Syrie-Lybie- Irak-Iran -Afghanistan- Diplomatie française- Qatar- Politique des Etats Unis- Russie-Chine- Allemagne
Un peu trop « regonflée » par l’opération de Lybie dont on peut pourtant constater chaque jour davantage qu’elle n’est pas vraiment un succès du triumvirat occidental Etats-Unis-Royaume Uni et France , la diplomatie française a cru pouvoir rejouer le scénario de Lybie tout en se défendant, la main sur le cœur, d’envisager toutes interventions armées.
Mal lui en a pris comme elle aurait dû s’y attendre si elle avait réellement pris la mesure de la situation internationale actuelle.
Comme prévu dans un précédent article, elle s’est heurtée au double veto russe et chinois !
Les arguments tirés de la défense des droits de l’homme , du devoir de protection des civils qu’elle croyait pouvoir légitimer un quelconque droit d’ingérence sont désormais sans effet dès lors qu’il n’est pas contestable que dans les opérations de Libye, le triumvirat mené par son un, peu trop actif avocat français, a délibérément outrepassé le mandat qui avait été donné par l’ONU en soutenant militairement une partie de la population libyenne contre l’autre voire en lui livrant des armes et en laissant intervenir aux sols au côté des rebelles des soldats qataris ou des forces spéciales américaines, anglaises et françaises c'est-à-dire en se rendant en partie responsables d’une guerre civile qu’ils prétendaient vouloir empêcher.
Or il apparait clair dans les propos de Madame Clinton et de Monsieur Panetta , avant même que ne soient soumis au Conseil de Sécurité de l’ONU, les différentes résolutions élaborées par les Etats Unis mais défendus par leur fidèle vassal français, que le calendrier et la manière d’agir élaborés par les occidentaux pour la Syrie ressemblent étrangement à ce qui a été expérimentés en Lybie .
En effet les Etats Unis en sont déjà arrivés à l’étape ou ils ont décidé d’emblée que l’opposition syrienne dont on ne sait pourtant pas réellement, pas plus qu’en Lybie ce qu’elle représente et si on peut raisonnablement penser qu’elle est majoritaire, devait accéder au pouvoir et que l’équipe dirigeante actuelle devait partir.
Dès lors qu’une telle volonté est affichée clairement, sauf pour le gouvernement des Etats Unis et de ses deux vassaux à perdre une crédibilité déjà bien ébranlée, il est bien évident que tous les moyens sont déjà envisagés pour atteindre un tel objectif y compris celui de l’insurrection armée aidée d’ores et déjà dans les conditions que l’on a connues en Lybie.
Dans de telles conditions ou les Occidentaux apparaissent clairement ne se servir de l’ONU que comme une « couverture juridique » pour pouvoir légitimer aux yeux de leurs opinions publiques leurs ingérences dans les affaires des autres Etats, il est normal que les deux autres puissances disposant du droit de veto la Russie et la Chine s’en servent sans complexe.
Après avoir propagé en Irak, puis en Lybie tous les germes d’une guerre civile, que recherchent donc réellement le triumvirat occidental en attisant en Syrie le feu de la guerre civile naissante alors que dans le même temps, ils préparent leur retraite anticipée d’Afghanistan ou ils savent pertinemment que, dès que leurs derniers soldats seront partis, en dépit du maintien de forces spéciales et d’instructeurs d’une armée afghane infiltrée par les talibans, le gouvernement fantoche et corrompu qu’ils soutiennent à bout de bras sera renversé par les talibans qui réinstaureront, en violation de tous les accords qui auront pu être négociés, le régime qui existait avant l’intervention occidentale dont on peut affirmer qu’il était tout sauf « respectueux des droits de l’homme » qu'ils prétendent soutenir à tel point que le régime communiste qu’ils avaient renversé après le départ de l’Union soviétique apparaissait presque comme un modèle de démocratie ?
Alors qu’en Afghanistan, les soldats occidentaux, comme de véritables légionnaires romains défendent la frontière du monde occidental, demain leurs chefs vont, sous la pression de leurs opinions publiques retirer précipitamment leur troupes, donnant ainsi un mauvais signal aux talibans avec lesquels ils croient pouvoir négocier ce départ précipité Ce faisant, nonosbtant toutes les décorations remises à titre posthume, ils ne pourront retirer aux familles des soldats morts et à ceux qui les soutenaient, le sentiment qu’ils sont encore une fois mort pour rien !
Dans ces conditions, un coup de chapeau doit être donné en revanche aux Allemands de s’être montrés très réticents au sujet de l’intervention de Lybie d’une part et en revanche de se refuser de quitter précipitamment l’Afghanistan d’autre part.
Il est temps que l’Allemagne qui a pris la direction des affaires économiques, financières et monétaires de l’Union Européenne s’implique davantage dans la diplomatie internationale et la défense militaire de l’Europe et obtienne que l’hyperactif président français s’en fasse l’avocat comme il le fait désormais en matière économique, financière et monétaire plutôt que de continuer de soutenir la politique étrangère et de défense des anglo-saxons.
On a de bonnes raisons de craindre en effet que cette politique anglo-saxonne conduiset à des désordres encore plus graves que ceux causés par leur culte sacré du libéralisme.
Cette politique qui croit devoir accorder plus d’importance à la défense de l’Etat d’Israël en risquant, avec leurs alliés sunnites, une confrontation généralisée avec les chiites, qu’à la défense du monde occidental en Afghanistan, est dangereuse pour l’Union Européenne.
L’Allemagne même si elle n’est pas membre permanent du Conseil de Sécurité doit néanmoins pouvoir adopter une politique étrangère et de défense équilibrée à l’égard non seulement de la Russie qui appartient elle aussi au monde occidental mais également des Etats qu’on appelait à raison dans le passé les Non Alignés car ne s’alignant pas sur les positions du Triumvirat actuel et convaincre l’Union Européenne de s’aligner sur sa politique.
Car après la Syrie, la question de l’Iran risque rapidement d’engendrer une nouvelle confrontation grave entre les trois occidentaux titulaires du droit de veto, dont les deux membres de l’Union Européenne la France et le Royaume Uni s’alignent quasi systématiquement sur les positions de leur suzerain et obtiennent qu’il en soit de même de leurs propres vassaux, et les deux autres la Russie et la Chine qui ont pour alliés naturels désormais sur ce point l’Inde, le Brésil, et l’Afrique du Sud comme on a pu le constater lors des décisions à prendre vis-à-vis de la Lybie.