L’Union Européenne a une Haute Représentante faute d’avoir pu accepter, à cause notamment de la France, d'avoir son Ministre des Affaires Etrangères. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Haute Représentante ne s’est pas beaucoup manifestée pour pouvoir exprimer une position commune de l’Union sur la crise libyenne ; on peut le comprendre dans la mesure ou chaque Etat Nation qui la compose conserve, illogiquement encore, sa propre politique étrangère et prend des initiatives sans concertation préalable avec les autres ; et notamment la France et la Grande Bretagne qui disposant d’un siège permanent au Conseil de Sécurité adoptent sur l’affaire Libyenne une posture plus américaine que celle des américains.
Alors que l'Union Européenne ne s'est pas prononcée à l'unanimité sur le principe d'une "no fly zone" et que notamment l'Allemagne et l'Italie n'y étaient pas favorables, la France a présenté seule - alors que l'on aurait pu s'attendre à une présentation au moins conjointe avec la Grande Bretagne- une résolution devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a été acceptée .
On ne peut manquer néammoins de relever que l'Allemagne s'est abstenue quelles que soient ses raisons.
Surtout on doit relever que si la Chine et la Russie n'ont pas opposé leur droit de veto, deux grandes démocraties comme le Brésil et l'Inde se sont également abstenues comme elles.
Si le Liban, censé représenter la position des pays arabes, a bien voté pour, on doit tenir compte du fait qu'en ce qui concerne les autres Etats arabes riverains de la Méditerrannée tout d'abord, l'Algérie et la Syrie sont contre la mesure votée et qu'actuellement les gouvernements de l'Egypte et de la Tunisie n'ont pas encore confirmé par des élections leur légitimité.
Parmi les pays membres de l'Otan, la Turquie qui serait capable de participer à la mise en oeuvre des mesures militaires à prendre dans le cadre de la résolution votée, est hostile à toute intervention armée contre la Libye meme si elle approuverait la résolution. Elle se contenterait d'un cessez le feu que le Colonel dictateur pourrait avoir l'intelligence de mettre en oeuvre dès lors qu'il a repris le controle de la majorité du territoire libyen gelant la situation actuelle favorable et retirant toute base juridique à l'intervention autorisée.
En revanche, s'il n'y a pas de cessez le feu ,la France va donc devoir prendre une part importante sinon prépondérante dans des actions militaires dès lors que, mis à part une participation éventuelle symbolique de l'Egypte et du Maroc, seule l'Angleterre et les Etats Unis,qui ne montrent pas un enthousiasme débordant, soit trois pays occidentaux , sont véritablement en mesure d'agir .
On ne s'empéchera pas de penser hors de France, aprés les premières louanges de circonstance sur sa solidarité à l'égard des oppositions arabes naissantes dont on ne demande qu'à vérifier qu'elles ont les aspirations démocratiques qu'elles prétendent avoir, que, pour redorer le blason sérieusement terni de sa diplomatie, le Président français s' est lancé avec le colonel dictateur Kadhaffi dans une véritable "partie de bras de fer ou plutot de poker"
Reste à espérer que la France ait les bonnes cartes en main !
A défaut, certains ne se géneront pas demain, meme au sein de l'Union Européenne, de faire observer le moment venu qu'elle a pris le risque d'ouvrir " la boite de Pandore" femme,qui, on se le rappelera, dans la mythologie grecque, est responsable de la venue du Mal sur la Terre.
Mais d'un mal sortira au moins un bien en ce sens que cette crise aménera l'Union Européenne à accélerer sa marche vers le fédéralisme en créant un véritable Ministére Fédérale des Affaires Etrangéres en charge seul d'incarner la politique étrangére de l'Union, définie non à l'unanimité mais à la majorité qualifiée.