, face aux tensions de plus en plus vives, l’ambassadeur de France de Gravel réunit une Commission d’arbitrage qui décide en 1672 que le traité de Munster, l’un des traités de Westphalie, n’accorde non  point la suzeraineté au roi de France mais seulement la protection des villes de la Décapole. Louis XIV furieux de cette décision d’autant plus qu’il vient de déclarer la guerre à la Hollande fait détruire dès novembre 1672 l’important pont de Kehl paralysant le commerce de Strasbourg puis décide de se rendre en Alsace  avec une armée de 6 000 hommes. Cette nouvelle guerre  fournit à Louis XIV l’occasion de régler le compte des opposants nombreux au roi de France. Les troupes impériales rentrent en Alsace, mais le roi de France envahit celle-ci. Les Français occupent et démantèlent Colmar, Turenne massacre la population à Turckheim, incendie Wissembourg/Weissenburg et Haguenau/Hagenau et fait tomber toutes les villes libres impériales, qui perdent de fait leur indépendance.

Les fortifications de Colmar et de Sélestat sont abattues à partir du 20 aout 1673 puis celles d’Oberrehnheim, de Rosheim, de Wissembourg, Landau et Haguenau. Qualifiées désormais de « Villes libres Royales », elles gardent leurs droits particuliers, constitution, magistrat, impôts et tribunaux propres.

L’année suivante les troupes de l’empereur Léopold Ier parviennent  à reprendre quelques villes mais attaquées par Turenne en octobre en Basse-Alsace, puis surprises en janvier 1675 en Haute-Alsace près de Turckheim, elles sont contraintes de se replier de l’autre côté du Rhin laissant Turckheim pillée et ruinée. 

Par la suite, les frontières douanières restent sur les Vosges et l’Alsace continue d’être considérées par le roi comme "province à l’instar de l’étranger effectif".

Après la paix de Nimègue/ Nijmegen de 1679, il n’y a plus de frein aux visions annexionnistes de Louis XIV. Toute la noblesse d’Alsace est contrainte de prêter serment au roi. Puis avec une armée de 35 000 hommes, Louvois et Montclar encerclent par surprise  Strasbourg  en 1681 laquelle n’a d’autre choix que de capituler le 30 septembre 1681.                                                  

Par le traité de Ryswick/ Rijswik de 1697 qui met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, Louis XIV doit rendre le Brisgau aux Habsbourg mais conserve l’Alsace ; la souveraineté française s’exerce sur les quatre-cinquième de l'Alsace (Strasbourg, villes de la Décapole, Basse-Alsace),

C’est alors que Fénelon, archevêque de Cambrai envoie  une lettre courageuse à Louis XIV pour lui reprocher ses crimes :

«  On fit entreprendre à votre majesté la guerre de Hollande. Elle a été la source de toutes les autres. Elle n’a eu pour fondement qu’un motif de gloire et de vengeance, ce qui ne peut jamais rendre une guerre juste ; d’où il s’ensuit que toutes les frontières que vous avez étendues par cette guerre sont injustement acquises dans l’origine. Il est vrai, sire, que les traités subséquents semblent couvrir et réparer cette injustice, puisqu’ils vous ont donné les places conquises ; mais cette guerre injuste n’en est pas moins injuste pour être heureuse.   Les traités signés avec les vaincus ne sont point signés librement.

On signe le couteau sous la gorge; on signe malgré soi pour éviter de plus grandes pertes ; on signe comme on donne sa bourse, quand il faut la donner ou mourir. En pleine paix, vous avez fait la guerre….. Vous avez cherché dans les traités de Westphalie, des termes équivoques pour surprendre Strasburg. Jamais aucun de vos ministres n’avait osé depuis tant d’années alléguer ces termes dans une négociation pour montrer que vous eussiez la moindre prétention sur cette ville… Vous ne connaissez point Dieu, vous ne l’aimez point, vous ne le priez point du cœur et vous ne faites rien pour le connaître… »  

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 08:00

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CH.II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg / Décapole                                                          terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

 

13. Evêchés de Strasbourg /  Bistum Strasburg /Ville libre Impériale de Strasbourg / Frei  und reichstadt Strasburg  

L’Alsace et les Alsaciens apparaissent dans les sources dès le VIIème siècle et l’Alsace est placée sous l’autorité des ducs. Elle a une définition géographique claire avec le Rhin et les Vosges d’ une part, les forêts du nord et du sud d’ autre part alors que la Loraine, issue du partage de l’empire carolingien, n’a aucune définition géographique, et correspond à l’ancienne province ecclésiastique de Trèves. Entre les deux régions existe une double frontière, celle des diocèses et celle des langues. En 754, le duché d’Alsace passe sous domination franque. La nouvelle dynastie, sous l’impulsion de son illustre empereur Charlemagne (768-814) inaugure une ère de paix et de prospérité dont profite l’Alsace, partagée en deux « Pagi », le Nordgau et le Sundgau, le Landgraben faisant frontière. Les deux évêchés sont reconstitués, sans doute déjà sous Pépin le Bref : l’évêché de Bâle, suffragant de l’archevêché de Besançon, étend sa juridiction non seulement sur la Suisse du Nord-ouest, mais sur tout le Haut Rhin et sur l’actuel Territoire de Belfort. Celui de Strasbourg, dépendant de l’archevêché de Mayence, comprend la Basse Alsace moins la région de Wissembourg-Lauterbourg, intégrée au diocèse de Spire, mais déborde sur une partie de la rive droite du Rhin, l’Ortenau.Les carolingiens ont la volonté de centraliser fortement leur royaume. Pour ce faire, ils "divisent pour régner" : le duché d’Alsace est supprimé mais les deux comtés : Nordgau et Sundgau subsistent.

Au IXe siècle, le diocèse de Strabourg/Strasburg comme celui de Spire/Speyer relève de l’archevêché de Mayence / Erzbistum Mainz ; il se compose du Nordgau actuel (à l’exception de la région de Wissembourg-Lauterbourg et du district de Marmoutier-Neuwiller), de l’Ortenau sur la rive droite du Rhin et dans le Haut-Rhin, des districts de Rouffach, Soultz et Lautenbach. L’évêque de Strasbourg est alors suffragant de l’archevêque de Mayence.

En 843, Louis le Germanique et Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, se liguent contre leur frère Lothaire et scellent leur alliance à Straßburg/Strasbourg dans un document connu sous le nom de "serment de Strasbourg". Par le traité de Verdun de 843, Charles le Chauve reçoit le royaume de Francie Occidentale (future France), Louis le Germanique celui de Francie Orientale (future Germanie) et l’ainé Lothaire celui de Francie Médiane. l’Alsace (les deux comtés) est attribuée à cette Francie médiane de l’empereur Lothaire mais dès 870, au traité de Meerssen, Louis le Germanique reçoit tous les territoires de langue germanique, de la Lotharingie ; ainsi l’Alsace est intégrée au royaume de Francie Orientale . Le duché de Souabe est créé en 917 et dès 925, le roi de Francie Orientale Henri l’Oiseleur y incorpore le Nordgau et le Sungau. Il est alors constitué des Gau suivants : .Hegau /Linzgau /Argengau /Alpengau /Keltenstein /Illargau / Eritgau / Folchotsbaar / Rammgau / Duria /Augstgau / Ortenau / Bertoldsbaar / Neckargau / Swiggerstal / Filsgau / Trachgau/ Alb / Ries / Breisgau /Alpgau / Augstgau / Thurgau / Zürichgau /Argau .Rheingau: Bregenz et la vallée du Rhin dans l'actuelle Vorarlberg .

Au partage de Verdun de 843 entre les 3 petit-fils de Charlemagne, Charles dit le Chauve, reçoit le royaume de Francie Occidentale (future France)  

Au IXe siècle, le diocèse de Strabourg/Strasburg  comme celui de Spire/Speyer relève de l’archevêché de Mayence / Erzbistum Mainz ; il se compose du Nordgau actuel  (à l’exception de la région de Wissembourg-Lauterbourg et du district de Marmoutier-Neuwiller), de l’Ortenau sur la rive droite du Rhin et dans le Haut-Rhin, des districts de Rouffach, Soultz et Lautenbach. L’évêque de Strasbourg est alors suffragant de l’archevêque de Mayence.

.Othon Ier (912-973)duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973

Fils du roi de Francie Orientale Henri Ier dit l’Oiseleur, il restaure l’Empire disparu depuis 924 avec la mort du dernier des carolingiens. C’est lui qui va crée l’Eglise d’Empire ou Reichkirche dans laquelle les archevêques, évêques ou abbés ou abbesses à la tête d’abbayes importantes disposent non seulement du pouvoir spirituel sur leur territoire mais du pouvoir temporel (comtal) dont ils sont investis par l’empereur sur tout ou partie de celui-ci. Et ce dans l’idée qu’ils ne pourront en principe pas le transmettre à un descendant.

Au IXème siècle, le diocèse de Strabourg/Strasburg comme celui de Spire/Speyer relève de l’archevêché de Mayence/ Erzbistum Mainz dont le prince-archevêque est l'un des trois Electeurs religieux de l'empereur; il se compose du Nordgau actuel (à l’exception de la région de Wissembourg-Lauterbourg et du district de Marmoutier-Neuwiller), de l’Ortenau sur la rive droite du Rhin et dans le Haut-Rhin, des districts de Rouffach, Soultz et Lautenbach.

 

Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, empereur romain germanique en 973 à 983

Fils d’Othon Ier

En 982, à Salerne, l'empereur Othon II octroye les prérogatives suivantes au bénéfice des comtes-évêques de Strasbourg qui ne sont pas vassaux des comtes du Nordgau dont le territoire entoure Strabourg et reléve du pouvoir spirtuel de son évêque lequel exerce son pouvoir comtal sur la ville.

.Article 88: «Les négociants de la ville fourniront 24 messagers à cheval pour faire les courses du comte-évêque. Les bourgeois seront tenus d'héberger et de nourrir à leurs frais les destriers de la cavalerie épiscopale et les chevaux de l'empereur et de sa suite, toutes les fois que le monarque passe à Strasbourg. Tous les bourgeois devront cinq jours de corvée à l'évêque.»

.Article 102: «Les pelletiers seront chargés de confectionner et de réparer les fourrures dont le seigneur-évêque a besoin, à charge au maître de cette corporation de faire les achats de peaux sur les marchés de Mayence et de Cologne. Lorsque l'évêque entre en campagne, chaque maréchal-ferrant devra lui livrer gratuitement 4 fers à cheval avec les clous nécessaires ainsi que 300 flèches d'archers et leur corporation sera tenue d'exécuter sans rémunération tous les travaux de ferronnerie dans le château épiscopal.»

.Articles 108 et 109 : «Obligation sera faite aux cordonniers de fabriquer gratuitement des étuis en cuir noir et aux gantiers des étuis en peau blanche pour le transport de l'argenterie lorsque l'évêque se rend à la Cour impériale. Les selliers fourniront à cette occasion 2 selles de bât et 4 quand l'évêque part en guerre.»

.Article 111: «Les armuriers devront polir les casques, les cuirasses et fourbir les armes de guerre et de chasse à l'usage du comte-évêque et de ses hauts fonctionnaires. Les fabricants de gobelets seront appelés à livrer à leurs frais tous les objets de vaisselle des châteaux épiscopaux et des cantines de guerre.»

Article 113: «Les tonneliers de la ville seront tenus de fabriquer gratuitement à l'évêque (ainsi qu'à l'empereur et à l'impératrice de passage) les tonneaux, cuves, vannes de bains, etc... qu'on exigera d'eux. Les marchands de vin et les gourmets auront à charge l'entretien des celliers et des greniers épiscopaux.»

Article 115: «Chaque lundi de la semaine les charpentiers seront requis d'office pour les travaux de constructions épiscopales. Lors d'une visite de l'empereur, toutes les réquisitions d'objets, de denrées, et de prestations de services seront imposées de droit à tous les ressortissants de la classe laborieuse.».

 

.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale de 983 à 1002, empereur romain germanique de 996 à 1002

 

.Hermann II ( ?- 1003) duc de Souabe de 997 à 1003, duc d’Alsace

Il est le fils de Conrad Ier et de Richlinde, fille de l'empereur Otton Ier. En 1002 il est candidat à l’élection impériale; il prend d'assaut Strasbourg dont l'évêque Wizelin, s'est déclaré pour Henri III, duc de Bavière, parce qu'ils étaient tous deux rivaux. Henri sépare l'Alsace de la Souabe afin de prendre le contrôle du duché. Il se marie avec Gerberge de Bourgogne, fille du roi Conrad III de Bourgogne, avec laquelle il a une fille nommée Gisèle qui se marie par la suite avec l'empereur Conrad II. A l’époque de son règne, les Habsbourg, commencent à se signaler, principalement avec l’accession au siège épiscopal de Strasbourg vers l’an 1000 de Werner de Habsbourg.

 

.Werner Ier d’Altenbourg ou de Habsbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1002 à 1028

Pour les services qu’il a rendus à l’empereur Othon III, celui-ci le fait prince-évêque.

A la mort d’Othon, Il collabore  à la nomination d’Henri de Saxe (futur Henri le Saint) contre Hermann, duc de Souabe et d'Alsace. 

 

.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, empereur romain germanique en 1002 à 1024

.Hermann III ( ?-1012) duc de Souabe et duc d’Alsace de 1003 à 1012

Il est le fils du duc Hermann II. En 1012, à la mort d'Hermann III de Souabe, le titre de duc d'Alsace est définitivement supprimé, et l’Alsace est divisée en deux comtés (Nordgau et Sundgau) qui font partie du duché de Souabe.

.Ernest Ier ( ?-1015) duc de Souabe de 1012 à 1015.

Fils cadet de Léopold Ier, margrave d'Autriche. En 1012, l’empereur Henri II, roi des Romains lui donne le duché de Souabe suite au décès sans héritier d’Hermann III. Dans le but de se rendre légitime le nouveau dirigeant se marie à Gisèle, la sœur ainée d’Hermann. Ernest et Gisèle ont deux enfants, Ernest II et Hermann IV.

.Ernest II (1010/1013 -1030) duc de Souabe de 1015 à 1030

Gendre de l’empereur Conrad le Salique.

.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1024 à 1038, empereur romain germanique de 1027 à 1039,  

.Hermann IV ( ?-1038) duc de Souabe de 1030 à 1038

Frère d’Ernest II, second fils d'Ernest Ier et de Gisèle.

En janvier 1037, son beau-père, l'empereur Conrad II le marie à Adélaïde de Suse.

 

.Guillaume Ier de Carinthie, prince-évêque de Strasbourg de 1028 à 1047,

Institué par l’empereur Conard II (son frère Bruno avait été pape de 996 à 999 sous le nom de Grégoire V).

 

.Henri III dit le Noir (1017-1056) duc de Souabe de 1038 à 1045 (Henri Ier)  roi de Francie Orientale (Germanie) de 1038 à 1056, , empereur de 1046 à 1056

.Otton II de Souabe ( ?-1047) comte palatin de Lorraine (1034-1045), puis duc de Souabe de 1045 à 1047

Fils d'Ezzo de Lotharingie et Mathilde, fille de l'empereur Otton II 

.Otton III ( ?-1057) duc de Souabe de 1048 à 1057

Fils d'Henri de Schweinfurt, margrave du Nordgau,Il est l'un des plus puissants princes de la Franconie orientale et investi par l’empereur Henri III.

.Rodolphe de Rheinfelden (vers 1025 -1080), duc de Souabe de 1057 à 1079 et antiroi des Romains de 1077 à 1080 

 

.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, empereur de 1084 à 1105

Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II  décide en 1059   de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va  entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie  un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).

En janvier 1076, un synode d'évêques germanique,  reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII  fait déposer Henri IV  par un autre synode  en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière  se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.

À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire  en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis  par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII  fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.

 

.Frédéric Ier de Staufen (1050-1105) duc de Souabe de 1079 à 1105

Fils de Frédéric de Büren et le premier des Hohenstaufen investi du duché de Souabe.

À la mort du pape  Grégoire VII  en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et  Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.

                                                      

.Werner de Thuringe, prince-évêque de Strasbourg de 1065 à 1079, 

Institué par l’empereur Henri IV. Lors de la diète de Worms, en 1076, il soutient Henri IV qui veut déposer le pape, cette attitude  lui vaut d'être excommunié et d'être contraint à accompagner l’empereur à Canossa. La Querelle des Investitures opposant le Pape à l’Empereur fait rage. Partisans des deux camps s’affrontent aussi en Alsace, où le parti pontifical est représenté par les Dabo-Eguisheim.

.Theobald, prince-évêque de Strasbourg de 1078 à 1082      

Institué par l’empereur Henri IV malgré l’opposition du chapitre de la cathédrale.

.Otton de Hohenstaufen, prince-évêque de Strasbourg de 1082 à 1098,

Nommé par l’empereur Henri IV ; pour plaire à son protecteur, l'empereur, il s'engage dans le schisme en se déclarant pour l'anti-pape Clément III. Après une lutte acharnée contre le comte Hugues d'Eguisheim et Dabo, il finit par se soumettre au pape Urbain II.

 .Henri V (1086-1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, empereur de 1111 à 1125.

Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia  c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine  et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable  Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg .  Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II  refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.

A partir donc du XIIème siècle se développe la pratique de l'investiture laïque.  L'évêché de Strasbourg est la seigneurie la plus puissante de la Basse Alsace ou Nordgau en s'étendant sur une centaine de villes et villages. L'administration en est assurée par des baillis sous la direction d'un vidame épiscopal. Cette seigneurie s'accroît au XIIème siècle par la captation de l'héritage des Eguisheim-Dabo.

.Frédéric II de Souabe dit le Borgne (1090- 1147) duc de Souabe de 1105 à 1147

Fils de Frédéric Ier de Souabe et d'Agnès de Franconie.

En 1120, Frédéric II de Souabe se marie avec Judith, fille du duc Henri IX le Noir de la puissante famille des Welfs. À la mort en 1125 de son oncle l'empereur Henri V, Frédéric devient candidat pour le titre de roi des romains. Bien qu'il bénéficie du soutien de son plus jeune frère Conrad de Souabe et de plusieurs familles, il perd cette élection au profit de Lothaire III de Supplimbourg qui devient empereur. L'Alsace est dévastée lors de cette lutte opposant Lothaire III de Saxe à Frédéric II de Hohenstaufen « Le Borgne »,

 

.Brunon, comte de Lutzelbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1123 à 1126, Chancelier de l’empereur Henri IV

Du nom d’une seigneurie puis comté édifié autour de Lutzelbourg relevant à cette époque de l’évêque de Metz. Chancelier de l’empereur Henri IV,  à la mort de ce dernier, il est chassé de Strasbourg.

.Conrad, prince-évêque de Strasbourg de  1126 à  1131             

Déposé  par le chapitre en 1126 il est rétabli par l’empereur Lothaire II  puis obligé d’abdiquer en 1131.

 

.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, empereur de 1133 à 1137

.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1138 à 1152, empereur de 1138 à 1152

 

.Gérard, prince-évêque de Strasbourg de 1131 à 1142, comte d’Urach

Premier évêque vraiment nommé par le chapitre des chanoines, il institue le premier statut municipal de la ville de Strasbourg ; ce premier statut municipal distingue deux catégories juridiques d'habitants :

  • les membres de la « familia episcopalis », les ministériaux ;
  • les bourgeois (cives ou burgenses). 

Parmi les officiers ministériaux, se trouvent l'avoué nommé avec l'approbation du Conseil de l'évêque, l'écoutète, juge de basse-justice, le burgrave, sorte de surintendant des bâtiments et fortifications, le tonloyer qui perçoit les taxes, le maître de la monnaie qui régit l'atelier de Strasbourg où se frappent deniers et oboles d'argent.

Gérard soutient l’empereur Lothaire II contre le duc  de Souabe (le duché de Souabe  comprend alors l’Alsace) ; en 1138, il rallie le camp de Conrad III de Hohenstaufen.

.Burchard, prince-évêque de Strasbourg  de 1142 à 1162

Élu par le chapitre

..Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190)  roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1169, empereur de 1155 à 1190

 

.Rodolphe de Habsbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1163 à 1179,

Élu par le chapitre en 1163 avec le soutien de l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse.

.Henri Ier de Hasenbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1180 à 1190,

Particulièrement fidèle à l’empereur Frédéric Ier Barberousse ; il l’assiste au lancement, dans la cathédrale de Strasbourg de la troisième croisade.

 

.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1197,

 

.Conrad II, comte de Hunebourg, prince-évêque de Strasbourg de 1190 à 1202.

Les sires de Hunebourg possédent le château de Hunebourg  construit vers 1120 par Volmar de Metz-Lunéville  situé à l’ouest de Neuwiller-lès-Saverne.  Les comtes de Hunebourg, probablement issus des comtes de Dabo-Metz, sont cités au début du XIIe dans des documents qui signalent l'existence du château et des deux premiers comtes Theoderic et Folmar. Ils sont des avoués des abbayes de Neuwiller et de Honau.

Othon, frère de l’empereur Henri VI, devenu comte de Bourgogne puis comte palatin, agit brutalement contre la puissance des féodaux. Allié à son frère Philippe, il fait tuer en 1195 le comte Anselme de Montbéliard et deux ans plus tard le comte Ulric de Ferrette. En 1196 il se porte devant le château de Hunebourg  pour l’assiégier. Il est défendu par Eberhard de Hunebourg avoué de l’abbaye de Neuwiller. 

Au cours du combat Eberhard est tué et la forteresse détruite (Le frère d’Eberhard Othon meurt aussi en 1196, peut-être pendant le même assaut). Les frères Henri et Louis, petits-neveux des Hunebourg récupèrent alors une partie de l’héritage. Ils se font appelés de Hunebourg. Henri, l’aîné hérite de la charge d’avoué de l’abbaye de Neuwiller qu’il passe à son frère Louis puis à son fils Anselme.                                          

En 1197,à la mort d’Henri VI de Hohenstaufen, fils de Frédéric Ier de Hohenstaufen,  Conrad de Hunebourg, évêque de Strasbourg et seul survivant des quatre frères  de Hunebourg prend  le parti du pape Innocent III qui soutient la candidature à l’élection impériale d’Otto de Brunswick contre celle du frère de Frédéric Ier de Hohenstaufen, Philippe de Hohenstaufen ; il entre en conflit avec les bourgeois de Strasbourg qui  ont toujours soutenu les Hohenstaufen puis avec le duc de Souabe ; il s’allie alors avec Albert II de Dabo, comte de Metz, et adversaire du parti impérial par tradition familiale. Or Hunebourg est fief impérial. Ils choisissent pour sceller leur alliance de construire un château en territoire libre dont ils pourraient être les suzerains. C’est le château de Lichtenberg dont Albert de Dabo prend le nom.

.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1198 à 1208,

En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. En 1198, Conrad assiste au sacre d’Otton de Brunswick qui divise l’empire.

Philippe de Souabe dévaste alors l’Alsace, met le feu au château de Haldenburg (Mundolsheim), appartenant à l’évêque de Strasbourg, ravage la Robertsau et assiège Strasbourg en 1198, obligeant l'évêque à capituler. Disposant du soutien du roi de France Philippe Auguste, il réussit à se concilier le pape et est couronné empereur en 1198.

Et dès 1201, en remerciement de leur fidélité, les bourgeois de Strasbourg qui ont toujours eu le soutien des empereurs Hohenstaufen obtiennent d’être administrés par un conseil municipal.

Quatre ans plus tard, en 1205, Philippe de Hohenstaufen accorde à la ville de Strasbourg l’immédiateté impérialeA compter de cette date la ville devient Ville impériale dépendant directement de l’empereur et plus de son évêque.

Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208. 

.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.

 

.Henri II, comte de Veringen, prince-évêque Strasbourg de 1202 à 1223.

Issu de la maison souabe de Veringen, En 1209, Il accompagne  l’empereur Otton IV à Rome pour son couronnement ; puis il adhère au parti de Frédéric II de Hohenstaufen. 

.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1208 à 1220 puis de 1235 à 1250, empereur de 1220 à 1250

Henri VII de Souabe (1122-1142), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1220 à 1235,

Au XIIIe siècle, les évêques de Strasbourg ont considérablement accrue leur seigneurie temporelle. Leur territoire est dispersée dans l'Alsace avec les châteaux du Bernstein. De Guirbaden et du Haut-Barr ainsi que les domaines autour d'Ettenheim et d’Oberkirch dans l’Ortenau, situés entre le Rhin et la Forêt-Noire

.Berthold, duc de Teck, prince-évêque de  Strasbourg de 1223 à 1244.

Teck est un château situé dans le Wurtemberg.

Gertrude d’Eguisheim-Dabo meurt en 1225 sans descendance au château de Herrenstein. Berthold de Teck revendique aussitôt l'héritage, déclenchant une longue guerre de succession entre les prétendants à l'héritage, parmi lesquels les comtes de Ferrette. Le conflit va durer 15 ans : l’évêque Berthold de Teck se fait céder le Guibarden par Simon de Linange, rachète également les parts du Haut-Eguisheim aux margraves de Bade et en 1228 bat le comte Frédéric II de Ferrette à Blodelsheim avec l’aide d’Albert de Habsbourg, son bailli. Et en 1232, Henri de Weerde, landgrave de Basse-Alsace donne son landgraviat à l’évêché.

.Henri III de Stahleck, prince-évêque de Strasbourg de 1245 à 1260, procurateur impérial de 1255 à 1258 

Le château de Stahleck est mentionné pour la première fois en 1135 comme fief des princes-électeurs de Cologne. En 1142 Hermann von Stahleck devient comte de Palatinat et prince-électeur. En 1214 le château Stahleck est transmis par mariage aux Wittelsbach.

De 1246 à 1250,  il entreprend avec d’autres une  guerre contre les Hohenstaufen  qui aboutit à la  destruction des châteaux impériaux d’Alsace.       

 

.Conrad IV (1228-1254) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1237 à 1254 ,roi de Sicile de 1250 à 1254 

En 1251, le comte Ulrich II de Ferrette finit par renoncer définitivement à la succession des Dabo-Eguisheim et se résigne à rendre  hommage à l’évêque Henri III de Stahleck pour les chateaux d’Eguisheim, Thann, Hohnack et Wineck-Katzenthal.

.Grand Interrègne de 1256 à 1273

.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)

.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272

.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)

 

 

 .Gauthier de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1260 à 1263, procurateur impérial de 1260 à 1261

Issu des seigneurs  de Geroldseck qui sont au XIIe siècle  avoués de l'abbaye de Marmoutier en Alsace. Jeune et ambitieux, il entend mettre à raison non seulement les bourgeois de Strasbourg, mais aussi ceux de Colmar et de Mulhouse, et rétablir ainsi une autorité absolue contre l’avis de son oncle, lui aussi membre du chapitre, Henri de Geroldseck, qui recommande la sagesse et préconise l’entente avec les bourgeois. 

Sitôt installé sur le trône épiscopal, Gauthier lance, en allemand, un manifeste de griefs à l'égard des bourgeois, véritable déclaration de guerre : il veut rétablir dans toute leur rigueur ses droits temporels de comte-burgrave de Strasbourg. Pour ce faire, il menace d’user de tous les moyens de contrainte que lui confère son autorité épiscopale, au premier rang desquels l’interdit et l’excommunication.

Mulhouse, Colmar et Strasbourg en appellent à Rodolphe de Habsbourg.

Un premier acte d'hostilité survient le lendemain de la Pentecôte 1260, lorsque les Strasbourgeois détruisent la vigie épiscopale du Haldenberg, sur la colline d'Oberhausbergen. Gauthier de Geroldseck riposte en mettant la population de la ville au ban de l'Église, enjoignant aux membres du Grand Chapitre de quitter la cité pour Dachstein, afin de priver ses habitants du secours de la religion.       Les chanoines obtempèrent, à l'exception de deux : Bechtold d'Ochsenstein, un vieillard impotent et Henri de Geroldseck, le cousin savernois de l'évêque qui avait pris parti pour la population. Avec les chanoines du Chapitre, 60 nobles, commensaux de l'évêque désertent également leurs foyers, emportant avec eux le Trésor municipal. Les bourgeois strasbourgeois s'empressent de piller les maisons abandonnées et de les démolir.

En 1261, Gauthier  fait construire Birkenfels et Kagenfels par Beger et Kagen, ses ministériels, en plein territoire impérial de la ville d’Obernai ; Dicka de Stahleck, frère de l'évêque construit le Spesbourg et Ollwiller près de Soultz est érigé contre Rodolphe de Habsbourg.Replié à Molsheim, Gauthier  mobilise ses alliés. L’évêque de Trèves envoie une armée forte de 1 700 guerriers qui cantonne aux abords de Strasbourg ; l'abbé de Saint-Gall en Suisse, celui de Murbach, le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, ainsi que tous les hommes-lige de l'évêque en Alsace arrivent en renfort dans le camp épiscopal établi à Holzheim. Après avoir investi le château de Lingolsheim, les forces coalisées des nobles ouvrent le siège de la ville en déployant leurs effectifs entre Eckbolsheim et Kœnigshoffen. Débute alors une « drôle de guerre » sans accrochage sérieux, fait de coups de mains et d’escarmouches… ainsi en juillet 1261 les bourgeois strasbourgeois enlèvent à l'évêque de Trèves un lourd convoi chargé d'armes et de munitions et capturent 60 chevaux de leurs poursuivants, laissant trois morts sur le terrain. Cette échauffourée est suivie d'un armistice pour la rentrée des récoltes.

Pendant cette trêve le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, change de camp. Il entre dans la ville et jure une alliance avec les Strasbourgeois, qui le nomment Commandant suprême de la place forte, le 18 septembre 1261.

En diversion, l'évêque Gauthier de Géroldseck porte alors la guerre en Haute-Alsace, attaque Kaysersberg, investit Colmar et Mulhouse et fait détruire les faubourgs de la cité assiégée. En représailles, les Strasbourgeois tombent nuitamment sur les quatre villages épiscopaux de Wolfisheim, Breuschwickersheim, Schaefelsheim (Oberschaeffolsheim) et Achenheim qu’ils incendient.

Quinze soldats de la milice des bourgeois qui s'étaient attardés dans une cave de Wolfisheim pour boire, sont surpris par des cavaliers de l'évêque qui les mettent à mort après leur avoir coupé les mains et les pieds. Après deux années de cette guerre d'usure, sonne l'heure de l'ultime affrontement qui a lieu à Oberhausbergen le 8 mars 1262. Un incident mineur à Mundolsheim tourne à la bataille rangée. Trop confiant dans sa lourde cavalerie, l’évêque charge la milice à pied de la ville sans attendre son infanterie : c’est un désastre : la cavalerie épiscopale est culbutée et près de 70 nobles ne se relèvent pas. L’évêque est obligé de fuir et se retire à Molsheim, abandonnant ses prérogatives sur la cité. Il meurt l’année suivante.

Les milices strasbourgeoises gagnent l’indépendance de la ville et privent l’évêque et ses successeurs de son pouvoir temporel sur la ville qui confirme  dès lors son rang de ville libre impériale, comme Bâle, Cologne, Spire ou Ratisbonne.

.Henri IV de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1263 à 1273
Procurateur impérial

Cousin du précédent,

Il confirme le 21 avril 1263 l'indépendance complète du Conseil  de Strasbourg; les prétentions  de l'évêque de Strasbourg sont déclarées nulles et irrecevables ; désormais Strasbourg est une ville libre et son avenir confié à son seul Conseil. De plus, la gestion de l'œuvre Notre-Dame, chargée de la construction et de l'entretien de la cathédrale est retirée à l'évêque et confiée au grand-chapitre ; l'interdit n'est levé que le 23 juin 1265 mais, dès avant cette date, est éteinte la domination épiscopale sur la cité. 

Cette bataille n’est qu’une étape, car les bourgeois, force économique de la ville, veulent aussi se libérer de la tutelle insupportable de la noblesse strasbourgeoise que la victoire sur l’évêque a grisée.

S’installe à la tête de Strasbourg, le « Patriarcat », terme désignant en fait les citadins les plus riches et les plus influents, dont une bonne partie de nobles qui établit d’excellentes relations avec le « pouvoir central » c'est-à-dire l’empereur. Lorsque le 30 septembre 1273 le comte Rodolphe de Habsbourg est élu roi d'Allemagne, Strasbourg est en liesse : la ville accueille le souverain dans un déploiement le luxe inégalé.

.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie) , roi des Romains (empereur) de 1273 à 1291

.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298

 

.Conrad III de Lichtenberg, prince-évêque  de 1273 à 1299 

Membre de la famille de Lichtenberg du nom de la seigneurie éponyme dont Albert II de Dabo-Moha a pris le nom.

En 1274, l’empereur Rodolphe de Habsbourg revient deux fois à Strasbourg, confirme tous les privilèges de la ville et les renouvelle dans une charte donnée à Haguenau le 8 décembre 1275 ; il y repasse avant de mourir. Strasbourg place sa statue équestre sur la façade de la nouvelle cathédrale à côté de celles de Clovis et de Dagobert.

En 1292, l’évêque Conrad III entre en guerre contre son  nouvel empereur Adolphe de Nassau ; il est tué lors du siège de Fribourg en Brisgau.

   

.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308

                                                 

.Frédéric Ier de Lichtenberg, prince-évêque de 1299 à 1305

De la même famille que le précèdent.

.Jean Ier de Dirpheim, seigneur de Molsheim, évêque d’Eischstett, prince-évêque de Strasbourg de 1306 à 1328, chancelier d’Albert de Habsbourg

Il est chancelier d’Albert de Habsbourg.

 

.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , empereur de 1311 à 1313

.Frédéric de Habsbourg dit le Beau (1289-1330) anti-roi de Francie Orientale(Germanie) de 1314 à 1322.

.Louis IV de Bavière (1282-1347) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1314 à 1347, ,empereur de 1328 à 1347

 

.Berthold II, Comte de Buchneck, évêque de Spire, prince évêque de Strasbourg de 1328 à 1353, Commandeur de l’ordre des chevaliers teutoniques pour le baillage de Souabe-Alsace-Bourgogne.

En 1328, l'empereur Louis de Bavière confirme les anciens privilèges et le nouveau statut de la ville : Strasbourg ne dépend que du pouvoir de l'Empereur. 

Le 11 décembre 1328, l’évêque Berthold II  fait son entrée dans la ville, avec six cents chevaliers teutoniques. En vue de rétablir la discipline ecclésiastique, il combat énergiquement l’esprit du monde, dans le clergé. Il convoque un synode diocésain, et décrète que tous les clercs bénéficiaires doivent se faire ordonner, avant d’exercer leur ministère. Cette mesure lui vaut l’opposition farouche du Grand-Chapitre, dont un de ses membres, Conrad de Kirkel, qui le fait enlever. Berthold est ainsi emprisonné durant seize semaines, d’abord au château de Waldeck, proche de Sarreguemines, possession des seigneurs de Kirkel-Saarwerden, puis dans celui de Kirkel, proche de Deux-Ponts, dans le Palatinat. Il n’est libéré que contre rançon. Il soutient le pape Jean XXII contre l’empereur Louis de Bavière contre lequel il entre en guerre en 1334. Le pape doit intervenir pour casser la capitulation que le Grand Chapitre lui a imposée. L’évêque Berthold meurt  à Molsheim, le 24 novembre 1353, peu après avoir reçu la visite de l’empereur Charles IV de Luxembourg.                                                     

 

 

.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378, empereur de 1355 à 1378

 

.Jean II de Lichtenberg, prince-évêque de Strasbourg de 1353 à 1365, landgraf de Nordgau en 1365.

Membre de la famille de Lichtenberg dont Albert II de Dabo-Moha a pris le nom ; secrétaire de l’empereur Charles IV de Luxembourg.

En 1358, l'empereur Charles IV qualifie Strasbourg de « freie Stadt », mettant en relief sa situation exceptionnelle par rapport aux villes alsaciennes de la Décapole ; elle est proche, par ses franchises, de Cologne, de Mayence ou de Spire.

En 1365, Louis Ier  d’Oltingen, comte de Nordgau vend le Landgraviat de Basse Alsace (Nordgau) à l'évêché de Strasbourg. En 1365 donc  le prince-évêque Jean II devient landgraf du  Nordgau et acquiert le château de Haut-Koenigsbourg.    A partir de cette date les Evêques de Strasbourg portent le titre de comte de Nordgau

.Jean III, duc de Luxembourg, prince-évêque de Strasbourg et  landgraf du Nordgau de 1366 à 1371.

Cousin de l’empereur Wenceslas de  Luxembourg, il devient prince-électeur comme prince-évêque de Mayence.

.Lambert de Buren, évêque de Spire puis prince-évêque de Strasbourg et landgraf du Nordgau de 1371 à 1375.

Chancelier de l’empereur Charles IV de Luxembourg ; en 1375, il devient évêque de Bamberg. Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est proclamée ville libre impériale par  l’empereur Charles IV

..Venceslas de Luxembourg (1361-1419) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1376 à 1400, empereur de 1378 à 1400,

 

.Frédéric II  de Blankenheim, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1375 à 1393 

De la famille des seigneurs de Blankenheim en Rhénanie-Palatinat.

Il entre en guerre contre le doyen du chapitre cathédral de Bâle et devient administrateur de l’évêché de Bâle. De 1392 à 1293, il entre en guerre contre la ville de Strasbourg ; il est  nommé archevêque d’Utrecht en 1393.

.Louis Ier, comte de Thierstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf du Nordgau  en 1393 

Au début du Moyen-Age, les Thierstein sont une puissante famille apparentée aux comtes de Habsbourg. Le château de Neu Thierstein  date  probablement du 12ème siècle.

En 1309, la famille se divise en deux branches : les Pfeffingen et les Farnsburg.

Louis meurt l’année de sa nomination.                                                      

.Burchard II, comte de Petite-Pierre/Lutzelstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1393 à 1394 ;

Son élection n’est pas confirmée par le pape ; en 1394, pour le prix de sa renonciation au siège épiscopal, il

 .Robert Ier de Bavière, (1352-1410) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1400 à 1410 

.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1410 à 1437 , empereur de 1433 à 1437

fonde la seigneurie de Chateaunois-Frankenbourg au détriment du domaine épiscopal.   

                                                  

.Guillaume II de Diest, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1394 à 1439. 

Il entre en guerre avec son clergé puis avec ses vassaux épiscopaux et la ville de Strasbourg. En 1414, les bourgeois de Strasbourg se libèrent  du pouvoir de leur évêque qui s’en va résider à Saverne.    

.Conrad IV de Busnang, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1439 à 1440.   

            

.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1493, empereur de 1452 à 1493                                         

.Robert de Simmern, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1440 à 1478.
Apparenté aux comtes palatins, il doit soutenir  d’abord  la guerre contre les armagnacs  « die armen Gecken » (pauvres gueux) ou «  Schender » (écorcheurs)  commandés par le dauphin, le futur roi de France Louis XI qui envahissent l’Alsace de 1434 à 1444 puis contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire.       

.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, empereur de 1505 à 1519

                                            

.Albert de Deux-Ponts-Veldenz, comte palatin, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau  de  1478   à 1506

Il doit affronter la révolte des paysans du Bundschuh.

 

. Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500-1558) roi de Francie Orientale (Germanie), de 1519 à 1556, empereur de 1519 à 1558

 

.Guillaume III de Honstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1506 à 1541

Il règne sous le règne des empereurs Maximilien de Habsbourg et de son fils Charles Quint.

L’arrivée du protestantisme sous le règne de l’empereur Charles Quint ainsi que de lourdes taxes sur les produits agricoles mettent le monde rural en effervescence.

Le lundi de Pâques 1525 se produit un soulèvement général d’environ 40000 paysans menés par Erasme Gerber. Les villes et monastères sont attaqués et tombent un à un. Prétextant la défense de son titre de co-seigneur de l’abbaye de Marmoutier/Maursmünster, le duc Antoine de Lorraine envahit l’Alsace et massacre 18000 paysans à Saverne/Zabern et Lupstein et 5000 à Scherviller.

 

 .Ferdinand Ier de Habsbourg ( 1503-1564), roi de Germanie de 1531 à 1564, empereur de 1556 à 1564.  

 

.Erasme de Limbourg, prince-évêque de  Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1541 à 1568 ;

Il règne  également sous le règne de l’empereur Charles Quint de Habsbourg.  

   

.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576), roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains  le 30 novembre 1562., empereur de 1564 à 1576

.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612), roi de Germanie de 1576 à 1612,empereur de 1576  à 1612,

 

                                                                                                  

.Jean IV de Manderscheid-Blankenheim, prince-évêque Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1569 à 1592 ;

Il règne sous le règne de l’empereur Ferdinand de Habsbourg.

Après la mort de Ferdinand Ier en 1564, la branche autrichienne des Habsbourg se divise en plusieurs branches, l'aînée conservant la couronne impériale, la cadette recevant les Pays antérieurs et le Tyrol. Ferdinand II (mort en 1595), son neveu Maximilien III (mort en 1618) ne résident pas en Alsace.                                               

.Jean-Georges, margrave de Brandebourg, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1592 à 1604

Il est élu par les chanoines protestants.

.Charles de Lorraine (1567-1607), évêque de Metz en 1578, cardinal en 1589, prince-évêque de Strasbourg  et landgraf de Nordgau de 1604 à 1607 

Fils cadet de Charles III, duc de Lorraine et de Claude de France. Il est élu en 1604par les chanoines catholiques alors que le siège épiscopal est occupé par Jean-Georges de Brandebourg, un prince protestant, l’administrateur protestant du diocèse contre lequel il doit entrer en guerre.

 .Matthias Ier de Habsbourg (1557-1619),  roi de Germanie de 1612 à 1619,empereur de 1612 à 1619

.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637), roi de Germanie de 1619 à 1637, ,empereur de 1619 à 1637.

 

.Léopold V de Habsbourg (1586-1632), administrateur laïc  et landgraf de Nordgau de 1607  à 1626

Frère puîné de l'empereur Ferdinand II.

En 1626, il renonce à ses dignités ecclésiastiques et se marie avec Claudia de Médicis.

 

.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), roi de Germanie de 1637 à 1657 empereur de 1637 à 1657

 

.Léopold-Guillaume II de Habsbourg (1614 - 1662)  gouverneur général des Pays-Bas espagnols, Grand-Maître des Chevaliers teutoniques, évêque de Halberstadt, de Magdebourg, d'Olmütz, Passau, Breslau  et de Strasbourg de 1626 à 1662

Dernier fils de Ferdinand II de Habsbourg et de Marie-Anne de Bavière, frère cadet  de l’empereur Ferdinand III ; donc neveu du précédent. 

En 1632,  l’Alsace est à nouveau ravagée par  les Suédois du roi Gustave Adolphe puis les armées du duc de Lorraine et celles du roi de France, entretenant le conflit afin de profiter de l’anarchie générale pour s’imposer. On assiste alors à la conquête méthodique des pays habsbourgeois, conquête qui culmine en décembre 1638 par la chute de Brisach et du Landskron devant les troupes de Bernard de Saxe-Weimar que Louis XIII reconnait comme Landgrave d’Alsace mais il meurt peu après. Léopold-Guillaume  passe la plus grande partie de sa vie à faire la guerre notamment contre la France. En 1640, il réussit à chasser les Suédois de Bohême mais ils le battent à Breitenfeld en 1642. En 1645 il défait à la bataille de Brigittenau une avant-garde de Suédois, de sorte que ceux-ci renoncent à attaquer Vienne. En tant que gouverneur général des Pays-Bas espagnols, il conclut, par le Traité de Münster (1648), une paix avec les Provinces-Unies et combat aussi la France.

 

.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705), roi de Germanie de 1657 à1705, ,empereur de 1658 à 1705 

 

.François-Egon de Furstenberg (1626-1682) évêque de Metz puis évêque de Strasbourg de 1663 à 1682.

Fils du comte Egon von Fürstenberg-Heilingenberg, général de l'armée impériale qui  participe notamment en 1629 à la guerre de Succession de Mantoue.

En 1681, avec une armée de 30 000 hommes, Louvois et Montclar encerclent par surprise Strasbourg laquelle n’a d’autre choix que de capituler le 30 septembre 1681.                                                                                                                           

.Guillaume-Egon de Furstenberg (1629-1704), évêque de Metz puis  évêque de Strasbourg de  1682  à 1704

Frère du précédent.

En 1672, lui et son frère François obtiennent la signature d'un traité d'alliance entre la France et le prince-archevêque de Cologne en vue de la guerre de Hollande.                                                         

Enlevé au monastère Saint-Pantaléon de Cologne le 14 février 1674, il est emprisonné à Vienne par l'empereur Léopold Ier. Une intervention du nonce apostolique empêche son exécution. Il est libéré en mai 1679, après la signature du traité de Nimègue. Le 8 juin 1682 il est nommé évêque de Strasbourg, puis confirmé dans ses fonctions par le pape le 11 janvier 1683.   

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