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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 08:29

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

R. Alsace / Elsass/ Duché de Souabe/ Herzogtum Schwaben   /Landgraviats de Nordgau  et Sundgau / Evêché de Strasbourg/ Bistum  Strasburg /                               terres d’empire de 962  jusqu’à  1697

14.   Grand Baillage d’Haguenau/ Hagenau                                                       terre d’empire de 962 à 1697

En 1164, Frédéric Ier, dit Barberousse, rédige la charte d’Haguenau, qui octroie  à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fait de la ville son lieu de résidence favori. Sous le règne de, Conrad  IV de Hohenstaufen, dernier Hohenstaufen duc de Souabe, et celui du roi des  Romains Guillaume de Hollande, Haguenau est  faite en 1262, ville libre d’empire (Freie Reichsstadt).

En 1273, à l’avènement de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, Haguenau devient le chef-lieu administratif des biens impériaux en Alsace. La ville est alors occupée par un grand-bailli qui réside au château. C'est la naissance du Grand-Bailliage d'Alsace ou Grand-Bailliage d’ Haguenau. Comme le grand-bailli y réside, Haguenau prend aussi en 1354 la tête de la Décapole, ligue de dix villes libres impériales alsaciennes. Le Grand Bailliage comprend alors  la forêt d’Haguenau avec ses monastères et les villages impériaux. Ces derniers sont au nombre de cinquante environ dont  Forstheim, Hegeney, Offenheim, Kriegsheim, Ohlungen, Wingersheim, Berstheim et Batzendorf[]. La prise de possession effective par la couronne de France n’a lieu qu'en 1672.  L’incorporation est reconnue tacitement par la paix de Nimègue (1678) et expressément par la paix de Ryswyk (1697).                                                                                                      

15. Décapole / Gemeine Richstette  (Union de dix Villes Libres Impériales)

 (Haguenau, Turckheim, Seltz,  Weissenburg/Wissembourg, Schlettstadt/Sélestat, Mülhausen/Mulhouse, Colmar, Kaysersberg, Münster, Rosheim, Oberehnheim/Obernai),                                              terres d’empire de 962 à 1697

L’empereur Fréderic II de Hohenstauffen  crée en Alsace  en plus de Strasburg/Strasbourg en 1205, une série de villes libres impériales qu’il place sous sa protection directe : Schlettstadt/Sélestat en 1217, Colmar/Kolmar en 1226, Munster/Münster en 1235,Oberehnheim/Obernai en 1242.

Mülhausen/Mulhouse obtient ce statut en 1251, Haguenau en 1262, Rosheim en 1303,  Weissenburg/Wissembourg en 1306, Turcheim en 1312 et Kaysersberg en 1353. 

Ces villes  se dotent progressivement de représentants élus et fondent à Sélestat en 1342 la Décapole connue sous le nom alsacien de Gemeine Richstette, dans le double but d'assistance réciproque vis-à-vis des tiers et d'arbitrage interne.  Placée sous le patronage du grand bailli d'empire résidant à Haguenau, elle est reconnue, par fondation impériale de 1354, par l’empereur Charles IV de Luxembourg. En 1357, Selz/ Seltz  obtient de l’empereur Charles IV le statut de ville libre impériale et dès l’année suivante en1358  rentre dans la Décapole et ce jusqu’à 1418.

Toutes les villes de la Décapole  bénéficient alors de l’immédiateté impériale ce qui signifie que l’empereur est leur seul seigneur. A chaque changement de régime, les bourgeois obtiennent confirmation, moyennant finances, du seigneur immédiat qu’est l’Empereur, des us, coutumes, franchises de la ville. L’empereur promet en particulier de ne pas engager une ville ou de l’aliéner de la décapole. Elle relève  immédiatement de l’empereur par grand bailli  résidant à Haguenau interposé. Quant au prévôt, il doit être automatiquement recruté parmi les bourgeois de la cité.

En 1511, Landau remplace Mulhouse dans la Décapole.

L’opposition entre les Landgraf de Basse-Alsace  et le peuple amène la création du Landtag de Basse-Alsace institution imitée par les Habsbourg en Haute-Alsace mais avec des pouvoirs limités. En 1528, sous le règne de l’empereur Charles Quint, les deux landtag se réunissent spontanément à Haguenau constituant une sorte d’Etats Généraux d’Alsace.

Le protestantisme connaît un important succès :

Wissembourg/Weissenburg, Munster, Colmar, Landau, Mulhouse/Mülhausen et Strasbourg/Straßburg  se rallient à la Réforme avec nombre de seigneurs alsaciens (surtout au nord).

La fin du XVIème siècle voit toutefois un succès franc de la Contre-Réforme notamment grâce aux Jésuites et à leurs collèges de Molsheim, Sélestat/Schlettstadt et Haguenau/Haguenau.

Le 15 janvier 1552, le roi de France Henri II s’allie aux protestants d’Allemagne contre l’empereur Charles Quint ; le 18 avril, les Strasbourgeois apprennent qu’il prévoit de se présenter devant leur ville. 

Henri II traverse effectivement les Vosges et le 3 mai entre à Saverne /Zabern mais comme Strasbourg manifeste son intention de s’opposer à l’envahisseur, il préfère renoncer à son entreprise.

En 1610, le célèbre homme de guerre Ernst von Mansfeld, suivi de 500 mercenaires, déserte le camp de l’évêque de Strasbourg pour rallier l’Union Evangélique protestante. La guerre dite de 30 ans éclate en 1618 en Bohême entre catholiques et protestants et gagne rapidement tout l’Empire. Elle atteint la vallée du Rhin en 1621. L’Alsace est ravagée en 1621-1622 par les troupes de Mansfeld soutenu et  subventionné par le cardinal de Richelieu. En 1630, le roi de Suède Gustave Adolph débarque en Allemagne avec 16 000 hommes pour soutenir les protestants. Le Strasbourgeois Josias Glaser, qui a réussi à se faire nommer à la fois commissaire royal à la fois du roi de France et du roi de Suède pousse Strasbourg à signer le 7 juin 1632  une alliance  avec la Suède par laquelle la ville livre le pont du Rhin le 31 août. Devant les atrocités suédoises, 4000 paysans du Sundgau se soulèvent et massacrent le chef protestant Hartmann von Erbach ; en représailles les Suédois brulent Lehmen et Botzheim, pendent les paysans au bord des routes.

Le 6 novembre 1632, le roi Gustav Adolph est tué. Le duc de Saxe-Weimar, qui a choisi le camp protestant au début de la guerre de Trente Ans et est devenu général prend la tête de l’armée suédoise et combat donc les armées impériales.

Les 5 et 6 septembre 1634, il est battu à Noerdlingen. Le 1er novembre 1634, deux mois après cette défaite suédoise, Richelieu se fait livrer toutes les places et tous les châteaux tenus par les Suédois en Alsace.

Ecarté par les Suédois à la suite de sa défaite de Noerdlingen, Bernard de Saxe Weimar se met au service de la France, qui est entrée dans la ligue protestante. Le 19 mai 1635, Louis XIII déclare la guerre aux Habsbourg. La guerre fait rage dans toute l’Alsace dont les villes et villages sont la proie  de  mercenaires croates, polonais, albanais suédois, lorrains, français et allemand.  En cette année 1635,  Richelieu est décidé à créer une principauté française à partir du landgraviat de Haute Alsace. Bernard de Saxe Weimar délivre ou prend diverses villes, entre autres Mayence en 1635, seconde les manœuvres de Henri II de Bourbon-Condé en comté de Bourgogne en 1636, conquiert l'Alsace sur les Impériaux, les bat en 1637 à Rheinfeld et s’empare des terres habsbourgeoises du Brisgau et du Sundgau.

En 1648, les Traités de Westphalie mettent fin à la guerre. L’Alsace est une des régions de l’Empire des plus dévastées. La population y a diminué de 50 à 60%. L’empereur Ferdinand  III de Habsbourg la cède entièrement  au roi de France. L’Alsace continue de faire en droit partie de l’empire mais est  annexée de fait par le roi de France  qui  la tient en principe comme vassal de l’empereur mais entend bien y exercer sa pleine souveraineté.

L’intendant Colbert de Croisy en 1657-1658 crée un Conseil souverain d’Alsace avec l’objectif de faire de l’Alsace une province unifiée et française dans les faits. Mais les villes de la Décapole font de la résistance. Elles refusent le serment de fidélité au roi et vont même jusqu’à refuser d’ouvrir leurs portes au duc de Mazarin, neveu du Cardinal et grand bailli d’Alsace.                                   

Ainsi Sélestat/Schlettstadt continue à ne prêter serment qu’à l’empereur tandis qu’en 1666, Colmar frappe encore sa monnaie aux armes impériales et se déclare Freistadt. Cette année-là d’ailleurs, face aux tensions de plus en plus vives, l’ambassadeur de France de Gravel réunit une Commission d’arbitrage qui décide en 1672 que le traité de Munster, l’un des traités de Westphalie, n’accorde non  point la suzeraineté au roi de France mais seulement la protection des villes de la Décapole. Louis XIV furieux de cette décision d’autant plus qu’il vient de déclarer la guerre à la Hollande fait détruire dès novembre 1672 l’important pont de Kehl paralysant le commerce de Strasbourg puis décide de se rendre en Alsace  avec une armée de 6 000 hommes. Cette nouvelle guerre  fournit à Louis XIV l’occasion de régler le compte des opposants nombreux au roi de France. Les troupes impériales rentrent en Alsace, mais le roi de France envahit celle-ci. Les Français occupent et démantèlent Colmar, Turenne massacre la population à Turckheim, incendie Wissembourg/Weissenburg et Haguenau/Hagenau et fait tomber toutes les villes libres impériales, qui perdent de fait leur indépendance.

Les fortifications de Colmar et de Sélestat sont abattues à partir du 20 aout 1673 puis celles d’Oberrehnheim, de Rosheim, de Wissembourg, Landau et Haguenau. Qualifiées désormais de « Villes libres Royales », elles gardent leurs droits particuliers, constitution, magistrat, impôts et tribunaux propres.

L’année suivante les troupes de l’empereur Léopold Ier parviennent  à reprendre quelques villes mais attaquées par Turenne en octobre en Basse-Alsace, puis surprises en janvier 1675 en Haute-Alsace près de Turckheim, elles sont contraintes de se replier de l’autre côté du Rhin laissant Turckheim pillée et ruinée. 

Par la suite, les frontières douanières restent sur les Vosges et l’Alsace continue d’être considérées par le roi comme "province à l’instar de l’étranger effectif".

Après la paix de Nimègue/ Nijmegen de 1679, il n’y a plus de frein aux visions annexionnistes de Louis XIV. Toute la noblesse d’Alsace est contrainte de prêter serment au roi. Puis avec une armée de 35 000 hommes, Louvois et Montclar encerclent par surprise  Strasbourg  en 1681 laquelle n’a d’autre choix que de capituler le 30 septembre 1681.                                                  

Par le traité de Ryswick/ Rijswik de 1697 qui met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, Louis XIV doit rendre le Brisgau aux Habsbourg mais conserve l’Alsace ; la souveraineté française s’exerce sur les quatre-cinquième de l'Alsace (Strasbourg, villes de la Décapole, Basse-Alsace),

C’est alors que Fénelon, archevêque de Cambrai envoie  une lettre courageuse à Louis XIV pour lui reprocher ses crimes :

«  On fit entreprendre à votre majesté la guerre de Hollande. Elle a été la source de toutes les autres. Elle n’a eu pour fondement qu’un motif de gloire et de vengeance, ce qui ne peut jamais rendre une guerre juste ; d’où il s’ensuit que toutes les frontières que vous avez étendues par cette guerre sont injustement acquises dans l’origine. Il est vrai, sire, que les traités subséquents semblent couvrir et réparer cette injustice, puisqu’ils vous ont donné les places conquises ; mais cette guerre injuste n’en est pas moins injuste pour être heureuse.   Les traités signés avec les vaincus ne sont point signés librement.

On signe le couteau sous la gorge; on signe malgré soi pour éviter de plus grandes pertes ; on signe comme on donne sa bourse, quand il faut la donner ou mourir. En pleine paix, vous avez fait la guerre….. Vous avez cherché dans les traités de Westphalie, des termes équivoques pour surprendre Strasburg. Jamais aucun de vos ministres n’avait osé depuis tant d’années alléguer ces termes dans une négociation pour montrer que vous eussiez la moindre prétention sur cette ville… Vous ne connaissez point Dieu, vous ne l’aimez point, vous ne le priez point du cœur et vous ne faites rien pour le connaître… »  

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