CH.III LES REGIONS AYANT APPARTENU AU
ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de BOURGOGNE-PROVENCE
R. Comté et Marquisat de Provence (ancien Royaume de Provence) terres d’empire de 1032 à 1486
2. Marquisat de Provence
Marquis :
Maison de Toulouse
Guillaume III de Toulouse dit Taillefer, comte de Saint Gilles se remarie en 1019 avec Emma de Provence, marquise de Provence, fille de Rotboald II, comte de Provence et d'Ermengarde, nièce de Guillaume de Provence avec lequel elle a deux fils Pons, comte de Toulouse et Bertrand qui lui succédera à sa mort vers 1062 comme marquis de Provence.
Marquis :
.Raymond IV (ou VI) de Toulouse, (vers 1042 -1105) comte de Saint-Gilles (1060-1105), duc de Narbonne, marquis de Gothie, comte de Rouergue (1065-1105), marquis de Provence (v. 1085 - 1105), comte de Toulouse (1094-1105)
Second fils de Pons.
.Alphonse Jourdain (1103-1148), marquis de Provence de 1105 à 1148
Fils de Raymond IV de Saint Gilles
Malgré le partage de 1125, la guerre reprend rapidement entre Alphonse Jourdain et Raymond-Bérenger. La mort de Douce en 1130 et celle de Raimond-Berenger en 1131 font resurgir les problèmes de succession latents du comté de Provence. Dès 1131, les seigneurs des Baux, désormais soutenus par le comte de Toulouse, font donc valoir leurs droits auprès de l'empereur Conrad.
.Raymond V (1134-1194), comte de Toulouse et Marquis de Provence de 1148 à 1194
Fils du précédent,
En 1166, le comte Raimond-Bérenger II de Provence est tué au siège de Nice, et Raymond V se rend en Provence et tente d’épouser la veuve, Rixa de Pologne, tout en fiançant Douce II, la fille du comte avec son propre fils Raymond.
Le roi Alphonse II d’Aragon ne l’entend pas ainsi et engage la guerre en Provence contre Raymond, allié aux Génois. Cette guerre dure huit ans, mais le comte doit y renoncer, menacé par l’Angleterre et refusant l’alliance génoise devenue économiquement trop encombrante. En effet, le roi Henri II forme en 1173 une nouvelle alliance, composée d’Alphonse II d’Aragon et Richard Cœur de Lion. Raymond, qui a répudié Constance, ne peut plus compter sur Louis VII. Pour se sortir de cette situation délicate, il se reconnaît l’homme lige du roi d’Angleterre, interdisant à ce dernier de l’attaquer, selon les règles féodales. En jouant secrètement les fils contre leur père, Raymond parvient à semer la zizanie dans la famille royale d’Angleterre, et tient le Languedoc à l’écart de leur ambition. La mort d’Henri le Jeune, fils aîné du roi d’Angleterre, aurait pu le mettre dans une situation délicate vis-à-vis de l’Angleterre, mais ce dernier doit faire face aux ambitions du roi de France, Philippe Auguste et à une révolte de son fils Richard Cœur de Lion. Puis Henri II meurt, et les deux rois, Philippe et Richard, partent en croisade. Raymond V n’est plus inquiété par le roi d’Angleterre, car ce dernier est capturé lors de son retour de croisade, et son fils épouse en 1196 la sœur de Richard. Mais durant ces mêmes années il lutte sans relâche contre le roi d’Aragon.
Par la paix de Jarnégues de 1190 signée avec Alphonse Ier, comte de Provence, il accepte le partage de la Provence de 1125.
.Raymond VI (1156-1222), comte de Melgueil de 1173 à 1190 puis comte de Toulouse, de Saint-Gilles, de Rouergue en 1209, duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence de 1194 à 1222.
Fils du précédent et de son épouse Constance de France sœur du roi de France Louis VII.
En 1214, le concile de Latran le dépossède de tous ses États pour les donner à Simon de Montfort, ne laissant que le marquisat de Provence à son fils Raymond VII, et sous condition que sa conduite montre sa droiture religieuse.
.Raymond VII (1197-1249), comte de Toulouse, de Saint Gilles, duc de Narbonne, marquis de Gothie et marquis de Provence de 1222 à 1249
Fils du précédent,
La croisade contre les Albigeois va accélérer le processus de séparation entre Avignon et le marquisat de Provence.
Par le traité de Paris /Meaux de mars/avril 1229, que lui impose le roi de France Louis IX (futur Saint Louis), Raymond VII de Toulouse rend hommage au roi Louis et promet sa fille à l'un des frères du roi, Alphonse de Poitiers, destinant son comté de Toulouse, faute d'héritier mâle, à devenir l'un des apanages de la couronne de France. Il renonce en outre à tous ses " autres pays et domaines situés en-deçà du Rhône dans le royaume de France " et précise " quant aux pays et domaines que j'ai au-delà du Rhône dans l'Empire (marquisat de Provence venaissin), je les cède à perpétuité à l'Eglise romaine entre les mains du légat. "
Mais par bulle signée à Montefiascone du 8 septembre 1234, l’empereur Frédéric II restitue à Raymond VII le Comtat venaissin, entendant manifester à la fois sa suprématie sur les souverains d'occident, et particulièrement sur le roi de France, dont il dévalue ce faisant la portée des actes, mais aussi sur la papauté, dont il conteste l'autorité au temporel.
Le comtat Venaissin, est alors reconquis à main armée, en 1236, par Raymond de Toulouse. Dès les années 1237-1238, l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen suit de près les affaires en Provence en nommant un vice-roi en Arles, puis en 1240 en demandant au comte Raymond VII de Toulouse d'intervenir militairement[ ]contre le comte Raimond Bérenger IV de Provence et Jean Baussan, archevêque d'Arles.
.Alphonse II (1220-1271), comte de Toulouse et marquis de Provence de 1249 à 1271
Fils du roi de France Louis VIII le Lion donc frére de Louis IX, comte de Poitiers ; Il épouse Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII et devient ainsi comte de Toulouse et marquis de Provence en 1249.
Ce n'est qu'à la mort d’Alphonse II en 1271 que le marquisat passe au roi de France, Philippe III, qui le cède en 1274 au pape Grégoire X pour devenir le Comtat Venaissin.