Certains milieux financiers suisses assez peu clairvoyants se réjouissaient jusqu'alors de la hausse de leur Franc par rapport à l'Euro et en éprouvaient une fierté quelque peu exagérée .
Un peu exagérée en effet car si la situation financiére de la Confédération est trés saine, celle-ci a du, à la suite des déboires de l'Union de Banque Suisse qui lui a fait courir un risque systémique, mettre à la disposition de cette seule banque une somme de 6O milliards de francs que celle-ci n'est pas prés de rembourser ( somme qui à l'échelle d'un pays comme la France représenterait la bagatelle de 420 milliards de francs).
Situation somme toute un peu comparable à celle de l'Irlande dont les finances , il n'y a pas si longtemps encore, étaient saines mais qui a du aider ses banques défaillantes à hauteur de 85 milliards d'euros ; certes somme bien supérieure à l'échelle de l'Irlande à celle avancée par la Confédération mais qui montre que les Etats les plus raisonnables ne sont pas à l'abri des comportements irraisonnables de leurs banques.
Ceci étant la catastrophe de l'UBS n'a pas fait chuter le franc suisse pas plus que les pressions fiscales accrues de ses voisins et la disparition du Secret Bancaire car les difficultés du dollar et de l'euro ont conduit à la baisse depuis prés d'un an de l'ordre de 10 à 15 % de ces dernières par rapport au franc suisse.
Malheureusement pour la Suisse et certains de ses spéculateurs, la situation du dollar ( 3 états des Etats Unis dont la Californie sont en quasi faillite et l'Etat Fédéral est en trés mauvaise situation) est encore moins bonne que celle de l'Euro et tant les USA que l'Union Européenne ont tout intérét à laisser le dollar et l'euro continuer de baisser pour relancer leur croissance par les exportations.
Si la baisse de l'Euro est une bonne chose pour l'Union Européenne, les milieux économiques suisses vont rapidement se rendre compte qu'elle est aussi catastrophique pour la Suisse que le serait pour le monde l'éclatement de la Zone euro ce dont la Chine a déjà pris conscience).
Or la Suisse risque de se trouver vite incapable de lutter contre les achats massifs de francs suisses en quantité limitée par les vendeurs d'euros et de dollars alors que la masse de l'euro ne se compare pas à celle du franc et encore moins à celle en croissance incontrolée du dollar.
Et pour éviter de sombrer avec les états impécunieux,la Suisse risque de se voir contrainte rapidement , contre la volonté de ses citoyens, comme l'Allemagne de faire preuve de solidarité à leur égard non seulement en reprenant son soutien de l'Euro mais en rattachant son franc à cette monnaie européenne que certains de ses financiers ont un peu trop vite enterrée.
Car en-dessous d'un euro pour un franc, la Suisse aura perdu la grande majorité de ses clients européens alors que l'Union Européenne représente 70 % de ses exportations.
La lenteur proverbiale helvétique risque bien pour une fois de s'avérer un défaut mortel .