La décision inattendue du Premier Ministre Grec de soumettre à un référendum le plan adopté par les 17 pays de la Zone Euro fait l’objet de nombreuses critiques.
Si ces critiques sont parfaitement légitimes dans la mesure ou le Premier Ministre Papandréou aurait pu avoir la délicatesse d’aviser préalablement les autres membres de sa décision ( encore que s’il l’avait fait clairement de très fortes pressions se seraient exercées sur lui pour l’en dissuader) on ne peut lui reprocher dans son pays qui a inventé la démocratie (mot d’origine grecque) de demander son avis au peuple grec à travers un simple vote de confiance par les Représentants du peuple grec, ses députés.
En revanche rien ne l’obligeait à soumettre la question de l’avenir de la Grèce dans la Zone Euro à un référendum ( mot d’origine latine) .
Néanmoins la question peut se poser, dans certaines circonstances sur un sujet précis, de savoir si le peuple est toujours d’accord avec ses députés.
Or plutôt que d’organiser de nouvelles élections, il peut sembler plus rapide et plus efficace sur un sujet précis d’en référer directement au peuple
La Suisse comme l’Italie connaissent bien ce genre de conflit, elles qui pratiquent de manière très large le référendum, pas celui décidé par un gouvernement mais le référendum d’initiative populaire contre éventuellement une décision pourtant adoptée par les Chambres.
Certes dans certains domaines, comme en Suisse celui du Secret bancaire ou les membres du Conseil National ou du Conseils des Etats ont estimé récemment périlleuse l’éventualité d’un référendum d’initiative populaire, ils en ont purement et simplement écarté la possibilité.
Il n’en reste pas moins qu’il parait pour le moins démocratique que le peuple grec qui est majeur puisse décider, à condition que ce soit en parfaite connaissance de cause, s’il veut ou non conserver l’euro ou s’il veut revenir à la drachme.
Sauf à penser que le peuple n’est pas capable d’apprécier valablement la situation.
Et malheureusement on peut légitimement le craindre qu’il ne le soit pas plus que d’autres quand on sait par les sondages que si l’on demandait par exemple aujourd’hui aux Français ou aux Allemands s’ils doivent aider financièrement la Grèce que la réponse serait non à 85 % pour la bonne et simple raison que nos politiciens, nos économistes, relayés par les médias, parlent précisément « d’aide » de « solidarité » en voulant toujours avoir l’air de le faire par idéal, par philanthropie plutôt que d’expliquer clairement au peuple qu’il doit aider la Grèce tout simplement par intérêt comme demain les pays émergents, plus pauvres que nous, le feront sans complexe au nom de leur intérêt bien compris et sans faire semblant d’être solidaire ou du moins avec un esprit de solidarité bien comprise.
Comme ils n’ont pas fait suffisamment comprendre à leurs différents peuples que cette « solidarité bien comprise » était inévitable si l’on veut éviter un effondrement du système monétaire et du systéme financier mondial préjudiciable à tous y compris aux plus pauvres pour ne pas dire d’abord aux plus pauvres, ces peuples sont parfaitement incapables de faire un choix valable.
La question se pose alors de savoir si le droit de vote sur les sujets économiques et financiers doit être restreint à une certaine catégorie de citoyens « informés », aux « élites » instruites ?
Répondre oui serait admettre un grand recul de la démocratie. Répondre non implique que le peuple soit correctement informé pour lui permettre d’exercer son choix en parfaite connaissance de cause ce qui n’est pas le cas actuellement dans beaucoup de « démocraties » occidentales.
Alors il importe que les pays qui se prétendent des démocraties se dotent rapidement des moyens de donner à l’ensemble de leurs citoyens les bases essentielles de compréhension de l’économie en commençant par l’enseigner dès l’entrée au Collège