En 843 au traité de Verdun , Lothaire, ainé des fils de l’empereur Louis le Pieux reçoit à l’issue de la guerre l’opposant à ses frères Charles le Chauve et Louis le Germanique, outre le titre d’empereur, la Francia media, vaste territoire allant de la mer du Nord à l’Italie séparé du royaume de Francia occidentalis attribué à Charles par l’Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhin et du royaume de Francia orientalis attribué à Louis par le Rhin, l’Aar et les Alpes. Avant de se retirer à l’abbaye de Prüm, l’empereur Lothaire partage son royaume avec ses fils : l’ainé, Louis II reçoit le titre d’empereur et l’Italie, Lothaire II reçoit au nord un ensemble de territoire comprenant la Frise, les Pays Bas (correspondant à la Belgique et aux Pays Bas actuels), le futur comté puis duché de Bar, le duché de Lorraine stricto sensu et l’Alsace. Enfin Charles reçoit entre les deux le Lyonnais et la Provence. A la mort sans héritier de Lothaire II en 869, les droits de son frère Louis II sont contestés par son oncle le roi de Francie occidentale Charles le Chauve qui vient à Metz se faire couronner empereur ce qui suscite l’intervention de l’autre oncle le roi de Francie orientale Louis le Germanique qui impose un nouveau partage par le traité de Meerssen de 870. Louis le Germanique s’attribue les pagi de Trêves, de la Nied, de la Sarre et la Blies avec Aix la Chapelle, Metz et la Frise tandis que Charles le Chauve s’attribue ceux de Toul, Verdun, Saint Mihiel, le Saintois et le Chaumontois. En 882, l’unité du Royaume des Francs est rétabli momentanément par l’empereur Charles III le Gros, troisième fils du roi Louis le Germanique. Mais dès 887 celui-ci est déposé par la diète de Tribur et remplacé par un bâtard de son frère Arnulf de Carinthie qui récupère l’Alsace et la Lorraine qu’avait occupée Charles le Gros en 882 en violation du Traité de Meerssen. En 888, Arnulf de Carinthie, fils bâtard de Carloman de Bavière, est proclamé roi en Francie Orientale (Germanie), Lotharingie et Italie et devient empereur. En mai 895, Arnulf intronise son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Les frontières de ce royaume coïncidaient sans doute en grande partie avec celles du royaume de Lothaire II, mais elles ne comprenaient probablement plus la Frise. Les historiens ne sont pas d'accord sur le point de savoir dans quelle mesure le fils d'Arnulf demeurait subordonné à l'autorité impériale ; tout indique qu'il jouissait dans son gouvernement d'une large indépendance. L'expérience ne fut d'ailleurs pas de longue durée. Zwentibold se heurte aux résistances des grands qui voyaient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Il se brouille avec Régnier et l'oblige à s'expatrier en 898. Zwentibold est tué le 13 ou le 30 août 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse, contre les comtes Gérard Ier de Metz, Matfried Ier et Étienne de Pouilly, ses vassaux révoltés. Louis IV l’Enfant, fils légitime d’Arnulf de Carinthie qui lui succède comme roi de Francie Orientale et empereur est reconnu comme leur souverain par les seigneurs lorrains réunis à Thionville.
En 959, la Lotharingie proprement est scindée en deux parties: le duché de Lorraine qui s'étend de la mer du Nord au Luxembourg, et le duché de Haute Lorraine qui correspond à peu près au territoire de la future Lorraine, y compris le pays de Trêves. Les villes des Trois-Evêchés - Metz, Toul et Verdun - sont exclues du partage. Les trois évêchés font partie de l'archidiocèse de Trèves dont l'Archevêque va devenir prince et l'un des trois Grands Electeurs du Saint Empire restauré en 962.
.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie) de 936 à 961, , empereur de 962 à 973
Othon est à l'origine de l'instauration de la Reichkirche/ Eglise d'Empire dans laquelle les archevêques, évêques et abbés de grandes abbayes disposent de pouvoirs comtaux attribués par l'empereur dont ils sont les vassaux. Les empereurs. vont exercer un contrôle total sur l'élection des papes et sur la nomination des évêques dans l’empire. Pour asseoir leur autorité, ils attribuent des pouvoirs régaliens aux évêques et abbés qui présentent l'avantage de ne pas avoir d'héritier. Ne concéder les charges qu'à titre viager permet de récupérer les terres à la mort du vassal et évite donc la perte progressive des possessions. Cela permet aussi de conserver un moyen de pression sur ses vassaux dont la jouissance des terres accordées en précaire peut être retirée. Ainsi, les évêques et abbés forment l'ossature de l'administration impériale. Cette investiture est symbolisée par la remise de l'anneau et de la crosse par l'empereur à l'évêque entrant en charge.
1. Evêché-comté de Toul /bistum -grafschaft von Tull Ville Libre Impériale de Toul / Frei Reichstadt von Tull
Au IVème siècle, un siège épiscopal s’installe dans la ville de Toul. Toul est alors à la tête du plus vaste diocèse lorrain, s’étendant de la crête des Vosges au voisinage de la Vallée de la Marne. Saint Mansuy, premier évêque, décéde en 375. Les partages de l’empire carolingien de 843 à 880 attribuent le territoire au Royaume de Francie Médiane puis à celui de Lotharingie et en 925, Toul est alors rattachée au Royaume de Francie Orientale. Son histoire se déroule ensuite dans le cadre de l’empire restauré par Otton Ier en 962.
.Gauzelin, ancien notaire de la chancellerie royale au temps de Charles le Simple, évêque de Toul dès 922.
Gauzelin obtient en 928 d’Henri dit l’Oiseleur , roi de Francie Orientale (Germanie) des pouvoirs étendus sur le comté de Toul qui comprend ;
.les trois châtellenies de Blénod, Brixey et Maizières , dépendantes du temporel de l'évêque de Toul ;
.les trois prévôtés de Vicherey, Villey-Saint-Etienne,et Void, dépendantes du temporel du chapitre de la cathédrale de Toul.
Il contrôle d’abord la fonction comtale occupée par un vidame puis Il nomme comte à titre viager Guy de 930 à 963
.Gérard, évêque de Toul, de 963 à 994
Contemporain de l’empereur Othon Ier le Grand ; sacré le 19 mars 963 à Trèves. Il nomme comte à titre viager à la mort du comte Guy en 964, Bérald de Vandoeuvre puis à la mort de Bérald en 971, Scindebard qui meurt en 992, puis son frère Ancelin comte de Toul de 992 à 1019.Peu à peu ceux-ci vont chercher à s‘èmanciper du pouvoir épiscopal.
.Othon II dit le Roux (955-983), roi de Francie Orientale(Germanie) en 961, empereur de 973 à 983
.Egbert, chancelier d'Otton Ier en 976, archevêque de Tréves de 977 à 993
Fils de Thierry II, comte de Hollande .
.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale (Germanie) de 983 à 1002, empereur de 996 à 1002
.Étienne de Lunéville, évêque de Toul de 994 à 995, ancien comte de Lunéville avec pour comte Ancellin
.Robert, évêque de Toul de 995 à 996 avec pour comte Ancellin
.Berthold, évêque de Toul de 996 à 1019 avec pour comte Ancellin
Le 7 juin 1002, Bertold assiste à l'assemblée de Mayence où le roi Henri II est reconnu et couronné roi de Francie Orientale (Germanie). Il obtient de ce prince le droit de pêche depuis le comté de Saintois jusqu'à Sorcy ainsi que le péage des mines des montagnes des Vosges et la restitution du fief de Berkeim en Alsace. Les églises de Sorcy et de Châtel, le fief de Badonviller, le château de Pagny, les hameaux de Longort de Laye et d'Ourches deviennent sous son épiscopat la propriété de l'Église de Toul. Il acquiert en 1009, pour le chapitre de la Cathédrale, les terres de Fontenoy de la Comtesse Eve.
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1002 à 1024, empereur.de 1002 à 1024
.Hermann, évêque de Toul de 1020 à 1026
Il donne en fief héréditaire le comté à Raimbaud, seigneur de Fontenoy et de Charmes-sur-Moselle.
.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1024 à 1028, empereur de 1027 à 1039,
.Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg (Dabo) (1002-1054), évêque de Toul de 1026 à 1049, couronné pape le 12 février 1049 sous le nom de Léon IX.
Son père, Hugues IV, est de la famille des comtes du Nordgau, seigneurs d'Eguisheim. Bruno est donc un membre de la très haute aristocratie : sa famille se rattache par sa mère, Heiwige, fille du comte de Dabo, aux Carolingiens de Francie occidentale et par son père aux rois de Germanie. Il est le cousin des empereurs Conrad II le Salique et Henri III. Confié à l’évêque Berthold de Toul pour être éduqué à l'école, Bruno entre jeune dans le chapitre de la cathédrale. Après le décès de son tuteur, il est appelé à la cour de son cousin Conrad II le Salique qui soutient la réforme monastique.À la mort de l'évêque Hermann de Toul, Bruno est proposé comme successeur par le clergé avec le soutien de Conrad II et le 9 septembre 1027, il est consacré par l’archevêque de Trèves. Il a pour comte vassal Raimbaud. C'est en 1048 qu'il remarque Hildebrand et attache à sa personne le futur Grégoire VII. Fidèle à l'empereur celui-ci va plaider sa cause devant Robert le Pieux pour la succession du royaume de Bourgogne, où Conrad II, qui a hérité de Rodolphe III mort sans enfants, est contesté par Eudes de Champagne.
.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1028 à 1056, empereur de 1046 à 1056
.Odo, évêque de Toul de 1052 à 1069
Bruno son protecteur et son ami le nomme évêque de Toul en 1052, lorsqu'il était encore près de lui à Rome, et fait ratifier ce choix par le chapitre et par l'Empereur. Assisté de l'évêque de Metz Adalbéron III et de l'évêque de Verdun Théodoric, Odon reçoit de l'archevêque de Trèves Eberhard la consécration épiscopale à Trêves le 17 avril 1052 ; il est installé sur son siège par l'évêque de Verdun Théodoric en présence de Gérard d'Alsace, duc de Lorraine, et de Louis de Montbéliard, comte de Bar et de Mousson. Odo a pour comte vassal, Renard Ier, Renard II, Frédéric Ier de Dampierre, seigneur de Dampierre-en-Astenois jusqu’en 1055 puis Arnoul. Ce dernier, s'étant rendu coupable de vexations et de violences graves envers les sujets de l'évêché, est déposé en 1063 solennellement de sa dignité par Odon dans une assemblée générale du peuple et du clergé. Il publie une charte signée par Gérard, duc de Lorraine, sept archidiacres et douze seigneurs du pays dans laquelle il proclame la destitution du comte Arnoul et fixe les droits et les devoirs des comtes de Toul. Par la même charte, Odon investit Frédéric II de Dampierre, fils de Frédéric Ier comme comte de Toul en remplacement d'Arnoul. Albéric, fils de ce dernier, furieux de l'affront fait à son père, conçoit d'attaquer la ville de Toul et d'y rétablir Arnoul dans sa dignité de comte. Il rassemble une troupe d'aventuriers qu'il prend à sa solde, s'avance à la faveur de la nuit et s'empare de la porte de la Rousse. Déjà ses soldats pénètrent dans l'intérieur lorsque les bourgeois, réveillés, courent aux armes, se précipitent sur eux et les mettent en fuite. Albéric ne trouve son salut qu'en sautant du haut des murs dans le fossé qu'il passe à la nage. Odon, indigné, lance contre lui une sentence d'excommunication et le dépouille de toutes les terres qu'il tenait en fiefs de l'Église de Toul. Il ne le rétablit qu'à cause de la forte sollicitation de Louis, comte de Bar et de Mousson, et de la princesse Sophie, son épouse, et à la condition qu'Albéric lui donne entière satisfaction.
.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, empereur de 1084 à 1105,
Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II décide en 1059 de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).
En janvier 1076, un synode d'évêques germanique, reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII fait déposer Henri IV par un autre synode en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.
À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.
À la mort du pape Grégoire VII en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.
.Pibon, évêque de Toul de 1070 à 1107
Il a d’abord pour comte Frédéric II qui meurt en 1078 puis son fils Renard III de Dampierre.
.Henri V (1086-1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, empereur de 1111 à 1125.
Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.
.Richwin de Commercy, évêque de Toul de 1108 à 1126
Fils de Ricuin, seigneur de Commercy et de Leucarde d’Apremont. Après sa nomination, son père lui fait don d'une grande partie de ses biens : la moitié du château de Commercy et de ses dépendances, la moitié de la rivière et des villages composant le domaine seigneurial (Meligny, Vaux, Saulx, Lérouville, Pont, Chonville, Fontoy, Morville, Tantonville, Maceronville et Gironville. Il a pour comte de Toul Renard III de Dampierre jusqu’à sa mort en 1117 puis son frère Pierre de Dampierre jusqu’en 1124 et enfin Frédéric III de Dampierre fils de Frédéric II.
.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, empereur de 1133 à 1137
.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1138 à 1152, empereur de 1138 à 1152
.Henri Ier de Lorraine ( ?-1165), évêque de Toul de 1126 à 1165
Fils de Thierry II, duc de Lorraine et de Gertrude de Flandre ; frère cadet de Simon 1er duc de Lorraine (1115-1139) et de Thierry d'Alsace, comte de Flandre (1127-1168).
Le comte de Toul est alors Frédéric III de Dampierre. En septembre 1127, Henri assiste à la diète convoquée à Spire par l'empereur Lothaire III. En 1141, il accompagne l'empereur Conrad III lors d'un voyage en Lorraine. En 1142, à la mort du comte de Toul Frédèric III, c’est son fils Henri qui lui succède. Avant son départ à la deuxième croisade en 1147, il demande au pape Eugène III de protéger le temporel de son diocèse de Toul durant son absence. En 1162, le comte Henri meurt et c’est son fils Frédéric IV qui lui succède.
.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1169, empereur de 1155 à 1190
.Pierre de Brixey ( ?- 1192) évêque de Toul de 1167 à 1192,
Fils de Pierre de Brixey et de Mathilde de Rinel.
Choisi en 1167 pour succéder à l’évêque Henri de Lorraine, mort deux ans auparavant, il obtient en 1168 de l’empereur le droit de battre monnaie à Toul. Il met fin à la guerre qui sévit entre le comte de Toul Frédéric IV de Dampierre, f et les chanoines et fait reconstruire la forteresse de Liverdun, détruite par ce conflit. En 1186, à la mort sans postérité de Frédéric IV de Dampierre, comte de Toul, il confie le comté à Mathieu de Lorraine. En 1187, deux candidats s’affrontent pour le siège de l’archevêché de Trêves : Folmar, soutenu par le pape, et Rodolphe, soutenu par l’empereur. Pierre de Brixey prend parti pour Rodolphe et est excommunié par Folmar. Il se rend alors à Rome et y assiste aux obsèques d’Urbain III. Grégoire VIII, son successeur, déclare l’excommunication nulle. Dans les années qui suivent, Mathieu Ier, duc de Lorraine tente de faire attribuer à son fils Thierry le comté de Toul, dont les revenus sont importants. Pierre de Brixey en appelle au pape Alexandre III, mais ce dernier, alors en lutte contre l’empereur Frédéric Barberousse ne peut pas intervenir. Il rentre ensuite dans son diocèse, met ses affaires en ordre et part en pèlerinage en Terre Sainte en 1189. Il meurt à Jérusalem en 1192.
Mathieu de Lorraine (vers 1146-1199) comte de Toul de 1180 à 1199, seigneur de Fontenoy, de Charmes, de Mirecourt, de Coussey et de Bleurville
Second fils du duc de Lorraine Mathieu Ier et de Judith-Berthe de Hohenstaufen, fille de Frédéric de Hohenstaufen, duc de Souabe, et de Judith de Bavière et de Saxe. Elle est la sœur de l’empereur Frédéric Barberousse
Mathieu, bien que toujours vassal en droit de l’évêque de Toul, est de fait pratiquement émancipé.
.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,
Les bourgeois de Toul entrent en révolte pour obtenir des droits égaux à ceux attribués à l’évêque et à son chapitre par l’empereur Frédéric, mais ils ne parviennent en 1192 qu'à provoquer l'intervention militaire, restauratrice de l'ordre ancien, de l'Empereur Henri VI, protecteur des droits du chapitre cathédral.
.Eudes de Lorraine ( ?- 1198), évêque de Toul de 1192 à 1198.
Fils d'Hugues Ier, comte de Vaudémont, et d'Aigeline de Bourgogne. C’est toujours Mathieu de Lorraine qui est comte de Toul.
.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1198 à 1208,
En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208.
.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.
.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1208 à 1220 puis de 1235 à 1250, empereur de 1220 à 1250
.Mathieu de Lorraine (1170- 1217), évêque de Toul de 1198 à 1206, duc de Lorraine
Fils de Ferry Ier, seigneur de Bitche,puis duc de Lorraine de 1205 à 1206
Mathieu dissipe rapidement les biens de son diocèse et il est déposé en 1206 sur la demande des chanoines. Il se retire à Saint-Dié et utilise les revenus de sa charge pour mener une vie scandaleuse avec sa fille, née d'une liaison avec une religieuse de l'abbaye d'Épinal. Il entretient également une troupe de brigands, jusqu'à ce que son frère Ferry II, excédé, le chasse du duché et fasse raser sa demeure. Il erre alors en Alsace avec ses compagnons de brigandage.
.Reinald de Chantilly, évêque de Toul de 1206 à 1217.
Le comte de Toul Mathieu meurt en 1208 et c’est son fils Frédéric V de Lorraine marié à Agnès de Ferrette qui lui succède comme comte de Toul. En 1217, Reinald de Chantilly se rend dans les Vosges. L’ex-évêque Mathieu le surprend dans une embuscade et le tue. Son neveu le duc Thiébaud Ier de Lorraine part alors à la recherche de Mathieu, le retrouve et le tue d'un coup de lance le 3 avril 1217.
.Gérard de Lorraine ( ?- 1219) évêque de Toul de 1218 à 1219.
Fils de Gérard II, comte de Vaudémont, et de Gertrude de Joinville.
.Henri VII de Souabe (1122-1142), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1220 à 1235,
.Eudes II de Sorcy, évêque de Toul de 1219 à 1228
Issu de la famille des seigneurs de Sorcy en Lorraine.
.Garin, évêque de Toul de 1228 à 1230
.Roger de Mercy, évêque de Toul de 1231 à 1251
Issu de la famille de Mercy dont la puissance connait son apogée au cours du Moyen Âge dans la région couvrant désormais le sud de la Belgique, la Lorraine et le Luxembourg qui tire son nom du château de Mercy, construit au X°siècle sur le ban de la commune de Joppécourt en Lorraine. Cette maison a déjà donné un évêque en la personne d’Albert de Mercy, évêque de Verdun de 1156 à 1162. Sous le règne de Roger de Mercy, le comte de Toul Frédéric V de Lorraine, fils du comte Mathieu meurt en 1250 et c’est son fils Eudes de Lorraine qui lui succède comme comte de Toul jusqu’en 1261.
.Conrad IV (1228-1254) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1237 à 1254 ,roi de Sicile de 1250 à 1254
.Grand Interrègne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Gilles de Sorcy, évêque de Toul de 1253 à 1271 et comte de Toul de 1261 à 1271
De la même famille qu’Eudes II. En 1261, le comte Eudes de Lorraine vend le comté de Toul à son cousin Ferry III, duc de Lorraine, mais Gilles de Sorcy, en tant que suzerain, retire le comté de Toul à Ferry III et le rattache au domaine ecclésiastique. Une lutte de l'évêque autoritaire contre la bourgeoisie s'emballe à propos des impôts du mois des versaines (avril). Une révolte populaire imprévue éclate, chassant l'évêque et sa suite, comme les meneurs bourgeois effrayés. Piteusement réfugié à Nancy, Gilles de Sorcy est obligé de reprendre son comté de Toul, les armes à la main avec le duc de Bar et le duc de Lorraine, Ferry III. Un accord est conclu au terme de sa reprise en main : les bourgeois doivent par tête s'acquitter des 16 livres monnaie de Toul. Mais l'évêque s'engage à payer son avènement à la milice et aux pauvres, soit quatre mesures de vin, 800 livres de pain, un bœuf entier bouilli avec panais.
.Conrad Probus, comte-évêque de Toul de 1272 à 1296
A la mort de Gilles de Sorcy, deux prétendants à sa succession Gautier de Beauffremont et Jean de Lorraine se livrent à un combat acharné. C’est le second qui l’emporte. Revanchard Gautier de Bauffremont met le siège devant les châteaux épiscopaux de Liverdun, Brixey et Maizières. Le pape consulté prend l'initiative de nommer un moine franciscain, Conrad Probut. L’évêque doit faire appel au duc de Lorraine Ferry pour recouvrer ses biens.
.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie) , roi des Romains (empereur) de 1273 à 1291
Pendant environ un siècle, l'évêque, le représentant impérial, les chanoines, les abbés et chapitres des monastères saint Mansuy et saint Epvre sous contrôle respectif de la maison de Bar et de Lorraine, la commune bourgeoise, les regroupements bourgeois, les corporations, la population laborieuse parfois en colère vont s'opposer ensemble et à tour de rôle
.Jean de Sierck, comte-évêque de Toul de 1296 à 1305
Les origines de la famille de Sierck sont incertaines. D'aucuns la prétendent issue de celle d'Ardenne. Quoiqu'il en soit, elle apparait au Xe siècle avec le nom d’une localité bâtie sur la partie convexe d'un méandre de la Moselle à son confluent avec le ruisseau de Montenach face à la colline du Stromberg, aux portes du Luxembourg et de l'Allemagne. On situe la construction au Xème ou XIème siècle d'un château-fort qui semble avoir précédé la ville. A cette époque, Sierck qui dépendait des archevêques de Trèves devient possession du duc de Lorraine Gérard d'Alsace (1048-1070). En 1300, les bourgeois toulois, soucieux d'indépendance, concluent un accord avec Philippe le Bel, suzerain de Champagne. Ce roi de France donne sa protection contre un service militaire de deux jours par ans et des redevances annuelles. .
.Vito Venosa, comte-évêque de Toul de 1305 à 1306
.Eudes III de Granson, comte-évêque de Toul de 1306 à 1308
De la famille des seigneurs de Grandson dans le Pays de Vaud, vassaux des comtes de Savoie.
.Adolphe de Nassau, (avant 1250-1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
Fils de Rodolphe Ier
.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , empereur de 1311 à 1313
.Giacomo Ottone Colonna, comte-évêque de Toul de 1308 à 1309
.Jean d'Arzillières, comte-évêque de Toul de 1309 à 1320
.Louis IV de Bavière (1282-1347) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1314 à 1347, empereur de 1328 à 1347
.Frédéric de Habsbourg dit le Beau (1289-1330) anti-roi de Francie Orientale(Germanie) de 1314 à 1322.
.Amédée de Genève, comte-évêque de Toul de 1320 à 1330
Fils d’Amédée II de Genève, comte de Genève.
.Thomas de Bourlémont, comte-évêque de Toul de 1330 à 1353
De la famille de Bourlémont, vassale du comte de Champagne, du nom du château situé dans le duché de Lorraine sur un promontoire au-dessus du confluent de la Meuse et de la Saônelle, dominant le val de Meuse qui descend vers le nord ainsi que le village de Frebécourt à cinq kilomètres au nord de Neufchâteau.
.Gunther de Schwarzbourg (1304-1409) , anti-roi de Francie Orientale contre le suivant en 1349
Les trente années d'épidémies pesteuses qui suivent 1349 entérinent une chute drastique et générale de population, de l'ordre du tiers à long terme.
.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378, empereur de 1355 à 1378
.Bertrand de la Tour d'Auvergne, comte-évêque de Toul de 1353 à 1361
.Pierre de La Barrière, comte-évêque de Toul de 1361 à 1363
.Jean de Heu, comte-évêque de Toul de 1363 à 1372
La famille de Heu est une importante famille du Moyen Age qui, en Pays messin, posséde de nombreuses seigneuries, particulièrement dans le Haut Chemin : Ennery, Malroy, Crespy, Pelte, Xieule, Montigny, Flévy, Vry, Gravelotte, Grimont, Montoy, Coincy, Goin, Retonféy, Blétange, Mercy, Antilly, Mont, Mancourt, Seuxy, Gray, Abbeville, Buy, Vandlainville, Rurange, Ollexey, Beurtoncourt, Rognac, Beaufort et plusieurs autres terres. La famille de Heu est dès le XIII° siècle l'une des plus puissantes de la ville de Metz. Sous le règne de Jean Heu, en 1367, Toul devient Ville Libre Impériale relevant désormais directement de l’empereur. Fiers de leur appartenance à une ville d'empire, les bourgeois toulois laissent tomber alors en quenouille le pacte royal signé en 1300 avec le roi Philippe le Bel.
.Jean de Neuchâtel, comte-évêque de Toul de 1373 à 1384
Fils du baron Thiébaud V de Neuchâtel-Bourgogne. La famille de Neuchâtel-Bourgogne est originaire de Neuchâtel-Urtière en Franche-Comté.
.Venceslas de Luxembourg (1361-1419) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1376 à 1400, empereur de 1378 à 1400,
.Savin de Florence, comte-évêque de Toul de 1384 à 1398
.Robert Ier de Bavière, (1352-1410) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1400 à 1410
.Philippe de Ville-sur-Illon, comte-évêque de Toul de 1399 à 1409
Issu de la famille des seigneurs de Ville sur Illon, village des Vosges. .Henri de Ville-sur-Illon, comte-évêque de Toul de 1409 à 1436.
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1410 à 1437 , empereur de 1433 à 1437
.Louis de Haraucourt, comte-évêque de Toul de 1437 à 1449
Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt En 1445, l'influence française revient inopinément. Le roi Charles VII réclame pour son trésor les arriérés de l'accord de protection signé sous Philippe le Bel, soit 2000 livres de rente annuelle. Les bourgeois piqués dans leur honneur refusent. Le protecteur se mue en agresseur, les troupes royales brûlent les faubourgs de Toul. La diplomatie reprend ses droits, et, après une tergiversation de deux années, une compensation accorde les partis : Toul et ses élites acceptent à nouveau l'influence française.
.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1493, empereur de 1452 à 1493
.Guillaume Fillâtre, comte-évêque de Toul de 1449 à 1460
.Jean Chevrot, comte-évêque de Toul en 1460
.Antoine Ier de Neuchâtel, comte-évêque de Toul de 1461 à 1495
Le 18 novembre 1461, en rendant hommage à Dagobert ainsi qu'à Charlemagne, Louis XI confirme par lettres patentes sa protection royale pour l'église de Toul.
.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, empereur de 1505 à 1519
.Olry de Blâmont, comte-évêque de Toul de 1495 à 1506
En 1499, il lègue le comté de Blamont au duc de Lorraine. .Hugues des Hazards, évêque de Toul de 1506 à 1517 Le cardinal Raymond de Barailles et Hugues des Hazards avaient été élus successivement coadjuteurs de l'évêque de Toul, du vivant d'Olry de Blamont, et l'étaient encore l'un et l'autre à l'époque de sa mort. Ces élections n'embarrassèrent pas peu le Chapitre, lorsqu'il fallut opter entre les deux coadjuteurs. Elles avaient été faites à l'instigation du duc de Lorraine René, qui protégeait Raymond, dans le temps où il voulait donner au prince Jean, son fils, âgé de 4 ans, la coadjutorerie de Metz, dont ce prélat était en possession; mais il avait abandonné plus tard ce même prélat, pour favoriser Hugues des Hazards, qui lui paraissait plus dévoué à ses intérêts. Après la mort d'Olry de Blamont, le Cardinal envoie Angelo de Rimini, son secrétaire, pour prendre possession de l'Évêché, et le munit d'un bref du Pape, qui fait défense aux chanoines et aux bourgeois de s'y opposer sous peine de censures. René fait arrêter et jeter en prison Angelo de Rimini, sous prétexte qu'il a fait publier en Lorraine un bref subreptice, aussi faux et aussi nul que les bulles du Cardinal, son maître. De là, nouveau bref du Pape, qui confirme le premier et qui réitère l'injonction de s'y soumettre. La mort du Cardinal vient heureusement mettre un terme à ces malheureuses dissensions, et permet au Chapitre d'élire évêque de Toul Hugues des Hazards, élection que le Pape ratifie dès lors sans difficulté. Hugues est employé par le duc René de Lorraine, en qualité de négociateur auprès de l'empereur Maximilien et du roi Charles VIII, au sujet du comté de Provence, et il s'acquitte de cette mission au grand contentement du duc.
.Jean VI de Lorraine, comte-évêque de Toul de 1517 à 1524
Fils de René II, duc de Lorraine et de Bar et de Philippe de Gueldre ; proche du roi François Ier.
. Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500-1558) roi de Francie Orientale (Germanie), de 1519 à 1556, empereur de 1519 à 1558
.Hector d'Ailly-Rochefot, comte-évêque de Toul de 1526 à 1532
.Jean VI de Lorraine, comte-évêque de Toul de 1532 à 1537
.Ferdinand Ier de Habsbourg ( 1503-1564), roi de Germanie de 1531 à 1564, empereur de 1556 à 1564.
.Antoine II Pellagrin, comte-évêque de Toul de 1537 à 1542
.Jean VI de Lorraine, comte-évêque de Toul de 1542 à 1543
Il est le dernier évêque avant l’annexion de fait du territoire de l’évêché au royaume de France.
.Toussaint de Hossey, évêque de Toul de 1543 à 1565
Dès le mois d’aout 1547, le roi Henri II accorde des lettres de garde et de protection à la ville de Toul ; en 1548, le duc François de Guise vient pour décider l’ évêque, les chanoines et les bourgeois de Toul à s’émanciper de la tutelle de l’empereur et en janvier 1552, a lieu une nouvelle mission du cardinal de Lorraine dans le même sens et le 12 avril suivant, Henri II, reconnu vicaire du Saint Empire par les princes protestants allemands avec lesquels il a passé alliance, fait son entrée à la tête de 7500 hommes dans la ville impériale. Toul devient une citadelle française au cœur de l’empire. Le traité de Chambord entérine cette saisie de territoire lorrain, puisque les princes luthériens allemands laissent à leur allié, le roi de France, promu vicaire d'Empire, les villes impériales qui ne sont pas de langue germanique. La ville dont les édiles sont rassurés par la branche cadette de Lorraine, les princes de Guise, au service du roi de France n'offre d'ailleurs aucune résistance. Elle remet ses clefs au connétable de Montmorency. Pendant les guerres de religion, Henri de Guise fait occuper Toul par la Ligue. Charles III capture les villes de Toul et Verdun, mais il doit les rendre en 1594. La cité ne redevient royale qu'après l'abjuration du roi navarrais, Henri IV. À la paix de Folembray en 1595, Henri IV, conciliant, nomme gouverneur de Toul et de Verdun, François de Vaudémont, le troisième fils de Charles III. Mais en 1602, Henri IV affermit sa ligne politique. Il transforme les villes protégés et contrôle avec attention les évêchés. Les évêques sont soumis au serment de fidélité, ils ne peuvent plus solliciter l'investiture impériale pour entrer en possession de leur temporel. Ils ne peuvent laisser leurs sujets porter leurs appels au tribunal impérial de Spire. L'obligation s'applique bientôt aux bourgeois des villes. L'idée d'un parlement à Metz germe en 1609, mais la régence de Marie de Médicis instaure une pose, voire un retrait de 1610 à 1624, dans les mutations juridiques et administratives royales. En ces temps, les évêques de Toul, malgré la perte de leurs pouvoirs temporels, portent toujours l'épée et la crosse : ils demeurent en titre et en fonction des princes du Saint-Empire. L'Empire envoie ses convocations et ses mandats aux diètes jusqu'en 1612. Mais Louis XIII et son ministre Richelieu reprennent avec vigueur un contrôle régalien. De 1631 à 1632, les temporels épiscopaux sont occupés. Le parlement de Metz créé en 1633 traite désormais les appels de la justice des évêques, mais aussi des tribunaux citains ou bourgeois. Le sceau de la ville de Toul, symbole d'autonomie, est supprimé en 1633. L'administration française s'installe dans la foulée. Le 16 août 1634, Louis XIII crée par ordonnance le bailliage de Toul. La gabelle est instaurée pour payer les gages des magistrats. Par lettres patentes du 10 mai 1636, le parlement français de Lorraine, qui avait pour siège Metz, est transféré à Toul pour cause de mésentente avec le gouverneur de la place. L'entrée solennelle à Toul se fait le 16 avril 1637 ; le parlement exilé y séjourne 22 années au terme desquelles l'interminable querelle avec le gouverneur, qui a produit son exil, s'éteint. Ensuite à l'instar de l'intendance de Lorraine, le parlement réside à Metz. Toul conserve son présidial.
A l’issue de la guerre de Trente Ans, les traités de Westphalie attribuent définitivement Toul et son comté au royaume de France.
2. Evêché-comté de Verdun / Bistum-grafschaft von Verdun, Ville Libre Impériale de Verdun / Frei Reich Stadt von Verdun
L'évêché de Verdun est créé au IV° siècle à l'époque de la Gaule romaine. Après le Traité de Verdun en 843, Verdun fait partie successivement de la France médiane, de la Lotharingie, puis, au sein du Saint Empire dès 925, de la Basse-Lorraine. La principauté épiscopale de Verdun comprend :
.les sept prévôtés de Charny, Dieppe, Dieulouard, Fresnes, Mangiennes, Tilly et Verdun, dépendantes du temporel de l'évêque de Verdun ;
.les cinq prévôtés de Foameix, Harville, Lemmes, Merles et Sivry , dépendantes du temporel du chapitre de la cathédrale de Verdun.
.Othon Ier (912-973) duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie) de 936 à 961, , empereur de 962 à 973
.Wigfrid, évêque de Verdun de 959 à 983
Evêque sous le règne d’Othon le Grand.
.Godefroi Ier dit le Captif, premier comte de Verdun de 963 à 1002
Il appartient à la Maison d’Ardenne, une riche famille lotharingienne.
Fidèle des Ottoniens avec lesquels il était apparenté par sa grand-mère maternelle, Oda, fille d’Otton Ier de Saxe.
Il possédait déjà de son père les comtés de Bidgau et de Methingau. En 969 , il obtient les marquisats d'Anvers et d'Ename, puis s'empare en 973 du comté de Hainaut avec Arnould de Valenciennes aux dépens de Régniers
Au côté de l’empereur Otton II, il combat Lothaire, roi de Francie occidentale.
.Othon II dit le Roux (955-983), roi de Francie Orientale(Germanie) en 961, empereur de 973 à 983
.Hugues II, évêque de Verdun de 983 à 984
.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale (Germanie) de 983 à 1002, empereur de 996 à 1002
.Adalbéron I (958-1005), évêque de Verdun de 984 à 988
Fils de Frédéric Ier d'Ardennes, comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie et de Béatrice de France, sœur d'Hugues Capet ; contemporain de l’empereur Othon III.
.Haymon (ou Heimon), comte-évêque de Verdun de 988 à 1024.
Nommé par les impératrices Théophano et Adélaïde. Ce Bavarois, ami du futur empereur Henri II ; en 990, l'empereur Otton III fait de l'évêque de Verdun un prince souverain, lui accordant le pouvoir temporel sur la ville et le droit de nommer les comtes.Il est le premier à obtenir le droit de frapper la monnaie et de disposer des péages et des marchés verdunois.
Sous son règne, sont nommés comme comtes Godefroy II, duc de Basse-Lotharingie de 1002 à 1012, puis son frère Frédéric de 1012 à 1022 puis son frère Hermann de 1022 à 1024 lequel renonce et se fait moine.
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1002 à 1024, empereur.de 1002 à 1024
.Raimbert, comte-évêque de Verdun de 1024 à 1037
Il nomme en 1024 comme comte de Verdun :
.Louis Ier (?-1025), comte de Chiny et seigneur de Warcq de 992 à 1025, et comte de Verdun de 1024 à 1025
Fils d'Otton Ier, seigneur de Warcq; père de Louis II comte de Chiny et grand-père d’Arnoult, comte de Chiny.
Louis est tué en 1025 par Gothelon, frère d'Hermann, qui convoite la ville. Gothelon donne le comté de Verdun en apanage à son fils Godefroy III le Barbu, duc de Basse-Lotharingie.
.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1024 à 1028, empereur de 1027 à 1039,
.Richard Ier, comte-évêque de Verdun de 1040 à 1046
.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1028 à 1056, empereur de 1046 à 1056
.Thierry, comte-évêque de Verdun de 1047 à 1089
Le comte de Verdun et duc de Haute-Lotharingie Godefroid dit le Barbu prend la ville en 1047, chasse l’évêque Thierry et incendie la cathédrale. Mais il finit par faire pénitence publique, rend les territoires volés et reconstruit la cathédrale.l
C’est son fils Godefroy IV dit le Bossu, duc de Basse-Lotharingie, qui lui succède à sa mort en 1069 comme comte de Verdun puis à sa mort en 1076, sa veuve Mathilde de Toscane, jusqu’à sa mort en 1086. En 1086, c’est Godefroy V de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, neveu de Godefroy IV, qui lui succède. En 1095, Godefroy de Bouillon prend la tête de la Première croisade et vend son comté à l’évêque Richer. Les nouveaux avoués de l'Église sont les comtes de Bar.
.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, empereur de 1084 à 1105,
.Richer, comte-évêque de Verdun de 1089 à 1107
En 1100, Richer confie l’avouerie du comté de Verdun à titre viager à Thierry II de Bar, comte de Montbéliard et comte de Bar qui devient comte de Verdun de 1100 à 1105 puis au fils de celui-ci Renaud Ier le Borgne de Bar (vers 1080-1149), comte de Bar. Celui-ci va perdre et regagner le comté-avouerie plusieurs fois face à Guillaume Ier de Luxembourg et le comte Henri Ier de Grandpré.
En plus des conflits entre les évêques et leurs avoués comtes de Verdun,le XIIème siècle va voir s’éclore le mouvement communal. Les bourgeois de Verdun veulent se soustraire à l’autorité de l’évêque.
.Henri V (1086-1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, empereur de 1111 à 1125
.Richard II de Grandpré, comte-évêque de Verdun de 1107 à 1114
Renaud Ier de Bar exerce toujours sous son épiscopat la fonction comtale. En 1113, l'empereur Henri V intervient dans la lutte entre Richard et Renaud qu'il fait prisonnier et ne libère qu'après qu'il ait juré fidélité et rendu l'hommage.
.Mazon, administrateur de 1114 à 1117
.Henri Ier de Blois, comte-évêque de Verdun de 1117 à 1129 déposé au concile de Chalon
Sous son règne, vers 1119, Renaud Ier le Borgne, comte de Bar, élève une énorme tour entre la porte Châtel et l’abbaye de Saint-Vanne de Verdun. De cette tour, ses gens terrorisent la ville et ses abords. Évêque et bourgeois s’unissent contre Renaud.
.Ursion, comte-évêque de Verdun de 1129 à 1131
Ursion donne, vers 1130, le comté de Briey au comte de Bar Renaud Ier le Borgne.
.Albéron de Chiny, comte-évêque de Verdun de 1131 à 1156
Fils d'Arnoul Ier de Chiny, comte de Chiny.
En 1134, la tour érigée par Renaud le Borgne est détruite. Albéron de Chiny dépose le comte Renaud et rattache le comté de Verdun au domaine épiscopal.
.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137, empereur de 1133 à 1137
.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1138 à 1152, empereur de 1138 à 1152
En 1142, l’empereur Conrad reconnait une coutume et un droit propre aux bourgeois verdunois.
.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1169, empereur de 1155 à 1190
.Albert de Mercy, comte-évêque de Verdun de 1156 à 1162
De la maison de Mercy dont la puissance connait son apogée au cours du Moyen Âge dans la région couvrant désormais le sud de la Belgique, la Lorraine et le Luxembourg qui tire son nom du château de Mercy, construit au Xème siècle sur le ban de la commune de Joppécourt en Lorraine.
Le 17 août 1156, à Colmar, l'empereur Frédéric Barberousse confirme au tout nouvel évêque Albert de Mercy et à l'Église de Verdun le bénéfice du comté de Verdun donné par Otton III à Haymon. Les ecclésiastiques ont le droit de battre la monnaie, de rendre justice et sont propriétaires, à l'extérieur de Verdun, de l’abbaye de Juvigny, de la collégiale de Montfaucon et d'une dizaine de forteresses. Les évêques décident de ne plus nommer d’avoué comte et de rester les seuls maîtres en cumulant les fonctions.
.Richard III de Crisse, comte-évêque de Verdun de 1163 à 1171
.Arnoul de Chiny, comte-évêque de Verdun de 1172 à 1181
Arrière-petit-fils d’Arnoud de Chiny, comte de Chiny ; petit-fils d’Othon II, comte de Chiny ; fils d'Albert Ier, comte de Chiny et d'Agnès de Bar.
.Henri II de Castel, comte-évêque de Verdun de 1181 à 1186
.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,
.Albert II de Hierges (Hirgis), comte-évêque de Verdun de 1186 à 1208
Fils de Manassès de Hierges et d'Alix de Chiny, fille d'Albert Ier, comte de Chiny.
En 1195, les bourgeois de Verdun obtiennent de l’empereur Henri VI une charte d’après laquelle la cité, devenue libre, relève directement de l’empire. C’est la lutte entre l’évêque et les bourgeois.
.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1198 à 1208,
En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208.
.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.
En 1208, alors que la guerre fait rage, les bourgeois alliés aux seigneurs chassent le chapitre et l'évêque Albert II de Hierges est tué en assiégeant la ville.
Tout comme à Metz, les bourgeois se conjurent et se dotent de jurés ou « wardours (gardiens) de la paix » composant une nouvelle magistrature, le « Nombre ». Les Verdunois rédigent également une Charte de paix. Mais les bourgeois ayant obtenu les fonctions dirigeantes n'appartiennent pas au Commun mais aux riches familles patriciennes appelées les Lignages de Verdun. Ces lignages sont au nombre de trois, et pour en faire partie il fallait en descendre par voie masculine ou féminine.
Il s'agit des lignages:.de la Porte, .d'Azannes.des Estouff.
Aux XIIe et XIIIe siècles, Verdun connaît son âge d'or. La cité est divisée en une ville-haute qui concentre les centres religieux et administratif, et une ville-basse comprenant les quartiers résidentiels habités par les commerçants et artisans. La cité compte alors 13 000 habitants. L'industrie est prospère, entre tissage de draps, tannages de peaux et pièces d'orfèvrerie de l’art mosan. Les marchands sillonnent l'Europe en passant par Verdun, rapportant bois, métaux précieux, étoffes et épices.. De nombreuses abbayes se construisent comme celles bénédictines de Saint-Vanne, de Saint-Paul et de Saint-Airy. Mais la période de prospérité ne dure pas. À la fin du XIIIe siècle, le trafic sur la Meuse diminue au profit de celui sur la Moselle ou le Rhin. L'industrie urbaine est concurrencée par l'industrie rurale, alors plus compétitive.
La lutte entre la bourgeoisie et l’épiscopat continue tout au long des XIIIe et XIVe siècles.
.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1208 à 1220 puis de 1235 à 1250, empereur de 1220 à 1250
.Robert Ier de Grandpré, comte-évêque de Verdun de 1208 à 1216.
Fils d'Henri III comte de Grandpré et de Liutgarde de Luxembourg.
En 1214, Frédéric II reconnaît la Charte de paix messine et donc tacitement celle de Verdun, tout en interdisant aux Verdunois de se conjurer
.Jean Ier d’Apremont, comte-évêque de Verdun de 1217 à 1224 puis de Metz en 1224
Fils de Geoffroy Ier, seigneur d’Apremont et d’Élisabeth de Dampierre.
.Henri VII de Souabe (1122-1142), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1220 à 1235,
.Raoul de Torote, comte-évêque de Verdun de 1124 à 1245
En 1227, le roi des Romains et futur empereur Henri VII qualifie l'évêque de Verdun de princeps (prince du Saint-Empire) à un moment où ce dernier administre une centaine de villages.
.Conrad IV (1228-1254) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1237 à 1254
.Guy de Traignel (Trainel), comte-évêque de Verdun de 1245 à 1245
.Guy II de Mellote (Mello), comte-évêque de Verdun de 1245 à 1247
.Jean II d'Aix, comte-évêque de Verdun de 1247 à 1252
.Jacques Pantaléon, comte-évêque de Verdun de 1253 à 1255, pape sous le nom d’Urbain IV
.Grand Interrègne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Robert II de Milan, comte-évêque de Verdun de 1255 à 1271
.Ulrich de Sarvay (Sarnay), comte-évêque de Verdun de 1271 à 1273
.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie) , roi des Romains (empereur) de 1273 à 1291
.Gérard de Grandson, comte-évêque de Verdun de 1275 à 1278
Fils de Pierre Ier de Grandson, seigneur de Grandson (dans l’actuel canton de Vaud) vassal du comte de Savoie ; Petit-fils d’Ebald IV de Grandson, auquel un édit du 26 août 1186 de l'empereur Frédéric Barberousse reconnait le droit de "construire dans le territoire des Noires-Joux, maisons, villages, bourgs et châteaux, sans autre réserve que celle de suzeraineté immédiate de l'empire".
.Henri III de Grandson, comte-évêque de Verdun de 1278 à 1286
Frère du précédent.
.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Jacques II de Ruvigny, comte-évêque de Verdun de 1289 à 1296
.Jean III de Richericourt, comte-évêque de Verdun de 1297 à 1302
Verdun est alors encerclée au sud par le comté de Bar, au nord par celui du Luxembourg et à l'ouest par la France (qui a annexé la Champagne en 1285) La France annexe la ville de Toul en 1300, le Barrois mouvant en 1301.
.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
.Thomas de Blankenberg /de Blamont, comte-évêque de Verdun de 1303 à 1305
Fils de Frédéric Ier, comte de Blâmont et de Jeanne de Bar.
Pourvu de la dignité de princier dans la cathédrale de Verdun, il met beaucoup de zèle à défendre les droits de l'Eglise, lorsqu'il forme le dessein de surprendre la ville de Toul, avec une troupe de quatre-vingts hommes seulement, pour soumettre les bourgeois révoltés contre leur évêque. C’est cette fermeté de Thomas de Blâmont, et la puissance des alliés de sa famille, qui portent le Chapitre de Verdun à le choisir pour évêque, quelque temps après la mort de Jean de Richericourt, le jugeant capable de réprimer les entreprises des bourgeois de cette ville, qui avaient abusé de la douceur de l'évêque précédent pour empiéter sur les droits de l'Eglise, et sur les immunités du clergé. Thomas de Blâmont arrête ces projets par son autorité ce qui remet le calme dans Verdun sous son épiscopat.
.Nicolas Ier de Neuville, comte-évêque de Verdun de 1305 à 1312
Issu de la famille des seigneurs de Neuville-sur-Orne.
Sous son épiscopat, les magistrats de Verdun renouvellent leur ligue avec les bourgeois de Metz et de Toul contre leurs évêques, mais les troupes de Regnaud, évêque de Metz, sont défaites à Frouard et l'évêque de Toul quitte son évêché. et la France annexe l'évêché de Toul en 1305.
.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , empereur de 1311 à 1313
.Louis IV de Bavière (1282-1347) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1313 à 1347, roi des Romains en 1314 , empereur de 1328 à 1347 .
.Henri IV d’Apremont, comte-évêque de Verdun de 1312 à 1349
Les Verdunois se placent tour à tour sous la protection de Gobert VIII d'Apremont en 1314, d’Edouard Ier de Bar, puis du roi de France Louis X le Hutin en 1315, entraînant d'inévitables conflits auxquels se joint Jean de Luxembourg. Finalement, en 1331, l'évêque Henri d’Apremont place la cité sous la garde perpétuelle de la France Avec le déclenchement de la guerre de Cent Ans en 1337, le roi de France place la cité sous la garde conjointe des comtes de Bar et de Luxembourg.
La peste frappe la Lorraine et Verdun vers 1348/1350, tuant entre 30 à 60 % de la population. Occupé par la guerre, le roi de France ne s'occupe plus de garder Verdun, laissant l'Empire y restaurer son autorité avec difficulté. L'empereur Charles IV de Luxembourg supprime toutes les réformes précédentes et redonne le pouvoir à l'évêché et aux lignages. Il rétablit ensuite la garde conjointe de Bar et du Luxembourg, ce qui provoque la colère des bourgeois pour qui ces gardes sont onéreuses.
.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378, empereur de 1355 à 1378
.Otton de Poitiers, comte-évêque de Verdun de 1349 à 1351
Fils d'Aimar IV, comte du Valentinois et de Diois, et de Sybille de Baux.
.Hugues III de Bar, comte-évêque de Verdun de 1352 à 1361
Fils de Pierre, seigneur de Pierrefort, et de Jeanne de Vienne. Par son père, il est le petit-fils de Thiébaut II, comte de Bar.
L’empereur Charles IVsupprime toutes les réformes précédentes et redonne le pouvoir à l'évêché et aux lignages. Il rétablit ensuite la garde conjointe de Bar et du Luxembourg, ce qui provoque la colère des bourgeois pour qui ces gardes sont onéreuses. Ils forment une coalition en 1358 avec Yolande de Bar déjà en conflit avec l'évêché depuis 1352 et la ville depuis 1356. Le verdunois est ravagé mais les deux parties font la paix en 1359 à cause de la menace grandissante des compagnies de Routiers . L'évêché et la ville sont alors très endettés
.Jean IV de Bourbon-Montperoux, comte-évêque de Verdun de 1362 à 1371
.Jean V de Dampierre Saint-Dizier, comte-évêque de Verdun de 1371 à 1375
.Guy III de Roye, comte-évêque de Verdun de 1375 à 1379
Issu de la maison picarde de Roye.
En 1374, sous son épiscopat, Verdun obtient le titre de Ville Libre Impériale, placée sous la tutelle directe de l'empereur. Le sceau de la ville change pour figurer un aigle impérial au lieu d'une cathédrale.
.Venceslas de Luxembourg (1361-1419) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1376 à 1400, empereur de 1378 à 1400,
.Liébaud de Cusance, comte-évêque de Verdun de 1380 à 1404
Fils de Jean, seigneur de Cusance, bailli du comté de Bourgogne, et d’Isabelle de Belvoir, frère de Vauthier dit Le Petit, héritier testamentaire d’Henri, seigneur de Belvoir, son oncle.
Remarqué par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et appelé à son service, Liebault se voit confier plusieurs ambassades auprès de Robert de Genève, évêque de Thérouanne puis de Cambrai, élu pape au conclave de Fondi sous le nom de Clément VII le 30 octobre 1378, par les cardinaux lassés de l’attitude du pape de Rome Urbain VI. Philippe le Hardi souhaitant étendre son influence au nord voit d’un très bon œil la présence d’un bourguignon à la tête de cet évêché à la frontière de l’Empire et ce d’autant qu’Urbain VI poussait son pion en la personne de Rolin de Rodemack, chanoine du chapitre de Verdun, parent de l’empereur Wenceslas et de Béatrix de Bourbon épouse de Jean de Luxembourg, roi de Bohème et de Pologne. Sur la recommandation du duc de Bourgogne, le chapitre porte Liebault au siège épiscopal en 1380, ce que confirme Clément VII. Rolin s’oppose à cette élection et obtient par Bulle d’Urbain VI les provisions de l’évêché de Verdun. Mais le chapitre refuse de le recevoir et maintient sa position malgré les menaces de l’empereur auquel Rolin avait fait appel.
La puissante famille de Rodemack prend alors les armes et dévaste les terres de l’évêché, puis se retourne contre Arnoul de Hornes, évêque de Liège, au motif d’une vieille querelle. Le chapitre en profite pour négocier une paix qui lui coûte seize cents francs, le versement de sa prébende à Rolin avec une pension. Les troupes liégeoises ayant défait celles des Rodemack, l’évêque Arnoul déclare la guerre à Verdun. Ses gens d’armes y causent pour sept mille livres de dégâts, après quoi le chapitre achète leur départ pour deux mille livres. Mais la guerre de Verdun ne prend pas fin: Béatrix de Bourbon n’admettant pas l’éviction de son parent, demande et obtient des troupes de l’Empereur Wenceslas afin de détruire l’évêché et le chapitre de Verdun. Elle y favorise tous les forfaits depuis son château de Damvillers, enclave impériale dans l’évêché, organisant le pillage systématique des grains qu’elle revendait à son profit, ou les extorsions de fonds.. Faisant face à l’hostilité du magistrat et des bourgeois qui ne cachent pas leur attachement à Rolin de Rodemack afin de se rapprocher de la cour impériale, le nouvel évêque sait avec beaucoup de diplomatie les ramener dans son giron au point qu’en 1382 ils lui apportent leur aide lors du siège du château de Charny qu’utilisait Pierre de Bar pour ses courses dans l’évêché. Un an plus tard il accepte de le faire démolir au lieu de les contraindre à le remettre en état. Sa sagesse apporte l’apaisement : en 1384 le duc de Bar rend à Liebaut sous forme d’usufruit, la ville, forteresse, terre et prévôté de Sampigny pour en jouir sa vie durant, Clément VII lui octroye le prieuré de Clermont en Haute-Marne, puis en 1386 l’abbaye de Faverney en Haute-Saône, en qualité d’administrateur La guerre de Verdun ayant considérablement affaibli les moyens financiers de l’évêché, Liebaut obtient de Clément VII un dédommagement et en 1385 une bulle papale rattache la « princerie » à la manse capitulaire avec les juridictions temporelle, spirituelle et les revenus.
Malgré la présence attestée aux côtés de l’évêque de militaires bourguignons, la situation ne s’étant guère améliorée. Liebault prend alors la décision de mettre Verdun et ses possessions sous la protection du roi de France, protection dont certains de ses prédécesseurs avaient déjà usé. Le 30 septembre 1389 il signe un accord connu sous le nom de « Pariage » par lequel il transporte à Charles VI la moitié indivise de sa souveraineté temporelle. Qui donc s’attaquerait à Verdun s’attaquerait au roi de France. La réplique de l’empereur est immédiate et le 5 décembre il défend au chapitre par décret impérial daté de Prague de ratifier le pariage et invite le sénéchal et l’engagiste de Luxembourg à châtier l’évêque Liebault. Le 13 février, Alexandre VII approuve le pariage et le 21 du même mois l’empereur ordonne la saisie de la seigneurie. Avec l’appui du roi de France et du duc de Bourgogne, Liebauld résiste jusqu’au 10 août 1395 date à laquelle il s’oblige à faire annuler l’accord avec le roi de France et la confirmation du Pape, de leur côté les bourgeois de Verdun s’engagent à faire révoquer le décret impérial et se soumettent à sa juridiction temporelle reconnaissant qu’elle est un fief mouvant de l’empire. Charles VI casse cette association par lettres du 28 juillet 1396 et le 17 octobre prend sous sa protection les habitants de Verdun moyennant cinq cents livres par an. L’évêque assure son confort pour soixante livres. Même si la ville reste une terre d'Empire et l'évêque un Prince d'Empire, la ville est de plus en plus sous l'influence française, par la langue, l'origine des évêques et des ordres religieux, par le style de l'architecture et par l'économie (usage des monnaies et relations commerciales) De plus, l’empire ne protège plus le territoire des villes de Metz, Toul et Verdun contre les pillards.
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1410 à 1437 , empereur de 1433 à 1437
.Jean IV de Sarrebruck, comte-évêque de Verdun de 1404 à 1419
Fils de Jean III de Sarrebruck-Commercy, seigneur de Commercy-Château-Haut.
.Louis Ier de Bar, administrateur du diocèse de Verdun de 1419 à 1423
Fils de Robert Ier, comte puis duc de Bar, et de Marie de France.
La mort le 25 octobre 1415 à Azincourt au côté des Français d'Édouard III, duc de Bar, et de Jean de Bar, son frère, seigneur de Puisaye, le rend héritier du duché de Bar mais il doit défendre son héritage contre son beau-frère Adolphe Ier, duc de Juliers et de Berg. Louis réussit néanmoins à vaincre Adolphe. Il recherche l'amitié du duc de Lorraine. Les deux princes signent, le 4 décembre 1415, un traité qui met fin aux événements désastreux dont les deux duchés avaient été le théâtre sur la fin du règne de Robert et sous celui d'Édouard III. Mais trop âgé pour renoncer à l'état ecclésiastique qu'il a embrassé dans sa jeunesse, il accepte la couronne ducale du Barrois, tout en conservant le titre de cardinal, et la crosse épiscopale de Chalons, qu'il échange pour celle de Verdun, ville située au milieu de son duché. En 1419, pour mettre fin au différend entre les ducs de Bar et de Lorraine, il négocie le mariage de son petit-neveu René d'Anjou avec la fille et héritière de Charles II de Lorraine, et lui confie le gouvernement du duché de Bar dès 1420.
.Raymond, comte-évêque de Verdun de 1423 à 1424
.Guillaume de Montjoie, comte-évêque de Verdun de 1423 à 1424
.Louis Ier de Bar, à nouveau administrateur du diocèse de Verdun de 1424 à 1430
.Louis de Haraucourt, comte-évêque de Verdun de 1430 à 1437, de Toul de 1437 à 1449
Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt.
.Guillaume Fillâtre, comte-évêque de Verdun de 1437 à 1449
Originaire de Gand. Neveu du cardinal Guillaume Fillastre, archevêque d'Aix.
En 1448, Guillaume donne à Charles le Téméraire, les premières pages de son grand traité sur l'Ordre de la Toison d'or, fondé par son père Philippe le Bon.
.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486, empereur de 1452 à 1493
.Louis de Haraucourt, comte-évêque de Verdun de 1430 à 1437, puis de Toul de 1437 à 1449 et à nouveau de Verdun de 1449 à 1456
De la famille des seigneurs de Haraucourt, village situé sur le plateau rive droite de la Meurthe, à égale distance de Nancy et de Lunéville. Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt.
.Guillaume de Haraucourt, comte-évêque de Verdun de 1456 à 1500
Petit-neveu du précèdent.
.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, empereur de 1505 à 1519
.Warry de Dommartin, comte-évêque de Verdun de 1500 à 1508
De la famille des barons de Dommartin située dans le diocèse de Toul.
.Louis de Lorraine (1500-1528), comte-évêque de Verdun de 1508 à 1522
Fils de René II, duc de Lorraine et de Bar, et de Philippe de Gueldre.
.Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500-1558) roi de Francie Orientale (Germanie), de 1519 à 1556, empereur de 1519 à 1558
L'empereur Charles Quint cherche à reprendre le territoire des Trois-Evêchés et fait le siège de Metz. Mais la ville résiste sous le commandement du duc François de Guise et le siège est un échec, forçant l'empereur et son armée à se retirer.
.Jean IV de Lorraine (1498-1550), prince-évêque de Metz de 1505 à 1543, puis de 1548 à 1550, comte- évêque de Toul de 1517 à 1523, puis de 1532 à 1537 et de 1542 à 1543, comte-évêque de Verdun de 1523 à 1544,
Frère du précédent.
.Nicolas de Lorraine (1524 -1577), comte-évêque de Verdun de 1544 à 1547, administrateur de l’évêché de Metz de 1543 à 1548, comte de Vaudémont de 1548 à 1577, seigneur de Mercœur de 1563 à 1569, puis duc de Mercœur de 1569 à 1577 mais surtout, de 1552 à 1559, régent des duchés de Lorraine et de Bar pendant la minorité de son neveu Charles III.
Fils d’Antoine le Bon, duc de Lorraine et de Bar, et donc neveu du précèdent.
.Nicolas Psaume (1518-1575), comte-évêque de Verdun de 1548 à 1575, prince du Saint Empire
La ville est de plus en plus sous l'influence française, par la langue, l'origine des évêques et des ordres religieux. De plus, l’Empire ne protège plus le territoire des villes contre les pillards. Nicolas Psaume se tourne vers la France pour reprendre la situation politique et religieuse en main. Le roi de France Henri II s'allie aux princes protestants d'Allemagne en lutte avec l’empereur Charles Quint, et devient vicaire d'Empire et protecteur des Evêchés de Toul Metz et Verdun. En 1552, il organise une expédition militaire sur le territoire du Saint-Empire. Après avoir pris Metz et Toul sans combattre et s'être rendu en Alsace il entre pacifiquement dans Verdun le 12 juin 1552.. Le soir-même il quitte la ville, laissant derrière lui une garnison de 300 hommes sous l'autorité d'un gouverneur. Avec l'occupation française de 1552, les évêques de Verdun perdent tout pouvoir politique. Malgré l'occupation française, le roi de France, tout comme l'empereur, considère toujours Verdun comme une ville impériale. Les évêques sont toujours nommés par le Saint-Empire et la justice est rendue par la Chambre impériale. La ville passe brièvement sous la garde de Charles III de Lorraine de 1590 à 1595 .
Au début du XVIIe siècle, la monarchie française veut faire définitivement sortir la ville du Saint-Empire. Les relations avec la France s'intensifie De 1624 à 1635, les ingénieurs du roi érigent une citadelle pour assumer les défenses du royaume.
A l'issue de la guerre de Trente Ans, les traités de Westphalie de 1648 attribuent définitivement Verdun et son comté au royaume de France.
3. Evêché-comté de Metz/ Bistum-grafschaft von Metz Ville Libre Impériale de Metz / Frei Reich Stadt von Metz
L’évêché est fondé au IIIème siècle. Au traité de Verdun de 843, il dépend de l’archevêché de Trèves.
L’évêché est attribué à l’empereur Lothaire mais dès 870 au traité de Meerssen, il passe à Louis le Germanique roi du royaume de Francie Orientale et fait donc partie de l’empire dès sa restauration en 962 par Othon Ier le Grand. Dès le Xème siècle, l’évêque a les pouvoirs comtaux et le droit de battre monnaie.
.Othon Ier (912-973) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 936 à 961, empereur romain germanique de 962 à 973
.Brunon, archevêque de Cologne et archiduc de Lotharingie de 954 à 959 .
À la naissance du Saint-Empire en 962, la ville de Metz s'est déjà constituée un comté dépendant du duché de Haute-Lotharingie issu de la division de la Lotharingie de 959 par Brunon le frère d'Othon.
Les comtes de Metz existant depuis le IX°siècle, sont doubles : les comtes dits royaux de Metz, nommés par le pouvoir royal, fournissent les deux premiers ducs fondateurs de la Maison de Lorraine (ce premier perdra progressivement de l'influence au profit de l'évêque jusqu'à disparaître en 1070), tandis que les comtes palatins, puis épiscopaux lorsque disparaissent les comtes royaux, nommés par l'évêque au pouvoir grandissant, gèrent les affaires relevant du pouvoir temporel épiscopal.
.Adalbéron Ier ou d’Ardenne, évêque de Metz de 929 à 954
.Gérard II (944-963), comte (royal) de Metz de ? à 963
Petit-fils de Gérard Ier, fils de Godefroid de Jülichgau, et d’Ermentrude.
.Richard, comte (royal) de Metz de 963 à 982
.Thierry Ier (vers 929 - 984), évêque de Metz de 964/965 à 984,
Fils du comte Eberhard de Bonn et d’Amalrade, sœur de Mathilde de Ringelheim, épouse de l’empereur Henri l’Oiseleur. Après la mort de l'évêque Adalbéron Ier de Metz, Thierry, cousin de l’empereur Otton Ier (chacune de leur mère, Mathilde de Ringelheim et Amalrade étaient sœurs), devient administrateur de l’évêché et plus tard le successeur d’Adalbéron à l’instigation de Brunon, l’archevêque de Cologne. Après la mort de Brunon, Thierry est un des conseillers les plus influents d’Otton Ier. C’est pourquoi il est très souvent présent à la cour impériale En 962, il accompagne Otton Ier en Italie.
.Othon II dit le Roux (955-983), roi de Francie Orientale(Germanie) de 961 à 983, empereur du Saint Empire de 973 à 983
Après la mort d’Otton Ier, L’évêque Thierry Ier conserve son influence à la cour d’Otton II. A la fin heureuse de la guerre avec le roi de France Lothaire, Otton II vient à Metz et y est couronné roi de Lotharingie. En 981, Thierry accompagne l’empereur Otton II en Italie.
.Folmar Ier de Bliesgau ( ?-995), comte de Lunéville et comte palatin de Metz de 982 à 995
.Gérard III ( ?-1021/1033), comte (royal) de Metz de 982 à 1022
Fils du comte Gérard II, marié à Éva, fille de Sigefroid, comte de Luxembourg.
.Othon III (980-1002),roi de Francie Orientale (Germanie) de 983 à 1002, empereur romain germanique de 996 à 1002
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1002 à 1024, , empereur romain germanique en 1002 à 1024
.Adalbéron II de Metz (vers 958- 1005), prince-évêque de Metz de 984 à 1005.
Fils de Frédéric Ier d'Ardennes, comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie et de Béatrice de France, sœur d'Hugues Capet. Evêque de Verdun, il laisse cet évêché à son cousin Adalbéron II pour devenir évêque de Metz le 16 octobre 984. Vers l’an mil, l’évêché devient une principauté du Saint-Empire romain germanique disposant ds nombreux vassaux et le prélat prend le titre de prince-évêque. Il a pour comte palatin d’abord Folmar Ier de Bliesgau, également comte de Lunéville puis à son décès en 995, son fils Folmar II lui succède, marié à Gerberge, fille probable de Godefroid Ier dit le Captif, comte de Verdun et de Mathilde de Saxe, fille d'Hermann Ier, duc de Saxe.
Adalbéron II soutient l'empereur Henri II contre le mariage de certains de ses parents.
.Folmar II ( ?- 1026 ), comte palatin de Metz de 995 à 1026
Fils du précédent, marié à Gerberge, fille probable de Godefroid Ier, comte de Verdun et de Mathilde de Saxe, fille d'Hermann Ier, duc de Saxe.
.Adalbert II ( ?- 1037 ou après), comte (royal) de Metz de 1022 à 1033.
.Gérard IV ( ?- 1045), comte (royal) de Metz de 1033 à 1045
Fils du précédent.
.Thierry II de Luxembourg ( ?- 1081) prince- évêque de Metz, de 1006 à 1047.
Fils de Sigefroy Ier, comte de Luxembourg et d’Hedwige de Norgau et d’Egisheim, neveu du duc Frédéric Ier de Lorraine, il est parfois appelé Thierry II de Lorraine. Il a d’abord pour comte palatin Folmar II puis au décès de celui-ci en 1029, son fils Godefroy.
.Adalbert d'Alsace ( ?-1048), comte (royal) de Metz de 1045 à 1048, duc de Lorraine en 1047
Fils du comte Gérard IV . Il devient duc de Lorraine en 1047. Il est assassiné, en 1048, par Godefroid II de Basse-Lotharingie, dit le Barbu.
.Gérard V d'Alsace ( ?-1070), comte(royal) de Metz de 1048 à 1070 , duc de Lorraine de 1048 à 1070
Frère du précédent. Il devient également Gérard, duc de Lorraine à la mort de son frère, en 1048, nommé par l'empereur Henri III.
Au fil du temps, le pouvoir temporel du comté de Metz passe de plus en plus à l’évêque de Metz.
.Folmar IV ( ?-1111), comte épiscopal de Metz de 1075 à 1111
Fils du comte Folmar III.
.Folmar V ( ?-1145), comte épiscopal de Metz et de Hombourg de 1111 à 1145,
Fils du précédent, marié à Mathilde, fille d’Albert Ier de Dabo, comte d’Eguisheim, de Dabo, de Moha et du Nordgau.
.Hugues Ier ( ?-1159), comte épiscopal de Metz de 1145 à 1159
Fils du précédent, comte de Hombourg en 1147 et comte de Metz en 1157.
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.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1024 à 1039, empereur de 1027 à 1039,
.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1028 à 1056, empereur de 1046 à 1056
.Adalbéron III prince- évêque de Metz de 1047 à 1072.
Fils du comte Frédéric de Luxembourg. Il est d’abord l'un des précepteurs de son cousin Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg qui deviendra le pape Léon IX. En 1047 il succède à son oncle Thierry de Luxembourg comme évêque de Metz. Son comte palatin est Godefroy de Bliesgau jusqu’au décès de celui-ci en 1056, puis son fils Folmar III.
.Godefroy ( ?- 1056), comte de Metz de 1029 à 1056
Fils du précédent, marié à Judith.
.Folmar III ( ?-1075), comte de Metz de 1056 à 1075
Fils du précédent.
.Henri IV (1050-1106) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, empereur de 1084 à 1105,
Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.
Gélase II meurt en exil à Cluny en janvier 1119. Les prélats germaniques, las du conflit, espèrent une solution qui satisfera les deux partis. Le nouveau pape Caliste II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur, qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes germaniques, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire » Une année de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence. Un accord est trouvé en 1122. Il est connu sous le nom de concordat de Worms. L'empereur renonce à l'investiture par la crosse et l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre canonial de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions germaniques de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques de Bourgogne-Provence et en Italie.
Dans la Querelle dite des Investitures, les Bourgeois de Metz restent partisans des 'empereurs et vont interdire l'accés de Metz à tous les évêques nommés par les papes jusqu'en 1122.
.Hermann, prince-évêque de Metz de 1072 à 1090
Apparenté aux comtes de Toul, l'oncle ou le cousin d’Henri Ier de Verdun. Il pourrait être le fils de Gislebert de Looz. Le comte palatin est alors Folmar III de Bliesgau qui décède en 1075 puis son fils Folmar IV qui lui succède. La Querelle des investitures porte un coup fatal au pouvoir épiscopal messin en déclenchant le processus qui aboutira à l’indépendance communale. En 1076, Hermann participe au concile de Worms ou l’empereur Henri IV dépose le pape Grégoire ; opposé dans le cadre de la querelle des Investitures à l’empereur Henri IV, qui ouvre cette querelle en s’emparant de Metz avec l’aide du duc de Lorraine Thierry II et du comte de Metz Folmar IV. Hermann doit alors quitter la ville, puis y revient mais est déposé en 1085 lors du concile de Mayence. Il est remplacé par un partisan de l’empereur: Valon, abbé de Saint-Arnould. Chassé par la foule celui-ci démissionne et se retire à l’abbaye de Gorze. Hermann est remis sur son trône par les messins. En 1087, Henri IV fait à nouveau chasser Hermann et place à son poste Brunon de Calw. Les Messins attaquent la cathédrale et massacrent la suite du prélat qui parvient à prendre la fuite. Hermann doit donc s’exiler auprès de la comtesse Mathilde en Italie, avant de pouvoir, enfin, en 1089, regagner la cité épiscopale. Il décède le 6 mai 1090. Henri IV fait nommer Burchard, grand prévôt de Trêves, comme évêque mais celui-ci ne parvient pas à prendre possession de son siège.
.Poppon, prince-évêque de Metz de 1090 à 1103
Frère du comte palatin Folmar IV; sa nomination est agréée, cette fois, par le pape.
.Adalbéron IV, prince-évêque de Metz entre 1104 et 1115.
En 1103, la mort de l'évêque Poppon, partisan de Rome, est le prétexte à un retournement d'alliance dans le contexte de la querelle des investitures. La cité messine s'allie ainsi au duc Thierry II de Lorraine qui prend le titre de comte de Metz. Thierry de Lorraine, au nom de l’empereur Henri IV impose Adalbéron sur le siège épiscopal. A la mort de Folmar IV en 1111, son fils Folmar V lui succède comme comte de Metz et de Hombourg ; marié à Mathilde, fille d’Albert Ier de Dabo (Dagsburg en allemand), comte d’Eguisheim, de Dabo, de Moha et en Nordgau. Thierry de Montbéliard, comte de Bar, de Montbéliard, d'Altkirch et de Ferrette, comte de Verdun qui, à la mort de son père Louis de Montbéliard a revendiqué la succession du duché de Lorraine, que son père avait déjà revendiquée mais il est lui aussi été débouté par l'empereur Henri IV ; il décide, en représailles, de ravager l'évêché de Metz, mais est vaincu par Adalbéron et le duc de Lorraine Thierry II. Mais schismatique, Adalbéron est démis en 1115 par le concile de Reims. S’ensuit une vacance épiscopale de quelques années.
.Henri V (1086-1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence de 1106 à 1125, empereur de 1111 à 1125
.Théoger, prince-évêque de Metz de 1117 à 1120
Nommé en remplacement de l'évêque schismatique Adalbéron IV, démis lors du synode de Reims de 1115. Les bourgeois messins lui refusant l'entrée dans la ville, il ne peut pas prendre possession de son évêché.
.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137 , empereur de 1133 à 1137
.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1138 à 1152,, empereur de 1138 à 1152
.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190, empereur de 1155 à 1190
.Étienne de Bar, prince- évêque de Metz de 1120 à 1163
Fils de Thierry Ier de Montbéliard, comte de Bar et d'Ermentrude de Bourgogne.
Elevé par son oncle maternel Guy de Bourgogne, alors archevêque de Vienne ; élu princier de Toul en 1107. En 1119, Guy de Bourgogne est élu pape sous le nom de Calixte II. Il le fait évêque de Metz en 1120 et le nomme cardinal-diacre de S. Maria in Cosmedin. Il commence son règne alors que le comte de Metz est encore Folmar V. La Querelle des Investitures l'empêche temporairement de prendre possession de son diocèse, et il n’est sacré qu'en 1122, après le concordat de Worms. Il occupe son épiscopat à reconstituer le temporel de son diocèse. Dès le début de son règne, désireux de consolider son autorité, avec l'aide de son frère Renaud Ier, comte de Bar, il s'attaque aux forteresses qui s'étaient indument multipliées. Ainsi sont détruits les châteaux de Marsal, de Terli, de Vic-sur-Seille et Moyenvie, construits par les comtes de Metz et les ducs de Lorraine, ainsi que ceux de Thicourt, Vatimont et Bacour. Le comte Folmar V décède en 1145 ; lui succède son fils Hugues Ier déjà comte de Hombourg depuis 1147 et comte de Metz en 1157.
Une charte de cette même année 1157, indique « que les bourgeois avaient dès lors des pouvoirs d’administration sur la ville et les faubourgs »
Le comte Hugues décède en 1159 ; lui succède son frère le comte Folmar VI. À la mort d’Étienne de Bar en 1163, une nouvelle crise éclate entre l’empire et la papauté, provoquant un nouvel affaiblissement du pouvoir des évêques de Metz qui évitent, à compter de cette date, de se faire consacrer par peur d’être pris pour des « orthodoxes » par l’empereur, pour des « anti-papes » par Rome (et donc d’être excommuniés par Alexandre, le pape en exercice à cette époque). La bourgeoisie de Metz en profite pour conforter ses pouvoirs et consolider son autorité, quitte à entrer en conflit avec l’évêque.
.Thierry III de Bar, prince évêque de Metz de 1163 à 1171
Fils de Renaud Ier, comte de Bar et de Gisèle de Vaudémont, neveu du précédent. Il reçoit en 1136 la principauté de Metz, devenue vacante par l’élection de son titulaire Albéron de Chiny au siège épiscopal de Verdun. En 1156, il reçoit la princerie de Verdun. En 1163, à la mort de son oncle Étienne, il est élu évêque de Metz avec l’appui de l’empereur Frédéric Ier Barberousse. Simple diacre et ayant refusé d’être ordonné prêtre, il n’est pas consacré évêque. En 1171, le comte Folmar VI meurt sans héritier direct. L’évêque donne alors le comté de Metz à Hugues II, également comte d’Eguisheim, de Dabo, fils d’Hugues IX, comte d'Eguisheim, de Dabo et de Moha et époux de Luitgarde de Sulzbach (Bavière), veuve de Godefroid II de Louvain, comte de Louvain, landgrave de Brabant, marquis d'Anvers et duc de Basse-Lotharingie.
.Folmar VI ( ?-1171), comte épiscopal de Metz de 1145 à 1171
Frère du précédent.
.Frédéric de Pluvoise, prince-évêque de Metz de 1171 à 1173
Jamais consacré.
À sa mort sans héritier direct du comte Folmar VI, l’évêque confie le comté de Metz à la famille des comtes de Dabo-Moha. Le nouveau comte est cousin germain du précédent comte, car il est petit-fils d’Albert Ier de Moha.
.Hugues II ( ?-1178), comte épiscopal de Metz de 1171 à 1178, comte d’Eguisheim, de Dabo (Hugues X)
Fils d’Hugues IX, comte d'Eguisheim, de Dabo et de Moha. Marié à Luitgarde de Sulzbach (Bavière), veuve de Godefroid II de Louvain, comte de Louvain, landgrave de Brabant, marquis d'Anvers et duc de Basse-Lotharingie.
.Thierry IV de Lorraine, prince-évêque de Metz de 1174 à 1179.
Fils de Mathieu Ier, duc de Lorraine, et de Berthe de Hohenstaufen. Entre 1174 et 1179 Thierry IV et Frédéric de Pluvoise se disputent le trône. En 1174, avec le soutien de son oncle maternel l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Barberousse, il est élu évêque de Metz, mais le pape Alexandre III refuse de reconnaitre l’élection et il n’est pas sacré. Cinq ans plus tard, en mars 1179, ce pape fait réunir le concile de Latran qui, parmi des décisions prises, le fait déposer. Il meurt deux ans plus tard.
.Albert II de Dabo-Moha ( ?-1214), comte épiscopal de Metz, de Dagsbourg et de Moha de 1178 à 1214
Fils du précédent. Marié à Gertrude de Bade. Il meurt en 1214, laissant sa fille Gertrude, unique héritière.
.Bertram, prince-évêque de Metz de 1180 à 1212
Elu en 1180 avec le soutien de l'empereur Frédéric Barberousse. Le comte de Metz depuis deux ans est Albert II de Dabo-Moha, fils d’Hugues et époux de Gertrude de Bade. Les conflits avec la Bourgeoisie de Metz se multipliant, Bertram inaugure le début de son épiscopat en instituant de nouvelles règles, dans une charte du 21 mars 1180 instituant la Communauté urbaine messine et les conditions de l’élection annuelle de ses échevins. C'est vraisemblablement en cette même année que la ville reçoit le titre de ville d'Empire /Reichsstadt, conservé au moins jusqu'en 1210 sous cette terminologie. Bien que restaurateur du pouvoir épiscopal, il est pourtant chassé de son siège par l’empereur et obligé de se réfugier à Cologne avant de rentrer à Metz à la mort de Frédéric Barberousse. Il fait construire une forteresse à Vic-sur-Seille, laissant « la haute justice » criminelle dans les mains de son « Grand Avoué », le comte de Dabo, lequel le délègue à une « assemblée de treize jurés » qui va devenir la plus haute autorité de l’État et constituer, avec le Maître Échevin, le « Conseil Suprême », dit aussi « Grand Conseil » de la cité messine. À peine institués, ces « treize » entrent en conflit avec l’évêque et le clergé, leur refusant des exemptions de charges financières destinées à la réfection des remparts; ils soulèvent une première fois les bourgeois contre eux, mais doivent céder.
.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198,
.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177 - 1208 ),roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1198 à 1208,
En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton de Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208.
.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.
.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1196 à 1220 puis de 1235 à 1250, empereur de 1220 à 1250
.Conrad de Scharfenberg, prince-évêque de Metz de 1212 à 1224
D’abord évêque de Spire et chanoine impérial en 1200. Il sert les empereurs Philippe de Souabe, Othon IV avant de se rallier à Frédéric II de Hohenstaufen. En 1212, il est élu évêque de Metz en compétition avec l'évêque de Langres Guillaume de Joinville, le candidat de Philippe Auguste, qui finit par se désister. C’est alors Gertrude de Dabo, qui succède comme comtesse de Metz à son père Albert II ; Mariée en premières noces en 1206 à Thiébaud Ier, duc de Lorraine, en secondes noces en 1220 à Thibaut IV, comte de Champagne (annulation du mariage en 1222) puis en troisièmes noces à Simon de Sarrebruck. Durant son épiscopat, Conrad doit faire face aux Bourgeois de Metz qui supportent de moins en moins le pouvoir temporel de l’évêque. L’empereur Frédéric II de Hohenstaufen est obligé d’intervenir pour apaiser un conflit qui reprend onze années plus tard au motif toujours le même de la contribution cléricale à l’entretien des murs. Les intérêts divergents conduisent de fait à une rupture ; progressivement, l’évêque se consacre à ses terres, les citadins à la ville.
La bourgeoisie s’enrichit, et fait de Metz au XIIIème siècle une république oligarchique, gouvernée par un collège d’échevins à la tête duquel le maître-échevin est élu pour un an. Comme à Nuremberg les institutions de cette république sont l’apanage d’un cercle de familles riches, ici regroupées à travers six «paraiges » ou lignages. À la différence de Strasbourg Metz conserve un patriciat suffisamment puissant pour tenir tête aux nouvelles corporations d’artisans du XIVe siècle.
.Henri VII de Souabe (1122-1142), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1220 à 1235,
.Jean Ier d’Apremont, prince-évêque de Metz de 1224 à 1238.
L'origine de la maison d’Apremont est en Lorraine (Apremont-la-Forêt), et remonte au-delà du XIIème siècle. La plus ancienne mention d'un d'Aspremont concerne un certain Gobert d'Aspremont, cité comme témoin séculier dans une charte de 1131 par laquelle Albéron de Chiny, évêque de Verdun, donne les terres et revenus permettant de fonder l'abbaye de Chatillon.
.Gertrude de Dabo ( ?-1225), comtesse épiscopale de Metz, de Dagsbourg et de Moha de 1214 à 1225
Fille du comte Albert II de Dabo. Mariée en premières noces en 1206 à Thiébaud Ier, duc de Lorraine. Mariée en secondes noces en 1220 à Thibaut IV, comte de Champagne (annulation du mariage en 1222). Mariée en troisièmes noces à Simon de Sarrebruck. À la mort de Gertrude, l’évêque de Metz, Jean Ier d’Apremont, rattache le comté au domaine épiscopal.
Le règlement de la succession du comté de Metz, après le décès en 1225 de la dernière comtesse de Metz Gertrude de Dabo, fille et héritière d’Albert II de Dabo-Moha entraîne un conflit entre lui et le patriciat messin. Alors que Jean Ier d’Apremont vient de doubler ses possessions en incorporant au temporel de l’évêché les territoires comtaux, il rencontre une forte résistance des bourgeois messins.
Pouvant déjà compter sur les notables du paraige de Port-Sailly, l’évêque demande de l’aide au duc de Lorraine Mathieu II et au comte de Bar Henri II pour affronter ses ouailles. Ces derniers acceptent dans un premier temps. Avec l’aide du comte de Bar, il se met en possession des terres de Herrenstein (Herrenstein, près Neuwiller, Bas-Rhin) et de Turquestein, des villes de Saralbe et de Sarrebourg, et des autres terres que les comtes de Dasbourg avoient autrefois possédées à titre de fiefs de son évêché. Puis le comte de Bar et le duc de Lorraine se rétractent dans un second temps. Moyennant finance, Henri II de Bar passe en effet dans le camp des bourgeois messins. Le comte de Bar s'empare de plusieurs châteaux pendant que le duc de Lorraine ravage les terres de l’abbaye de Gorze placée sous la protection d’Henri II de Bar. Il faut l'entremise du duc de Bourgogne pour que cessent les hostilités. Un traité de paix reprenant les clauses du traité de Melun de 1226 est signé le 31 août 1233. Mathieu de Lorraine et Henri II de Bar aident alors les Messins contre Jean Ier d’Apremont. N’ayant plus à redouter les assauts des seigneurs lorrains, les Messins expulsent alors les gens de Port-Sailly, non sans avoir saccagé leurs hôtels particuliers. Ils finissent par assiéger Châtel-Saint-Germain et son château, où l’évêque et ses gens avaient trouvé refuge.
Trahi par ses alliés, humilié et assiégé, Jean Ier d’Apremont est contraint de reconnaître l’indépendance des bourgeois messins et il s'enfuit de l'autre côté du Rhin. La médiation de Roger de Mercy, évêque de Toul, lui permet de signer la paix avec les messins au cours de l'année 1234. Le pays messin, dirigé par une oligarchie de riches bourgeois, peut dès lors se développer sans entrave, comme ville libre du Saint Empire romain germanique.
Simon de Linange, veuf de Gertrude puis son frère Frédéric III de Linange lui font aussi la guerre pour tenter de récupérer le comté puis en 1236, il traite avec l’évêque, épouse sa nièce Elizabeth d’Apremont, et devient le vassal du prélat.
.Jacques de Lorraine, prince-évêque de Metz de 1239 à 1260
Fils de Ferry II, duc de Lorraine, et d'Agnès de Bar.
En 1223, il est archidiacre de Trèves, puis princier de Metz. En 1230, il reçoit la princerie de Verdun, qu'il résilie en 1238, et la prévôté de l'abbaye Saint Lambert de Liège. Il est élu évêque de Metz en avril 1239. Il fait construire plusieurs châteaux et enceintes fortifiées autour d'Épinal et de Rambervillers.
.Philippe de Florange, prince-évêque de Metz de 1260 à 1263
Fils de Philippe de Lorraine, seigneur de Florange. Son père était lui-même fils de Robert de Lorraine, seigneur de Florange, et petit-fils de Simon Ier de Lorraine et d'Adélaïde de Supplimbourg.
Le 24 octobre 1260, à la mort de son cousin Jacques de Lorraine, évêque de Metz, Philippe est élu par une partie des chanoines pour lui succéder, en compétition avec Thibaut de Porcellets (de la famille puissante de Provence) soutenu par les autres chanoines.
Il est sacré avec l'appui de l’archevêque de Trèves, mais l'autre candidat, soutenu par Thiébaut II, comte de Bar, en appelle au pape et l'accuse de simonie. Philippe négocie avec le comte de Bar et, fin 1263, place son diocèse sous la protection de ce dernier. C'est au tour de Ferry III, duc de Lorraine, d'en être irrité et d'en appeler à son tour au pape Urbain IV. Celui-ci notifie à Philippe l'irrégularité de son élection. Guillaume de Traînel est nommé à sa place, mais il reste trésorier de Metz et se retire dans ses possessions.
.Guillaume de Traînel, prince-évêque.de Metz de 1264 à 1269
Probablement neveu du comte Thiébaut II de Bar.
Durant son épiscopat, Guillaume est en guerre d'abord avec Henri V de Luxembourg et Ferry III de Lorraine puis avec son oncle Thiébaut II de Bar.
.Laurent de Lichtenberg, prince-évêque de Metz de 1269 à 1279
Il appartient à l'une des familles les plus puissantes d'Alsace du Nord, qui compte trois évêques de Strasbourg, dont le célèbre Conrad de Lichtenberg. Il intervient dans le conflit opposant le duc Ferry III de Lorraine et le comte Thiébaut II de Bar et participe au Concile de Lyon de 1274.
.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale (Germanie) , roi des Romains (empereur) de 1273 à 1291
.Jean II de Dampierre, prince-évêque de Metz de 1280 à 1282, puis prince-évêque de Liège (1282-1291).
Fils cadet du comte de Flandre Gui de Dampierre et de Mathilde de Béthune.
Le 2 janvier 1280 Jean est nommé évêque de Metz par Nicolas III. Il marque peu d'intérêt pour cette fonction mais les rentes lui permettent d'acquérir des terres en Flandre. Le 31 octobre 1282 il devient prince-évêque de Liège.
.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Bouchard d’Avesnes, prince-évêque de Metz de 1282 à 1296
Fils de Jean d'Avesnes (fils de Bouchard d'Avesnes et de Marguerite de Constantinople) et d'Alix, sœur de Guillaume II de Hollande, frère de Jean Ier, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande.
En compétition avec Guillaume d'Auvergne, à la succession de Jean d'Enghien comme prince-évêque de Liège, il se rend à Rome pour plaider sa cause. Le pape Martin IV, nomme finalement Jean II de Dampierre à Liège et choisit Bouchard d'Avesnes pour le remplacer à Metz.
En 1288, il est en guerre contre Ferry III de Lorraine et Henri III de Bar à propos du comté de Castres (Blieskastel), un fief qui avait été engagé. Allié à l'évêque de Strasbourg Conrad de Lichtenberg, Bouchard d'Avesnes remporte une victoire importante près du futur Sarrelouis puis signe un traité de paix en 1290. En 1291, il aide son frère Jean Ier à mater la révolte des bourgeois de Valenciennes.
.Gérard de Rhéninghe, prince-évêque de Metz de 1297 à 1302
À la mort de Bouchard d'Avesnes, il y a deux candidats pour lui succéder : Frédéric de Lorraine et Thiébaut de Bar.
Le choix de l'évêque sous-entend un choix entre les deux grands féodaux locaux, le duc de Lorraine et le comte de Bar. Les chanoines préfèrent ne pas faire ce choix et en appellent à Rome, qui nomme Gérard de Rhéninghe le 24 avril 1297.
.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , empereur de 1311 à 1313
.Renaud de Bar, prince-évêque de Metz de 1302 à 1316
Fils de Thiébaut II, comte de Bar.
Il est nommé chanoine à Reims, Laon, Verdun et Cambrai, puis, avant 1298, archidiacre à Bruxelles, puis archidiacre à Besançon en 1299. En 1301, Renaud est nommé chanoine et princier de Metz puis en 1302 prévôt de la Madeleine à Verdun. Enfin au milieu de l'année 1302, il est élu évêque de Metz, mais l'élection est considérée comme irrégulière car le pape s'était réservé la possibilité de nommer lui-même le titulaire de ce siège. Pour résoudre le problème et ménager le clergé de Metz, tout en sauvant la face, Boniface VIII casse l'élection, mais nomme immédiatement Renaud au siège épiscopal. Il est le seul prélat de l'archidiocèse de Trèves à assister en 1312 au concile de Vienne, convoqué par le pape Clément V. Il doit lutter contre le duc de Lorraine Thiébaud II, puis contre les magistrats de Metz. Il doit se retirer dans la campagne messine et meurt le 4 mai 1316.
Les XIIIe et XIVe siècles constituent l’une des périodes les plus prospères dans l’histoire de Metz, qui compte alors près de 30 000 habitants soit la plus grande concentration urbaine de Lorraine Ses foires sont très fréquentées et sa monnaie, la première de la région jusqu’en 1300 est acceptée dans toute l’Europe
.Louis IV de Bavière (1282-1347) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1313 à 1347, roi des Romains en 1314 , empereur de 1328 à 1347 .
À la suite de querelles avec la ville de Metz et de dettes contractées auprès des bourgeois de la cité, Jean Ier, comte de Luxembourg et roi de Bohême, l’archevêque de Trêves Baudoin de Luxembourg, le comte Edouard Ier de Bar et le duc Ferry IV de Lorraine forment une coalition pour s’emparer de la ville appelée Guerre des Quatre seigneurs. En septembre 1324, la ville de Metz fait appel à des mercenaires rhénans, de la vallée de la Moselle, de la Sarre et du Rhin pour renforcer la milice municipale. Plus de 700 cavaliers et autant de fantassins sont ainsi gagés par la cité messine. En outre la ville achète à prix d’or les services de différents seigneurs, accompagnés de leurs chevaliers, de leurs écuyers et de leurs gens d’armes. Parmi eux, figurent les comtes de Deux-Ponts-Bitche et de Saarwerden et le Raugraf Konrad, connus pour leur grande habitude des armes Les troupes des quatre seigneurs ravagent alors le pays. Après deux années de troubles, le pape Jean XXII refusant son assistance financière, les quatre princes ligués sont contraints de conclure une paix avec les Messins, le 3 mars 1326. Les bourgeois messins doivent s’engager à ne plus acheter de terres sur les fiefs des princes, sans leur consentement
.Henri Dauphin, prince-évêque de Metz de 1319 à 1325
Fils d'Humbert Ier, seigneur de la Tour-du-Pin, et d'Anne de Bourgogne, dauphine de Viennois et comtesse d'Albon. Imposé par le pape Jean XXII, jamais ordonné.
.Louis de Poitiers, évêque de Viviers de 1306 à 1318, évêque de Langres de 1318 à 1325 et prince-évêque de Metz de 1325 à 1327
Fils de Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, et d’Hippolyte de Bourgogne.
.Adhémar de Monteil de la Garde, prince-évêque de Metz de 1327 à 1361
Fils d’Hugues II Adhémar de La Garde, sixième seigneur de La Garde et co-seigneur de Monteil (aujourd'hui Montélimar), et de Sibylle de Poitiers. Issu d’une famille noble du Dauphiné, nommé évêque souverain de Metz en 1327, succédant à son oncle Louis de Poitiers.
Adhémar entre en conflit avec le duc Raoul de Lorraine, lorsque le roi Philippe VI de France intervient, et amène la conclusion d'un traité de paix. Ce prélat a ensuite des démêlés avec la régente de Lorraine Marie de Châtillon et avec le duc Robert Ier de Bar.
.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378, empereur de 1355 à 1378
.Jean III de Vienne, prince-évêque de Metz de 1361 à 1365
Fils de Vauthier de Vienne, seigneur de Mirebel.
En 1355, Jean succède à son oncle Hugues VI de Vienne comme archevêque de Besançon et l’année suivante, il devient gouverneur du duché de Bourgogne, Philippe Ier de Bourgogne étant âgé de dix ans. Puis Il devient évêque de Metz en 1361. Souhaitant affirmer l'autorité épiscopale sur les magistrats, il entre alors en conflit avec les bourgeois de la cité. Chassé dans son château de Vic-sur-Seille, il perd le soutien de son clergé. Il parvient, grâce à l'un de ses oncles cardinal, à se faire muter à Bâle.
C'est en 1365, qu'il devient évêque de Bâle. En 1367, Jean III fait incendier Bienne dont les habitants remettent en cause son autorité. Une garnison de Berne vient l'assiéger dans son château du Schlossberg. Il meurt le 7 octobre 1382 à Porrentruy.
.Thierry V Bayer de Boppard, prince-évêque de Metz de 1365 à 1384
Fils de Simon Bayer von Boppard, cité sur la rive gauche du Rhin et d’Elisabeth Walpod von Waldmannshausen.
Reçu en 1342 au chapitre de la cathédrale de Worms sur décision du pape Clément VI, après l’intercession du roi de Bohême Jean l'Aveugle, Il est fait diacre. En 1353, il est fait chanoine à Worms, puis à Mayence. Peu après, il devient chanoine de Trèves puis chancelier de l’empereur Charles IV de Luxembourg auprès du pape à Avignon. Puis en 1358, il est officiellement nommé aumônier pontifical et le 15 mars 1359, nommé évêque de Worms mais il s’oppose aux bourgeois de cette ville. Le 13 août 1365, il est nommé évêque de Metz, par Urbain V en remplacement de Jean III de Vienne et s’installe à Metz le 2 novembre 1365.
Thierry V s'allie d’abord avec les ducs Jean Ier de Lorraine et Robert Ier de Bar. Puis, en 1368, il accompagne l’empereur Charles IV en Italie. Là, il combat contre le seigneur de Milan Barnabé Visconti, aux côtés de l’empereur. Bayer von Boppard représente alors Charles IV auprès des papes Urbain V et Grégoire XI. En 1370, Bayer von Boppard est de retour à Metz. Il s'engage dans un conflit qui dure depuis 1368 entre les Messins et le duc de Bar Robert Ier. Celui-ci, fait prisonnier par les Messins en 1368, doit payer, pour sa liberté, 120000 florins. Malgré un premier traité de paix signé après sa libération, le duc de Bar s'allie au duc de Lorraine Jean Ier pour faire le siège de Metz.
Ils sont repoussés et un traité de paix définitif est finalement signé en 1373. Le 20 juin 1373, Bayer frappe d’interdit la ville de Metz pendant deux ans. Il lève son excommunication en 1375, contre le payement d'une somme d'argent, destinée à éponger ses dettes. Cette somme ne suffit cependant pas, car il doit vendre en outre son droit de battre monnaie à la municipalité de Metz.
En 1378, dans le Grand Schisme d'Occident, Bayer de Boppard prend le parti des papes de Rome, avant de se rallier à la cause de Clément VII. Il est excommunié en 1381, suite à un problème financier avec le chapitre de la cathédrale de Metz et passe alors la fin de sa vie à fortifier son château épiscopal de Vic-sur-Seille.
.Venceslas de Luxembourg (1361-1419) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1376 à 1400, empereur de 1378 à 1400,
.Pierre de Luxembourg, prince-évêque de Metz de 1384 à 1387
Fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois.
Nommé évêque de Metz, par l’antipape Clément VII soutenu par le clergé Messin, pendant le Grand Schisme d'Occident.
L’empereur Venceslas Ier de Luxembourg, partisan du pape Urbain VI, fait nommer Thielleman de Bousse. Ces conflits pour la direction du siège épiscopal entraînent des combats à Metz, Boulay et Thionville, sans que Thielleman de Bousse parvienne à faire reconnaître ses prétentions à Metz. En 1386, il est nommé cardinal d’Avignon et meurt dix mois plus tard, le 2 juillet 1387.
.Raoul de Coucy, prince-évêque de Metz de 1387 à 1415
Fils de Raoul de Coucy, seigneur de Montmirail.
En 1387, Raoul de Coucy succède à Pierre de Luxembourg à l’évêché de Metz alors qu’il est encore très jeune. Il participe au concile de Constance.
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Francie Orientale (Germanie) de 1410 à 1437 , empereur de 1433 à 1437
.Conrad II Bayer de Boppard, prince-évêque de Metz de 1415 à 1459,
En 1428, Metz est assiégée sans succès au cours de la guerre de la Hottée de pommes par Charles II de Lorraine, René Ier d’Anjou et Bernard Ier de Bade. En 1438, une nouvelle épidémie de peste fait 20 000 victimes. Le déclin de la ville s’accentue.
En 1444, le roi de France Charles VII et son beau-frère René Ier d’Anjou assiègent de nouveau la ville, réussissant cette fois à rançonner les citadins.
.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1493, empereur de 1452 à 1493
.George Ier de Bade, prince-évêque de Metz de 1459 à 1484, margrave de Bade
Jamais consacré
Quatrième fils du margrave Jacques Ier de Bade et de Catherine de Lorraine. En 1451, George reçoit le comté de son père.
Le 5 octobre 1456, il devient coadjuteur de l’évêque de Metz Conrad II Bayer de Boppard. Le 20 avril 1459, à la mort de ce dernier, il prend possession de l’évêché.
George Ier n’entre à Metz qu’en 1461, accompagné de 700 cavaliers dont l’archevêque de Trèves Jean II de Bade, le comte de Nassau et le grand maréchal de Lorraine, Jean de Fénétrange.
Le 30 juin 1462, Georges Ier participe à la bataille de Seckenheim, où il est capturé par Frédéric Ier du Palatinat, avec le Margrave de Bade, Charles Ier, et Ulrich V de Wurtemberg. Il est libéré contre une lourde rançon. Alors que plusieurs patriciens messins avaient refusé de participer à la croisade de Pie II contre Dieter von Isenburg, et avaient été excommuniés, Georges de Bade plaide leur cause auprès du Pape. En signe de reconnaissance, les magistrats messins prêtent leurs troupes à l'évêque pour reconquérir les places fortes prises par le roi de France Charles VII et le duc de Lorraine lors de la guerre de 1444. Mais Épinal reste aux mains des Lorrains en 1466, moyennant une compensation financière.
Le duc de Lorraine Nicolas tente d’assiéger Metz en 1473 mais avec peu de succès. La ville de Metz et le duché de Lorraine se réconcilient après la Diète d'Augsbourg. Mais dès le 29 septembre 1473, l’évêque de Metz s’allie avec Charles le téméraire. Un traité de paix est signé le 28 avril 1474 entre le duché de Lorraine et la ville de Metz. Deux ans plus tard, Georges de Bade arrange le mariage de l’empereur Maximilien d’Autriche et de Marie de Bourgogne. ,
.Henri II de Lorraine, prince-évêque de Metz de 1484 à 1505,
Fils d'Antoine de Lorraine, comte de Vaudémont et sire de Joinville
Il devient chanoine de Toul et de Metz en 1433, et fait ses études théologiques à Paris. En 1456, il est nommé évêque de Thérouanne.
En 1466, son frère Ferry II, comte de Vaudémont, accompagne Jean II, duc de Lorraine, à la conquête de la Catalogne et Henri administre alors le comté de Vaudémont.
En 1484, il est nommé à Metz, mais se brouille avec les bourgeois de la ville, qui en appellent à l'empereur Frédéric III de Habsbourg. Il a alors pour compétiteur Olry de Blâmont, qui sera évêque de Toul de 1495 à 1506.
.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, empereur de 1505 à 1519
.Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500-1558) roi de Francie Orientale (Germanie), de 1519 à 1556, empereur de 1519 à 1558
.Jean IV de Lorraine, prince-évêque de Metz de 1505 à 1543
Fils de René II, duc de Lorraine et de Bar et de Philippe de Gueldre.
Jean de Lorraine abandonne l’administration du diocèse à son neveu Nicolas.
Metz fait alors partie du cercle impérial du Haut-Rhin.
Sur le plan religieux, l’appartenance à l’Empire favorise l’adoption de la Réforme dès les années 1520. La ville devient un important foyer protestant.
.Nicolas de Lorraine, évêque de Verdun de 1544 à 1547 puis évêque de Metz de 1543 à 1548 puis duc de Mercœur
De 1552 à 1559, il est régent des duchés de Lorraine et de Bar pendant la minorité de son neveu Charles III conjointement avec sa belle-sœur, la duchesse douairière née Christine de Danemark, mais les États de Lorraine décident en novembre 1545 de laisser Christine seule régente. Christine qui est la nièce de l’Empereur Charles Quint, est favorable à l’Empire à la différence de Nicolas.
En 1548, Nicolas commence à renoncer à ses évêchés, à se faire relever de ses vœux et prend le titre de comte de Vaudémont.
.Jean IV de Lorraine, à nouveau prince évêque de Metz de 1548 à 1550.
Il reprend l’administration de son évêché auquel il n’a jamais formellement renoncé quand Nicolas se fait relever de ses vœux en 1548. A la fin de son règne, la guerre reprend entre l’Empire de Charles Quint et la France de Henri II alliée aux princes protestants de l’Empire (Ligue de Smalkalde) en 1550.
.Charles Ier de Lorraine, prince évêque de Metz de 1550 à 1551
Second fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise et seigneur de Joinville (qui se distingua sous François Ier et d'Antoinette de Bourbon-Vendôme).
.Robert de Lenoncourt, prince évêque de Metz de 1551 à 1555
Fils de Thierry de Lénoncourt (Lorraine).
En 1551, les princes protestants allemands en lutte contre Charles Quint recherchent le soutien du roi de France. À Lochau est signé un accord qui prévoit la participation financière et militaire de la France à leur action.
Avec la complicité de Robert de Lenoncourt, l'évêché de Metz passe sous "protection" française comme ceux de Verdun et de Toul. À Chambord, le 15 janvier 1552, est signé un traité qui prévoit que le roi Henri II occupera, pour des raisons stratégiques, en qualité de vicaire de l’Empire, les villes de Metz, Toul et Verdun, «et autres villes de l’Empire ne parlant pas allemand ».
Au printemps 1552, le roi de France en profite pour imposer sa «protection» aux principautés épiscopales enclavées dans les territoires ducaux sous le prétexte, incongru pour l’époque, que leurs habitants étaient de langue romane (les futurs Trois-Évêchés). Le roi lui-même entre à Toul et passe à Nancy le 15 avril 1552 où il destitue arbitrairement la duchesse-régente, nomme le francophile Nicolas à sa place et, d’autorité, et emmène le jeune duc Charles III, âgé de 9 ans, terminer son éducation à Paris afin de le soustraire à l’influence de la duchesse-douairière avant de faire «sa joyeuse entrée» à Metz le lundi de Pâques et de continuer vers le Rhin. Cependant, il ne peut s'emparer de Strasbourg.
Fortifiée et défendue par le duc de Guise, Metz résiste à Charles Quint qui, désespéré, lève le siège le 2 janvier 1553. L’empereur meurt cinq ans plus tard, ayant renoncé à ses charges et disant: «Si l’on ouvrait mon cœur, on y trouverait le nom de Metz».
.Ferdinand Ier de Habsbourg ( 1503-1564), roi de Germanie de 1531 à 1564, empereur de 1556 à 1564.
Bien que devant être restitués à la suite du traité de Cateau-Cambrésis de 1559, e malgré les prières répétées des Messins à la Diète d’Empire, la question des Trois-Évêchés ne sera plus à l'ordre du jour des assemblées impériales à partir de 1582.
Les Trois évêchés sont placés sous tutelle française jusqu’à leur annexion définitive par la France en 1648 en vertu des Traités de Westphalie. Dans Metz, Toul et Verdun réunies ainsi par un artifice diplomatique, s'installe un régime original, celui de la protection, où les anciens pouvoirs des villes issues du Saint Empire sont peu à peu absorbés par les organismes mis en place par l’administration royale. Les villes reçoivent une garnison permanente, l’empereur continuant officiellement à faire figure de souverain. Sous la vigoureuse impulsion de Richelieu, le parlement, créé à Metz en janvier 1633, est l’artisan le plus actif des progrès de l’autorité royale, dépossédant de ses pouvoirs le maître échevin.
L’édit de décembre 1633 supprime le sceau de la cité, l’aigle aux ailes déployées, que Metz, Toul et Verdun, avaient comme armoiries en qualité de villes impériale. Transféré à Toul en 1631, le parlement est remplacé à Metz par un intendant, représentant vivant et omnipotent du roi. En 1648, les traités de Westphalie confirment la cession à la France des Trois-Évêchés par l’Empire. Mais ce n’est qu’en 1667 seulement que Verdun reconnait la souveraineté du roi de France.
Fiefs principaux des évêques de Metz
a. Seigneurie-Marquisat-Principauté de Nomeny/ Markgrafschaft- Reichsmarkgrafschaft von Nomeny,
Nomeny est située à mi-chemin de Nancy et de Metz, sur la Seille, un affluent de la Moselle. Une forteresse y est construite vers la fin du XIème siècle. Le comte Sauvage ou Wildgrave est l’avoué de cette ville. Un de ces comtes sauvages fait hommage à l’évêque de Metz Renaud de Bar en 1306. Un château est construit dans la cour de la forteresse à partir de 1366 pour les évêques de Metz. Nomeny appartient aux évêques de Metz jusqu'en 1548.
.Nicolas de Lorraine, évêque de Metz de 1543 à 1548 et de Verdun de 1544 à 1547, puis comte de Vaudémont de 1548 à 1577, seigneur de Mercœur de 1563 à 1569, puis duc de Mercœur de 1569 à 1577 marquis de Nomeny de 1548 à 1577 mais surtout, de 1552 à 1559, régent des duchés de Lorraine et de Bar pendant la minorité de son neveu Charles III.
Fils d’Antoine le Bon, duc de Lorraine et de Bar. Neveu de l'évêque Jean de Lorraine, Père de la reine Louise de France épouse du roi Henri III. Il a deux enfants de son deuxième mariage avec Jeanne de Savoie (1532-1568), fille de Philippe de Savoie, duc de Nemours, et de Charlotte d'Orléans-Longueville :
-Louise, qui deviendra reine de France par son mariage avec Henri III en 1575.
-Philippe-Emmanuel,
En 1548, le cardinal de Metz, Jean de Lorraine (1498-1550), fils du duc René II lui vend Nomeny et le ban de Delme.
.Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur et de Penthièvre, gouverneur de Bretagne, marquis de Nomeny de 1577 à 1602, pair de France, prince du Saint-Empire
Fils du précèdent. Il épouse, en 1579, Marie de Luxembourg, duchesse de Penthièvre, héritière de ce duché breton, Il est nommé gouverneur de Bretagne en 1582, par son beau-frère, le roi de France Henri III.
.Françoise de Lorraine (1592-1669), duchesse de Mercœur, marquise de Nomeny de 1602 1612, baronne d'Ancenis, et duchesse de Penthièvre.
Fille de Philippe-Emmanuel; belle-sœur d’Anne d'Autriche.
Elle vend le marquisat de Nomeny à son cousin le duc Henri II de Lorraine en 1612.
.Henri II (1563-1624), marquis de Pont-à-Mousson, marquis de Nomeny puis duc de Lorraine et de Bar de 1608 à 1624.
Fils aîné du duc Charles III et de Claude de France.
Au cours de la guerre de Trente Ans, Richelieu puis Louis XIV ordonnent la destruction des fortifications et du château de Nomeny.
.Nicolas François de Lorraine (1609-1670), cardinal-évêque de Toul de 1624 à 1634, marquis de Nomeny, duc de Lorraine et de Bar du 19 janvier au Ier avril 1634
Fils de François II de Lorraine, comte de Vaudémont et de Christine de Salm, frère du duc de Lorraine et de Bar Charles IV.
En 1667, le marquisat de Nomeny, qui dépend à l'époque comme la Lorraine du Saint-Empire est élevé au rang de principauté d'Empire (Reichsmarkgrafschaft) assorti du droit de siéger aux Diètes, au profit du prince Nicolas François de Lorraine, frère du duc régnant. À partir de 1736, Nomeny comme le reste du duché de Lorraine passe sous domination française; le marquisat est pourtant conservé à titre honorifique par la famille de Habsbourg-Lorraine (Markgrafschaft Nomeny), assorti d'un rang princier et du droit de siéger aux Diètes de l'Empire.
b. Seigneurie d’Epinal
Thierry Ier, évêque de Metz de 964 à 984, décide de construire sur une des manses de la paroisse de Dogneville un château. La manse s’appelait la manse de Spinal, mais la ville recouvrait aussi les terres des manses d'Avrinsart, Grennevo, Rualménil et Villers. Il dote l’ensemble d’un marché. Le but de Thierry est de protéger le sud de ses possessions qui était attaqué par les pillards bourguignons. À l’époque, la ville de Remiremont était bourguignonne. La seigneurie d’Epinal est une des plus anciennes possessions des évêques de Metz.
Etienne de Bar, évêque de Metz donne au XIIème siècle l’avouerie d’Epinal à Mathieu, duc de Lorraine mais les évêques conservent la seigneurie jusqu’ à 1395, année où l’évêque Raoul de Coucy engage au profit de Charles Ier, duc de Lorraine la moitié de la ville et du château de Rambervilliers et des domaines d’Epinal excepté la ville et le château. Au siècle suivant, la ville est constamment le sujet de l’évêque de Metz ce que reconnait René d’Anjou, héritier du duché par sa femme Isabelle en 1429.
En septembre 1444, des représentants de la ville, profitent du passage du roi Charles VII à Nancy pour lui offrir la soumission de la ville et lui demander en retour sa protection. L'acte de soumission d’Épinal est daté du 7 septembre 1444.
c. Seigneurie de Marsal
Autre fief important des évêques de Metz, situé près de Vic dont une partie relevait des ducs de Lorraine. En 1251, Marsal est un fief de Renaud de Lorraine, seigneur de Bitche. En 1259, le duc Ferry III le confie à son oncle Jacques de Lorraine, évêque de Metz qui lègue la cité à son église par testament en 1260. C'est à cette époque que sont érigées les premières fortifications.
En 1272, Ferry III occupe Marsal, l'évêque Laurent de Lichtenberg ne pouvant plus payer ses dettes. La cité est restituée en 1284 à l'évêque Bouchard d'Avesnes.
En 1369, des partisans du duc Jean Ier de Lorraine se saisissent de la place et se livrent au pillage. L'évêque Thierri V Bayer de Boppard parvient rapidement à en reprendre le contrôle et fait exécuter ou emprisonner les Lorrains.
Après la cession par l'évêque de son atelier messin en 1383, on bat à Marsal la monnaie épiscopale jusqu'en 1460.
Quand l’évêché de Metz est rattaché à la France en 1552, le roi de France fait occuper Marsal de 1553 jusqu'en 1593 où il doit céder le site à Charles III de Lorraine.
d. Seigneurie / Principauté de Commercy
La première mention de la ville date du IXème siècle lors de sa cession par l'empereur à l'évêché de Metz.
Au Moyen Age, le seigneur de Commercy est à la fois le vassal de l'évêque de Metz, et donc de l'empereur, et des comtes de Champagne. Le domaine seigneurial comprend la ville et les villages voisins qui sont Lérouville, Pont, Chonville, Morville, Saint-Aubin, Méligny-le-Grand et le Petit, Ménil-la-Horgne, Laneuville-au-Rupt, Ville-Issey, Vaux-la-Grande, Vaux-la-Petite, Vignot, Reffroy, Saulx.
Maison de Broyes-Commercy
.Stéphanie de Bar-Commercy
Fille de Renaud Ier de Bar épouse Hugues III de Broyes.
.Simon de Broyes-Commercy (1145-1202/1208), seigneur de Commercy de ? à 1202
Fils d'Hugues III de Broyes, seigneur de Broyes et de Commercy. II épouse Nicole, fille de Renaud de Traves et d'Élisabeth de Salins, elle-même fille d'Humbert III de Salins, avec laquelle il a :
-Hugues, seigneur de Broyes.
-Gaucher Ier de Broyes-Commercy
-Regnault. -Agnès ou Gignelle, qui épouse Frédérick V de Lorraine, comte de Toul.
-Elizabeth.
.Gaucher Ier de Broyes-Commercy (?-1244/1248), seigneur de Commercy de 1202/1208 à 1248
Fils du précédent.
.Gaucher II de Broyes-Commercy (?), seigneur de Commercy de 1248 à 1265
Fils du précédent.
En 1248, Gaucher II rend hommage pour le fief de Commercy à Jacques de Lorraine, évêque de Metz.
Maison de Sarrebruck
.Simon de Montbéliard dit Simon IV de Sarrebruck-Commercy, seigneur de Commercy de 1265 à 1297
Fils d'Amédée III de Montfaucon et de Mahaut de Sarrebruck. Il épouse en 1265 Élisabeth de Broyes-Commercy, fille ou petite fille de Gaucher II de Broyes-Commercy, avec laquelle il a:
-Jean Ier de Sarrebruck-Commercy.
-Laure. -Agnès qui épouse Jacques de Vaudémont, fils d'Henri Ier de Vaudémont. -Jeanne.
.Jean Ier de Sarrebruck-Commercy (1260-1342), seigneur de Commercy de 1297 à 1341
Fils du précédent.
Jean Ier se reconnait vassal du duc Ferry III de Lorraine avant de rendre hommage à l'évêque de Verdun en 1301 pour les fiefs de Pont-à-Mousson et de Vadonville. En 1324, Jean octroie à la ville sa charte d'affranchissements. En 1332, il épouse Mathilde d'Apremont.
Jean Ier choisit de diviser ses possessions de Commercy et en Sarre entre ses fils. A sa mort en 1341, son fils cadet Jean II reçoit la seigneurie de Commercy.
.Jean II de Sarrebruck-Commercy (1326-1344), seigneur de Commercy de 1342 à 1344.
Fils du précédent.
Jean II hérite du château de Commercy dit Château-Haut et de ses dépendances ne prenant que le titre de chevalier car son neveu a pris celui de comte de Sarrebruck avec le comté de Sarrebruck ainsi qu'une portion de Commercy (dite "la part de Sarrebruck" revenant à Jean IV, fils aîné de Simon Ier).
.Simon II de Sarrebruck-Commercy (?-1355), seigneur de Commercy Château Haut de 1344 à 1355
Fils du précédent.
Simon réalise en 1344 le partage de la succession de Jean Ier de Sarrebruck-Commercy restée en suspens avec Jean IV de Sarrebruck-Commercy:
-Part de Simon II: "Laneuveville- savoir: le Breuil en la Chiere, le petit Breuil de Salagne, le petit Breuil sis en la Chiere que les chanoines tenaient de son père. La Chapellenie, le bois des Palis sous Laneuveville, ceux entre ledit bois et la Horgne. St-Jean de Sommetuerbe, la Vaux-de-Vierge, les moulins de Menil et de Mafraincourt. Ville-Issey, chargé d'une livre de cire à la chapelle de la Horgne, Euville et Aulnois. Les moulins de Robillard et de Ranceriez. Méligny-le-grand et le petit, Reffroy, Vaux-la-grande et la petite, St-Aubin, Velaines, Nançois-sur-Ornes, Nansoy-le-Sanoireux, Cousances, Domremi, Loxéville. Tout Chonville, Lérouville, sauf les charges ; les étangs dudit lieu, la maison de Launoy et dépendances. Pont et le pont d'icelui avec les redevances des usagers des bois. La grange d'Arowiller et terres en dépendant. La corvée de la voie d'Issey, la terre le prevôt Perrin, le champ Dieu, le grand Meix qui tient aux prés. Tous les prés de Couprey. La grange sous le Château, vers le moutier de Mr St-Pantaléon, et la place devant jusques 13 pieds au-dessus de la Bouverie. La grande Marchaussie jusques la paroys. Les maisons ensuite, les parges entre les maisons et la grande Marchaussie. La Poterne jusqu'aux parois qui sont entre salle et chambre. Le fossé derrière la maison des Lombards et le Saulci. Ledit Saulci entre les fossés dès le mur des moulins jusqu'à la poterne. Le donjon de Commercy et dépendances. Moitié de la ville et tous les fiefs dépendants de Commercy. Tous droits de garde, excepté Rieval, Breuil et les chanoines. La pèche aux anguilles des vieux moulins dessous Commercy et toute la rivière qui est au-dessous jusqu'à Henry-moulin. Toute la rivière au-dessous de la craiche de Commercy, jusque par-dessous les vignes de Vignot, jusques au chief de Salagne".
.En commun avec Jean IV : "La justice, excepté celle restant exclusivement à chacun sur sa propre maison. Celle sur tous les bois de Commercy, excepté ceux personnels à Jean, ceux de Simon étant seuls soumis à l'usage. Le droit de garde de Rieval, de Breuil et des chanoines. Le fossé et la poterne jusqu'à ce que le comte Jean IV ait fait un donjon. Le droit de nommer aux prébendes des chanoines (le comte devant nommer à la première et Simon à la deuxième). Le droit de chasse dans les bois. Le chemin allant aux marchaussies. Les quatre moulins et leurs vannes. Les portes, murs et fermetures de la ville. Les fours, halles et chaussées. Les chaussées des étangs du côté de la ville".
À sa mort, sans enfants, ses biens reviennent à son frère Jean III de Sarrebruck-Commercy. Dès 1345, le comte de Sarrebruck Jean IV fait usage de son droit d'édifier un dongeon à Commercy et bâtit le Château-Bas à quelques centaines de mètres du sien celui de Simon II.
.Jean III de Sarrebruck-Commercy (?-1384-1385), seigneur de Commercy Château Haut de 1355 à 1385
Frère du précédent. Il a pour enfants:
-Simon III, (?-1393)
-Jean, évêque de Verdun de 1404 à 1419,
-Amé Ier de Sarrebruck-Commercy.
.Simon III de Sarrebruck-Commercy, (?-1393), seigneur de Commercy-Château-Haut (part de Sarrebruck à Commercy) de 1384 à 1393,
Fils du Précédent.
.Amé Ier de Sarrebruck-Commercy (?-1414), seigneur de Commercy-Château-Haut de 1393 à 1414
Frère du précédent et de Jean de Sarrebruck, évêque de Verdun.
Amé est chambellan du roi de France, il encourage les bourgeois de Toul à se révolter contre le duc de Lorraine Charles II et à rechercher l’appui du roi de France. En remerciement celui-ci le nomme commandant supérieur du Luxembourg. Mais en 1407 la Lorraine triomphe et Amé, ainsi que de nombreux autres seigneurs, est emprisonné. Il sort de prison le 27 juillet 1408 contre paiement de trente mille écus avec l'aide de son frère Jean qui met en gage une partie de ses biens pour réunir cette somme.
En 1409, il livre la guerre au comte de Sarrewerden qu'il bat le 25 juin et fait prisonniers soixante-quinze seigneurs dont Frédéric de Bitche et Lieudenent de Lichtemberg, amenés à Commercy dans l'attente du paiement d'une rançon. Celle-ci est réunie par le cardinal Louis Ier de Bar, le marquis de Pont et Jean de Bar.
En 1412 il accompagne Charles Ier d'Orléans, duc d'Orléans, dans son désir de venger l'assassinat de son père Louis Ier par Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
Sa vie s'achève en 1414 alors qu'il vient d'être nommé gouverneur du duché de Bar.
.Robert Ier de Sarrebruck-Commercy, (?-1464/65), seigneur de Commercy Château Haut de 1414 à 1464/1465
Fils d'Amé Ier de Sarrebruck-Commercy; il prend le nom de Robert III comte de Roucy et de Braine après son mariage.
D'un naturel guerrier, il est en mauvais termes avec ses voisins Erard du Châtelet, le duc de Lorraine, la maison de Collin de Levoncourt, Jehan de Luxembourg et Antoine de Vaudémont lesquels font un pacte contre lui qui aboutit le 18 septembre 1434 au siège du château de Commercy suivi par la reddition de Robert condamné à payer une caution de deux cent mille écus et à jurer de ne plus jamais causer le moindre dégât dans les terres de Lorraine, de Bar, du Luxembourg, de Metz. Mais à peine libéré, il repart en guerre à travers la Lorraine amenant le duc René d'Anjou à reprendre le siège de Commercy qui va durer jusqu'au 13 décembre 1434 où un nouveau traité est signé; Robert est contraint de payer cent mille écus et de remettre son fils Amé II en otage. Le duc en appelle à son cousin le roi de France Charles VII qui accède à sa demande de marcher contre Robert. Celui-ci, trop adroit pour se laisser écraser, se porte au-devant du souverain qui lui impose des conditions de paix sévère par un traité passé en février 1440. Mais en 1443, Robert recrute trois mille écorcheurs et les lâche contre le pays messin puis ravage le pays Barrois suscitant une nouvelle fois une coalition avec à sa tête le jeune Louis marquis de Pont-à-Mousson.
Les conditions imposées à Robert pour sa reddition impliquent que Jean II de Nassau-Sarrebruck vende le Château-Bas à Louis, fils de René d'Anjou et d'Isabelle Ière de Lorraine. Le traité est soumis au roi de Sicile qui est alors René d'Anjou ennemi juré de Robert, qui impose que les nouvelles constructions de Château-Bas soient détruites.
Le 7 mai 1445, il rend l'hommage au roi René, duc de Lorraine pour Commercy et ses possessions.
.Amé II de Sarrebruck-Commercy, (?-1476), seigneur de Commercy-Château-Haut de 1459 à 1476, comte de Braine et comte de Roucy
Fils du précédent. Il épouse en 1462 Guillemette de Luxembourg, fille de Thibault de Luxembourg.
.Robert II de Sarrebruck-Commercy (?-1504), seigneur de Commercy Château-Haut de 1476 à 1504, comte de Braine et comte de Roucy
Fils du précédent. Il épouse le 5 février 1487 Marie d'Amboise, fille de Charles Ier d'Amboise, avec laquelle il a:
-Amé III de Sarrebruck-Commercy.
-Philippine de Sarrebruck-Commercy. -Catherine, épouse d'Antoine de Roye, qui reçoit le comté de Roucy après le décès de son frère Amé III. -Guillemette, épouse de Robert III de La Marck qui reçoit le comté de Braine après le décès d’Amé III.
.Amé III de Sarrebruck-Commercy (1495-1525), seigneur de Commercy-Château-Haut, comte de Braine, comte de Roucy de 1504 à 1525
Fils du précédent.
Il est au service du roi de France, gouverneur de l’Ile de France.
.Philippine de Sarrebruck-Commercy (1490-1551), seigneur de Commercy de 1525 à 1551
Sœur du précédent. Elle épouse Charles de Silly.
En 1544, Charles Quint tente une incursion en France et s'empare de Verdun puis de Commercy après un long siège.
Maison de Silly
.Jacques de Silly (?), seigneur de Commercy-Château-Haut
Sans enfant, il transmet Château-Haut à ses neveux Henry de la Roche-Guyon et Antoine de la Rochepot. Henry de la Roche-Guyon épouse Antoinette de Pons, marquise de Guercheville, de qui il aura François qui détient la seigneurie avec son oncle Antoine.
.Antoine de Silly (vers 1540-1609), seigneur de Commercy-Château-Haut de ? à 1609
.Madeleine de Silly (? ), seigneur de Commercy-Château Haut de 1609 à 1650
Fille du précédent.
.Paul de Gondi, dit le Cardinal de Retz (1613-1679), seigneur de Commercy-Château-Haut de 1650 à 1679
Petit-fils de la précédente. Fils de Françoise-Marguerite de Silly, fille d’Antoine de Silly.
Evêque en 1644 ; en 1650, il reçoit en héritage la seigneurie du Château-Haut. En 1652, il est fait cardinal. En 1653, ce sont les français qui font le siège de Commercy, après celui de Saint-Mihiel.
Paul de Gondi s’y installe à Commercy à partir de 1662. Endetté, il vend en 1665 ses droits de suzeraineté à Anne de Lorraine, fille de Charles IV de Lorraine qui épouse en 1660 François Marie de Lorraine, prince de Lillebonne. A partir de 1670, la France revendique la seigneurie de Commercy. Peu après la fin de l'invasion de la Lorraine par la France, en 1697, la princesse de Lillebonne fait don de ses droits sur Commercy à son fils Charles-François, qui, à son tour, les transmet au duc de Lorraine Léopold Ier en 1702. Cette passation, contestée par la France, est confirmée en 1707 par la chambre royale de Metz. En 1708 le duc Léopold Ier accorde l'usufruit de la seigneurie de Commercy à Charles Henri de Lorraine-Vaudémont qui, à la suite de la mort de son fils Charles Thomas en 1704, a renoncé à sa principauté constituée des comtés de Sarrewerden, de Bitche et de Falkenstein et à la baronnie de Fénétrange.
En compensation, en 1708, le duc Léopold attribue à son cousin Charles Henri le prince de Vaudémont, la principauté de Commercy.
En 1722, le duc de Lorraine Léopold Ier acquiert la seigneurie du Château-Bas au terme d'un échange. Les deux seigneuries de Commercy sont alors finalement réunies. Léopold en cède l'usufruit à Charles Henri de Lorraine-Vaudémont mais le prince de Vaudémont décède quelques mois plus tard. La seigneurie retourne au duc de Lorraine. La duchesse douairière Élisabeth-Charlotte, après la renonciation de son fils François III, reçoit la principauté de Commercy comme un demi-exil. À sa mort le 23 décembre 1744, le nouveau «duc», Stanislas, beau-père du roi de France Louis XV, ayant déjà reçu les duchés de Lorraine et de Bar, prend possession de Commercy. En 1766, la principauté suit le sort du duché de Lorraine.
f. Seigneurie puis Baronnie d’Apremont/ Herrschaft von Apremont
Le château d'Apremont est reconstruit au XIIème siècle par les sires d'Aspremont-Briey sur une montagne non loin de Commercy, il est le chef-lieu d'une seigneurie puis baronnie comprenant environ 280 villes et villages pour lesquels ils étaient vassaux des évêques de Metz, Toul et Verdun, des comtes de Hollande et de Hainaut, des comtes puis ducs de Luxembourg, de Bar et même du roi de France.
Maison de Briey
.Albert Ier de Briey, (vers 1030-vers 1114), seigneur d’Apremont
Il se voit confier l'avouerie du comté de Briey par Mathilde de Toscane comtesse de Briey ; son frère Richer voit son élection d'évêque de Verdun confirmé par l'empereur Henri IV en 1089 ; Albert épouse vers 1050 Ide avec laquelle il a:
-Thierry
-Albert -Ancellin -Odouin.
.Thierry de Briey ou d'Apremont,
Fils du précédent ; il épouse vers 1070 Hadvide fille et héritière de Gobert III d'Apremont dernier possesseur du château d'Apremont
-Gobert, -Albert qui épouse Marguerite de Thionville, fille de Thierry comte de Thionville -Geoffroi.
.Gobert IV d'Apremont,
Fils du précédent ; il épouse Hadevide de Joigny, fille de Geoffroi IV comte de Joigny et d'Hodierne de Courtenay, avec laquelle il a:
-Gobert, -Thierry, seigneur de Romont.
.Gobert V d'Apremont, (?-1191), sire d'Apremont de vers 1140 à 1191
Fils du précédent ; il épouse Aleyde puis Ide de Chiny, de ces deux mariages il a:
-Gobert -Geoffroi
-Herbin.
Il accompagne l'empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen à la croisade.
.Geoffroi Ier d'Apremont, baron d'Apremont de 1191 à 1195
Fils du précédent; il épouse vers 1175 Elisabeth de Dampierre, fille de Guillaume Ier de Dampierre avec laquelle il a:
-Jean, futur évêque de Verdun et de Metz -Gobert,
-Guillaume.
.Gobert VI d’Apremont (vers 1187-1263), baron d'Apremont et de Dun de vers 1195 à 1263
Fils du précédent; il épouse Julienne de Rozoy, fille de Roger II de Rozoy et d'Alix d'Avesne, avec laquelle il a:
-Geoffroi -Gober
-Jean, évêque de Verdun de 1216 à 1224 et de Metz de 1224 à 1238, -Gui, seigneur de Rubigny,
-Jeanne, qui épouse Simon III de Sarrebruck, dernier comte de ce domaine; sans postérité le comté de Sarrebruck revient à Laurette de Sarrebruck, sœur ainée de Simon, -Julienne, -Adèle,
-N... mariée à N... comte de Richecourt, avec lequel elle a Guillaume d'Apremont comte de Richecourt et Jean III de Richecourt dit d'Apremont évêque de Verdun de 1296 à 1302.
.Geoffroi II, baron d'Apremont et comte de Sarrebruck
Fils du précédent ; époux de Laurette de Sarrebruck II, fille de Simon II et de Laurette de Lorraine qui lui apporte le comté de Sarrebruck; Laurette prend le titre de comtesse après le décès de son frère Simon III en 1247.
A sa mort Geoffroi II institue son frère Gobert héritier de toutes ses terres à l'exception de celles d'Apremont qu'il laisse à son épouse Laurette de Sarrebruck. Cette dernière, remariée avec un seigneur nommé Loup, cède à sa mort le comté de Sarrebruck à sa sœur Mahaut épouse d'Amédée III de Montfaucon-Montbéliard.
.Gobert VII d'Apremont, baron d'Apremont,
Fils du précédent; il épouse Agnès de Coucy (? - 1277) fille de Thomas de Coucy-Vervins, seigneur de Vervins fils de Raoul Ier de Coucy et de Mahaut de Rethel; de ce premier mariage, il a:
-Geoffroi III,
-Thomas, seigneur de Chaumont-en-Porcien, qui épouse Jeanne de Quiévrain -Elisabeth ou Jeanne, épouse de Frédéric III comte de Lignange,
-Mahaut, qui épouse en 1324 Jean Ier de Commercy.
.Geoffroi III d'Apremont, baron d'Apremont de vers 1284 à ?
Fils du précédent; il épouse Isabelle de Quiévrain, princesse d'Amblise, fille de Nicolas baron de Quiévrain et de Julienne de Loos.
Dès cette époque la maison d'Apremont donne naissance à de nombreuses branches:
-Celle des sires ou barons d'Apremont, de Dun et de Buzancy, princes d'Amblise, éteinte en 1550,
-Celle des seigneurs de Sorcy et de Rombise, baron de Nanteuil, formée en 1475 par Geoffroi d'Apremont, fils d'Edouard d'Apremont et de Béatrix de Haraucourt. En 1300 cette branche se divise en deux rameaux:
-1.Louise-Marguerite, comtesse d'Apremont, fille de Charles III comte d'Apremont, épouse le 17 juillet 1665 Charles IV de Lorraine puis en 1679 Henri-François comte de Mansfeld, prince de Fondi, de qui elle eut deux filles: Marie-Anne, princesse de Mansfeld (elle épouse le 28 septembre 1699 Guillaume-Florentin, rhingrave de Salm) et Marie-Eléonore, princesse de Mansfeld (elle épouse le 14 février 1705 son cousin Charles-François prince de Mansfeld.
-2.Le rameau des seigneurs de Coulomne et de Sorcy éteint en 1652.
-Celle des marquis de Vandy avec Guillaume d'Apremont fils de Geoffroi et de Michelle de Sezanne.
-Celle des seigneurs de Bretainville et de Saint-Laurent avec Jean d’Apremont (1332-1374) époux de Marguerite de Werd, héritière de la seigneurie de Forbach à la mort de son frère Henri III (alors sous la tutelle de sa mère Agnès de Lichtenberg) et Bernard, fils naturel de Jean d'Apremont, qui épouse vers 1350 Marguerite de Saint-Laurent.
Le 24 mars 1354, la seigneurie d’Apremont est élevée en baronnie par l’empereur Charles IV, qui lui octroie, le 16 janvier 1357, un certain nombre de droits régaliens, dont le droit d’anoblir, de légitimer les bâtards, de battre monnaie et de créer des tabellions. Elle obtient ainsi l’immédiateté impériale et n'est donc plus vassale des évêques de Metz.
Après le traité de Nimègue de 1678, en période de paix, Louis XIV tente d'agrandir son royaume en profitant des dispositions peu précises des traités de Westphalie de 1648 et du traité de Nimègue qui cèdent à la France des «territoires et leurs dépendances». Grâce à la création de Chambres de réunion à Metz, Besançon et Brisach, il pense pouvoir mettre la main «légalement» sur la Franche-Comté, l’Alsace et une partie de la Lorraine. La chambre de Metz par arrêt du 12 juin 1680 annexe la baronnie d’Apremont au royaume de France. Devant ces coups de force, la Suède, les Provinces-Unies, vite rejointes par l'Empereur romain germanique et son cousin le roi d'Espagne, forment une alliance pour obliger Louis XIV à restituer ces «Réunions».
Cela devient la Ligue d’Augsbourg du 18 juin 1682. La guerre éclate en 1689. Au règlement de cette guerre par le traité de Ryswick en 1697, tous les territoires « réunis» font alors retour à leurs anciens possesseurs ou suzerains, sauf la Basse-Alsace et Sarrelouis fondée par Louis XIV (aujourd'hui en Sarre allemande).
g. Seigneurie de Lunéville
Au début du Moyen Age, le site de Lunéville est la propriété des puissants comtes épiscopaux de Metz. Le comte Folmar y fait édifier un castrum afin de contrôler le franchissement de la Vezouze sur la précieuse route du sel, allant de Vic-sur-Seille vers Deneuvre et Raon-l'Étape, pour gagner Sélestat et l’Alsace.
Dans la seconde moitié du XIIème siècle, la seigneurie de Lunéville passe à une branche cadette des Folmar avec Hugues de Bliescastel, qui prend le titre c’est-à-dire surtout en Sargau supérieur au moins jusque et y compris Sarralbe, s’étendant jusqu’à Blamont Cette construction entreprise par Hugues Ier ou par son fils Hugues II matérialise le pouvoir de cette nouvelle lignée seigneuriale. Ce pouvoir sera de courte durée, puisque dès 1243, la seigneurie de Lunéville entre dans le domaine du duc de Lorraine Mathieu II, qui devient propriétaire du château.
h. Seigneurie de Hesse- Comté de Dabo / Grafschaft Dagsburg
Le comté de Dabo fait partie lors de sa création du Vasgau qui s’étend à la droite des Vosges depuis Saverne jusqu'à Weissembourg lui-même partie du duché d’Alsace, comté de Nordgau. Les lieux importants sont Saverne, Neuvillers, Cella Leobardi, Dabo. Ses comtes bénéficieront rapidement de l’immédiateté impériale.
Maison de Dagsbourg/Dagsburg
.Eberhard IV, comte de Dabo et comte de Nordgau vers 934 jusque vers 945
Fils d’Hugues Ier, comte du Nordgau au début du Xème siècle.
Eberhard est titulaire du comté de Dabo et des seigneuries de la maison d'Alsace en Lorraine mosellane. Vers 945, il se démet du Nordgau pour son fils Hugues II. Il ne garde que le comté de Dabo et les biens de la Mosellane auxquels il ajoute des possessions dans le comté du pays de Metz dont il épouse successivement deux héritières. C’est à son époque qu’est construit le château de Dabo Dachsbourg / Dagsburg (Walscheid) situé en Basse-Alsace.
.Ludwig/Louis (vers 950- ?), comte de Dagsbourg/Dabo/Dagsburg
Fils du précédent. Il a deux filles:
-Hedwige (vers 980-1046)
-Mathilde (vers 980- ?)
Au tout début du XIème siècle, la seigneurie de Hesse relève du temporel des évêques de Metz ; elle est donnée en fief à la maison de Dagsbourg. Il semble bien, en effet, que le comté de Dabo ait été depuis l'origine détenu à titre héréditaire par les comtes du Nordgau issus des anciens ducs d'Alsace. A tel enseigne que certains auteurs le considèrent comme le plus vieux comté d’Alsace. Mais la plus grande partie de son territoire se trouve hors d'Alsace en Lorraine Mosellane. Les hameaux et villages qui dépendent du bailliage seigneurial de Dabo sont : Hoube, Schæfferhoff, Hommert, Harreberg, Walscheid, Abreschwiller, Voyer, ainsi que le village d'Engenthal dans l’actuel Bas-Rhin. En plus des terres qu’ils possèdent «en propre», les comtes d’Eguisheim-Dabo détiennent des fiefs relevant directement de l’Empire ou faisant partie du temporel des évêques de Toul, de Strasbourg et de Metz dont ils sont alors les vassaux. Parmi ces nombreux territoires, le fief composé des villes de Sarrebourg et de Sarralbe c’est-à-dire surtout en Saargau supérieur au moins jusque et y compris Sarralbe, s’étendant jusqu’à Blamont, des châteaux de Herrenstein et de Turquestein, ainsi que de quelques villages, parmi lesquels celui de Hesse.
Maison d’Eguisheim-Dabo
.Helwige de Dagsbourg (vers 980-1046), comtesse de Dagsbourg de ? à 1046
Fille de Louis, petite-fille d’Eberhard, Helwige de Dabo apporte le comté de Dagsbourg à son époux Hugues IV, cousin germain de l’empereur Conrad, comte d’Eguisheim (Hugues VI) qui a succède en 1027 à son neveu Eberhard VI comme comte du Nordgau.
Vers l'an mil, le comte Hugues et son épouse Heilwige vivent au château d'Eguisheim.
De leur union naîssent:
-Gérard, comte d'Eguisheim, tué en 1038, il a épousé Pétronice de Lorraine. -Mathilde, mariée à Richwin, comte de Charpeigne. -Hugues, comte de Dagsbourg, décédé avant son père, marié à Mathilde,
-Bruno, chanoine, puis évêque de Toul en 1026, puis pape le 12 février 1049,
-Adélaïde, mariée à Adalbert, comte en Ufgau,
-Gertrude, qui a épousé Luidolf, margrave de Frise, mariée à Otton II de Souabe, duc de Souabe,
-Geppa abbesse de Neusse
Hugues meurt en 1048. L'héritage des Dabo est intégré au patrimoine des Eguisheim.
.Hugo VII (?), comte de Dabo et comte de Dagsbourg en 1046,
Fils du précédent. Décédé avant son père, il avait épousé Mathilde et a pour enfants:
-Henri Ier de Nordgau, -Henri, mort jeune, -Albert, comte de Dagsbourg et de Moha, -Serberge ou Gerberge, première abbesse de Hesse.
.Henri Ier (?-1061), comte de Dabo et Dagsbourg de ? à 1061
Fils du précèdent.
En 1059, l'empereur Henri IV arbitre un différend entre lui et l'évêque de Strasbourg. Il décède en 1061.
.Hugo/Hugues VIII (?-1089), comte de Dabo et de Dagsbourg de 1061 à 1089,
Fils du précèdent.
En 1068, Hugues VIII de Dabo-Eguisheim détruit le château de Horbourg près de Colmar, provoquant la fureur de Frédéric Barberousse. En représailles, le château de Guirbaden est détruit par les troupes de l'empereur la même année. Les troupes de l’évêque de Strasbourg rangées du côté impérial, attaquent en 1078 le château de Dabo en représailles au soutien accordé au pape par la famille des Dabo-Eguisheim. Hugues VIII soutient par ailleurs le contre-roi Hermann de Salm. En 1084, Otton de Hohenstaufen, frère de Frédéric, est nommé évêque de Strasbourg par l’empereur Henri IV. Hugues VIII est assassiné en 1089 par les hommes de main de l’évêque de Strasbourg.
.Albert Ier de Dabo (?-1098) comte d’Eguisheim, de Moha et de Dabo et de Nordgau de 1089 à 1098
Fils d’Hugo VII. Il épouse en première noce une certaine Hedwige qui lui donne un fils Henri-Hugues puis en seconde noce Ermesinde de Luxembourg avec laquelle il a une fille Mathilde qui lui succède.
La mort en 1089 d’Hugues VIII de Dabo, sans héritier, lui laisse également Dabo qu'il peut transmettre à son fils Henri-Hugues.
.Mathilde de Dabo (?-1135) comtesse de Dabo de 1098 à 1135
Fille d’Albert Ier comte d’Eguisheim et de Dabo dont elle hérite le comté de Dabo ; elle épouse Folmar V, comte de Metz.
.Henri-Hugues VIII de Dabo /Dagsburg (mort après 1137) comte d'Eguisheim et de Dabo
Fils d'Albert Ier comte de Moha et d'Eguisheim puis de Dabo et de sa première épouse Hedwige.
Maison de Metz-Eguisheim
.Hugues IX (?-1178), comte de Dabo, comte d’Eguisheim, comte de Metz (Hugues II), de Hombourg, comte de Moha de 1135 à 1180, comte de Metz de 1171 à 1178
Fils d’ Henri-Hugues VIII de Dabo (mort vers 1130/1137), petit-fils d'Albert Ier de Dabo et de sa première épouse Hedwige et donc un neveu par alliance du comte Folmar V de Metz. Vers 1143, il épouse Luitgarde de Sulzbach (Bavière), veuve de Godefroid II de Louvain, comte de Louvain, landgrave de Brabant, marquis d'Anvers et duc de Basse-Lotharingie.
Par ce mariage, il devient ainsi le beau-frère par alliance de Conrad III de Hohenstaufen et de l'empereur romain d’orient Manuel Ier Comnène. C'est un fidèle du parti des Hohenstaufen, particulièrement de Frédéric Barberousse qui l'investit du comté de Metz en 1153 après la mort de son cousin Hugues de la dynastie des Folmar. Sa puissance est alors très importante. Ses possessions s'étendent de Liège à l'Alsace et comprennent les comtés de Moha et de Dabo, l'avouerie de l'évêché de Metz avec des biens patrimoniaux de part et d'autres des Vosges, ainsi sur le versant est en Alsace la région comprise entre Neuwiller et Colmar. Il meurt vers 1180 et ses domaines passent à son fils Albert II.
.Albert II de Dabo-Moha (?-1212), comte de Dabo, comte de Metz, de Hombourg et de Moha de 1178 à 1212
Fils du précédent.
Un conflit entre Otton de Brunswick et Philippe de Souabe provoque, en 1199, la destruction de la partie du château restée entre les mains des Eguisheim-Dagsbourg. Resté seul héritier de son père, Albert réunit entre ses mains quatre comtés, de nombreuses seigneuries et l'avouerie de beaucoup d'abbayes.
.Gertrude d’Eguisheim- Dabo (?-1225), comtesse de Metz, de Dagsbourg et de Moha de 1214 à 1225
Fille du précédent. Mariée en premières noces en 1206 à Thiébaud Ier, duc de Lorraine. Mariée en secondes noces en 1220 à Thibaut IV, comte de Champagne contre le gré de l’empereur Frédéric II, mais en 1222 le divorce est prononcé sous prétexte de stérilité de l’épouse et l’année suivant Gertrude se marie avec Simon de Linange.
À la mort de Gertrude en 1225, l’évêque de Metz, Jean Ier d’Apremont, rattache le comté au domaine épiscopal. Mais son dernier époux Simon reprend le titre en 1234. Le comté de Dabo passe à la Maison de Linange-Dabo/ Leiningen-Dasburg. Mais la mort, sans héritiers directs, de la comtesse Gertrude déclenche une violente guerre entre trois prétendants : les comtes de Ferrette, réels descendants de la famille, Simon de Linange, son dernier époux et l'évêque de Strasbourg acheteur des droits de propriété de deux oncles maternels de la comtesse. En effet les margraves Herrmann et Henri de Bade, oncles de Gertrude, contestent les droits de Simon et vendent au duc Berthold de Teck, évêque de Strasbourg, leurs droits supposés, le 2 novembre 1226. De plus, l’abbesse Hedwige d’Andlau, qui prétend posséder des droits sur le château, ratifie la décision des margraves. De cette opposition nait la fameuse guerre de succession des Eguisheim-Dabo qui meurtrit l'Alsace entre 1227 et 1230. C’est d’abord l’évêque de Metz, Jean d’Apremont, qui met le siège à Dagsbourg, où est retranché Simon de Linange.
N’arrivant pas à prendre la place, il traite. Il prétend laisser à Simon le comté, mais cherche à se l'approprier par un mariage bien calculé. Sa tentative échoue. C'est l’évêque de Strasbourg qui sort en grand vainqueur de l'implacable guerre de succession, en ajoutant au domaine épiscopal la quasi-totalité du comté, terres et châteaux. Il détient le Dagsbourg (château nord) et est reconnu suzerain du Weckmund (Vaudémont) et du Wahlenbourg par les comtes de Ferrette. Les uns après les autres, les seigneurs renoncent à leurs droits en sa faveur. Simon meurt par accident, en 1234.
Maison de Linange-Dabo ou Dagsbourg
.Frédéric III de Linange, comte de Linange, comte de Dabo de 1234 à ?
Frère du précédent. Epoux de la nièce de l’évêque de Metz.
Frédéric se reconnait vassal de l’évêque de Strasbourg. Il tente de reprendre la lutte mais doit accepter un traité : les Linange acceptent de ne conserver que la partie montagneuse du comté de Dabo entre Saverne et Saint Quirin, mais l’immense partie du territoire alsacien revient à l’évêque.
En 1251, le comte Ulrich II de Ferrette renonce définitivement à la succession des Dabo-Eguisheim
En 1268, le duc Conrad partage l’Alsace en deux: au nord le landgraviat de Nordgau ou Basse-Alsace, est confié aux Dagsburg/Dabo-Egisheim; au sud les Habsbourg restent investis du Sundgau. Dans tout l’empire, l’autorité impériale s’efface devant la noblesse locale.
.Emich VII de Linange-Dagsbourg
Emich se place au service du roi de France Louis XII, en guerre avec l’empereur Maximilien de Habsbourg. Après la bataille de Novare, en 1513, la France est envahie, et les terres de Dagsbourg sont confiées à l’évêque de Strasbourg jusqu’en 1515. Emich est rétabli dans ses droits, mais se tourne vers le brigandage.
La guerre de Trente Ans épargne le petit comté. Le 24 octobre 1648, l’Alsace est cédée à la France par les traités de Westphalie. Mais la guerre de Sept Ans n’épargne pas le comté. Sous un prétexte futile, le siège est mis au château. Après cinq jours de résistance acharnée, Dagsbourg capitule. Mais les comtes de Linange-Dabo refusent allégeance à Louis XIV engagé dans la politique des Réunions, et prennent les armes contre lui en 1672. Après un long siège devant le château, qui constitue un obstacle à l’avancée des troupes, celui-ci doit capituler le 13 mars 1677. Le traité de Nimègue de 1678 laisse aux Linange-Dagsbourg leurs possessions mais Louis XIV n’entend pas rendre le château au comte de Linange-Dabo, ami de l’empereur, et le château de Dabo est rasé en 1679 sur ordre de Louis XIV et de Louvois, son ministre d’État.
Les Linange protestent, mais doivent abandonner la lutte et se retirent en Allemagne, laissant seulement à Dabo un bailli. Le traité de Ryswick en 1697 rend pourtant le comté aux Linange-Dabo, principauté germanique maintenant enclavée entre le duché de Lorraine encore indépendante et l'Alsace devenue française.
.Friedrich-Karl-Woldemar/ Frédéric-Charles (1724-1807), prince de Linange/ Fürst zu Leiningen
Le 7 juillet 1779, il est élevé au rang de prince du Saint-Empire et prend le titre de prince de Linange / Fürst zu Leiningen. À la veille de la Révolution française, il possède:
.Le comté de Linange /Grafschaft Leiningen
.Le comté de Dabo/ Grafschaft Dagsburg, comprenant sept villages: Dabo dont la première mention dans les archives remonte à 1091; Walscheid et Abreschviller apparaissent vers 1050; Hommert, créé par décision du comte Philippe-Georges de Linange-Dabo par un acte du 10 Août 1623; Harreberg fondé par un acte du 9 Novembre 1723 du Prince de Linange; Engenthal (Bas-Rhin) fondé au XVIIIème siècle; Voyer, fondé au XIIIème siècle, longtemps l’objet de querelles entre la famille de Linange et l’Evêque de Strasbourg entré en 1481 dans le comté de Dabo mais l’évêque de Strasbourg y conserva des droits.
.La seigneurie de Weyersheim.
En 1793, les Linange-Dabo comptent parmi les princes possessionnés que la Convention nationale dépossède, afin de réunir leurs seigneuries à la France; le comté de Dabo est alors rattaché au département de la Moselle. Le traité de Lunéville du 9 février 1801, conclu entre Bonaparte et l'Empire, octroye aux Princes de Linange, en compensation de leurs pertes territoriales en France, des compensations en Allemagne et le 25 février 1803, la principauté est créée par le recès de la diète d'Empire de Ratisbonne.
i. Seigneurie de Turquestein
Le château de Turquestein est un château fort construit vers l’an mil sur l'actuelle commune de Turquestein-Blancrupt situé dans les Vosges en frontière de l’Alsace.
Après la mort d'Albert, comte de Dasbourg de Metz et de Moha, décédé vers l'an 1214, sans avoir laissé d'enfants mâles, les fiefs masculins qu'il tenait de l'évêché de Metz devaient naturellement lui revenir. Mais Gertrude, sa fille, mariée dès l'an 1206 à Thiébaut Ier, duc de Lorraine se démène pour obtenir que l'évêque Conrad consente à ce qu'elle jouisse de ses fiefs avec le duc son mari, mais sous la condition expresse que, s'ils mourraient sans enfants mâles, les fiefs retourneraient à leur origine.
Par une charte de l'année 1215, Thiébaut, duc de Lorraine, comte de Metz et de Dagsbourg, reconnaît que l'évêque de Metz et de Spire, chancelier de la Cour impériale, a, sur sa prière, rendu à lui et à la duchesse Gertrude, sa femme, le comté de Dagsbourg et ses dépendances, tel que le père de ladite duchesse l'a possédé en fief, à condition que si lui, duc, meurt sans hoirs de son corps, la duchesse confèrera à Saint-Etienne l'alleu de Turquestein, en tant qu'il lui appartient, l'abbaye de Hesse et le château de Thiecourt. Gertrude, devenue veuve en 1220, épouse, contre la volonté de l’empereur Frédéric II, Thiébaut IV, comte de Champagne, qui, au bout de deux ans de mariage, la quitte. En 1223 elle contracte un troisième mariage, avec Simon III de Sarrebruck, comte de Linange. Par lettres datées du mois de septembre 1224, la comtesse de Dagsbourg déclare que du gré de son mari, elle accroît le fief qu'elle tient de l'Evêché de tout ce qu'elle a à Turquestein, à Thiecourt, dans l'abbaye de Hesse et à Sarralbe. Gertrude meurt sans enfants en 1225. L’évêque Jean d'Apremont, successeur de Conrad, saisit l'occasion pour rentrer dans tous les biens des comtes de Dasbourg, comme anciens fiefs de l'Eglise de Metz. Avec l’aide du comte de Bar, il se met en possession des terres de Hernestein et de Turquestein des villes de Saralbe et de Sarbourg, et des autres terres que les comtes de Dasbourg avaient autrefois possédées à titre de fiefs de son Evêché ; mais Hugues, frère d'Albert, comte de Dasbourg et oncle de Gertrude, empêche que l'évêque se rende maitre du château de Dagsbourg et s'en empare. Vers 1230, Jean d'Apremont, a réuni à son domaine les quatre châtellenies de Sarrebourg, Sarralbe, Turquestein et Arestein. Vers 1252, le successeur de Jean d'Apremont, Jacques de Lorraine, rétablit les fortifications de Sarralbe, de Herrenstein et de Turquestein. Dix ans environ plus tard, le duc de Lorraine Ferry III, répétant à l'évêque de Floranges de grandes sommes qu'il disait avoir dépensées pour son service, s'empare de Hombourg et de Turquestein mais il les abandonne bientôt, dans la crainte que le comte de Bar, qui s'était déclaré protecteur des terres de l'Evêché, ne le recherchât à cause de ses usurpations. En 1344, Adémare, évêque de Metz, doit engager la châtellenie à Raoul, duc de Lorraine, en garantie des dettes qu’il lui doit. Raoul n'en reste pas bien longtemps possesseur. En 1346, voulant récompenser Thiébaut de Blâmont de ses services et l'indemniser des dommages qu'il avait éprouvés durant ses guerres contre l'évêque de Metz et le comte de Bar, lui donne la châtellenie à charge d'en reprendre ligement de lui devant tous hommes, après l'évêque de Metz, et sous la condition qu'il pourra les racheter, lui ou ses successeurs, moyennant la somme de 2000 livres de petits tournois. Cet acte stipule, en outre, qu'il sera loisible à l'évêque de faire ce rachat, en payant les 2000 livres.
Les sires de Blâmont restent détenteurs, à titre de gagère, de la châtellenie de Turquestein jusque dans la première moitié du XVème siècle; en 1432, Conrard Bayer de Boppart leur ayant versé la somme de 2000 livres de petits tournois et celle de 1000 florins du Rhin pour lesquelles cette gagère avait eu lieu, ils rendent à ce prélat les lettres contenant les traités passés pour cet objet avec ses prédécesseurs, et celui-ci les déclare quittes de tout ce qu'ils pouvaient avoir levé des revenus de la châtellenie depuis qu'elle était entre leurs mains.
Quoique les lettres de Conrard stipulent formellement le paiement fait par lui aux seigneurs de Blâmont, il ne parait pas qu'il eût été entièrement libéré envers eux. Elles font voir que le domaine de Turquestein s'était notablement amoindri entre les mains de ses engagistes, et que ceux-ci avaient peu fidèlement rempli les devoirs qui leur étaient imposés à titre de vassaux des évêques de Metz. Après y avoir rappelé les gagères faites à Thiébaut et Henri de Blâmont, en 1350 et 1402, l'évêque ajoute : « Comme il soit que, pour les guerres que ledit Thiébaut, et ses hoirs après lui, aient eues avec les seigneurs des marches d'Allemagne, et aussi pour les pestilences et mortalité qui ont régné ès marches par deçà, les villes, terres, rentes et revenus des châtels et châtellenies qui pouvaient valoir chacun an au temps où elles furent mises en gage ès mains dudit seigneur Thiébaut, la somme de 4 ou 500 livres, monnaie de Metz, ont été tellement détruites et diminuées, ruinées et amoindries, qu'elles ne valent pas plus de 100 livres de censive annuelle et de droits, et que la plus grande partie des villages qui en dépendaient sont détruits et inhabitables, spécialement les villes de Turquestein, Lorquin. Landange, Aspach, Warcoville Niderhoff, Vasperviller, Schowbrehusre, Hemehusre.»
Jean d'Haussonville, seigneur de Chatillon, et Irmengarde d'Elter, sa femme, ayant offert à l'évêque de racheter des mains de Ferry de Blâmont et de ses frères, enfants de feu Thiébaut, et de Marguerite de Lorraine, veuve de ce dernier, les château et châtellenie de Turquestein, Conrard leur permet de faire ce rachat ; ils promettent alors de reconnaitre les tenir toujours de lui en fief et ils font ratifier cet engagement, quelques jours après, par Jacques, leur fils, et par le mari de leur fille, Jacques de Savigny. En 1541, les domaines de Turquestein et de Chatillon appartiennent par indivis au même Jean d'Haussonville, à Claude d'Haussonville, chevalier, baron dudit lieu et d'Ornes, premier pair de l'Evêché de Verdun; à Philippe des Salles, chevalier, seigneur de Gombervaux, à cause de Renée d'Haussonville, sa femme; à Georges de Nettancourt, chevalier, seigneur de Vaubecourt, à cause de Marguerite d'Haussonville, sa femme, « et, tous par ensemble seigneurs de Turquestein et de Chatillon ». Au commencement du XVIIème siècle, la terre de Turquestein cesse d'être en indivision, elle n'a plus qu'un seul possesseur, François de Lorraine, comte de Vaudèmont, père du duc Charles IV, des mains duquel elle passe dans le domaine particulier des ducs de Lorraine.
j. Seigneurie de Chatillon
Non loin du château de Turquestein s'élève celui de Chatillon, qui est aussi un fief de l'Evêché de Metz, et le chef-lieu d'une châtellenie construit, avant l'année 1324 par Henri de Blâmont, qui en fit ses reprises, cette année, de l'évêque Henri Dauphin. Cette terre passe ensuite à d'autres seigneurs, qui, à plusieurs reprises, entrent en conflit des contestations avec ceux de Turquestein au sujet de «1'entrecours » de leurs hommes de ces châtellenies.
Un premier accord a lieu à ce sujet, en 1390, entre Henri de Blâmont et Jean de Vergy, par l'entremise de Thiébaut de Blâmont, sire de Velesson, qu'ils avaient choisi pour arbitre. En 1408, ces seigneurs font un nouvel accord.
k. Seigneurie de Rambervillers
L’histoire de Rambervillers est intimement liée à celle des évêques de Metz et de l’abbaye de Senones. L’évêque en est le seigneur. Etienne de Bar, devenu évêque de Metz en 1120.
l. Seigneurie/Comté de Chaligny
Au XIIèmesiècle, Chaligny est une seigneurie dépendant de l'évêque de Metz et donnée en fief aux comtes de Vaudémont. En 1345, la suzeraineté de l'évêque de Metz est transférée à l'identique au duc de Lorraine.
Le 21 novembre 1562, la seigneurie de Chaligny qui appartient alors à Nicolas de Vaudémont, duc de Mercœur, est érigée en comté par le duc de Lorraine La descendance des comtes de Chaligny se poursuit par les femmes qui quittent la Lorraine. Le comté est alors vendu à François de Vaudémont qui devient duc de Lorraine en 1624. À partir de ce moment, le sort de Chaligny suit celui du duché de Lorraine. Après les traités de Westphalie de 1648 et de Nimègue, la Chambre des réunions de Metz appliquant la politique de rattachement de Louis XIV réunit par décret en 1680 la seigneurie Chaligny à son royaume mais après la guerre de la Ligue d’Augsbourg de 1689 à 1696, il doit la restituer à son seigneur et à l’empire par le traité de Ryswick de 1697.