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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 14:47
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La question des rémunérations  excessives des dirigeants des grandes entreprises  doit être réglée, à défaut de pouvoir le faire au niveau mondial, voire au niveau des Etats Occidentaux, à celui de l’Union Européenne.

Celle-ci ne peut se contenter de recommandations sur les seules rémunérations abusives des personnels des banques ou plus largement du secteur financier.

Comment peut-on, indépendamment  de son appartenance à tel ou tel autre courant politique, considérer comme décentes ,morales, ou simplement justifiées  des rémunérations annuelles  de plusieurs millions d’euros dépassant  le total des salaires de plusieurs centaines d’ouvriers des entreprises concernées, ou plus de  100  à 700 fois le salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé, sinon par une prétendue concurrence mondiale dans le recrutement de ce que bien à tort les medias appellent bien à tort des  « capitaines » voire des   « chevaliers » ?

Quelle image, quelle opinion d’eux-mêmes de tels dirigeants ont-ils pour pouvoir demander et accepter  de tels niveau x de rémunération quand dans le même temps  ils décident de licencier  des personnels dont les salaires annuels qu’ils prétendent  économiser  pour les entreprises qu’ils dirigent ne représentent quelques  fois   que  5 fois leur seul salaire annuel ?

Trouvent-ils  aussi normal que des ministres  des Etats dans lesquels ont leur siège les entreprises  qu’ils dirigent reçoivent des rémunérations   de 10 à 20 fois moins inférieures à la leur  en une année ?

Il est tout à fait lamentable de constater que sur un tel sujet, l’Union Européenne apporte une fois encore la preuve du déficit démocratique qui lui est reproché si  on la compare au fonctionnement de la démocratie directe  de la Confédération Helvétique.

En effet, alors que la Suisse  est tout sauf un pays socialiste, une initiative populaire lancée par Mr Minder, un membre de l’Union Démocratique du Centre, parti jugé à l’extrême droite,  a abouti à la tenue d’un référendum populaire  le 3 mars 2013  qui a obligé le Conseil Fédéral  à élaborer dans une certaine urgence un contre-projet qui sera soumis donc au vote le même jour.

Alors donc que la Suisse prospère  s’interroge sur le caractère devenu indécent en quelques années des rémunérations de certains dirigeants de grandes entreprises, d’autant plus indécents désormais que la crise touche très durement des milliers de salariés, on est en droit de s’étonner qu’un tel débat  ne soit pas engagé au niveau  au moins européen dans tout cette Europe  Occidentale qui  se veut pourtant  la terre des Droits de l’Homme et du Social.

Et pourtant il n’y a rien de révolutionnaire à demander  par exemple comme le propose le référendum  suisse que  ce soit  l’Assemblée Générale des Actionnaires qui puissent décider annuellement du montant maximum des rémunérations des principaux dirigeants  et non pas un Comité de rémunération émanation du seul  Conseil d’Administration  ou de Surveillance de ces entreprises qui regroupent des dirigeants d’autres grandes entreprises  ou ils sont eux-mêmes  grassement rémunérés et donc appartiennent à la même caste qui protège ses intérêts.

Et l’on est donc choqué  que  des dirigeants dits socialistes voire d’extrême droite   se refusent à  soulever dans de nombreux Etats européens cette question de la décence de telles rémunérations voire  puissent critiquer certaines initiatives certes modestes de dirigeants tel  le dirigeant de Renault annonçant qu’il allait baisser son salaire de 300 000 euros par an.

Or si c’est la soi-disante crainte de voir partir dans d’autres Etats  ces dirigeants dont on baisserait la rémunération, ces hommes politiques européens  pourraient au moins proposer qu’une directive européenne  force les  Etats membres de l’Union Européenne à introduire dans leur droit des sociétés  les modifications proposées par l’initiative Minder Suisse de sorte que ces dirigeants ne pourraient plus guère qu’aller se faire embaucher aux Etats Unis d’Amérique ou ils pourraient espérer alors conserver de telles rémunérations indécentes.

Et si tel était le cas, les opposants suisses à l’initiative Minder verraient disparaitre, au moins au niveau européen  le seul argument de poids qu’ils croient pouvoir invoquer  à savoir celui de la crainte prétendue de voir quitter leur pays les dirigeants de plus en plus étrangers qui dirigent les principales entreprises de leur pays  avec la crainte que  la perte de leur « compétence » (qui s’est révélée assez souvent de l’incompétence grave)  ne  fasse décliner leur entreprise et entraine des pertes d’emploi.

Crainte que l’on peut raisonnablement  considérer comme feinte quand on sait  que  le Directeur partant à la retraite de la société chimique Novartis Mr Vasella  s’était vu octroyer comme prime de départ  et indemnité de non concurrence une somme de 72 millions de francs suisses  à laquelle il a du renoncer  à la suite du tollé général causé par une telle annonce plus qu’inopportune en pleine campagne de votation ;  somme à comparer  au 65 000 francs suisses de revenus médian des salariés suisses.

Sans être un spécialiste des Ressources Humaines, un  Chercheur de « Têtes » quelle que soit  la concurrence dans le recrutement international  des dirigeants des grandes entreprises, on peut affirmer qu’il y a des milliers de personnes tout aussi intelligentes sinon plus qui accepteraient de travailler à la tête des grandes entreprises européennes pour des rémunérations beaucoup plus décentes simplement par ce que leur motivation ne serait plus de ne mesurer leur importance personnelle, leur ego  qu’en fonction de leur seule rémunération  en singeant un système de valeur très américain assez primitif  dans lequel vous ne valez que ce que vous  gagnez.

C’est en effet bien à tort que les médias économiques ont pu parler à l’occasion de fusions de  grandes entreprise de «  chevaliers blancs ou noirs »  ; en revanche il pourraient bien avoir à parler désormais de chevaliers de l’Apocalypse si  l’augmentation massive du chômage en Europe  amène les peuples à se révolter et à couper les têtes de cette nouvelle aristocratie qui certes travaille à la différence de celle de l’Ancien Régime français mais qui se révèlent être tout  autant coupée du peuple qu’il méprise parfois même sans être consciente..

Les élus, les responsables politiques devraient se féliciter comme le Financial Times l’a fait de l’initiative de  petit entrepreneur suisse Mr Minder et que le peuple  suisse pourtant très raisonnable  est en bonne voie d’accepter par référendum  le 3 mars 2013.

D’une manière plus générale L’Europe a bien besoin de retrouver certaines valeurs de la chevalerie qui ont  régi le comportement de la noblesse primitive et seul un empire européen pourra restaurer une telle noblesse  que  croient avoir pu remplacer les  Monarchies ou Républiques actuelles par la cohorte  des décorés de  toute sorte.

 

 

 

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