CH. II LES REGIONS AYANT APPARTENU AU ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
E.Comté de Chiny / Grafschaft Chiny - Comté-Duché du Luxembourg / Grafschaft-Herzogtum Lützelburg (Sailly, Chauvency, Yvois/ Carignan, Montmédy, Damvillers) terre d’empire de 962 à 1659
Le comté d’Yvois dont les premières mentions apparaissent vers le milieu du X° siècle s’étend de la Meuse à la Semois, s’avance dans l’Ardenne au nord du cours d’eau du même nom jusqu’au-delà de Longlier et Neufchateau ; ce comté d'Yvois est alors probablement envahi par le comte Étienne du Porcien, qui évince le comte Rodolphe peu après 946. Frappé de paralysie, Étienne donne vers 956 à l'abbaye de Saint-Hubert la moitié de Chauvency, situé dans le comté.[] Au comte Etienne succède le comte Otton, qui édifie en 971 la forteresse de Warcq. Otton est du sang des empereurs ; il est le fils probable d'Albert de Vermandois et de Gerberge, fille de Gislebert de Lotharingie et petite-fille d’Henri l'Oiseleur[] Il est le premier à porter le titre de comte de Chiny dont le territoire correspond à peu près à celui d’Ivois qui s’étend lui approximativement sur la partie du duché du Luxembourg actuellement belge appelée province de Luxembourg et le nord-ouest du département français de la Meuse. Le fief comprenait les cantons actuels de Florenville, Neufchâteau, Etalle, Virton, Montmédy et Carignan(Yvois). Dépendaient encore de ce fief la terre de Mézières et la ville de Givet. Il englobait jusqu'à 246 chefs-lieux, 57 châteaux et 1412 villages.
Maison de Chiny
.Otton Ier (v.950- v.992), seigneur de Warcq, comte de Chiny
Fils probable d'Albert Ier le Pieux, comte de Vermandois et de Gerberge de Lotharingie, nièce de l’empereur Otton Ier le Grand.
.Louis Ier ( ?- 1025), comte de Chiny et seigneur de Warcq de 992 à 1025, et comte de Verdun de 1024 à 1025
Fils du précédent.
En 1024, l’évêque de Verdun Raimbert lui confie le comté de Verdun.
.Louis II ( ?- vers 1066) comte de Chiny de 1025 à vers 1066
Fils du précédent.
.Arnoul Ier ( ?-1106), comte de Chiny de ? vers 1066 à 1106
Fils du précédent.
.Otton II ( ?-après 1131), comte de Chiny de 1106 jusque vers 1131
Fils du précédent.
.Albert Ier ( ?- avant 1162), comte de Chiny de vers 1131 jusque vers 1162
Fils du précédent. Frère d’Arnoud, évêque de Verdun. Marié à Agnès, fille de Renaud Ier, comte de Bar et de Gisèle de Vaudémont, sœur de Renaud II comte de Bar et de Thierry, évêque de Metz.
.Louis III ( ?-1189), comte de Chiny de vers 1162 à 1189
Fils du précédent.
.Louis IV le Jeune ( ?- 1226), comte de Chiny de 1189 à 1226
Fils du précédent. Marié à Mathilde d'Avesnes.
.Jeanne (1205- 1271), comtesse de Chiny de 1226 à 1271
Fille du précédent, mariée à Arnoul IV, comte de Looz.
Maison de Looz
Le comté de Looz est un comté du Saint-Empire romain germanique qui dépend du duché de Limbourg (Belgique).
.Arnoul II de Looz (1210-1273), comte de Looz (Arnoul IV) et de Chiny (Arnoul II) de 1271 à 1273
Marié en 1227 à Jeanne, comtesse de Chiny.
.Louis V (1235- 1299), comte de Chiny de 1273 à 1299
Second fils du précédent ; marié à Jeanne de Bar, veuve de Frédéric de Blâmont, fille d'Henri II de Bar et Philippa de Dreux.
Il devient comte l’année ou est élu à la tête de l’empire Rodolphe Ier de Habsbourg. C’est un comte important du Saint Empire.
En 1285, le comte de Chiny s’installe dans sa nouvelle capitale Montmédy. Parmi les cités importantes, en plus de Montmédy, on compte Damvillers, Carignan (Yvois de son nom d’origine), Warcq et même Givet. Il est divisé en 5 prévôtés Chiny, Etalle, Virton, Montmédy, Yvois.
Louis V meurt sans descendance, le comté de Chiny passe à son neveu, Arnoul V de Looz.
.Arnoul III (1260-1323), comte de Looz (Arnoul V) et de Chiny (Arnoul III) de 1299 à 1323
Neveu du précédent, fils de Jean Ier, comte de Looz.
En 1313, il cède Chiny à son fils.
.Louis VI ( ?-1336), comte de Looz (Louis IV) et de Chiny (Louis VI) de 1323 à 1336
Fils du précédent ; marié à Marguerite de Lorraine, fille de Thiébaud II, duc de Lorraine, et d'Isabelle de Rumigny.
La Maison de Looz s'éteint avec lui en 1336 .Son neveu et héritier Thierry de Heinsberg est également le beau-frère de l'évêque de Liège Adolphe de La Marck, qui lui laisse hériter du comté.
Maison de Heinsberg
.Thierry de Heinsberg ( ?- 1361), comte de Looz (Louis IV) et de Chiny (Louis VI) de 1336 à 1361
Neveu du précédent, fils de Godefroy de Heinsberg et de Mathilde de Looz ; marié à Cunegonde de la Marck.
En 1340, Thierry de Heinsberg, comte de Looz, vend Ivois, Kastellaneien, Virton et Laferté à Jean, comte de Luxembourg.
Au XIVe siècle, les comtes de Looz et de Chiny sont contraints de prêter hommage aux comtes de Bar pour leur comté de Chiny, tandis que les ducs de Luxembourg convoitent également leurs territoires.
.Godefroy de Heinsberg (1325- 1395), seigneur de Dalenbroeck, comte de Looz de 1361 à 1362, comte de Chiny de 1361 à 1395
Neveu du précédent, fils de Jean de Heinsberg, seigneur de Dalenbroeck, et de Catherine de Vorne.
Il hérite des comtés en 1361, mais le nouvel évêque Englebert de La Marck annexe Looz en 1362.
Maison de Rumigny
.Arnoul IV de Rumigny, comte de Chiny de 1362 à 1364
Fils de Guillaume d'Oreye.
Il achète les comtés de Chiny et de Looz à son cousin et tente de reconquérir le comté de Looz, mais en vain, et doit y renoncer définitivement en 1366.
Puis sans postérité, ce dernier comte de la lignée d'Othon vend le comté de Chiny à Wenceslas, duc de Luxembourg, en 1364. Le comté devient alors l'un des comtés du duché de Luxembourg.
Maison de Luxembourg
.Charles Ier / Karl I (1316-1378) comte de Luxembourg de 1347 à 1353, empereur (Charles IV) de 1347 à 1378,
Fils de Wences. En 1353, il laisse le comté à son demi-frère cadet Venceslas.
.Venceslas Ier (1337-1383) comte de Luxembourg de 1352 à 1364, puis duc de Luxembourg et comte de Chiny jusqu’en 1383
Demi-frère cadet du précédent qui lui laisse le comté de Luxembourg en 1352 ; son frère l’empereur érige le comté en duché le 13 mars 1354. C’est lui qui en 1364 achète le reste du comté de Chiny à Arnoul de Rumigny et crée un atelier monétaire à Montmédy.
.Venceslas II (1361-1419) empereur (Venceslas I) de 1378 à 1419, duc de Luxembourg de 1383 à 1388
Fils de l’empereur Charles IV.
.Jobst de Moravie (1351-1411), duc de Luxembourg de 1388 à 1402 puis de 1407 à 1411
Il obtient en 1388, moyennant finances, le duché de Luxembourg et le margraviat de Brandebourg à son cousin l'empereur Wenceslas. Ayant des besoins financiers, il cède ses droits sur le Luxembourg à Louis d'Orléans, contre la somme de 100 000 ducats d'or et une rente viagère de 10 000 ducats. À la mort de Louis d'Orléans en 1407, Jobst récupère le Luxembourg.
Maison d'Orléans
.Louis d’Orléans (1372-1407) duc de Luxembourg de 1402 à 1407
.Elisabeth de Luxembourg ou de Goerlitz (1390-1451) duchesse de Luxembourg de 1411 à 1441
Criblée de dettes, elle vend le Luxembourg au duc de Bourgogne Philippe III le Bon.
Maison de Bourgogne
.Philippe le Bon (1444-1467) duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte de Flandre, d'Artois, de Bourgogne palatine, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frise
Il achète le duché de Luxembourg à Elisabeth de Goerlitz, nièce de Wenceslas II et de Sigismond. A partir de 1461, les territoires des comtés de Chiny, Stenay, Briey intégrés au duché du Luxembourg passent donc sous la souveraineté de la Bourgogne.
.Charles Le Téméraire(1433-1477) , duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte de Flandre, d'Artois, de Bourgogne palatine, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frise
Charles nomme un de ses vassaux préférés, Hugues, Seigneur du Faing, du nom du chateau de Chiny, général de son armée.Hugues participe à la bataille de Montbéliard en 1473. Le Ier octobre 1473, est crée le Conseil de Maastricht pour l’administration du territoire comprenant la principauté e Liège,les duchés de Gueldre et de Luxembourg, les comtés de Chiny et de Namur ainsi que les territoires lorrains.
.Marie de Bourgogne, comtesse de Chiny de 1477 à 1482
En 1478, son époux l'Archiduc Maximilien 1er, en qualité de général des troupes devant Yvoix (Carignan) s'oppose à Guillaume de la Marck, le Sanglier des Ardennes. Dès après la mort du duc Charles le Téméraire, la ville de Luxembourg dont la forteresse représente la clé de voute d’un systéme défensif constitué des villes fortes d’Arlon, Montmédy, Yvois-Carignan, Thionville est l’enjeu de nouvelles guerres. Hugues de Faing est nommé gouverneur du Luxembourg, il meurt en 1480.
Maison de Habsbourg-Bourgogne
.Philippe le Beau (1478-1506), duc de Bourgogne, comte de Flandre (Philippe IV ), duc de Brabant, duc de Limbourg, comte de Charolais (Philippe III ) duc de Luxembourg, comte de Hainaut, comte de Hollande et comte de Zélande (Philippe II ), comte de Namur ( Philippe V) comte palatin de Bourgogne et comte d'Artois sous le nom de (Philippe VI), duc de Gueldre et comte de Zutphen (Philippe Ier) , de 1482 à 1506, roi de Castille (Philippe Ier) en 1506
Fils de Marie de Bourgogne et de Maximilien de Habsbourg.
.Charles Quint (1500-1558, duc de Bourgogne, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, de Gueldre, comte d’Artois, de Flandre, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Zutphen, comte palatin de Bourgogne de 1506 à 1555, empereur de 1519 à 1558
Fils du précédent.
En 1521, François Ier parvient à s’emparer d’une partie du duché de Luxembourg mais doit la restituer. En 1552, Henri II s’empare non seulement de Toul, Verdun et Metz mais dans la foulée des places luxembourgeoises de Thionville, Mont Saint Jean, Soleuvre, Damviller et Yvois.
.Philippe II (1527-1598) duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant , de Gueldre, de Limbourg, de Luxembourg, Comte de Flalndre, d’Artois, comte palatin de Bourgogne, comte de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur de Zutphen, marquis du Saint Empire, seigneur de Malines, de Frise et de Salm, roi d’Espagne en 1566 et de Portugal en 1580
Fils de Charles Quint.
.Isabelle de Habsbourg (1566-1633), duchesse de Luxembourg, de Lothier, de Brabant, de Limbourg, comtesse de Flandre, d'Artois, comtesse de Charolais, comtesse palatine de Bourgogne, comtesse de Hainaut, de Hollande, de Zelande, de Namur, de Zutphen, marquise du Saint-Empire, Dame de Frise, de Salins, de Malines, des pays et cités d'Utrecht et de Groninge, gouverneur des Pays-Bas
Fille du précédent.
En 1599, elle épouse son cousin Albert d’Autriche, cinquième fils de l’empereur Maximilien II de Habsbourg et lui apporte en dot les Pays-Bas méridionaux, dont ils deviennent les souverains. La mort d’Albert en 1621 met fin à cette période d’essor et de calme ; faute d’héritier, la souveraineté sur les Pays-Bas revient à l'Espagne, Isabelle est désignée comme gouvernante générale ; elle le reste jusqu’à sa mort en 1633.
.Francisco de Moncada y Moncada (1586-1635), ambassadeur en Saint-Empire romain germanique, général et commandant des armées espagnoles-flamandes à partir de 1632et gouverneur des États de Milan et des Pays-Bas espagnols à partir de 1634.
.Ferdinand d'Autriche (1609 ]1641) gouverneur des Pays-Bas espagnols, cardinal, infant d'Espagne, archevêque de Tolède (1619-1641) et chef militaire pendant la guerre de Trente Ans.
Fils puiné de Philippe III d’Espagne, et de son épouse Marguerite d'Autriche-Styrie sœur de Ferdinand II, empereur du Saint-Empire, donc frère de Philippe IV qui accède au trône en 1621, d'Anne d'Autriche, reine de France et de l'impératrice Marie-Anne épouse de Ferdinand III du Saint-Empire.
1635 est l'année de l'entrée en guerre de la France dans la Guerre de Trente Ans. Les Français attaquent dans la région de Namur (bataille d'Avein) pour faire leur jonction vers Maastricht avec les Hollandais en rébellion.
Ces derniers, après le sac de Tirlemont, mettent le siège devant Louvain mais coupé de ses arrières par Piccolomini, leur armée se débande et les Français doivent se retirer. À la suite de quoi Don Fernando peut reprendre les villes de Diest, Goch, Gennep, Limburg et Schenk. En 1636, il remporte plusieurs succès militaires importants dans le nord de la France en s'emparant de Hirson, du Catelet, de la Capelle, en franchissant la Somme, en prenant Corbie et en menaçant Paris. Cette avancée ne se poursuit pas, en novembre, Louis XIII, son beau-frère, reprend Corbie. Sur un autre front, le Cardinal-Infant renforce par ailleurs la défense de Luxembourg.
Cependant, le 10 octobre 1637, Breda retombe aux mains des Hollandais du Prince d'Orange Frédéric-Henri après un siège qui dure dix mois, et qui met un terme à douze ans d'occupation par les Espagnols. Malgré des tentatives réitérées, le Cardinal-Infant ne parvient pas à reprendre la place forte ce qui renforce le camp de ses détracteurs à Madrid. Il perd encore La Capelle, Landrey, Damvillers au profit des Français.
Il meurt en 1641.
Un désaccord se fait jour quant à la question de savoir qui lui doit lui succéder comme Gouverneur Général des Pays-Bas, causant une brouille entre l'empereur et son cousin le roi d'Espagne.
L'empereur Ferdinand III, qui est l'ancien compagnon d'armes de feu le Cardinal-Infant, souhaite confier cette charge à son propre frère Léopold Wilhelm, chef militaire malchanceux par ailleurs prince valeureux. En revanche le roi d'Espagne Philippe IV la destine à Don Juan d'Espagne, fils illégitime qu'il a eu de l’actrice María Calderón. L'intronisation de ce « bâtard » impopulaire est retardée et l'Espagne perd une bonne part de son autorité aux Pays-Bas, sous la direction peu avisée du gouverneur par intérim, le marquis de Terceira Francisco de Melo.
Louis XIV annexe le sud du duché de Luxembourg alors que le nord reste aux mains des Habsbourg d’Espagne puis après la guerre de Succession d'Espagne, passe sous la souveraineté des Habsbourg d'Autriche.
Jean d’Allamont, natif de Montmédy, dernier gouverneur de cette ville sous souveraineté des Habsbourg d’Espagne, meurt en la défendant lors de son siège par l’armée française commandée par Vauban le 4 aout 1657.
Montmédy, capitale du comté de Chiny est annexée par la France au traité des Pyrénées du 7 juillet 1659 ainsi qu’Yvois-Carignan, Chauvency, Thionville, Marville et Damvillers.
Dès la fin de la Guerre de Hollande, Louis XIV de France se lance dans la politique des Réunions. Pour ce faire, le roi s'appuie sur les parlements des cités frontalières comme, par exemple, ceux de Metz ou de Besançon, qui forment des commissions, les Chambres de réunion. Et en septembre 1681, la Chambre de Metz décide purement et simplement d’annexer le comté de Chiny.