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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 15:24

Philippe II dit le Hardi (1342-1404) duc de Touraine, duc de Bourgogne,, comte de Flandre et d'Artois et comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté)

Quatrième et dernier fils du roi Jean II de France dit « Jean le Bon », et de Bonne (Guta) Bonne de Luxembourg, sœur ainée de l’empereur Charles IV de Luxembourg .

En 888, Rodolphe, comte d'Auxerre, de la famille des Welf, s'était fait proclamer roi d'un deuxième royaume de Bourgogne qui dès 1016 avait perdu , ¨par rapport au royaume burgonde crée en 443 et annexé par Clovis en 534, le territoire de ce qui allait devenir le duché de Bourgogne mais regagné en 934 celui de la Provence. En 1032, ce royaume de Bourgogne-Provence qui comprenait le comté palatin de Bourgogne dit Franche-Comté, était intégré à l'empire romain germanique restauré par Otton le Grand en 962.

Par un acte daté du 6 septembre 1363, le roi fait de son fils Philippe le duc de Bourgogne.

En 1369, Philippe le Hardi, épouse la comtesse Marguerite III de Flandre (fille unique et héritière du richissime et puissant comte de Flandre Louis de Male, en même temps que veuve, depuis l'âge de 11 ans, du duc Philippe Ier de Bourgogne. Le Comté de Flandre est alors une des régions les plus riches de l'Europe. Mais Marguerite apporte également l'Artois, limitrophe de la Flandre, Rethel et surtout les deux très vastes fiefs qui jouxtent le duché de son mari : le comté de Nevers et celui de Bourgogne (Franche-Comté). Elle est en outre la seule héritière de sa propre tante Jeanne de Brabant, duchesse de Brabant et de Limbourg. Philippe, premier pair de France et donc vassal du roi, devient en même temps vassal de l’empereur pour les fiefs d’empire qu’il détient avec son épouse. En 1370, il se pare des titres de « Duc de Bourgogne, comte de Flandre et d'Artois, comte palatin de Bourgogne, comte de Nevers, de Rethel, d'Étampes, de Gien, de Charolais, seigneur de Salins et de Malines ».

En 1378, l'empereur Charles IV de Luxembourg se fait couronner à Arles roi d'un royaume de Bourgogne-Provence qui, aprés le rattachement des comtés de Lyonnais, de Forez, du Vivarais, du Dauphiné et de la Provence, ne comporte plus que les comté de Bourgogne et de Savoie (encore qu'en 1362, ce comté de Savoie ait été rattaché directement à l'empire)

De son union avec Marguerite de Male, Philippe a dix enfants, dont quatre filles et trois garçons qui atteindront l'âge adulte. Un lien plus étroit avec l'Empire lui permettrait d'assurer sa position. En 1385, son premier fils Jean sans Peur se marie à Marguerite de Bavière, et sa fille Marguerite de Bourgogne épouse Guillaume IV de Hainaut, le premier fils d'Albert de Hainaut, régent des comtés de Hainaut, Hollande et Zélande.

En 1387, Philippe refuse de tenir sa promesse faite à son frère Charles V au moment de son mariage, de restituer les châtellenies de Lille, de Douai et d'Orchies en faisant valoir que son mariage, subordonné à ce don, a été conclu dans l'intérêt de la France. En 1390, avec la dot de Marguerite de Bavière, il fait l'acquisition, moyennant soixante mille francs d'or, du comté de Charolais appartenant à la maison d'Armagnac. Ce comté est par la suite attribué à son fils Jean sans Peur

Philippe entend également nouer alliance avec l'Autriche des Habsbourg. En 1392, il donne la main de sa fille Catherine de Bourgogne au futur duc d'Autriche Léopold IV de Habsbourg « Cette première union de la Maison de Habsbourg et de la maison de Bourgogne marque le point de départ d'une politique de pénétration bourguignonne » en terres d'Empire. Le duc tisse aussi des liens matrimoniaux avec la Maison de Savoie, vassale de l’empire : en 1401, Marie de Bourgogne se marie au comte de Savoie Amédée VIII qui sera fait duc en 1416 par l’empereur Sigismond de Luxembourg.

Enfin, en 1402, le duc s'assure également, de la même manière : par l'union matrimoniale, les terres du Luxembourg. Il unit son fils Antoine avec Jeanne de Luxembourg, fille du plus puissant seigneur de Picardie. Ces liens permettent à la principauté de Bourgogne de développer son influence en Picardie. Même en dehors de sa politique d'expansion matrimoniale, le duc Philippe agrandit le territoire de la principauté.

Au printemps 1404, Philippe se rend à Bruxelles pour y recevoir le gouvernement du duché de Brabant. Il tombe rapidement malade et décide de rejoindre la Flandre. Lors d'une halte à Hal, Philippe le Hardi meurt, le 27 avril 1404.

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 13:10

Charles dit le Téméraire (1433-1477) 

Fils de Philippe le Bon, Charles dit le Téméraire devient duc à sa mort.

Charles se trouve à la tête d’une véritable principauté et rêve de restaurer pas tant un royaume de Bourgogne-Provence mais plus un royaume de Bourgogne-Lorraine comprenant pour l’essentiel le duché de Bourgogne, terre dépendant du royaume de France et les duché de Lorraine dans son ancienne plus grande extension, duché de Luxembourg et comté de Bourgogne , Besançon fief d’empire qui déborde sur la Suisse Occidentale région ou les ducs de Savoie possèdent les Etats de Vaud depuis 1250, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et une partie de l’Alsace.

Battu par ses vassaux confédérés suisses, le duc Sigismond de Habsbourg est contraint de signer la paix avec eux et accepte par le traité de Walshut de 1468 de leur verser une indemnité de guerre de 10 000 florins en donnant en garantie Walshut et la Forêt- Noire. Et pour trouver cette somme il s’adresse à Louis XI qui sournoisement alors refuse de lui prêter cette somme lui conseillant de s’adresser à « son cher cousin de Bourgogne », le duc Charles.

Par le traité de Saint Omer de 1469, Charles le Téméraire, sollicitédonc par Sigismond, accepte de lui prêter mais avec comme garantie non seulement les terres engagées au profit des Confédérés suisses mais en plus les villes de Laufenbourg, Rheinfelden, Seckingen et Brisach avec le landgraviat de Haute Alsace et le comté de Ferrette et une alliance contre les Confédérés.Pour Louis XI la signature du traité de Saint Omer est l’occasion rêvée de sonner l’alarme chez les Confédérés des huit cantons suisses qui s’empressent dès le 13 aout 1470 de signer avec lui un accord de neutralité prévoyant notamment que « les deux parties ne pourraient point donner comme l’ennemi des deux Etats aucune aide ni secours au préjudice de l’autre ».

En novembre 1471, Charles le Téméraire se déclare totalement affranchi de la suzeraineté du roi de France.alors que son père Philippe le Bon ne lui devait déjà plus l'hommage.

En juillet 1473, à la mort du duc Nicolas de Lorraine, le duc de Lorraine René II lui succède ; il a une réelle admiration pour Charles le Téméraire ; en outre il ne peut guère s’appuyer sur Louis XI qui a conclu une trêve avec le duc de Bourgogne et surtout occupé son duché de Bar pour mieux contrôler les liaisons entre la Bourgogne et les Flandres. Il conclut à Trèves avec Charles le Téméraire le 15 octobre 1473 un traité par lequel ils s’engagent à ne pas entrer dans une alliance avec Louis XI et à autoriser le passage de leurs troupes sur leurs territoires.

Puis Charles le Téméraire se met à négocier avec l’empereur Frédéric III de Habsbourg la couronne de Bourgogne-Provence en vue pourquoi pas de recueillir la dignité impériale élective. Dans cette perspective, il promet à l’empereur Frédéric III de Habsbourg de marier son fils Maximilien de Habsbourg à sa fille unique Marie de Bourgogne. Charles devant succéder à Frédéric et Maximilien son futur gendre à Charles. Charles est à la tête de l'État bourguignon composé du duché et du comté de Bourgogne (Franche Comté) du comté de Flandre, du Boulonnais, du duché de Brabant, du comté de Limbourg, de celui de Namur, de celui de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la Frise, de la Picardie, des duchés de Luxembourg et de Gueldre. L'empereur accepte de faire entrer dans la souveraineté de ce royaume de Bourgogne le duché de Lorraine, le duché de Savoie (qui inclue alors le Piémont, la Bresse, le Bugey, l'ouest de l'actuelle Suisse, avec Genève et Lausanne), le duché de Clèves, les évêchés d'Utrecht, Liège, Toul et Verdun, les ducs de Savoie, de Lorraine, ducs de Clèves et les quatre évêques devenant les vassaux du roi de Bourgogne. Charles exige également la souveraineté de la Bourgogne sur les cantons suisses. Charles renonce à être nommé roi des romains et donc à succéder à Frédéric III dans la dignité impériale mais doit être nommé à la tête d’un royaume à créer ou recréer (la couronne du royaume de Bourgogne-Provence est déjà pratiquement tombée en désuétude).

Mais l'empereur rompt les pourparlers la veille même du couronnement et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, doit épouser Marie de Bourgogne. Charles furieux décide de défier l’empereur Frédéric III en réinstallant le Prince-évêque de Cologne, un des grands électeurs, chassé de sa ville par son peuple ; puis le 16 décembre 1473, il fait une entrée fracassante à Nancy à côté du duc de Lorraine René II.

Et en janvier 1474, de retour à Dijon, Charles informe une assemblée de nobles et de prélats de son intention de restaurer le royaume de Bourgogne en s’exprimant comme suit, faisant référence au royaume burgonde de Gondebaud et au deuxième royaume de Bourgogne-Provence des Rodolphiens : « L’ancien royaume de Bourgogne que ceux de France ont longtemps usurpé et d’icelui fait un duché, ce que tous les sujets doivent bien avoir à regret ».

Le 10 janvier 1474 à Paris, le traité de 1470 entre le roi de France et les Confédérés se transforme en véritable traité d’alliance offensive contre Charles. Pour que la plus grande tragédie du XVème siècle dont Louis XI, le roi le plus retors de France, est à l’origine, il ne reste plus qu’à concilier les inconciliables en établissant la paix entre le duc d’Autriche Sigismond et ses vassaux confédérés. Dès le 21 janvier 1474, la Diète suisse assemblée à Lucerne apprend que les offres de médiation de Louis XI sont favorablement accueillies par Sigismond. En Alsace, le bailli de Charles Téméraire, Pierre de Hagenbach, instaure plusieurs mesures commerciales et économiques qui inquiètent les villes rhénanes. En effet, Hagenbach interdit le commerce de grains avec elles, ce qui force Bâle et Strasbourg à solliciter l’aide de Berne, qui possède alors une grande puissance militaire. Berne est alliée à Mulhouse, qui endure elle aussi des troubles de la part du bailli bourguignon. Une ligue appelée « Ligue Alémanique » se forme entre les quatre villes suivantes : Berne, Bâle, Strasbourg, et Mulhouse. Cependant, Sigismond, insatisfait du Téméraire (son allié), car il refuse de déclarer pour son compte la guerre à ses vassaux Confédérés se résigne donc à négocier la paix avec ces derniers, le 30 mars 1474 à Constance. Habilement manœuvrées par Louis XI, grâce aux bons offices de son autre conseiller Nicolas de Diesbach, avoyer de Berne, les villes de Basse Union d’Alsace, Strasbourg, Bâle, et leurs évêques ainsi que Colmar et Sélestat signent donc le 31 mars le « traité de Basse Union avec Soleure et les Confédérés suisses des huit cantons. Les Confédérés libérés de tous soucis à l’Est vont pouvoir se retourner contre le puissant duc Charles dont ils convoitent la Franche-Comté dispensant Louis XI de mettre fin par les armes à l’indépendance de son vassal (pour le duché de Bourgogne). En même temps que le « traité de Basse-Union », Sigismond, les villes alsaciennes ainsi que les Confédérés, préparent durant les mois de mars et avril 1474 un projet de « Paix perpétuelle ». C’est ainsi qu’une ligue se met en place, menée par Lucerne, Bâle, Strasbourg et Berne, et prépare la guerre contre Charles le Téméraire. Le duc d’Autriche Sigismond de Habsbourg signe ce traité de Basse-Union à Constance le 6 avril 1474 : les villes avancent 76 000 florins au duc, que celui-ci doit rembourser à Charles lui permettant d’exiger la restitution des villes et territoires de la Haute-Alsace, hypothéquées au profit du duc de Bourgogne et Sigismond accepte de mettre un terme à la vassalité de la Confédération par rapport à son duché d’Autriche (mais elle reste toutefois partie de l’empire avec l’immédiateté). Charles ne restituant pas à Sigismond ses villes et territoires, les villes de la Basse Union d’Alsace lui déclarent la guerre. Sans qu'il y ait de rapport de cause à effet, le 11 avril 1474, Pierre de Hagenbach est arrêté à Brisach et exécuté le 9 mai par les alliés des Confédérés (les alliés rhénans), à la suite de révoltes parmi ses troupes. Cet événement marque le début des guerres dites de Bourgognes qui vont embraser pendant trois ans les territoires de l’empire relevant non seulement du Royaume de Bourgogne-Provence ( Franche-Comté et toute la Suisse Occidentale avec les territoires relevant de la Savoie, Genève, Vaud mais aussi le Valais, Fribourg, Neuchâtel, Berne, Soleure, Bâle ….) mais également ceux relevant de l’ancien Royaume de Lotharingie avec l’Alsace, la Lorraine, le Luxembourg, le Palatinat… le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et son allié la duchesse de Savoie Yolande aux Confédérés suisses, aux Valaisans, et leurs alliés les villes de la Basse Union d’Alsace, puis au duc de Lorraine René II, et également à l’empereur Frédéric III, au duc d’Autriche Sigismond et au roi Louis XI. Charles le Téméraire de son côté ne décide pas aussitôt de mater les villes de Basse Alsace mais engage le 31 juillet 1474 le siège de Neuss dans l’optique de conquérir Cologne avec l’aide pour moitié de troupes que lui a fournies le duc de Milan Galazeo-Maria Sforza , et son autre alliée la duchesse Yolande de Savoie (pourtant sœur de Louis XI) qui parient sur Charles plutôt que sur Louis ( un commerce intense s’est développé entre le Nord de l’Italie et les Flandres et les banquiers Lombards se sont installés dans toutes les villes commerçantes situées entre ces deux régions).

A la mi-novembre 1474, les Confédérés suisses, qui ont envahi la Franche-Comté, infligent à Héricourt une défaite sévère au comte de Savoie-Romont et au Maréchal de Bourgogne. En fin d’année, l’empereur Frédéric III est attaqué en Rhénanie par Charles le Téméraire mais la pluie et la maladie décime les troupes bourguignonnes. Berne qui veut empêcher Charles de recevoir des renforts du duc de Milan dans les Etats de Vaud savoyards passe une alliance avec le prince-évêque du Valais Walter Superxaso. Le roi de France Louis XI voit avec joie son rival s'enliser dans l'imbroglio allemand ; il signe un traité d'alliance avec le duc René de Lorraine et les Suisses qui, les uns et les autres, se sentent menacés ; il ne ménage ni son or, ni sa peine. Les trêves entre la France et la Bourgogne expirent le ler mai 1475 ; début mai 1475, le roi Louis XI envahit le duché de Bourgogne, la Picardie, le comté de Nevers et les confédérés suisses retraversent le Jura pour envahir le comté de Bourgogne (Franche-Comté). Le duc de Lorraine René II change de camp et attaque le Luxembourg.

Charles le Téméraire qui s'obstine au siège de Neuss, envoie à ses officiers, affolés, le comte Nicolas de Montforte, comte de Campobasso, seigneur de Commercy, son condottière italien. A la mi-juin les troupes anglaises débarquent à Calais ce qui oblige Louis XI à maintenir d’importantes troupes dans le nord de la Normandie. Et déshonorant sa promesse d’envoyer une armée de 20 000 hommes en Rhénanie, il préfère contre-attaquer plutôt en Picardie et en Artois. Simultanément, il exhorte le duc d’Autriche Sigismond, la ville de Strasbourg et les cantons suisses à faire la paix entre eux. Le duc Sigismond, avec l’aide des Suisses reprend par la force le comté de Ferrette au sud de l’Alsace qu’il avait dû donner en gage à Charles le Téméraire. Celui-ci, après un an de siège infructueux finit par lever le 27 juin 1475 le siège de Neuss pour faire face en Picardie aux Français après s’être résigné à signer une trêve avec l’empereur Frédéric.

Charles le Téméraire signe ensuite avec son beau-frère le roi Edouard IV d’Angleterre, qui maintient ses prétentions sur la couronne de France, un traité le 25 juillet 1475 par lequel Charles le reconnait roi de France sans le duché de Bourgogne, la Picardie et la Flandre. En pleine campagne contre les Anglais, Louis XI cherche à négocier avec Edouard IV un traité dès la mi-août 1475 ce qui rend furieux Charles venu le rejoindre à son camp. Malgré les insultes de Charles, Edouard signe avec Louis à Picquigny le 29 aout 1475 un traité au terme duquel il achète à prix d’or le départ des Anglais qui, dès le 4 septembre repassent la Manche. Puis Louis XI persuade les Suisses qu’ils ne peuvent éviter le conflit avec Charles. Au terme d’un nouveau traité du 26 octobre 1475 il s’engage à leur régler une pension annuelle de 2000 écus s’ils déclarent la guerre à Charles sans s’engager lui à intervenir sauf extrême nécessité. Les Suisses déclarent immédiatement la guerre. En octobre 1475, les Bernois envahissent les Etats de Vaud savoyards tandis que le prince-évêque du Valais Walter Supersaxo avec ses troupes des Sept dizains du Haut Valais pénètrent elles-aussi sur le territoire de Conthey près de Sion qui appartient également à la Savoie. Yolande, la régente de Savoie pendant la minorité du petit duc Philibert, appelle à l’aide le duc de Milan et le prince-évêque de Genève Louis de Savoie accoure avec des troupes et se réfugie dans le château de Conthey. Pierre de Gingins lève ses vassaux et Jean de Gingins, nommé par Yolande, capitaine général de Savoie marche à leur secours. Il chasse devant lui 4 000 Haut Valaisans qui tentent de défendre Martigny puis met le siège devant Sion. Mais 3 à 4 000 Bernois et Soleurois débouchent à l’improviste par le col du Sanetch le prennent à revers et le défont le 13 novembre 1475 et repoussent ses hommes jusqu’au défilé de Saint Maurice. 142 Ce même 13 Novembre 1475, les confédérés battent les troupes bourguignonnes venues au secours d’Héricourt que les confédérés sont venus assiéger. Charles a rejoint pendant ce temps son armée dans le Luxembourg et depuis là envahit la Lorraine dont la capitale Nancy est prise le 24 novembre 1475. Charles s’y fait proclamer duc de Lorraine. Dès le 4 janvier, Charles quitte Nancy pour aller s’opposer aux Confédérés ; il arrive à Besançon le 22 janvier 1476 tandis que Berne et les Confédérés s’occupent de rassembler en hâte de nouvelles troupes. Le 12 février 1476, Charles franchit le Jura et établit son quartier général à Orbe dans les Etats de Vaud savoyards et trois jours plus tard il prend le château de Grandson, dont il fait exécuter la garnison, puis il poursuit son avance face aux Confédérés suisses mais ceux-ci par une manœuvre de surprise mettent en déroute les troupes bourguignonnes qui fuient en direction de Genève ou du Jura. Charles reprend le chemin de la Franche Comté. Louis XI se met aussitôt en route avec ses troupes pour Lyon, alors porte de la Savoie et adresse aussitôt ses félicitations à l’avoyer de Berne qui ne s’en contente pas et réclame à Louis de prendre part à leur lutte. Celui-ci leur répond que n’ayant pas réussi à pousser plus avant en territoire savoyard (Etats de Vaud), il n’a pas eu la capacité d’envoyer ses troupes les rejoindre mais promet de le faire s’ils poursuivent leur lutte et de verser à leurs chefs des pensions. Dans le même temps la duchesse de Savoie Yolande, le duc de Milan Galazzeo-Maria Sforza, et le duc de Lorraine René, troublés par la victoire des Suisses, reprennent contact avec Louis XI. René consent rapidement à rompre ses liens avec le Téméraire en échange d’une généreuse pension. Onze jours après sa défaite, Charles repasse le Jura pour établir son camp à Lausanne en territoire savoyard ; le 27 mai, il quitte Lausanne en direction de la place forte bernoise de Morat et le 18 juin il parvient à ouvrir une brèche dans les fortifications du château. Mais les confédérés alliés désormais au duc de Lorraine René II arrivent et remportent une nouvelle victoire le 20 juin 1476 forçant Charles à se retirer sur Morge puis à Gex. Deux jours plus tard, Louis XI dépêche des troupes sur la frontière de Savoie pour montrer à sa sœur la duchesse de Savoie Yolande qu’il est prêt à la défendre si besoin contre les appétits des Bernois pour le cas où ils viendraient à envahir ses états de Vaud. 1 43 Charles, craignant que la duchesse de Savoie le lâche, prend en garantie son fils Philibert, le petit duc de Savoie, qui parvient à s’échapper ; Yolande est alors mise en résidence surveillée avec ses autres enfants. Le duc de Milan lâche lui aussi Charles ce que Louis s’empresse de faire savoir. Désormais l’empereur Frédéric III et ses vassaux les Confédérés suisses, les Alsaciens de Basse Union, apportent leur soutien militaire au duc René II de Lorraine et le 1er février 1477 marchent sur Nancy défendue par une armée découragée. Charles le Téméraire meurt dans la bataille le 5 janvier 1477. Il laisse en héritage à sa fille unique Marie toutes les possessions accumulées par les ducs de Bourgogne depuis Philippe le Hardi. Mais Louis XI n’entend pas laisser Marie conserver tout cet héritage. Quelques temps avant sa mort, Charles le Téméraire, a renouvelé sa promesse de marier sa fille unique et seule héritière Marie de Bourgogne à Maximilien de Habsbourg, fils de l’empereur Frédéric III, ce qu’elle fait, (devenant la grand-mère du futur empereur Charles Quint) Cette année 1477 voit donc commencer la Guerre de Succession de Bourgogne qui va durer jusqu’en 1482. Louis XI, enfin débarrassé de son puissant rival, entreprend aussitôt de travailler au démantèlement et à la récupération de la plus grande partie possible des États bourguignons. À cette fin, il lance ses troupes à la conquête des deux Bourgogne (duché et comté) et des Pays-Bas bourguignons. Il argue simultanément de la masculinité du titre et de la préservation des droits de la duchesse dont il est le parrain. Au nom du roi, Charles d’Amboise entre le 12 janvier à Dijon et publie les lettres du roi datées du 5, rappelant aux habitants qu’ils étaient du royaume de France. Marie de Bourgogne réplique en écrivant aux habitants du duché le 23 janvier 1477 qu’elle n’a pas besoin de protection et que le duché n’est pas un apanage, le duché ayant été par deux fois donné à un fils de France par les rois Robert II puis Jean II. Marie rappelle également que les acquisitions de ses prédécesseurs, l’Auxerrois, le Charolais, le Mâconnais, n’avaient pas été à charge de succession masculine. Les Bourguignons, cependant satisfaits des annonces du roi qui proclamait une amnistie et l’abolition des impôts créés par le Téméraire, se déclarent fidèles sujets du roi. Le roi a la grande habileté d’ajouter à ce qu’il avait promis en créant le 18 mars 1477 un parlement de Bourgogne. Il y eut une révolte en 1477 mais elle fut écrasée brutalement Le roi s’empare également par la conquête de la Franche-Comté bien que celle-ci fut terre d'empire et non du royaume : les résistances y furent plus vives mais elles furent vaincues et cessèrent en 1481.

 

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 12:17

 

Marie de Bourgogne  (1457-1482) duchesse de Bourgogne, , de Brabant, de Lothier, de Gueldre, de Limbourg et de Luxembourg, comtesse de Flandre, d'Artois, de Bourgogne, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, de Charolais et de Zutphen, marquise du Saint-Empire, dame de Frise, de Malines et de Salins.

Fille unique du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Epouse en 1477 de Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche, fils de l’empereur Frédéric III, épouse en 1477 Marie de Bourgogne, fille unique du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

Par ce mariage, Maximilien règne dès 1477 directement, sur les Pays-Bas bourguignons donc sur les territoires qui deviendront un jour français : la comté de Bourgogne (Franche-Comté), la partie du Luxembourg français, la Picardie, l’Artois et la Flandre, le Vermandois (occupés jusqu’au traité de Senlis par la France) et le Sundgau alsacien ainsi qu’indirectement comme empereur à partir de 1493 sur les duchés de Lorraine et de Savoie (dont la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex), les évêchés de Cambrai, Toul, Metz, Verdun, Strasbourg et Besançon.

Par ce mariage, également, les Habsbourg reprennent l'Ordre de Chevalerie de la Toison d'Or crée par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.

Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie nait à Bruxelles le 10 janvier 1480, peu avant René d’Anjou. Le roi Louis XI, fils du roi Charles VII et de Marie d’Anjou estime être l’héritier des droits de la Maison d'Anjou sur Naples et la Sicile à la mort de René d’Anjou, duc d’Anjou (fief royal), duc de Bar, duc de Lorraine, comte de Provence (fiefs d’empire) et roi de Naples (fief papal). Faute d'avoir pu intenter un procès posthume au Téméraire pour lèse-majesté, et ainsi pouvoir recouvrer l'ensemble de ses fiefs mouvants de la couronne par voie juridique, Louis XI voit dans la mort de Marie de Bourgogne l'occasion de réaliser cet objectif par la force et la ruse. Au mépris des droits de Marie de Bourgogne, seule héritière du duc et sa propre filleule, Louis XI, quoique battu à Guinegatte (1479), s’empare de la Picardie, du Boulonnais, du duché de Bourgogne, de l’Artois et de la Franche-Comté. En position de force, il légalise par le traité d’Arras du 23 décembre 1482 son occupation en imposant le mariage de l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec son propre fils, le dauphin Charles.

Marguerite d'Autriche (1480-1530)

Petite fille de Charles le Téméraire, fille de Marie de Bourgogne et de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg

La fiancée, en bas-âge, sera livrée à la France avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par la France. Les comtés d'Artois, d'Auxerre de Bourgogne, de Charolais, de Mâcon, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les seigneuries de Château-Chinon, de Chaussin, de Laperrière, de Noyers et de Salins sont donc appelés à rejoindre le domaine royal à l'avènement de Charles VIII. Le duché de Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) ne sont pas évoqués par le traité. Le reste des Flandres, duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Hollande et de Zélande, sont garantis à l'archiduc Philippe le Beau, à condition toutefois que ce dernier fasse hommage au roi de France pour le comté de Flandre, comté mouvant de la couronne. Le roi rappelle enfin son droit à racheter la Flandre gallicante (villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies), ainsi que le Tournaisis. Si toutefois le mariage devait être annulé avant la majorité des époux par la France, ou si le couple devait rester sans enfants, il est prévu que la dot de Marguerite ferait retour à son frère Philippe le Beau ou à ses descendants, sous réserve, encore une fois, de l'hommage au roi de France pour les terres mouvantes de la couronne. En 1483, Marguerite quitte donc les Flandres pour être livrée au roi de France. Le mariage est célébrée à Amboise le 23 juin 1483 mais deux mois plus tard Louis XI meurt de sorte qu’épouse de Charles VIII Marguerite se retrouve reine de France sous la tutelle d’Anne de Beaujeu. Mais le roi la répudie pour épouser Anne de Bretagne et Marguerite meurtrie, gagne alors les Pays Bas ou l’attend Marguerite d’York la veuve de son grand-père Charles le Téméraire. Son père Maximilien négocie alors deux mariages, celui de son fils Philippe avec Jeanne de Castille et celui de Marguerite avec Jean de Castille, héritier des royaumes de Castille et d’Aragon. En 1484, le nouveau roi de France Charles VIII se contente d’abord de ne signer avec la Confédération Suisse des Huit cantons qu’un simple traité d’amitié. Mais l’empereur Frédéric III de Habsbourg se voit contraint de leur faire des concessions ; en 1487, les confédérés suisses obtiennent de lui par négociation qu’il garantisse leur indépendance, leurs droits et privilèges par un traité de « Politique Perpétuelle » signé à Constance. De leur côté, les Confédérés suisses s’engagent à « agir en tout comme sujets du roi des Romains et du Saint Empire romain germanique ». Chacun des huit cantons de la Confédération a alors un parti pro roi de France et un parti pro-Habsbourg ; ceux du centre sont plutôt partisans du roi de France, ceux de Berne et de Zurich, les plus puissants restent pour les Habsbourg. Le roi Charles VIII se lance dans d'importantes recherches dans les archives pour prouver le bien-fondé des prétentions depuis son père à succéder à la Maison d’Anjou notamment sur le Royaume de Naples qu’elle a perdu depuis 1442. Mais en 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus ils se réfugient en France. Le 23 mai 1493, le traité de Senlis règle la succession de Charles le Téméraire, entre le royaume de France et la maison de Habsbourg, héritière des ducs Valois de Bourgogne par le mariage de Maximilien d'Autriche avec Marie de Bourgogne, fille unique du Téméraire. Ce traité est une conséquence des clauses d'annulation du traité d'Arras signé en 1482. Sachant que Maximilien d'Autriche avait l'intention d'épouser Anne de Bretagne, Charles VIII le devance et renvoie son ancienne fiancée Marguerite d'Autriche, enlevée alors qu'elle avait deux ans, à son père. Selon le précédent traité d’Arras, Maximilien devait recouvrer, au nom de son fils l'archiduc Philippe, encore mineur, l'ensemble de la dot de Marguerite. Conformément à ce nouveau traité de Senlis, Marguerite est renvoyée à son père avec une dot amputée : elle ne conserve que l'Artois, le comté de Bourgogne (Franche-Comté), le Charolais et une partie des seigneuries annexes du duché de Bourgogne (Noyers, Château-Chinon, Chaussin et Laperrière). Ces terres devaient être rétrocédées à son frère, sous réserve de l'hommage au roi de France pour les fiefs mouvants de couronne. Les comtés d'Auxerre et de Mâcon, ainsi que la seigneurie de Bar-sur-Seine restent temporairement à la France dans l'attente d'un arbitrage ultérieur, qui les attribuera au domaine royal. En 1493, la frontière orientale du royaume est donc révisée et déportée pour la première fois depuis le traité de Verdun de la Saône : l'ensemble du duché de Bourgogne est désormais compris dans le royaume, jusqu'à la frontière du comté de Bourgogne. Le particularisme du comté d'Auxonne (partie du duché de Bourgogne sise dans l'Empire) est donc supprimé. En 1494, le roi Charles VIII tente de reprendre à la Maison d’Aragon le royaume de Naples. C’est le début de la première guerre d’Italie. Il renouvelle avec les confédérés suisses une alliance comparable à celle signée avec eux par Louis XI en 1474-1475. Il franchit avec une armée de 40 000 hommes dont 8 000 suisses en septembre 1494 le col du Mont Cenis avec l’accord du duc de Savoie Charles Ier et occupe Rome ou le pape, qui refuse de l’investir du royaume de Naples, doit se réfugier au château Saint Ange puis il se rend à Naples recevoir l’hommage de ce qu’il considère ses sujets. L’empereur Maximilien ne prend d’abord pas partie car le royaume de Naples ne dépend pas de lui mais du pape. A la mi-février 1495, le roi de Naples Alphonse II d’Aragon abdique et Ferdinand II lui succède. Ce dernier doit fuir devant l’arrivée des troupes françaises le 22 février 1495. L’arrogance des Français provoque vite l’hostilité de la population de Naples. Une alliance se forme alors contre le roi de France : la ligue de Venise que Maximilien rejoint dès mars 1495 et qui réunit le pape Alexandre Borgia, le duc de Milan Ludovic Sforza, le roi d’Espagne (les Royaumes d’Aragon et d’Espagne se sont unis en 1492) et la République de Florence. Charles VIII décide de quitter Naples le 20 mai 1495 avec le gros de son armée. Gilbert de Montpensier, devenu vice-roi, y demeure à la tête d’une garnison française. Cette même année 1495, Maximilien entreprend la réforme d'Empire promulguée lors de la Diète de Worms le 7 août laquelle marque une évolution majeure de la constitution de l’Empire car elle met en place la Paix perpétuelle qui interdit toutes les guerres privées que pouvaient alors mener les nobles et essaie d'imposer la puissance de l'État. Tout conflit armé et toute justice privée sont considérés comme anticonstitutionnels. Ce sont les tribunaux des territoires ou plutôt de l'Empire quand il s'agit des états impériaux qui doivent régler les litiges. Toute personne rompant la paix perpétuelle s'expose à de lourdes sentences comme des amendes très élevées ou la mise au ban de l'Empire. Le retour vers la France de Charles VIII s’effectue dans des conditions difficiles. Le 6 juillet 1495 se déroule la bataille de Fornoue où les Français, malgré leur infériorité numérique, remportent une relative victoire leur permettant de poursuivre leur retraite. L’armée de Charles VIII arrive à Asti dans un état de délabrement certain tandis que son cousin Louis d’Orléans et 2000 confédérés sont encerclés dans Novare par le Duc de Milan Ludovic Sforza dit le More. Le roi de France demande des renforts à la Diète suisse et très rapidement 20 000 confédérés arrivent à Vercelli. Le duc de Milan Ludovic Sforza s’empresse alors de s’entendre avec le roi et la paix est conclue le 10 octobre 1495 au grand désappointement des suisses qui exigent le versement de leurs soldes pour rentrer chez eux. A Naples les Français sont restés combattre pour en conserver la possession. Ferdinand II débarque en Calabre et les assiège dans Naples. Montpensier s'enferme dans les châteaux en attendant les secours de France. Charles VIII est à court d’argent. Gilbert de Montpensier, en désespoir de cause, embarque avec la quasi-totalité de sa garnison et se rend à Salerne. L’armée du comte, composée en grande partie de mercenaires allemands et italiens, manquant souvent de vivres et n’ayant pas reçu sa solde depuis fort longtemps, se laisse enfermer par Ferdinand II dans la petite ville d’Atella. Une partie des mercenaires allemands fait défection, poussant les Français à la capitulation. Marguerite, fille de l’empereur Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne part elle pour l’Espagne pour y épouser le roi Jean d’Espagne. Ce mariage ne dure malheureusement que 6 mois car Jean, de santé fragile, décède dès le 4 octobre 1497. A la même époque, les Confédérés suisses opposés à la réforme de l’empire intercèdent à plusieurs reprises auprès du Reichstag et de Maximilien, la dernière fois en 1497 à Innsbruck. Mais aucun point d'entente ne peut être trouvé, les Confédérés se refusant à reconnaître la souveraineté du tribunal impérial. Marguerite qui attend un enfant de Jean accouche le 8 décembre 1497 d’une fille mort-née. En 1498, le roi de France Charles VIII meurt. Louis d’Orléans, devenu Louis XII, hérite des droits des Valois sur le royaume de Naples et estime en avoir également sur le duché de Milan, par sa grand-mère issue de la famille Visconti, ducs de Milan. Maximilien fait une irruption du côté de la Bourgogne persistant toujours à réclamer pour son fils Philippe le Beau toute la succession de Marie de Bourgogne. Louis XII finit par lui rendre plusieurs places contre hommage lige au chancelier de France dans Arras, pour le Charolais, l’Artois, et la Flandre ; et l’on convient de part et d’autre qu’on se rapportera, pour le duché de Bourgogne, à la décision du Parlement de Paris. En février 1499, des escarmouches entre l'armée des Habsbourg et les milices confédérées suisses dégénèrent entre Bâle et Maienfeld. En l'espace de quelques mois, les chevaliers de la ligue de Souabe, puis l'armée conduite par Maximilien lui-même subissent une série de défaites presque ininterrompues. Maximilien, qui doit reprendre la lutte contre la France dans le Piémont et le Milanais, est contraint de signer le traité de Bâle, qui exempte de fait les cantons suisse confédérés de l'impôt de guerre impérial et leur reconnaît une large souveraineté. Au même moment, Louis XII prépare minutieusement sa campagne en Italie. Il se rapproche du pape Alexandre VI et également de la République de Venise avec laquelle il signe le traité de Blois le 2 février 1499. Le 16 mars 1499 est signé le traité de Lucerne entre la France et les Cantons suisses. Enfin, Maximilien conclut des accords avec le roi Henri VII d'Angleterre et le futur roi de Castille, Philippe le Beau. Le duc de Milan Ludovic Sforza dit le More se trouve ainsi totalement isolé. Les Français et les Vénitiens attaquent son duché de Milan en juillet 1499. C’est le début de la deuxième guerre d’Italie. Ludovic le More, sans soutien de l'Empereur bien que le duché de Milan soit un fief de l’empire relevant du royaume d’Italie et attaqué sur deux fronts, se réfugie au Tyrol. Milan est prise le 2 septembre 1499. Gênes, également fief d’empire, tombe également aux mains du roi de France. Louis XII repart en France, laissant la protection du duché à son général. Ludovic Sforza reconstitue une armée et reprend Milan en mars 1500. Louis XII envoie ses hommes reconquérir le duché. Ludovic le More n’ayant pas soldé ses mercenaires, ces derniers refusent de combattre les Français et leur livrent même leur chef le 10 avril 1500. Louis XII nomme alors Charles II d'Amboise de Chaumont gouverneur de Milan. Puis Louis XII se tourne vers le royaume de Naples. Une fois encore, il obtient l’appui du pape Alexandre VI. Le 11 novembre 1500, Louis XII signe le traité de Grenade avec Ferdinand II d'Aragon régissant le partage du royaume de Naples : les Pouilles et la Calabre pour l’Aragon, Naples, le Labour et les Abruzzes pour la France. C’est la cause de la troisième guerre d’Italie. En 1501, Naples doit faire face à la double offensive franco-espagnole si bien que son roi doit capituler le 26 septembre 1501. Il se réfugie auprès de Louis XII France, qui lui attribue le titre de duc d'Anjou en contrepartie de son renoncement au royaume de Naples. Marguerite d’Autriche, veuve de Jean d’Espagne, qui n’a que 21 ans, se remarie en 1501 avec le duc de Savoie Philibert II dit Philibert le Beau (1480-1504) qui lui laisse volontiers géré les affaires de son duché. Dans le royaume de Naples, l’occupation par les Français de certains territoires contestés entraîne un conflit avec Ferdinand II d'Aragon dès 1502. Alexandre VI meurt en août 1503. Son successeur, Pie III, ne règne que quelques mois, et un adversaire farouche des Borgia, Jules II, devient pape. Les défaites françaises de Seminara, de Cérignole et du Garigliano contre Gonzalve de Cordoue, entraînent la perte de Naples et, le 1er janvier 1504, la capitulation de Gaëte. En février 1504 est signé l’armistice de Lyon par lequel Louis XII renonce au royaume de Naples au profit de Ferdinand II d'Aragon. Malheureusement pour Marguerite d’Autriche, son bonheur prend fin le 10 septembre 1504 avec la mort brutale de son époux âgé seulement de 24 ans. Elle décide de rester à Bourg en Bresse et d’y faire édifier un monument à la à sa mémoire: le royal monastère de Brou dont la construction commence en 1506 mais dont elle ne voit pas l’achèvement car la mort le 25 septembre 1506 de son frère Philippe le Beau la rappelle aux Pays Bas dont elle devient officiellement gérante pour le compte de son neveu mineur Charles, âgé seulement de 6 ans, qu’elle élève avec soin ainsi que ses nièces Eléonore, Marie et Isabelle. En 1508, le traité de Cambrai, débouche sur la quatrième guerre d’Italie. La ligue de Cambrai est dirigée contre Venise et regroupe la Papauté, qui veut récupérer quelques places de Romagne que Venise a occupées en 1504, la France, qui veut récupérer quelques places vénitiennes en Lombardie et le Saint-Empire, qui veut récupérer quelques places dans le Frioul. En 1506, Jules II s’était déjà emparé seul de Pérouse et de Bologne. Prétextant de son couronnement comme empereur pour son voyage à Rome, Maximilien s'enfonce en territoire vénitien en février 1508 à la tête d'une imposante armée et marche sur Vicence, mais il est défait par l'armée vénitienne. Les Vénitiens refusent de céder à l’ultimatum papal et la guerre éclate en mai 1509. Les troupes françaises, commandées par Louis XII en personne franchissent la frontière lombarde le 9 mai 1509 et battent les Vénitiens de Bartolomeo d’Alviano à la bataille d'Agnadel le 14 mai. Louis XII s’empare immédiatement des villes lombardes qui lui reviennent, Maximilien fait de même avec les siennes et Jules II occupe la Romagne. Les troupes vénitiennes se ressaisissent toutefois et, le 15 juillet, les Vénitiens reprennent Padoue. L’empereur vient mettre le siège devant la ville le 15 septembre, mais doit le lever 17 jours plus tard. Inquiet des progrès de Louis XII, le pape Jules II manifeste sa volonté de chasser les Français d’Italie. Le 24 février 1510, il lève l’excommunication de Venise et les troupes papales et vénitiennes vont combattre ensemble pour chasser les Français d’Italie, les Vénitiens reprenant progressivement leurs territoires sur la Terre Ferme. En mai 1511, Louis XII prend Bologne. Le 5 octobre 1511, le pape forme la Sainte Ligue avec l’Espagne et Venise, puis l’Angleterre et les cantons suisses, contre la France. Le pape Jules II fait cardinal en 1511 l’évêque de Sion, Mathias Schiner, ennemi juré des Français, et le met à la tête de ses armées. Les troupes françaises parviennent toutefois à vaincre les troupes de la Ligue qui doivent lever le siège de Bologne, évacuer Brescia qu’elles avaient reprise et vainquent les troupes de la Ligue le 11 avril 1512 lors de la bataille de Ravenne. Au lieu de marcher sur Rome, les troupes françaises perdent du temps à piller Ravenne. Les troupes espagnoles et pontificales ont le temps de se ressaisir et les 18 000 soldats suisses arrivent en Lombardie. En juin 1512, les Français ont complètement évacué la Lombardie et Maximilien Sforza, fils de Ludocic, est placé par l’empereur sur le trône ducal à Milan. Jules II meurt le 20 février 1513. Il laisse à son successeur Léon X une papauté très forte. Les Français lancent une nouvelle offensive et reprennent la plupart des villes du duché, dont Milan. Cette offensive est pourtant mise en échec à son tour, le 6 juin 1513, à la bataille de Novare, perdue contre les Suisses. Les troupes françaises évacuent une nouvelle fois le Milanais et repassent en France pour faire face à un nouveau danger. En effet, au nord, les Anglais lancent l’offensive à partir de Calais en Picardie, tandis que les Suisses lancent l’offensive en Bourgogne. La cavalerie française est battue à la bataille de Guinegatte le 16 août 1513 face aux Anglais d’Henri VIII. Ce dernier occupe ensuite Thérouanne. Les Suisses mettent le siège devant Dijon. Au sud, le duc d’Albe, commandant les Aragonais, lance l’offensive contre la Navarre. Il conquiert tout le pays au sud des Pyrénées, contraignant Jean d'Albret à faire retraite. Le 14 septembre, Louis II de la Trémoille signe le traité de Dijon par lequel il achète le départ des Suisses et abandonne ses prétentions sur l’Italie au nom du roi Louis XII. A la demande de son grand-père paternel Maximilien, Charles (futur Charles Quint) est émancipé dans le palais des ducs de Brabant le 5 janvier 1515, trente huis ans jour pour jour après la mort de Charles le Téméraire et se met à régner sur les Pays-Bas (1515-1555) ; Il règne ainsi notamment sur le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, sur le Sundgau alsacien, le Luxembourg français, l’Artois, la Picardie, la Flandre, le Hainaut français. Cette même année 1515, afin de réduire les pressions grandissantes sur l'Empire résultant des traités signés entre les gouvernements de la France, Pologne, Hongrie, Bohême et Russie, ainsi que de sécuriser la Bohême et la Hongrie pour les Habsbourg, Maximilien rencontre les rois de la dynastie Vladislas II Jagellon, roi de Hongrie et de Bohême et Sigismond Ier, roi de Pologne à Vienne. Les mariages arrangés à cette occasion amènent la Hongrie et la Bohême sous le contrôle des Habsbourg une décennie plus tard. Toujours cette année 1515 en France, François Ier devient roi ; il rassemble aussitôt de l’argent pour une nouvelle expédition en vue de reprendre le duché de Milan. Il est le petit-fils de Valentine Visconti dont il se considère héritier et veut sans tarder réoccuper Milan. Il signe des traités avec le roi d’Angleterre Henri VIII, le prince des Pays-Bas bourguignons Charles et la République de Venise. C’est la cinquième guerre d’Italie. Les Suisses tiennent le duché, au nom de son jeune duc Maximilien Sforza. Ils obtiennent le soutien, le 7 février 1515, de l’empereur Maximilien Ier et de Ferdinand II d'Aragon pour la protection du duché de Milan. Le pape Léon X n’adhère à l’accord que le 15 juillet. En réalité seuls les Suisses sont prêts à défendre le duc de Milan, l’empereur fermant les yeux sur l’engagement par François Ier de plus de 15 000 lansquenets allemands. Les Suisses installent des garnisons dans le Piémont, aux débouchés traditionnels des armées françaises, Suse et Pignerol, par le col du Montcenis et du Montgenèvre mais les Français prennent une voie nouvelle pour venir en Italie, le col de Larche, et forcent ainsi les Suisses à faire retraite pour défendre la Lombardie. Au cours de l’été, le roi de France promet aux Confédérés d’énormes sommes d’argent en échange de l’abandon du duché de Milan. Les Suisses hésitent, puis refusent. Suisses et Français s’affrontent alors les 13 et 14 septembre 1515 lors de la bataille de Marignan. Les Français sont vainqueurs et peuvent rapidement prendre le contrôle de l’ensemble de la Lombardie. En 1516, à la mort de son grand-père maternel, le roi Ferdinand d’Aragon, Charles est proclamé sous le nom de Charles Ier (1516-1556), roi d’Aragon, de Castille, de Naples, de Sicile et des Indes Occidentales (territoires d’Amérique). Le 13 août 1516, il reconnaît à la France la possession du Milanais, contre l’abandon de toute prétention française sur Naples : c’est la paix de Noyon qui signe la fin de la cinquième guerre d’Italie. Bien que devenu roi d’Espagne, Charles Ier futur Charles Quint reste aux Pays Bas jusqu’au 8 septembre 1517 et s’embarque pour les Asturies laissant la régence de ses Etats des Flandres à sa tante Marguerite, duchesse de Savoie. Cette année 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses. Maximilien meurt le 12 janvier 1519.

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 11:58

Petit-fils de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg et de Marie de Bourgogne, né à Gand en 1500 et prénommé Charles en souvenir de son arrière- grand-père, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, il est fait comte de Flandre à sa naissance, puis duc de Brabant, archiduc d’Autriche, roi de Bourgogne-Provence et comte de Bourgogne au décès de son père en 1506.

Le 12 janvier 1519, la mort de l’empereur Maximilien ouvre la succession à la couronne impériale. Charles est le candidat naturel à la succession de son grand-père et doit affronter les rois anglais Henri VIII et français François Ier, ainsi que le duc albertin Georges de Saxe, dit « le Barbu ». Mais la compétition se résume vite à un duel François contre Charles. L'ambition de se faire nommer empereur séduit François Ier comme le rapprochant davantage encore de Charlemagne, auquel tous ses courtisans le comparent. Il a le soutien du pape Léon X qui craint de se retrouver en face d’un empereur trop puissant si Charles est élu. Les Allemands, jaloux des libertés de leur pays, voient avec inquiétude que depuis quatre-vingts ans la couronne impériale a été portée par les Habsbourg, ducs d'Autriche, et s'ils font encore une fois choix d'un prince Habsbourg, ils craignent que l'empire ne devienne héréditaire dans cette maison. Mais lorsqu'ils apprennent que le roi de France François s'annonce de son côté comme candidat pour la même dignité, ils reconnaissent aisément qu'ils ne peuvent l'élire sans renoncer à toute espérance de préserver ces mêmes libertés, car le jeune homme qui veut être leur empereur a mis sa gloire à ne respecter aucune liberté, ni en France, ni en Italie. François Ier lorsqu'il se présente comme candidat à l'empire, se recommande aux électeurs en leur rappelant la mémoire de Charlemagne, dont il promet de faire revivre la gloire ; en insistant sur ses droits de membre de l'empire comme héritier des ducs de Milan ; enfin, en promettant qu'il fera concourir toutes les forces de la France et de l'Italie pour seconder l'Allemagne et faire la guerre à l'Empire Ottoman. Mais en même temps il travaille ouvertement à corrompre les électeurs à prix d'argent ; il met une sorte de pompe à faire suivre ses ambassadeurs par des mulets chargés d'espèces monnayées. Avec aussi peu de pudeur, ceux-ci invitent les princes allemands à des banquets continuels, d'où les convives sortent toujours ivres. La tante de Charles qui l’a élevé, Marguerite d’Autriche, régente des Pays Bas, se démène tout autant, aidée de son chancelier le Piémontais Mercurino de Gatinara. En définitive, Charles Quint est élu roi des Romains à Francfort le 28 juin 1519 et est sacré empereur à Aix la Chapelle le 23 octobre 1520. Prosterné d’abord au centre de l’octogone carolingien, sous le lustre offert par Frédéric Ier de Hohenstaufen, il s’allonge devant le maitre-hôtel les bras en croix, face contre terre, tandis que le clergé et le peuple récite la litanie des Saints ; puis il reçoit l’épée de Charlemagne, revêt le manteau, passe à son doigt l’anneau, prend dans ses mains le sceptre et le Globe avant d’être ceint de la couronne impériale par les archevêques de Cologne, de Mayence et de Trèves et de prononcer en latin le serment :

« Je confesse et je promets devant Dieu et ses anges vouloir conserver, maintenant et à l’avenir, les lois et le droit, ainsi que la paix dans la Sainte Eglise »

De tous les adversaires du Saint Empire romain germanique, son rival le roi de France François Ier se révèle le plus déterminé. A l’universalisme de Charles Quint, François Ier réplique par le nationalisme royal. Il ne peut s’agir pour lui de s’incliner devant Charles Quint comme ce dernier ne peut supporter un rival confédérateur de tous ses ennemis. François Ier, évincé de la couronne impériale, veut poursuivre l'action initiée par ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII en Italie. De son côté, Charles Quint n'a de cesse de récupérer le duché de Bourgogne sur lequel il estime avoir des droits par sa grand-mère Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire. Charles Quint se réserve d’ailleurs le titre honorifique de Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la maîtrise de l’ordre de la Toison d’Or dont Il fixe à 51 le nombre des chevaliers. Le 15 juin 1520, le pape Léon X condamne les idées de Luther. L'empereur Charles Quint qui se veut le champion de l'autorité pontificale fait brûler les écrits de Luther à l'université de Louvain en décembre 1520. En 1521, les thèses de Martin Luther sont condamnées par la Sorbonne. Cette même année 1521, voit à Calais, sous l’arbitrage du Cardinal Wolsey, le chancelier de l’empire Gattinara exposer au chancelier du roi François Ier Duprat les trois griefs précis, les trois faits de belligérance caractérisés que Charles Quint lui reproche : tout d’abord l’envoi de troupes au duc de Bouillon, seigneur de Sedan, adversaire d’Albert, comte de Nassau, capitaine-général de l’empire, ensuite l’invasion de l’Italie et enfin le soutien armé en Navarre, au prince Henri d’Albret exigeant du petit cousin de Louis XI la restitution du duché de Bourgogne, de Péronne ainsi que du Dauphiné et de la Provence, terres d’empire, du comté de Champagne comme appendice de la couronne de Navarre et du Languedoc, dépendance de la couronne d’Aragon. Mais l’empereur se garde de prendre l’initiative des hostilités. Le premier heurt entre Charles Quint et François Ier se produit en Royaume de Navarre (ce royaume, dont une partie est située au nord des Pyrénées, la Basse-Navarre à partir de 1512, est sous contrôle espagnol depuis sa conquête par Ferdinand d'Aragon). Après avoir été excommunié par le pape, Luther est convoqué à la Diète de Worms qui se tient du 28 janvier au 25 mai 1521. Il y comparait durant deux jours devant l'assemblée. Il refuse de désavouer ses ouvrages. Il est mis au ban de l'Empire par l'empereur Charles-Quint le 26 mai 1521, ce qui signifie que n'importe qui a le droit de se saisir de lui et de le remettre à la police. On lui interdit d'écrire et de publier. Ceci n'empêche pas Luther de continuer à écrire des lettres et à prêcher ses idées, avec toutes ses nouveautés et ses ruptures par rapport à la pensée catholique médiévale. Henri II d’Albret, roi de Navarre entreprend, grâce à l’aide de François Ier, une reconquête de son royaume. Les Franco-Navarrais profitent d'une démilitarisation partielle du royaume due à la guerre des Communautés de Castille et s'appuie sur le soulèvement du peuple Navarrais pour prendre la capitale, Pampelune le 19 mai 1521. Mais l’armée espagnole de Charles Quint se ressaisit rapidement puis remporte la victoire à Nohain. Après divers sièges et batailles, un accord diplomatique est signé : Charles Quint conserve la Haute-Navarre mais restitue la Basse-Navarre à la Maison d'Albret. Charles Quint reprend l'initiative et ouvre deux nouveaux fronts. Dans le nord de la France, poursuivant son objectif bourguignon, l'empereur envoie Franz von Sickingen et le comte Philippe Ier de Nassau qui obligent Bayard à s'enfermer dans Mézières assiégée. Bayard défend la ville sans capituler; le maréchal de la Palisse, arrivé en renfort, oblige Nassau à lever le siège. En Italie commence la sixième guerre d’Italie avec la volonté de François Ier de reprendre le royaume de Naples. Le 29 avril 1522, les Français sont vaincus à la bataille de la Bicoque près de Milan et doivent abandonner le duché de Milan. Francesco Maria Sforza est installé par l’empereur sur le trône ducal. En septembre 1523, Charles de Bourbon, connétable et premier officier du royaume, se révolte contre François Ier et passe au service de Charles Quint. En juillet 1524, il envahit la Provence mais ne parvient toutefois pas à réussir le siège de Marseille et les Français font une contre-offensive, qui leur permet de repasser les Alpes en octobre. Milan est reprise le 26 octobre 1524. Les troupes impériales se réfugient à Lodi et Pavie. Charles de Lannoy (nom d’une une illustre famille du comté de Flandre qui donne son nom à la ville de Lannoy dans la Flandre actuellement française dont ils furent seigneurs) entre au service de l’empereur Maximilien Ier, nommé au conseil de Charles de Bourgogne (futur Charles Quint) à Bruxelles en 1515, fait par lui chevalier de la Toison d'or en 1516, gouverneur de Tournai en 1521, Grand Bailli de Hainaut puis vice-roi de Naples en 1522, et nommé commandant en chef des armées impériales en Italie à la mort de Prospero Colonna, à la fin de 1523. Fin janvier 1525, Charles de Lannoy se trouve à la tête des renforts impériaux qui se présentent devant Pavie et reçoit le renfort de Georg von Frundsberg et de ses 15 000 lansquenets, ce qui lui permet de reprendre l'initiative. Le 24 février 1525, les Français subissent d'énormes pertes, et perdent la plus grosse partie de leur armée. François Ier est fait prisonnier par Charles de Lannoy auquel il doit remettre son épée. Charles Quint garde prisonnier François Ier à Madrid pendant plus d'un an, jusqu'à la conclusion le 14 janvier 1526 du traité de Madrid qui met fin à la sixième guerre d’Italie. Aux termes de ce traité, François Ier doit, entre autres, céder le duché de Bourgogne et le Charolais, renoncer à toute revendication sur l'Italie, les Flandres et l'Artois, et épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles. François est libéré contre l'emprisonnement pendant quatre années de ses deux fils aînés, le dauphin François de France et Henri de France (futur Henri II). Mais à son retour en France après sa libération le 17 mars 1526, François Ier annule le traité et ne respecte par conséquent aucune des promesses qu’il avait faites pour être libéré et dès le 22 mai 1526, la France, la Papauté (en la personne de Clément VII), le duché de Milan, l’Angleterre, Venise et Florence forment la ligue de Cognac contre l’Empire. Commence la septième guerre d’Italie. En septembre 1526, suite à la défaite des Hongrois à Mohács contre Soliman le Magnifique et contraint par une partie de la noblesse romaine, Clément VII doit conclure une trêve avec l’empereur. Au matin du 6 mai 1527, en réaction à l'alliance de Clément VII avec François Ier contre lui, Charles de Bourbon ordonne à son armée de prendre d’assaut Rome. Il est tué durant l'assaut, mais les soldats prennent la ville qui est mise à sac durant plusieurs jours. Après trois semaines de siège, le château Saint-Ange, où s’étaient réfugiés le pape et les cardinaux, est pris. Marguerite d’Autriche, fille de Marie de Bourgogne et de Maximilien refait alors son apparition sur la scène politique quand elle se voit confier le gouvernement des Pays-Bas. Elle assiste alors à la lutte entre ses deux neveux : Charles Quint (par son frère Philippe) et François Ier (par son mariage avec Philibert, frère de Louise de Savoie mère de François) qui a succédé au roi Charles VIII qui lui a préféré la duchesse Anne de Bretagne. Marguerite soutient son neveu Charles Quint qu’elle a au surplus élevé envers et contre tous. Les circonstances semblent rééquilibrer les forces de Charles Quint et François Ier et les amènent à laisser Marguerite d'Autriche, tante de l'empereur, et Louise de Savoie, mère du roi de France, négocier un traité qui amende celui de Madrid : le 3 août 1529, à Cambrai, est signé la paix des Dames, qui est ratifiée par les deux souverains et qui met fin à la septième guerre d’Italie. François Ier épouse Éléonore d'Autriche, veuve du roi du Portugal, sœur de Charles Quint, recouvre ses enfants moyennant une rançon de 2 000 000 écus et garde le duché de Bourgogne ; en revanche, il renonce à l'Artois, à la Flandre et à ses vues sur l'Italie notamment sur le Duché de Milan. Il est intéressant de rappeler que la fin du XVème et le début du XVIème qui marque la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance fait apparaitre, avec la fin de la féodalité, le principe de la patrimonialité des fiefs contre celui de l’investiture ; tant Charles Quint que François Ier estiment avoir des droits patrimoniaux le premier sur le duché de Bourgogne et le second sur celui de Milan alors que l’empereur estime qu’il lui incombe en droit féodal d’investir qu’il y veut et certainement pas François de ce duché et ce dernier estime qu’en droit féodal français, le duché de Bourgogne est un fief masculin donné en apanage par le royaume qui ne pouvait pas être hérité de son père Charles le Téméraire par Marie de Bourgogne dont Charles Quint est l’arrière-petit-fils. Au XVIème, la réforme luthérienne partie de Saxe touche les villes libres du sud de l'Allemagne, le Brandebourg, le Brunswick et l'Anhalt. Or l'adoption de la Réforme revêt aussi un caractère politique. C'est un moyen pour les princes d'affirmer leur indépendance face à une papauté revendiquant une théocratie universelle ou pour les populations de pouvoir se révolter face un souverain mal accepté comme en Écosse et aux Pays-Bas espagnols. La Réforme se traduit donc au XVIe siècle par de nombreux conflits, entre l'empereur Habsbourg et les princes allemands mais aussi des guerres civiles en France, en Angleterre et en Écosse. En 1529, lors de la seconde diète de Spire, six princes et quatorze villes refusent d'appliquer les décrets impériaux revenant sur les libertés religieuses des princes. En 1530, les diverses mouvances de la Réforme présentent leur confession devant la Diète réunie à Augsbourg et l'empereur. La confession d'Augsbourg, une profession de foi luthérienne très modérée, est rédigée par Philippe Melanchthon. Celle présentée par Zwingli affirme que la Cène n'est qu'une commémoration. Les réformés de Strasbourg présentent une troisième confession au nom des villes alsaciennes dites Confession tétrapolitaine. La Diète d'Augsbourg montre l'impossibilité de faire l'unité des Réformés même si les Alsaciens finissent par adopter la Confession d'Augsbourg. À l'issue de la diète d'Augsbourg, Charles Quint somme les protestants de se soumettre à Rome dans un délai de sept mois. Inquiets, ces derniers constituent en 1531 la ligue de Smalkalde. L'empereur leur accorde alors une trêve. N’hésitant pas à conclure de nouvelles alliances quelque peu surprenantes pour un roi très chrétien, François signe, le 26 octobre 1531, un traité d’alliance avec cette ligue de Schmalkalde et il s'allie aux Ottomans de Soliman le Magnifique pour combattre Charles Quint. En 1533, Charles Quint annexe la Frise, le duché de Gueldre et le comté de Zutphen parachevant ainsi l’unité des Pays Bas, qui seront désignés à partir de 1543 sous le nom des « Dix Sept Provinces » : Duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comté de Flandre, d’Artois, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, et de Zutphen, marquisat d’Anvers, seigneurie de Frise, de Malines, d’Utrecht, d’Overijssel et de Groningue . En 1534, Charles Quint est désigné comme suit: « Charles par la divine clémence Empereur des Romains, toujours Auguste, roi de Germanie, de Castille, de Léon, de Grenade, d’Aragon, de Navarre, de Naples, de Sicile, de Majorque, de Sardaigne, des îles Indes et terres fermes de la mer Océane, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comte de Flandres, d’Artois, de Bourgogne Palatin, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur et de Zutphen, prince de Zulbanc, marquis de Saint-Empire, seigneur de Frise, de Salins, de Malines, le dominateur en Asie et en Afrique, roi de la Nouvelle-Espagne, du Pérou, de la Nouvelle-Grenade et du Rio de la Plata et suzerain des vice-rois de ces mêmes pays. » En 1535, à la mort du duc de Milan François II Sforza, François Ier revendique à nouveau, malgré le traité de Cambrai, l'héritage du duché. Au début de 1536, 40 000 soldats français envahissent le duché de Savoie, allié de Charles Quint, et s'arrêtent à la frontière Lombarde, dans l'attente d'une éventuelle solution négociée. En juin, Charles Quint riposte et envahit la Provence en juillet; ses armées parties de Ligurie avancent rapidement prenant Fréjus, Arles et Aix où le 10 aout Charles V se fait même couronner "roi de Bourgogne-Provence" mais se heurte à la défense du connétable Anne de Montmorency. Pendant ce temps les galères d'André Doria assiègent Marseille. Avignon échappe cette fois-ci à la guerre, défendue par le futur Henri II. Le 26 mai 1536, les protestants d'Allemagne du nord et du sud, divisés sur le problème de la Cène, signent la Concorde de Wittenberg, ce qui permet au luthéranisme d'étendre son influence en Allemagne du sud. Grâce à l'intercession du pape Paul III, partisan d'une réconciliation entre les deux souverains, le roi et l'empereur signent le 18 juin 1538 à Nice une trêve de deux ans et promettent de s'unir face au "danger protestant". En signe de bonne volonté, François Ier autorise même le libre passage des troupes de l'empereur à travers la France afin que celui-ci puisse mater une insurrection de sa ville natale, Gand. Par ce traité de Nice, la France conserve ses conquêtes - la Bresse, le Bugey et une grande partie du Piémont - et l'Empire conserve sa suzeraineté sur la totalité du Milanais et des deux tiers du duché de Savoie. Une trêve de dix ans est décrétée entre les deux belligérants. Elle est suivie de l'entrevue d'Aigues-Mortes, les 14 et 15 juillet 1538, au cours de laquelle les deux souverains se réconcilient officiellement. Mais Charles Quint ayant refusé l'investiture du duché de Milan à un des fils du roi, une nouvelle guerre éclate à nouveau en 1542. Le 11 avril 1544, François de Bourbon-Condé, à la tête des troupes françaises, défait le marquis Alfonso de Avalos, lieutenant général des armées impériales à la bataille de Cerisoles. Cependant, l'armée de Charles Quint, avec plus de 40 000 hommes et 62 pièces d'artillerie, traverse la Lorraine, les Trois-Évêchés et envahit la Champagne. Mi-juillet, une partie des troupes assiège la place forte de Saint-Dizier, tandis que le gros de l'armée poursuit sa marche vers Paris. Mais de graves problèmes financiers empêchent l'empereur de solder ses troupes, où se multiplient les désertions. De son côté, François Ier doit également faire face au manque de ressources financières ainsi qu'à la pression des Anglais qui assiègent et prennent Boulogne-sur-Mer. Les deux souverains, utilisant les bons offices du duc François Ier de Lorraine, finissent par consentir à une paix définitive en 1544. Le traité de Crépy-en-Laonnois reprend l'essentiel de la trêve signée en 1538. La France perd sa suzeraineté sur la Flandre et l'Artois et renonce à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples, mais conserve temporairement la Savoie et le Piémont. Charles Quint abandonne le duché de Bourgogne et ses dépendances et donne une de ses filles en mariage, dotée du Milanais en apanage, à Charles, duc d'Orléans et deuxième fils du roi. En 1545, à l’âge de 17 ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, fils du duc Charles III, s’engage dans les armées de son oncle l’empereur Charles Quint qui s'apprête à combattre la ligue de Smalkalde. En 1546, lorsque les protestants refusent de reconnaître le Concile de Trente, Charles Quint lève ses troupes dans le but de réprimer le protestantisme par les armes. François Ier meurt le 31 mars 1547 ; le même jour sa veuve Eléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint, doit quitter la Cour de France et se réfugie chez sa sœur Marie, gouvernante des Pays-Bas. A la bataille de Mühlberg, le 13 avril 1547, Emmanuel-Philibert commande l'arrière-garde de l'armée impériale. Les Protestants, qui forment la Ligue, subissent une cuisante défaite. L'empereur peut aussi imposer l'année suivante aux protestants l'Intérim d'Augsbourg qui leur autorise juste la communion sous les deux espèces et le mariage des prêtres. Dès 1551, le roi Henri II écoute les doléances des princes réformés d'Allemagne, qu'il avait bien connus lorsqu'il était dauphin. En janvier 1552, il reçoit à Chambord le margrave Albert de Brandebourg qui lui suggère d'occuper Cambrai, Verdun, Toul et Metz, cités d’empire. Henri II y prendrait le titre de « vicaire d'Empire ». Le traité de Chambord est signé le 15 janvier 1552, scellant l'alliance d'Henri II avec ces princes réformés contre Charles Quint. Et dès mars 1552, l'armée française est massée à Joinville sous le commandement du connétable de Montmorency et du duc de Guise. Cambrai, Verdun et Toul ouvrent leurs portes sans opposer de résistance; le 18 avril 1552, Henri II entre dans Metz. Six mois plus tard, en octobre 1552, sur ordre de Charles Quint, le duc d'Albe met le siège devant Metz, où reste une faible garnison sous les ordres de François de Guise. Le siège dure quatre mois et, malgré le déploiement d'importantes forces impériales, reste voué à l'échec. L'armée de Charles Quint finit par lever le siège en janvier 1553. Cette même année 1553, Charles Quint nomme, à vingt-cinq ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, capitaine général de l'armée des Pays-Bas. Après la mort de son père, survenue le 16 septembre 1553, il est officiellement investi du duché de Savoie par Charles Quint le 15 juillet 1554. Souffrant d'une goutte particulièrement invalidante, Charles Quint est très marqué par la disparition de sa mère Jeanne Ire de Castille le 11 avril 1555. Désormais il est le seul souverain légitime de l'Espagne. Charles Quint laisse son frère, le futur empereur Ferdinand Ier, signer la paix d'Augsbourg le 29 septembre 1555. Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer, d'où l'adage : Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants. Mais le 25 octobre 1555, désabusé par les revers, Charles Quint abdique solennellement, dans la grande salle du palais du Coudenberg à Bruxelles de ses différentes couronnes. Revêtu de la chape impériale de drap d’or, couronné, portant la Toison d’or, est assis sur le siège principal, monseigneur le Prince d’Orange derrière lui debout et en retrait. A sa droite a pris place monseigneur l’archiduc-infant Philippe, à sa gauche, son Altesse la reine Marie de Hongrie. En habit d’apparat, non loin de la tribune, son Altesse la reine douairière de France, son Altesse le roi de Bohême, madame la duchesse de Lorraine, monseigneur le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, attendent l’ouverture de la séance. Celle-ci est ouverte par Maitre Philibert Brusellius, président du Conseil des Flandres qui dit solennellement : « Bien que, grands et illustres seigneurs, vous ayez pu avoir en partie compris par les lettres que vous avez reçues par ordre de l’empereur la raison pour laquelle vous êtes rassemblés ici, Sa Majesté impériale a néanmoins tenu à ce que maintenant, en ce lieu, elle vous soit plus amplement et clairement expliquée par moi. Sa Très Auguste et Très Sacrée Majesté Charles Quint, empereur du Saint Empire Romain Germanique, roi de Castille, de Leon, de Grenade, de Navarre, d’Aragon, de Naples, de Sicile, de Majorque, des Iles, Indes et Terres de la mer Océane et Atlantique, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant, de Luisbourg, de Luxembourg, de Quelières, comte de Flandre, d’Artois et de Bourgogne, palatin de Hainaut, de Zélande, de Hollande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur, de Zuptjen, prince de Zwane, seigneur de Frise, de Salmi, de Malines, d’Utrecht, d’Overijissel et de Groninguen, abdique de ses Etats héréditaires en faveur de son fils, monseigneur l’archiduc-infant Philippe, et prie nos seigneurs les princes électeurs de ceindre le front de son frère, le roi des Romains, de la couronne impériale qu’à sa volonté il dépose ». Puis l’empereur s’exprime ainsi : « Chers amis…..j’ai passé neuf fois dans la haute Allemagne, six fois en Espagne, sept fois en Italie, dix fois en Belgique, quatre fois en France, deux fois en Afrique, deux fois en Angleterre, ce qui fait en tout quarante voyages ou expéditions….J’ai, en même temps que je faisais ces voyages, soutenu plusieurs guerres. Toutes ont été entreprises ou acceptées contre ma volonté, et, aujourdhui, ce qui m’afflige en vous quittant, c’est de ne pas vous laisser une paix plus stable, un repos plus assuré……………………………………….. ….Outre l’insuffisance que j’ai toujours reconnue en moi, voilà que la maladie redouble et m’accable. Par bonheur, Dieu me donne un fils en âge de gouverner. Maintenant que les forces me manquent et que j’approche de la mort, je n’ai garde de préférer l’amour et la passion de régner au bien et au repos de mes sujets. Au lieu d’un vieillard infirme qui a déjà vu descendre dans la tombe la meilleure partie de lui-même, je vous donne un prince vigoureux et recommandable par une jeunesse et une vertu florissantes. Jurez-lui donc, à lui, cette affection et cette fidélité que vous m’aviez jurées à moi, et que vous m’aviez si loyalement conservées. Surtout, prenez garde que, troublant la fraternité qui doit vous réunir, les hérésies qui vous environnent ne se glissent chez vous, et, si vous voyez qu’elles poussent quelques racines, hâtez-vous de les extirper, de les mettre hors de terre et de les jeter au loin ». Ses possessions se trouvent désormais partagées entre son frère Ferdinand qui lui succède comme empereur, devient l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Autriche et son fils aîné Philippe qui lui succède comme roi d’Espagne, Espagne qui n’appartient pas à l’empire mais également de la Franche Comté et des Pays Bas (Belgique actuelle et Pays Bas actuels) qui est l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Espagne. Le comté de Bourgogne-Franche Comté et les Pays-Bas continuent de faire partie de l’empire. Le 27 octobre 1555, le roi d’Espagne Philippe II de Habsbourg nomme le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, gouverneur des Pays-Bas. Mais juridiquement ce n’est que le 16 janvier 1556, que Charles Quint transmet la dignité d'empereur romain germanique à son frère cadet Ferdinand, qu’il avait fait élire préalablement Roi des Romains le 24 mars 1555. Début 1557, commence le dernier épisode des guerres d'Italie qui se joue en fait dans le nord de la France, en terres d’empire appartenant désormais au roi d’Espagne Philippe II. Le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, général d’une armée impériale et espagnole forte de 60 000 hommes se dirige sur Saint-Quentin défendu par l'amiral de Coligny et, par un habile mouvement tournant, taille en pièces l'armée du connétable de Montmorency venue au secours de la place à la bataille de Saint-Quentin capitale du Vermandois le 10 août 1557. La route de Paris est ouverte, mais les armées espagnole et impériale renoncent à marcher finalement sur la capitale des rois de France confronté à des problèmes logistiques et financiers. Pendant ce temps, Charles Quint, retiré en Espagne pour finir ses jours dans son palais-monastère résidentiel de Yuste, reçoit le 4 juin 1558 son fils naturel Géronimo le futur Don Juan auquel il rappelle que François Ier lui avait dit quelques années plus tôt « ma délibération n’est de provoquer, mais d’apaiser, d’assaillir, mais de défendre, de conquester, mais de garder mes féaux sujets et terres héréditaires » et les commente ainsi : « Ses terres héréditaires, ses terres héréditaires ! Les terres oui, qu’avaient volées à leurs légitimes seigneurs tous les rois de France de Louis XI à Louis XII ! Ma Bourgogne, Geronimo, ma Bourgogne ou j’ai grandi, amputée par l’Universelle Aragne (Louis XI) du Charolais, de la Comté (la Franche Comté) et de la perle du duché, de Dijon, sa capitale ! Ah, mignon, c’est à Gand, à Bruges, à Bruxelles, ces villes bourguignonnes, qu’enfant j’avais tracé le plan de ma vie, et décidé de son but ! Retrouver mon bien, d’abord le bien de ma grand-mère,la duchesse Marie (de Bourgogne), et de mon arrière-grand-père, le duc Charles (le Téméraire), retrouver ma Bourgogne. Faire rendre gorge, moi, fils des détroussés, au fils des détrousseurs, à François, qui, rajoutant à l’impudence tels Charles VIII et Louis XII, osait réclamer la Sicile et Naples, qui sont d’Aragon, et le Milanais qui est terre d’empire………..oui, mon menin, c’est en Flandre bourguignonne que m’apparut ce que je crus mon devoir….Ce qui était mon devoir, se reprit l’empereur, car, même si j’ai échoué, je gardais volonté de justice par-devers moi. Volonté de reconstituer justement l’empire….A Gand, l’infamie du traité de Verdun (843) me frappa ………………………………………………………. L’Occident mutilé, dépecé ainsi que bœuf à l’étal : la France et la Germanie, gémelles impitoyablement taillées, et, entre elles la Lotharingie, ma Bourgogne, Europe miniaturisée, pleurant de l’Escaut promis à la mer du Nord, jusqu’à ce Latium, berceau du droit, après l’unité perdue……………… ».

L’empereur Charles Quint meurt à l'âge de 58 ans le 21 septembre 1558. Né à Gand, dans le comté de Flandre, y ayant passé toute sa jeunesse, s’exprimant le plus souvent en français moins souvent en allemand et maitrisant très mal l’espagnol pourtant langue de sa mère, il se sera considéré toute sa vie comme un Bourguignon et non comme un Allemand ni un Espagnol, se considérant comme l’héritier non seulement matériel mais moral de l’Etat Bourguignon comprenant non seulement le duché de Bourgogne et le comté de Bourgogne (Franche Comté) mais également tous les Pays Bas ( actuels Belgique et Pays-Bas) par héritage de sa grand-mère paternelle Marie de Bourgogne, de son arrière-grand-père le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et de son arrière-arrière-grand-père le duc de Bourgogne Philippe le Bon, créateur de l’Ordre de la Toison d’Or, dont le tombeau est Bruges .Et c’est à Bruxelles qu’il a fait choix d’abdiquer même si il avait décidé de se retirer ensuite dans une Espagne qu’il n’aima point et qui ne l’aima pas davantage alors que tant les peuples que la noblesse bourguignonne et flamande l’avaient toujours très bien accueilli lors de ses « joyeuses entrées ».

Il est, on veut également l’oublier en France, l’arrière- grand père, d’Anne d’Autriche (d’Habsbourg) l’épouse du roi Louis XIII, fils de Marie de Médicis, elle- même, fille de Jeanne d’Autriche (d’Habsbourg) petite fille de l’empereur Ferdinand.

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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 13:46

Tendance/ Age /Profession /Service Armé

.Extrême droite

Le Pen

48 ans avocate et femme politique

Dupont Aignan

55 ans fonctionnaire et homme politique / apparamment a échappé au Service Militaire (information absente de sa biographie)

.Droite

Juppé

71 ans fonctionnaire et femme politique / a fait les EOR -Aspirant à la base aérienne 117 de Balard dans le XVème arrondissement de Paris ( Super planque!)

Alliot-Marie

70 ans femme politique

Sarkozy

60 ans avocat et homme politique/ Soldat de seconde classe à la base 117 de Blard dans le XVème ( même bonne planque que Juppé! )

Fillon

59 ans homme politique / soldat de seconde classe (unité non connue)

Mariton

58 ans homme politique/ aspirant comme ayant fait Polytechique (unité non connue)

Lefebvre

53 ans homme politique/ sa biographie ne mentionne pas qu'il est fait son Service Militaire

Morano

53 ans femme politique

Copé

52 ans avocat, fonctionnaire et homme politique / soldat de seconde classe (unité non connue du public)

Lemaire

47 ans fonctionnaire et homme politique/ soldat de seconde classe au 45 Régiment de Transmission de Montelimar ( tranquille !)

Kociuscko-Morizet

43 ans fonctionnaire et femme politique

.Gauche

Fabius

70 ans fonctionnaire et homme politique

Royal

63 ans femme politique

Hollande

62 ans fonctionnaire et homme politique / soldat de secônde classe (unité non connue du public)

Aubry

66 ans fonctionnaire et femme politique

Montebourg

54 ans avocat et homme politique / seconde classe au 120 Régiment du Train de Fontainebleau (agréable !)

Hamon

59 ans homme politique / apparamment n'a pas fait son service militaire (absent de sa biographie)

.Extrême Gauche

Mélenchon

65 ans salarié, fonctionnaire, journaliste et homme politique / apparamment a lui aussi réussi à échapper au Service Militaire (information absente de sa biographie)

Comme chacun pourra le constater, toutes ces personnes ont à peu près le même profil et ont une grande part de responsabilité dans la poursuite du déclin de la France, de son endettement abyssal et de la montée du chômage qui en est une des conséquences.

Aucun n'a voulu exercer un vrai commandement à l'Armée et y poursuivre une carrière dans la Réserve quand ils en avaient la possibilité alors que le Président est le Chef des Armées.

Aucun n’a jamais exercé dans une entreprise privé ni même été salarié sauf un peu Le Pen, Sarkozy, Copé, Montebourg (avocats) et Mélenchon. Ce sont tous des Colbertistes. Leurs idées pour sortir du chômage chronique de la France depuis 40 ans se déclinent en : Augmentation de la dépense publique, subventions, crédits d’impôts, exonérations etc etc……………….. alors que les entreprises privées n’attendent qu’une chose d’eux à savoir qu’ils soient capables de créer les conditions cadres à leur développement.

Seul donc un grand manager issu du privé devrait se présenter et être élu président en annonçant qu’il choisira lui-même un Premier Ministre issu lui-même du Privé qui saura s’entourer de ministres de l’Economie, des Finances, du budget etc….. qui en seront également issus.

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 16:48

Alors qu’à l’époque du Service Militaire Obligatoire en France avant 1996, la formation de base d’un soldat « homme du rang » durait 2 mois appelés les « Classes », durée qui reste considérée par toutes les armées du monde comme un minimum, et qu’après leur année de service, les soldats libérés étaient versés pour 5 ans dans la réserve et affectés dans des unités dérivées des unités d’active, aujourd’hui, manquant chroniquement de ressources humaines pour assurer la sécurité du pays qui nécessiterait d’y affecter en permanence un minimum de 150 000 hommes, le gouvernement français se trouve contraint d’utiliser des soldats de métiers formés au combat traditionnel pour effectuer des gardes statiques ou des patrouilles se privant de la possibilité d’intervenir davantage en OPEX alors que son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité lui en donne l’obligation au moins politique sinon morale ou pour pallier cette insuffisance, fait semblant de croire à la mise en œuvre de « Réserves Opérationnelles » portées d’ici 2019 de 28 000 à 40 000 hommes.

Or que penser

1. de la valeur opérationnelle, quelle que soit leur motivation, de réservistes formés en moins de 2 semaines soit en quatre fois moins de temps que l’ancien bidasse qualifiés après leurs deux mois de classe de « bleus bites » et qui ne pouvaient être considérés comme un soldat convenable que quand il devenait « ancien » pratiquement « libérable » ?

2. d’une solution qui ne procurera en 2019 à raison de 20 à 30 jours par année de mobilisation maximum par réserviste qu’un effectif permanent maximum d’environ 2 500 hommes ?

Que cela est loin de répondre aux besoins de défense du territoire national !

A l’intérieur du pays, le renfort d’un effectif permanent de 2500 réservistes insuffisamment formés n’est pas du tout à la hauteur de la gravité de la situation et posera un grave problème si d’aventure les soldats de métiers devaient être retirés de l’opération Sentinelle dans l’hypothèse probable où la France devrait à nouveau faire intervenir des effectifs non ridicules dans de nouvelles opérations extérieures d’importance.

A l’extérieur l’opération Sentinelle et les Opex en raison de l’insuffisance chronique d’effectifs entraine un abaissement inquiétant du niveau d’entrainement des militaires de métiers en nombre notoirement insuffisants (20 régiments d’infanterie soit environ 25 000 fantassins) affectés de manière quasi permanente en mission, du moins quand les raisons de maintenance obligatoire des matériels en nombre insuffisant ne les obligent pas à les interrompre périodiquement (exemple du porte-avion unique Charles de Gaulle). En conclusion, les gouvernants doivent cesser de leurrer l’opinion publique et faire de la « com » et admettre qu’Il n’existe aucune autre solution pour assurer correctement la sécurité intérieure que de rétablir un Service Militaire Obligatoire avec un contingent annuel de 600 000 hommes et femmes incorporés pour 3 mois en quatre classes de 150 000 recevant une formation de base pendant 6 semaines et répartis en fonction de leur choix et de leurs aptitudes entre 500 Compagnies de Réserves territoriales CRT de 100 gendarmes et 200 bataillons d’infanterie de 500 hommes spécialisés dans le combat urbain BICU.

Chaque agglomération de 50 000 à 100 000 (une soixantaine) devrait accueillir 1 CRT, les agglomérations de 100 000 à 200 000 (une trentaine), 3 CRT + 1 BICU, celle de 200 000 à 400 000 (une vingtaine), 5 CRT + 2 BICU, celles de plus de 400 000 à 1000 000 (une dizaine), 10 CRT + 4 BICU, celles de Lilles, Lyon, Marseille, 15 CRT+ 10 BICU, le Grand Paris, 100 CRT + 60 BICU.

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 17:55
Union Européenne--BCE-BNS-Initiative Suisse- Quantitative  Easings pour les gens (Monnaie Hélicoptère)- Monnaie Pleine ou souveraine-Etalon Or-Banques-Crédits-Dépôts

Après la crise de 2008, un grand nombre de mesures ont été prises pour assainir le secteur financier, notamment le renforcement du capital réglementaire exigé pour les banques systémiques, la mise en place de politiques macroprudentielles pour limiter les risques, le renforcement de la réglementation sur les marchés dérivés, l’octroi différé des bonus dans certains pays, etc. Alors que le continent européen est proche de la déflation en dépit des mesures prises (planche à billets) par la BCE pour faire revenir l’inflation aux alentours de 2% une nouvelle crise financière peut survenir qui risquerait fort de mettre à mal la monnaie unique l’Euro voire l’Union Européenne déjà largement secouée par la crise de l’émigration

La mise en place du système dit « monnaie pleine » monnaie 100%, reserve banking ou full reserve banking apparait à certain est un système préférable au système monétaire actuel de fractionnal reserve banking Ses partisans s’inspirent d’un ensemble de propositions qui avaient été formulées dans les années 1930 par un groupe d’éminents économistes comme notamment Irving Fisher et Henry Simons, propositions connues sous le nom de « plan de Chicago ».

Pour eux, la monnaie devrait être créée exclusivement par la banque centrale, qui la distribuerait directement aux agents économiques. Il s’agit là d’une réforme radicale, puisque les banques commerciales ne pourraient plus créer de monnaie en faisant des crédits comme c’est la pratique actuellement ; la banque centrale devrait transmettre directement la monnaie nouvellement créée aux agents non financiers sans passer par l’intermédiaire des banques. Autrement dit les banques ne pourraient prêter que de l’argent qu’elles ont, qui existe, et non de l’argent qu’elles n’ont pas ou qui n’existe pas. Dans la pratique actuelle, la monnaie est créée à l’initiative des banques commerciales et n’est couverte que partiellement par la monnaie centrale (émise par la banque centrale et détenue par les banques sous forme de réserves auprès de la banque centrale). En effet, lorsqu’une banque octroie un nouveau crédit, l’emprunteur reçoit un dépôt bancaire, qui vient augmenter la masse monétaire. La banque doit déposer une petite fraction de ce dépôt sous forme de réserves obligatoires à la banque centrale. Comme les réserves obligatoires sont faibles, et qu’il existe un marché interbancaire de la monnaie centrale, la banque peut octroyer des crédits sans attendre de disposer de réserves nécessaires auprès de la banque centrale. Ainsi, non seulement les banques gèrent les moyens de paiements de la population, mais elles décident également de leur volume. Dans le système monnaie pleine, la création monétaire devient le privilège exclusif de la banque centrale La création monétaire par les banques, bien qu’universelle, peut entrer en contradiction avec le fait que la monnaie est un bien public, crucial au fonctionnement de l’économie, utilisé comme moyen de paiement et réserve de valeur. Deux risques majeurs en résultent en théorie :

1. le premier est celui d’un rythme de création monétaire inadapté, excessif dans la phase haute du cycle financier et insuffisant pendant les crises, puisque la monnaie est créée sur décision d’un secteur privé davantage concerné par son profit plutôt que par le bien-être de la population

2. le deuxième tient au fait que les dépôts bancaires créés par le crédit ne sont pas couverts par un actif liquide, or les systèmes d’assurance des dépôts, mis en place à la suite de la crise des années 1930 pour éviter les « ruées », ne peuvent pas garantir l’intégralité des sommes déposées dans les banques en cas de faillite (par exemple en France, et dans le reste de la zone euro les dépôts sont assurés à hauteur de 100 000 euros). Le système de monnaie « pleine » ou « souveraine » a pour objectif de remédier à ces deux inconvénients, car les banques n’ont plus le pouvoir de création monétaire et doivent couvrir tout nouveau crédit par une réserve de 100 % à la banque centrale, garantissant donc tous leurs dépôts par la monnaie centrale.

Dans ce système, deux types de banques coexistent : des banques de dépôts qui possèdent à leur actif des réserves à la banque centrale du même montant que leurs dépôts ; des banques de crédit attribuant du crédit aux entreprises ou particuliers en se finançant de manière non monétaire c’est-à-dire en empruntant sur les marchés financiers (ce type d’institution bancaire n’a alors pas de dépôts au passif de son bilan mais des emprunts obligataires, en plus du capital). Si une banque exerce ces deux activités, les deux doivent être séparées par une muraille infranchissable. Parallèlement à l’encadrement de la création monétaire par les banques, cette réforme prévoit nouveau mode de distribution de la monnaie au public. Dans le système actuel, la banque centrale crée la monnaie centrale en octroyant des prêts aux banques. Les réserves des banques s’accroissent, ce qui leur permet théoriquement de distribuer davantage de crédits. Cependant, la relation entre réserves des banques et crédit distribué est lâche. Pendant les crises, les banques ont tendance à accumuler des réserves et se montrent réticentes à octroyer des crédits ; la création de monnaie centrale ne parvient pas à alimenter l’économie et la banque centrale se trouve impuissante à faire repartir l’économie. C’est ce qui se passe actuellement en Europe et au Japon depuis les années 1990. Dans le système de monnaie pleine, la monnaie créée par la banque centrale serait directement distribuée aux agents non financiers. Bien que les modalités ne soient pas précisées et que la monnaie puisse aussi bien être distribuée aux agents publics qu’aux particuliers, cette conception pourrait rejoindre celle du « QE pour les gens», dont les tenants préconisent de verser la monnaie centrale créée directement à la population dans l’espoir qu’ils s’en serviront pour consommer ce qui permettrait de lutter contre la déflation. En effet dépit des mesures prises par les banques centrales pour abaisser le taux des crédits et faciliter le refinancement des banques commerciales, celles-ci ne distribuent pas assez d crédit freinant ainsi la reprise de la consommation et de l’investissement Ce système de « monnaie pleine » pourrait en principe protéger l’épargne liquide des faillites bancaires ; en effet, en cas de faillite de la banque, les déposants pourraient recouvrir exactement le montant de leur créance en récupérant la monnaie centrale à l’actif de la banque ; la faillite bancaire devient aussi moins probable puisque le crédit et donc le risque de crédit seraient supprimés dans les banques de dépôt. Le système monnaie plein pourrait aussi contribuer à réduire la fréquence et l’impact des crises financières en annulant ce qui apparaît comme une des principales sources du cycle financier dans le système économique actuel – i. e. les variations du crédit. À l’inverse, la stricte séparation entre monnaie et crédit pourrait contraindre de manière excessive la transformation de maturité par les institutions financières en éliminant les synergies pouvant exister entre l’activité de crédit et la fourniture de dépôts, avec comme résultat un volume de crédit insuffisant et une croissance économique trop faible. En pratique, la mise en place du système dans un pays pourrait se heurter à des obstacles difficilement surmontables. Passer à une monnaie pleine exigerait une période de transition assez délicate. Les banques de dépôts devraient acquérir les réserves nécessaires auprès de la banque centrale, sans doute en lui transférant une partie de leurs crédits. La banque centrale n’ayant pas vocation à distribuer des prêts aux agents privés, il faudrait attendre que les prêts soient remboursés pour arriver à la situation finale, soit plusieurs années en fonction de la maturité des prêts. Pendant ce temps, le business model des banques serait transformé et leur rentabilité n’est pas assurée. À supposer que la période de transition soit achevée et que le système de « monnaie pleine » soit mis en place, trois obstacles semblent importants à considérer. Premièrement, il est difficile de croire que la création monétaire puisse être entièrement contrôlée par la banque centrale, même dans un système de monnaie pleine. Si l’on prend l’exemple d’un petit pays ouvert comme la Suisse, où le système monnaie pleine fait l’objet d’un intérêt croissant, la BNS gère une monnaie qui sert de refuge à l’ensemble des investisseurs mondiaux, Depuis la crise de 2008, elle doit lutter sans relâche pour tenter d’endiguer les afflux de capitaux extérieurs et l’appréciation de sa monnaie. Pour cela, il lui faut acheter continûment d’énormes quantités de devises, principalement de l’euro et du dollar, en moyenne 5,5 milliards de francs suisses par mois depuis 2008. Ces réserves en devises qui s’accumulent à l’actif de la banque centrale – atteignant 602 milliards de francs suisses fin 2015 contre 85 début 2008 – contribuent à augmenter d’autant la monnaie centrale. Ni la fixation d’un cours plafond à 1,2 franc suisse/euro en 2011 ni les taux d’intérêt négatifs en vigueur sur le marché interbancaire depuis la fin 2012 n’ont réussi à réduire la pression haussière sur le franc suisse les capitaux ont continué à affluer et le montant des interventions n’a pas diminué, au contraire. Le problème persiste encore malgré l’abandon du cours-plafond début 2015, les interventions de la Banque Nationale Suisse atteignant toujours 5 milliards de francs suisses par mois. Parallèlement, l’économie suisse a dû s’adapter à une appréciation massive de son taux de change, de plus de 46 % contre euro depuis le début de l’année 2007. Il semble impossible de laisser continuer cette appréciation sans sacrifier des pans entiers de l’économie. Ainsi, tant que la banque centrale doit continuer à intervenir pour empêcher le franc suisse de s’apprécier, elle n’a aucune marge de manœuvre pour décider de la création monétaire. Le système de monnaie pleine ne ferait qu’empirer la tendance à l’appréciation en renforçant le rôle de valeur refuge du franc suisse, puisque ce serait la seule monnaie dont les dépôts seraient entièrement garantis. Seule l’instauration de contrôles de capitaux drastiques pourrait endiguer les entrées de capitaux et rendre son autonomie à la banque centrale. Deuxièmement, toute contrainte sur l’activité bancaire génère habituellement des pratiques de contournement.. Une première manière abrupte de traiter la question est la délocalisation, dont les banques suisses ont déjà menacé en cas de votation favorable. Une autre façon pour les banques d’échapper à la contrainte des réserves à 100 % serait de poursuivre leurs activités de crédit en dollars ou en euros. Une autre méthode de contournement, qui avait d’ailleurs été redoutée par les protagonistes du plan de Chicago, serait de créer des substituts à la monnaie ; il s’agit d’actifs non monétaires mais liquides – par exemple des titres à court terme émis par une banque, qui serviraient de moyen de paiement. Comme cet actif échapperait à son contrôle, la banque centrale verrait son efficacité s’affaiblir. De même, l’émergence ou le développement de monnaies parallèles seraient un moyen de contourner un système de monnaie pleine en proposant aux agents des substituts à la monnaie légale. À cet égard la monnaie WIR émise par la banque du même nom qui est utilisée actuellement par plus de 50 000 PME suisses pourrait encore se développer. Troisièmement, dans ce système, ce seraient les autorités monétaires qui décideraient de la quantité de monnaie à mettre en circulation ; celle-ci n’est donc plus endogène à l’économie mais résulte d’un choix de planification publique. Or cette méthode n’est pas forcément le gage d’une bonne gestion car rien ne dit que la quantité de monnaie créée de cette manière correspondrait aux besoins des agents économiques. Des institutions de contrôle devraient donc être mises en place pour surveiller la pertinence des choix publics en la matière au vu des besoins de financement de l’économie. En proposant de distribuer la monnaie nouvellement créée directement au public sans passer par l’intermédiaire des banques, l’initiative « monnaie pleine », comme le mouvement de « QE pour les gens », a de quoi susciter l’adhésion des populations. Malheureusement ce système n’apparait guère meilleur que le système fractionnaire actuel car il renforcerait le pouvoir, irresponsable en raison de son indépendance de la banque centrale, avec le risque de perdre cette indépendance par le financement monétaire encore plus direct de la dette des Etats ; banque centrale qui elle n’aurait aucune obligation de couverture à 100 % par des dépôts. Alors que les banques commerciales prêtent en faisant une certaine analyse des risques en quoi la Banque Centrale aurait-elle à procéder à une telle analyse de risque. Il suffit de voir le niveau d’endettement sans cesse croissant des Etats-Unis ou de la France pour se dire qu’avec un tel système, la pression des Politiques serait telle que la Banque Centrale perdrait vite son indépendance et se trouverait contrainte de financer les Etats. D’une tentative de lutte contre la déflation on se retrouverait très vite en hyperinflation

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24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 14:17
ROYAUME UNI-BREXIT-REFERENDUM-UNION EUROPEENNE- CEE- EEE- NORVEGE-ACCORDS BILATERAUX-SUISSE- AELE-ISLANDE-MARCHE UNIQUE-CAMERON-JOHNSON

Dans le débat actuel sur la sortie éventuelle du Royaume Uni de l’Union Européenne soumise à référendum le 23 juin 2016, on peut raisonnablement se demander comment le citoyen britannique lambda peut comprendre qu’elle sera la situation du Royaume Uni vis-à-vis de l’Union Européenne si majoritairement la sortie l’emporte malgré la recommandation contraire du Premier Ministre Cameron. A entendre le Maire de Londres, Boris Johnson, il serait possible alors de négocier en position de force un accord plus satisfaisant avec les autres Etats de l’Union Européenne que celui obtenu par le Premier Ministre Cameron.

Pour essayer de comprendre, il faut partir du postulat que la très grande majorité des Britanniques, depuis qu’ils ont accepté de faire partie de l’Union Européenne en1993 , l’ont fait simplement pour permettre au Royaume Uni d’avoir accès au Grand Marché Unique Européen constitué par la Communauté Economique Européenne devenue Union Européenne après s’être rendu compte que cela était plus intéressant pour lui que l’AELE, la Zone de Libre Echange Economique constitué en 1960 avec le Danemark, la Norvège, la Suisse, le Portugal, la Suède , l’Islande, la Finlande puis le Liechtenstein en réaction à la signature du Traité de Rome de 1958 entre l’Allemagne Fédérale, la Belgique, la France, l’Italie, les Pays Bas et le Luxembourg). Or trois pays de cette AELE (l'Islande, le Liechtenstein, et la Norvège) et l'Union Européenne ont constitué l'EEE, l’Espace Economique Européen en 1994. (La Suisse était aussi partie à l'accord, mais la population et les cantons suisses ont refusé cette adhésion par référendum le 6 décembre 1992. La Suisse a alors cherché à régler ses rapports avec l'UE par des traités bilatéraux. De nos jours donc , seules l'Islande et la Norvège ont été également candidates à l'adhésion à l'Union européenne et y ont ensuite renoncé et restent donc membres de l’EEE qui leur donne accès au Grand Marché Européen mais les oblige à en subir les règles sans pouvoir aucunement les voter alors que la Suisse qui a refusé de faire partie de l’EEE a dû négocier environ 140 accords bilatéraux avec l’Union Européenne pour avoir accès partiellement à ce Grand Marché. Les citoyens britanniques qui décideront, comme leur conseille le Maire de Londres de quitter l’Union Européenne pensent-ils sérieusement obtenir, pour continuer d’avoir accès au Grand Marché Unique Européen, un meilleur statut que celui de la Norvège et de l’Islande ? Cela n’est tout simplement pas raisonnable et dans une telle situation, seul un référendum dans tous les autres Etats de l’Union pourrait accepter un tel statut qui mettrait définitivement en danger cette Union.

En cas de « Brexit » donc la seule chose que pourraient tolérer les Citoyens des autres Etats membres de l’Union Européenne, c’est que le Royaume Uni négocie son maintien dans l’EEE mais qui implique qu'il continue de se plier, sans plus aucun droit de vote comme la Norvège et l’Islande aux règles édictées par les Etats restés membres de l’Union , ce qui serait totalement inconséquent, ou retourne purement et simplement dans l’AELE au côté de la Suisse, de l'Islande et du Liechtenstein et négocie comme la Suisse des accords bilatéraux dont la mise en œuvre est de plus en plus critiquée à juste titre par l’Union Européenne comme sans avenir, et ce qui serait tout aussi inconséquent quand on sait que la Suisse se trouve empétrée dans ses rapports avec l'Union Européenne depuis que sa population a elle-aussi voter par référendum il y a 2 ans le principe de mise en place des restrictions importantes au Principe fondamental de la Libre Circulation des Personnes dont la mise en oeuvre met en péril les Accords Bilatéraux qu'elle a signés.

En conclusion, les Britanniques doivent comprendre qu’en sortant de l’Union Européenne et en refusant d’adhérer à l’EEE, ils renonceront au Grand Marché Unique Européen et devront économiquement lui trouver une alternative ailleurs dans le Monde.

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 15:32
Désaccords de Munich-Syrie-Russie-Turquie-Kurdes PYD/FDS-Otan- Alliance Atlantique-Risque d’escalade-Guerre mondiale- pape – patriarche de Moscou- Groupe de Višegrad-Suède-Finlande

La réunion ce week-end des 13 et 14 février 2016 à Munich sur la situation en Syrie a confirmé le fossé stupide qui continue de se creuser entre la Russie d’une part et les Etats membres de l’Otan notamment les Pays du Groupe de Višegrad ( Pologne-Hongrie-Tchéquie-Slovaquie) mais aussi les neutres tels que la Suède, l’Autriche et la Finlande d’autre part à cause de la guerre de Syrie et de la position adoptée par la Turquie, membre de l’Alliance Atlantique.

La Turquie, tout en reprochant comme ses alliés de l’Otan à la Russie de ne bombarder que les rebelles syriens musulmans modérés plutôt que Daech bombarde les Kurdes de Syrie du PYD plutôt que Daech lalors que les Kurdes constituent pratiquement les seuls troupes fiable au sol sur lesquelles les Occidents peuvent compter pour vaincre Daech.

Si la véritable cible de la Turquie est le PYD ou le FSD « la Turquie fait une erreur monumentale. Une offensive contre le PYD aurait pour effet d’ouvrir la voie à Daech et serait perçue comme une agression par le régime syrien et ses alliés russes et iraniens qui ne manqueraient pas de riposter. La Turquie le paierait très cher » estime Unal Ceviköz, ancien ambassadeur de Turquie à Bagdad.

Or on peut douter qu’en dépit des injonctions des USA et de la France, le gouvernement turc cesse ses actions sur le territoire syrien contre les rebelles syriens kurdes car il estime qu’il détient un atout majeur vis-à-vis de l’Union Européenne qui a besoin de sa coopération pour éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens vers la Grèce en provenance de son territoire.

En cas de réaction probable de la Russie contre la Turquie sur le territoire Syrien mais éventuellement même sur son propre territoire, celle-ci croit-elle alors sérieusement qu’elle pourra appeler à l’aide ses alliés d l’Alliance Atlantique sur la base de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.. Si oui, elle se trompe vivement car malgré la pression des Etats membres du Groupe de Visegrad, de la Suède, de l’Autriche ou de la Finlande, ni l’Allemagne, ni le Royaume Uni ni la France disposent actuellement des moyens militaires et d’armées entrainées dont ils disposaient il y a encore vingt-cinq ans pour pouvoir s’opposer à l’armée russe en cours rapide de reconstitution. En outre aucun citoyen européen ne veut mourrir pour la Syrie ni 'aucun citoyen américain alors que sans les Etats Unis, l'Unîon européenne est pratiquement est pratiquement sans défense vis à vis de la Russie.

Si le choix de la ville de Munich a quelque chose de tristement prémonitoire, c’est que, par les désaccords profonds qu’elle a révélés, elle annonce un risque d’escalade rapide pouvant mener à une troisième guerre mondiale.

On peut comprendre le sens de la réunion à Cuba du Pape François avec le Patriarche de Moscou qui soutient ostensiblement la politique de Vladimir Poutine comme défenseur non seulement des Chrétiens d’Orient mais plus généralement des valeurs occidentales.

Or force est d’accepter de voir que le Pape est bien loin de condamner les propos du Patriarche.

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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 18:03
Union Européenne-France-Immigration-Sangatte- Jungle de  Calais-Grande Synthe- Chirac- Sarkozy- Hollande- Cazeneuve- Italie-Lampedusa- Grèce- Cos-Lesbos- Espagne-Ceuta-Melilla-Union Européenne- Frontières- Schengen- Souveraineté-Douaniers-Policiers- Fédéralisme- Commission Européenne-Gardes-Frontières-Garde-côtes-Accords de Réadmission.

Depuis 1995, de nombreux migrants ont fui leur pays pour aller en Grande-Bretagne, où les immigrés clandestins peuvent plus facilement trouver du travail, et où ils ont parfois de la famille ou des amis. Devant l'augmentation de leur nombre au fil des années, s’est posée peu à peu la question des conditions sanitaires et sécuritaires de l'hébergement de ces migrants. En 1999, est ouvert le centre d’accueil de Sangatte. Prévu pour 800 personnes au maximum, il en abrite rapidement 1800. Des bénévoles s'y succèdent pour aider les migrants clandestins. Il devient très rapidement saturé et ferme en 2002. La première jungle est alors construite dans la forêt aux alentours du port, peu après la fermeture du centre, et des émeutes ont lieu en 2001 et 2002. En novembre 2002, le ministre de l’Intérieur Sarkosy en ordonne le démantèlement. En trois ans, entre 60 000 et 70 000 personnes auraient transité par ce centre. La fermeture engendre une baisse du nombre de migrants : 400 sont recensés fin 2005. L'insécurité et les nuisances engendrées par certains migrants entraînent une réaction gouvernementale : en avril 2009, les campements sauvages sont rasés au bulldozer et les forces de l'ordre procèdent à l'arrestation de 190 migrants. Le flux de migrants ne tarit cependant pas : un nouveau camp est établi dès le mois de juin et compte environ 800 habitants. En septembre 2009, les autorités françaises évacuent un bidonville occupé par environ 700 migrants. 276 personnes, principalement des Afghans, sont placés en centre de rétention administrative. À partir du printemps 2014, une vague de migrants arrivant de Méditerranée par l'Italie et la Grèce atteint l'Europe : le nombre de migrants à Calais croît à nouveau. Bizarrement, il ne s’est jamais instauré des réseaux de passage clandestin de la Manche par bateau mais uniquement des tentatives de franchissements en camion soit par le tunnel soit par Ferry ?

En mai 2014, trois campements sauvages de 550 migrants sont démantelés à la suite d'une épidémie de gale. En juin, le nombre de migrants est estimé à 900 par le milieu associatif. En juillet, le camp principal est également démantelé. En août, des tensions et bagarres éclatent entre migrants soudanais et érythréens, faisant une cinquantaine de blessés. Le 2 septembre 2014, face à une nouvelle vague de migrants, le ministre de l’Intérieur Cazeneuve instaure un centre d'accueil de jour, nommé Jules Ferry, pour un coût 13 millions d'euros. Manuel Valls annonce en août la création de 1 500 places d'accueil pour un coût estimé à 18 millions d'euros. En septembre 2014, la maire de Calais menace de fermer temporairement le port de Calais, bien qu'il s'agisse d'une action illégale qui l'exposerait à des poursuites judiciaires, afin d'envoyer « un message fort » aux autorités britanniques. Le nombre de migrants est alors estimé à 1 300, principalement des ressortissants érythréens, somaliens et syriens. En octobre 2014, pendant trois journées consécutives, des rixes ont eu lieu à Calais entre migrants désireux de passer en Angleterre. Le ministre de l'Intérieur décide «de renforcer encore» les effectifs de maintien de l'ordre. Un contingent de 100 policiers et gendarmes supplémentaires vont ainsi y être déployés, «dont 70 en permanence 24h/24 pour sécuriser le port, et 30 autres pour sécuriser le centre-ville». Il rappelle que «350 policiers sont déjà mobilisés à Calais, avec les deux compagnies de CRS que j'y ai déjà affectées», ce qui fera un total «à partir d'aujourd'hui à Calais» de 450 policiers et gendarmes mobilisés, «ce qui est exceptionnel pour une circonscription de police de 75.000 habitants, mais totalement justifié compte tenu de la situation. Depuis c’est régulièrement que des heurts opposent les migrants aux forces de l’Ordre. Des affrontements ont lieu dans la nuit de dimanche 8 à lundi 9 novembre 2015, blessant légèrement 16 policiers et un migrant. Les heurts survenus dans la nuit suivante ont en outre fait 11 blessés légers. Malgré un dispositif policier réorganisé pour protéger les riverains du bidonville, des affrontements ont éclaté vers 22h30 et duré une heure environ. Les forces de sécurité, séparées des manifestants par une trentaine de mètres seulement, ont fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser de petits groupes de migrants qui leur jetaient des projectiles et proféraient des insultes. Ces affrontements sont le résultat, selon la police, de tentatives inédites par des groupes de migrants de bloquer la circulation sur la rocade portuaire afin de monter dans les camions en route pour l'Angleterre. On estime désormais entre 5 500 et 6 000 migrants dans la zone Seveso, à la suite des vagues de migrants de la fin de l'été 2015 partis depuis la Turquie.

Force est donc de constater que, malgré l’importance des forces mobilisées (qui manquent par ailleurs pour les besoins des plans Vigipirate et Sentinelle face à la menace terroriste), les gouvernants français se sont avérés parfaitement incapables de régler la situation de sorte que l’on comprend que des citoyens français dont le général Piquemal soient allés sur place manifester leur solidarité vis à vis des habitants de Calais et leur Ras le Bol face à l’incapacité des gouvernants à traiter correctement le problème des migrants. Il arrive en effet un moment oû l’on ne peut, sous couvert d’un Etat d’Urgence instauré pour lutter contre le terrorisme, interdire à des citoyens de manifester contre l’incapacité de leurs dirigeants à garantir leur sécurité surtout quand des migrants en situation irrégulière se mettent à s’en prendre aux forces de police.

Force est également de constater que ni l’Italie, avec les émigrants en provenance de Libye depuis la guerre de 2011, ni Espagnols avec les franchissements réguliers des barrières de Ceuta et Melilla ou encore les Grecques avec les débarquements massifs sur les Iles de Cos et de Lesbos ne se sont avérés capables de régler la question sur le plan national. Et ce ne sont pas davantage les Etats membres qui subissent actuellement comme la Hongrie, la Slovénie, la Croatie, l’Autriche, le Danemark le transit massif des migrants vers l’Allemagne ou la Suède qui se montrent plus efficaces.

N’en déplaise donc à leur fierté nationale, il est plus que temps pour les gouvernements des Etats membres de l’Union Européenne d’accepter le constat désagréable de leur échec et de renoncer à une partie de leur souveraineté en essayant enfin de tenter les solutions de nature fédérale qui n’ont jamais été proposées ou acceptées par un nationalisme coupable en mettant sur pied rapidement :

1. une politique unique de l’émigration et de l’asile, .

2 le renforcement des accords de Schengen par l’attribution à l’Union de la protection de ses frontières extérieures terrestres, maritimes et aéroportuaires et l’intégration pour cette mission dans un Corps Fédéral unique des Gardes-Frontières et Garde-Côtes de tous les douaniers, policiers et gardes-frontières des Etats membres de l’Union Européenne signataires des traités de Schengen et Dublin.

3. La mise en place d’Accords de réadmission systématiques vers la Turquie, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie des émigrants de ces pays et leur respect par la création d’une flotte de paquebots affrétés par l’agence Frontex.

4. L’obtention par l’Union Européenne d’un accord de l’ONU permettant aux marines nationales des Etats membres de l’Union d’intervenir dans les eaux territoriales de la Libye.

En revanche la proposition turco-allemande d'impliquer davantage l'OTAN dans la crise des migrants actuels est non seulement surprenante mais certainement pas de nature à se substituer à des solutions mises en œuvre uniquement par l’Union Européenne pour la protection de ses frontières extérieures quand bien même elles impliqueraient une collaboration avec la Turquie, certes membre de l’Otan mais dont tous les Etats membres à la fois de l’Union Européenne et de l’espace Schengen ne font pas tous partie.

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