L’Alsace et les Alsaciens apparaissent dans les sources dès le VIIème siècle et l’Alsace est placée sous l’autorité des ducs. Elle a une définition géographique claire avec le Rhin et les Vosges d’ une part, les forêts du nord et du sud d’ autre part alors que la Loraine, issue du partage de l’empire carolingien, n’a aucune définition géographique, et correspond à l’ancienne province ecclésiastique de Trèves. Entre les deux régions existe une double frontière, celle des diocèses et celle des langues. En 754, le duché d’Alsace passe sous domination franque. La nouvelle dynastie, sous l’impulsion de son illustre empereur Charlemagne (768-814) inaugure une ère de paix et de prospérité dont profite l’Alsace, partagée en deux « Pagi », le Nordgau et le Sundgau, le Landgraben faisant frontière. Les deux évêchés sont reconstitués, sans doute déjà sous Pépin le Bref : l’évêché de Bâle, suffragant de l’archevêché de Besançon, étend sa juridiction non seulement sur la Suisse du Nord-ouest, mais sur tout le Haut Rhin et sur l’actuel Territoire de Belfort. Celui de Strasbourg, dépendant de l’archevêché de Mayence, comprend la Basse Alsace moins la région de Wissembourg-Lauterbourg, intégrée au diocèse de Spire, mais déborde sur une partie de la rive droite du Rhin, l’Ortenau.Les carolingiens ont la volonté de centraliser fortement leur royaume. Pour ce faire, ils "divisent pour régner" : le duché d’Alsace est supprimé mais les deux comtés : Nordgau et Sundgau subsistent.
Au IXe siècle, le diocèse de Strabourg/Strasburg comme celui de Spire/Speyer relève de l’archevêché de Mayence / Erzbistum Mainz ; il se compose du Nordgau actuel (à l’exception de la région de Wissembourg-Lauterbourg et du district de Marmoutier-Neuwiller), de l’Ortenau sur la rive droite du Rhin et dans le Haut-Rhin, des districts de Rouffach, Soultz et Lautenbach. L’évêque de Strasbourg est alors suffragant de l’archevêque de Mayence.
En 843, Louis le Germanique et Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, se liguent contre leur frère Lothaire et scellent leur alliance à Straßburg/Strasbourg dans un document connu sous le nom de "serment de Strasbourg". Par le traité de Verdun de 843, l’Alsace (les deux comtés) est attribuée à la Francie médiane de l’empereur Lothaire mais dès 870, au traité de Meerssen, Louis le Germanique reçoit tous les territoires de langue germanique, de la Lotharingie ; ainsi l’Alsace est intégrée au royaume de Francie Orientale ou Germanie. Le duché de Souabe est créé en 917 et dès 925, Henri l’Oiseleur y incorpore le Nordgau et le Sungau. Il est alors constitué des Gau suivants : .Hegau /Linzgau /Argengau /Alpengau /Keltenstein /Illargau / Eritgau / Folchotsbaar / Rammgau / Duria /Augstgau / Ortenau / Bertoldsbaar / Neckargau / Swiggerstal / Filsgau / Trachgau/ Alb / Ries / Breisgau /Alpgau / Augstgau / Thurgau / Zürichgau /Argau .Rheingau: Bregenz et la vallée du Rhin dans l'actuelle Vorarlberg .
.Burchard Ier (vers 855-911) duc de Souabe de 909 à 911
.Erchangar (830-915) duc de Souabe de 911 à 915
.Conrad Ier (vers 881-vers 918) duc de Franconie, roi de Francie Orientale (Germanie de 911 à 918
.Burchard II (883 ou 884-926) duc de Souabe de 917 à 926
Fils de Burchard 1er ;
En 922, Burchard marie sa fille Berthe au roi Rodolphe II de Bourgogne. En 925, Henri l'Oiseleur rattache de duché d'Alsace à celui de Souabe. Le destin de l'Alsace est désormais lié à celui des ducs de Souabe.
.Henri Ier de Saxe dit l'Oiseleur (876-936) duc de Saxe , roi de Francie Orientale (Germanie) de 919 à 936
.Hugues Ier d’Eguisheim, comte du Nordgau de 920 à 940, de l'Ortenau et de l'Aargau à partir de 910. Il se qualifie également comte de Hohenbourg.
Fils d'Eberhard III de Nordgau. Il augmente ses états des comtés d'Eguisheim, de Hohenberg et de Ferrette. Il épouse Hildegarde de Ferrette dont il a :
-Eberhard IV de Nordgau.
-Hugues comte d'Eguisheim.
-Alix qui épouse Régnier III, comte de Hainault.
-Gontram le Riche, souche de la maison d'Habsbourg.
.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973
Fils du roi de Francie Orientale Henri Ier dit l'Oiseleur.
.Hermann Ier (-949) duc de Souabe et d’Alsace de 926 à 949
Fils de Gebhard de Lotharingie et un cousin du roi Conrad Ier de Germanie.
.Ludolphe de Souabe (930- 957) duc de Souabe et d’Alsace de 950 à 954
Fils issu du premier mariage d’Othon Ier le Grand.
.Eberhard IV d’Eghisheim (? - 972/73), comte/landgraf de Nordgau de 940 à 951, comte d’Eguisheim (Eberhard Ier)
Fils aîné d'Hugues Ier de Nordgau et d'Hildegarde de Ferrette. Il succède à son pére avec son frère Hugues d'Eguisheim. En 951, il abdique en faveur de son fils. En 959, il remet à Otton-le-Grand l'abbaye de Lure. Il aurait épousé Luitgarde, fille de Wigéric de Bidgau et de Cunégonde de France, veuve d'Adalbert, comte de Metz, de laquelle il eut :
-Hugues II de Nordgau.
-Aldabert d'Alsace.
-Hugues, moine.
-Gérard d'Alsace.
-Adélaïde, mariée en premières noces à Henri de Franconie, dont elle aura Conrad II le Salique, empereur.
-Hedwige, mariée à Sigefroid de Luxembourg.
.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983
Fils d’Othon Ier.
.Otton Ier de Souabe (954- 982) duc de Souabe et d’Alsace et duc de Bavière de 954 à 982
Petit-fils de l'empereur Otton Ier, nommé par son oncle l’empereur Otton II.
.Hugues II d’Eguisheim, comte/landgraf de Nordgau de 951 à 984
Fils ainé d'Eberhard IV de Nordgau. Il a trois fils :
-Eberhard V de Nordgau.
-Hugues IV de Nordgau qui succèdera à ses neveux Hugues III de Nordgau et Eberhard VI de Nordgau.
-Matfrid qui était comte.
.Eberhard V d’Eguisheim, comte/landgraf de Nordgau de 984 à 996
Fils ainé d'Hugues II de Nordgau. Il a cinq fils :
-Hugues III de Nordgau.
-Eberhard VI de Nordgau, -Gérard, comte, épouse Cunisse de Luxembourg.
-Matfried.
-Adabéron, chanoine de Toul.
.Erchenbald, évêque de Strasbourg de 965 à 991
Les prérogatives édictées en 982 à Salerne par l'empereur Othon II au bénéfice des comtes-évêques de Strasbourg sont : .Article 88 : « Les négociants de la ville fourniront 24 messagers à cheval pour faire les courses du comte-évêque. Les bourgeois seront tenus d'héberger et de nourrir à leurs frais les destriers de la cavalerie épiscopale et les chevaux de l'empereur et de sa suite, toutes les fois que le monarque passe à Strasbourg. .Tous les bourgeois devront cinq jours de corvée à l'évêque. » .Article 102 : « Les pelletiers seront chargés de confectionner et de réparer les fourrures dont le seigneur-évêque a besoin, à charge au maître de cette corporation de faire les achats de peaux sur les marchés de Mayence et de Cologne. .Lorsque l'évêque entre en campagne, chaque maréchal-ferrant devra lui livrer gratuitement 4 fers à cheval avec les clous nécessaires ainsi que 300 flèches d'archers et leur corporation sera tenue d'exécuter sans rémunération tous les travaux de ferronnerie dans le château épiscopal. » .Articles 108 et 109 : « Obligation sera faite aux cordonniers de fabriquer gratuitement des étuis en cuir noir et aux gantiers des étuis en peau blanche pour le transport de l'argenterie lorsque l'évêque se rend à la Cour impériale. Les selliers fourniront à cette occasion 2 selles de bât et 4 quand l'évêque part en guerre. » .Article 111 : « Les armuriers devront polir les casques, les cuirasses et fourbir les armes de guerre et de chasse à l'usage du comte-évêque et de ses hauts fonctionnaires. Les fabricants de gobelets seront appelés à livrer à leurs frais tous les objets de vaisselle des châteaux épiscopaux et des cantines de guerre. » Article 113 : « Les tonneliers de la ville seront tenus de fabriquer gratuitement à l'évêque (ainsi qu'à l'empereur et à l'impératrice de passage) les tonneaux, cuves, vannes de bains, etc... qu'on exigera d'eux. Les marchands de vin et les gourmets auront à charge l'entretien des celliers et des greniers épiscopaux. » Article 115 : « Chaque lundi de la semaine les charpentiers seront requis d'office pour les travaux de constructions épiscopales. Lors d'une visite de l'empereur, toutes les réquisitions d'objets, de denrées, et de prestations de services seront imposées de droit à tous les ressortissants de la classe laborieuse. »…
.Conrad Ier de Souabe ( ?-997) duc de Souabe de 983 à 997.
Quand le duc Otton Ier meurt inexplicablement pendant une campagne de l'Empire en Italie de 981 à 982, il n'a aucun héritier. Afin de remplir ce poste vacant, l'Empereur Otton II le désigne en 983 comme duc de Souabe.
.Hugues III d’Eguisheim, comte/landgraf de Nordgau de 996 à 999
Fils ainé d'Eberhard V de Nordgau. Il décède sans enfants en 999.
.Eberhard VI d’Eguisheim, comte/landgraf de Nordgau de 999 à 1027
Deuxième fils d'Eberhard de Nordgau, il succède en 999 à son frère Hugues III de Nordgau. Il décède en 1027 sans laisser de postérité
.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002
Fils d’Othon II
.Hermann II ( ?- 1003) duc de Souabe de 997 à 1003, duc d’Alsace
Fils de Conrad Ier et de Richlinde, fille de l'empereur Otton Ier.
En 1002 il est candidat à l’élection impériale; il prend d'assaut Strasbourg dont l'évêque Wizelin, s'est déclaré pour Henri III, duc de Bavière, parce qu'ils étaient tous deux rivaux. Henri sépare l'Alsace de la Souabe afin de prendre le contrôle du duché. Il se marie avec Gerberge de Bourgogne, fille du roi Conrad III de Bourgogne, avec laquelle il a une fille nommée Gisèle qui se marie par la suite avec l'empereur Conrad II. A l’époque de son règne, les Habsbourg, commencent à se signaler, principalement avec l’accession au siège épiscopal de Strasbourg vers l’an 1000 de Werner de Habsbourg.
Werner Ier d’Altenbourg ou de Habsbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1002 à 1028
Pour les services qu’il a rendus à l’empereur Othon III, celui-ci le fait prince-évêque. A la mort d’Othon, Il collabore à la nomination d’Henri de Saxe (futur Henri le Saint) contre Hermann, duc de Souabe et d'Alsace.
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024
Fils d’Othon III.
.Hermann III ( ?-1012) duc de Souabe et duc d’Alsace de 1003 à 1012
Fils d’Hermann II.
En 1012, à la mort d'Hermann III de Souabe, le titre de duc d'Alsace est définitivement supprimé, et l’Alsace est divisée en deux comtés (Nordgau et Sundgau) qui font partie du duché de Souabe.
.Ernest Ier ( ?-1015) duc de Souabe de 1012 à 1015.
Fils cadet de Léopold Ier, margrave d'Autriche.
En 1012, l’empereur Henri II, roi des Romains lui donne le duché de Souabe suite au décès sans héritier d’Hermann III. Dans le but de se rendre légitime le nouveau dirigeant se marie à Gisèle, la sœur ainée d’Hermann. Ernest et Gisèle ont deux enfants, Ernest II et Hermann IV.
.Ernest II (1010/1013 -1030) duc de Souabe de 1015 à 1030
Gendre de l’empereur Conrad le Salique.
En 1025 Ernest âgé d'environ une quinzaine d'années, entre en rébellion contre Conrad. Cependant, il est battu en 1026 et se rend. Il participe alors à l'expédition italienne de son beau-père de 1026 à 1027. Une fois en Italie, Conrad renvoie Ernest en Souabe. Mais lorsqu’ Ernest arrive, il se joint à nouveau à la révolte contre le roi. Mais le manque de soutien de l'aristocratie régionale le conduit une fois de plus à la défaite. Il est contraint de se rendre et est emprisonné. Gisèle, prise entre deux feux réussit à obtenir que son fils ne soit pas totalement humilié. Le titre de Dux est conservé à celui-ci. En 1028, Conrad le fils d’Henri III est couronné. À ce moment dû aux requêtes de son demi-frère Henri et de sa mère, Ernest peut être libéré, sans toutefois recouvrir l'intégralité de ses droits. À la Diète d'Empire de la Pâques 1030, Ernest se voit proposer de nouveaux droits uniquement à condition qu'il accepte de sévir contre les ennemis du roi. C'est là son ultime chance. Son refus, motivé probablement par la présence dans l'autre camp de son vieil ami Werner von Kybourg/Kyburg, signe sa déchéance. Le titre de duc lui est retiré. Peu de temps après lors d'une bataille contre l'évêque de Constance, les deux amis meurent. Le duché de Souabe passe sous la direction de son jeune frère Hermann IV.
.Guillaume Ier de Carinthie, prince-évêque de Strasbourg de 1028 à 1047,
Institué par l’empereur Conard II (son frère Bruno avait été pape de 996 à 999 sous le nom de Grégoire V).
.Hugues IV d’Eguisheim ( ?-1048), comte d’Eguisheim et de Dabo, comte/landgraf de Nordgau de vers 1027 à 1048,
Fils d'Hugues II ; cousin germain de l'empereur Conrad II le Salique, car la mère de ce souverain, Adélaïde, est la sœur de son père Hugues II de Nordgau. Il succède en 1027 à son neveu Eberhard VI dans le comté du Nordgau, mort sans postérité. Cette même année 1027, Ernest II, duc de Souabe, s'étant révolté contre son beau-père, l'empereur Conrad II le Salique, vient ravager et piller les châteaux du comte Hugues en Alsace, avant d'être contraint de se rendre et être emprisonné. Il épouse Helwige fille et héritière de Louis, comte de Dagsbourg, dont les enfants sont :
.Gérard, futur comte d'Eguisheim,
.Mathilde, mariée à Richwin, comte de Charpeigne, .Hugues, futur comte de Dachsbourg, décédé avant son père, marié à Mathilde,
.Bruno, évêque de Toul en 1026, puis couronné pape le 12 février 1049,
.Adélaïde, mariée à Adalbert, comte en Ufgau,
.Gertrude, mariée à Luidolf, margrave de Frise,mariée à Otton II de Souabe, duc de Souabe,
.Geppa abbesse de Nuitz ou Neuss ((Rhénanie-du-Nord-Westphalie)^.
.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1038, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne de 1032 à 1039
Fils d’Henri II.
.Hermann IV ( ?-1038) duc de Souabe de 1030 à 1038
Frère du précédent second fils d'Ernest Ier et de Gisèle.
En janvier 1037, son beau-père, l'Empereur Conrad II le marie à Adélaïde de Suse.
.Henri III dit le Noir (1017-1056) duc de Souabe de 1038 à 1045 (Henri Ier) roi de Francie Orientale de 1038 à 1056, roi de Bourgogne de 1038 à 1056, roi d’Italie de 1039 à 1056, empereur de 1046 à 1056
Fils de l'empereur Conrad II.
.Otton II de Souabe ( ?-1047) comte palatin de Lorraine (1034-1045), puis duc de Souabe de 1045 à 1047
Fils d'Ezzo de Lotharingie et Mathilde, fille de l'Empereur Otton II.
.Hugues V de Dabo-Dagsburg, comte/landgraf de Sundgau de 1046 à 1049
Fils du précédent.
.Otton III ( ?-1057) duc de Souabe de 1048 à 1057
Fils d'Henri de Schweinfurt, margrave du Nordgau,
Il est l'un des plus puissants princes de la Franconie orientale et investi par l’empereur Henri III.
.Henri I de Dabo-Dagsburg, comte /landgraf de Norgau de 1049 à 1065
Fils d’Hugues.
.Gérard II de Dabo/Dagsburg, comte/ landgraf de Nordgau de 1065 à 1074
Fils du précédent.
.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne en 1056, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,
Fils d’Henri III.
Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II décide en 1059 de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).
En janvier 1076, un synode d'évêques germanique, reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII fait déposer Henri IV par un autre synode en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.
À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'excommunication . Grégoire VII fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.
À la mort du pape Grégoire VII en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.
.Hugues VI de Dabo-Dagsburg (1077-1089), comte/landgraf de Nordgau de 1087 à 1089 Fils d'Henri Ier ;
Frère du précédent.
Il se fait assassiner en 1089 lors d'une visite chez Otton, évêque de Strasbourg. Le comté passe alors à la dynastie de Metz, par le mariage de Spanehilde (ou Swanehilde), petite-fille de Hugues IV, comte de Nordgau avec Folmard III, comte de Metz.
.Theobald, prince-évêque de Strasbourg de 1078 à 1082
Institué par l’empereur Henri IV malgré l’opposition du chapitre de la cathédrale.
.Otton de Hohenstaufen, prince-évêque de Strasbourg de 1082 à 1098,
Nommé par l’empereur Henri IV ; pour plaire à son protecteur, l'empereur, il s'engage dans le schisme en se déclarant pour l'anti-pape Clément III. Après une lutte acharnée contre le comte Hugues d'Eguisheim et Dabo, il finit par se soumettre au pape Urbain II. A partir du 12ème siècle se développe la pratique de l'investiture laïque. L'évêché de Strasbourg est la seigneurie la plus puissante de la Basse Alsace ou Nordgau en s'étendant sur une centaine de villes et villages. L'administration en est assurée par des baillis sous la direction d'un vidame épiscopal. Cette seigneurie s'accroît au 12ème siècle par la captation de l'héritage des Eguisheim-Dabo.
.Rodolphe de Rheinfelden (vers 1025 -1080), duc de Souabe de 1057 à 1079 et antiroi des Romains de 1077 à 1080
Fils du comte Kuno de Rheinfelden.
En 1057, profitant de la minorité d'Henri IV, alors roi de Germanie, il enlève Mathilde de Franconie, la sœur du roi. Deux ans plus tard, il la demande en mariage, avec succès, et obtient également le duché de Souabe et l'administration du royaume de Bourgogne. Mathilde meurt en 1060, et Rodolphe épouse en 1067 Adélaïde de Savoie (1052-1079), fille d'Othon Ier de Savoie. Deux fois beau-frère d'Henri IV.
.Werner de Thuringe, prince-évêque de Strasbourg de 1065 à 1079,
Institué par l’empereur Henri IV.
Lors de la diète de Worms, en 1076, il soutient Henri IV qui veut déposer le pape, cette attitude lui vaut d'être excommunié et d'être contraint à accompagner l’empereur à Canossa. La Querelle des Investitures opposant le Pape à l’Empereur fait rage. Partisans des deux camps s’affrontent aussi en Alsace, où le parti pontifical est représenté par les Dabo-Eguisheim.
.Henri V de Hohenstaufen (1086–1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1125 , empereur en 1111
Fils d’Henri IV.
Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.
Gélase II meurt en exil à Cluny en janvier 1119. Les prélats germaniques, las du conflit, espèrent une solution qui satisfera les deux partis. Le nouveau pape Caliste II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur, qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes germaniques, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire » Une année de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence. Un accord est trouvé en 1122. Il est connu sous le nom de concordat de Worms. L'empereur renonce à l'investiture par la crosse et l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre canonial de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions germaniques de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques de Bourgogne-Provence et en Italie.
.Frédéric Ier de Staufen (1050-1105) duc de Souabe de 1079 à 1105
Fils de Frédéric de Büren et le premier des Hohenstaufen investi du duché de Souabe.
.Godefroi Ier de Folmar Metz, landgraf de Nordgau de 1089 à 1129 .Godefroi II, landgraf de 1129 à 1132
.Frédéric II de Souabe dit le Borgne (1090- 1147) duc de Souabe de 1105 à 1147
Fils de Frédéric Ier de Souabe et d'Agnès de Franconie.
En 1120, Frédéric II de Souabe se marie avec Judith, fille du duc Henri IX le Noir de la puissante famille des Welfs. À la mort en 1125 de son oncle l'empereur Henri V, Frédéric devient candidat pour le titre de roi des romains. Bien qu'il bénéficie du soutien de son plus jeune frère Conrad de Souabe et de plusieurs familles, il perd cette élection au profit de Lothaire III de Supplimbourg qui devient empereur. L’empereur Lothaire III de Supplimbourg en 1125 remplace les comtés du Nordgau et du Sundgau par deux landgraviats et créé la fonction du« Landgraf » qui a pour mission d'assurer à l'empereur les terres contestataires. Il confie le landgraviat de Haute Alsace aux comtes de Habsbourg et celui de Basse Alsace à la famille d’ Hunebourg. En 1127, il s'empare de la ville d’Haguenau pour bien montrer aux Hohenstaufen qui est le maître. La famille de Habsburg/Habsbourg, originaire d’Ottmarsheim, comtes de Sundgau est progressivement éclipsée par les comtes de Dabo/Dagsburg-Egisheim, maîtres du Nordgau. Les empereurs s’appuient sur les évêques, qu’ils nomment, pour régner efficacement. Les landgraves vassaux des ducs de Souabe et d’Alsace tentent de se constituer leur propre réseau de châteaux. Les Hunebourg possèdent depuis le début du XIIè leur château du même nom ; ils y ajoutent une nouvelle place forte, le Grand Arnsberg. Mais l’action des landgraves reste limitée, faute de moyen et faute de temps, car Lothaire de Supplimbourg meurt en 1137. Aussitôt les rivalités se déchaînent.
.Thierry Ier de Folmar-Metz, landgraf de Nordgau de 1132 à 1160
.Brunon, comte de Lutzelbourg, prince-évêque de Strasbourg de 1123 à 1126, Chancelier de l’empereur Henri V
Du nom d’une seigneurie puis comté édifié autour de Lutzelbourg relevant à cette époque de l’évêque de Metz. Chancelier de l’empereur Henri IV, à la mort de ce dernier, il est chassé de Strasbourg.
.Conrad, prince-évêque de Strasbourg de 1126 à 1131
Déposé par le chapitre en 1126 il est rétabli par l’empereur Lothaire III puis obligé d’abdiquer en 1131.
.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, empereur romain germanique de 1133 à 1137
L'Alsace est dévastée lors de la lutte opposant Lothaire III de Saxe à Frédéric II de Hohenstaufen « Le Borgne », duc d'Alsace et de Souabe, tous deux prétendants au trône du Saint Empire Romain Germanique. Les territoires Hohenstaufen à protéger se situent autour de Wissembourg et d’Haguenau, dont le château est le centre administratif. Parmi les châteaux, placés en demi-cercle dans les Basses-Vosges du Nord, il y a le Fleckenstein, le Hohenbourg, le Lutzelhardt, le Falkenstein, leWasigenstein. Un deuxième centre stauférien est Sélestat, avec le prieuré de Sainte-Foy et une partie de Kintzheim. Ses châteaux protecteurs sont le Haut-Kamigsbourg et le Ribeaupierre. Les Hohenstaufen possèdent par ailleurs le Hohenbourg (Sainte-Odile) avec Obernai et dans le Haut-Rhin, des fiefs à Munster et Mulhouse. Frédéric de Hohenstaufen s'appuie sur son rôle d'avoué de la puissante abbaye de Wissembourg. Il possède un tiers de la forêt d’Haguenau, des biens à Sélestat, Hochfelden, Schweighouse, Marlenheim et sans doute d'une partie de l'avouerie de l'abbaye de Munster. Il reçoit enfin une aide appréciable avec la nomination par l’empereur à la tête de l’évêché de Strasbourg de son frère Otton en 1082. Les armes sont favorables à Hugues d'Eguisheim. Mais le 4 septembre 1089, lors d'une tentative de réconciliation, Hugues IV d'Eguisheim est assassiné à Niederhaslach dans une demeure de l'évêque Otton par l'échanson épiscopal. Cet assassinat arrange bien les affaires des Hohenstaufen qui rapidement vont s’employer à affirmer leur pouvoir et à édifier à leur tour un système castral bien organisé. Au début du XIIème, les Hohenstaufen, désormais conduits par Frédéric II « Le Borgne » (duc de Souabe et d’Alsace de 1105 à 1147) construisent le château d'Estufin (Haut-Koenisburg, 1114), symbole de leur domination. Haguenau devient la ville d’élection des Hohenstaufen ou Frédéric édifie un nouveau château. Une nouvelle menace surgit en la personne du grand électeur, l'archevêque Adalbert de Mayence, qui, prisonnier des Saliens et libéré en 1113, entend faire faire payer à l'empereur ses 3 années de captivité pour s’être rallié à la cause papale. Il menace le Palatinat et l'Alsace sur deux fronts : le nord et le nord-ouest. Les Hohenstaufen se lancent donc à l'assaut de Mayence. Préalablement, ils barrent les défilés des Vosges du Nord en édifiant le Fleckenstein et le Falkenstein, érigé par leur allié, le comte de Lutzelbourg. Ajoutés aux châteaux du Palatinat voisin, ces verrous fortifiés constituent un obstacle suffisant pour contraindre l'archevêque grand électeur à revoir ses plans. L’empereur Henri V qui mise sur les Hohenstaufen pour lui succéder, ordonne en 1125 à Frédéric le Borgne de transférer les insignes de la couronne au Trifels, qui devient ainsi le château symbole de l'empire. Ces insignes rassemblent ce que l'empire possède de plus précieux : le sceptre, la couronne de Charlemagne, le manteau du couronnement et d'innombrables reliques dont la « lance de Longinus » qui perça le flanc du Christ. Cette même année 1125, Adalbert de Mayence tient sa revanche : à la mort de Henri V, dernier des Saliens, en 1125, il réussit à faire élire Lothaire de Supplimbourg et ainsi à écarter les Hohenstaufen du pouvoir. Le nouvel empereur cherche immédiatement à contrôler les régions qui lui sont défavorables : il remplace les comtés du Nordgau et du Sundgau par deux landgraviats et créé la fonction du« Landgraf » qui a pour mission d'assurer à l'empereur les terres contestataires. Il confie le landgraviat de Haute Alsace aux comtes de Habsbourg et celui de Basse Alsace à la famille de Hunebourg à cette fonction. En même temps, en 1127, il s'empare de la ville d’Haguenau pour bien montrer aux Hohenstaufen qui est le maître. Les landgraves tentent de se constituer leur propre force castrale. Les Hunebourg possèdent depuis le début du XIIè leur château du même nom ; ils y ajoutent une nouvelle place forte, le Grand Arnsberg. Les Habsbourg sont implantés en Alsace, principalement avec l’accession au siège épiscopal vers l’an 100 de Werner de Habsbourg et du côté d’Ottmarsheim. Mais l’action des landgraves reste limitée, faute de moyen et faute de temps, car Lothaire de Supplimbourg meurt en 1137. Aussitôt les rivalités se déchaînent. L'Alsace est dévastée lors de la lutte opposant Lothaire III de Saxe à Frédéric II de Hohenstaufen « Le Borgne », duc d'Alsace et de Souabe, tous deux prétendants au trône du Saint Empire Romain Germanique. Conrad III de Hohenstaufen, frère de Frédéric le Borgne, devient empereur.
.Gérard, prince-évêque de Strasbourg de 1131 à 1142, comte d’Urach
Premier évêque vraiment nommé par le chapitre des chanoines, il institue le premier statut municipal de la ville de Strasbourg ; ce premier statut municipal distingue deux catégories juridiques d'habitants : • les membres de la « familia episcopalis », les ministériaux ; • les bourgeois (cives ou burgenses). Parmi les officiers ministériaux, se trouvent l'avoué nommé avec l'approbation du Conseil de l'évêque, l'écoutète, juge de basse-justice, le burgrave, sorte de surintendant des bâtiments et fortifications, le tonloyer qui perçoit les taxes, le maître de la monnaie qui régit l'atelier de Strasbourg où se frappent deniers et oboles d'argent. Gérard soutient l’empereur Lothaire II contre le duc de Souabe (le duché de Souabe comprend alors l’Alsace) ; en 1138, il rallie le camp de Conrad III de Hohenstaufen.
.Burchard, prince-évêque de Strasbourg de 1142 à 1162
Élu par le chapitre.
.Frédéric III de Hohenstaufen dit Frédéric Barberousse (1122-1190), duc de Souabe et d’Alsace de 1147 à 1152, empereur romain germanique en 1155 ( Frédéric Ier) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1147 à 1152 , roi d'Italie, comte palatin de Bourgogne.
Neveu de l’empereur Conrad III et fils de Frédéric le Borgne.
Frédéric accède au trône impérial en 1152 et laisse le duché de Souabe à Frédéric IV, fils de son oncle l’empereur Conrad III
.Frédéric IV de Rothenburg, duc de Souabe de 1152 à 1167
Fils de l'empereur Conrad III.
Dès 1162, la puissante famille des Dabo-Egisheim reprend l’offensive contre les Hohenstaufen. En 1164, Frédéric Ier, dit Barberousse, rédige la charte d’Haguenau, qui octroie à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fait de la ville son lieu de résidence favori..
.Godefroi III de Folmar-Metz, landgraf de Nordgau de 1160 à 1180
.Henri II de Hohenstaufen (1211-1242) duc de Souabe de 1216 à 1235, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1220 à 1235, roi de Sicile de 1212 à 1217
Fils de l'empereur Frédéric II
.Berthold, duc de Teck, prince-évêque de Strasbourg de 1223 à 1244.
Teck est un château situé dans le Wurtemberg. Gertrude d’Eguisheim-Dabo meurt en 1225 sans descendance au château de Herrenstein. Berthold de Teck revendique aussitôt l'héritage.
Gertrude d’Eguisheim-Dabo meurt en 1225 sans descendance au château de Herrenstein. Berthold de Teck revendique aussitôt l'héritage, déclenchant une longue guerre de succession entre les prétendants à l'héritage, parmi lesquels les comtes de Ferrette. Le conflit va durer 15 ans : l’évêque Berthold de Teck se fait céder le Guibarden par Simon de Linange, rachète également les parts du Haut-Eguisheim aux margraves de Bade et en 1228 bat le comte Frédéric II de Ferrette à Blodelsheim avec l’aide d’Albert de Habsbourg, son bailli. Et en 1232, Henri de Weerde, landgrave de Basse-Alsace donne son landgraviat à l’évêché.
.Conrad III de Hohenstaufen (1228-1254) duc de Souabe de 1235 à 1254, roi de Francie Orientale (Germanie) (Conrad IV) de 1235 à 1254
Frère d'Henri II.
.Conradin de Hohenstaufen (1252-1268) duc de Souabe de 1254 à 1268, roi des Romains en 1237
Après sa mort, le duché de Souabe est supprimé,
.Henri III de Stahleck, prince-évêque de Strasbourg de 1245 à 1260, procurateur impériale de 1255 à 1258
Le château de Stahleck est mentionné pour la première fois en 1135 comme fief des princes-électeurs de Cologne. En 1142 Hermann von Stahleck devient comte de Palatinat et prince-électeur. En 1214 le château Stahleck est transmis par mariage aux Wittelsbach.
De 1246 à 1250, il entreprend avec d’autres une guerre contre les Hohenstaufen qui aboutit à la destruction des châteaux impériaux d’Alsace.
En 1251, le comte Ulrich II de Ferrette finit par renoncer définitivement à la succession des Dabo-Eguisheim et se résigne à rendre hommage à l’évêque Henri III de Stahleck pour les chateaux d’Eguisheim, Thann, Hohnack et Wineck-Katzenthal.
.Grand Interrègne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Gauthier de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1260 à 1263, procurateur impérial de 1260 à 1261
Issu des seigneurs de Geroldseck qui sont au XIIe siècle avoués de l'abbaye de Marmoutier en Alsace. Jeune et ambitieux, il entend mettre à raison non seulement les bourgeois de Strasbourg, mais aussi ceux de Colmar et de Mulhouse, et rétablir ainsi une autorité absolue contre l’avis de son oncle, lui aussi membre du chapitre, Henri de Geroldseck, qui recommande la sagesse et préconise l’entente avec les bourgeois.
Sitôt installé sur le trône épiscopal, Gauthier lance, en allemand, un manifeste de griefs à l'égard des bourgeois, véritable déclaration de guerre : il veut rétablir dans toute leur rigueur ses droits temporels de comte-burgrave de Strasbourg. Pour ce faire, il menace d’user de tous les moyens de contrainte que lui confère son autorité épiscopale, au premier rang desquels l’interdit et l’excommunication.
Mulhouse, Colmar et Strasbourg en appellent à Rodolphe de Habsbourg.
Un premier acte d'hostilité survient le lendemain de la Pentecôte 1260, lorsque les Strasbourgeois détruisent la vigie épiscopale du Haldenberg, sur la colline d'Oberhausbergen. Gauthier de Geroldseck riposte en mettant la population de la ville au ban de l'Église, enjoignant aux membres du Grand Chapitre de quitter la cité pour Dachstein, afin de priver ses habitants du secours de la religion. Les chanoines obtempèrent, à l'exception de deux : Bechtold d'Ochsenstein, un vieillard impotent et Henri de Geroldseck, le cousin savernois de l'évêque qui avait pris parti pour la population. Avec les chanoines du Chapitre, 60 nobles, commensaux de l'évêque désertent également leurs foyers, emportant avec eux le Trésor municipal. Les bourgeois strasbourgeois s'empressent de piller les maisons abandonnées et de les démolir.
En 1261, Gauthier fait construire Birkenfels et Kagenfels par Beger et Kagen, ses ministériels, en plein territoire impérial de la ville d’Obernai ; Dicka de Stahleck, frère de l'évêque construit le Spesbourg et Ollwiller près de Soultz est érigé contre Rodolphe de Habsbourg. Replié à Molsheim, Gauthier mobilise ses alliés. L’évêque de Trèves envoie une armée forte de 1 700 guerriers qui cantonne aux abords de Strasbourg ; l'abbé de Saint-Gall en Suisse, celui de Murbach, le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, ainsi que tous les hommes-lige de l'évêque en Alsace arrivent en renfort dans le camp épiscopal établi à Holzheim. Après avoir investi le château de Lingolsheim, les forces coalisées des nobles ouvrent le siège de la ville en déployant leurs effectifs entre Eckbolsheim et Kœnigshoffen. Débute alors une « drôle de guerre » sans accrochage sérieux, fait de coups de mains et d’escarmouches… ainsi en juillet 1261 les bourgeois strasbourgeois enlèvent à l'évêque de Trèves un lourd convoi chargé d'armes et de munitions et capturent 60 chevaux de leurs poursuivants, laissant trois morts sur le terrain. Cette échauffourée est suivie d'un armistice pour la rentrée des récoltes.
Pendant cette trêve le comte Rodolphe de Habsbourg, landgrave de Haute-Alsace, change de camp. Il entre dans la ville et jure une alliance avec les Strasbourgeois, qui le nomment Commandant suprême de la place forte, le 18 septembre 1261.
En diversion, l'évêque Gauthier de Géroldseck porte alors la guerre en Haute-Alsace, attaque Kaysersberg, investit Colmar et Mulhouse et fait détruire les faubourgs de la cité assiégée. En représailles, les Strasbourgeois tombent nuitamment sur les quatre villages épiscopaux de Wolfisheim, Breuschwickersheim, Schaefelsheim (Oberschaeffolsheim) et Achenheim qu’ils incendient.
Quinze soldats de la milice des bourgeois qui s'étaient attardés dans une cave de Wolfisheim pour boire, sont surpris par des cavaliers de l'évêque qui les mettent à mort après leur avoir coupé les mains et les pieds. Après deux années de cette guerre d'usure, sonne l'heure de l'ultime affrontement qui a lieu à Oberhausbergen le 8 mars 1262. Un incident mineur à Mundolsheim tourne à la bataille rangée. Trop confiant dans sa lourde cavalerie, l’évêque charge la milice à pied de la ville sans attendre son infanterie : c’est un désastre : la cavalerie épiscopale est culbutée et près de 70 nobles ne se relèvent pas. L’évêque est obligé de fuir et se retire à Molsheim, abandonnant ses prérogatives sur la cité. Il meurt l’année suivante.
Les milices strasbourgeoises gagnent l’indépendance de la ville et privent l’évêque et ses successeurs de son pouvoir temporel sur la ville qui confirme dès lors son rang de ville libre impériale, comme Bâle, Cologne, Spire ou Ratisbonne.
.Henri IV de Geroldseck, prince-évêque de Strasbourg de 1263 à 1273
Procurateur impérial
Cousin du précédent,
Il confirme le 21 avril 1263 l'indépendance complète du Conseil de Strasbourg; les prétentions de l'évêque de Strasbourg sont déclarées nulles et irrecevables ; désormais Strasbourg est une ville libre et son avenir confié à son seul Conseil. De plus, la gestion de l'œuvre Notre-Dame, chargée de la construction et de l'entretien de la cathédrale est retirée à l'évêque et confiée au grand-chapitre ; l'interdit n'est levé que le 23 juin 1265 mais, dès avant cette date, est éteinte la domination épiscopale sur la cité.
Cette bataille n’est qu’une étape, car les bourgeois, force économique de la ville, veulent aussi se libérer de la tutelle insupportable de la noblesse strasbourgeoise que la victoire sur l’évêque a grisée.
S’installe à la tête de Strasbourg, le « Patriarcat », terme désignant en fait les citadins les plus riches et les plus influents, dont une bonne partie de nobles qui établit d’excellentes relations avec le « pouvoir central » c'est-à-dire l’empereur. Lorsque le 30 septembre 1273 le comte Rodolphe de Habsbourg est élu roi d'Allemagne, Strasbourg est en liesse : la ville accueille le souverain dans un déploiement le luxe inégalé.
.Rodolphe Ier de Habsbourg (1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace
.Conrad III de Lichtenberg, prince-évêque de Strasbourg de 1273 à 1299
Membre de la famille de Lichtenberg du nom de la seigneurie éponyme dont Albert II de Dabo-Moha a pris le nom.
En 1274, l’empereur Rodolphe de Habsbourg revient deux fois à Strasbourg, confirme tous les privilèges de la ville et les renouvelle dans une charte donnée à Haguenau le 8 décembre 1275 ; il y repasse avant de mourir. Strasbourg place sa statue équestre sur la façade de la nouvelle cathédrale à côté de celles de Clovis et de Dagobert. .
En 1292, l’évêque Conrad III entre en guerre contre son nouvel empereur Adolphe de Nassau ; il est tué lors du siège de Fribourg en Brisgau.
.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
Fils de Rodolphe Ier.
.Frédéric Ier de Lichtenberg, prince-évêque de Strasbourg de 1299 à 1305
De la même famille que le précèdent.
.Jean Ier de Dirpheim, seigneur de Molsheim, évêque d’Eischstett, prince-évêque de Strasbourg de 1306 à 1328, chancelier d’Albert de Habsbourg
Il est chancelier d’Albert de Habsbourg.
.Ulrich II, landgraf de Nordgau de 1308 à 1344
.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313
.Louis IV de Bavière (1282-1347),roi de Francie Orientale de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314 puis empereur de 1328 à 1347, roi d'Italie de 1328 à 1347
.Berthold II, Comte de Buchneck, évêque de Spire, prince évêque de Strasbourg de 1328 à 1353, Commandeur de l’ordre des chevaliers teutoniques pour le baillage de Souabe-Alsace-Bourgogne.
En 1328, l'empereur Louis de Bavière confirme les anciens privilèges et le nouveau statut de la ville : Strasbourg ne dépend que du pouvoir de l'Empereur.
Le 11 décembre 1328, l’évêque Berthold II fait son entrée dans la ville, avec six cents chevaliers teutoniques. En vue de rétablir la discipline ecclésiastique, il combat énergiquement l’esprit du monde, dans le clergé. Il convoque un synode diocésain, et décrète que tous les clercs bénéficiaires doivent se faire ordonner, avant d’exercer leur ministère. Cette mesure lui vaut l’opposition farouche du Grand-Chapitre, dont un de ses membres, Conrad de Kirkel, qui le fait enlever. Berthold est ainsi emprisonné durant seize semaines, d’abord au château de Waldeck, proche de Sarreguemines, possession des seigneurs de Kirkel-Saarwerden, puis dans celui de Kirkel, proche de Deux-Ponts, dans le Palatinat. Il n’est libéré que contre rançon. Il soutient le pape Jean XXII contre l’empereur Louis de Bavière contre lequel il entre en guerre en 1334. Le pape doit intervenir pour casser la capitulation que le Grand Chapitre lui a imposée. L’évêque Berthold meurt à Molsheim, le 24 novembre 1353, peu après avoir reçu la visite de l’empereur Charles IV de Luxembourg
.Jean II, landgraf de Norgau de 1344 à 1359
.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1347 à 1378, comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1347 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378
.Jean II de Lichtenberg, prince-évêque de Strasbourg de 1353 à 1365, landgraf de Nordgau en 1365.
Membre de la famille de Lichtenberg dont Albert II de Dabo-Moha a pris le nom ; secrétaire de l’empereur Charles IV de Luxembourg.
En 1358, l'empereur Charles IV qualifie Strasbourg de « freie Stadt », mettant en relief sa situation exceptionnelle par rapport aux villes alsaciennes de la Décapole ; elle est proche, par ses franchises, de Cologne, de Mayence ou de Spire.
.Louis Ier, landgraf de Nordgau de 1359 à 1365
En 1365, Louis Ier d’Oltingen, comte de Nordgau vend le Landgraviat de Basse Alsace (Nordgau) à l'évêché de Strasbourg. En 1365 donc le prince-évêque Jean II devient landgraf du Nordgau et acquiert le château de Haut-Koenigsbourg. A partir de cette date les Evêques de Strasbourg portent le titre de comte de Nordgau
.Jean III, duc de Luxembourg, prince-évêque de Strasbourg et landgraf du Nordgau de 1366 à 1371.
Cousin de l’empereur Wenceslas de Luxembourg, il devient prince-électeur comme prince-évêque de Mayence.
.Lambert de Buren, évêque de Spire puis prince-évêque de Strasbourg et landgraf du Nordgau de 1371 à 1375.
Chancelier de l’empereur Charles IV de Luxembourg ; en 1375, il devient évêque de Bamberg. Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est proclamée ville libre impériale par l’empereur Charles IV.
.Frédéric II de Blankenheim, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1375 à 1393
De la famille des seigneurs de Blankenheim en Rhénanie-Palatinat.
Il entre en guerre contre le doyen du chapitre cathédral de Bâle et devient administrateur de l’évêché de Bâle. De 1392 à 1293, il entre en guerre contre la ville de Strasbourg ; il est nommé archevêque d’Utrecht en 1393.
.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400,
Fils de l’empereur Charles IV.
.Louis Ier, comte de Thierstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf du Nordgau en 1393
Au début du Moyen-Age, les Thierstein sont une puissante famille apparentée aux comtes de Habsbourg. Le château de Neu Thierstein date probablement du 12ème siècle.
En 1309, la famille se divise en deux branches : les Pfeffingen et les Farnsburg.
Louis meurt l’année de sa nomination.
.Burchard II, comte de Petite-Pierre/Lutzelstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1393 à 1394 ;
Son élection n’est pas confirmée par le pape ; en 1394, pour le prix de sa renonciation au siège épiscopal, il fonde la seigneurie de Chateaunois-Frankenbourg au détriment du domaine épiscopal.
.Robert Ier de Bavière (1352-1410) comte palatin du Rhin (Rupert III de Palatinat) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1401 à 1410, empereur de 1401 à 1410.
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) roi de Hongrie de 1387 à 1437 , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1411 à 1437 , duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur des Romains de 1433 à 1437
.Guillaume II de Diest, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1394 à 1439.
Il entre en guerre avec son clergé puis avec ses vassaux épiscopaux et la ville de Strasbourg. En 1414, les bourgeois de Strasbourg se libèrent du pouvoir de leur évêque qui s’en va résider à Saverne.
.Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439(Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439, roi des Romains de 1438 à 1439 , roi de Bohême de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439
.Conrad IV de Busnang, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1439 à 1440.
.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493
.Robert de Simmern, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1440 à 1478.
Apparenté aux comtes palatins, il doit soutenir d'abord la guerre contre les Armagnacs "die armen Gecken" (pauvres grueux) ou " Schender" (écorcheurs) commandé par le dauphin de France, le futur roi Louis XI qui envahissent l'Alsace de 1434 à 1444 puis contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire .
.Albert de Deux-Ponts-Veldenz, comte palatin, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1478 à 1506
Il doit affronter la révolte des paysans du Bundschuh.
.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519) archiduc d’Autriche, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, duc de Bourgogne de 1477 à 1482, empereur de 1505 à 1519
Fils de l’empereur Frédéric III
.Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500 -1558) roi de Germanie de 1519 à 1556, roi d’Espagne de 1516 à 1556, roi d’Italie de 1530 à 1556, roi de Sicile de 1516 à 1556, couronné roi de Bourgogne-Provence en 1536, empereur de 1519 à 1558
Petit-fils de Maximilien.
.Guillaume III de Honstein, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1506 à 1541
Il règne sous le règne des empereurs Maximilien de Habsbourg et de son fils Charles Quint.
L’arrivée du protestantisme sous le règne de l’empereur Charles Quint ainsi que de lourdes taxes sur les produits agricoles mettent le monde rural en effervescence.
Le lundi de Pâques 1525 se produit un soulèvement général d’environ 40000 paysans menés par Erasme Gerber. Les villes et monastères sont attaqués et tombent un à un. Prétextant la défense de son titre de co-seigneur de l’abbaye de Marmoutier/Maursmünster, le duc Antoine de Lorraine envahit l’Alsace et massacre 18000 paysans à Saverne/Zabern et Lupstein et 5000 à Scherviller.
.Erasme de Limbourg, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1541 à 1568 ;
Il règne également sous le règne de l’empereur Charles Quint de Habsbourg.
Le 15 janvier 1552, le roi de France Henri II s’allie aux protestants d’Allemagne contre l’empereur Charles Quint ; le 18 avril, les Strasbourgeois apprennent qu’il prévoit de se présenter devant leur ville. Henri II traverse effectivement les Vosges et le 3 mai entre à Saverne /Zabern mais comme Strasbourg manifeste son intention de s’opposer à l’envahisseur, il préfère renoncer à son entreprise.
.Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564,empereur de 1558 à 1564
Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille puis d'Aragon et frère cadet de Charles Quint.
.Jean IV de Manderscheid-Blankenheim, prince-évêque Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1569 à 1592 ;
Il règne sous le règne de l’empereur Ferdinand de Habsbourg.
Après la mort de Ferdinand Ier en 1564, la branche autrichienne des Habsbourg se divise en plusieurs branches, l'aînée conservant la couronne impériale, la cadette recevant les Pays antérieurs et le Tyrol. Ferdinand II (mort en 1595), son neveu Maximilien III (mort en 1618) ne résident pas en Alsace.
.Maximilien II de Habsbourg (1527-15769 , archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains le 30 novembre 1562. roi de Bohême, de 1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576
Fils aîné de Ferdinand Ier de Habsbourg et d'Anne de Bohême.
.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612, empereur de 1576 à 1612, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612
Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.
.Jean-Georges, margrave de Brandebourg, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1592 à 1604
Il est élu par les chanoines protestants.
.Charles de Lorraine (1567-1607), évêque de Metz en 1578, cardinal en 1589, prince-évêque de Strasbourg et landgraf de Nordgau de 1604 à 1607
Fils cadet de Charles III, duc de Lorraine et de Claude de France. Il est élu en 1604 par les chanoines catholiques alors que le siège épiscopal est occupé par Jean-Georges de Brandebourg, un prince protestant, l’administrateur protestant du diocèse contre lequel il doit entrer en guerre.
.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1612 à 1619, empereur de 1612 à 1619 ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619
Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II
.Léopold V de Habsbourg (1586-1632), administrateur laïc et landgraf de Nordgau de 1607 à 1626
Frère puîné de l'empereur Ferdinand II.
En 1610, le célèbre homme de guerre Ernst von Mansfeld, suivi de 500 mercenaires, déserte le camp de l’évêque de Strasbourg pour rallier l’Union Evangélique protestante. La guerre dite de 30 ans éclate en 1618 en Bohême entre catholiques et protestants et gagne rapidement tout l’Empire. Elle atteint la vallée du Rhin en 1621. L’Alsace est ravagée en 1621-1622 par les troupes de Mansfeld soutenu et subventionné par le cardinal de Richelieu.
En 1626, Léopold renonce à ses dignités ecclésiastiques et se marie avec Claudia de Médicis.
.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 ,empereur de 1619 à 1637.
.Léopold-Guillaume II de Habsbourg (1614 - 1662) gouverneur général des Pays-Bas espagnols, Grand-Maître des Chevaliers teutoniques, évêque de Halberstadt, de Magdebourg, d'Olmütz, Passau, Breslau et de Strasbourg de 1626 à 1662
Dernier fils de Ferdinand II de Habsbourg et de Marie-Anne de Bavière, frère cadet de l’empereur Ferdinand III ; donc neveu du précédent.
En 1630, le roi de Suède Gustave Adolph débarque en Allemagne avec 16 000 hommes pour soutenir les protestants. Le Strasbourgeois Josias Glaser, qui a réussi à se faire nommer à la fois commissaire royal à la fois du roi de France et du roi de Suède pousse Strasbourg à signer le 7 juin 1632 une alliance avec la Suède par laquelle la ville livre le pont du Rhin le 31 août. Au cours de cette année 1632, l’Alsace est à nouveau ravagée par les Suédois du roi Gustave Adolphe puis les armées du duc de Lorraine et celles du roi de France, entretenant le conflit afin de profiter de l’anarchie générale pour s’imposer. On assiste alors à la conquête méthodique des pays habsbourgeois, conquête qui culmine en décembre 1638 par la chute de Brisach et du Landskron devant les troupes de Bernard de Saxe-Weimar que Louis XIII reconnait comme Landgrave d’Alsace mais il meurt peu après. Léopold-Guillaume passe la plus grande partie de sa vie à faire la guerre notamment contre la France. En 1640, il réussit à chasser les Suédois de Bohême mais ils le battent à Breitenfeld en 1642. En 1645 il défait à la bataille de Brigittenau une avant-garde de Suédois, de sorte que ceux-ci renoncent à attaquer Vienne. En tant que gouverneur général des Pays-Bas espagnols, il conclut, par le Traité de Münster (1648), une paix avec les Provinces-Unies et combat aussi la France.
.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche ,roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie, de Bohême, empereur de 1637 à 1657
.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à 1705, roi de Hongrie et roi de Bohême, ,empereur de 1658 à 1705
.François-Egon de Furstenberg (1626-1682) évêque de Metz puis évêque de Strasbourg de 1663 à 1682.
Fils du comte Egon von Fürstenberg-Heilingenberg, général de l'armée impériale qui participe notamment en 1629 à la guerre de Succession de Mantoue.
En 1681, avec une armée de 30 000 hommes, Louvois et Montclar encerclent par surprise Strasbourg laquelle n’a d’autre choix que de capituler le 30 septembre 1681.