CH. II LES REGIONS AYANT APPARTENU AU ROYAUME DE LOTHARINGIE puis de FRANCIE ORIENTALE/ GERMANIE
B. Archevêché de Cambrai-Cambrésis / Erzbistum Furstensturm Kammerich, terres d’empire de 962 à 1678
A l’origine, l'évêché comprend toute la rive droite de l'Escaut jusqu'à son embouchure dans la mer du Nord. Il est bordé au nord et à l'est par le diocèse de Liège, au sud par les diocèses de Laon et de Noyon et à l'ouest par les diocèses d'Arras, réuni à Cambrai, et de Tournai. Il était un des trois diocèses de Basse-Lotharingie, avec ceux de Liège et d'Utrecht et compte six archidiaconés : Cambrai, Brabant, Bruxelles, Hainaut, Valenciennes et Anvers.
Au traité de Verdun en 843 la rive droite de l'Escaut est attribuée au royaume de Lothaire Ier, dans lequel se trouvent donc Cambrai et le Cambrésis. Cependant à la mort de Lothaire II, sans héritier, Charles le Chauve tente de mettre la main sur son royaume en se faisant sacrer à Metz. Après le ralliement de Raoul à Zwetibold, le Cambrésis suit les destinées du reste de la Lotharingie ; il est soumis successivement à Louis l'Enfant en 900, à Charles le Simple en 911, à Raoul de Bourgogne en 923, et à Henri l'Oiseleur en 925.
.Fulbert, évêque de Cambrai de 933 à 956
Elu évêque par la faveur de Gilbert, duc de Lorraine.
En 948, Otton le Grand qui n’est encore que roi de Francie Orientale (Germanie) lui accorde les droits comtaux sur la ville de Cambrai avec droit de battre monnaie.
.Bérenger, évêque de Cambrai de 956 à 958
Parent de l’empereur Othon
.Ingelram ou Enguerrand, évêque de Cambrai de 958 à 960
Il doit son élection à l’archevêque de Cologne Bruno, frère d’Othon le Grand. Sous son règne, Cambrai et le Cambrésis dépendent non plus de la Lotharingie ou Lorraine unifiée mais du duché de Basse-Lorraine comme le Hainaut.
.Ansbert ou Autbert, évêque de Cambrai de 960 à 965
Il devient évêque par la faveur d’Othon le Grand.
.Wilbold, évêque de Cambrai de 965 à 96
Issu d’une famille noble de Cambrai.
.Tetdon ou Theodotus, évêque de Cambrai de 972 à 97
Noble saxon.
.Rothard, évêque de Cambrai de 976 à 995
D’une famille noble, il est élu de par le consentement de l’empereur.
En 980, il est mentionné dans la liste des vassaux qui doivent fournir un contingent pour l'expédition d'Italie : il envoie douze hommes. En 983, l’empereur Othon III crée douze pairs du comté, vassaux de l’évêque et siégeant aux Etats du Cambrésis.
.Arnould, marquis de Valenciennes de 973 à 1011, comte de Cambrai de ? à 1007
En 973, Régnier, fils du comte Régnier III de Hainaut, dépossédé de son comté et exilé par Brunon de Cologne, tue les comtes Renaud et Garnier, qui s'étaient partagé le Hainaut. L'empereur Otton II fait alors appel à Arnould, qu'il investit de la marche de Valenciennes, tandis que Godefroid de Verdun reçoit le reste du Hainaut. En 979, le roi de France Lothaire menace Cambrai, tandis qu'Otton II se trouve en Pologne. C'est Arnould, aidé du comte Godefroid du Hainaut, qui s'occupe de la défense du territoire et fait appel au duc Charles.
De même, Rothard, évêque de Cambrai, invoque l'assistance d'Arnould de Valenciennes et de Godefroid contre Eudes de Vermandois qui construit un château fort à Vinchy, à quatre mille de la cité. Lorsque Godefroid est retenu prisonnier par le roi Lothaire de 985 à 987, il est possible que ce soit Arnould qui aie administré tout le Hainaut. En 998, l'empereur rend Mons à Régnier IV, mais Arnould conserve Valenciennes. Constamment harcelé à Valenciennes par Baudouin IV de Flandre qui s’empare en 1006 de la citadelle, Arnould cède en 1007 le pouvoir comtal à l’évêque Erluin pour obtenir son appui.
.Erluin, évêque de 996 à 1012, comte du Cambrésis de 1007 à 1012,
Il obtient l’investiture de l’évêché de Cambrai de l’empereur Othon III.
En 1007, à la suite de la cession par le comte Arnould, l'empereur Henri II dit le Saint confirme à l’évêque Erluin le pouvoir comtal de tout le territoire du Cambrésis. Dès lors l’évêque de Cambrai cumule les pouvoirs spirituel et temporel sur Cambrai et le Cambrésis, principauté ecclésiastique rattachée au Saint-Empire
.Gérard Ier (vers 975- 1051) évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1012 à 1049,
Second fils d'Arnold de Rumigny, seigneur de Florennes et petit-fils de Godefroid Ier, comte de Hainaut] ; ancien élève de Gerbert d'Aurillac, futur Pape Sylvestre II et ancien aumônier de l’empereur Henri auquel il doit son élection.
.Liébert (Saint), évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1049 à 1076
.Gérard II, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1076 à 1092
Il reçoit l’investiture de l’empereur Henri IV mais le pape Grégoire VII en conteste la légitimité et charge Hugues, l’évêque de Die, de rassembler en 1077 à Autun un concile pour instruire l’affaire ; Gérard ayant attesté par serment de ne pas avoir été informé de l’excommunication de l’empereur est confirmé comme évêque.
.Manassès, évêque de Cambrai de 1093 à 1103
Nommé par le pape, investi comme comte du Cambrésis par l’empereur.
.Walcher (ou Gautier ou Gaucher), évêque de Cambrai de 1093 à 1106
C’est encore l’époque de la Querelle dite des Investitures. Nommé par l’empereur Henri IV, il se maintient bien que déposé par le pape au concile de Clermont de novembre 1095.
En 1094, l’ancien diocèse d’Arras, uni pendant longtemps à celui de Cambrai, en est séparé et considéré comme un ressort distinct.
.Odon de Tournai, évêque de Cambrai de 1105 à 1113
Sacré au cours du concile de Reims de 1105. Robert II, comte de Flandre l’introduit dans Cambrai à la tête d’une armée mais ayant refusé de recevoir l’investiture de l’empereur, il en est chassé par le parti favorable à ce dernier.
.Burchard, évêque de Cambrai de 1115 à 1130
.Liétard, évêque de Cambrai de 1131 à 1137
Chapelain de l’empereur Lothaire ; élu en 1131 avec le consentement du pape Innocent II qui se trouve alors à Cambrai, en présence de l’empereur. Mais le pape le dépose en 1137.
.Nicolas Ier de Chièvres, évêque de Cambrai de 1137 à 1167
Issu d’une famille noble.
L’empereur Conrad III lui confirme tous les privilèges que ses prédécesseurs.
Peu de temps après l'avènement de Frédéric Ier Barberousse, un incident risque de nouveau réduire les prérogatives de l'évêque de Cambrai. À la Noël de 1152, Thierry comte de Flandre se rend à Trèves à la cour royale, pour y remplir les hautes fonctions de porte-glaive. À cette occasion, il obtient que Frédéric ajoute à ses fiefs flamands la châtellenie du Cambrésis, que Conrad III ne lui avait pas rendue. Le diplôme qui consacre cet accroissement de puissance va être revêtu du sceau royal, lorsque les prélats dont Nicolas a imploré l'intervention parviennent à faire révoquer le décret. Cet échec ulcère profondément le comte qui ne cesse de harceler Nicolas et la commune de Cambrai. Nicolas qui vient de se brouiller avec son cousin, le châtelain Simon qui s'est fait l'allié de la Flandre, doit se résoudre à traiter avec Thierry, en 1153, et à lui reconnaître la châtellenie.
Après une nouvelle tentative de l'évêque et de nouveaux combats désastreux pour Cambrai, la paix est définitivement scellée par l'accord de Bapaume le 29 janvier 1160. Le comte reçoit alors des mains de l'évêque l'investiture de la châtellenie qu'il confirme ensuite à Simon.
.Pierre Ier de Flandre ou d'Alsace, évêque de Cambrai de 1167 à 1173
Fils de Thierry, comte de Flandre ; Élu non consacré ; il renonce à l'évêché en 1173.
.Robert d'Aire, évêque de Cambrai de 1173 à 1174
Élu par la faveur de Philippe, comte de Flandre ; non consacré ; assassiné.
.Alard, évêque de Cambrai de 1175 à 1178
Élu non consacré.
.Oger ou Roger de Waurin, évêque des Cambrai de 1179 à 1191
Fils de Roger, seigneur de Waurin, sénéchal de Flandre.
.Jean II d'Antoing, évêque de Cambrai de 1192 à 1196
Fils d’Hugues, seigneur d’Antoing.
L’empereur d’abord favorable à Gaucher, chancelier du chapitre, finit par accepter son élection.
.Nicolas II du Rœulx, évêque de Cambrai en 1197
Fils d’Eustache, seigneur de Roeulx, petit-fils d’Arnoult de Hainaut.
. Hugues d’Oisy, évêque de Cambrai de 1197 à 1198
Élu non consacré.
.Pierre II de Corbeil, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1199 à 1200,
.Jean de Béthune, évêque de Cambrai, comte de Cambrésis de 1200 à 1219
Fils de Robert V de Béthune, seigneur de Béthune et frère de Baudouin de Béthune, comte d'Aumale. Par sa grand-mère, Jean de Béthune est lié aux comtes de Hainaut.
Il se rend à Cologne et demande à Othon IV, roi des Romains, qui réside en cette ville, l'investiture des régales. Puis, en qualité de prince de l'Empire, il accompagne Othon en Italie. Sous son épiscopat, des querelles sans cesse s'élèvent entre lui et la bourgeoisie et Jean est contraint d'abandonner sa ville et ne peut rentrer qu'à l'aide de l’empereur Othon, qui joint aux restrictions déjà imposées aux bourgeois la défense d'avoir un beffroi.
.Godefroid de Fontaines ou de Condé, évêque de Cambrai de 1219 à 1237/1238,
Fils de Roger, seigneur de Condé en Hainaut.
Godefroid est élu évêque en 1219 et reçoit l'investiture de l'empereur Frédéric II dans une cour solennelle tenue à Nuremberg en 1220.
Diverses émeutes des cambrésiens éclatent pendant son épiscopat. Godefroid ordonne la destruction du beffroi de la ville. En 1238, il achète en viager la seigneurie de Dunkerque.
.Guy Ier de Laon, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1238 à 1248
.Nicolas III de Fontaine, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1248/1249 à 1272, chancelier et conseiller de Richard de Cornouailles, roi des romains
Le pape Innocent IV ratifie son élection et lui confie le soin de terminer comme arbitre un différend au sein du chapitre de Liège entre les chanoines qui se sont croisés et ceux qui n'ont point pris part à l'expédition.
.Enguerrand de Créqui, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1272 à 1286.
En 1280, il préside aux obsèques solennelles de Marguerite, comtesse de Flandre. Enguerrand jouit de la confiance particulière de l'empereur Rodolphe de Habsbourg, qui le charge de mettre Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, en possession des terres qui lui ont été conférées.
En 1284, l’empereur Rodolphe confirme aux Bourgeois de Cambrai leur liberté.
..Guillaume d'Avesnes, ou de Hainaut (1254-1296) évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1290 à 1296
Fils de Jean Ier d'Avesnes, et d'Adelaïde de Hollande, frère de Jean Ier de Hainaut, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande.
Il a beaucoup de querelles avec les membres de son chapitre qui sont en guerre contre son frère Jean d'Avesnes, comte héritier du Hainaut.
.Gui II de Colle Medio, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de1296 à 1306
.Philippe de Marigny, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1306 à 1309
.Pierre III de Lévis-Mirepoix, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1309 à 1324
.Gui III de Boulogne, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1324 à 1336
.Guillaume d'Auxonne, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1336 à 1345
Son épiscopat est mémorable, par la guerre qui s'élève entre Édouard III, roi d'Angleterre, et le roi de France, Philippe de Valois. Les troupes d'Édouard tiennent le pays, et le prince anglais sentant tout l'avantage qu'il retire de la possession de Cambrai, fait des démarches auprès de l'évêque, pour obtenir l'occupation de la ville ; le roi de France, de son côté, fait la même demande. L'évêque comprend qu'il ne peut rester neutre entre ces deux puissances ennemies et il prend le parti du roi de France. Édouard, irrité de la conduite de la ville, en fait le siège. Le monarque anglais perd beaucoup de monde, et se retire. Découragé, l'ennemi passe en Picardie, non sans désoler les plaines du Cambrésis en laissant une forte garnison dans le château de Thun-l 'Evêque. De là, les hommes d'armes de Hainaut font de fréquentes courses dans les environs. L'année suivante, les Cambrésiens supplient Jean, duc de Normandie, que son père, le roi de France, a envoyé dans le pays, de les délivrer de cette bande de pillards. Le duc se rend a leur prière, et vient mettre le siège devant Thun-l 'Evêque. Le comte de Hainaut garde rancune aux Cambrésiens, et ne néglige aucune occasion de nuire à leurs campagnes. L'évêque Guillaume obtient, à cette occasion, l'intervention du pape qui, usant des censures, ramène l'ennemi à la raison. Benoît XII, par une bulle du 12 janvier1339 casse et annule la citation donnée par Edouard à l'évêque Guillaume, et déclare sans nul effet la procédure faite contre lui. Philippe de Valois fait l’acquisition du Cambrésis en 1340. Les bourgeois obtiennent le droit de tirer du royaume de France toutes les denrées dont ils ont besoin, sans payer aucun droit de sortie.
.Gui IV de Ventadour, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1342 à 1349
Issu d’une famille vicomtale de Corrèze, vassale des comtes de Poitiers.
.Pierre IV de Clermont, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1349 à 1368 Issu d’une importante famille noble du Dauphiné détenant le titre de Baron avant le rattachement du Dauphiné au Royaume de France.
.Robert de Genève, évêque de Thérouanne en 1361, puis de Cambrai, comte du Cambrésis de 1368 à 1371, futur anti- pape Clément VII de 1378 à 1392 et enfin comte de Genève sous le nom de Robert II de 1392 à 1394
Issu de la famille des comtes de Genève, vassaux des prince-évêques de Genève. Fils d’Amédée III, comte de Genève.
.Gérard de Dainville, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1372 à 1378
Issu d'une famille illustre d'Artois, il est le frère de Jean de Dainville, chevalier, maître de l'hôtel des rois de France, Jean et Charles V, C’est lui qui, au nom de l’empereur Charles IV investit du comté de Hainaut le comte Albert Ier de Bavière. Les officiers de Gérard ont peu après un démêlé avec le chapitre, pour avoir emprisonné Robert de Noyers, franc servant. Sur la demande de Gérard, le vicaire général chargé de cette affaire, obtient une conciliation en présence de Guillaume, nonce du pape et évêque de Carpentras. Une autre difficulté survient en 1375, entre le magistrat de Cambrai, à l'occasion d'une prorogation de maltôte ou assive, ordonnée du consentement de Gérard sans celui du chapitre.
En 1377, il reçoit l'empereur Charles IV dans sa ville. Gérard de Dainville promet, en 1378, obéissance à l'Église de Reims, mais meurt la même année.
.Jean T'Serclaes, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1378 à 1389
Issu d'une famille illustre bruxelloise.
Sous son épiscopat a lieu le double mariage des enfants de Philippe, duc de Bourgogne, avec ceux d'Albert Ier de Bavière, comte de Hainaut. Jean, appelé plus tard Jean sans Peur, fils aîné de Philippe, épouse Marguerite de Bavière, fille du comte; et Guillaume, frère de Marguerite, épouse la sœur de Jean, laquelle s'appelait également Marguerite.
.André de Luxembourg (vers 1363- 1396), évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1389 à 1396
Fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois et frère du cardinal Pierre de Luxembourg.
Après la mort de l'évêque Jean T'Serclaes en 1389, le duc de Bourgogne et le comte de Hainaut veulent comme évêque de Cambrai Jean, le fils du comte de Hainaut Albert Ier. Le clergé suit ces vœux, mais l'antipape Clément VII n'approuve pas cette élection et nomme en 1390 André de Luxembourg qui fait partie de l'obédience d'Avignon. Il ne reçoit l'investiture pour son pouvoir temporel de comte de l'empereur Venceslas de Luxembourg qu'en 1395.
.Pierre d'Ailly, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1396 à 1411
Issu de la famille noble de Picardie.
.Jean V de Gavere, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1412 à 1436
Issu de la famille flamande de Gavere du nom de la seigneurie de Gavere sur l’Escaut entre Gand et Audenarde élevée au rang de comté en 1519 au bénéfice de Jacques de Luxembourg par Charles Quint.
.Jean de Bourgogne, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1439 à 1479, et archevêque de Trêves de 1446 à 1479
Fils bâtard du duc Jean sans Peur donc demi-frère du duc Charles le Téméraire.
Il reçoit en plus l'archidiocèse de Trèves en 1446 après l'excommunication du prédécesseur par Eugène IV. En 1476, le roi Louis XI prend Cambrai et à la mort de Charles le Téméraire en 1477, il l’occupe en en dépossédant la fille unique du duc, Marie de Bourgogne qui a épousé l’empereur Maximilien de Habsbourg.
.Henri de Bergues, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1482 à 1502
Fils bâtard de Jean II de Glymes, seigneur de Bergen op Zoom.
Chancelier de l'ordre de la Toison d'or, protonotaire et coadjuteur de l'évêché de Cambrai. Le chapitre s'étant assemblé de son côté à Valenciennes, pour procéder à l'élection, le choix tombe sur lui pour succéder à l'évêque Jean VI de Bourgogne.
Il s'occupe d'obtenir le rétablissement de la neutralité de Cambrai, et le départ de la garnison bourguignonne. La neutralité est proclamée à Cambrai en 1482. Les agitations qu'a à souffrir le Cambrésis pendant le règne de Louis XI, ont fort appauvri la ville et les campagnes.
En 1497, Henri de Berghes commence à faire frapper en son palais des ducats d'or, des patars, des gros, des demi gros, et deniers. Il célèbre en 1496 le mariage de Philippe, archiduc d'Autriche, avec Jeanne, fille de Ferdinand, roi de Castille.
.Jacques de Croy, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1503 à 1516 et duc de Cambrai de 1510 à 1516
À la mort de l'évêque de Cambrai Henri de Berghes, le chapitre se partage entre lui Jacques et François de Melun. Le pape Alexandre VI confirme l'élection de Jacques de Croy. Jacques appartient à la maison de Croy dont l’ancêtre est Antoine Ier le Grand de Croÿ, qui prend de l’influence sous le règne de Philippe le Bon mais que Charles le Téméraire accuse de travailler pour le roi de France. Ses membres sont bannis sous le règne de Charles et déchus de leur rang de chevaliers de l'ordre de la Toison d'or.
Après la mort du Téméraire, les Croÿ se posent en indéfectibles défenseurs des droits de Marie de Bourgogne de sorte que son époux Maximilien, s'appuie sur cette famille aux clientèles puissantes. Jacques prend enfin possession du siège par procuration. Il entre dans la ville seulement en 1507. En sa présence, le 10 décembre 1508 se conclue le traité de Cambrai créant la ligue de Louis XII et de l'empereur Maximilien contre les Vénitiens. En 1510 Cambrai est érigé en duché par l’empereur Maximilien de Habsbourg époux de Marie de Bourgogne. Jacques de Croy obtient le titre de duc.
.Guillaume III de Croÿ, évêque de Cambrai et 1516 à 1519, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1516 à 1519
Fils de Henri de Croÿ, comte de Porcien. Créé cardinal par le pape Léon X lors le 1er avril 1517, Il démissionne du gouvernement du diocèse en 1519 au profit de son frère Robert de Croÿ.
.Robert de Croÿ, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1519 à 1556
L’année ou Charles Quint devient empereur, il est nommé évêque de Cambrai à un jeune âge pour reprendre la place occupée par son frère Guillaume III de Croÿ. Cela permet que le diocèse de Cambrai, très stratégique, reste dans la famille, et donc d'avoir de l'influence au sein des Habsbourg.
En 1529 est signée à Cambrai la Paix des Dames négociée par Marguerite d’Autriche, tante de l’empereur Charles Quint avec Louise de Savoie, mère de François Ier. Celle-ci est rompue en 1536 et dès 1543 Charles Quint récupère le Cambrésis.
.Maximilien de Berghes, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis, de 1556 à 1570, archevêque depuis le 12 mai 1559
Le 12 mai 1559, une bulle du pape érige Cambrai en archevêché, avec quatre évêchés suffragants : Arras, Tournai, Namur, Saint Omer. Mais la réorganisation des évêchés des Pays-Bas lui retire une partie importante de territoire au profit des nouveaux diocèses de Malines et d'Anvers. Il ne conserve que quatre archidiaconés : Cambrai, Brabant, Hainaut et Valencien.
C’est à Cateau-Cambrésis cette même année 1559 qu’est signé entre le roi d’Espagne, Philippe II de Habsbourg et le roi de France Henri II le traité par lequel, suite à la bataille de Saint Quentin gagnée par le général des armées impériales le duc de Savoie Emmanuel Philibert, l’empire recouvre les villes lorraines de Thionville, Montmédy et Damvillers.
Dès 1581, le roi de France Henri IV reprend Cambrai mais doit l’évacuer à nouveau dès 1593.
.Louis de Berlaimont, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1570 à 1596
.Jean Sarazin, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai, comte de Cambresis de 1596 à 1598
Fils d'Antoine Sarazin, seigneur d'Allenes.
.Guillaume de Berghes, archevêque de Cambrai et duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1601 à 1609
En 1595, l'archiduc Albert d'Autriche, gouverneur du Brabant, le nomme à l'évêché d'Anvers. En 1601 il est transféré à l'archidiocèse de Cambrai. Déjà le chapitre métropolitain a élu, pour succéder à Jean Sarrazin, François Buisseret, son doyen, mais l'archiduc menace de saisir les biens des chanoines, si ceux-ci ne lui abandonnent pas le libre choix du successeur du prélat défunt. François Buisseret, en présence de cette menace renonce à son élection.
En 1649, Louis XIV tente de s’en emparer puis en 1657 sans succès. Cambrai reste terre impériale, possession des Habsbourg d’Espagne, intégrée aux Pays Bas espagnols jusqu’ à sa conquête à nouveau par le roi de France Louis XIV en 1677. Le traité de Nimègue de 1678 l’accorde à la France.
En 1686, le pape reconnait au roi de France le droit de nommer l’évêque de Cambrai qui demeurent Prince d’empire, duc de Cambrai, comte du Cambrésis ; le puissant chapitre des chanoines perd ainsi son antique privilège de pouvoir élire son archevêque.
Fénelon est ainsi le premier archevêque français nommé par Louis XIV. En 1695, Monseigneur de Fénelon successeur de Monseigneur de Bryas écrit : "
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les empereurs ont donné aux évêques de Cambrai la ville de Cambrai avec tout le Cambrésis il y a près de sept cent ans. Alors le Cambrésis était incomparablement plus étendu qu’il ne l’est maintenant.
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Depuis ces anciennes donations, confirmées par les empereurs successifs des premiers, les évêques de Cambrai ont toujours possédé la souveraineté de Cambrai et du Cambrésis, en qualité de princes de l’empire comme les autres évêques souverains d’Allemagne.
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L’évêque de Cambrai avait même dans les diètes de l’empire le rang devant celui de Liège. Il n’y a guère plus de soixante ans que ce rang était encore conservé, et que les députés de l’Eglise de Cambrai allaient aux diètes.
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Il est vrai que les comtes de la Flandre impériale étaient avoués de l’Eglise de Cambrai et que les rois d’Espagne qui ont été comtes de Flandre, ont voulu se servir du prétexte de cette avouerie pour établir leur autorité à Cambrai mais il est clair comme le jour, qu’un simple avoué d’une église n’y a aucune autorité à Cambrai, que sous l’Eglise même qu’il est obligé de défendre et à laquelle il est subordonné. Il est vrai aussi que les rois de France voyant Cambrai si voisin de Paris, et si exposé aux invasions de leurs ennemis, voulurent de leur côté se faire châtelains des évêques, pour avoir aussi un prétexte d’entrer dans le gouvernement de la ville : mais chacun sait que le châtelain de l’évêque, loin d’avoir une autorité au-dessus de lui, n’était en cette qualité que son officier et son vassal. Les choses étaient en cet état, quand Charles-Quint craignant que les Français ne s’emparassent de Cambrai, s’en empara lui-même, y bâtit une citadelle, et en donna le gouvernement à Philippe II, son fils, avec le titre de burgrave. Il fit cette disposition en qualité d’empereur, de qui l’évêque souverain de Cambrai relevait.
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que du lieu ne laissèrent pas de conserver leur souveraineté sur la ville et sur tout le pays, quoique Philippe eut titre de défenseur de la citadelle.
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Dans la suite, le duc d’Alençon, fils de France étant venu aux Pays-Bas avec le titre de duc de Brabant, se saisit de la citadelle de Cambrai par une intelligence secrète avec le baron d’Inchy qui y commandai
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Le duc d’Alençon ayant bientôt abandonné les Pays-Bas pour retourner en France, il laissa Balagny dans la citadelle : celui-ci exerça une cruelle tyrannie sur la ville et sur le pays ou son nom est encore détesté.
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Le comte de Fuentes, général de l’armée d’Espagne vint l’assiéger et prit Cambrai
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Jusque-là, les Espagnols avaient laissé l’archevêque de Cambrai en possession paisible de tous les droits de souverain ; mais comme Balagny l’en avait dépouillé par pure violence, pendant ces horribles désordres, les espagnols commencèrent alors à faire comme Balagny, sur lequel ils avaient fait la conquête, et ils se mirent en possession de la souveraineté sur tout le Cambrésis, excepté sur la châtellenie du Cateau qui est demeurée franche jusqu’au jour présent.
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D’ailleurs ils laissèrent à l’archevêque en liberté de continuer à envoyer des députés de son Eglise aux Diètes impériales. On a continué à les y envoyer presque pendant tout le temps de la domination d’Espagne. ………………………………………………………… »
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Par le traité de Nimègue de 1678, le Cambrésis est définitivement annexé par le Royaume de France.
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