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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 08:38
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Oubliant que l’empire ottoman appartient à l’histoire de l’Europe depuis le XIV° siècle et que dès le début du XVI° siècle le roi de France François Ier n’avait pas hésité à s’allier avec l’empereur des turcs ottomans Soliman le Magnifique contre son ennemi chrétien comme lui l’empereur Charles Quint, le Président actuel de la France en ce début du XXI° siècle se pose comme un opposant résolu de la candidature très ancienne  de la  Turquie à l’Union Européenne.

Cette position  va pourtant à l’encontre de celle de ses deux alliés anglo-saxons de l’Otan, les Etats Unis et le Royaume Uni, tous deux fervents partisans d’une admission dans l’Union Européenne de leur fidèle allié turc de l’Otan depuis sa création.

L’argument tiré du caractère non-européen de la majeure partie du territoire actuel de la Turquie est assez grotesque dans la mesure où la République de Chypre a été admise dans l’Union alors que cette ile, selon tous les anciens atlas, doit être considérée comme relevant du continent asiatique et non européen alors qu’environ un  quart du territoire de la Turquie se situe bien sur le continent européen ou s’est déroulé l’essentiel de son histoire pendant un millénaire.

En réalité, le Président français comme beaucoup, craint hypocritement, pour des raisons essentiellement électorales, l’entrée dans l’Union de ce grand pays majoritairement musulman proposant à la Turquie une alternative inacceptable sous forme d’un « partenariat »  sans intérêt et humiliant pour ce vieil allié.

Il s’agit là d’une grave erreur historique !

En effet, ce refus d’admission  a fait disparaitre  très rapidement dans l’opinion turque le grand engouement que suscitait la candidature de son pays et qui était susceptible d’accélérer l’européanisation de la masse ; bien au contraire le peuple turc, heurté dans sa fierté  s’est beaucoup ré islamisé  ces dernières années et avec la puissance que lui donne aujourdhui le dynamisme de son économie se met à repenser aux époques glorieuses de l’empire ottoman comme alternative à son refus d’adhésion à l’Union

Indépendamment de l’aspect économique, qui est pourtant très important actuellement pour une Union Européenne et notamment la France qui va voir sa croissance s’affaiblir alors que la Turquie affiche elle et va sans doute continuer d’afficher encore longtemps la plus forte croissance de la zone et qui donc aurait bien besoin  du marché turc alors que celui-ci peut progressivement se passer en partie du marché européen, il est éminemment regrettable qu’ à un moment ou les Etats Unis manifestent leur intention de s’abstenir  d’intervenir dans le cadre de l’Otan pour tenter de régler des conflits dans ce qu’il considère, exception faite d’Israël, la zone d’influence de l’Europe, c'est-à-dire les rives de l’ Est et Sud de la Méditerranée, il n’est pas exclu de craindre une abstention progressive de la Turquie dans des opérations de l’Otan alors et pourtant que son armée est  la plus puissante de cette zone.

Quel que soit le partage des responsabilités, Il est lamentable que, comme la question palestinienne depuis 1948, la question chypriote ne soit toujours pas réglée depuis 1974 alors que l’Europe aurait du exiger que cette question soit réglée comme préalable à l’adhésion de la République Chypriote !

Aujourdhui cette question Chypriote ne va plus seulement constituer un obstacle à l’adhésion mais un facteur grave de tension  avec l’allié turc qui pourrait bien ne plus l’être rapidement notamment  s’ il parvient, comme alternative au refus d’adhésion, à reconstituer  une  zone d’influence dans ses anciennes provinces ottomanes des Proche et Moyen Orient  et d’Afrique du Nord  peuplés d’arabes dont « l’éveil à la démocratie » risque bien de se traduire surtout dans l’immédiat par « le réveil » de son  hostilité à Israël  dont les rapports se dégradent rapidement avec la République turque.

Alors qu’intégrée à l’Union, la Turquie aurait constitué un atout considérable tant sur les plans économique, militaire que diplomatique ,  celle-ci a compris que son avenir immédiat n’était plus avec l’Europe qui l’a stupidement rejetée mais avec les états turcophones d’Asie Centrale, et arabes des Proche et Moyen Orient et d’Afrique du Nord.

Et la France et à travers  elle  l’Union Européenne  vont en faire les frais.

Après la débâcle  de sa diplomatie de « salon mondain » en Egypte, et en Tunisie, la France risque bien de se rendre compte après les apparents succès récents de sa diplomatie de « salon intellectuel »  en Libye, qu’elle s’est battue pour le « Roi de Prusse ».

Car phénomène nouveau, les turcs sunnites qui détestaient  leurs anciens sujets arabes y compris sunnites qui les avaient trahis lors de la guerre 1914-18 en faisant alliance avec les chrétiens et ces arabes de Syrie, du Liban, d’Irak, de Palestine, d’une partie de l’Arabie, d’ Egypte, de Libye, de Tunisie, ou d’Algérie) qui ne semblaient pas vouloir se souvenir comme agréable de l’époque  où ils étaient sujets de l’empire ottoman, se rapprochent à pas de géant.

Qui peut sérieusement penser en France ou dans l’Union Européenne,        nonobstant les colonisations anglaise, française ou italienne ou en réaction à elles, que les pays arabes majoritairement musulmans des Proche et Moyen Orient et d’Afrique du Nord préféreront, en supposant même que l’Union soit capable de les aider massivement sur le plan économique- ce qui n’est pas le cas- le modèle démocratique occidental plutôt que l’actuel modèle laïc turc actuel  largement ré islamisé par rapport à celui imposé par Atatürk et les militaires mis de côté  à la grande satisfaction des grands démocrates mais un peu naïfs de l’Union Européenne ?

Car il est culturellement plus facile pour ces pays arabes dont une fraction de la population aspirent, ignorant ses minorités chrétiennes, à réintroduire la charia dans leur constitution de trouver un semblant de compromis démocratique en adoptant des constitutions sur le modèle laïc turc assez peu respectueux actuellement de ses anciennes minorités chrétiennes  plutôt que des constitutions sur le modèle des démocraties occidentales de plus en plus honnies par la majorité des musulmans.

Pourtant l’Union Européenne aurait largement gagné en intégrant la Turquie à avoir dans sa zone  d’influence une diplomatie commune inspirée conjointement par l’Espagne, la France, l’Italie, le Royaume Uni et la Turquie.

Faute d’avoir été capable de faire pression sur la France mais aussi sur l’Allemagne, réticente et peu ouverte au projet français de l’Union pour la Méditerranée  actuellement dans les limbes, les autres membres de l’Union Européenne risquent  très vite de le voir enterré et remplacé par un projet « Ottoman » d’Union de la Méditerranée regroupant seulement outre la Turquie, la Syrie, le Liban, la Palestine, l’Egypte, la Libye, la Tunisie et l’Algérie écartant les pays de la rive nord de la « Mare Nostrum ».

 

 

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