Si les difficultés de l'euro réjouissent le peuple Suisse qui y voit un motif légitime de fierté à l'égard de la valeur de sa propre monnaie le franc suisse, cette fierté risque de se traduire rapidement en une toute aussi légitime inquiétude.Comme les Allemands, les Suisses risquent bien de devoir soutenir dans leur intérét l'euro et ce malgré les profits que certains de leur établissements financiers pensent pouvoir tirer des difficultés actuelles de l'euro ; la Banque Nationale Suisse devra, malgré les pertes qu'une politique de soutien de l'euro lui ont fait subir dans le passé, reprendre sa politique d'achat d'euros ( puis d'obligations souveraines de la zone euro) pour soutenir le cours de la monnaie européenne.
Car ce que n'a pas encore compris le peuple suisse,faute d'explication de ses partis bourgeois, c'est qu'une fois encore certains grands établissements financiers de son pays spéculent contre l'euro dans leur intérét ( avant souvent celui de leurs clients) et contre l'intérét général du peuple suisse et de son économie réelle.
Alors que les pays B.R.I.C , Brésil, Russie, Inde et Chine ont compris qu'ils devaient lutter contre la politique volontaire des USA de baisse du dollar ainsi que celle plus ou moins subie de l'euro par la Banque Centrale Européenne ( la trés grande majorité des 16 pays de l'Union Européenne ayant l'euro en commun étant satisfaite de sa baisse eux-aussi), la Suisse va mettre, comme d'habitude, plus de temps à réaliser qu'une baisse simultanée du dollar et de l'euro se traduirait,en raison de l'impossibilité pour les vendeurs de ces monnaies de ne racheter aujourdhui, à la différence d'il y a 30 ans, que des monnaies dont la masse monétaire est considérablement inférieure à la leur, dont le franc suisse, la hausse irrésistible de ce dernier deviendra vite insoutenable pour l'économie suisse.
En effet, contrairement à ce que pense souvent le peuple suisse, ce n'est pas encore demain que la majorité des exportations suisses sera à destination des pays émergents dont les pays du Golfe ou les B.R.I.C. ou que les citoyens de ces pays constitueront la majorité des touristes en Suisse ; là encore l'intérét des grandes Banques et des Etablissements financiers en Suisse ne rejoint pas celui de l'Economie réelle du pays.
Le peuple suisse doit bien prendre conscience qu'encore aujourdhui l'essentiel de ses clients provient d'abord des 4 pays de l'Union Européenne qui entoure son pays (Allemagne, Autriche, France et Italie) et qui ont tous l'euro comme monnaie commune puis d'autres membres de l'Union qui ont également l'euro en commun.
Et faire preuve d'une solidarité bien comprise dans son propre intérét !
Les pertes déjà subies de la Banque Nationale Suisse n'ont pas été acceptées par celle-ci par pure philantropie mais bien dans l'intérét général de la Suisse !