.MAXIMILIEN Ier DE HABSBOURG / MAXIMILIAN I VON HABSBURG (1459 - 1519), empereur / kaiser de 1493 à 1519
Fils de Frédéric III, archiduc d’Autriche épouse Marie de Bourgogne, fille unique du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.
Par ce mariage, Maximilien règne dès 1477 directement, sur les Pays-Bas bourguignons donc sur les territoires qui deviendront un jour français : la comté de Bourgogne (Franche-Comté), la partie du Luxembourg français, la Picardie, l’Artois et la Flandre, le Vermandois (occupés jusqu’au traité de Senlis par la France) et le Sundgau alsacien ainsi qu’indirectement comme empereur à partir de 1493 sur les duchés de Lorraine et de Savoie ( dont la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex), les évêchés de Cambrai, Toul, Metz, Verdun, Strasbourg et Besançon.
Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie nait à Bruxelles le 10 janvier 1480, peu avant René d’Anjou. Le roi Louis XI, fils du roi Charles VII et de Marie d’Anjou estime être l’héritier des droits de la Maison d'Anjou sur Naples et la Sicile à la mort de René d’Anjou, duc d’Anjou (fief royal), duc de Bar, duc de Lorraine, comte de Provence (fiefs d’empire) et roi de Naples (fief papal).
Marie de Bourgogne meurt le 27 mars 1482.
Faute d'avoir pu intenter un procès posthume au Téméraire pour lèse-majesté, et ainsi pouvoir recouvrer l'ensemble de ses fiefs mouvants de la couronne par voie juridique, Louis XI voit dans la mort de Marie de Bourgogne l'occasion de réaliser cet objectif par la force et la ruse. Au mépris des droits de Marie de Bourgogne, seule héritière du duc et sa propre filleule, Louis XI, quoique battu à Guinegatte (1479), s’empare de la Picardie, du Boulonnais, du duché de Bourgogne, de l’Artois et de la Franche-Comté.
Par le traité d’Arras du 23 décembre 1482, Louis XI, en position de force, légalise son occupation en imposant le mariage de l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec son propre fils, le dauphin Charles. La fiancée, en bas-âge, sera livrée à la France avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par la France.
Les comtés d'Artois, d'Auxerre de Bourgogne, de Charolais, de Mâcon, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les seigneuries de Château-Chinon, de Chaussin, de Laperrière, de Noyers et de Salins sont donc appelés à rejoindre le domaine royal à l'avènement de Charles VIII. Le duché de Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) ne sont pas évoqués par le traité.
Le reste des Flandres, duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Hollande et de Zélande, sont garantis à l'archiduc Philippe le Beau, à condition toutefois que ce dernier fasse hommage au roi de France pour le comté de Flandre, comté mouvant de la couronne. Le roi rappelle enfin son droit à racheter la Flandre gallicante (villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies), ainsi que le Tournaisis. Si toutefois le mariage devait être annulé avant la majorité des époux par la France, ou si le couple devait rester sans enfants, il est prévu que la dot de Marguerite ferait retour à son frère Philippe le Beau ou à ses descendants, sous réserve, encore une fois, de l'hommage au roi de France pour les terres mouvantes de la couronne.
En 1483, Marguerite quitte donc les Flandres pour être livrée au roi de France. Le mariage est célébrée à Amboise le 23 juin 1483 mais deux mois plus tard Louis XI meurt de sorte qu’épouse de Charles VIII Marguerite se retrouve reine de France sous la tutelle d’Anne de Beaujeu. Mais le roi la répudie pour épouser Anne de Bretagne et Marguerite meurtrie, gagne alors les Pays Bas ou l’attend Marguerite d’York la veuve de son grand-père Charles le Téméraire. Son père Maximilien négocie alors deux mariages, celui de son fils Philippe avec Jeanne de Castille et celui de Marguerite avec Jean de Castille, héritier des royaumes de Castille et d’Aragon.
En 1484, le nouveau roi de France Charles VIII se contente d’abord de ne signer avec la Confédération Suisse des Huit cantons qu’un simple traité d’amitié. Mais l’empereur Frédéric III de Habsbourg se voit contraint de leur faire des concessions ; en 1487, les confédérés suisses obtiennent de lui par négociation qu’il garantisse leur indépendance, leurs droits et privilèges par un traité de « Politique Perpétuelle » signé à Constance.
De leur côté, les Confédérés s’engagent à « agir en tout comme sujets du roi des Romains et du Saint Empire romain germanique ». Chacun des huit cantons de la Confédération a alors un parti pro roi de France et un parti pro-Habsbourg ; ceux du centre sont plutôt partisans du roi de France, ceux de Berne et de Zurich, les plus puissants restent pour les Habsbourg.
Le roi Charles VIII se lance dans d'importantes recherches dans les archives pour prouver le bien-fondé des prétentions depuis son père à succéder à la Maison d’Anjou notamment sur le Royaume de Naples qu’elle a perdu depuis 1442. Mais en 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus ils se réfugient en France.
Le 23 mai 1493, le traité de Senlis règle la succession de Charles le Téméraire, entre le royaume de France et la maison de Habsbourg, héritière des ducs Valois de Bourgogne par le mariage de Maximilien d'Autriche avec Marie de Bourgogne, fille unique du Téméraire. Ce traité est une conséquence des clauses d'annulation du traité d'Arras signé en 1482. Sachant que Maximilien d'Autriche avait l'intention d'épouser Anne de Bretagne, Charles VIII le devance et renvoie son ancienne fiancée Marguerite d'Autriche, enlevée alors qu'elle avait deux ans, à son père.. Selon le précédent traité, Maximilien devait recouvrer, au nom de son fils l'archiduc Philippe, encore mineur, l'ensemble de la dot de Marguerite. Conformément au nouveau traité, Marguerite est renvoyée à son père avec une dot amputée : elle ne conserve que l'Artois, le comté de Bourgogne (Franche-Comté), le Charolais et une partie des seigneuries annexes du duché de Bourgogne (Noyers, Château-Chinon, Chaussin et Laperrière). Ces terres devaient être rétrocédées à son frère, sous réserve de l'hommage au roi de France pour les fiefs mouvants de couronne.
Les comtés d'Auxerre et de Mâcon, ainsi que la seigneurie de Bar-sur-Seine restent temporairement à la France dans l'attente d'un arbitrage ultérieur, qui les attribua au domaine royal. Enfin, la frontière orientale du royaume est révisée et déportée pour la première fois depuis le traité de Verdun de la Saône : l'ensemble du duché de Bourgogne est désormais compris dans le royaume, jusqu'à la frontière du comté de Bourgogne. Le particularisme du comté d'Auxonne (partie du duché de Bourgogne sise dans l'Empire) est donc supprimé.
En 1494, le roi Charles VIII tente de reprendre à la Maison d’Aragon le royaume de Naples. C’est le début de la première guerre d’Italie. Il renouvelle avec les confédérés suisses une alliance comparable à celle signée avec eux par Louis XI en 1474-1475. Il franchit avec une armée de 40 000 hommes dont 8 000 suisses en septembre 1494 le col du Mont Cenis avec l’accord du duc de Savoie Charles Ier et occupe Rome ou le pape, qui refuse de l’investir du royaume de Naples, doit se réfugier au château Saint Ange puis il se rend à Naples recevoir l’hommage de ce qu’il considère ses sujets. L’empereur Maximilien ne prend d’abord pas partie car le royaume de Naples ne dépend pas de lui mais du pape.
A la mi-février 1495, le roi de Naples Alphonse II d’Aragon abdique et Ferdinand II lui succède. Ce dernier doit fuir devant l’arrivée des troupes françaises le 22 février 1495. L’arrogance des Français provoque vite l’hostilité de la population de Naples. Une alliance se forme alors contre le roi de France : la ligue de Venise que Maximilien rejoint dès mars 1495 et qui réunit le pape Alexandre Borgia, le duc de Milan Ludovic Sforza, le roi d’Espagne (les Royaumes d’Aragon et d’Espagne se sont unis en 1492) et la République de Florence. Charles VIII décide de quitter Naples le 20 mai 1495 avec le gros de son armée. Gilbert de Montpensier, devenu vice-roi, y demeure à la tête d’une garnison française.
Cette même année 1495, Maximilien entreprend la réforme d'Empire promulguée lors de la Diète de Worms le 7 août laquelle marque une évolution majeure de la constitution de l’empire car elle met en place la Paix perpétuelle qui interdit toutes les guerres privées que pouvaient alors mener les nobles et essaie d'imposer la puissance de l'État. Tout conflit armé et toute justice privée sont considérés comme anticonstitutionnels. Ce sont les tribunaux des territoires ou plutôt de l'Empire quand il s'agit des états impériaux qui doivent régler les litiges. Toute personne rompant la paix perpétuelle s'expose à de lourdes sentences comme des amendes très élevées ou la mise au ban de l'Empire.
Le retour vers la France de Charles VIII s’effectue dans des conditions difficiles. Le 6 juillet 1495 se déroule la bataille de Fornoue où les Français, malgré leur infériorité numérique, remportent une relative victoire leur permettant de poursuivre leur retraite. L’armée de Charles VIII arrive à Asti dans un état de délabrement certain tandis que son cousin Louis d’Orléans et 2000 confédérés sont encerclés dans Novare par le Duc de Milan Ludovic Sforza dit le More.
Le roi de France demande des renforts à la Diète suisse et très rapidement 20 000 confédérés arrivent à Vercelli. Le duc de Milan Ludovic Sforza s’empresse alors de s’entendre avec le roi et la paix est conclue le 10 octobre 1495 au grand désappointement des suisses qui exigent le versement de leurs soldes pour rentrer chez eux. A Naples les Français sont restés combattre pour en conserver la possession. Ferdinand II débarque en Calabre et les assiège dans Naples. Montpensier s'enferme dans les châteaux en attendant les secours de France. Charles VIII est à court d’argent. Gilbert de Montpensier, en désespoir de cause, embarque avec la quasi-totalité de sa garnison et se rend à Salerne. L’armée du comte, composée en grande partie de mercenaires allemands et italiens, manquant souvent de vivres et n’ayant pas reçu sa solde depuis fort longtemps, se laisse enfermer par Ferdinand II dans la petite ville d’Atella. Une partie des mercenaires allemands fait défection, poussant les Français à la capitulation.
Marguerite, fille de l’empereur Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne part elle pour l’Espagne pour y épouser le roi Jean d’Espagne. Ce mariage ne dure malheureusement que 6 mois car Jean, de santé fragile, décède dès le 4 octobre 1497.
A la même époque, les Confédérés suisses opposés à la réforme de l’empire intercèdent à plusieurs reprises auprès du Reichstag et de Maximilien, la dernière fois en 1497 à Innsbruck. Mais aucun point d'entente ne peut être trouvé, les Confédérés se refusant à reconnaître la souveraineté du tribunal impérial.
Marguerite qui attend un enfant de Jean accouche le 8 décembre 1497 d’une fille mort-née.
En 1498, le roi de France Charles VIII meurt. Louis d’Orléans, devenu Louis XII, hérite des droits des Valois sur le royaume de Naples et estime en avoir également sur le duché de Milan, par sa grand-mère issue de la famille Visconti, ducs de Milan.
Maximilien fait une irruption du côté de la Bourgogne persistant toujours à réclamer pour son fils Philippe le Beau toute la succession de Marie de Bourgogne. Louis XII finit par lui rendre plusieurs places contre hommage lige au chancelier de France dans Arras, pour le Charolais, l’Artois, et la Flandre; et l’on convient de part et d’autre qu’on se rapportera, pour le duché de Bourgogne, à la décision du Parlement de Paris.
En février 1499, des escarmouches entre l'armée des Habsbourg et les milices confédérées dégénèrent entre Bâle et Maienfeld. En l'espace de quelques mois, les chevaliers de la ligue de Souabe, puis l'armée conduite par Maximilien lui-même subissent une série de défaites presque ininterrompues. Maximilien, qui doit reprendre la lutte contre la France dans le Piémont et le Milanais, est contraint de signer le traité de Bâle, qui exempte de fait les cantons suisse confédérés de l'impôt de guerre impérial et leur reconnaît une large souveraineté.
Au même moment, Louis XII prépare minutieusement sa campagne en Italie. Il se rapproche du pape Alexandre VI et également de la République de Venise avec qui il signe le traité de Blois le 2 février 1499. Le 16 mars 1499 est signé le traité de Lucerne entre la France et les Cantons suisses. Enfin, il conclut des accords avec le roi Henri VII d'Angleterre et le futur roi de Castille, Philippe le Beau. Le duc de Milan Ludovic le More se trouve ainsi totalement isolé. Les Français et les Vénitiens attaquent son duché de Milan en juillet 1499. C’est le début de la deuxième guerre d’Italie. Ludovic le More, sans soutien de l'Empereur bien que le duché de Milan soit un fief de l’empire relevant du royaume d’Italie et attaqué sur deux fronts, se réfugie au Tyrol. Milan est prise le 2 septembre 1499. Gênes également fief d’empire tombe également aux mains du roi de France. Louis XII repart en France, laissant la protection du duché à son général. Ludovic Sforza reconstitue une armée et reprend Milan en mars 1500. Louis XII envoie ses hommes reconquérir le duché. Ludovic le More n’ayant pas soldé ses mercenaires, ces derniers refusent de combattre les Français et leur livrent même leur chef le 10 avril 1500.
Louis XII nomme Charles II d'Amboise de Chaumont gouverneur de Milan. Puis Louis XII se tourne vers le royaume de Naples. Une fois encore, il obtient l’appui du pape Alexandre VI. Le 11 novembre 1500, Louis XII signe le traité de Grenade avec Ferdinand II d'Aragon régissant le partage du royaume de Naples : les Pouilles et la Calabre pour l’Aragon, Naples, le Labour et les Abruzzes pour la France. C’est la cause de la troisième guerre d’Italie.
En 1501, Naples doit faire face à la double offensive franco-espagnole si bien que son roi doit capituler le 26 septembre 1501. Il se réfugie auprès de Louis XII France, qui lui attribue le titre de duc d'Anjou en contrepartie de son renoncement au royaume de Naples.
Marguerite d’Autriche, veuve de Jean d’Espagne, qui n’a que 21 ans, se remarie avec le duc de Savoie Philibert II dit Philibert le Beau (1480-1504) qui lui laisse volontiers géré les affaires de son duché.
Dans le royaume de Naples, l’occupation par les Français de certains territoires contestés entraîne un conflit avec Ferdinand II d'Aragon dès 1502.
Alexandre VI meurt en août 1503. Son successeur, Pie III, ne règne que quelques mois, et un adversaire farouche des Borgia, Jules II, devient pape.
Les défaites françaises de Seminara, de Cérignole et du Garigliano contre Gonzalve de Cordoue, entraînent la perte de Naples et, le 1er janvier 1504, la capitulation de Gaëte.
En février 1504 est signé l’armistice de Lyon par lequel Louis XII renonce au royaume de Naples au profit de Ferdinand II d'Aragon.
Malheureusement pour Marguerite d’Autriche, son bonheur prend fin le 10 septembre 1504 avec la mort brutale de son époux âgé seulement de 24 ans. Elle décide de rester à Bourg en Bresse et d’y faire édifier un monument à la mémoire de son époux : le royal monastère de Brou dont la construction commence en 1506 mais dont elle ne voit pas l’achèvement car la mort le 25 septembre 1506 de son frère Philippe le Beau la rappelle aux Pays Bas dont elle devient officiellement gérante pour le compte de son neveu mineur Charles, âgé seulement de 6 ans qu’elle élève avec soin ainsi que ses nièces Eléonore, Marie et Isabelle.
En 1508, le traité de Cambrai, débouche sur la quatrième guerre d’Italie. La ligue de Cambrai est dirigée contre Venise et regroupe la Papauté, qui veut récupérer quelques places de Romagne que Venise a occupées en 1504, la France, qui veut récupérer quelques places vénitiennes en Lombardie et le Saint-Empire, qui veut récupérer quelques places dans le Frioul. En 1506, Jules II s’était déjà emparé seul de Pérouse et de Bologne.
Prétextant de son couronnement comme empereur pour son voyage à Rome, Maximilien s'enfonce en territoire vénitien en février 1508 à la tête d'une imposante armée et marche sur Vicence, mais il est défait par l'armée vénitienne. Les Vénitiens refusent de céder à l’ultimatum papal et la guerre éclate en mai 1509.
Les troupes françaises, commandées par Louis XII en personne franchissent la frontière lombarde le 9 mai 1509 et battent les Vénitiens de Bartolomeo d’Alviano à la bataille d'Agnadel le 14 mai. Louis XII s’empare immédiatement des villes lombardes qui lui reviennent, Maximilien fait de même avec les siennes et Jules II occupe la Romagne. Les troupes vénitiennes se ressaisissent toutefois et, le 15 juillet, les Vénitiens reprennent Padoue.
L’empereur vient mettre le siège devant la ville le 15 septembre, mais doit le lever 17 jours plus tard. Inquiet des progrès de Louis XII, le pape Jules II manifeste sa volonté de chasser les Français d’Italie. Le 24 février 1510, il lève l’excommunication de Venise et les troupes papales et vénitiennes vont combattre ensemble pour chasser les Français d’Italie, les Vénitiens reprenant progressivement leurs territoires sur la Terre Ferme. En mai 1511, Louis XII prend Bologne Le 5 octobre 1511, le pape forme la Sainte Ligue avec l’Espagne et Venise, puis l’Angleterre et les cantons suisses, contre la France. Le pape Jules II fait cardinal en 1511 l’évêque de Sion, Mathias Schiner, ennemi juré des français, et le met à la tête de ses armées.
Les troupes françaises parviennent toutefois à vaincre les troupes de la Ligue qui doivent lever le siège de Bologne, évacuer Brescia qu’elles avaient reprises et vainquent les troupes de la Ligue le 11 avril 1512 lors de la bataille de Ravenne. Au lieu de marcher sur Rome, les troupes françaises perdent du temps à piller Ravenne. Les troupes espagnoles et pontificales ont le temps de se ressaisir et les 18 000 soldats suisses arrivent en Lombardie. En juin 1512, les Français ont complètement évacué la Lombardie et Maximilien Sforza est placé par l’empereur sur le trône ducal à Milan.
Jules II meurt le 20 février 1513. Il laisse à son successeur Léon X une papauté très forte. Les Français lancent une nouvelle offensive et reprennent la plupart des villes du duché, dont Milan. Cette offensive est pourtant mise en échec à son tour, le 6 juin 1513, à la bataille de Novare, perdue contre les Suisses. Les troupes françaises évacuent une nouvelle fois le Milanais et repassent en France pour faire face à un nouveau danger.
Au nord, les Anglais lancent l’offensive à partir de Calais en Picardie, tandis que les Suisses lancent l’offensive en Bourgogne. La cavalerie française est battue à la bataille de Guinegatte le 16 août 1513 face aux Anglais d’Henri VIII. Ce dernier occupe ensuite Thérouanne.
Les Suisses mettent le siège devant Dijon. Au sud, le duc d’Albe, commandant les Aragonais, lance l’offensive contre la Navarre. Il conquiert tout le pays au sud des Pyrénées, contraignant Jean d'Albret à faire retraite. Le 14 septembre, Louis II de la Trémoille signe le traité de Dijon par lequel il achète le départ des Suisses et abandonne ses prétentions sur l’Italie au nom du roi Louis XII.
A la demande de son grand-père paternel Maximilien, Charles (futur Charles Quint) est émancipé dans le palais des ducs de Brabant le 5 janvier 1515, trente huis ans jour pour jour après la mort de Charles le Téméraire et se met à régner sur les Pays-Bas (1515-1555) ; Il règne ainsi notamment sur le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, sur le Sundgau alsacien, le Luxembourg français, l’Artois, la Picardie, la Flandre, le Hainaut français.
Cette même année 1515, afin de réduire les pressions grandissantes sur l'Empire résultant des traités signés entre les gouvernements de la France, Pologne, Hongrie, Bohême et Russie, ainsi que de sécuriser la Bohême et la Hongrie pour les Habsbourg, Maximilien rencontre les rois de la dynastie Vladislas II Jagellon, roi de Hongrie et de Bohême et Sigismond Ier, roi de Pologne à Vienne. Les mariages arrangés à cette occasion amènent la Hongrie et la Bohême sous le contrôle des Habsbourg une décennie plus tard. Toujours cette année 1515 en France, François Ier devient roi ; il rassemble aussitôt de l’argent pour une nouvelle expédition en vue de reprendre le duché de Milan. Il est le petit-fils de Valentine Visconti dont il se considère héritier et veut sans tarder réoccuper Milan. Il signe des traités avec le roi d’Angleterre Henri VIII, le prince des Pays-Bas bourguignons Charles et la République de Venise. C’est la cinquième guerre d’Italie. Les Suisses tiennent le duché, au nom de son jeune duc Maximilien Sforza. Ils obtiennent le soutien, le 7 février 1515, de l’empereur Maximilien Ier et de Ferdinand II d'Aragon pour la protection du duché de Milan.
Le pape Léon X n’adhère à l’accord que le 15 juillet. En réalité seuls les Suisses sont prêts à défendre le duc de Milan, l’empereur fermant les yeux sur l’engagement par François Ier de plus de 15 000 lansquenets allemands. Les Suisses installent des garnisons dans le Piémont, aux débouchés traditionnels des armées françaises, Suse et Pignerol, par le col du Montcenis et du Montgenèvre mais les Français prennent une voie nouvelle pour venir en Italie, le col de Larche, et forcent ainsi les Suisses à faire retraite pour défendre la Lombardie.
Au cours de l’été, le roi de France promet aux Confédérés d’énormes sommes d’argent en échange de l’abandon du duché de Milan. Les Suisses hésitent, puis refusent. Suisses et Français s’affrontent alors les 13 et 14 septembre 1515 lors de la bataille de Marignan. Les Français sont vainqueurs et peuvent rapidement prendre le contrôle de l’ensemble de la Lombardie. En 1516, à la mort de son grand-père maternel, le roi Ferdinand d’Aragon, Charles est proclamé sous le nom de Charles Ier (1516-1556), roi d’Aragon, de Castille, de Naples, de Sicile et des Indes Occidentales (territoires d’Amérique). Le 13 août 1516, il reconnaît à la France la possession du Milanais, contre l’abandon de toute prétention française sur Naples : c’est la paix de Noyon qui signe la fin de la cinquième guerre d’Italie.
Bien que devenu roi d’Espagne, Charles Ier futur Charles Quint reste aux Pays Bas jusqu’au 8 septembre 1517 et s’embarque pour les Asturies laissant la régence de ses Etats des Flandres à sa tante Marguerite, duchesse de Savoie.
Cette année 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses.
Maximilien meurt le 12 janvier 1519.
Suite :
.CHARLES QUINT DE HABSBOURG / KARL V VON HABSBURG