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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 08:33

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CH.III         LES REGIONS AYANT APPARTENU AU

ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de BOURGOGNE-PROVENCE  

 

 

R.  Comté et Marquisat de Provence (ancien Royaume de Provence) 

       terres d’empire de 1032 à 1271/1486

3. Comté de Provence,terre d’empire de 1032 à 1486

 

a.Archevêché d’Arles /Comté d’Arles

En 450, le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles. Un siècle plus tard, en 551, la province ecclésiastique arlésienne s'agrandit de l'évêché d'Uzès qui passe sous la métropole d'Arles.

En 794, au concile de Francfort, les limites entre les provinces ecclésiastiques d'Arles et de Vienne sont à nouveau débattues. La province ecclésiastique d'Arles perd les archevêchés d'Aix et d'Embrun, qui sont élevés au rang de métropoles. La province ecclésiastique d'Arles conserve cependant huit suffragants : Marseille, Toulon, Orange, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Avignon, Vaison, Cavaillon et Carpentras.

 

 

Archevêques :

 

.Raimbaud de Reillanne, prince-archevêque d’Arles de 1030 à 1069

Famille tenant son nom de Reillanne, village relevant de l’abbaye de Montmajour et futur siège d’un vicomté.

Sous son règne, le Royaume de Bourgogne-Provence est intégré à l’empire.  II affirme  la primauté de son siège sur les autres diocèses provençaux.

En 1046, Raimbaud participe au synode de Sutri et assiste à Rome, au couronnement de l'empereur Henri III qu'il rencontre personnellement.

  

.Aicard d'Arles, prince- archevêque d’Arles de 1070 à 1080

De la famille des vicomtes de Marseille. Fils  de Geoffroi, vicomte de Marseille ; frère d’Hugues Geoffroi et de Pons de Peynier, vicomtes de Marseille.

Dans les démêlés de l’empereur Henri IV avec le pape Grégoire VII, il prend parti pour l’empereur, pour se soustraire à l’autorité du comte Bertrand, qu’il chasse de sa capitale, et fait prendre à son père le titre de vicomte d’Arles. Aicard de Marseille usurpe l'archevêché d'Arles entre 1080 et 1098, puis après un intermède, entre 1108 et 1113.

 

.Gibelin de Sabran, prince- archevêque d’Arles, officiellement de 1080 à 1107 effectivement  à partir de 1098 après le départ à la croisade d'Aicard

De la famille célébre de Sabran.

Au concile d’Avignon de 1080 auquel assiste l’archevêque d’Arles Aicard, Gibelin de Sabran est nommé officiellement archevêque d’Arles et Aicard destitué. Gibelin est consacré par le Pape. Mais le clergé et le peuple d’Arles souhaitent conserver leur archevêque de la famille des vicomtes de Marseille qui a pris parti pour l’empereur Henri IV contre le pape Grégoire VII. C’est pourquoi, Gibelin de Sabran, malgré l’appui du comte Bertrand II de Provence  ne peut prendre possession de son diocèse.

Menacé par les arlésiens lors de son entrée en ville, il doit renoncer et se contenter pendant de nombreuses années de l’évêché d’Avignon où il se replie à partir de 1094.

Vers1098-1099, profitant d'un voyage d'Aicard en Palestine, il se fait relever par une Bulle du Pape Urbain II des serments (renoncement à l’archevêché d’Arles) qu’il avait prononcés en 1080 sous la menace des Arlésiens. En 1105, Raymond de Toulouse comte de Saint-Gilles, dans son testament, ordonne à ses héritiers de lui restituer tout ce qu’il lui avait usurpé à l’évêché d’Arles, Argence, Fourques, au Baron (Albaron) et à Fos.

                                                         

Vacance du siège archiépiscopal  entre décembre 1107 et octobre 1115.

 

 .Atton de Bruniquel, prince-archevêque  d’Arles de 1115 à 1129

De la famille des seigneurs de Bruniquel descendants des comtes de Toulouse. Dans le conflit opposant les maisons de Toulouse et de Barcelone, Atton prend lui aussi le parti du pape, c’est-à-dire des comtes de Barcelone. Ce conflit (1121-1123)  va entraîner de vives tensions entre la maison des Baux, qui soutient Alphonse Jourdain, et l’archevêque Atton. Le 3 février 1120, le pape Calixte II lui demande  de réprimer les déprédations de Guilhem Porcelet, seigneur arlésien allié des Baux. Ce même pape, le 22 avril 1122, l’informe de l’excommunication d’Alphonse Jourdain, comte de Toulouse.

 

.Bernard Garin, prince-archevêque d’Arles de 1129 à 1138, légat du pape

 

.Guillaume Monge, prince-archevêque d’Arles de 1138 à 1142, seigneur de Salon de Provence en 1142,  légat du pape

Après avoir reçu la seigneurie de Salon-de-Provence en 1142, il fait de Salon  la résidence principale des archevêques d’Arles. La ville et son château sont ainsi liés pendant sept siècles à la temporalité de l'Église d'Arles.

 

.Raimon de Montredon, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence  de 1142 à 1160

De la famille noble du nom de la baronnie de Montredon.

Comme par la suite ses successeurs, il se préoccupe de renforcer son pouvoir temporel. Ainsi en 1142, Peire de Lambesc qui reçoit en fief de l'archevêque Raimon,en contrepartie de l'abandon de ses droits sur Salon, les châteaux de Vernègues et d'Avallon, doit prêter un serment de fidélité qui l'oblige explicitement à l'hommage, à une albergue de vingt chevaliers et à devoir rendre les deux castra sur simple requête de l'archevêque Raimon de Montredon . En 1142, celui-ci  fait du château de l’Empéri de Salon la résidence principale des princes-archévêques d’Arles.

Cependant les grands seigneurs comme ceux des Baux ou de Marseille, échappent à ce traitement et bénéficient de la poursuite des relations traditionnelles, plus égalitaires.

 

En ce qui concerne les Baux, Raimon de Montredon comprend en effet rapidement l'intérêt à s'entendre avec ces seigneurs qui disposent en outre d'une certaine influence sur le comte de Toulouse, Alphonse Jourdain  avec lequel le siège d'Arles est en délicatesse à propos des terres d'Argence l’Argence,  petit territoire entre Beaucaire et Saint-Gilles depuis le début du XII° siècle.

Le 2 septembre 1143, Raimon de Montredon qui manifeste toujours une neutralité bienveillante vis-à-vis d’Alphonse Jourdain dans le conflit qui oppose les maisons d’Aragon et de Toulouse à Fourques, donne  Argence en fief à Alphonse Jourdain.

Pour des raisons que l’on ignore, la ville d’Arles semble s’opposer  à son autorité vers 1150, à la suite de quoi il doit lui concéder une charte de consulat.

 

Raimon de Montredon s'efforce également de maintenir de bonnes relations avec les empereurs, qui sont les suzerains des archevêques, initialement d’abord avec Conrad III[], puis avec  Frédéric Ier Barberousse, dont il obtient à Worms, en juin 1152 (ou 1153 ?) la confirmation des privilèges de l’Église d’Arles

.

.Raimon de Bollène, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1163 à 1182

 

Originaire du Comtat.

 

Il arrive sur le siège archiépiscopal d'Arles à la fin des guerres baussenques, période de tension entre les maisons de Toulouse et de Barcelone. En 1166, à la mort du comte de Provence, Raimond-Bérenger II, le comte de Toulouse Raymond V épouse sa veuve Richilde et s’empresse de s’emparer de la Provence. Mais dès le 16 avril 1166, le comte Alphonse II d'Aragon (Alphonse Ier de Provence) se trouve en Provence pour défendre le domaine familial et les combats entre les deux prétendants ravagent une fois de plus l'Argence et la Camargue. Le comte dispose de l'appui de Raimon de Bollène, qui lui cède les places fortes d'Albaron et de Fos, points stratégiques importants pour la défense de la Camargue. Raimon intervient et grâce à sa médiation, un traité de paix est signé entre les deux princes le 18 avril 1176 à Tarascon. Il bénéficie alors des faveurs du nouveau comte Raimond-Bérenger III avec qui en août 1177, il partage des droits de l'atelier monétaire d'Arles. 

 

Une des conséquences de ce conflit est le regain d’intérêt de l’empereur Frédéric Ier Barberousse, suzerain des comtes de Provence et prince-évêque d’Arles pour son royaume de Bourgogne-Provence. []Le 31 juillet 1178, c’est Raymond de Bolléne[] qui le couronne roi de Bourgogne-Provences (ou d’Arles) dans la basilique Saint-Trophime  en présence de tous les grands du royaume à l'exception toutefois du comte de Provence. Ce couronnement marque l’apogée de la puissance des archevêques d’Arles.

 

Dans la continuité de la réforme grégorienne, Raimon de Bollène s’attache à féodaliser les liens qui unit l’archevêque et ses vassaux. Toutefois, cette féodalisation est encore limitée et semble s’accompagner d'augmentation de fief. En 1178 ou 1179, Raimon de Bollène donne Mornas et Mondragon en augmentation de fief à Raymond V pour obtenir son hommage pour la terre d'Argence.

 

  

 

.Pierre Isnard, prince-archevêque, seigneur de Salon de Provence de 1183 à 1190

 

Dans cette seconde moitié du XII°siècle, les archevêques d'Arles sont choisis au sein du chapitre par la cooptation des chanoines. À partir de 1180, l'importance de l'archevêché d'Arles passe progressivement au second rang, derrière celle d'Aix où les comtes de Provence viennent d'établir leur résidence comtale. La fin du siècle est agitée dans la cité, notamment sur le plan religieux. En revanche, Pierre Isnard  renforce son pouvoir temporel  en doublant le nombre de ses vassaux.

 

 

.Imbert d’Eyguières, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence  de 1191 à 1202

 

Issu de la famille provençale des seigneurs d’Eyguières.

 

À l'époque de son élection, Arles est la proie d’une violence urbaine entre différents partis dont l'archevêché elle-même seigneur féodal d'une partie de la ville.

 

Ainsi lorsqu’en novembre 1191, le pape Célestin III remet à Imbert d’Eyguières qui s’était rendu à Rome pour être sacré des mains du souverain pontife, une bulle lui accordant les pleins pouvoirs pour extirper le mal et lui permet d’user à sa convenance de l’excommunication.

 

Les grandes familles aristocratiques ou de chevaliers lui prêtent hommage.

 

En 1191, il reçoit celui d’Uc V des Baux, puis en janvier 1192, celui de Guilhem Porcelet. Il confie cette même année à Rostaing de Fos la garde des châteaux de Salon, Saint-Chamas, ainsi que la défense du cloître de Saint-Trophime d'Arles. En 1192, Rostaing de Fos lui rend hommage pour les pêcheries du pont Saint Genies qu’il reconnait tenir comme vassal.[]

 

En dépit des exigences de Rome, Imbert entretient des relations cordiales avec la  famille des Baux. Comme son prédécesseur Pierre Isnard, il féodalise les relations entre l’archevêché et cette puissante famille aristocratique au prix d’un doublement des domaines inféodés à cette lignée.

 

Il côtoie Gervais de Tilbury installé à Arles depuis 1189, juriste de l'archevêché et proche du futur empereur Otton IV, qui épouse une de ses parentes. Il négocie des accords au nom de la ville.

 

 

 

Avec Uc des Baux, Guilhem Porcelet et les consuls d'Arles, il passe un traité de Paix avec l'envoyé du podestat de Gênes, en mars 1201 ou 1202.

 

Face à une situation politique tendue opposant les habitants de la Cité et ceux du Bourg qui se disputent le quartier du Méjan, l'archevêque joue de cette rivalité pour imposer en 1202 sa médiation et l'union des deux consultats, rétablissant ainsi l'unité de la ville et privant les Porcelet et les Baux, les seigneurs du Bourg, de toute initiative.

 

 

.Michel de Morèse ou de Mouriès, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence  de 1202 à 1217

 

En janvier 1208, l’attitude anti-épiscopale de l’aristocratie et du comte se traduit par le meurtre de Peire de Castelnau assassiné par un proche du comte de Toulouse et des Porcelet aux portes d'Arles.

 

À la suite de cet incident et de l'opportunité offerte par le décès du comte de Provence, Alphonse II, le 2 février 1209 à Palerme, le conflit va désormais s'étendre avec la croisade des albigeois entreprise dès la fin du mois de juin 1209. L’église d’Arles profite de cette situation. Arrivée dans la cité vers le 15 juillet, l’armée des croisés impose sa loi et le parti anticlérical arlésien est alors sévèrement châtié : le château des Porcelet érigé est par exemple démantelé. Ainsi, à la veille de la bataille de Muret du 12 septembre 1213,  Michel de Morèse parvient à rétablir sa domination complète sur la cité.

 

En 1214, l’empereur  Frédéric II de Hohenstaufen adresse à l’archevêque Michel un diplôme où sont explicitement reconnus ses droits et prérogatives et où sont énumérées ses possessions. La comparaison  de ce  diplôme avec celui délivré à l’archevêque de Vienne montre que les droits de l’archevêque d’Arles sont moins étendus que ceux du métropolitain de Vienne. Déjà, en effet, se développe à Arles un pouvoir rival de celui de l’archevêque, celui de  la commune, à la tête de laquelle se trouvent les consuls ; déjà des conflits s’étaient produits entre l’archevêque et les bourgeois : quelques années avant la Diète de Bâle de 1214, le pape  Innocent III avait dû s’adresser aux chefs de la Commune pour leur enjoindre de respecter les droits de l’archevêque. 

 

 

Si peu enclin qu’il soit à favoriser les communes, l’empereur Frédéric ne croit pas pouvoir sanctionner les privilèges des archevêques d’Arles, sans garantir par un acte solennel l’organisation municipale de cette ville, qu’il savait avoir été autrefois confirmée par son grand-père Barberousse. Aussi lui reconnait-il le droit d’être régie par des consuls investis chaque année de la juridiction, sous la suzeraineté de l’archevêque qui les nomme ou au moins participe à leur désignation. Le 20 avril 1215, Frédéric informe le comte de Provence, les seigneurs de Baux et tous les barons et châtelains du royaume d’Arles qu’il a pris en sa garde spéciale l’archevêque d’Arles et il les invite à s’unir à lui pour assurer à ce prélat une protection efficace.

 

 

.Hugues Ier, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence en 1217

 

 

.Hugues Béroard, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1218 à 1232

 

En 1217, il se trouve à Rome lorsque lui parvient sa nomination à l’archidiocèse d’Arles. Il est alors consacré par le pape Honorius III le 27 mars 1218. Cette même année 1218, l’empereur Frédéric II rend un diplôme en faveur d’Hugues Béroard. Prolongeant son séjour dans la ville éternelle, il ne prend officiellement possession de son siège qu’au début 1219. Cette absence prolongée de la cité arlésienne à une époque de fortes tensions entre l’archevêché et le patriarcat local va avoir pour conséquence l’effritement du pouvoir d’Hugues Béroard avec la création dès 1220, à l’instar des villes italiennes, d’un nouveau système de gouvernement, la podestarie qui remet en cause la mainmise de l’archevêque sur la nomination des consuls de la ville. Il participe ainsi le 6 février à la réunion qui décide l'installation d'un podestat pour mettre fin aux troubles domestiques. Ce mode d'administration se traduit par le fait de confier la conduite de la ville à un personnage appelé podestat, véritable gouverneur de la cité. Il s'agit généralement d'un étranger, plus précisément d'un Italien, non lié aux factions arlésiennes, recruté et renouvelé chaque année pour assurer un gouvernement neutre ; il est muni de pouvoirs temporaires mais toutefois très étendus.Sur le plan politique, Hugues Béroard soutient le comte  Raimond Bérenger IV de Provence, pour mettre un terme aux hostilités qui désolent la Provence. Il engage le comte de Toulouse à renoncer à ses alliances en deçà du Rhône et à ne fournir désormais aucun secours aux Marseillais ni aux Tarasconnais.

 

 

 

En 1230, les événements amènent  Hugues Béroard, à la Cour impériale. Il y obtient encore une fois la confirmation des droits et privilèges de son siège. De plus, Hugues présente à l’empereur la triste situation à laquelle les guerres et l’avidité de voisins tels que les Baux et le comte de Toulouse, ont réduit son Église ; Frédéric  II prolonge alors jusqu’au terme de la vie de Hugues la concession du péage de Salon, et lui permet de lever un autre péage à Arles. Enfin, pour trancher toutes les difficultés que pourraient soulever les seigneurs et les communes, il reconnait à l’Église d’Arles la liberté absolue d’acquérir, à titre gratuit ou onéreux, malgré les prescriptions contraires des statuts locaux. Hugues séjourne à la Cour assez longtemps pour assister, en septembre 1232, à l’entrevue d’Anagni, où a lieu la réconciliation de l’Empereur avec Grégoire IX. Quand il revient d’Italie, il est visiblement affermi dans la faveur impériale et investi derechef de la mission difficile de rétablir la paix, si profondément troublée par les différends du comte de Provence avec la commune de Marseille et son allié le comte de Toulouse.                                                        

 

.Jean Baussan, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1233 à 1258

 

Il entre en en lutte avec la confrérie des bailes, confrérie d’origine essentiellement aristocratique constituée de quelques bourgeois enrichis, dirigée par Bertrand et Raymond Porcelet. Celle-ci est profondément anticléricale, le patriciat redoutant la richesse croissante des ordres religieux et réagissant aux règles très contraignantes adoptées lors du concile de juillet 1234 présidé par Jean Baussan. En dépit des prescriptions du Concile, l’opposition se manifeste sous la forme d’associations illicites qui portent le nom de confréries ; bientôt leurs chefs se rendent maîtres de la cité. Aux excommunications, les révoltés répondent par une de ces interdictions de l’eau et du feu si fréquemment employées contre les clercs à cette époque du moyen âge : il est défendu de vendre des aliments aux membres du clergé ; l’usage des moulins, des fours publics et des fontaines leur est refusé. Aussi les clercs sont-ils réduits à quitter la ville rebelle : l’archevêque Jean Baussan, dont le palais est occupé par ses ennemis, a grand-peine à se réfugier à Salon. Arles demeure aux mains des adversaires du clergé ; le culte y est suspendu, les sacrements n’y sont plus administrés, et, comme il n’y a plus de curés, quelques-uns s’enhardissent jusqu’à contracter mariage en présence des laïques, au mépris des prohibitions formelles de l’Église. Ce mouvement est extrêmement violent avec des assassinats, le sac du palais de l’archevêque qui doit s’exiler, l’usurpation de biens ecclésiastiques et la suppression des sacrements ecclésiastiques.

 

 

 

La papauté, sans désavouer l'archevêque d'Arles, prend également ses distances. Elle redoute en particulier que dans l'agitation du mouvement communal, les tribunaux inquisitoriaux puissent servir les intérêts politiques de l'épiscopat local. Ainsi, le pape Grégoire IX lui enlève la juridiction de l'inquisition et en 1235, le légat Jean de Bernin, archevêque de vienne nomme des juges issus de l'ordre des prêcheurs pour la Provence. Les dominicains contrôlent désormais l'inquisition du comté, jusqu'en 1249 où elle passe aux mains des franciscains. Bien que les anathèmes contre les confréries aient été renouvelés dans un concile de 1236, l’archevêque cherche un rapprochement : une transaction, intervient en 1236, qui  tout en sauvegardant les apparences extérieures du pouvoir ecclésiastique, confère des avantages importants au parti représenté par les chefs de la confrérie.

 

 

 

Dans une lettre adressée le 8 août 1237, à Henri de Revello, vicaire impérial, le pape Grégoire IX  reproche à l’empereur de s’associer, pour persécuter l’archevêque, à des hommes qui ne respectent point Dieu ; en même temps il invite les bourgeois d’Arles et le comte de Provence à venir en aide à Jean Baussan.

 

 

 

En mai 1238, convoqués par l’empereur Frédéric, les contingents des évêques de Grenoble, archevêque d’Embrun, de l’évêque du Valentinois et du Diois rencontrent  à Vérone sous les drapeaux de l’Empire les troupes du comté de Savoie et aussi celles des comtés de Provence et de Toulouse, conduites par Guillaume de Savoie, évêque élu de Valence. L’archevêque d’Arles, Jean Baussan, et l’évêque de Marseille, Benoît d’Alignan, ont devancé Raymond Bérenger à la Cour impériale ; ils sont à Vérone dès le mois de juin.

 

 

 

Tous deux figurent comme témoins dans un acte où l’Empereur promet sa protection à la ville d’Embrun et lui assure le maintien de ses libertés et coutumes. Jean Baussan  profite de son séjour au camp impérial pour faire renouveler ses privilèges qui ne sont reconnus qu’avec la formule restrictive employée quelques mois auparavant dans le diplôme conféré à l’archevêque de Vienne. Cet acte de pure forme ne désarme pas les adversaires de Jean Baussan ; les troubles provoqués par la Confrérie agitent de nouveau la ville d’Arles.

 

 

 

En décembre 1238, le vicaire de l’empire, Bérard de Lorette, vient à Arles pour y demander au nom de l’Empereur le serment des habitants ; Jean Baussan craignant qu’un tel serment prêté directement à l’empereur n’amoindrisse les droits de son Église, n’hésite pas à s’opposer aux prétentions du vicaire impérial. Bérard est obligé d’accepter une transaction proposée par l’archevêque : les Arlésiens prêtent serment à l’empire « sauf  les droits de l’Église d’Arles, la liberté et les franchises des gentilshommes et des bourgeois de cette ville. »

 

 

 

Au début de l’année 1239, le pape prononce l’excommunication de Frédéric II.

 

Au début de l’été de 1239, les habitants d’Arles voient arriver dans leur cité Raymond Bérenger.  Le comte de Provence est bien reçu, même par le vicaire impérial, qui alors réside à Arles et qui dans toute cette affaire semble avoir joué un rôle de dupe. Raymond peut librement, d’accord avec ses partisans, préparer son plan, si bien qu’un jour le vicaire impérial est purement et simplement expulsé ; la cité se retrouve sous l’influence, plus puissante que jamais, de l’habile comte de Provence.

 

 

 

Raymond Bérenger, promet de sauvegarder les droits de l’Église d’Arles, se faisant attribuer, sa vie durant, la juridiction sur la cité, et prête à l’archevêque un serment à peu près analogue à celui des podestats. L’empereur réagit vivement et ordonne au comte de Provence et aux bourgeois d’Arles de rétablir aussitôt son vicaire dans tous ses droits ; il se plaint amèrement à Louis IX de la conduite de son beau-père le comte de Provence Raymond-Bérenger. Mais cette démarche reste inefficace: Arles est alors perdue pour la coalition des Impériaux et des adversaires du clergé.

 

 

 

A l’été 1248, Frédéric II retrouve meilleure fortune dans  son royaume de Bourgogne-Provence. Inquiétées par l’avènement de Charles d’Anjou, dominées par des factions hostiles aux croyances catholiques et à l’influence française, les grandes communes de Provence, Arles, Avignon et Marseille, s’unissent  dans une confédération nouvelle. Un mouvement très violent se produit à Arles, où les adversaires du clergé reprennent  le dessus : les principaux partisans de l’Église sont emprisonnés ; les factieux se saisissent des domaines des Églises et ravagent ceux du comte de Provence ; l’archevêque Jean Baussan est l’objet de grossières menaces.

 

 

 

Au mois de novembre 1248, les prélats des provinces de Vienne, d’Arles, d’Aix et de Narbonne, décident de tenir à Valence un Concile présidé par deux cardinaux légats du Saint-Siège, Pierre d’Albano et Hugues de Sainte Sabine.  

 

 

 

Ce concile condamnent  ceux qui ne respectent pas les excommunications, ceux qui méprisent l’autorité des inquisiteurs, ceux qui interdisent aux ecclésiastiques le feu et l’eau, les fours et les moulins ; ceux qui assassinent les clercs, s’emparent des biens de l’Église, et ceux qui refusent de jurer la paix et de renouveler ce serment de trois ans en trois ans.  Sont frappés des sentences les plus sévères les meneurs qui ont appelé le secours de Frédéric, dont l’excommunication est de nouveau solennellement publiée, ceux qui ont recours à son intervention et font accueil à ses envoyés.

 

 

 

Mais la voix du Concile n’est guère écoutée  à Arles ;  la faction provençale et française est toujours cruellement maltraitée ; non contents de refuser au clergé les dîmes qui lui sont dues, les rebelles frappent les ecclésiastiques de lourdes taxes.

 

 

 

Mais entre 1245 et 1250, Jean Baussan  doit solliciter une aide non désintéressée du comte de Provence Charles Ier d'Anjou qui a succédé au comte Raymond-Bérenger  IV;   il perd après ces conflits, ses prérogatives temporelles sur la ville.

 

Avec la fin du règne des grands empereurs Hohenstaufen et le début d’un Interrègne de 23 ans, l’arrivée de la Maison d’Anjou, l’influence impériale dans le comté de Provence va considérablement diminuer.

 

En effet, en 1251, la ville d’Arles se soumet à Charles d’Anjou.

 

 

.Bertran Malferrat, prince-archevêque d’Arles,  seigneur de Salon de Provence de 1258 à 1262

 

Il vend le château de Beaucaire au roi de France Louis IX.

 

 

.Florent, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1262 à 1266

 

Le 7  juin 1266, peu de temps avant sa mort, il reçoit à Salon l’hommage de son vassal Bertrand des Baux.

 

 

.Bertran de Saint-Martin, évêque de Fréjus de 1248 à 1264, évêque d’Avignon  de 1264 à 1266, prince-archevêque d'Arles, seigneur de Salon de Provence  de 1266 à 1273, cardinal.

 

Comme évêque d'Avignon, il se montre attaché aux intérêts de la maison d'Anjou, et Charles d'Anjou, comte de Provence, l’apprécie.

 

La première année de son règne, il fait hommage à Barral de Baux, pour la terre de Mouriès, que son Eglise tient en fief de ce seigneur. L’année suivante, le 10 juin, il se rend à Tarascon recevoir à son tour l'hommage de Bertrand de Baux, fils de feu Guillaume de Baux, seigneur de Berre, pour différents fiefs, entre autres pour les terres de la Crau.

 

 

 

Au début juin 1273, il est nommé cardinal-évêque de Sainte-Sabine par le pape Grégoire X devenant le  premier des archevêques d'Arles promu à cette haute dignité.

 

 

.Bernard de Languissel, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1274 à 1281

 

Issu d’une famille noble du comté de Toulouse

 

 

.Bertrand Amalric, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1281 à 1286.

 

 

.Rostaing de la Capre, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1286 à 1303

 

En résidant à Avignon et en se réservant le gouvernement de l'Église de ce diocèse, les papes d'Avignon deviennent des évêques suffragants de l’archevêque d’Arles et affaiblissent donc son autorité de métropolitain.

 

 

.Peire de Ferrières, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1304 à 1307.

 

Chancelier du roi Charles II  de Sicile.

 

 

.Arnaud de Faugères, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1307 à 1310, cardinal.

 

Il appartient à la famille des seigneurs de Faugères, seigneurie vassale du comté de Toulouse dont  Guisalfred de Faugères a fait hommage au roi de France Philippe le Bel en 1285.

 

Il devient archevêque d’Arles avec l’appui du comte de Provence et roi de Sicile, Robert d’Anjou. Il intervient à la demande du pape Clément V auprès de Philippe le Bel et, en récompense, est nommé cardinal-évêque de Sabine le 19 décembre 1310.

 

 

 

.Gaillard de Faugères, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1310 à 1317,

 

Frère du précédent.

 

 

.Gaillard de Saumate, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1318 à 1323.

 

 

.Gasbert de Valle, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1323 à 1341

 

 

.Jean de Cardonne, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1341 à 1348

 

 

.Étienne Aldebrand, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1348 à 1350

 

 

.Etienne de la Garde prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1351 à 1361

 

 

.Guillaume de la Garde, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1361 à 1374

 

Neveu du précédent.

 

 

.Pierre de Cros, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1374 à 1388, cardinal.

 

 

.François de Conzié, évêque de Grenoble de 1380 à 1388, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1388 à 1390

 

La famille de Conzié est une des plus anciennes de Savoie.

 

 

.Jean de Rochechouart, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1390 à 1398, cardinal 

 

À la fin du siècle, au début du Grand Schisme (1378-1418), où deux papes rivaux (et bientôt trois) prétendent régner sur la chrétienté, l’un installé à Rome et l’autre à Avignon, les comtes de Provence profitent de la situation pour usurper des droits de l'Église d'Arles.

 

 

 

Après la mort de Jean de Rochechouart le siège archiépiscopal d'Arles demeure vacant de 1398 à 1405, période pendant laquelle Pedro de Luna, anti-pape sous le nom de Benoit XIII, nomme successivement plusieurs administrateurs pour le spirituel, se réservant les revenus de l'archevêché.

 

 

.Paul de Sade, évêque de Marseilles, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence en 1410

 

Élu le 13 novembre 1410 par le chapitre d'Arles; son élection n'est pas validée par le pape ou plutôt l'antipape Jean XXIII qui impose Jean Allarmet de Brogny.

 

 

.Jean Allarmet de Brogny, prince-archevêque d’Arles, seigneur de Salon de Provence de 1410 à 1423

 

Il préside le concile de Constance de 1414 à 1418 qui met fin au Grand Schisme.

 

 

.Louis Aleman, prince-archevêque d’Arles de 1423 à 1440, puis de 1449 à 1450, seigneur de Salon de Provence, cardinal 

 

Neveu de François de Conzié.

 

La deuxième session du Concile de Bâle se tient le 15 février 1432.

 

Le 16 mai 1439, Louis Aleman, archevêque d'Arles qui préside la trente-troisième session du concile de Bâle, soutenu par les archevêques de Tours et de Lyon, et par le docteur parisien Thomas de Courcelles, fait publier trois décrets déjà minutés dans les congrégations précédentes.                                               

 

C’est l'évêque de Marseille, Louis de Glandève qui les prononçe. Ils sont conçus en ces termes:                                                                                                      

 Premier décret - C'est une vérité de la Foi catholique, déclarée par le concile de Constance, et par le présent de Bâle, que la puissance du concile général, est supérieure au pape.       

 Deuxième décret - C'est une vérité de la Foi catholique que le pape ne peut en aucune façon dissoudre, transférer ni proroger le concile général représentant l'Eglise universelle, à moins que le concile n'y consente.                                         

 Troisième décret - On doit regarder comme hérétique quiconque contredit les deux vérités précédentes.

 

 

 

Louis Aleman, lors du concile de Bâle, en 1439, participe activement à la déposition du pape Eugène IV et à l'élection d'Amédée VIII, duc de Savoie, connu dans l'histoire comme l'antipape Felix V. En 1440, il est excommunié par le pape.

 

 

.Robert Damiani,

 

En 1440, après l'excommunication de Louis Aleman, Arles est sans archevêque. Partisan zélé du roi René, évêque de Tibériade puis à partir de 1447 archevêque d'Aix, il remplit alors les fonctions épiscopales dans ce diocèse, jusqu'au retour en grâces de Louis en 1449.

 

 

.Pierre de Foix (1386-1464) prince-archevêque d'Arles, seigneur de Salon de Provence de 1450 à 1462, cardinal 

 

 

.Philippe de Lévis, prince-archevêque d’Arles de 1462 à 1475, seigneur de Salon de Provence, cardinal.

 

En 1472, lorsque le pape Sixte IV nomme Urbain de Fiesque, évêque de Fréjus, le roi essaye sans succès pendant plus de quatre ans de s'opposer à ce choix.

 

 

 

A la mort de Philippe de Lévis, le pape Sixte IV réduit le diocèse d’Arles : il détache le diocèse d'Avignon attribué en 1474 à son neveu Julien de la Rovere, le futur pape Jules II, de la province d'Arles, l'érige en archevêché et lui attribue comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison.

 

 

.Eustache de Lévis, prince-archevêque d’Arles de 1475 à 1489, seigneur de Salon de Provence, cardinal 

 

Frère de Philippe.

 

Avec le rattachement de la Provence au Royaume de France, Il perd le droit de battre monnaie.

 

 

 

 


 

 

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