Depuis le 30 juin 2014, 400 marins russes montent par moitié à Saint Nazaire sur le Vladivostok, Bâtiment de Projection de type Mistral qui doit quitter Saint Nazaire à l’automne pour se former à la manœuvre de ce premier bâtiment baptisé Vladivostok sur les deux commandés par la Russie. Le deuxième baptisé Sebastopol.
Le Vladivostok a été payé de sorte que sur le plan civil, un refus de livraison obligerait le constructeur non seulement à rembourser le prix mais à payer en plus à la Russie des indemnités dont la France n’a actuellement pas les moyens. Certes l’on peut imaginer que pour « aider » la France les Etats de l’OTAN qui auront fait pression sur la France pour l’amener à une telle sanction en raison d’une aggravation probable de la crise entre la Russie et l’Ukraine trouveront une solution pour l’indemniser. Mais il n’en reste pas moins qu’une telle rupture de contrat pour des raisons de politiques internationales seraient du plus mauvais effet pour les clients actuels et potentiels de l’industrie d’armement française qui n’a pas besoin de cela à un moment oû sa cliente sûre l’armée française est au pain sec.
Mais le plus grave ne réside pas là. En effet si actuellement les deux équipages de marins russes logent sur le navire militaire russe le Smolny, il n’en reste pas moins qu’un équipage se trouve en permanence sur le Vladivostok.
Or le Président Poutine n’a aucune raison de changer de stratégie et le gouvernement français -qui a pu résister jusqu’à présent à la pression de ses alliés- aura bien du mal à louvoyer sur ce point jusqu’à l’automne et ferait mieux d’affirmer haut et fort, s’il veut sauver la face, qu’un contrat est un contrat et qu’il laissera partir le Vladivostok quelle que soit l’aggravation probable de la crise actuelle.
En effet scénario catastrophe auquel il ferait bien de réfléchir : celui oû le Président Poutine donnerait l’ordre à l’équipe des 200 marins russes de rester sur le Vladivostok voire même de quitter le port dès qu’ils seront suffisamment formés accompagnés du Smolny.
Imagine-t-on sérieusement que le gouvernement français donne l’ordre à la marine nationale de forcer l’équipage russe à descendre du Vladivostok ou l’empêche de partir alors que l’équipage du Smolny doit disposer d’un certain armement ?
Non ! Car à bon droit, ce serait un casus belli pour les Russes !
La France ne prendra pas le risque d’une telle épreuve de force qui risquerait de l’amener à un conflit avec la Russie et du fait de sa qualité de membre de l’alliance Atlantique (OTAN) à une troisième guerre mondiale.
Souveraineté ou pas de l’Ukraine, celle-ci n’intégrera pas plus l’Otan qu’elle ne peut espérer adhérer un jour à l’Union Européenne sauf, s’agissant de cette dernière, le jour très lointain où ensemble les ex-républiques de l’ex-Union soviétique regroupées dans l’Union Eurasienne décideront collectivement de rejoindre l’Union Européenne.
Il eut été raisonnable pour les gouvernants de l’Union Européenne de le comprendre et de le faire comprendre aux autorités de Kiev.