Depuis la fin des « 30 glorieuses » c'est-à-dire depuis près de 40 ans, la croissance dans les pays développés a été entretenue artificiellement par un recours accru à l’endettement des ménages, des Etats et Collectivités publiques.
L’adoption de l’euro avec la baisse des taux d’emprunt pour ces ménages, ces Etats et ces Collectivités Publiques leur a permis de s’endetter encore davantage.
Cette politique irresponsable rendue possible en grande partie par la possibilité d’accroitre sans limitation les masses monétaires depuis la fin des Accords de Bretton Woods résultant de la décision américaine de supprimer la convertibilité du dollar en or du 15 aout 1971 a pu être poursuivie sans trop de dommages apparents tant que les taux de croissance sont restés supérieurs aux taux d’intérêt moyens de la dette.
Mais une telle politique ne peut être poursuivie le jour ou, durablement, bien .que les taux d’intérêt aient atteint un niveau plancher qui ne rémunère plus suffisamment l’épargne par rapport au taux d’inflation, le pourcentage de la croissance devient inférieur à ces taux d’intérêts car cette croissance insuffisante ne permet plus de rembourser ne serait-ce que les seuls intérêts .
Or tant que les intérêts pouvaient être payés, les créanciers (les épargnants) ne s’inquiétaient pas de la question de savoir si le capital pourrait leur être remboursé de telle sorte qu’à l’échéance de leur emprunt les Etats émettaient de nouveaux emprunts pour rembourser le capital des emprunts venus à échéance que les épargnants s’empressaient de souscrire.
Dès lors que les épargnants apprennent et deviennent convaincus que les intérêts ne vont plus pouvoir leur être payés, ils s’inquiètent légitimement à fortiori de la question de savoir si leur capital leur sera remboursé à l’échéance et n’ont nul envie de prêter à nouveau au même débiteur pour lui permettre de leur rembourser.
Et le système se grippe totalement.
Or depuis 40 ans, ce système aberrant intellectuellement n’a jamais réussi à assurer une croissance suffisamment forte sans inflation permettant d’assurer le plein emploi.
Aujourdhui des Etats comme la France ou l’Italie se retrouvent avec un taux d’inflation annuel qui tend vers 3%, une croissance qui tend vers 0% avec un chômage qui n’est jamais descendu en dessous de 7% depuis 40 ans et qui va rapidement atteindre et sans doute dépasser 10 % de la population active.
Et ce dans ces pays, quelle qu’ait été la majorité de droite ou de gauche au pouvoir depuis 40 ans de sorte que l’on peut considérer que nos dirigeants quelle que fusse ou soit leur intelligence, ont été et restent parfaitement incompétents !
C’est donc le modèle qu’il faut changer ! Ce qu'ils refusent d'admettre dans une sorte de fuite en avant.
Et il n’y a pas d’alternative car que ce soit par exemple le cas de la France ou de l’Italie, la question n’est plus de savoir comment ils pourront continuer de payer les intérêts de leurs dettes publiques à des taux supérieurs ne serait-ce que de 3% avec des taux de croissance qui n’ont absolument aucune possibilité d’être supérieurs à 3% dès lors que les épargnants ont pris conscience que c’est en pratiquant véritablement de la cavalerie que jusqu’à présent ils leur ont payé des intérêts en empruntant à chaque échéance des montants croissants et que donc ils ne pourront jamais , pas plus que la Grèce, rembourser le capital.
Il n’y a pas besoin en effet d’être intelligent et d’avoir fait de hautes études pour comprendre que, en supposant que ces deux Etats puissent supprimer leur déficit budgétaire tout en payant les intérêts de leurs dettes, ils ne pourront jamais rembourser ne serait que les deux tiers de leurs dettes pour revenir à un endettement correspondant aux environs raisonnables de 33% de leur PIB ce qui supposerait qu’ils puissent dégager pour l’amortissement de ces dettes sur 30 ans par exemple (France et Collectivités Locales près de 1700 milliards d’euros soit environ 1100 milliards à amortir, Italie et Collectivités locales près de 2000 milliards soit 1350 milliards à amortir) chaque année de l’ordre de 35 milliards pour la France et 45 milliards pour l’Italie.
Comme dans le modèle américain qu’ils ont choisi d’adopter et continuent de suivre, ils ne le peuvent pas, ils n’ont pas d’autre solution que laisser l’inflation diminuer la valeur des monnaies et rembourser les épargnants en « Monnaie de Singe » ce qui ne leur permettra pas pour autant de retrouver un taux de croissance permettant d’assurer le plein emploi et notamment celui d’une jeunesse dont le niveau d’instruction se trouve supérieur à celui nécessaire pour les emplois que leur modèle peut créer, jeunesse qui s’estimera en droit de « s’indigner.
C’est donc bien un changement de modèle de développement qui doit être envisagé !