CH. II LES REGIONS AYANT APPARTENU AU ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben /Landgraviats de Nordgau et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum Strasburg / Décapole terres d’empire de 962 jusqu’à 1697
21 .Landgraviat/comté du Sundgau (Thann, Belfort, Ferrette, Altkirch)
a.Comté de Ferette/ Grafschaft Pfirt
(Seigneurie de Ferrette, seigneurie de Belfort
(Rosemont-Giromagny, Delle, Florimont, Montreux, Grand-villars, Rougemont), de Morimont, Seigneurie d'Altkirch, Baronnie de Brunstatt, Seigneurie de Thann (^bailliages de Burnhaupt. et Trauhach), Seigneurie d'Issenheim, Seigneurie de Delle).
Le comté de Ferrette, crée sous les carolingiens, dépend ensuite du second royaume de Bourgogne, avant d'être réuni à l'Alsace, en 1032, après la mort de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne. Le comté de Ferrette est une partie du Sundgau.
Maison de Mousson
Vers le milieu du XI siècle, Henri III, fils de Conrad II, constitue au nord de la Bourgogne un état comprenant Montbéliard, Ferrette et Altkirch qu'il donne à Louis de Mousson (mort en 1065), comte de Bar, gendre du duc de Lorraine par mariage avec Sophie de Lorraine.
.Louis de Mousson ( ?- 1065)
.Thierry Ier (1045 - 1105), comte de Montbéliard, de Bar, de Mousson, d'Altkirch et du comté de Ferrette.
Fils du précédent.
Thierry épouse en 1065 Ermentrude de Bourgogne, fille de Guillaume Ier de Bourgogne et d'Étiennette de qui il a :
-Thierry II de Montbéliard, (1081 - 1163), comte de Montbéliard
-Louis, qui part en croisade, revient en 1102 et est assassiné en 1103
-Frédéric Ier
-Renaud Ier de Bar (1090 - 1150), comte de Bar et seigneur de Mousson
-Étienne de Bar (? - 1162), évêque de Metz
-Guillaume, mort avant 1105
-Hugues, cité en 1105, probablement religieux, car il ne bénéficie pas du partage des possessions de son père,
-Gunthilde, (? - 1331), abbesse de Biblisheim,
-Agnès (1082/1087- 1176), comtesse de Langenstein ou Langstein (Pierre-percée) et de Salm.
.Frédéric Ier ( ?-1160), comte de Ferrette et d’Altkirch de 1125 à 1160
Les deux fils de Thierry Ier gouvernent ensemble l'héritage. En 1125 ils partagent leur domaine. Frédéric Ier prend le titre de comte de Ferrette et Thierry II celui de comte de Montbéliard. Le pays de Belfort se trouve dans le comté de Montbéliard et sert de frontières avec le domaine de Ferrette.
Le domaine de Frédéric Ier de Ferrette comprend une grande partie de Sundgau,
Il épouse en premières noces en 1111 Petrissa ou Pierrette de Zähringen (? - 1115), fille de Bertold II, duc de Zähringen et de Souabe, et d'Agnès de Rheinfelden, fille de Rodolphe de Rheinfelden, puis en secondes noces Étiennette ou Stéphanie de Vaudémont, (? - 1160/88), fille de Gérard Ier, comte de Vaudémont, et d'Hedwige d'Eguisheim. Après le décès de son beau-frère, Hugues Ier de Vaudémont, il hérite d'une partie des terres d'Eguisheim.
Il participe activement au gouvernement de l'Empire.
.Louis ( ?-1190), comte de Ferrette et d’une partie d’Eguisheim de 1160 à 1190
Fils du précédent.
Louis accompagne l’empereur Frédéric Barberousse à la troisième croisade au cour de laquelle il décède.
.Ulrich 1er, comte de Ferrette et de Sogren de 1190 à 1197
Assassiné par le comte palatin Othon de Bourgogne.
.Frédéric II, comte de Ferrette et de Sogren de 1197 à 1233
Fils de Louis et donc petit-fils de Frédéric Ier de Ferrette ; il a deux fils Ulrich et Louis.
.Ulrich II, comte de Ferrette et de Sogren de 1233 à 1275, Landvogt d’Alsace
Fils du précédent.
Ulrich se voit confier le Landvogt ou bailliage d'Alsace par le jeune empereur Frédéric II. Ce titre le place presque à égalité du Landgraf car il ne dépend pas de lui. Des tensions s'élèvent en ce XIII° siècle entre les comtes de Montbéliard et ceux de Ferrette pourtant parents. La cause en est la mauvaise délimitation des deux territoires du côté de Belfort où le comte de Montbéliard fait élever un château à Delle, en réponse à celui de Ferrette. Il faut l'intervention du cardinal Conrad d'Urach, beau-frère de Frédéric II, pour aplanir les difficultés et convenir d'un traité d'alliance le 15 mai 1226 symbolisé par le mariage de Thierry III de Montbéliard avec Adélaïde de Ferrette. Les deux parties décident aussi que Frédéric abandonne au comte de Montbéliard le château de Montfort (bâti sur la colline de la Miotte à Belfort) et l'avouerie de Delle. Cette querelle à peine réglée une autre s'élève avec l'évêque de Strasbourg, Berthold Ier de Teck, parent lui aussi des comtes de Ferrette par la maison de Zähringen. Ce prélat veut reprendre ses biens dans la maison de Dabsbourg et se heurte aux refus de la maison de Lignange ; aussi il met le siège devant Eguisheim s'attirant par la-même la colère des comtes de Ferrette qui ont des biens dans cette ville. Alors que la guerre fait rage l'évêque s'avance jusqu'à Vieux-Brisach. Le comte de Ferrette est mis en déroute.
Le 15 janvier 1271 le comte Ulrich, avec l'accord de son fils Théobald vend à l'évêque de Bâle : "l'église, le château et la ville de Ferrette, le château de Sogren, Blochmont, Lœwenbourg, Mœrsperg, Liebstein, le château et la ville d'Altkirch, Ammertzwiler, Spechbach, Hohennach, Wineck, la courtine de Cernay et ses attenances tant au-dessus qu'au-dessous de la ville, avec ses juridictions et districts
et tous les droits, de même que ses vassaux et ministériels, ainsi que les courtines de Dirlinsdorf, de Bouxwiller, de Riespach, d'Altkirch avec les mairies qui en dépendent ; Spechbach, Ammertzwiler, Burnhaupt, Schweighausen, les villes de Thann et de Dannemarie, avec les hommes, les avoueries, les mairies, les vignes, les champs, les prés, les pâturages, les forêts, les eaux et cours d'eau, les moulins, les étangs, les lieux cultivés et incultes, les districts, honneurs, juridictions et toutes les dépendances quelconques et droits de propriétés appartenant au vendeur, de quelle nature qu'ils soient, excepté le château de Schœnenberg et la courtine d'Ilfurt, pour la somme de 850 marcs d'argent, et que lui et son fils Théobald reprennent aussitôt ces biens en fief de l'église de Bâle, lui promettant solennellement que ni lui ni ses successeurs n'aliéneraient ces domaines en sorte de préjudicier à l'église de Bâle, sous peine d'excommunication".
Il devient ainsi le vassal de l’évêque de Bâle.
.Thiébaut/Theobald, comte de Ferrette de 1275 à 1315
Fils du précédent.
Esprit guerrier, Il connaît beaucoup de déboires. Il prend parti pour Adolphe de Nassau dans la guerre qui l'oppose à Rodolphe de Habsbourg pour l’obtention du trône impérial.
.Ulrich III ( ?- 1324) comte de Ferrette et seigneur de Rougemont et de Belfort de 1315 à 1324
Il reçoit en dot, de son épouse Jeanne de Montbéliard, les seigneuries de Rougemont et de Belfort.
A défaut d'héritier mâle, c'est sa fille Jeanne qui lui succède à la tête du comté en 1324 ; c'est la fin des comtes de Ferrette et l'entrée du Sundgau dans les possessions autrichiennes.
Maison de Habsbourg
.Jeanne (1301-1351) comtesse de Ferette de 1324 à 1351
Au décès du comte Ulrich III, sa fille Jeannette en hérite ; elle épouse Albert II d'Autriche, petit-fils de l’empereur Rodolphe de Habsbourg ; ils partent habiter à Vienne d’où il gouverne le comté.
.Maximilien de Habsbourg qui épouse en 1477 Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, est descendant de Jeanne de Ferrette, comté dont il porte le titre et qui reste porté par ses successeurs.
Par le traité de Westphalie de 1648, les Habsbourg cède au roi Louis XIV le comté de Ferrette que le roi donne à son ministre le cardinal Mazarin en 1659.