CH.III LES REGIONS AYANT APPARTENU AU
ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de BOURGOGNE-PROVENCE
O. Evêché de Viviers / Comté de Viviers (Vivarais)
terre d’empire de 1032 à 1305-1308
Par le traité de Verdun de 843, l’évêché de Viviers fait partie de la Francie Médiane attribuée à l’empereur Lothaire Ier. Ce royaume de Francie médiane (Lotharingie) est éphémère, puisque peu avant sa mort en 855, Lothaire Ier partage son empire entre ses trois fils (Traité de Prüm) : pour Charles de Provence (845 - 863), son plus jeune fils, Lothaire Ier fonde le Royaume de Provence (ou Provence-Viennois), constitué par la Provence et la Bourgogne Cisjurane (territoires issus du démantèlement du Royaume de Bourgogne), comprenant le Lyonnais, le Viennois, le Dauphiné et la Savoie ainsi que les comtés d'Uzès et de Viviers. Il a Lyon pour capitale.
Lothaire II (835-869) hérite du Vivarais, de son frère Charles, il confirme les actes antérieurs de son père et de son frère, il prend la défense des archevêques et place sous sa sauvegarde la ville de Tournon, son château, ses églises, son territoire avec les fermes et les esclaves et tout ce que le siège illustre de Lyon possède en Vivarais.
Louis II (825 - 875), fils aîné de Lothaire Ier, déjà associé au trône, après la mort de son frère Charles de Provence en 863, récupère une partie de son domaine, et devient aussi roi de Provence et de Bourgogne (seuls les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais lui échappent). Lorsque l'empereur Louis II décède à son tour en 875, s'éteint la maison de Lothaire Ier qui a régné sur le Vivarais pendant plus de 40 ans. Charles II le Chauve son oncle, s'empare alors des deux royaumes d'Italie et de Provence (le Vivarais en fait partie) et du titre d'empereur. Après avoir horriblement dévasté tout le pays environnant, il obtient la reddition de Vienne, ce qui entraîne la soumission du Dauphiné et du Vivarais dont le roi confie le gouvernement à Boson, son beau-frère.
En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique, Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson le duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII.
L'évêque de Viviers se voit confirmer en août 877, par le nouvel empereur, dans la possession des biens et privilèges de son église (y ajoutant aux précédents biens, territoire et port de Bourg-Saint-Andéol, les églises de Saint-Just, de Saint-Marcel et de Saint-Remèze).
Le 6 octobre 877, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée et il meurt. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie occidentale.
Deux années plus tard, en 879, Louis le Bègue à la santé fragile meurt à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée. Mais Boson, beau-frère de Charles le Chauve, avait maneuvré habilement. En effet, celui-ci déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, avait reçu des mains de Charles le Chauve, la Provence, lui donnant ainsi le contrôle de toute la vallée du Rhône ou presque. De plus, en 878, le pape Jean VIII était menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui a assuré sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Boson, se fait proclamer roi de Provence et de la Bourgogne Cisjurane en 879 à Mantailles (Drome). En 888 cette fois à Saint Maurice (en Valais) Rodolphe III se fait proclamer roi de Bourgogne Transjurane. Et en 934, ces deux royaumes sont réunis pour constituer le Royaume de Bourgogne-Provence ou Royaume d’Arles.
Le Vivarais, comme le Valentinois, reste partie intégrante du duché du Lyonnais, quoique son évêque continue à dépendre, en droit, de l'archevêque d'Arles.
.Thomas II, prince-évêque de Viviers vers 950
C'est pendant le règne du roi de Bourgogne-Provence Conrad III qu’il se signale en entreprenant de transcrire les antiques documents de la bibliothèque de l'évêché. Dans le diocèse de Viviers, un vieux seigneur fait don des terres, bois, prairies, pâturages et cours d'eau pour y fonder sur la montagne de Rompon un monastère de l'ordre de Cluny, à l'origine du prieuré conventuel de Saint-Pierre de Rompon. A Viviers, la charte de fondation du prieuré conventuel de Rompon est datée de la "quarantième année du règne de Conrad Le Pacifique" (977), roi de Bourgogne.
Pendant les dernières années du Royaume de Bourgogne-Provence, la féodalité se développe en Vivarais. Avec la terreur de l'an 1000, le besoin de sécurité dégénérant en ambition et cupidité, engage fonctionnaires de l'empire, prélats et grands propriétaires fonciers à construire des châteaux forts. Le Vivarais se couvre de châteaux. Leurs propriétaires, les seigneurs, établissent leur autorité sur des villes, des parties de ville, des étendues de terre plus ou moins grandes. Ainsi Joyeuse a trois co-seigneurs, Les Bermon d'Anduze, les Châteauneuf-Randon et les Montauban-Montdragon.
Le onzième et plus encore le douzième siècle voit se former les grandes seigneuries ecclésiastiques et laïques du Vivarais. Quelques lignages émergent, bien implantés en Vivarais. C'est le cas de la famille de Poitiers, comte de Valentinois, ou encore la famille Montlaur, des comtes de Viennois et de la puissante famille des comtes de Toulouse.
En 1125, la Provence est partagée entre le comte de Barcelone Raimond Bérenger, et le comte de Toulouse Alphonse-Jourdain :
- le premier reçoit le comté entre Rhône, Durance, Alpes et la mer
- le second le marquisat au Nord de la Durance.
La période de 1125 à 1173 marque la formation sous la suzeraineté du Saint-Empire, des seigneuries temporelles des archevêques de Lyon et de Vienne, des évêques de Valence et de Viviers.
.Arman II, évêque de Viviers de 1014 à 1041
.Gérard, évêque de Viviers de 1042 à 1070
.Jean II, évêque de Viviers de 1073 à 1095
.Leodegarius, évêque de Viviers de 1096 à 1119
.Atton, évêque de Viviers de 1118 à 1124
.Pierre II, évêque de Viviers de 1125 à 1131
.Josserand de Montaigu, évêque de Viviers de 1133 à 1146
.Guillaume Ier de Franconie, évêque de Viviers de 1147 à 1155
Cousin de l’empereur Conrad de Franconie qui lui confirme ses droits sur le Vivarais.
.Raymond d’Uzès, évêque de Viviers de 1157 à 1170
L'évêque de Viviers, étend sa domination temporelle sur des terres que convoite le comte de Toulouse. Vers 1169, Hugues d'Ucel lui donne une partie des mines de Largentière, de Chassiers et de Tauriers. Les seigneurs d'Ucel criblés de dettes cherchent un protecteur. Le comte de Toulouse s'offre et en 1170 le même Hugues d'Ucel fait hommage à Raimond V, comte de Toulouse pour ses châteaux d'Ucel, de Saint-Laurent et de Rochecolombe. C'est ainsi que le comte de Toulouse s'installe dans le Vivarais. En laissant le comte de Toulouse prendre pied au centre même de son diocèse, l'évêque Raimond commet une faute irréparable.
Au-dessus de tous ces comtes et prélats, les agents des rois de France font sentir de plus en plus leur action centralisatrice.
Raymond VI de Toulouse, soupçonné d'une coupable indulgence vis-à-vis de l'hérésie cathare, est excommunié par le pape Innocent III. Forts de l'appui des évêques du Puy et de Mende, comme aussi de la fidélité immuable de leurs puissants vassaux, les Montlaur, les Bermond d'Anduze, les Tournon, etc… les rois Capétiens introduisent leur autorité dans les différentes zones du Vivarais.
Dès 1188 ce mouvement commence par l'hommage du sire Odon de Tournon - d'une famille encore modeste - à Philippe Auguste, et se poursuit tout au long du XIIIe siècle avec l'intervention de plus en plus fréquente des rois de France en terre vivaroise.
.Robert de La Tour du Pin, évêque de Viviers de 1171 à 1173
.Nicolas, évêque de Viviers de 1174 à 1206, prince-évêque à partir de 1177
L’évêque de Viviers est lui aussi fait prince d’empire par l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen par un diplôme du 16 mars 1177.
A cette occasion, il obtient de l’empereur la confirmation des droits donnés aux évêques de Viviers par l’empereur Conrad dont le droit de battre monnaie.
En 1198, Adhémar de Poitiers et Bermond d'Anduze, ligués avec le comte de Toulouse, obtiennent par la force, de l'évêque Nicolas, d'entrer en partage des mines de Ségalières, de Chanier et de Taurier. D'après ces conventions nouvelles, les comtes de Toulouse en obtiennent la moitié, Adhémar et Bermond chacun un tiers de l'autre moitié, et l'évêque de Viviers l'autre tiers de cette moitié, c'est-à-dire le sixième.
.Bernon de Brabant, prince-évêque de Viviers de 1206 à 1220
Frère de l’évêque de Die, Didier.
Bernon de Brabant, profite de la guerre des Albigeois pour revenir sur le partage de 1198 des mines de Ségalièrese. Simon de Montfort reçoit en fief la moitié de tous les droits et revenus attachés au château de Fanjau et à la terre de Largentière; Bernon s'en réserve l'autre moitié.
Après la mort du vainqueur des Albigeois et de son fils Amaury, l'évêque redevient entièrement propriétaire de la baronnie de Largentière.
En 1214, son frère Didier, évêque de Valence, présent à Bâle, obtient de l’empereur Frédéric II Didier la confirmation des privilèges de son siège.
En 1215, le concile de Latran déchoit le comte de Toulouse Raymond VI de ses droits sur son comté au profit de Simon de Montfort, mais le pape Innocent III préserve le marquisat de Provence (dans lequel figure le Vivarais) au profit de son fils, le futur Raymond VII. Raymond VI de Toulouse, voit ses biens du pays de Largentière, avec ses riches mines confisquées au profit de l’évêque de Viviers Bernon de Brabant. Le Vivarais devient une terre d’empire soumise à plusieurs autorités d’importance variable dans le temps. Les Archevêques de Vienne et évêques de Valence perdent vite toute influence réelle tandis que l’archevêché de Viviers reste la puissance dominante des deux-tiers méridionaux du territoire. Emergent aussi des seigneuries laïques (sires de Tournon, d’Annonay, comtes de Valentinois) qui vont se ranger se rangent petit à petit sous la bannière des rois de France.
.Guillaume II, prince-évêque de Viviers de 1220 à 1222
.Bermond d’Anduze, prince- évêque de Viviers de 1222 à 1244.
Dès son avènement en 1222, le jeune Raymond VII veut récupérer les fiefs de son père ; les comtes de Toulouse prétendent s’appuyer sur des chartes dont ils sont les auteurs dans lesquelles ils se qualifient de seigneurs et comtes de Viviers. Ils citent même un acte de donation de Bertrand de Toulouse à son épouse Hélène, dans lequel Bertrand lui donne Viviers et ses dépendances comme cadeau de noces. Les évêques de Viviers s'appuient sur une charte de donation de la suzeraineté du Vivarais, faite par l'empereur Conrad à son cousin Guillaume de Franconie, évêque de Franconie, charte confirmée, on l’a déjà dit en 1177 par l’empereur Frédéric Barberousse, accordant à l'évêque de Viviers le droit de battre monnaie.
Après un échec fin 1222, Raymond VII revient en forces en juillet suivant et s’empare de la ville. Bermond en appelle au pape Honorius III qui invite le comte de Toulouse à restituer les biens de l’Église de Viviers ; s’il refuse d’obéir, il court le risque de ne jamais obtenir l’absolution qu’il sollicite.
Raymond VII maintient ses troupes et le 26 février 1225, un ultimatum du pape demeure sans effet. C’est alors que, sur la demande d’Honorius III, le roi Louis VIII de France se met en marche vers le Languedoc avec une armée de 100 000 hommes en 1226 et récupère Largentière.
Signé le 12 avril 1229, le traité de de Meaux (dit également premier traité de Paris) met fin à la croisade des albigeois contre les cathares. Il est imposé à Raymond VII comte de Toulouse, par la régente Blanche de Castille ; aux termes de ce traité, il cède les anciennes vicomtés Trencavel au roi de France et accorde Jeanne, sa fille et unique héritière, à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, son gendre devient comte de Toulouse. À la suite de ce traité, le sénéchal de Beaucaire somme immédiatement l’évêque de Viviers de se reconnaître vassal du roi Louis IX. Bermond proteste et le sénéchal saisit le temporel de son diocèse et ses biens propres. Bermond d’Anduze se plaint à l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen mais n’en reçoit pas d’aide. En 1230, Bernard d'Anduze doit se résoudre à rendre hommage à Louis IX pour 21 localités dont Joyeuse.
Mais en 1235, il se met donc en route pour l’Allemagne, rejoint l’empereur Frédéric II à Haguenau et obtient de lui, en janvier 1236, une bulle confirmant tous les biens et tous les privilèges de son église.
.Arnaud de Vogüé, prince-évêque de Viviers de 1244 à 1254
En 1244, l’empereur Frédéric II, qui a quelques bonnes raisons d’en vouloir au clergé, révoque tous les péages que les empereurs avaient jadis accordés à l’évêché de Viviers.
.Aimon de Genève, prince-évêque de Viviers de 1255 à 1263
Fils du comte Guillaume II de Genève et d'Alice de La Tour du Pin. Trois de ses frères deviennent évêques : Guigue à Langres, Amédée à Die et Robert à Genève. Par sa tante paternelle Béatrix, il est cousin des comtes de Savoie, Pierre et Philippe.
.Hugues de La Tour du Pin, prince-évêque de Viviers de 1263 à 1291
Sous son règne, bien qu’il ne soit pas contesté que Viviers soit une terre d’empire, sans respect pour les anciens diplômes, les fonctionnaires de l’administration royale française la traitent comme si elle eût été française. Ainsi le pape Clément IV croit-il nécessaire d’écrire le 9 novembre 1265 au roi de France Louis IX : « Quoique, suivant leurs prétentions, ils ne soient soumis qu’à l’Empire, les habitants de Viviers et du diocèse sont cités par vos officiers... S’ils se refusent à comparaître devant eux, ils sont frappés d’amendes et leurs biens sont saisis ; on prononce des sentences contre eux en matière civile et criminelle. » Or Clément IV, en sa qualité d’ancien enquêteur de saint Louis, connaît bien l’état du royaume ; il est allé jadis à Viviers, et il a examiné les privilèges contenus dans les archives de l’évêque et du chapitre : tous émanent des empereurs ; on n’en trouve pas un qui vienne du roi de France ; bien plus, il y a vu les étendards impériaux dont les évêques de Viviers se sont servis jadis. Les réclamations du pape sont entendues, et, au moins pendant les dernières années du règne de saint Louis, les officiers royaux s’abstiennent de toutes nouvelles entreprises.
Cet incident permet néanmoins d’évaluer le discrédit dans lequel est tombé le pouvoir impérial pendant le Grand Intérègne. Aucun des prétendants à l’Empire n’a souci de protester contre les agissements de l’administration royale française ; il faut qu’un pape, lui-même ancien membre de cette administration, prenne la défense de l’Église de Viviers contre ses collègues d’autrefois.
Dès 1271, à la mort d’Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, la partie du Vivarais propriété des comtes de Toulouse, bien que terre d’empire comme tout le territoire de l’évêché, se trouve rattachée de fait à la couronne de France.
Un pas décisif est franchi en 1284. Les moines de Mazan, seigneurs du château de Berg, avec l'aide du roi de France, fondent la bastide de Villeneuve-de-Berg, pour en faire le siège de leur juridiction ce qui implante solidement le roi en Bas-Vivarais,
A la même époque, le sénéchal de Beaucaire, représentant du roi de France en Languedoc, est en conflit avec le chapitre de Viviers; des usurpations incessantes sont commises. Le temporel de l’évêque est saisi ; ses vassaux sont obligés de rendre hommage au roi.
En 1284, l’empereur Rodolphe peut écrire en ces termes à Philippe le Bel :
« Les plaintes presque unanimes des grands du royaume d’Arles nous sont parvenues et nous ont appris les persécutions diverses dont est broyée, sans doute à votre insu, par le fait de vos agents et de vos serviteurs, l’insigne Église de Viviers, noble membre de notre Empire, sous la domination duquel elle repose en paix depuis un temps immémorial. Comme sous l’inspiration de la miséricorde divine, nous nous sommes imposés cette loi salutaire de ne point ambitionner le domaine d’autrui et de nous contenter de nos frontières ; ... nous prions de tout cœur votre sérénité de détourner, à l’exemple de votre illustre père Louis, de vénérée mémoire, vos officiers et agents de troubler et de persécuter la dite Église de Viviers. Car, cela est connu de tous dans l’Empire et vous ne l’ignorez pas, nos très saints pères Grégoire et Clément ont jadis représenté à votre père l’état de cette Église ; sur leurs instances, ce roi pacifique et ami de la justice, a reconnu les liens de sujétion qui rattachent ladite Église à l’Empire, et a empêché ses serviteurs de lui porter préjudice».
Mais Philippe le Hardi, surpris par la mort en 1285 ne peut lui-même régler cette affaire. Son fils Philippe le Bel lui succède.
Le 7 novembre 1291, Gérenton, seigneur de St Romain Valmordane, fait hommage à Philippe le Bel de son château de St Romain moyennant le montant d'une année de revenus de tous ses biens compris dans cet hommage. Par ce même contrat pour la construction d'une ville qui sera le siège d'une Cour Royale de Justice (balliage) pour tout le Haut Vivarais. Les moines de Mazan, avec l'aide du roi de France, fondent Boucieu-le-Roi, en Haut-Vivarais. En 1294 Philippe le Bel octroie à la «villa nova de Boceio» une charte de franchise par laquelle ses habitants sont exempts de tous les impôts d'alors (péage-taille) sauf la gabelle (impôt sur le sel) milice etc...
Ensuite Philippe IV le Bel intègre le Bas-Vivarais au domaine royal.
.Guillaume III de Falguières, prince-évêque de Viviers de 1292 à 1296
Dès le début de son règne, Philippe le Bel répond à la réclamation faite à son père par l’empereur Rodolphe par un fait plus éloquent que toutes les lettres. Grâce aux mesures de rigueur qu’il maintient en dépit des excommunications, il contraint le nouvel évêque de Viviers, Guillaume, à se soumettre et à prendre l’engagement « d’ester à droit devant le Roi sur les articles auxquels il était tenu de droit et de coutume. » Les officiers du roi ne s’en contentent pas, « ils le poursuivirent sans relâche et en obtiennent une complète reconnaissance de la suzeraineté de la France».
.Aldebert de Peyre, prince-évêque de Viviers de 1297 à 1306
Peu à peu, les multiples pouvoirs locaux sont rongés par la monarchie capétienne. Puis lorsqu’ en 1304, Guidon II de Tournon, d’une vieille famille du Haut Vivarais adhère à l’appel de Philippe le Bel, pourtant excommunié par le pape Boniface VIII, c’est une page de l’histoire de Tournon et du Vivarais qui se tourne. Un an plus tard, Aldebert de Peyre reconnaît en 1305, la suzeraineté du roi de France Philippe le Bel sur son diocèse c'est-à-dire le sud du Vivarais entérinant définitivement le lent glissement des terres vivaroises de l'Empire au royaume de France. Cet accord confirmé par Philippe le Bel le 2 janvier 1306.
.Louis de Poitiers (?-1327), prince-évêque de Viviers de 1306 à 1318.
Fils de Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, et d’Hippolyte de Bourgogne.
Sous son épiscopat, à partir de 1308, le semis de fleurs de lys de Philippe Le Bel (1268-1285-1314) remplace l'aigle germanique.
.Guillaume de Flavacourt ( ? -1359) prince-évêque de Viviers de 1319 à 1322
Sous son règne, vers1320 apparaît le baillage royal du Vivarais avec à sa tête Villeneuve-de-Berg et Boucieu-le-Roi.
Finalement, sous le règne du roi Charles V, de 1364 à 1380, tout le pays est administré par un Bailly Royal du Vivarais et du Valentinois. Les États ou assemblées du Vivarais, qui votent entre autres attributions les impôts dûs au roi, sont alors formés pour la noblesse de douze barons: ceux de Crussol, de Montlaur, de la Voulte, de Tournon, de Largentière, de Boulogne, de Joyeuse, de Chalençon, de la Tourette, de Saint-Remèze, d'Annonay, de Voguë et d’Aubenas. Ils siègent ensuite après le XIV° aux Etats du Languedoc.
Les évêques prennent dès le XV°, le titre de comte de Viviers, princes de Donzère et de Chateaubeuf mais au lieu du titre impérial de prince d’empire, ils doivent se résigner à n’être plus que prince de Donzère, un humble bourg qu’ils possèdent de l’autre côté du Rhône dans le Bas-Dauphiné.