CH. II LES REGIONS AYANT APPARTENU AU ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
H. Les Trois Evêchés / Dreibistum de Toul/Tull, Metz, Verdun Villes Libres Impériales / Freien Reichstätte von Tull, Metz, Verdun terres d’empire de 962 à 1648
Othon 1er le germanique et son frère Brunon, évêque de Cologne, séparent en 962 la Lotharingie en deux duchés, celui de la Lorraine Haute, qui comprend les diocèses de Trèves, Metz, Toul et Verdun, et celui de la Lorraine Basse (qui a conservé le nom de Lorraine). Situés dans le duché de Lorraine, comme ailleurs dans l’empire, ces quatre évêchés ont à leur tête des princes-évêques qui disposent non seulement du pouvoir spirituel mais du pouvoir temporel qui ne les soumet pas au pouvoir des ducs dont ils sont plus puissants.
Les évêques de Toul, de Metz et de Verdun sont suffragants de l’archevêché de Trêves dont l’archevêque est un des Princes Electeurs et chancelier de l’empire pour le Royaume de Bourgogne-Provence.
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Evêché-comté de Toul /bistum -grafschaft Tull Ville Libre Impériale / Frei Reichstadt von Tull terre d’empire de 962 à 1559
Au IVème siècle, un siège épiscopal s’installe dans la ville. Toul est alors à la tête du plus vaste diocèse lorrain, s’étendant de la crête des Vosges au voisinage de la Vallée de la Marne. Saint Mansuy, premier évêque, décéda en 375.
Le premier événement marquant pour la ville lors de l’époque Carolingienne se situe en 925. Englobée dans le royaume de Lotharingie, Toul est alors rattachée à l’Allemagne. Son histoire se déroule ensuite dans le cadre de l’empire restauré par Otton Ier en 962. Dès le XIème siècle, les évêques de Toul exercent les droits comtaux dans la ville et leur évêché. Toul est alors la ville la plus vulnérable aux entreprises de conquêtes venues de l’ouest.
Les évêques, de 927 à 1261, nomment les comtes de Toul, puis le comté leur appartient, formant ainsi une enclave dans les états du Duc de Lorraine, et ne relevant que de l’empereur de l’Empire Germanique. Leur domaine spirituel s’étend sur un des plus vastes diocèses de la chrétienté. Il y a de nombreux conflits entre évêques et bourgeois au XIIIième siècle et, en 1366, l’empereur Charles VI confirme les droits de la ville contre les Evêques.
Les rois de France s’intéressent à Toul dès le début du XIIIème siècle. Avec le rattachement à la couronne du comté de Champagne, Philippe le Bel impose sa garde à la ville et à l’évêché, profitant des rivalités entre l’évêque et les bourgeois, qui s’étaient progressivement émancipés du pouvoir épiscopal.
Par le traité de Cateau-Cambrésis de 1559, Toul devient définitivement possession française
.Gérard, évêque de Toul, de 963 à 994
Contemporain de l’empereur Othon Ier le Grand ; sacré le 19 mars 963 à Trèves. C’est son frère Ancelin qui est comte de Toul de 992 à 1019.
Canonisé en 1051 par Léon IX, l'un de ses successeurs à Toul avant de coiffer la tiare.
.Étienne de Lunéville, évêque de Toul de 994 à 995, ancien comte de Lunéville
.Robert, évêque de Toul de 995 à 996
.Berthold, évêque de Toul de 996 à 1019
.Hermann, évêque de Toul de 1020 à 1026
.Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg (Dabo) (1002-1054), évêque de Metz de 1027 à 1049, couronné pape le 12 février 1049 sous le nom de Léon IX.
Son père, Hugues IV, est de la famille des comtes du Nordgau, seigneurs d'Eguisheim. Bruno est un membre de la très haute aristocratie : sa famille se rattache par sa mère, Heiwige, fille du comte de Dabo, aux Carolingiens de Francie occidentale et par son père aux rois de Germanie. Il est le cousin des empereurs Conrad II le Salique et Henri III[].
Confié à l’évêque Berthold de Toul pour être éduqué à l'école. [..]Il entre jeune dans le chapitre de la cathédrale. Après le décès de son tuteur, il est appelé à la cour de son cousin Conrad II le Salique qui soutient la réforme monastique.
À la mort de l'évêque Hermann de Toul, Bruno est proposé comme successeur par le clergé avec le soutien de Conrad II et le 9 septembre 1027, il est consacré par l’archevêque de Trèves.
C'est en 1048 qu'il remarque Hildebrand et attache à sa personne le futur Grégoire VII. Fidèle à l'empereur celui-ci va plaider sa cause devant Robert le Pieux pour la succession du royaume de Bourgogne, où Conrad II, qui a hérité de Rodolphe III mort sans enfants, est contesté par Eudes de Champagne.
.Odo, évêque de Toul de 1052 à 1069
.Pibon, évêque de Toul de 1070 à 1107
.Richwin de Commercy, évêque de Toul de 1108 à 1126
Fils de Ricuin, seigneur de Commercy et de Leucarde d’Apremont.
Après sa nomination, son père lui fait don d'une grande partie de ses biens : la moitié du château de Commercy et de ses dépendances, la moitié de la rivière et des villages composant le domaine seigneurial (Meligny, Vaux, Saulx, Lérouville, Pont, Chonville, Fontoy, Morville, Tantonville, Maceronville et Gironville.
.Henri Ier de Lorraine ( ?-1165), évêque de Toul de 1126 à 1165
Fils de Thierry II, duc de Lorraine et de Gertrude de Flandre ; frère cadet de Simon 1er duc de Lorraine (1115-1139) et de Thierry d'Alsace, comte de Flandre (1127-1168).
En septembre 1127, il assiste à la diète convoquée à Spire par l'empereur Lothaire II. En 1141, il accompagne l'empereur Conrad III lors d'un voyage en Lorraine. Avant son départ à la deuxième croisade en 1147, il demande au pape Eugène III de protéger le temporel de son diocèse de Toul durant son absence.
.Pierre de Brixey ( ?- 1192) évêque de Toul de 1167 à 1192,
Fils de Pierre de Brixey et de Mathilde de Rinel.
Choisi en 1167 pour succéder à l’évêque Henri de Lorraine, mort deux ans auparavant, il obtient en 1168 de l’empereur le droit de battre monnaie à Toul. Il met fin à la guerre qui sévit entre le comte de Toul Frédéric IV de Dampierre et les chanoines et fait reconstruire la forteresse de Liverdun, détruite par ce conflit. En 1186, à la mort sans postérité de Frédéric IV de Dampierre, comte de Toul, il confie le comté à Mathieu de Lorraine, fils cadet du duc Mathieu Ier et de Judith de Hohenstaufen ; Mathieu est également seigneur de Fontenoy, de Charmes, de Mirecourt, de Coussey et de Bleurville ; il a pour épouse Béatrice de Dampierre, fille de Renard, comte de Dampierre en Astenois (petit-fils de Renard III comte de Toul par son père Henri. En 1187, deux candidats s’affrontent pour le siège de l’archevêché de Trêves : Folmar, soutenu par le pape, et Rodolphe, soutenu par l’empereur. Pierre de Brixey prend parti pour Rodolphe et est excommunié par Folmar. Il se rend alors à Rome et y assiste aux obsèques d’Urbain III. Grégoire VIII, son successeur, déclare l’excommunication nulle.
Dans les années qui suivent, Mathieu Ier, duc de Lorraine tente de faire attribuer à son fils Thierry le comté de Toul, dont les revenus sont importants. Pierre de Brixey en appelle au pape Alexandre III, mais ce dernier, alors en lutte contre l’empereur Frédéric Barberousse ne peut pas intervenir.
Il rentre ensuite dans son diocèse, met ses affaires en ordre et part en pèlerinage en Terre Sainte en 1189. Il meurt à Jérusalem en 1192.
.Eudes de Lorraine ( ?- 1198), évêque de Toul de 1192 à 1198.
Fils d'Hugues Ier, comte de Vaudémont, et d'Aigeline de Bourgogne.
.Mathieu de Lorraine (1170- 1217), évêque de Toul de 1198 à 1206.
Fils de Ferry Ier, seigneur de Bitche, puis duc de Lorraine.
Il dissipe rapidement les biens de son diocèse et il est déposé en 1206 sur la demande des chanoines. Il se retire à Saint-Dié et utilise les revenus de sa charge pour mener une vie scandaleuse avec sa fille, née d'une liaison avec une religieuse de l'abbaye d'Épinal. Il entretient également une troupe de brigands, jusqu'à ce que son frère Ferry II, excédé, le chasse du duché et fasse raser sa demeure. Il erre alors en Alsace avec ses compagnons de brigandage.
.Reinald de Chantilly, évêque de Toul de 1206 à 1217.
Le comte de Toul Mathieu meurt en 1208 et c’est son fils Frédéric V de Lorraine marié à Agnès de Ferrette qui lui succède comme comte de Toul.
En 1217, Reinald de Chantilly se rend dans les Vosges. Mathieu le surprend dans une embuscade et le tue. Son neveu le duc Thiébaud Ier de Lorraine part alors à la recherche de Mathieu, le retrouve et le tue d'un coup de lance le 3 avril (ou le 10) 1217.
.Gérard de Lorraine ( ?- 1219) évêque de Toul de 1218 à 1219.
Fils de Gérard II, comte de Vaudémont, et de Gertrude de Joinville.
.Eudes II de Sorcy, évêque de Toul de 1219 à 1228
Issu de la famille des seigneurs de Sorcy en Lorraine.
.Garin, évêque de Toul de 1228 à 1230
.Roger de Mercy, évêque de Toul de 1231 à 1251
Issu de la famille de Mercy dont la puissance connait son apogée au cours du Moyen Âge dans la région couvrant désormais le sud de la Belgique, la Lorraine et le Luxembourg qui tire son nom du château de Mercy, construit au X°siècle sur le ban de la commune de Joppécourt en Lorraine.
Cette maison a déjà donné un évêque en la personne d’Albert de Mercy, évêque de Verdun de 1156 à 1162.
Sous le règne de Roger de Mercy, Frédéric V de Lorraine meurt en 1250 et c’est son fils Eudes de Lorraine qui lui succède comme comte de Toul.
Gilles de Sorcy, évêque de Toul de 1253 à 1271
De la même famille qu’Eudes II.
En 1261, le comte Eudes de Lorraine vend le comté de Toul à son cousin Ferry III, duc de Lorraine, mais Gilles de Sorcy, en tant que suzerain, retire le comté de Toul à Ferry III et le rattache au domaine ecclésiastique.
Une lutte de l'évêque autoritaire contre la bourgeoisie s'emballe à propos des impôts du mois des versaines (avril). Une révolte populaire imprévue éclate, chassant l'évêque et sa suite, comme les meneurs bourgeois effrayés. Piteusement réfugié à Nancy, Gilles de Sorcy est obligé de reprendre son comté de Toul, les armes à la main avec le duc de Bar et le duc de Lorraine, Ferry III. Un accord est conclu au terme de sa reprise en main : les bourgeois doivent par tête s'acquitter des 16 livres monnaie de Toul. Mais l'évêque s'engage à payer son avènement à la milice et aux pauvres, soit quatre mesures de vin, 800 livres de pain, un bœuf entier bouilli avec panais.
.Conrad Probus, évêque de Toul de 1272 à 1296
A la mort de Gilles de Sorcy, deux prétendants à sa succession Gautier de Beauffremont et Jean de Lorraine se livrent à un combat acharné. C’est le second qui l’emporte. Revanchard Gautier de Bauffremont met le siège devant les chateaux épiscopaux de Liverdun, Brixey et Maizières. Le pape consulté prend l'initiative de nommer un moine franciscain, Conrad Probut. L’évêque doit faire appel au duc de Lorraine Ferry pour recouvrer ses biens.
.Jean de Sierck, évêque de Toul de 1296 à 1305
Les origines de la famille de Sierck sont incertaines. D'aucuns la prétendent issue de celle d'Ardenne. Quoiqu'il en soit, elle apparait au Xe siècle avec le nom d’une localité bâtie sur la partie convexe d'un méandre de la Moselle à son confluent avec le ruisseau de Montenach face à la colline du Stromberg, aux portes du Luxembourg et de l'Allemagne.
On situe la construction au Xe ou Xle siècle d'un château-fort qui semble avoir précédé la ville. A cette époque, Sierck qui dépendait des archevêques de Trèves devient possession du duc de Lorraine Gérard d'Alsace (1048-1070).
En 1300, les bourgeois toulois, soucieux d'indépendance, concluent un accord avec Philippe le Bel, suzerain de Champagne. Ce roi de France donne sa protection contre un service militaire de deux jours par ans et des redevances annuelles.
.Vito Venosa, évêque de Toul de 1305 à 1306
.Eudes III de Granson, évêque de Toul de 1306 à 1308
De la famille des seigneurs de Grandson dans le Pays de Vaud, vassaux des comtes de Savoie.
.Giacomo Ottone Colonna, évêque de Toul de 1308 à 1309
.Jean d'Arzillières, évêque de Toul de 1309 à 1320
.Amédée de Genève, évêque de Toul de 1320 à 1330
Fils d’Amédée II de Genève, comte de Genève.
.Thomas de Bourlémont, évêque de Toul de 1330 à 1353
De la famille de Bourlémont, vassale du comte de Champagne, du nom du château situé dans le duché de Lorraine sur un promontoire au-dessus du confluent de la Meuse et de la Saônelle, dominant le val de Meuse qui descend vers le nord ainsi que le village de Frebécourt à cinq kilomètres au nord de Neufchâteau.
.Bertrand de la Tour d'Auvergne, évêque de Toul de 1353 à 1361
.Pierre de La Barrière, évêque de Toul de 1361 à 1363
.Jean de Heu, évêque de Toul de 1363 à 1372
La famille de Heu est une importante famille du Moyen Age qui, en Pays messin, possédait de nombreuses seigneuries, particulièrement dans le Haut Chemin :
Ennery, Malroy, Crespy, Pelte, Xieule, Montigny, Flévy, Vry, Gravelotte, Grimont, Montoy, Coincy, Goin, Retonféy, Blétange, Mercy, Antilly, Mont, Mancourt, Seuxy, Gray, Abbeville, Buy, Vandlainville, Rurange, Ollexey, Beurtoncourt, Rognac, Beaufort et plusieurs autres terres. À la branche messine de la maison de Heu exercera douze fois la charge de maître-échevin de la ville de Metz de 1302 à 1550.
La famille de Heu est dès le XIII° siècle l'une des plus puissantes de la ville de Metz. Elle réside à l'hôtel de Heu à Metz. Sous le règne de Jean Heu, fiers de leur appartenance à une ville d'empire, les bourgeois toulois laissent tomber en 1367 en quenouille le pacte royal signé en 1300 avec le roi Philippe le Bel.
.Jean de Neufchâtel, évêque de Toul de 1373 à 1384
Fils du baron Thiébaud V de Neuchâtel-Bourgogne. La famille de Neuchâtel-Bourgogne est originaire de Neuchâtel-Urtière en Franche-Comté.
.Savin de Florence, évêque de Toul de 1384 à 1398
.Philippe de Ville-sur-Illon, évêque de Toul de 1399 à 1409
Issu de la famille des seigneurs de Ville sur Illon, village des Vosges.
.Henri de Ville-sur-Illon, évêque de Toul de 1409 à 1436
.Louis de Haraucourt, évêque de Toul de 1437 à 1449
Fils de Jean de Haraucourt, régent du duché de Lorraine pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d'Isabelle de Lenoncourt
En 1445, l'influence française revient inopinément. Le roi Charles VII réclame pour son trésor les arriérés de l'accord de protection signé sous Philippe le Bel, soit 2000 livres de rente annuelle. Les bourgeois piqués dans leur honneur refusent. Le protecteur se mue en agresseur, les troupes royales brûlent les faubourgs de Toul. La diplomatie reprend ses droits, et, après une tergiversation de deux années, une compensation accorde les partis : Toul et ses élites acceptent à nouveau l'influence française.
.Guillaume Fillâtre, évêque de Toul de 1449 à 1460
.Jean Chevrot, évêque de Toul en 1460
.Antoine Ier de Neufchâtel, évêque de Toul de 1461 à 1495
Le 18 novembre 1461, en rendant hommage à Dagobert ainsi qu'à Charlemagne, Louis XI confirme par lettres patentes sa protection royale pour l'église de Toul.
.Olry de Blâmont, évêque de Toul de 1495 à 1506
En 1499, il lègue le comté de Blamont au duc de Lorraine.
.Hugues des Hazards, évêque de Toul de 1506 à 1517
Le cardinal Raymond de Barailles et Hugues des Hazards avaient été élus successivement coadjuteurs de l'évêque de Toul, du vivant d'Olry de Blamont, et l'étaient encore l'un et l'autre à l'époque de sa mort. Ces élections n'embarrassèrent pas peu le Chapitre, lorsqu'il fallut opter entre les deux coadjuteurs. Elles avaient été faites à l'instigation du duc de Lorraine René, qui protégeait Raymond, dans le temps où il voulait donner au prince Jean, son fils, âgé de 4 ans, la coadjutorerie de Metz, dont ce prélat était en possession; mais il avait abandonné plus tard ce même prélat, pour favoriser Hugues des Hazards, qui lui paraissait plus dévoué à ses intérêts. Après la mort d'Olry de Blamont, le Cardinal envoie Angelo de Rimini, son secrétaire, pour prendre possession de l'Évêché, et le munit d'un bref du Pape, qui fait défense aux chanoines et aux bourgeois de s'y opposer sous peine de censures. René fait arrêter et jeter en prison Angelo de Rimini, sous prétexte qu'il a fait publier en Lorraine un bref subreptice, aussi faux et aussi nul que les bulles du Cardinal, son maître. De là, nouveau bref du Pape, qui confirme le premier et qui réitère l'injonction de s'y soumettre. La mort du Cardinal vient heureusement mettre un terme à ces malheureuses dissensions, et permet au Chapitre d'élire évêque de Toul Hugues des Hazards, élection que le Pape ratifie dès lors sans difficulté.
Hugues est employé par le duc René de Lorraine, en qualité de négociateur auprès de l'empereur Maximilien et du roi Charles VIII, au sujet du comté de Provence, et il s'acquitte de cette mission au grand contentement du duc.
.Jean VI de Lorraine, évêque de Toul de 1517 à 1524
Fils de René II, duc de Lorraine et de Bar et de Philippe de Gueldre ; proche du roi François Ier.
.Hector d'Ailly-Rochefot, évêque de Toul de 1526 à 1532
.Jean VI de Lorraine, évêque de Toul de 1532 à 1537
.Antoine II Pellagrin, évêque de Toul de 1537 à 1542
.Jean VI de Lorraine, (1498 -1550), évêque de Toul de 1542 à 1543
Il est le dernier évêque avant l’annexion de fait du territoire de l’évêché au royaume de France.
.Toussaint de Hossey, évêque de Toul de 1543 à 1565
Sous son règne, Toul est occupée par l'armée française d’Henri II en avril 1552. Le traité de Chambord entérine cette saisie de territoire lorrain, puisque les princes luthériens allemands laissent à leur allié, le roi de France, promu vicaire d'Empire, les villes impériales qui ne sont pas de langue germanique. La ville dont les édiles sont rassurés par la branche cadette de Lorraine, les princes de Guise, au service du roi de France n'offre d'ailleurs aucune résistance. Elle remet ses clefs au connétable de Montmorency.
Pendant les guerres de religion, Henri de Guise fait occuper Toul par la Ligue. Charles III capture les villes de Toul et Verdun, mais il doit les rendre en 1594. La cité ne redevient royale qu'après l'abjuration du roi navarrais, Henri IV. À la paix de Folembray en 1595, Henri IV conciliant nomme gouverneur de Toul et de Verdun, François de Vaudémont, le troisième fils de Charles III.
En 1602, Henri IV affermit sa ligne politique. Il transforme les villes protégés et contrôle avec attention les évêchés. Les évêques sont soumis au serment de fidélité, ils ne peuvent plus solliciter l'investiture impériale pour entrer en possession de leur temporel. Ils ne peuvent laisser leurs sujets porter leurs appels au tribunal impérial de Spire. L'obligation s'applique bientôt aux bourgeois des villes. L'idée d'un parlement à Metz germe en 1609, mais la régence de Marie de Médicis instaure une pose, voire un retrait de 1610 à 1624, dans les mutations juridiques et administratives royales.
En ses temps, les évêques de Toul, malgré la perte de leurs pouvoirs temporels, portent toujours l'épée et la crosse : ils demeurent en titre et en fonction des princes du Saint-Empire. L'Empire envoie ses convocations et ses mandats aux diètes jusqu'en 1612.
Louis XIII et son ministre Richelieu reprennent avec vigueur un contrôle régalien. De 1631 à 1632, les temporels épiscopaux sont occupés. Le parlement de Metz créé en 1633 traite désormais les appels de la justice des évêques, mais aussi des tribunaux citains ou bourgeois. Le sceau de la ville de Toul, symbole d'autonomie, est supprimé en 1633.
L'administration française s'installe dans la foulée. Le 16 août 1634, Louis XIII crée par ordonnance le bailliage de Toul. La gabelle est instaurée pour payer les gages des magistrats.
Par lettres patentes du 10 mai 1636, le parlement français de Lorraine, qui avait pour siège Metz, est transféré à Toul pour cause de mésentente avec le gouverneur de la place. L'entrée solennelle à Toul se fait le 16 avril 1637 ; le parlement exilé y séjourne 22 années au terme desquelles l'interminable querelle avec le gouverneur, qui a produit son exil, s'éteint. Ensuite à l'instar de l'intendance de Lorraine, le parlement réside à Metz. Toul conserve son présidial.