MAISON DE SUPPLIMBOURG / HAUS VON SUPPLINBURG
.LOTHAIRE III/ LOTHAR III (1075-1137), empereur / kaiser de 1125 à 1137
Fils du comte Gebhard de Supplinburg et d'Hedwige de Formbach, il est duc de Saxe de 1106 à décembre 1137.
En 1125, Henri V décède et il n’a pas d’héritier direct. Les électeurs réunis à Mayence le 24 mai font le choix entre Frédéric de Hohenstaufen, neveu d’Henri V et duc de Souabe, et Lothaire de Supplimbourg, duc de Saxe. C’est ce dernier qui est élu, malgré les dernières volontés d’Henri V en faveur de son neveu. Lothaire est soutenu par les princes ecclésiastiques et notamment l’archevêque de Mayence. Il est couronné empereur le 4 juin 1133 à Aix la Chapelle.
MAISON DE HOHENSTAUFEN / KÖNIGHAUSES VON HOHENSTAUFEN
Cette maison prend naissance vers 987 dans la vallée du Neckar ; son fondateur est Frédéric von Buren qui a été investi du duché de Souabe en 1079 par l’empereur Henri IV. Par la suite il ajoute à leur nom celui de Waiblingen du nom d’un fief.
.CONRAD III / KONRAD III (1093-1152) empereur / kaiser de 1138 à 1152
Fils de Frédéric Ier von Buren, duc de Souabe et d’Agnès de Germanie.
Alors qu’Henri, duc de Bavière, surnommé le Superbe, qui possède la Saxe, la Misnie, la Thuringe, en Italie Vérone et Spolète, et presque tous les biens de la comtesse Mathilde, se saisit des ornements impériaux, et croit que sa grande puissance va le faire reconnaître empereur, les seigneurs se réunissent et votent en faveur de Conrad, le même qui avait disputé l’empire à Lothaire II. Henri de Bavière est même mis au ban de l’empire.
Comme le nom de la maison de la famille d’Henri était Welf/guelfe, ceux qui prirent sont parti furent appelés en Italie les Guelfes et on s’accoutuma à y nommer ainsi les ennemis des empereurs que furent plus tard les partisans de la papauté son alliée puis de la maison d’Anjou, alliée du pape ; en revanche la famille de Conrad de Hohenstaufen détenant la seigneurie de Waiblingen, leurs partisans se nommèrent Gibelins.
L'opposition entre les deux partis a pour origine lointaine cette crise de succession, en 1125, de l'empereur Henri V, décédé sans héritier direct. Ceux qui ne sont pas encore identifiés comme guelfes soutiennent une ligne politique d'autonomie contre tout type d'intervention extérieure contre les privilèges nobiliaires et présentent l'Église comme gage d'opposition et d'indépendance face à l'Empire. Les adversaires, futurs gibelins, s'opposent au pouvoir des pontifes en affirmant la suprématie de l'institution impériale. À la mort d'Henri V, les « papistes » installent sur le trône d'Allemagne Lothaire III, duc de Bavière, auquel est opposé Conrad III, de la famille Hohenstaufen, que le pape Honorius II excommunie en raison de sa lutte contre l'Eglise.
En 1138, à la mort de Lothaire III, son gendre ne parvient pas à lui succéder et les « impériaux » triomphent en installant durablement les Hohenstaufen sur le trône de l'Empire, Conrad III. Cette année- là a lieu en effet l’élection à l’empire de Conrad III de Hohenstaufen. En 1140, Henri le Superbe meurt, et laisse au berceau Henri le Lion. Son frère Guelfe soutient la guerre. Roger, roi de Sicile, lui donne mille marcs d’argent pour la faire. A peine les princes normands sont-ils puissants en Italie, qu’ils songent à fermer le chemin le Rome aux empereurs par toutes sortes de moyens.
En 1142, l’empereur romain d’orient Manuel Ier Commène, beau-frère de Conrad III est couronné à Constantinople. Il est profondément pénétré par cette idée d’empire romain universel et rêve de reconstituer l’unité de l’empire et de ceindre la couronne impériale d’occident.
Mais vers ce milieu du XIIe siècle, l’autorité de l’empereur Conrad III dans son Royaume de Bourgogne-Provence est d’autant moins bien respectée que comme suzerain, il n’est guère en mesure d’assurer la protection qu’il doit à ses vassaux ; en Franche-Comté, le comte Renaud III parvient à se maintenir jusqu’à sa mort en possession de ses Etats malgré la concession que l’empereur Lothaire en avait faite à Conrad de Zaehringen. En Provence, le comte de Barcelone, tuteur du jeune Raymond Bérenger, défend victorieusement les droits de son pupille contre les prétentions de Raymond de Baux, que soutient l’empereur Conrad III. Dans le même temps, les comtes de Savoie étendent leur influence au-delà des limites du royaume de Bourgogne, sur une partie de la Haute- Italie. A côté des comtes de Savoie, les comtes d’Albon établissent leur puissance en forçant les évêques de Grenoble à leur reconnaître une juridiction égale à la leur.
La plupart des évêques vivent dans une quasi-indépendance que les chartes concédées par les rois de Bourgogne ou les anciens empereurs. Sur ces prélats, l’action de la France se fait parfois sentir : l’archevêque de Lyon, subit plus qu’aucun autre l’attraction de cette puissance. Presque tous ses suffragants sont vassaux de la couronne de France, et lui-même tient une portion de son temporel en fief du roi.
L’empereur Conrad III essaye néanmoins de se ménager des partisans dans le haut clergé, en confirmant à quelques évêques les droits régaliens. Ainsi il accorde des diplômes aux Eglises de Vienne, d’Embrun, d’Arles et de Viviers, Ces seigneurs ecclésiastiques voient un intérêt à dépendre immédiatement de l’Empereur et d’exercer sous cette suzeraineté, tous leurs droits temporels, en même temps, ils peuvent avec la protection potentielle de leur suzerain se croire à l’abri des vexations et des violences des seigneurs laïques qui, sous prétexte de défendre les Eglises, réussissent trop souvent à les dépouiller.
En même temps, Conrad ménage ces seigneurs laïques qu’il juge accessibles à son influence. Il soutient par exemple la cause de la maison de Baux en Provence.
En 1147, Conrad III se croise à Spire avec beaucoup de seigneurs. II fait les préparatifs de sa croisade dans la diète de Francfort et fait, avant son départ, couronner son fils Henri roi des Romains. Il fait également établir le conseil impérial de Rotvell composé de douze barons pour juger les causes en dernier ressort. Puis l’empereur s’embarque sur le Danube avec le célèbre évêque de Freisingen, avec ceux de Ratisbonne, de Passau, de Bâle, de Metz, de Toul. Frédéric Barberousse, le marquis d’Autriche, Henri duc de Bavière, le marquis de Montferrat, sont les principaux princes qui l’accompagnent.
Dès 1148, l’intempérance fait périr une partie de l’armée. Conrad et Louis le Jeune, roi de France, joignent leurs armées affaiblies vers Laodicée. Après quelques combats contre les musulmans, Conrad III va en pèlerinage à Jérusalem, au lieu de se rendre maître de Damas, qu’il assiège ensuite inutilement. Il s’en retourne presque sans armée sur les vaisseaux de son beau-frère Manuel Commène; il aborde dans le golfe de Venise, n’osant aller en Italie, encore moins se présenter à Rome pour y être couronné et revient dès 1149 en Allemagne sans avoir obtenu aucun résultat.
En 1151, Conrad III prodigue ses faveurs à un seigneur du Dauphiné, Silvion de Clérieu, vassal du comte d’Albon et de l’abbé de Romans ; Conrad le déclare prince de l’Empire et affranchi de toute vassalité autre que celle de l’empereur ; en même temps, il lui concède des péages sur le Rhône et l’Isère.
Conrad III meurt à Bamberg le 15 février 1152, sans avoir pu être couronné en Italie, ni laisser le royaume d’Allemagne à son fils.
Suite :
.FREDERIC Ier Barberousse / FRIEDRICH I Barbarossa (1122-1190), empereur / kaiser de 1152 à 1190, roi de Germanie, d’Italie, duc / Herzog de Souabe et d`Alsace, comte palatin / Graf de Bourgogne