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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 18:31

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MAISON DE  HABSBOURG-BOURGOGNE / HAUS  VON HASBURG-BURGUNDY

.CHARLES QUINT DE  HABSBOURG /  KARL  V  VON HABSBURG (1500-1558), roi d’Espagne en 1516,  empereur / kaiser de 1519 à 1556 

Petit-fils de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg et de Marie de Bourgogne, né à Gand en 1500 et prénommé Charles en souvenir de son arrière- grand-père, on veut en France l’oublier, le duc de Bourgogne  Charles le Téméraire, il est fait comte de Flandre à sa naissance, puis duc de Brabant, Archiduc d’Autriche, roi de Bourgogne-Provence et comte de Bourgogne au décès de son  père en 1506. 

Le 12 janvier 1519, la mort de Maximilien ouvre la succession à la couronne impériale. Charles est le candidat naturel à la succession de son grand-père et doit affronter les rois anglais Henri VIII et français François Ier, ainsi que le duc albertin Georges de Saxe, dit « le Barbu ».

Mais la compétition se résume vite à un duel François contre Charles. L'ambition de se faire nommer empereur séduit François Ier comme le rapprochant davantage encore de Charlemagne, auquel tous ses courtisans le comparent. Il a le soutien du pape Léon X qui craint de retrouver en face d’un empereur trop puissant si Charles est élu.

Les Allemands, jaloux des libertés de leur pays, voient avec inquiétude que depuis quatre-vingts ans la couronne impériale a été portée par les Habsbourg, ducs d'Autriche, et s'ils font encore une fois choix d'un prince Habsbourg, ils craignent que l'empire ne devient héréditaire dans cette maison. Mais lorsqu'ils apprennent que le roi de France François s'annonce de son côté comme candidat pour la même dignité, ils reconnaissent aisément qu'ils ne peuvent l'élire sans renoncer à toute espérance de préserver ces mêmes libertés, car le jeune homme qui veut être leur empereur a mis sa gloire à ne respecter aucune liberté, ni en France, ni en Italie.    

François Ier  lorsqu'il se présente comme  candidat à l'empire, se recommande aux électeurs en leur rappelant la mémoire de Charlemagne, dont il promet de faire revivre la gloire ; en insistant sur ses droits de membre de l'empire comme roi d'Arles (Bourgogne-Provence)  et duc de Milan ; enfin, en promettant qu'il fera concourir toutes les forces de la France et de l'Italie pour seconder l'Allemagne et faire la guerre à l'Empire d'Orient. Mais en même temps il travaille ouvertement à corrompre les électeurs à prix d'argent ; il met une sorte de pompe à faire suivre ses ambassadeurs par des mulets chargés d'espèces monnayées. Avec aussi peu de pudeur, ceux-ci invitent les princes allemands à des banquets continuels, d'où les convives sortent toujours ivres.

La tante de Charles qui l’a élevé, Marguerite d’Autriche, régente des Pays Bas se démène tout autant, aidée de son chancelier le Piémontais Mercurino de Gatinara.

Charles Quint est élu roi des Romains à Francfort le 28 juin 1519 et est sacré empereur à Aix la Chapelle le 23 octobre 1520. Prosterné d’abord au centre de l’octogone carolingien, sous le lustre offert par Frédéric Ier de Hohenstaufen, il s’allonge devant le maitre-hôtel les bras en croix, face contre terre, tandis que le clergé et le peuple récite la litanie des Saints ; puis il reçoit l’épée de Charlemagne, revêt le manteau, passe à son doigt l’anneau, prend dans ses mains le sceptre et le Globe avant d’être ceint de la couronne impériale par les archevêques de Cologne, de Mayence et de Trèves et de prononcer en latin le serment :    

«  Je confesse et je promets devant Dieu et ses anges vouloir conserver, maintenant et à l’avenir, les lois et le droit, ainsi que la paix dans la Sainte Eglise »       

De tous les adversaires du Saint Empire romain germanique, son rival le roi de France François Ier se révèle le plus déterminé. A l’universalisme de Charles Quint, François Ier réplique par le nationalisme royal. Il ne peut s’agir pour lui de s’incliner devant Charles Quint comme ce dernier ne peut supporter un rival  confédérateur de tous ses ennemis. François Ier, évincé de la couronne impériale, veut poursuivre l'action initiée par ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII en Italie.                                                             

De son côté, Charles Quint n'a de cesse de récupérer le duché de Bourgogne sur lequel il estime avoir des droits par sa grand-mère Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire. Charles Quint se réserve d’ailleurs le titre honorifique de Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la maîtrise de l’ordre de la Toison d’Or.  Il fixe à 51 le nombre des chevaliers. 

Le 15 juin 1520, le pape Léon X condamne les idées de Luther. L'empereur Charles Quint qui se veut le champion de l'autorité pontificale fait brûler les écrits de Luther à l'université de Louvain en décembre 1520.                                                          

En 1521, les thèses de Martin Luther sont condamnées par la Sorbonne.

Cette même année 1521, voit à Calais, sous l’arbitrage du Cardinal Wolsey, le chancelier de l’empire Gattinara exposer au chancelier du roi François Ier  Duprat les trois griefs  précis, les trois faits de belligérance caractérisés que Charles Quint  lui reproche : tout d’abord  l’envoi de troupes au duc de Bouillon , seigneur de Sedan, adversaire d’Albert, comte de Nassau, capitaine-général de l’empire, ensuite l’invasion de l’Italie et enfin le soutien armé en Navarre, au prince Henri d’Albret exigeant du petit cousin de Louis XI la restitution du duché de Bourgogne,  de Péronne ainsi que  du Dauphiné et de la Provence, terres d’empire, du comté de Champagne comme appendice de la couronne de Navarre et du Languedoc, dépendance de la couronne d’Aragon.

Mais l’empereur se garde de prendre l’initiative des hostilités. Le premier heurt entre Charles Quint et François Ier se produit en Royaume de Navarre (Ce royaume, dont une partie est située au nord des Pyrénées, la Basse-Navarre à partir de 1512, est sous contrôle espagnol depuis sa conquête par Ferdinand d'Aragon).   

Après avoir été excommunié par le pape, Luther est convoqué à la Diète de Worms qui se tient du 28 janvier au 25 mai 1521.  Il y comparait durant deux jours devant l'assemblée. Il refuse de désavouer ses ouvrages. Il est mis au ban de l'Empire par l'empereur Charles-Quint le 26 mai 1521, ce qui signifie que n'importe qui  a le droit de se saisir de lui et de le remettre à la police. On lui interdit d'écrire et de publier. Ceci n'empêche pas Luther de continuer à écrire des lettres et à prêcher ses idées, avec toutes ses nouveautés et ses ruptures par rapport à la pensée catholique médiévale.

Henri II d’Albret, roi de Navarre  entreprend, grâce à l’aide de François Ier, une reconquête de son royaume. Les Franco-Navarrais profitent d'une démilitarisation partielle du royaume due à la guerre des Communautés de Castille et s'appuie sur le soulèvement du peuple Navarrais pour prendre la capitale, Pampelune le 19 mai 1521. Mais l’armée espagnole de Charles Quint se ressaisit rapidement puis remporte la victoire à Nohain. Après divers sièges et batailles, un accord diplomatique est signé : Charles Quint conserve la Haute-Navarre mais restitue la Basse-Navarre à la Maison d'Albret.  

Charles Quint reprend l'initiative et ouvre deux nouveaux fronts. Dans le nord de la France, poursuivant son objectif  bourguignon, l'empereur envoie Franz von Sickingen et le comte Philippe Ier de Nassau qui obligent Bayard à s'enfermer dans Mézières assiégée. Bayard défend la ville sans capituler; le maréchal de la Palisse, arrivé en renfort, oblige Nassau à lever le siège. En Italie commence la sixième guerre d’Italie avec la volonté de François Ier  de reprendre le royaume de Naples. Le 29 avril 1522, les Français  sont vaincus à la bataille de la Bicoque près de Milan et doivent abandonner le duché de Milan. Francesco Maria Sforza est installé  par l’empereur sur le trône ducal.

En septembre 1523, Charles de Bourbon, connétable et premier officier du royaume, se révolte contre François Ier et passe au service de Charles Quint.   En juillet 1524, il envahit la Provence mais ne parvient toutefois pas à réussir le siège de Marseille et les Français font une contre-offensive, qui leur permet de repasser les Alpes en octobre. Milan est reprise le 26 octobre 1524. Les troupes impériales  se réfugient à Lodi et Pavie. Charles de Lannoy ( nom d’une  une illustre famille  du comté de Flandre qui donne son nom à la ville de Lannoy dans la Flandre actuellement française dont ils furent seigneurs) entré au service de  l’empereur  Maximilien Ier, nommé au conseil de Charles de Bourgogne (futur Charles Quint) à Bruxelles en 1515, fait par lui chevalier de la Toison d'or en 1516, gouverneur de Tournai en 1521, Grand  Bailli de Hainaut puis vice-roi de Naples en 1522,est nommé commandant en chef des armées impériales en Italie à la mort de Prospero Colonna, à la fin de 1523. Fin janvier 1525, Lannoy se trouve à la tête des renforts impériaux qui se présentent devant Pavie et  reçoit le renfort de Georg von Frundsberg  et de ses 15 000 lansquenets, ce qui lui permet de reprendre l'initiative. Le  24 février 1525, les Français subissent d'énormes pertes, et perdent la plus grosse partie de leur armée. François Ier est fait prisonnier et Charles Quint le garde prisonnier à Madrid pendant plus d'un an, jusqu'à la conclusion le 14 janvier 1526 du traité de Madrid qui met fin à la sixième guerre d’Italie. Aux termes de ce traité, François Ier doit, entre autres, céder le duché de Bourgogne et le Charolais, renoncer à toute revendication sur l'Italie, les Flandres et l'Artois, et épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles. François est libéré contre l'emprisonnement pendant quatre années de ses deux fils aînés, le dauphin François de France et Henri de France (futur Henri II).

Mais à son retour en France après sa libération le 17 mars 1526, François Ier annule le traité et ne respecte par conséquent aucune des promesses qu’il avait faites pour être libéré et dès le le 22 mai 1526, la France, la Papauté (en la personne de Clément VII), le duché de Milan, l’Angleterre, Venise et Florence forment la ligue de Cognac contre l’Empire. Commence  la septième guerre d’Italie.

En septembre 1526, suite à la défaite des Hongrois à Mohács contre Soliman le Magnifique et contraint par une partie de la noblesse romaine, Clément VII doit conclure une trêve avec l’empereur. Au matin du 6 mai 1527, en réaction à l'alliance de Clément VII avec François Ier contre lui, Charles de Bourbon ordonne à son armée de prendre d’assaut Rome. Il est tué durant l'assaut, mais les soldats prennent la ville qui est mise à sac durant plusieurs jours. Après trois semaines de siège, le château Saint-Ange, où s’étaient réfugiés le pape et les cardinaux, est pris.

Marguerite d’Autriche, fille de Marie de Bourgogne et de Maximilien refait alors son apparition sur la scène politique quand elle se voit confier le gouvernement des Pays-Bas. Elle assiste alors à la lutte entre ses deux neveux : Charles Quint (par son frère Philippe) et François Ier (par son mariage avec Philibert, frère de Louise de Savoie mère de François) qui a succédé au roi Charles VIII qui lui a préféré la duchesse Anne de Bretagne.

Elle soutient son neveu Charles Quint qu’elle a au surplus élevé envers et contre tous.

Les circonstances semblent rééquilibrer les forces de Charles Quint et François Ier et les amènent à laisser Marguerite d'Autriche, tante de l'empereur, et Louise de Savoie, mère du roi de France, négocier un traité qui amende celui de Madrid : le 3 août 1529, à Cambrai, est signé la paix des Dames, qui est ratifiée par les deux souverains et qui met fin à la septième guerre d’Italie.

François Ier épouse Éléonore d'Autriche, veuve du roi du Portugal, sœur de Charles Quint, recouvre ses enfants moyennant une rançon de 2 000 000 écus et garde le duché de  Bourgogne ; en revanche, il renonce à l'Artois, à la Flandre et à ses vues sur l'Italie notamment sur le Duché de Milan. 

Il est intéressant de rappeler que la fin du XV° et le début du XVI° qui marque la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance fait apparaitre, avec la fin de la féodalité, le principe de la patrimonialité des fiefs contre celui de l’investiture ; tant Charles Quint que François Ier estiment avoir des droits patrimoniaux le premier sur le duché de Bourgogne et le second sur celui de Milan alors que l’empereur estime qu’il lui incombe en droit féodal d’investir qu’il y veut et certainement pas François de ce duché  et ce dernier estime qu’en droit féodal français, le duché de Bourgogne est un fief masculin donné en apanage par le royaume qui ne pouvait pas être hérité de son père Charles le Téméraire par Marie de Bourgogne dont Charles Quint est l’arrière-petit-fils

Au  XVI°, la réforme luthérienne partie de Saxe touche les villes libres du sud de l'Allemagne, le Brandebourg, le Brunswick et l'Anhalt.

Or l'adoption de la Réforme revêt aussi un caractère politique. C'est un moyen pour les princes d'affirmer leur indépendance face à une papauté revendiquant une théocratie universelle ou pour les populations de pouvoir se révolter face un souverain mal accepté comme en Écosse et aux Pays-Bas espagnols. La Réforme se traduit donc au XVIe siècle par de nombreux conflits, entre l'empereur Habsbourg et les princes allemands mais aussi des guerres civiles en France, en Angleterre et en Écosse. En 1529, lors de la seconde diète de Spire, six princes et quatorze villes refusent d'appliquer les décrets impériaux revenant sur les libertés religieuses des princes.

En 1530, les diverses mouvances de la Réforme présentent leur confession devant la Diète réunie à Augsbourg et l'empereur. La confession d'Augsbourg, une profession de foi luthérienne très modérée, est rédigée par Philippe Melanchthon.                                                               

Celle présentée par Zwingli affirme que la Cène n'est qu'une commémoration. Les réformés de Strasbourg présentent une troisième confession au nom  des villes alsaciennes dites Confession tétrapolitaine. La Diète d'Augsbourg montre l'impossibilité de faire l'unité des Réformés  même si les Alsaciens finissent par adopter la Confession d'Augsbourg. À l'issue de la diète d'Augsbourg, Charles Quint somme les protestants de se soumettre à Rome dans un délai de sept mois. Inquiets, ces derniers constituent en 1531 la ligue de Smalkalde. L'empereur leur accorde alors une trêve. N’hésitant pas à conclure de nouvelles alliances quelque peu surprenantes pour un roi très chrétien, François signe, le 26 octobre 1531, un traité d’alliance avec cette ligue de Schmalkalde et il s'allie aux Ottomans de Soliman le Magnifique pour combattre Charles Quint.

En 1533, Charles Quint annexe la Frise, le duché de Gueldre et le comté de Zutphen parachevant ainsi l’unité des Pays Bas, qui seront désignés à partir de 1543 sous le nom des « Dix Sept Provinces » : Duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comté de Flandre, d’Artois, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, et de Zutphen, marquisat d’Anvers, seigneurie de Frise, de Malines, d’Utrecht, d’Overijssel et de Groningue .   En 1534, Charles Quint est désigné comme suit:

«Charles par la divine clémence Empereur des Romains, toujours Auguste, roi de Germanie, de Castille, de Léon, de Grenade, d’Aragon, de Navarre, de Naples, de Sicile, de Majorque, de Sardaigne, des îles Indes et terres fermes de la mer Océane, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comte de Flandres, d’Artois, de Bourgogne Palatin, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur et de Zutphen, prince de Zulbanc, marquis de Saint-Empire, seigneur de Frise, de Salins, de Malines, le dominateur en Asie et en Afrique, roi de la Nouvelle-Espagne, du Pérou, de la Nouvelle-Grenade et du Rio de la Plata et suzerain des vice-rois de ces mêmes pays".

En 1535, à la mort du duc de Milan François II Sforza, François Ier revendique à nouveau, malgré le traité de Cambrai, l'héritage du duché. Au début de 1536, 40 000 soldats français envahissent le duché de Savoie, allié de Charles Quint, et s'arrêtent à la frontière Lombarde, dans l'attente d'une éventuelle solution négociée. En juin, Charles Quint riposte et envahit la Provence ; ses armées parties de Ligurie avancent rapidement prenant Fréjus, Aix et Arles où Charles V se fait même couronner "roi de Bourgogne-Provence" mais se heurte à la défense du connétable Anne de Montmorency-

Pendant ce temps les galères d'André Doria assiègent Marseille. Avignon échappe cette fois-ci à la guerre, défendue par le futur Henri II.

Le 26 mai 1536, les protestants d'Allemagne du nord et du sud, divisés sur le problème de la Cène, signent la Concorde de Wittenberg, ce qui permet au luthéranisme d'étendre son influence en Allemagne du sud. Grâce à l'intercession du pape Paul III, partisan d'une réconciliation entre les deux souverains, le roi et l'empereur signent le 18 juin 1538 à Nice une trêve de deux ans et promettent de s'unir face au "danger protestant".   En signe de bonne volonté, François Ier autorise même le libre passage des troupes de l'empereur à travers la France afin que celui-ci puisse mater une insurrection de sa ville natale, Gand. Par ce traité de Nice, la France conserve ses conquêtes - la Bresse, le Bugey et une grande partie du Piémont - et l'Empire  conserve sa suzeraineté sur la totalité du Milanais et des deux tiers du duché de Savoie. Une trêve de dix ans est décrétée entre les deux belligérants. Elle est suivie de l'entrevue d'Aigues-Mortes, les 14 et 15 juillet 1538, au cours de laquelle les deux souverains se réconcilient officiellement.

Mais Charles Quint ayant refusé l'investiture du duché de Milan à un des fils du roi, une nouvelle guerre éclate à nouveau en 1542. Le 11 avril 1544, François de Bourbon-Condé, à la tête des troupes françaises, défait le marquis Alfonso de Avalos, lieutenant général des armées impériales à la bataille de Cerisoles. Cependant, l'armée de Charles Quint, avec plus de 40 000 hommes et 62 pièces d'artillerie, traverse la Lorraine, les Trois-Évêchés et envahit la Champagne. Mi-juillet, une partie des troupes assiège la place forte de Saint-Dizier, tandis que le gros de l'armée poursuit sa marche vers Paris. Mais de graves problèmes financiers empêchent l'empereur de solder ses troupes, où se multiplient les désertions. De son côté, François Ier doit également faire face au manque de ressources financières ainsi qu'à la pression des Anglais qui assiègent et prennent Boulogne-sur-Mer.

Les deux souverains, utilisant les bons offices du duc François Ier de Lorraine, finissent par consentir à une paix définitive en 1544. Le traité de Crépy-en-Laonnois reprend l'essentiel de la trêve signée en 1538.    La France perd sa suzeraineté sur la Flandre et l'Artois et renonce à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples, mais conserve temporairement la Savoie et le Piémont. Charles Quint abandonne le duché de Bourgogne et ses dépendances et donne une de ses filles en mariage, dotée du Milanais en apanage, à Charles, duc d'Orléans et deuxième fils du roi.

En 1545, à l’âge de 17 ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, fils du duc Charles III, s’engage dans les armées de son oncle  l’empereur Charles Quint qui s'apprête à combattre la ligue de Smalkalde.                                                           

En 1546, lorsque les protestants refusent de reconnaître le Concile de Trente, Charles Quint lève ses troupes dans le but de réprimer le protestantisme par les armes.

François Ier meurt le 31 mars 1547 ; le même jour sa veuve Eléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint,  doit quitter la Cour de France et se réfugie chez sa sœur Marie, gouvernante des Pays-Bas.

A la bataille de Mühlberg, le 13 avril 1547, Emmanuel-Philibert commande l'arrière-garde de l'armée impériale. Les Protestants, qui forment la Ligue, subissent une cuisante défaite. L'empereur peut aussi imposer l'année suivante aux protestants l'Intérim d'Augsbourg qui leur autorise juste la communion sous les deux espèces et le mariage des prêtres.

Dès 1551, le roi Henri II écoute les doléances des  princes réformés d'Allemagne, qu'il avait bien connus lorsqu'il était dauphin. En janvier 1552, il reçoit à Chambord le margrave Albert de Brandebourg qui lui suggère d'occuper Cambrai, Verdun, Toul et Metz, cités d’empire. Henri II y prendrait le titre de « vicaire d'Empire ».   Le traité de Chambord est signé le 15 janvier 1552, scellant l'alliance d'Henri II avec ces princes réformés contre Charles Quint. Et dès mars 1552, l'armée française est massée à Joinville sous le commandement du connétable de Montmorency et du duc de Guise. Cambrai, Verdun et Toul ouvrent leurs portes sans opposer de résistance; le 18 avril 1552, Henri II entre dans Metz. Six mois plus tard, en octobre 1552, sur ordre de Charles Quint, le duc d'Albe met le siège devant Metz, où reste une faible garnison sous les ordres de François de Guise.   

Le siège dure quatre mois et, malgré le déploiement d'importantes forces impériales, reste voué à l'échec. L'armée de Charles Quint finit par lever le siège en janvier 1553.

Cette même année 1553, Charles Quint  nomme, à vingt-cinq ans, Emmanuel-Philibert de Savoie, capitaine général de l'armée des Pays-Bas. Après la mort de son père, survenue le 16 septembre 1553,  il est officiellement investi du duché de Savoie par Charles Quint le 15 juillet 1554.                                                         

Souffrant d'une goutte particulièrement invalidante, Charles Quint est très marqué par la disparition de sa mère Jeanne Ire de Castille le 11 avril 1555. Désormais il est le seul souverain légitime de l'Espagne.                                                          

Charles Quint laisse son frère, le futur empereur Ferdinand Ier, signer la paix d'Augsbourg le 29 septembre 1555. Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer, d'où l'adage : Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.  Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer. Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.

Mais le 25 octobre 1555, affaibli par la vieillesse et les maladies, désabusé par les revers, Charles Quint abdique solennellement, dans la grande salle du palais du Coudenberg à Bruxelles de ses différentes couronnes. Revêtu de la chape impériale de drap d’or, couronné, sa poitrine creuse fortifiée de l’éclat de la Toison d’or, est assis sur le siège principal, monseigneur le Prince d’Orange derrière lui debout et en retrait. A sa droite a pris place monseigneur l’archiduc-infant Philippe, à sa gauche, son Altesse la reine Marie de Hongrie. En habit d’apparat, non loin de la tribune, son Altesse la reine douairière de France, son Altesse le roi de Bohême, madame la duchesse de Lorraine, monseigneur le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, attendent l’ouverture de la séance.   Celle-ci est ouverte par Maitre Philibert Brusellius, président du Conseil des Flandres qui dit solennellement :  

«  Bien que, grands et illustres seigneurs, vous ayez pu avoir en partie compris par les lettres que vous avez reçues par ordre de l’empereur la raison pour laquelle vous êtes rassemblés ici, Sa Majesté impériale a néanmoins tenu à ce que maintenant, en ce lieu, elle vous soit plus amplement et clairement expliquée par moi. Sa Très Auguste et Très Sacrée Majesté Charles Quint, empereur  du Saint Empire Romain Germanique, roi de Castille, de Leon, de Grenade, de Navarre, d’Aragon, de Naples, de Sicile, de Majorque, des Iles, Indes et Terres de la mer Océane et Atlantique, archiduc d’Autriche,  de duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant, de Luisbourg, de Luxembourg, de Quelières, comte de Flandres, d’Artois et de Bourgogne, palatin de Hainaut, de Zélande, de Hollande, de Ferrette, de Haguenau, de Namur, de Zuptpen, prince de Zwane, seigneur de Frise, de Salmi, de Malines, d’Utrecht, d’Overijissel et de Groninguen, abdique de ses Etats héréditaires en faveur de son fils, monseigneur l’archiduc-infant Philippe, et prie nos seigneurs les princes électeurs de ceindre le front de son frère, le roi des Romains, de la couronne impériale qu’à sa volonté il dépose ".

Puis l’empereur s’exprime ainsi :

«  Chers amis…..j’ai passé neuf fois dans la haute Allemagne, six fois en Espagne, sept fois en Italie, dix fois en Belgique, quatre fois en France, deux fois en Afrique, deux fois en Angleterre, ce qui fait en tout quarante voyages ou expéditions….J’ai, en même temps que je faisais  ces voyages, soutenu plusieurs guerres. Toutes ont été entreprises ou acceptées contre ma volonté, et, aujourdhui, ce qui m’afflige en vous quittant, c’est de ne pas vous laisser une paix plus stable, un repos plus assuré………………………………………..

….Outre l’insuffisance que j’ai toujours reconnue en moi, voilà que la maladie redouble et m’accable. Par bonheur, Dieu me donne un fils en âge de gouverner. Maintenant que les forces me manquent et que j’approche de la mort, je n’ai garde de préférer l’amour et la passion de régner au bien et au repos de mes sujets.

Au lieu d’un vieillard infirme qui a déjà vu descendre dans la tombe la meilleure partie de lui-même, je vous donne un prince vigoureux et recommandable par une jeunesse et une vertu florissantes. Jurez-lui donc, à lui, cette affection et cette fidélité que vous m’aviez jurées à moi, et que vous m’aviez si loyalement conservées.                                                           

Surtout, prenez garde que, troublant la fraternité qui doit vous réunir, les hérésies qui vous environnent ne se glissent chez vous, et, si vous voyez qu’elles poussent quelques racines, hâtez-vous de les extirper, de les mettre hors de terre et de les jeter au loin »                                                                                                               

Ses possessions se trouvent désormais partagées entre son frère Ferdinand  qui lui succède comme empereur, devient l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Autriche et son fils aîné Philippe qui lui succède comme roi d’Espagne, Espagne qui n’appartient pas à l’empire mais également de la Franche Comté et des Pays Bas (Belgique actuelle et Pays Bas actuels) qui est l’ancêtre de la lignée des Habsbourg d’Espagne. Le comté de Bourgogne-Franche Comté et les Pays-Bas continuent de faire partie de l’empire.                                                              

Le 27 octobre 1555, le roi d’Espagne Philippe II de Habsbourg nomme le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, gouverneur des Pays-Bas.                                                      

Mais juridiquement ce n’est que  le 16 janvier 1556, que  Charles Quint  transmet  la dignité d'empereur romain germanique à son frère cadet Ferdinand, qu’il avait fait élire préalablement Roi des Romains le 24 mars 1555.

Début 1557, commence le dernier épisode des guerres d'Italie qui se joue en fait dans le nord de la France, en terres d’empire appartenant désormais au roi d’Espagne  Philippe II. Le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, général d’une armée impériale et espagnole forte de 60 000 hommes se dirige sur Saint-Quentin défendu par l'amiral de Coligny et, par un habile mouvement tournant, taille en pièces l'armée du connétable de Montmorency venue au secours de la place à la bataille de Saint-Quentin capitale du Vermandois le 10 août 1557.

La route de Paris est ouverte, mais les armées espagnole et  impériale renoncent  à marcher finalement sur la capitale des rois de France confronté à des problèmes logistiques et financiers.

Pendant ce temps, Charles Quint, retiré en Espagne pour finir ses jours dans son palais-monastère résidentiel de Yuste, reçoit le 4 juin 1558 son fils naturel Géronimo le futur Don Juan auquel il rappelle que François Ier lui avait dit quelques années plus tôt «  ma délibération n’est de provoquer, mais d’apaiser, d’assaillir, mais de défendre, de conquester, mais de garder mes féaux sujets et terres héréditaires » et  les commente ainsi :

«  Ses terres héréditaires, ses terres héréditaires ! Les terres oui, qu’avaient volées à leurs légitimes seigneurs tous les rois de France de Louis XI à Louis XII ! Ma Bourgogne, Geronimo, ma Bourgogne ou j’ai grandi, amputée par l’Universelle Aragne (Louis XI) du Charolais, de la Comté (la Franche Comté) et de la perle du duché, de Dijon, sa capitale.Ah, mignon, c’est à Gand, à Bruges, à Bruxelles, ces villes bourguignonnes, qu’enfant j’avais tracé le plan de ma vie, et décidé de son but ! Retrouver mon bien, d’abord le bien de ma grand-mère, la duchesse Marie (de Bourgogne), et de mon arrière-grand-père, le duc Charles (le Téméraire), retrouver ma Bourgogne. Faire rendre gorge, moi, fils des détroussés, au fils des détrousseurs, à François, qui, rajoutant à l’impudence tels Charles VIII et Louis XII, osait réclamer la Sicile et Naples, qui sont d’Aragon, et le Milanais qui est terre d’empire………..oui, mon menin, c’est en Flandre bourguignonne que m’apparut ce que je crus mon devoir….Ce qui était mon devoir, se reprit l’empereur, car, même si j’ai échoué, je gardais volonté de justice par-devers moi. Volonté de reconstituer justement l’empire….

A Gand, l’infamie du traité de Verdun (843) me frappa . L’Occident mutilé, dépecé ainsi que bœuf à l’étal : la France et la Germanie, gémelles impitoyablement taillées, et, entre elles la Lotharingie, ma Bourgogne, Europe miniaturisée, pleurant de l’Escaut promis à la mer du Nord, jusqu’à ce Latium, berceau du droit, après l’unité perdue……………… »

L’empereur Charles Quint meurt  à l'âge de 58 ans le 21 septembre 1558. Né à Gand, dans le comté de Flandre, y ayant passé toute sa jeunesse, s’exprimant le plus souvent en  français moins souvent en allemand et maitrisant très mal l’espagnol pourtant langue de sa mère, il se sera considéré toute sa vie comme un Bourguignon et non comme un Allemand ni un Espagnol, se considérant comme l’héritier non seulement matériel mais moral de l’Etat Bourguignon comprenant non seulement le duché de Bourgogne et le comté de Bourgogne (Franche Comté) mais également tous les Pays Bas ( actuels Belgique et Pays-Bas) par héritage de sa grand-mère paternelle Marie de Bourgogne, de son arrière-grand-père le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et de son arrière-arrière-grand-père le duc de Bourgogne Philippe le Bon, créateur de l’Ordre de la Toison d’Or, dont le tombeau est  Bruges .Et c’est à Bruxelles qu’il a fait choix d’abdiquer même si il avait décide de se retirer ensuite dans une Espagne qu’il n’aima point et qui ne l’aima pas davantage  alors que tant les peuples que la noblesse bourguignonne et flamande l’avaient toujours très bien accueilli lors de ses « joyeuses entrées ».

 

Il est, on veut également l’oublier en France,  l’arrière- grand père, d’Anne d’Autriche (d’Habsbourg)  l’épouse du roi Louis XIII, fils de Marie de Médicis, elle- même, fille de Jeanne d’Autriche (d’Habsbourg)  petite fille  de l’empereur Ferdinand.  

Succeseur :

.FERDINAND Ier DE HABSBOURG      /     FERDINAND  I  VON HABSBURG  (1503-1564),                              

 

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