CH. II LES REGIONS AYANT APPARTENU AU ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben /Landgraviats de Nordgau et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum Strasburg / Decapole terres d’empire de 962 jusqu’à 1697
16. Seigneurie de Ribeaupierre / Rappolstein et Sigolsheim, terre d’empire de 962 à 1678
En 1022, Egenolf d’Ursingen épouse Emma une riche héritière alsacienne fondant la famille des Rappolstein.
En 1084, c’est l’empereur Henri IV qui cède le château du même nom à l’évêque de Bâle. Le château est ensuite repris vers 1114 par l’empereur Henri V.
.Egelolphe Ier d’Urselingen ( ? -vers 1186),
Fils d’Egelolphe d’Ursingen.
Il vient s’établir vers 1160 en Alsace. Vers 1162, l‘empereur Frédéric Barberousse rend le château de Rappolstein à l’évêque de Bale qui le concède à Egelolphe Ier d’Ursingen. Le château de Rappolstein devient alors le fief des descendants qui prennent le nom de sires de Rappoltstein ou Ribeaupierre et le possèdent constamment à ce titre comme relevant de l’évêché de Bâle.
Cette puissante seigneurie comprend par la suite une trentaine de communes dans le Haut-Rhin, dont Guémar, Illhaeusern, Bennwihr, Ribeauvillé, Zellenberg, Thannenkirch, Aubure et une partie de Sainte Marie-aux-Mines.
.Egelolphe II ( ? - 1222), seigneur / herrschaft de/von Rappolstein de vers 1186 à 1222
Fils du précédent,
Il construit le château de Saint-Ulrich, appelé aussi de Grand-Ribeaupierre principale résidence des puissants sires de Ribeaupierre.
Il est occupé militairement par l’empereur Henri V qui s'en sert comme point d'appui dans sa guerre contre les Eguisheim. Il est rendu ensuite à l'évêque de Bâle qui le restitue aux Ribeaupierre.
En 1260, l’Alsace compte de très nombreux châteaux-forts de Bâle à Wissembourg. Le Hohlandsbourg surpasse alors, par sa situation et sa force, la plupart des châteaux-forts du pays. Il fait partie de la seigneurie de la maison d’Autriche.
Les ducs d’Autriche de la maison des Habsbourg font gouverner le pays par des Land Vogt ou Landgrave. Leur Landgrave d’Alsace, le duc Albert, l’inféode en 1287 à Bruno, seigneur de Ribeauvillé.
Il épouse la fille du comte de Frobourg. De leur union sont issus : Anselme II, Ulric V marié à Adélaïde, fille de Simon de Hohen-Géroldseck, mort le 13 avril 1283, Hermann qui fortifie le château de Guémar en 1277 et Henri II le Jeune.
Fils du précédent,
En litige pour l’héritage paternel, son frère Anselme l’expulse de Ribeauvillé, ce qui le pousse à se ranger du côté de l’empereur Adolphe de Nassau et de lui prêter main-forte pour reprendre la ville de Colmar, dont son aîné était l’un des défenseurs en 1293. Il reçoit ainsi de l’empereur une partie des terres confisquées à son frère.
.Anselme II le téméraire ( ? -1314) seigneur / herrschaft de/von Rapolstein de 1278 à 1314
Frère du précédent,
En 1262, malgré sa parenté avec le comte (pas encore empereur) Rodolphe de Habsbourg qu’il n’apprécie guère, il se range du côté du nouvel évêque Walther de Géroldseck qui veut ramener la ville sous son autorité.
.Jean IV, dit le vieux ( ? -1373), seigneur/ herrschaft de/von Rappolstein de 1314 à 1373
Fils du précédent, il succède à son père dans les domaines de Ribeaupierre.
Les Ribeaupierre reçoivent plusieurs fiefs de la Maison d’Autriche : le village de Guémar en 1337, ou encore le château de Judenbourg et le village du Bonhomme vers 1320. Il embrasse avec ardeur la cause de Louis de Bavière contre Frédéric le Bel dans leur rivalité pour la couronne impériale. En remerciement, Louis lui accorde en 1315, mille marcs d’argent
Il meurt en 1373.
Brunon (1348-1398), seigneur/ herrschaft de/von Rappolstein de 1373 à 1398
Fils du précédent. Il épouse Jeanne de Blamont.
Il partage en 1373 l’héritage de son père avec son frère Ulric et reçoit en même temps la ville de Guémar et les deux parties inférieures de Ribeauvillé. Le 19 juin 1369, il assiste aux noces du duc de Bourgogne avec Marguerite de Flandre. D’un caractère porté vers les grandes aventures, il accompagne le duc de Bourgogne à Paris.
En 1381, à la mort de la famille d’Echéry/Eckerich, la moitié du château d'Echery revient aux ducs de Lorraine qui en étaient les seigneurs directs, et l'autre moitié aux sires de Rappolstein héritiers allodiaux des Eckerich. Les ducs de Lorraine accordent leur portion du château aux nobles de la famille d'Hattstatt et notamment à Frédéric de Hattstatt.
Le 6 octobre 1383, Brunon se fait recevoir Ussbürger, c’est-à-dire cobourgeois forain de la ville de Strasbourg. En septembre 1392, le préfet impérial ouvre la campagne contre les bourgeois Strasbourg. Brunon se range sous sa bannière avec tous les nobles des environs de la ville. Les Strasbourgeois s’attaquent ensuite à Brunon, mettent le siège devant Guémar qui ne doit son salut qu’à l’intervention du duc Léopold III d’Autriche. Par un rescrit impérial du 28 avril 1398, Wesceleslas met un terme au long et interminable litige entre les deux belligérants, et les partis sont renvoyés devant l’archevêque de Mayence.
.Maximin ou Schassmann Ier ( ?- 1456) seigneur /herrschaft de/von Rappolstein de 1398 à 1456, échanson de la Cour de Bourgogne, Landvogt d’Alsace
Fils du précédent, nommé en 1399 par Philippe, duc de Bourgogne échanson de sa cour.
Le 9 décembre 1399, il signe avec son frère Ulrich le traité de Burgfried avec Frédéric de Hattstatt. À la suite de ce traité, les ducs de Lorraine reçurent pour leur part les communes de Lièpvre, de Sainte-Croix-aux-Mines, Rombach-le-Franc et une partie de Sainte-Marie-aux-Mines située sur la rive gauche de la Liepvrette.
En contrepartie les seigneurs de Ribeaupierre prennent le contrôle des hameaux de Saint-Blaise, de Fertrupt, d'Echéry, et de la partie de Sainte-Marie-aux-Mines qui se trouve à droite de la Lièpvrette. La seigneurie de Ribeaupierre est alors composée de plus de 30 bourgs et villages appartenant à 9 bailliages allant de Bergheim, Guémar, Heiteren, Jebsheim, Orbey, Ribeauvillé, Sainte-Marie-aux-Mines, Wihr-au-Val et Zellenberg. Chaque chef-lieu de bailliage possédait un château où résidait le bailli.
En 1406, les ducs d’Autriche lui confient l’administration des provinces antérieures de l’Autriche. L’empereur Sigismond, successeur de Wenceslas au trône impérial, le nomme landvogt d’Alsace. C’est en cette qualité qu’il représente les ducs d’Autriche au concile de Constance en 1414. Lorsque s’ouvre le concile de Bâle en 1444, il est nommé par Sigismond protecteur de la haute Assemblée avec pouvoirs illimités.
.Gaspard ( ? -1457), seigneur/ herrschaft de/von Rappolstein de 1456 à 1457, chevalier teutonique, chevalier de la Toison d’or
Fils du précédent.
En 1428, il prend part à l’expédition du duc Philippe le Bon duc de Bourgogne contre les Gantois et est fait chevalier de la Toison d’Or.
.Guillaume Ier, le Grand ( ? -1507), seigneur de Rappolstein de 1457 à 1507
Fils du précédent,
Placé par les Archiducs, en 1476, à la tête de l’administration des possessions habsbourgeoises sur le Rhin.
En 1465, Guillaume entre, avec un contingent de deux cents hommes d’armes, dans la ligue contre le roi de France, Louis XII, de concert avec les ducs de Berry, de Bourgogne et les grands vassaux du royaume.
Cependant, il ne prend aucune part active, comme préfet d’Alsace, aux démêlés qui surgissent après cette époque, entre les Suisses, les villes libres de province, René de Lorraine et l’Empire, pour repousser ses attaques de Charles le Téméraire
En 1496, Guillaume accompagne avec une brillante escorte l’empereur Maximilien Ier, à son couronnement à Rome.
Frère du précédent.
Au départ chambellan de Charles le Téméraire, il le combat plus tard en amenant 500 chevaux au duc René de Lorraine .il se signale à la bataille du 5 janvier 1477 à Nancy ou il fait prisonnier et enferme au donjon du Haut-Ribeaupierre Philippe Ier de Croÿ, comte de Chinay, allié de Charles le Téméraire.
En 1507,il décide de céder les possessions et les droits qu’ils possèdent au Val de Lièpvre au prince-abbé de Murbach qui s’engage en contrepartie à lui rendre les possessions et les droits reçus à titre de fief.
Fils de Guillaume Ier. Il épouse en 1490 Marguerite, fille du comte Simon Wecker de Deux-Ponts-Bistche, seigneur de Niederbronn, avec laquelle il n’a pas d’enfant.
Soldat valeureux et intrépide, Guillaume donne des preuves de grandes connaissances militaires au siège de Padoue, en 1509. Il obtient au plus degré la faveur des trois empereurs Maximilien Ier, Charles Quint et Ferdinand, qu’il représente plusieurs fois dans les diètes de l’Empire, notamment à Worms en 1521 et à Augsbourg en 1530.
L’empereur Maximilien le qualifie du titre de « très cher cousin », l’élève à la dignité de conseiller intime et de maréchal de sa cour, lui confie le port de la bannière de l’Empire et le fait chevalier de la Toison d’Or. Guillaume II suit l’empereur en Italie dans sa campagne contre les Vénitiens. Il est au siège de Mantoue en 1517.
Pendant la guerre des paysans, Guillaume se montre l’ennemi de toute nouveauté en fait de religion et reste fidèle à l’empereur et à la religion de ses pères. Les trois châteaux de Saint Ulrich, de Guisberg et de Haut Ribeaupierre sont abandonnés par les Ribeaupierre qui vont habiter à Ribeauvillé même dans un château de la Renaissance
Guillaume se couvre de gloire dans plusieurs campagnes contre les Turcs.
Fils du précédent.
Il a quinze ans à la mort de son père. Placé sous tutelle de son oncle maternel, le comte d’Erbach et du comte de Furstemberg,
L’archiduc Ferdinand fait enjoindre par la régence d’Ensisheim au Landrichter de Sainte-Marie-aux-Mines de suspendre le service évangélique et de fermer les deux églises d’Auf-der-Matten et d’Echéry.
Eberhard devenu majeur, fait rouvrir les églises évangéliques et calvinistes de Sainte-Marie-aux-Mines et accorde une égale protection aux deux confessions dissidentes. Pendant de longues années, il est l’homme de confiance des Habsbourg en Alsace. Dans les années 1599 et 1601, il remplit des missions diplomatiques auprès de plusieurs princes de l’Empire au nom de Rodolphe II, et en 1604 l’archiduc Maximilien le charge d’apaiser les troubles qui ont éclaté dans le Haut-Rhin. Cependant ayant essayé, en 1613 de loger contrairement à la défense du sénat un protestant dans une maison lui appartenant, à Kaysersberg, le magistrat de cette ville obtient de l’empereur Mathias des lettres qui firent échouer les prétentions du comte. En 1619, Eberhard est député en ambassade par Ferdinand II auprès de la ville de Strasbourg, et il se rend, en 1625, avec le même titre, à la cour de Lorraine. Comme soldat, il se distingue dans la guerre des Pays-Bas dans les armées impériales et combat vaillamment contre les Turcs.
Il laisse deux fils :
.Georg Friederich (1594-1651) qui n'a qu'une fille Anna Élisabeth, mariée en 1658 à Christian Ludwig, comte de Waldeck.
.Johann Jacob (1598-1673) qui hérite de l'ensemble de la succession de son père et reçoit le titre de comte.
.Johann Jacob/Jean Jacques (1598-1673), seigneur de Rappolstein de 1637 à 1673
Fils d’Eberhard. Il épouse une des filles du rhingrave Otton-Louis dont il eut plusieurs enfants qui moururent dans leur enfance, à l’exception de deux filles, dont l’une, Catherine-Agathe, donne sa main, en 1667, au prince palatin Christian II, duc de Bischwiller-Birkenfeld, issu d’une branche cadette de la maison de Deux-Ponts et descendants par elle des comtes palatins du Rhin.
Pendant la guerre de Trente Ans, le roi Louis XIII, par lettres patentes du 8 mai 1637, prend Ribeauvillé sous sa protection, ordonne à tous gouverneurs et chefs de troupes français et étrangers de tout grade de traiter favorablement le sieur de Ribeaupierre.
Les armées de Louis XIV parcourent l’Alsace et les habitants de Sigolsheim doivent chercher refuge derrière les remparts de Kientzheim. Estimant que l’empire est hors d’état de protéger l’Alsace contre l’envahissement et la conquête du roi Louis XIV, il est l’un des premiers nobles de la province à se soumettre à la suzeraineté de la France.
Après cinq siècles d’existence, la ligne masculine des Ribeaupierre s’éteint dans la personne du comte Jean-Jacques.
Maison de Deux-Ponts
.Christian II des Deux-Ponts (1673-1699), comte palatin, duc de Deux-Ponts, seigneur de Rappolstein de 1673 à 1697
Il épouse Catherine Agathe de Ribeaupierre /von Rappoltstein.
Frère cadet du précédent. Il épouse Wilhelmine de Hesse-Darmstadt en 1785, puis Caroline de Bade en 1797.
Au cours de la Révolution, le prince Max, dernier seigneur, voit tous les biens des Ribeaupierre en Alsace déclarés biens nationaux. La seigneurie redevient française à la suite du traité de paix de Campio Formio en 1797. Les Deux-Ponts conservent la seigneurie jusqu'en 1801 date à laquelle Maximilien des Deux-Ponts est fait roi de Bavière par Napoléon.