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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 18:02

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CH. II     LES REGIONS AYANT APPARTENU AU   ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE

 

D. Principauté de Sedan,                                                                                              terre partiellement d’empire entièrement sous mouvance de l’empire de 1560 à  1678

Au début du Moyen Age, Vaux les Mouzon situé sur la frontière constituée par la Meuse entre la Francie occidentale et la Francie médiane dépend au temporel du comté de Chiny, puis du duché de Luxembourg  sur le territoire duquel se trouvaient les villes devenues françaises de Montmédy sa capitale, Carignan (ancien Yvois)  et Warcq et Givet, et au spirituel de l’abbé de Mouzon relevant de l’évêché de Trêves donc de l’Empire.

Durant le Moyen Âge, le village de Mouzon, ainsi que ceux d'Euilly et de Tétaigne, se trouve en indivision avec un statut spécial entre le Royaume de France et l’Empire Romain Germanique.

À la fin du XI° siècle l'ancien comté d'Ardenne, terre d’empire, se trouve divisé entre un petit comté de Salm à l'est, un comté de La Roche, un comté méridional dont Bouillon est devenu le siège. À la mort de Godefroy III de Basse-Lotharingie, la seigneurie de Bouillon passe à son neveu Godefroy de Bouillon, qui le vend en 1095 à l'évêque de Liège, afin de se procurer les moyens pour partir à la croisade.

Au XIII° siècle Sedan n’est qu’une avouerie dépendant des Abbés de Mouzon dont les évêques  de Reims (royaume de France) et de Liége (saint empire) se disputent la possession.

Maison de la Marck

La maison de La Marck est une branche de la maison de Berg. Elle appartient à la noblesse de Franconie donc du Saint Empire Son origine remonte à Évrard Ier d'Altena (mort en 1180), fils aîné d'Adolphe II de Berg (mort en 1160), qui reçoit de son père  le comté d'Altena. Ses descendants agrandissent ce comté vers le nord et son petit-fils Adolphe Ier (mort en 1249) prend le titre de comte de La Marck. En 1368, Adolphe III de La Marck (mort en 1394) acquiert le comté de Clèves. Après cette acquisition, la famille est parfois appelée seconde maison de Clèves. Jean III de Clèves (1490-1539) acquiert les duchés de Juliers et de Berg en 1511. La branche aînée s’éteint en 1633.

Une branche cadette de la famille est issue d'Évrard Ier de La Marck (mort en 1387), fils d'Engelbert II (mort en 1328)  qui hérite de sa mère la seigneurie d'Aremberg. Cette branche acquiert en 1415 la seigneurie de Bouillon.

La seigneurie de Bouillon est située entre le Luxembourg, la Champagne et le gouvernement de Metz,  formé de la ville de Bouillon et du territoire environnant par démembrement du comté d'Ardenne. Elle relève du Saint Empire.

.Eberhard/Evrard II de La Marck (1365 -1440), seigneur de Sedan et de Braquemont de 1424 à 1440

Il achète, le 8 mai 1424, la seigneurie de Sedan à son beau-frère Louis de Braquemont. Il expulse les religieux de Mouzon (Ardenne) qui y possèdent un prieuré et commence à faire construire le  Château de Sedan. Dès lors l’histoire de la seigneurie de Sedan puis principauté de Sedan va être étroitement liée à celle de la seigneurie de Bouillon puis duché de Bouillon.                               

.Jean II de la Marck (vers 1406-vers 1470), seigneur de Sedan et d’Arenberg de 1440  jusque vers 1470

Fils du précédent.

.Robert 1er de La Marck ( ?  - 1487), seigneur de Sedan, duc de Bouillon de    1470   à  1487

Fils cadet du précédent ; frère de Guillaume de La Marck et d'Évrard III de La Marck. Il a cinq enfants dont  Robert II de La Marck, Erard de La Marck, prince-évêque de Liège et Adolphe de La Marck.    

En 1477, une guerre civile éclate dans la principauté entre son frère Guillaume de la Marck soutenu par Louis XI et les princes-évêques de Liège allié de Maximilien de Habsbourg, alors gouverneur des Pays Bas. En 1482, Guillaume de la Marck fait assassiner Louis de Bourbon, prince-évêque de Liège et place sur le trône épiscopal Jean de Hornes. Le 21 mai 1484,  un traité est signé à Tongres au terme duquel la famille de La Marck renonce à son droit sur le trône de Liège, s'allie à Liège contre l'empereur Maximilien pour la somme de 30.000 livres. Le château de Bouillon est alors mis en gage à Guillaume de La Marck jusqu'au moment du paiement.

.Eberhard/Evrard III de la Marck (1435-1496), seigneur de Sedan et de Braquemont de 1487 à 1496

Frère aîné de Robert Ier de La Marck,

Sous son règne, en 1492, le traité de Donchéry réitère les provisions du traité de Tongres. Comme aucun payement ne vient, la famille de la Marck conserve le château de Bouillon et prend le titre de Duc de Bouillon. Le duché de Bouillon est une terre dépendant du Saint Empire.

.Robert II de la Marck (1468-1536), seigneur de Sedan, seigneur de Bouillon de  1496 à 1536

Fils de Robert Ier de la Marck.

Il fait preuve de beaucoup d’indépendance tant à l’égard des rois de France Louis XII et François Ier qu’à l’égard de Charles Quint.

Il a pour frère Erard de la Marck, prince-évêque de Liège élu à l'unanimité le 30 décembre 1505, avec l'appui du pape Jules II et du roi de France Louis XII, contre Jacques de Croy, évêque de Cambrai. Louis XII lui attribue également à son frère Evrard l’évêché de Chartres en 1507 .Après avoir d'abord recherché les bonnes grâces du roi de France, il recherche celle de l'empereur  Maximilien Ier qui, le 10 avril 1509, l’investit  des droits régaliens confirmant les privilèges de la principauté octroyés par ses prédécesseurs.

Robert et Erard, mécontents  pourtant du roi de France Louis XII, se mettent à négocier début 1518,  avec Marguerite d’Autriche et les députés de Charles-Quint.

Erard sollicite un évêché espagnol de 6,000 à 7,000 ducats de revenu, en échange de l’évêché de Chartres qu’il perdrait le jour où il romprait avec la France, la première abbaye qui deviendrait vacante dans le Brabant et 10.000 livres de quarante gros en attendant de recevoir l’archevêché de Valence en Espagne. Robert, lui, réclame un traitement égal à son rang et de nombreux avantages pour ses enfants. En  1520, Érard, avec l'appui du nouvel empereur Charles Quint qu'il a soutenu contre François Ier pendant la campagne pour l'élection impériale, est promu cardinal mais sa nomination reste secrète quelque temps par égard pour la France qui considère Érard comme son « mortel ennemi » et pourvu de l’archevêché de Valence. En 1521, l’'armée de Charles Quint prend possession de Bouillon et le restitue à l'évêché de Liège.

.Robert III de la Marck (1491-1536),  duc de Bouillon, seigneur de Sedan et de Fleuranges en 1536, maréchal de France

Fils du précédent. A l’âge de dix ans, il est envoyé à la cour de Louis XII. Il y est l’ami et le compagnon de François Ier. A la différence de son père, il se met au service de François Ier et est à ses côtés  en Italie contre Charles Quint.

En 1526, il prend le titre de duc de Bouillon, que porteront également ses successeurs.

.Robert IV de la Marck (1512-1556), duc de Bouillon, comte de Braine, seigneur de Sedan, seigneur de Florange et de Raucourt  de 1536 à 1556, maréchal de France en 1547

Fils de Robert III de La Marck et de Guillemette de Sarrebruck

Le roi Henri II l’élève à la dignité de maréchal de France en 1547.

Sedan est alors une seigneurie comprenant 21 villages très stratégiques entre le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique.

En 1552, Robert  prend  part  à la prise de Metz et reprend  possession des places de son duché de Bouillon trente ans après leur prise par  Charles Quint.

En 1559, par la paix de Cateau-Cambrésis, la principauté de Sedan récupère Bouillon.           

.Henri-Robert de La Marck (1540-1574) seigneur de Sedan de 1556 à 1560, duc de Bouillon de 1556 à 1574, prince de Sedan de 1560 à 1574.

Fils de Robert IV de La Marck et Françoise de Brézé, il épouse Françoise de Bourbon-Vendôme en mai 1559. Le couple s’étant converti au protestantisme, le roi de France  lui  retire  le duché de Bouillon et le rend aux Liégeois.

Vers 1560,  il proclame alors l’indépendance de la principauté de Sedan. C’est lui qui fixe en 1573 la frontière entre les bois du pays sedanais et du pays bouillonnais.

.Guillaume-Robert de La Marck  (1563- 1588) prince de Sedan de 1584 à 1588 ,duc de Bouillon, seigneur de Jametz de Raucourt, marquis de Cotron, comte de la Marck, de Braine et d'Albon, baron de Sérignan, Privas, Arlempdes, Mauny, châtelain de Nogent-le-Roi et de Chaumont-sur-Loire, capitaine des ordonnances du roi et des Suisses de la garde royale.

Fils du précédent.

.Charlotte de la Marck (1574-1594), princesse de Sedan, duchesse de Bouillon de 1588  à 1594

Sœur du précédent.

En 1591 la dernière descendante des de La Marck, Charlotte, épouse Henri de la Tour d'Auvergne. Elle meurt très jeune  en 1594 en laissant son château et ses titres à son époux, qui, en secondes noces, épouse Elisabeth de Nassau.

Le prince  Henri de La Tour d'Auvergne est mêlé à la conjuration de Charles de Gontaut-Biron en 1602 et au complot de la marquise de Verneuil, Catherine Henriette de Balzac d’Entragues en 1604 et ses terres sont confisquées. En 1606, le roi Henri IV organise une expédition à Sedan et  Henri de la Tour d’Auvergne  doit implorer son pardon pour  récupérer ses biens. Mais en 1613, Henri de La Tour d'Auvergne participe à la rébellion des princes. En 1630, ses fils participent à la conspiration de Gaston de France. La Principauté de Sedan est en 1640 une principauté protestante indépendante dont le prince, Frédéric de la Tour d'Auvergne, accueille les protestants et factieux fuyant la France et Richelieu.

Le 6 juillet 1641 a lieu la bataille de la Marfée qui voit la victoire des Sedanais de Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne-Bouillon, ami personnel de l’empereur,  et des troupes impériales face aux troupes du roi de France commandées par Gaspard de Coligny. En 1642, Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne-Bouillon, frère de Turenne participe à la conjuration de Cinq-Mars. Pour sauver sa tête, il doit donner  sa principauté de Sedan à Louis XIII.  Les Français reprennent Sedan en 1676 et la donne à Godefroy Maurice de la Tour d’Auvergne, qui portait déjà le titre de duc de Bouillon. Le duché de Bouillon devient alors un duché souverain, relevant en principe du Saint Empire, mais constituant dans les faits un protectorat français. Cet état de fait est entériné par le traité de Nimègue en 1678.

 

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