CH.III LES REGIONS AYANT APPARTENU AU
ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de BOURGOGNE-PROVENCE
R. Comté et Marquisat de Provence (ancien Royaume de Provence)
terres d’empire de 1032 à 1271/1486
3. Comté de Provence, terre d’empire de 1032 à 1486
a.Archevêché d’Arles /Comté d’Arles
Maison des comtes de Barcelone
.Ramon Berenguer/Raimond Bérenger Ier (vers 1082-1131), comte de Barcelone (Ramon-Berenguer III), épouse en 1112, Douce, héritière du comté de Provence, comme fille de Gilbert, dernier de la maison des Bosons et de Gerberge, reçoit en 1113 le comté de Provence.
Après une guerre contre Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, il signe le 16 septembre 1125 le traité de partage du comté : tout le pays au nord de la Basse Durance et sur la rive droite du Rhône, les châteaux de Beaucaire et de Valabrègue, l'Argence sont dévolus au comte de Toulouse c’est le marquisat de Provence.
La partie comprise entre le Rhône, la Durance, les Alpes et la mer reste la part du comte de Barcelone. Avignon, Pont de Sorgues, Caumont et le Thor restent indivis. La partie nord-est de la Provence forme alors le comté de Forcalquier qui devient autonome au début du XIIe siècle.
Avec Douce, Il a sept enfants dont :
. Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, époux de Pétronille d’Aragon, fille du roi Ramire d’Aragon et d’Agnès de Poitiers.
.Bérenger-Raimond, comte de Provence
.Bérengère mariée à Alphonse VII, roi de Castille et de Léon.
.Bérenger Raimond (1114-1144), comte de Provence de 1130 à1144
Fils des précédents.
Malgré le partage de 1125, la guerre reprend rapidement entre Alphonse Jourdain et Raimond-Bérenger. La mort de Douce en 1130 et celle de Raimond-Berenger en 1131 font resurgir les problèmes de succession latents du comté de Provence. Dès 1131, les seigneurs des Baux, désormais soutenus par le comte de Toulouse, font donc valoir leurs droits auprès de l'empereur Conrad.
Sous son règne en 1142 débutent les Guerres Baussenques entre les comtes de Provence et les seigneurs des Baux. En effet Douce a une sœur cadette, Etiennette, qui, à la mort de son aînée peut revendiquer l'héritage de Gerberge, si l'on maintient la succession en ligne directe. En revanche, Si l'on accepte le transfert des biens par alliance, c'est au mari de Douce que revient le comté de Provence.
Tant que Raimond Béranger vit, Etiennette n'a pas de revendication. Dès sa mort en 1144 il n'en est pas de même quand les biens de sa mère reviennent à ses propres neveux et qu'à la suite d'un partage la Provence échoit à l'un d'eux.
Etiennette a épousé Raimond des Baux qui ne se fait pas faute de soutenir les droits que sa femme tient de sa mère Gerberge. Du coup le Midi se divise en deux clans d'une part, celui du neveu d'Etiennette, cadet de la maison de Barcelone, soutenu par son frère aîné, ainsi que par les vicomtes de Carcassonne, de Béziers et de Nîmes.
.Raymond-Bérenger II ou III (1140-1166), comte de Provence de 1144 à 1166
Fils de Bérenger-Raimond ; il règne jusqu’à sa majorité en 1144 sous la régence de son oncle jusqu’en 1161. Son père est tué lors d'un affrontement contre la république de Gênes, et son oncle Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, prend la régence du comté de Provence pour le défendre. C'est ainsi que l'oncle est parfois désigné comme Raimond-Bérenger II, comte de Provence, et le neveu comme Raimond-Bérenger III.
Dès le début de 1147 la maison de Barcelone, à nouveau en guerre avec Raimond des Baux, emporte un succès décisif. Son impuissance convainc Raimond de composer et l'incite à négocier avec Barcelone : il fait sa soumission et meurt avant que les conditions de paix soient arrêtées. Etiennette, et ses quatre fils : Hugues, Guillaume, Bertrand et Gilbert n'ont d'autres ressources que de renoncer à leurs droits sur le comté de Provence. Le traité mettant fin à ce premier épisode est signé à Arles en 1150. La trêve ne dure guère. Après cinq années d'attente Etiennette et ses fils relancent les hostilités. Allié au comte de Toulouse, Hugues obtient un premier succès d'ordre diplomatique, et reçoit cette fois de la part de son empereur, Frédéric Barberousse, confirmation des titres de sa maison. Mais la situation une fois encore tourne à la confusion. La maison des Baux doit s'avouer battue et s'engager à ouvrir le château de Castillon et diverses places fortes à première réquisition. Le château des Baux et quelques-unes de ses défenses avancées sont toutefois exclus de cette humiliante condition. En août 1161, Raimon-Berenger se rend avec son oncle à Turin pour obtenir de l'empereur Frédéric Barberousse la confirmation de la possession du comté de Provence, lequel est en droit fief du Saint-Empire. En 1162, troisième et dernière tentative, d'un règlement par les armes : les catalans s’assurent définitivement de leurs adversaires. Le château des Baux est rasé et le territoire avoisinant ravagé.
La maison de Barcelone veut alors faire reconnaître sa victoire militaire par les chancelleries. Hugues des Baux, s'empresse de contrarier cette démarche, fait état auprès de Frédéric Barberousse des deux diplômes pourvus et de la bulle d'or impériale, émanant l'un de Conrad, l'autre de Frédéric Barberousse lui-même. C’est peine perdue. L’empereur Frédéric Barberousse fait valoir que le nom de la Provence ne figurait pas dans les actes précités et se garde bien de donner raison au vaincu et cette même année1162, Raymond Bérenger II est confirmé dans ses droits par l’empereur Barberousse ; Frédéric l’investit officiellement de son fief en 1163. La guerre se poursuit.
.Alphonse II (1157- 1196) roi d'Aragon et comte de Barcelone et comte de Provence de 1166 à 1167
Fils de Raimond Bérenger II ou III, comte de Barcelone et de Pétronille
Il recouvre la Provence à la fin de la guerre en 1166 et, cette même année, le comte Raymond Bérenger II ou III est tué durant le siège de Nice. Raymond V de Toulouse se remarie avec Richilde de Pologne la nièce de l’empereur Frédéric Barberousse, veuve de Raymond-Bérenger ce qui renforce ses liens avec l’empire.
Les fils de Raymond des Baux, perdants, remettent l'épée au fourreau et reconnaissent la souveraineté du comte de Provence. Ils bénéficient quand même d’un titre, celui de vicomte de Marseille.
Après la paix de Jarnégue du 26 janvier 1190 entre les maisons de Toulouse et de Barcelone, le comte de Toulouse se désintéresse de la Provence.
Raymond Bérenger IV meurt assassiné en 1181. En 1190, la paix de Jarnégues confirme le partage de la Provence de 1125.
En 1193, Alphonse épouse Gersande, avec laquelle il a :
.Raimond Bérenger IV (1198-1245), comte de Provence et de Forcalquier
.Garsende, mariée à Guillaume II de Moncade, vicomte de Béarn.
.Alphonse II (1180-1209) comte de Provence de 1196 à 1209
Fils du précédent et de Sancie de Castille.
En juillet 1193, son père et le comte de Forcalquier Guillaume IV avaient conclu le traité d'Aix par lequel Alphonse II devait épouser Gersende de Sabran, petite-fille et héritière du comte de Forcalquier. De leur mariage nait Raimond Bérenger en 1198.
A la mort de son époux en 1209, Gersende gouverne au nom de son fils mineur Raimond Bérenger qui a pour tuteur son oncle Pierre II d’Aragon. Gersende meurt en 1242.
.Raymond Bérenger IV ou V (1198-1245) comte de Provence de 1209 à 1245
Fils du précédent et de Gersande de Sabran, marié en 1220 à Béatrice de Savoie.
En 1222, la position de Raimond Bérenger est solidement assurée, et sa mère Garsende de Forcalquier lui cède le comté de Forcalquier pour se retirer au monastère. Il réunit ces deux comtés séparés par les partages successoraux survenus après la disparition de la 1re dynastie provençale. Il restaure l'autorité comtale ; en butte aux menées de Raymond VI, comte de Toulouse, il obtient pourtant la soumission de Brignoles, Tarascon, Arles et Nice ; il participe avec le roi Louis VIII à la prise d’Avignon en 1226 et en 1243 il parvient à s’assurer la souveraineté nominale sur Marseille qui s’est pourtant soumise au comte de Toulouse. Il crée une ville nouvelle, Barcelonnette.
Avec Béatrice de Savoie, il a quatre filles :
-Marguerite de Provence qui épouse le roi de France Louis IX.
-Eleonore de Provence qui épouse le roi d’Angleterre Richard III.
-Sancie de Provence qui épouse le roi des romains Richard de Cornouailles, fils du roi d’Angleterre Jean sans Terre.
-Béatrice de Provence qui épouse Charles d’Anjou, frère de Louis IX
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