Après avoir soutenu longtemps ceux qu’ils qualifient aujourdhui de dictateurs pour tenter de s’opposer à la montée généralisée de l’intégrisme musulman, les Occidentaux se sont décidés dans la hâte et la précipitation à les abandonner en contribuant militairement à leur renversement dans l’espoir vain que les quelques « cyber-démocrates » de leurs pays respectifs seraient capables de former physiquement des mouvements de masse susceptibles de s’emparer du pouvoir.
On ne peut qu’être atterré par une telle naïveté caractéristique d’une certaine élite intellectuelle « droit de l’hommiste » alors qu’il est évident que la démocratie en Occident est relativement récente et ne s’instaure pas en quelques jours à tel point que Mme Clinton a cru bon de rappeler aux Egyptiens qu’elle n’existait aux Etats Unis d’Amérique que depuis seulement 236 ans tout autant qu’il est évident que la grande majorité de la population d’un niveau général très bas reste très attachée au moins culturellement à l’Islam.
Dans ces conditions, il était fatal que les élections soient remportées dans ces pays très majoritairement par des mouvements d’inspirations musulmanes comportant une bonne part d’intégristes financés souvent par des Etats de la péninsule arabique majoritairement sunnites alliés des Occidentaux, tout sauf démocratiques, qu’ils continuent par un paradoxe apparent de soutenir alors qu’en fait ils croient toujours pouvoir les utiliser comme rempart contre les Etats dominés par les Chiites et donc comme alliés objectifs d’Israël suivant le principe simpliste que les « ennemis de mes ennemis sont mes amis ».
Tout ceci les amène à prétendre très hypocritement, sans aucun sens du ridicule, pour tenter de sauver la face comme l’ont fait par exemple la Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères des Etats Unis ou l’ancien Ministre des Affaires Etrangères français que l’Egypte, la Libye, l’Irak ou la Tunisie étaient désormais engagée sur la voie de la démocratie malgré l’arrivée au pouvoir de partis dont l’idéologie et les programmes politiques reposent essentiellement sur l’application des principes de l’Islam par l’inscription de la Charia dans leur Constitution si possible comme seule et unique source du droit quand ils ne veulent pas rétablir le Califat.
Les dirigeants occidentaux européens (à la différence de ceux des Etats Unis qui eux font en permanence référence au Christianisme) ne prennent-ils pas nos concitoyens pour des imbéciles quand l’on se rappelle qu’ils avaient majoritairement rejeté toute référence au Christianisme dans le projet avortée de Constitution Européenne et continuent de s’opposer à une telle référence chaque fois que le sujet revient à l’ordre du jour.
Comment pourtant ces hommes politiques qualifieraient-ils un parti politique européen qui exigerait dans son programme non seulement une telle référence à la civilisation judéo-chrétienne mais en outre, compte tenu du caractère majoritairement chrétien au moins encore sur le plan culturel de la population, l’abrogation des codes civils, le retour à l’application le droit canon et à un droit de contrôle de la papauté sur le politique ?
A titre d’exemples un parti qui imposerait le droit chrétien qui obligerant à demander le divorce à Rome dans les seuls cas admis par le droit canon, qui punirait le concubinage et l’homosexualité, qui interdirait toute contraception ou tout avortement, qui interdirait tout travail le dimanche comme les juifs orthodoxes le jour du Sabah ou demain comme dans certains pays musulmans le vendredi, qui prohiberait le prêt d’argent avec intérêt ou tout simplement qui obligerait à manger du poisson le vendredi dans tous restaurants publiques ou privés …etc etc et d’une manière plus générale qui demanderait non seulement que soit abrogée en France la loi de 1905 sur la Séparation de l’Eglise et de l’Etat mais encore le Code Civil crée en 1804 soit un retour en arrière de deux siècles c'est-à-dire pratiquement à l’époque ou Mme Clinton situe le début de la démocratie aux Etats Unis d’Amérique.
Un tel parti serait tout simplement qualifié en Europe, pour le moins d’ANTI-LIBERAL ou plus certainement suivant la terminologie un peu trop galvaudée , de « FACHISTE » alors qu’un parti préconisant la même idéologie dans les pays dits du « Printemps arabes » bénéficierait de leur part du label « DEMOCRATIQUE » au seul motif que selon nos dirigeants occidentaux la majorité leur serait favorable.
Rappelons- nous qu’il n’y a pas encore longtemps les Etats Européens de l’Est se qualifiaient de « Démocraties Populaires » au seul motif que le prolétariat y était majoritaire et que majoritaire il avait le droit d’exercer sa dictature à l’égard des minorités. Etant rappelé au passage que si les grecs ont inventé la démocratie, son contraire n’est pas la dictature inventée par les Romains et dont Cincinnatus est l’exemple de dictateur le plus connu mais le moins répandu, lui à qui le Sénat romain remettait régulièrement à une très grande majorité les pleins pouvoirs.
L’histoire montre en effet que même mis au pouvoir par une majorité, bon nombre de dirigeants se comportent non comme des dictateurs à la Cincinnatus mais tout simplement comme des « « Fascistes » avec la complicité de dirigeants occidentaux qui se considèrent comme seules habilitées à décider qui des gouvernements des Etats du monde sont démocratiques selon un seul critère machiavélique celui de savoir si à un moment donné l’Etat qu’il dirige doit compter parmi leurs amis et donc alliés ou leurs ennemis.
En fait la question qui se pose est de savoir s’il peut y avoir démocratie sans séparation de l’Eglise et de l’Etat.
La réponse est certainement oui comme certain pays de l’Europe le prouve depuis longtemps en respectant les droits des minorités. Mais force est de constater que dans les pays musulmans même considérés jusqu’alors les plus laïques comme la Turquie et dans une moindre mesure la Tunisie, c’est de moins en moins le cas depuis que l’Occident a voué aux gémonies les dictateurs qui imposaient un minimum de laïcité derrière laquelle pouvaient s’abriter au moins ces minorités.