Force est d’admettre que la diplomatie occidentale réduite à celle des Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères des Etats Unis, et des Ministres des Affaires Etrangères de France et du Royaume Unie n’a pas brillé jusqu’à présent dans l’affaire Syrienne dont on peut raisonnablement se demander s’ils n’ont pas perdu le contrôle d’une opération dont on ne serait pas loin de penser pourtant qu’ils l’ont appelée de leur vœux si ce n’est suscitée.
Déjà de nombreuses semaines se sont écoulées depuis que ces brillants personnages nous ont assuré de la fin prochaine du régime en place.
S’étant lourdement trompés en pensant que la position de la Russie changerait après l’élection du Président Poutine, ils découvrent un peu naïvement aujourdhui qu’ils n’ont réussi qu’à reconstituer un front des Non-Alignés (contre leur politique) autour des deux autres membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Chine et la Russie.
S’ils peuvent croire se rassurer en pensant que la Conférence organisée par l’Iran à Téhéran n’a réuni que 29 Etats, ils devraient pourtant commencer à s’inquiéter sérieusement du fait que sur un certain nombre de sujets les positions non seulement de la Russie et de la Chine se rapprochent mais qu’également un grand pays comme l’Inde et son ennemi le Pakistan ne s’alignent pas sur leur politique.
En raison de la manière dont ils ont cru pouvoir régler l’affaire syrienne, ces « diplomates » occidentaux ne semblent pas avoir raisonnablement mesuré qu’ils poussaient la Russie et la Chine et même l’Inde à se rapprocher de l’Iran ce qui pourtant va leur rendre de plus en plus difficile de régler le cas de ce pays contre lequel ils espéraient aggraver encore les sanctions.
Bien plus, malgré le refus qu’ils ont opposé au Représentant de l’ONU Koffi Annan, ils devront tôt ou tard « avaler la pilule » d’une participation future pourtant assez cohérente de l’Iran à une conférence sur la Syrie.
Enfin il n’est pas exclu que la Turquie émette rapidement quelques points de vue divergents de celle des trois occidentaux en raison du risque de coordination des attaques dirigées contre elle par les mouvements kurdes du pays, de Syrie, d’Irak et d’Iran qui retrouvent la chance historique de réobtenir l’ Etat National qu’ils avaient réussi à obtenir après la première guerre mondiale.
A moins que ces trois occidentaux ne veuillent prendre le risque immense de tester la réaction de la Russie et de la Chine en cas d’opérations militaires importantes de la Turquie en territoire Syrien, Irakien ou Iranien pour lesquels Mme Clinton semblent leur avoir donné sa bénédiction ?
A force de jouer avec le feu, on sait comment cela se termine !
Or l’influence de la diplomatie occidentale dans les 10 ans à venir ira en diminuant comme le poids économique et la puissance militaire des trois membres occidentaux du Conseil de Sécurité qui avec leur crise d’endettement et leur faible croissance économique sont contraints de revoir leurs budgets militaires à la baisse et dont les populations ne sont pas préparées à supporter la perte de soldats quelle que soit la valeur de la cause pour laquelle ils combattent.
Dans le même temps, les deux autres membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine, en cours de réarmement pour la première et dont l’Union Européenne s’est largement rendue tributaire sur le plan énergétique, et d’armement pour la seconde et dont la puissance économique est appelée à dépasser rapidement celle des Etats Unis, vont accroitre leur influence diplomatique à l’égard des Etats d’ Afrique, d’Amérique Centrale et du Sud.
Pour pouvoir jouer les « Gros Bras » encore faut-il avoir du muscle et pour jouer les « Va-t’en guerre » encore faut-il avoir les moyens militaires adaptés à ses ambitions !
Ce ne sera de moins en moins le cas de la France et du Royaume Uni.
En revanche, la Russie prévoit de dépenser pour son armée 700 Milliards de dollars d ’ici à 2020 ce qui va lui permettre notamment d’acquérir 600 avions et un millier d’hélicoptères tandis qu’en 2012, la Chine a officiellement prévu 106 milliards de dollars pour son budget militaire( mais le Pentagone estime que les dépenses militaires réelles se situent entre 120 et 180 milliard).
La Chine dispose de 50 à 75 missiles balistiques nucléaires intercontinentaux (ICBM) d'une portée supérieure à 5500 km et de 5 à 20 missiles balistiques à portée intermédiaire (3000 à 5500 km de portée).Elle déploie entre 1000 et 1200 missiles de portée inférieure à 1000 km au sein d'unités faisant face à Taïwan et entre 200 et 500 missiles de croisière sol-sol d'une portée de plus de 1500 km. Elle dispose également de 75 à 100 missiles balistiques d'une portée allant jusqu'à 3000 km et met au point un nouveau missile anti-navire à longue portée, destinée notamment à contrer la menace des porte-avions américains.
Sa marine dispose de deux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de classe Jin, de cinq sous-marins nucléaires d'attaque et de 48 sous-marins diesel. Son premier porte-avions devrait entrer en service cette année et servir à des tâches d'entraînement. Elle dispose par ailleurs de 79 navires de combat (26 contre-torpilleurs et 53 frégates), de 51 navires de transport amphibies et de 86 patrouilleurs lance-missiles. Son inventaire de mines navales dépasse les 50 000 unités.
L'armée de l'Air dispose de 1570 chasseurs et de 550 bombardiers et avions d'attaque. 490 de ces appareils peuvent atteindre Taïwan sans ravitaillement en vol. Elle poursuit la mise au point de son premier chasseur furtif, le J-20.Elle peut également compter sur 300 avions de transport et «plus de 100» appareils de reconnaissance et de surveillance aérienne.
La Chine dispose enfin d'une puissante défense anti-aérienne, «l'une des plus importantes du monde», notamment grâce à l'acquisition de nombreux missiles anti-aériens russes S-300.
L'armée de Terre comprend 1 250 000 hommes et compte 7000 chars et 8000 pièces d'artillerie et un nouvel hélicoptère de combat produit en Chine, le Z-10..
Alors que l’Union Européenne aurait tout intérêt à renforcer ses liens avec la Russie, son alignement irréfléchi sur les Etats Unis qui pourtant vont devoir se dégager militairement de la zone Europe-Méditerranée pour reporter leurs efforts de défense sur la Zone pacifique, ont poussé la Russie à renforcer sa coopération militaire avec la Chine.
Dans les dix ans à venir qui vont se révéler très dangereux, l’Union Européenne, vassale docile des Etats Unis depuis la deuxième guerre mondiale va se retrouver sans défense.
Et ce n’est même plus les armées et flottes navales françaises et britanniques, réduites à leur plus simple expression qui lui permettront de faire encore de la figuration si elles devaient servir d’embryon à une future armée et marine fédérale.