Le comté de Flandre a désigné autrefois un pagus carolingien. Le territoire de ce comté correspondait approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l'ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d'Anvers située à l'ouest de l'Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).
Au traité de Verdun de 843, l’ensemble de la Flandre est attribué au Royaume de Francie Occidentale de Charles le Chauve qui la donne en fief à son beau-frère Beaudoin Ier en 865.
Maison de Flandre
.Baudouin Ier de Flandre dit Bras de Fer (mort en 879), premier comte de Flandre de 865 à 879
Le fondateur de la lignée des comtes de Flandre est Baudouin Bras de Fer. Il s'agissait d'un comte fonctionnaire, représentant le roi de Francie occidentale, et son comté primitif correspondait sans doute aux doyennés de Bruges, d'Oudenburg et d'Aardenburg, alors que d'autres fonctionnaires royaux se partageaient la région qui devint plus tard le marquisat de Flandre. Baudouin obtint en outre, progressivement, plusieurs abbatiats dont celui de Saint-Pierre de Gand.
.Baudouin II de Flandre dit le Chauve (863-918), comte de Flandre de 879 à 918.
Fils du précédent. Véritable fondateur de la puissance flamande.
Pour lutter contre les ravages les Normands il hérisse le comté de forteresses (bourgs), refuges pour la population. Politiquement, il tente de capter l'héritage des Unrochides, éventuellement par le meurtre, et y parvient partiellement. Il utilise à son profit les dissensions qui affaiblissaient l'autorité royale pour agrandir son territoire. On le voit faire d'abord opposition à Eudes, puis le reconnaître, prendre le parti de Charles le Simple, enfin, se tournant avec son frère vers la Lotharingie, passer dans le camp de son roi Zwentibold, fils bâtard d'Arnulf de Carinthie.
.Arnoul Ier de Flandre dit Arnoul le Grand ou Arnoul le Vieux (888-964), comte de Flandre de 918 à 962
À la mort de Baudouin II, le comté est partagé entre ses héritiers : son fils puîné Adalolphe (Allou) reçut en apanage le Ternois et le Boulonnais tandis qu'Arnoul, l'aîné, eut la Flandre avec le titre de marquis, puis en 933, à la mort d'Adalolphe, l'héritage entier. Vieilli et miné par la maladie, Arnoul, dès qu'il put être secondé, cède le pouvoir à son fils Baudouin III. Mais Baudouin III est enlevé par la petite vérole le 1er janvier 962, et ne règne donc que trois ans, associé à son père.
.Baudouin III (940-962), comte de Flandre de 958 à 962
Fils d’Arnoul Ier.
De son union avec Mathilde de Saxe, Baudouin III ne laissait qu'un enfant en bas âge. Force fut au vieux comte de reprendre les rênes du gouvernement. En mourant, il désigne comme tuteur de son petit-fils l'un de ses parents, Baudouin Bauce.
.Arnoul II (961-987), comte de Flandre de 965 à 987
Fils de Baudouin III et de Mathilde de Saxe.
.Baudouin IV (980-1035), comte de Flandre de 987 à 1035,
Fils d’Arnoul II.
.Baudouin V de Flandre (1012-1067), comte de Flandre 1035 à 1067
Fils du précédent et d'Ogive de Luxembourg.
.Baudouin VI de Flandre (1030-1070), comte de Hainaut de 1051 à 1070 comte de Flandre de 1067 à 1070.
Fils du comte Baudouin V.
En 1045, il est investi momentanément par l'empereur Henri III de la marche d'Anvers. En 1051, il épouse Richilde de Hainaut, veuve du comte Herman de Hainaut, et entre en possession de ce territoire où il devient Baudouin Ier de Hainaut et donc également vassal de l’empire puisque le comté de Hainaut avait été affectée par le partage de Verdun de 843 au Royaume de Francie Médiane puis de Lotharingie intégré à l’empire restauré pat Otton le Grand en 962. Beaudoin VI acquiert en 1056 de nombreuses terres impériales de sorte que le comté de Flandre devient lui aussi une terre relevant de deux suzerains, le roi de France et l’empereur mais disposant d’une grande autonomie. Le territoire actuel de la Flandre est en effet au Moyen Âge divisé en plusieurs États féodaux : les principaux sont le comté de Flandre à l'ouest, le duché de Brabant au centre et le comté de Looz à l'est. Ce territoire est donc traversé par la frontière du Saint-Empire romain.
Le comté de Flandre est donc un fief direct de la couronne de France, alors que le reste de la Flandre actuelle fait partie du Saint-Empire.
.Arnoul III de Flandre (1055-1071), comte de Flandre de 1070 à 1071
Fils du comte Baudouin VI et de la comtesse Richilde de Hainaut.
La succession de la Flandre passe à son oncle Robert Ier, tandis que le Hainaut est dévolu à son frère cadet Baudouin II de Hainaut (1056-1098).
.Robert Ier de Flandre (1031-1093), comte de Flandre de 1071 à 1093.
Fils du comte Baudouin V et d'Adèle de France. Frère cadet de Baudouin VI.
Son mariage en 1063 avec Gertrude de Saxe, veuve de Florent Ier de Hollande, lui donne le gouvernement de ce territoire pendant la minorité de Thierry V de Hollande. En 1071, il dépossède de la Flandre son neveu Arnoul III de Flandre qui est tué à la bataille de Cassel.
.Robert II de Flandre (1065-1111), comte de Flandre de 1093 à 1111.
Fils du comte Robert Ier et de Gertrude de Saxe (vers 1034-1113).
.Baudouin VII de Flandre (vers 1093-1119), comte de Flandre de 1111 à 1119.
Fils du comte Robert II et de Clémence de Bourgogne.
Sans postérité connue de cette union.
Maison de Danemark
.Charles Ier de Flandre, né Charles de Danemark (1083-1127), comte de Flandre de 1119 à 1127
Petit-fils du comte Robert Ier et de Gertrude de Saxe, fils de la fille de Robert Ier le Frison, Adèle de Flandre et du roi de Danemark Knut IV, neveu du comte Robert II et cousin germain du comte Baudouin VII. Sans postérité connue de cette union.
Maison de Normandie
.Guillaume de Normandie (1101-1128), comte de Flandre de 1127 à 1128
Fils du duc de Normandie Robert II Courteheuse et de Mathilde de Flandre, elle-même fille du comte Baudouin V. Sans postérité connue de son unique mariage.
Maison d'Alsace
.Thierry d'Alsace (1100-1168) dit Thierry III de Lorraine, comte de Flandre de 1128 à 1168
Fils du duc de Lorraine Thierry II de Lorraine (vers 1055-1115) et de Gertrude de Flandre.
.Philippe d'Alsace 1143-1191) dit Philippe de Lorraine, comte de Flandre de 1168 à 1191
Fils du comte Thierry d'Alsace.
Par son premier mariage (sans postérité) en 1159 avec Élisabeth de Vermandois, sœur du comte Raoul II de Vermandois mort en 1167, il hérite du Vermandois et du Valois en Picardie, comtés qui sont réunis par Philippe-Auguste à la couronne de France en 1186-1191. Marié en secondes noces en 1183 avec Mathilde de Bourgogne, il meurt en 1191 devant Saint-Jean d'Acre, sans laisser d'héritier direct. Ses États passent à son beau-frère, Baudouin l, comte de Hainaut, qui avait épousé en 1169 sa sœur Marguerite d'Alsace.
.Marguerite d'Alsace (1145-1194), comtesse de Hainaut de 1171 à 1194, comtesse de Namur de 1188 à 1190, comtesse de Flandre de 1191 à 1194
Troisième fille du comte Thierry. Elle épouse en 1169 le comte de Hainaut Baudouin V de Hainaut (1150-1195).
Maison de Hainaut (Baudouinides de la branche aînée), puis Maison de Constantinople :
.Baudouin VIII de Flandre (1150-1195), comte de Flandre de 1191 à 1194 et comte de Hainaut de 1171 à 1195 (Baudouin V de Hainaut).
Dès 1191, les marges méridionales du comté (tous les territoires francophones à l'ouest de l'Aa) sont annexées par le roi de France. Beaudoin VIII ne conserve le titre de comte de Flandre que jusqu'à la mort de Marguerite d'Alsace, le 15 novembre 1194.
.Baudouin IX de Flandre (1171- 1205), comte de Flandre de 1194 à 1205 et comte de Hainaut sous le nom de Baudouin VI de Hainaut.
Fils de la comtesse Marguerite d'Alsace et du comte Baudouin VIII de Flandre. Parti pour la quatrième croisade en avril 1202, il devient empereur de Constantinople le 9 mai 1204 et meurt captif chez les Bulgares en 1205 ou 1206.
.Jeanne de Constantinople (1199/1200-1244), comtesse de Flandre de 1205 à 1244.
Fille aînée du comte Baudouin IX de Flandre (Baudouin VI de Hainaut). Orpheline très jeune, elle est confiée d'abord à la garde de l'évêque de Liège, puis à Philippe le Noble, comte de Namur, puis à celle du roi Philippe-Auguste. Elle épouse en 1212 Ferrand, fils du roi Sanche Ier de Portugal (mort le 29 juillet 1233), puis Thomas, fils de Thomas Ier de Savoie (mort avant 1263). Ce mariage déplait au fils aîné de Philippe-Auguste, le futur Louis VIII, qui les fait prisonniers en vue de récupérer le Vermandois.
Maison de Portugal
.Ferdinand de Portugal (1188-1233) dit Ferrand de Flandre, comte de Flandre de 1211 à 1233
Fils du roi de Portugal Sanche Ier (1154-1211). Époux de Jeanne de Constantinople. Ferdinand entre dans la coalition européenne dirigée par Jean Sans Terre et l’empereur Otton IV, contre le roi Philippe Auguste.
Après avoir brûlé Lille en 1213, Philippe Auguste gagne la bataille de Bouvines en 1214 contre le comte de Flandre et de Hainaut, Ferrand, et ses alliés, le roi d’Angleterre Jean sans Terre et l’empereur Otton IV de Brunswick. La Flandre n’est incorporée au domaine royal qu’en 1223 par le roi Louis VIII à son avènement. Ferrand meurt en 1233 ; Jeanne se remarie en 1237 à Thomas II de Savoie.
Maison de Savoie
.Thomas II de Savoie (1199-1259).comte de Flandre de 1237 à 1244, comte de Maurienne (1233-1259) et seigneur (1233) puis comte (1245-1259) de Piémont.
Fils du comte de Savoie Thomas Ier et de Béatrice Marguerite de Genève. Second époux de la comtesse Jeanne de Constantinople.
Maison de Constantinople
.Marguerite de Constantinople ou de Flandre ou Marguerite de Hainaut (1202-1279), comtesse de Flandre de 1244 à 1279
Fille cadette du comte Baudouin IX (Baudouin VI), elle hérite du comté de Flandre à la mort de sa sœur, la comtesse Jeanne de Constantinople. Elle épouse en juillet 1212 Bouchard d’Avesnes. Elle provoque, par sa partialité, les querelles intestines de succession déchaînées en Flandre et en Hainaut entre les enfants qu'elle avait eu de ses deux époux : Bouchard d'Avesnes et Guillaume de Dampierre. L'année même de sa mort en 1279, réconciliée avec tous ses descendants, Marguerite de Constantinople fait proclamer Jean II d'Avesnes, Comte de Hainaut et Gui de Dampierre, Comte de Flandre.
Maison de Dampierre
.Gui de Flandre (1225-1305), comte de Flandre de 1278 à 1305.
Fils de la comtesse Marguerite de Hainaut et de Guillaume II de Dampierre. Par son premier mariage en 1246 avec Mathilde de Béthune, il est seigneur de Béthune et de Termonde (1248-1264). En 1263, il a acheté le marquisat de Namur, terre d’empire ce qui le rend vassal de l’empereur. Henri V de Luxembourg avait conquis le fief de Namur, et Guy entreprend de le reconquérir. Finalement, un traité de paix réconcilie les deux ennemis : Guy épouse la fille d'Henri, à qui ce dernier cède tous ses droits sur Namur en 1297. Gui se heurte à la bourgeoisie des villes, qui se fait appuyer de façon de plus en plus directe par les rois de France Philippe III puis surtout Philippe le Bel. Celui-ci prend prétexte de la tentative de Gui de marier sa fille Philippine à Édouard d'Angleterre, fils du roi d'Angleterre, pour intervenir militairement (bataille de Furnes en 1297). Gui est emprisonné. Mais ses fils bénéficient de la réaction patriotique du peuple de Bruges acquis au Dampierre à la différence de la Bourgeoisie. Les "Klauwaert" brugeois se révoltent en 1302 au cours des Matines de Bruges, massacrant les partisans du roi puis taillent en pièce à Courtrai l'armée royale de retour en Flandre sous la conduite de Robert d'Artois, frère du roi, au cours de la bataille dite "des éperons d'or " le 11 juillet 1302. Croyant prendre sa revanche à la bataille de Mons en Pévèle en août 1304, au résultat indécis, Philippe le Bel négocie avec les Flamands, obtenant finalement les châtellenies de Lille, Douai par le traité d'Athies sur Orge du 23 juin 1305 en contrepartie de la libération de Robert de Béthune, fils de Gui de Dampierre.
Le comté de Flandre conserve son indépendance mais Philippe IV le Bel s’empare de Lille, de Douai et d’Orchies. Pour honorer une parole donnée, Gui se constitue prisonnier et meurt captif à Compiègne en juillet 1305. Mais les clauses financières du traité posent beaucoup de difficultés.
.Robert III de Flandre (1247-1322), ou Robert de Dampierre, dit Robert de Béthune (fief de sa mère Mathilde), comte de Nevers par mariage avec Yolande de Bourgogne de 1272 à 1280, comte de Flandre de 1305 à 1322.
Fils du précédent et de Mahaut de Béthune. Depuis la signature de la paix d’Athis sur Orge entre le roi Philippe le Bel et le comte de Flandre, le problème de l’exécution des clauses financières n’est pas résolu et à l’automne 1311, Robert et son fils Louis sont cités à comparaitre devant la Cour du roi. Fin décembre Louis se présente et il est arrêté mais il parvient à s’évader et à se réfugier dans la partie de son comté relevant de l’empire ou il demande l’aide de l’empereur Henri VII. Le roi Philippe le Bel est furieux et se retourne contre son père Robert qui doit se présenter devant lui en juillet 1312 à Pontoise. Philippe le Bel exige sa soumission mais accepte de renoncer à la rente impayée en contrepartie de l’abandon des châtellenies de Lille, Béthune et Douai, accord celé par le traité de Pontoise du 11 juillet 1312 et qui sera très longtemps une source de conflit. Le roi Philippe le Bel visite alors la Flandre, qu'il estime avoir fait retour à la France. Cette Flandre française occupe alors le tiers septentrional de ce qui deviendra le département du Nord. Lille est sa principale ville, mais elle compte d'autres villes importantes : Douai, Cassel, Dunkerque, Hazebrouck et Bailleul. Elle se compose de deux sous-régions : le Westhoek français et la Flandre romane. Le Westhoek français ou Flandre maritime est compris entre la Lys et la mer du Nord.
Ce territoire correspond à l'arrondissement de Dunkerque. Il peut être décomposé en trois régions naturelles : .Le Blootland (« pays nu ») ou Plaine maritime, avec les villes de Dunkerque, Bourbourg, Bergues, Hondschoot. .Le Houtland (« pays du bois »), avec les villes de Wormhout, Cassel, Hazebrouck, une partie de Bailleul. . .La plaine de la Lys avec Merville, Steenwerck. La Flandre romane ou Flandre lilloise (en néerlandais Rijsels-Vlaanderen), composée des pays de Weppes, Mélantois, Carembault, Ferrain et une partie du Pévèle, formant autrefois l'ancienne châtellenie de Lille est détachée momentanément du comté de Flandre en 1319.
.Louis Ier de Flandre (1304-1346) dit Louis de Nevers, comte de Flandre de 1322 à 1346.
Fils du comte Louis Ier de Nevers et de la comtesse Jeanne de Rethel. Il épouse en 1320 Marguerite de France (8 ans), fille de Philippe le Long. En 1322, à la mort de Robert de Béthune, il s'impose comte de Flandre, grâce à l'appui du roi de France, face à son oncle, Robert de Cassel. Préférant vivre à la Cour de France, il mécontente ses sujets livrés à des gouverneurs étrangers. Il hérite de sa mère, en 1325, du comté de Rethel. En 1328, le roi de France, Philippe VI de Valois (venu au secours du comte), bat les révoltés à Cassel. Il supprime leurs droits et confisque leurs biens au profit du comte Louis de Nevers. Le peuple et la bourgeoisie drapière menée par le Gantois, Jacques d'Artevelde, tiennent pour l'Angleterre, d'où vient la laine. Dès lors, le comte, soutenu par le roi et les villes de Flandre gallicane ou romane entre en lutte contre la Flandre flamingante et anglophile. Il est tué le 25 août 1346 à la bataille de Crécy.
.Louis II de Flandre né Louis de Dampierre (1330-1383) dit Louis de Male ou de Maele, comte de Flandre de 1346 à 1384, comte d’Artois, duc de Bourgogne et comte de Bourgogne de 1282 à 1284
Fils du comte Louis Ier et de la comtesse de Bourgogne Marguerite Ire (1310-1382). Il épouse en 1347 Marguerite de Brabant, fille de Jean III de Brabant. Louis II reprend possession de la Flandre gallicane (Lille, Douai, Orchies) en 1369, à l'occasion du mariage de sa fille, Marguerite de Flandre avec Philippe le Hardi, duc de Bourgogne réunifiant l’ensemble de la Flandre avec l’accord du roi Charles V pour obtenir l'alliance de la Flandre contre l'Angleterre. Il hérite à la mort de sa mère, le 9 mai 1382, du comté de Bourgogne (Franche Comté), du duché de Bourgogne et du comté d'Artois. Il meurt en 1384.
Maison capétienne de Bourgogne :
.Marguerite III de Flandre née Marguerite de Dampierre, dite Marguerite de Maele (1350-1405) duchesse de Bourgogne, puis comtesse de Flandre, d’Artois, de Bourgogne, Rethel et Nevers de 1384 à 1405.
Fille et héritière de Louis de Male et de Marguerite de Brabant. En 1357, à l'âge de sept ans, elle épouse en premières noces Philippe de Rouvres (1346-1361). Veuve en 1361, à l'âge de onze ans, Marguerite devient duchesse douairière de Bourgogne (1361-1369). En juin 1369, à 19 ans, elle épouse en secondes noces le duc Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi.
.Philippe II de Bourgogne (1342-1404) dit Philippe le Hardi, duc de Bourgogne de 1364 à 1404, puis comte de Flandre, d’Artois, de Bourgogne, de Rethel et de Nevers de 1384 à 1404.
Fils du roi de France Jean II dit Jean le Bon. Duc de Bourgogne de 1364 à 1404 Par mariage avec Marguerite, il devient également de 1383 à 1404, comte de Bourgogne, comte d’Artois, comte de Flandre, comte de Nevers et comte de Rethel.
.Jean Ier de Bourgogne (1371-1419) dit Jean sans Peur, comte de Flandre de 1405 à 1419, duc de Bourgogne et comte de Bourgogne, comte d’Artois de 1404 à 1419
Fils des précédents.
.Philippe III de Bourgogne (1396-1467) dit Philippe le Bon, comte de Flandre, duc de Bourgogne et comte de Bourgogne, comte d’Artois de 1419 à 1467.
Fils du précédent.
A la suite de l'assassinat de son père, il s'engage dans l'alliance anglaise contre le roi Charles VII. Il se réconcilie avec le roi au traité d'Arras en 1435, en raison de la concurrence de la manufacture anglaise, et reçoit l'Auxerrois, le Boulonnais et des villes de la Somme (Péronne, Abbeville, Amiens, St Quentin), faisant de lui un souverain indépendant. Il pratique une politique de prestige (construction du Palais de Rihour à Lille), surveillant les agissements de Louis XI pour détruire l'œuvre du traité d'Arras.
.Charles II de Bourgogne (1433-1477) dit Charles le Téméraire, comte de Flandre de 1467 à 1477, duc de Bourgogne et comte de Bourgogne, comte d’Artois
Fils du précédent.
Le roi Louis XI suscite contre lui adversaire sur adversaire. Il meurt à Nancy en 1477.
.Marie de Bourgogne (1457-1482), comtesse de Flandre de 1477 à 1482, duchesse de Bourgogne et comtesse de Bourgogne, comtesse d’Artois
Fille unique de Charles le Téméraire. Epouse de Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche, fils de l’empereur Frédéric III de Habsbourg.
Marie apporte aux Habsbourg tout l’Etat Bourguignon à l’exception du Duché de Bourgogne que le roi Louis XI lui conteste; son époux Maximilien contrecarre les visées de l'ambitieux roi Louis XI qui s'est emparé de la Picardie, de l'Artois, du Hainaut et d'une partie de la France. Cédée à Louis XI par le traité d’Arras de 1482, la Flandre est restituée par le roi Charles VIII par la paix établie à Senlis en 1493 mais reste un fief royal.
.Maximilien devient empereur à la mort de son père de 1493 à 1519.
Maison d'Habsbourg-Bourgogne
.Philippe IV le Beau (1478-1506), comte de Flandre de 1482 à 1506,
Fils de Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne. Souverain des Etats Bourguignons, archiduc d'Autriche et par mariage avec Jeanne Ire de Castille dite Jeanne la Folle : roi de León et de Castille de 1504 à 1506.
.Charles III de Gand (1500-1558) Charles, comte de Flandre de 1519 à 1555, empereur en 1519 sous le nom de Charles Quint.
Sous le règne de Charles Quint, marqué par les guerres contre François 1er et Henri II, les comtés d’Artois et de Flandre y compris la Flandre romane sont officiellement dégagés de la suzeraineté des rois de France et du Parlement de Paris au traité de Madrid en 1526, puis incorporés au "Cercle de Bourgogne » un des cercles du Saint Empire. La paix des Dames (traité de Cambrai du 3 aout 1529) brise définitivement la vassalité médiévale du comté de Flandre par rapport à la couronne de France. Le comté devient partie intégrante de l’empire.
.Philippe V (1527-1598), comte de Flandre de 1555 à 1598,
Avec le partage en 1555-1556 par Charles Quint entre son fils Philippe le Beau, roi d’Espagne et son frère Ferdinand qui lui succède comme empereur en 1556, la Flandre comme le comté de Bourgogne sont attribuées à Philippe et passent sous souveraineté des Habsbourg d’Espagne tout en restant dans l’Empire. Les traités du Cateau-Cambrésis signés les 2 et 3 avril 1559 mettent un terme au conflit entre la France d'un côté, l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique de l'autre. La France doit encore libérer les places qu'elle avait occupées en Flandres. Philippe quitte définitivement la Flandre pour l'Espagne en 1559. Ses successeurs n'y séjournent plus. Après la paix d'Arras en 1579, les Pays-Bas du Sud, catholiques, plus l'Artois et le Hainaut forment les " Pays-Bas catholiques ou méridionaux " et restent aux Habsbourg d'Espagne tandis que les Pays Bas du Nord, protestants, deviennent souverains sous le nom de " Provinces unies " mais continuent tous à relever de l’Empire. Par le traité de Vervins du 2 mai1598 qui confirme ceux de Cateau-Cambrésis, la France renonce à la suzeraineté sur la Flandre., Philippe fait des Pays-Bas méridionaux une principauté autonome sous le sceptre de sa fille Isabelle mariée à l'Archiduc Albert d'Autriche.
L'empereur Ferdinand Ier meurt en 1564. Lui succède comme empereur son fils Maximilien II jusqu'en 1575 puis son autre fils Rodolphe II jusqu'en 1612 puis l'empereur Mathias Ier jusqu'en 1619 et l'empereur Ferdinand II de 1619 à 1637.
.Archiduchesse-Infante Isabelle et Archiduc Albert (1598-1621)
Leur premier soin est de conclure une "trêve de 12 ans " en 1609 avec les Provinces unies. L'autonomie des Pays Bas méridionaux prend fin à la mort, sans descendance, d'Albert en 1621 puis d'Isabelle en 1633. Le pays est replacé sous le gouvernement direct des Habsbourg d’Espagne. Richelieu s'allie alors aux Provinces Unies et projette le partage des Pays Bas méridionaux. Dès lors ces Pays-Bas méridionaux sont pris dans le tourbillon des guerres continentales au Nord par les Provinces unies et au Sud par la France (guerre de 30 ans).
L'empereur Ferdinand III succède en 1637 à son père l'empereur Ferdinand II. Il régne jusqu'à sa mort en 1657
A partir de 1639, les rois de France Louis XIII puis Louis XIV envahissent les Pays-Bas méridionaux et la Flandre où ils rencontrent l'hostilité générale des Flamands du sud. L'armée française prend l'avantage : Prise d'Hesdinen 1639, d'Arras en 1640, d'Aire en 1641, d'Armentières en 1645 et enfin de Dunkerque en 1646.
Par les traités de Westphalie de 1648 qui mettent fin à la guerre de trente ans l’indépendance de l’Empire est proclamée pour les Provinces Unies. En revanche les Pays Bas méridionaux restent dans l’Empire sous suzeraineté des Habsbourg d’Espagne.
L'empereur Léopold Ier succède à son père Ferdinand III comme empereur de 1658 à 1705.
A la suite de la bataille des Dunes en 1658 gagnée par Turenne, suivie du Traité des Pyrénées en 1659, la France récupère l'Artois et acquiert Gravelines et la châtellenie de Bourbourg, les deux premières villes flamandes réintégrèes au royaume de France depuis 1529.
Trois ans plus tard, le roi d'Angleterre Charles II, à court d'argent, vend à la France Dunkerque et Mardyck le 27 octobre 1662.
Après la prise de Douai et de Lille en 1667 par Louis XIV et après la bataille de Cassel en 1677 gagnée par Philippe d'Orléans, le Traité d'Aix la Chapelle en 1668 laisse Bergues, Furnes, Armentières, Douai, Lille, Menin, Courtrai et Audenarde avec leur châtellenies et dépendances (dont Comines), ainsi que Tournai et le Tournaisis, tous cédés par l'Espagne.
En 1678 : par le traité de Nimègue, la France rend à l'Espagne Audenarde et Courtrai, mais elle acquiert Ypres, Wervicq, Warneton, Poperingue, Bailleul et Cassel avec leur châtellenies et dépendances, cédées par l'Espagne.
De 1679 à 1699, dans le cadre de la politique des Réunions, la France s'empare en dehors de tout traité de diverses villes et villages flamands appartenant aux Pays-Bas méridionaux espagnols qu'elle estime être des dépendances des places qui lui ont été cédées au traité de Nimègue. Parmi ces villes et villages flamands, dont certains sont enclavés dans les territoires déjà acquis par la France et d'autres sont enclavés en territoire espagnol, on trouve notamment Merville, La Motte-aux-Bois, Templemars, Vendeville, Roulers, Lo, Watervliet et Renaix. Puis en 1699, en application du traité de Ryswick la France et l'Espagne signent à Lille le 3 décembre 1699 un traité déterminant le sort des villes et villages occupés par la France dans le cadre de la politique des Réunions, occupations que l'Espagne conteste. Par ce traité, la France rend Renaix et Watervliet à l'Espagne mais l'Espagne accepte de reconnaître la souveraineté de la France sur Merville, La Motte-aux-Bois, Templemars, Vendeville, Roulers et Lo.
Joseph Ier de Habsbourg succède comme empereur à son père Léopold Ier en 1705 et règne comme empereur jusqu'à sa mort en 1711 puis c'est son frère cadet Charles qui lui succède comme empereur Charles VI de 1711 à 1740.
En 1713 : par les traités d'Utrecht , la France cède à l'Autriche, qui hérite des Pays-Bas espagnols, les villes de Furnes, Lo, Ypres, Poperingue, Roulers et Menin avec leur dépendances, ainsi que les parties des villes de Wervicq, Comines et Warneton situées sur la rive nord de la Lys. Ces territoires cédés à l'Autriche en 1713 sont appelés la Flandre rétrocédée ou West-Flandre. La France cède aussi à l'Autriche Tournai et le Tournaisis (sauf Saint-Amand, Mortagne et leurs dépendances)
La fille unique Marie-Thérèse de l'empereur Charles VI va alors épouser en 1736, le duc de Lorraine François III qui, après avoir du céder son duché de Lorraine au roi Louis XV devient empereur en 1745 François Ier et le reste jusqu'à sa mort en 1765.
En 1754, par un arrêt du Conseil du roi du 4 août 1754, Saint-Amand, Mortagne et leurs dépendances sont détachées de la Flandre française (généralité de Lille) et rattachées à la province du Hainaut français (généralité de Valenciennes).
Joseph de Habsbourg-Lorraine succéde comme empereur à son père François Ier de 1765 à 1790.
Par le traité des Limites signé le 16 mai 1769 à Versailles, la France et l'Autriche s'échangent des enclaves dans leurs territoires respectifs et rectifient leur frontière en certains points. En ce qui concerne la Flandre, la France cède à l'Autriche Neuve-Église, Dranoutre, et quelques terres agricoles dépendant de la paroisse de Nieppe. La France acquiert Deûlémont, Lezennes, Wannehain, Bourghelles, Sailly-lez-Lannoy, ainsi que plusieurs autres petites enclaves autrichiennes en Flandre française.
Dix ans plus tard par le second traité des Limites signé le 18 novembre 1779 à Bruxelles, la France cède à l'Autriche Westoutre, une partie du territoire du village de Leers, partie qui formera la commune de Leers-Nord en Belgique, ainsi que quelques terres agricoles le long de la frontière. L'Autriche cède aussi à la France quelques terres agricoles le long de la frontière.
Enfin par un arrêt du Conseil du roi du 25 octobre 1782, afin de rectifier et simplifier la frontière entre la Flandre française et le Hainaut français, neuf villages et hameaux du pays d'Ostrevent sont transférés de la province du Hainaut français (généralité de Valenciennes) à la province de Flandre française (généralité de Lille) : Dechy, Erchin, Férin, Flesquières (dans l'actuelle commune de Cantin), Guesnain, Lallaing, Loffre, Masny et Roucourt ; tandis que 3 villages sont transférés de la Flandre française au Hainaut français : Abscon, Erre et Marquette-en-Ostrevant.