CH.III LES REGIONS AYANT APPARTENU AU
ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de BOURGOGNE-PROVENCE
R. Comté et Marquisat de Provence (ancien Royaume de Provence)
terres d’empire de 1032 à 1486
2. Marquisat de Provence
b. comté / principauté d’Orange, terre d’empire de 1032 à 1713
Maison de Chalon
.Jean III de Chalon-Arlay (1361-1418) prince d’Orange de 1393 à 1418, seigneur d’Arlay, vicomte de Besançon, seigneur d’Arguel et de Cuiseaux
Descendants de Jean Ier de Chalon (1190-1267) comte de Chalon, comte d'Auxonne, il est le fondateur de la seigneurie de Chalon-Arlay, apparentée à celle des comtes de Bourgogne et des comtes de Chalon, enrichie par l’exploitation des mines de sel de Salins et fondatrice du château d’Arlay dans le comté de Bourgogne.
Il épouse en 1386 la princesse Marie des Baux, fille de Raymond III des Baux, prince d’Orange et de Jeanne de Genève et devient lui-même prince au décès de son beau-père. Marie des Baux est issue de la famille des comtes de Genève qui s’éteint en 1394 de sorte que les princes d’Orange revendiquent l’héritage du comté de Genève jusqu’au jour où le comte de Savoie Amédée III en rachète tous les droits.
.Louis II de Chalon-Arlay (1390-1463), prince d’Orange, seigneur d’Arlay et Arguel, vicaire impérial de Bourgogne-Provence de 1421 à 1429
Fils du précédent ; sa jeunesse se déroule à Nozeroy ou parait peu Jean de Chalon presque toujours aux armées du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Son père le fiance dès 1397 à Jeanne de Montbéliard, fille d’Henri de Montfaucon.
En 1413, Louis rejoint son père en Charolais ct y prend part à une courte campagne. L'année suivante, il se distingue an siège d'Arras et fait un séjour à la cour du duc de Bourgogne. Au mois d'août I415, Louis entreprend le voyage de Terre-Sainte. Il est déjà de retour en Franche-Comté à la fin de l'année.
Après avoir passé plusieurs mois dans ses terres pour en surveiller l'administration, il quitte de nouveau Nozeroy en juillet 1417, avec une troupe nombreuse de seigneurs franc-comtois, ils s'emparent de Nogent-le-Roi, rejoignent le duc de Bourgogne à Beauvais et l'accompagnent dans sa marche sur Troyes. Pendant ce temps, Marie des Baux, mère de Louis, expire à Lons-le-Saunier.
La reine Isabeau fait choix de Louis de Chalon et le nomme son commissaire en Languedoc le 30 janvier 1418. Louis de Chalon reçoit, le 9 septembre, la nouvelle de la mort, de son père.Il devient ainsi Prince d'Orange.
Le comte de Foix réussit en janvier 1419 à se faire nommer lieutenant de Languedoc. Louis découragé de se voir abandonné par le roi et le duc de Bourgogne quitte le Midi et rentre en Franche-Comté. Dès le mois de septembre 1419, il repart pour le Charolais, où la guerre contre les Armagnacs redouble d’intensité après l’assassinat de Jean-sans-Peur à Montereau. Il est nommé par la duchesse de Bourgogne gouverneur de Sens, Saint-Pierre-le-Moutier et Mâconnais. Puis Il engage à cette occasion un interminable procès avec le duc de Savoie, Armédée VIII, procès qui est porté devant le tribunal de 1'empereur, s’agissant de terres d’empire. Mais Il échoue dans ses revendications, et par le traité de Morges du 24 juin 1428, il se réconcilie avec Amédée VIII qui lui abandonne ses droits à Echallens, à Montagny à Orbe, et le château de Grandson, en Suisse. Le duc de Bourgogne vient à Nozeroy en avril 1422 ou il est brillamment reçu.
De son voyage à Nuremberg, Louis rapporte plusieurs privilèges: le 4 juin 1421, il est nommé vicaire impérial en Bourgogne, Dauphiné, Viennois, Valentinois et Provence au grand mécontentement du Duc de Bourgogne Philippe le Bon, mécontentement redoublé quand ce dernier apprend que l’empereur Sigismond a remis secrètement au prince d'Orange une charte d'investiture du comté de Bourgogne pour la faire valoir en temps et lieu. Ensuite de cette désignation, Louis s'établit à Jougne, y bat monnaie et y ouvre une cour impériale. Les Bisontins qui refusent de reconnaitre son autorité sont sévèrement châtiés par l’empereur en 1425.
Malgré le ressentiment qu'éprouve Philippe-le-Bon contre son vassal, il entreprend avec lui la campagne de Hainaut contre Jacqueline de Bavière en 1426, mais en même temps il cherche par tous les moyens à arrêter les entreprises de son vassal à Jougne. Enfin, en 1129, Louis renonce à ce vicariat qui a été pour lui une source d’ennuis et se réconcilie avec le duc de Bourgogne.
En 1428, Louis prépare un coup de main sur le Dauphiné et fait, occuper par ses gens les places de Colombier, d’Anthon et de Saint Romain qu’il prétend avoir achetées à Agnès de la Chambre, veuve du marquis de Saluces ; Il agit de même à Theys, Pierre, Domène et Auberive ou il dit avoir des droits. Le gouverneur du Dauphiné, Mathieu de Foix, privé de l'aide du roi de France et manquant de troupes, est obligé d’accepter les conditions du prince d'Orange, dans un traité signé à Grenoble le 15 aout 1428.
Durant l'année 1429, Louis fait ses préparatifs pour envahir le Dauphiné ; il y est encouragé par le duc de Bourgogne et par le duc de Savoie. Raoul de Gancourt, nommé gouverneur de Dauphiné, requiert alors l'aide du routier espagnol Rodrigue de Villandrando. Le 26 mai 1130, ce dernier s'empare d’Auberive, place occupée par les orangistes.
Louis de Chalon arrive à Aithon et livre bataille le Il juin à l'armée dauphinoise. Il est mis en pleine déroute par Rodrigue et de Gaucourt. Conséquences de sa défaite, Orange est assiégée par les Dauphinois et se rend le 3 juillet ; Louis retourne en Franche-Comté.
Nouvelles opérations contre les Armagnacs sur les frontières du duché de Bourgogne, Louis y prend part et s'établit à Tournus, d'où il rayonne dans les environs. L'année suivante, il décide d’assiéger la place de Sanceney en Charolais. Après s’en être emparé, il répond à l'appel du maréchal de Toulongeon et marche avec lui sur le Barrois contre René d'Anjou.
De retour dans ses terres, Louis est obligé de renoncer à son péage de Jougne, qu'il a étendu arbitrairement jusqu’ à Saint-Claude. Une révolte qui éclate dans cette même ville contre le duc de Bourgogne en 1432, l'engage dans de nouveaux démêlés avec ce dernier; cependant il est choisi pour représenter le duc aux conférences d'Auxerre de l432 ; il y rencontre La Trémouille, et, aidé par lui, il tente de se rapprocher de Charles VII.
Le 22 juin 1432, Louis, qui s'est rendu à Loches, conclut avec le roi un traité par lequel il entre au service de Charles VII et recouvre ses terres du Dauphiné. A son retour dans le Jura il reçoit à Nozeroy, au début de l’année 1435, la duchesse, puis le duc Bourgogne.
La paix d'Arras signée le 21 septembre 1425, Louis regagne ses châteaux, qu’il ne quittera pour ainsi dire plus ; II assiste à l'entrée de l'empereur Frédéric III à Besançon en 1441, puis rentre à Nozeroy ou sont célébrées avec éclat les noces dc Guillaume de Chalon, que le duc et la duchesse de Bourgogne honorent de leur présence.
Un an après la mort le 14 mai 1445 dc Jeanne de Montbéliard, Louis se remarie avec Eléonore d’Armagnac. Il parcourt chaque année ses terres du Jura et de Suisse, et entreprend d'importantes réparations dans ses châteaux.
En 1456, le dauphin Louis s'enfuit du Dauphiné, par crainte de son père. Il est reçu par Louis de Chalon à Vers et gagne ensuite le Brabant.
Louis aspire à la succession du comté de Neuchâtel, rendue vacant par la mort du comte Jean de Fribourg le 9 lévrier 1458 mais il se heurte à la résistance de Rodolphe de Hochberg, qui a été désigné comme héritier du comte Jean et
l'empereur Frédéric III de Habsboug, devant lequel la cause a été portée, lui interdit toute tentative sur le comté.
Il meurt le 3 décembre 1463.
.Guillaume VIII de Chalon ( ?-1475) prince d’Orange, seigneur d’Arlay de 1463 à 1475
Fils du précédent.
.Jean IV de Chalon (1443-1502), prince d’Orange, seigneur d’Arlay, de Nozeroy et de Montfort de 1475 à 1502
Fils du précédent. En 1479 son château fort d’Arlay est détruit par l’armée du roi de France Louis XI suite à la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1477. Les Pays-Bas bourguignons et le comté de Bourgogne passent sous suzeraineté des Habsbourg par le mariage en 1477 de la duchesse Marie de Bourgogne avec Maximilien de Habsbourg.
.Philibert de Chalon (1502-1530) prince d’Orange, seigneur d’Arlay de 1502 à 1530, vice-roi de Naples,
En 1530, il est commandant des armées de l’empereur Charles Quint en guerre contre le roi de France François Ier ; il meurt sans héritier direct à la bataille de Gavinana près de Pavie.
.René de Chalon (1519-1544), prince d'Orange de 1530 à 1544, comte de Nassau et seigneur de Bréda,
Fils unique du comte Henri III de Nassau-Breda et de Claude de Chalon, sœur du dernier prince d'Orange de la maison des comtes de Bourgogne, Philibert de Chalon.
Il succède en 1540 à l'inamovible comte de Hoogstrate comme stathouder pour l’empereur Charles-Quint des comtés de Hollande et de Zélande, ainsi que de la temporalité d'Utrecht; après la reconquête du duché de Gueldre, en 1543, il est également investi de ce gouvernement. Conformément au testament de ce dernier (1528), il hérite de la principauté d'Orange à la mort de son oncle en 1530. Quoiqu'un codicille ultérieur l'en dispensât, il releva le nom et les armes de la famille d'Orange-Chalon lors des funérailles solennelles de Philibert à Lons le Saunier.
René de Chalon épouse la fille du duc Antoine de Lorraine, Anne le 20 août 1540, à Bar-le-Duc. Ils ont une fille, Maria, qui ne survit que 3 semaines.
Il est tué lors du siège de Saint-Dizier en 1544. L'empereur Charles Quint en personne l'assiste dans son agonie et prévient personnellement la princesse de sa mort.
Tout comme son oncle, faute de descendance légitime, il doit se résoudre à désigner comme héritier un membre d'une lignée collatérale. Son cousin Guillaume de Nassau-Dillenburg, qui devient célèbre sous le nom de Guillaume le taciturne, hérite donc de toutes ses terres.